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jeudi, 19 avril 2007

Perdu à la sortie du dédale

Au début, l’idée que le monde puit être fou ne m’avait jamais effleuré.

Puis, au fur et à mesure que je vivais, quelque chose me grattait l’esprit : « Mais qu’est-ce donc tout ceci ? » me disais-je.

Alors je suis parti en expédition, pour voir et essayer de comprendre de quoi tout ceci ressortissait. Vous le voyez bien : déjà à l’emploi que je fais des mots et à ceux que j'opte pour exprimer mon idée, tout cela ne vous est pas commun : il y a comme quelque chose d’étrange dans mes propos, quelque chose qu’on ne saisit pas très bien, comme un verre de vin de plus vous engourdit l’entendement alors que vous n’y êtes absolument pas disposé ; comme une musique que vous comprenez et que vous suivez allègrement et qui, tout à coup, vous propose des notes et des consonances qui vous échappent. Je suis de cette eau là, c’est ainsi que ce que j’écris apparaît à votre esprit, celui qui me lit.

Dans cette expédition, j’ai bien failli perdre mon âme : sûr que je n’en étais pas loin. Mais pour comprendre, il faut donner, et on ne donne qu’à « prix d’âme » (Héraclite) dans ce cas là, sinon c’est du pipeau, du travail universitaire ou bureaucrate ; de la paperasserie de toilette. À vrai dire, je ne sais, pas même aujourd’hui, ce qui a fait que je ne l’ai pas perdue. Qu’elle soit abîmée, certes, aucun doute là-dessus, mais que je ne l’ai pas perdue, cela même me paraît étrange... le vin, l’amour, l’étude, l’aventure elle-même, je ne sais. Et bien que j’en sois ressorti par bien des côtés meurtri, je puis affirmer que je ne me suis pas perdu dans cette quête que je m’étais donné d’atteindre : la bizarerie que je trouvais au monde. Il fallait seulement s’y adonner. Et parfois les pieds dans le caniveau... pour se les rafraîchir au petit matin quand le cantonnier à ouvert ses vannes !

J’ai perdu beaucoup, beaucoup, beaucoup. J’aurais pu être un bon mari, un bon papa, un bon père, un bon ouvrier ou chef d’équipe, une personne sur laquelle on aurait pu compter, professionnellement, affectivement, sexuellement. J’ai perdu car je ne suis rien de tout cela, rien. Pour cela, en soi, je suis déjà un cas : n’est-il pas ?

J’ai perdu une vie tranquille, à payer mes impôts, réguler les crédits ; j’aurais même pu m’attacher à consommer modérément, à choisir la voiture (cette automobile) la moins consommatrice d’énergie possible, même si elle n’aurait pas correspondu à mon standing (et là encore je me serais quand même fait remarqué !), etc., etc., etc.

Mais rien de tout cela : je n’aime tout simplement pas le travail : c’est une bonnne cutie pour toutes ces joyeuses activités. C’est d’ailleurs peut-être le travail qui a fait que je n’ai pas perdu mon âme. Non pas que je n’aime pas œuvrer, exécuter une tâche, loin de là : non, je n’aime pas travailler, je hais le travail, la besogne, le gnangnan insignifiant du quotidien et son cortège de soumissions. Oui, finalement, non pas mes amours ou mes escapades, non, mais ma haine du travail : c’est cela qui a préservé mon âme de la perdition.

À vrai dire, je suis assez content de cette longue expédition (environ 31 années) : j’ai atteint beaucoup plus que je ne présageais ou présentais. Et, si cela a été souvent très dur à vivre, je suis content de ce que j’ai acquis : je suis arrivé à une berge, une rive soyeuse, lumineuse, sereine où, hélas, je suis bien seul. J’ai été loin, loin, loin sans considération aucune des conséquences « autres » que celles que je voulais que je voulais atteindre : cela a peu d’importance face à l’importance de « ne pas se marcher sur les pieds », comme je dis, c’est à dire de se respecter, profondément.

Le hic de la folie de ce monde se situe précisément ici : le respect de soi et de l’autre. Payer quelqu’un un SMIC est un manque profond de respect vis-à-vis de soi, car le smicard n’a pas plus que soi de temps à vivre et encore moins d’une moindre manière. Et cette manière, bien sûr, est le travail obligatoire, sinon tu meurs, avec toutes les facéties qui entourent cette croyance en ce soi-disant indispensable, alors que la chose ne réside pas ailleurs que dans l’indolence des gens à se laisser maltraiter, malmener.

Et la folie du monde c’est l’utilisation de l’indolence, qui est purement animale comme l’animal provient du végétal, exploitée contre elle-même par des êtres qui s’imaginent que le travail est essentiellement manuel et que l’humain résiderait dans le fait d’être l'intellectuel qui valorise ce travail manuel, les pauvres branleurs insatisfaits ! Marx a écrit un chapitre du Capital qui s’intitule « Le caractère fétichiste de la marchandise », j’en propose une relecture : « le caractère fétichiste de la valeur », car c’est là que se situe la folie du monde, dans la valeur, cette image qui semble résoudre une relation humaine en la dégradant.

L’illusion c’est ne pas voir ce qui est, l’hallucination c’est voir ce qui n’est pas.

Mais cela aussi m’a beaucoup séparé du monde dans lequel je vis : les mots n’ont plus le même sens, les images les mêmes significations, la valeur la même valeur. Et je paye rudement ce lot par la solitude. En somme, à chercher la raison de la folie du monde (car il a bien fallu que je m’y fasse : ce monde est fou) je suis moi-même entré dans le monde la folie, puisque l’être social qu’est l’être humain, ne traverse plus son genre à travers moi ; et c’est bien triste. Vaine conquète, vains espoirs, vaine vie : il eut mieux fallu pour moi rentrer dans le moule, ne pas répondre à ce grattage de mon esprit, que de me retrouver en cet endroit de solitude, d’incompréhension et de désuétude.

Ça, hélas, c’est irréversible, tout comme la folie de ce monde.

Solitude

Allo ! ? Y'a quelqu'un ? !

Je me demandais si ce tag existait ; et s'il existe ce qui s'y passe.

mardi, 17 avril 2007

Le pire c'est l'humour sans correspondance

Le pire dans cette affaire est l’humour : n’ayant plus les mêmes angoisses, les sujets pour en rire ne sont plus les mêmes. Et comme l’humour, ce mot de l’esprit, est le sel d’une conversation, plus aucune conversation n’est possible car le sens même des mots n’étant plus les mêmes, c’est un peu comme s’il n’y avait plus rien à dire, n’est-il pas ?

Le sens des mots contient une charge affective et c’est essentiellement cette charge affective qui fait la teneur d’une conversation. Mettez, par exemple, deux personnes en vis-à-vis pour parler du mariage des corps, et, pour peu que chacune d’elle entende une acception différente pour ces trois mots, et aucune conversation n’est possible. Si, par contre, l’une et l’autre, se trouvent dotées d’une expérience heureuse ou malheureuse et comprise, chacune trouvera dans ce sujet affectif de communication, un prétexte à communiquer dont la base est la charge affective du sujet sur lequel elles laissent aller leur sens de la conversation.

Et l’affectivité est relative à l’angoisse, directement lorsqu’elle s’en cache ou indirectement lorsqu’elle sait de quoi elle parle. La résolution d’un problème pratique (non-hypothétique comme la faim, le logement, le chaud l’hivers, la nourriture saine, etc.) passera toujours par la compréhension qu’a la personne qui s’en occupe ou s’en préoccupe par rapport à l’affectivité qu’elle a de ce problème. Mettez un nanti pour résoudre la faim, vous n’aurez pas les mêmes solutions proposées que par une personne qui s’identifie parfaitement, pour avoir réellement connu la faim, aux personnes qui ont faim et qui ne peuvent se prendre en main, pour d’autres raisons affectives, de sorte à résoudre, par eux-mêmes, le problème de la faim (en boutant ceux qui les affament hors de leur périmètre, par exemple, avec leur police).

Qui, de ces nantis, qui ont produit le micro-onde, par exemple, aura l’idée de faire d’abord germer les graines (pour entamer leur transformation amylasique, et ainsi les rendre plus digeste et plus facile (moins de temps !) à cuire) ? Pas possible : seul une personne qui a pris le temps d’expérimenter, de se documenter et de comprendre le temps qui passe chez ceux qui l’ont perdu, peut proposer d’économiser 30% d’énergie à la fois dans l’assimilation et à la fois dans la cuisson de l’aliment considéré ; c’est à dire vouloir travailler 30% de moins.

Vous voyez mon sens de l’humour ? Qui est disposé à en rire ! Et pourtant c’est à se tordre de rire : 30% des gens travaillent pour rien !

Regardez : Pasteur (qui est un voleur et un menteur) arrive avec ses gros sabots avec sa pasteurisation (qui est de M. Appert, ce me semble). Mais il a proposé quoi, par rapport à la fermentation lactique qui ne dépense aucune énergie et augmente même les pouvoirs et nutritionnels et d’absorption des aliments avec un pouvoir conservateur des aliments identique ? Des aliments stérilisés, c’est-à-dire : morts. Pourquoi ? Pour gagner du temps ! À se tordre de rire ! Et les gens mordent à l’hameçon, on ne sait pourquoi, on ne sait pour qu’est-ce. Pasteur est un grand nom, n’est-ce pas ? C’est une sommité (d’usurpateur, bien évidemment) alors qu’il n’a rien fait de ses dix doigts : ses « travaux » il les a piqué à Béchamp et sa vaccination c’est du pipeau, au pire un coup de chance. Mais il avait le bras long, le petit Pasteur, il faisait de la politique le Pasteur, il avait ses affinités (ses affectivités) ; aussi il réussit à prendre la prépondérance, à évincer le parasité après s’en être bien engraissé, allant même jusqu’à faire rayer des cartes son existence, à lui, Béchamp, qui pourtant avait, avant le Pasteur, tous les éloges de ses paires pour ses participations à l’explication (affectivité) de la vie. La pasteurisation c’est industrialisable, la fermentation lactique plus difficilement, quoi que la choucroute, par exemple, se trouve toujour sur les étalage et parfois le bon pain au vrai levain.

Je lis dans 20mn d’hier cette manchette, à propos de la sarkolène qui se présente comme « un projet de société ». Et deux pages plus loin, le même : « Le Pen ne m’intéresse pas, son électorat, si » : ça, c’est-y pas un projet social, un changement radical d’orientation politique, sociale, affective vis-à-vis de ses contemporains ? Ce que je veux dire, c’est qu’il y a des gens pour répondre affectivement à ce « projet » social, dont l’angoisse est suscitée et révélée par la sarkoricature, matérialisée par lui ; et ces gens entendent dans les propos de ce quidam (la ségozi est du même type, bien évidemment, la politique c’est de la daube du fait que les gens, eux-mêmes, ne savent pas se prendre en main, eux-mêmes) la solution de leurs problèmes... affectifs. Je ne possède pas du tout le sens de l’humour et encore moins de ces gens et encore moins leur sens policier.

C’est pourtant ce gouvernement qui signe un décret (on gouverne par décret là où la loi, contrat unidirectionnel mais licite entre les gouvernants et les gouvernés, ne peut plus gouverner) l’autorisation de construire l’EPR : 3,4 milliards d’euros non-employés à économiser de l’énergie ; vous comprenez ?

Et c’est ce sens de mon humour si particulier qui intensifie d’autant cette solitude, ma tristesse et l’ostracisme plus ou moins discret auquel je ne peux faire face. Quelle lourdeur que la vie d’un tel humain ! Quel lourdeur !

lundi, 16 avril 2007

Le monde du secret

Je ne sais pas pourquoi je vis. Tout devient ennui et douleur. Mais qu’est-ce que je fais ici pour tant souffrir ?

Ça gigote autour de moi, ça se débat, se bataille, se bouscule, s’invective. Toute cette activité m’est indifférente : je le ressens comme inutile, un mauvais passe-temps que les gens affectionnent.

L’unique moteur de ces gens c’est l’angoisse, tous leurs mouvements sont orientés pour éviter l’angoisse, leurs décisions pour dévier l’angoisse, leurs relations sociales sont basées sur l’angoisse, derrière les rires, les blagues bien grasses et sexistes, leur activité nommée « travail » même. Rien en vue du plaisir, car le plaisir est justement la source de leur angoisse : ils ne savent pas avoir du plaisir sans éprouver quelque part de l’angoisse. Leurs films brutaux, sanguins, bruyant sont tous des fruits de l’angoisse pour abreuver l’angoisse, par exemple. Ils ne savent pas ce qu’est la liberté car la liberté les angoisse ; ils ne savent pas se prendre en main, car cela les angoisse au plus au point. Ho ! bien sûr, ça va au travail, ça gagne un salaire pour payer sa nourriture, son loyer, ses vêtements, ses distractions, et pour eux, c’est se prendre en main ; mais on décide de tout à leur place et ils laissent faire, subissent, courbent l’échine et ressortent une blague bien grasse et sexiste pour de décontracter les zygomatiques, faute d’autre chose.

Le respect d’autrui ? Mais qu’est-ce que c’est ? Pardon ? Merci ? Bonjour ? Excusez-moi ? Au revoir. Tout cela, même, si ce n’est pas dans un contexte commercial, disparaît. Penser à son action sur les autres, directe ou indirecte s’arrête à dire « Ho ! pardon, je ne savais pas, je ne me suis pas rendu compte » sans bouger d’un poil, rivé dans la bêtise que l’on vient de reconnaître pourtant. On a d’autres choses à faire et d’autres chats à fouetter : qu’est-ce que cet importun qui vous fait remarquer que vous le mettez dans le caca car vous ne voulez pas, vous, y être. Il en est ainsi de leurs enfants, qui apprennent bien vite leurs manières de faire (et comme les enfants considèrent comme un acquit ce qui est, ils l’amplifient tout naturellement) et s’étonnent du présent de leur avenir, ce qui les empêchent de se représenter l’avenir de leur présent... sans l’angoisse qui les paralyse.

Un policier a tant de pouvoir tout simplement parce que les gens le leur concèdent, ni plus ni moins ; autrement dit, un policier prend le pouvoir qu’on lui octroit sur soi, ni plus ni moins. Et la société se police si bien et si pointilleusement parce que les gens l’acceptent, le désirent même pour calmer leur angoisse, enfin : ils pensent que cela calmera leur angoisse, mais comme par habitude, par inertie, leur angoisse s’amplifie et ils le comprennent de moins en moins et de rien à rien.

Alors ils obéissent de plus en plus au train-train de la vie (expression qui est devenu un argument publicitaire : tant ce train-train assoit ses rails sur elle qu’on lui en propose des volants), à la succession des heures qui passent sans plaisir, retournent se cloîtrer devant leur télévision après deux tours de clefs à la porte, télévision qui leur propose, dans la même position que dans leur voiture, que dans leur travail, assis, des images d’angoisse plus ou moins diluée de blagues grasses et sexistes.

Pour moi, le jour se lève, le soleil passe dans le ciel et va se coucher ; le chant des oiseaux, le parfum des fleurs, les mouvements du temps qui passe, je suis seul, sans âme parce que je ne corresponds pas à l’angoisse de mon temps ; et le monde ne devient que douleur, solitude, isolement. La liberté n’a pas de prix, mais elle se paye ! Je ne dis pas cela avec regret, ô non ! Je dis cela avec tristesse : je suis triste de voir le monde patauger « dans ses miasmes morbides » (Baudelaire).

vendredi, 13 avril 2007

Division solidaire

Que fais-je sur cette terre à souffrir de solitude ? Hein ? Dites-le-moi ! Qu’y fais-je ? C’est ridicule. Mon sens de l’entendement ne peut l’admettre et il faut pourtant que je m’y fasse puisque j’y nage, je m’y noie, qu’elle me submerge.

Mon âme erre d’île en île, s’y échoue, restant à elle-même son propre esquif pour n’avoir pas su un jour posséder l’ancre à mettre au bout de son orin. Ô cet orin est long : il me permet d’errer d’île en île, et parfois me sert d’ancre flottante lorsque, pris dans la tempête quand je traverse une contrée déserte plus large qu’une autre, je le laisse traîner dans l’eau, espérant qu’il s’accroche, comme par miracle, à quelque algue, rocher, entortillon qui se trouverait là opportunément dans ces eaux acariâtres.

C’est cette errance qui me fait dire que je n’aurais pas dû avoir le don de l’existence, don que je n’ai demandé à personne et qu’on m’a refourgué comme du vin dans un verre d’eau. D’ailleurs je suis ridicule d’en parler, et surtout à ma manière.

Le plus ridicule que je trouve, pardonnez-moi, dans cette existence, est d’être doté d’érogénéité et pas seulement sur la surface du corps, ou dans les profondeurs de mon cœur, mais aussi dans ma pensée, ce qu’on appelle « l’esprit » et c’est le plus pénible de tous, finalement, car on ne sait quoi faire de ce genre chose, alors qu’avec une bite on peut, au moins, avec un peu d’attention adéquate et sensible, se masturber.

De plus je suis pourvu comme d’une tare assez lourde à porter : je déteste le travail ; mais je suis, par contre, extrêmement intéressé par le processus de la transformation de la vie, de l’environnement, de l’idée même de la transformation, quitte parfois à mettre la main à la pâte car ce phénomène étrange qu’est la transformation désirée, subie ou dévolue, présente à mes sens comme une jouissance exquise, délicate et parfumée qu’aucun travail ne saurait me procurer. Je ne « travaille », en somme, que dans l’unique but de saisir cette transformation qui s’exécute à travers mon action sur le monde (pétrir du pain, peindre un mur, élaborer un projet et traverser les péripéties qui le mènent jusqu’à cette réalisation qui diffère toujours notamment de l’idée initiale qu’on en avait) qui, transportée par mon enthousiasme (ou le sien !) ne se sent plus d’ailes pour arriver à son accomplissement.

En amour, il en est de même : je rencontre, heureusement et hélas à la fois (mais sur le moment je n’en ai cure, bien sûr !) la compagne d’un moment qui participe à cette transformation, comme moi à la sienne sans doute, du temps qui passe avec cet avantage somptueux de l’amour, souvent des corps et parfois des âmes, ce qui est assez particulièrement délicieux. Et aussi très productif ! Car alors, le mien, d’enthousiasme, s’envole franchement vers ses idées, sans plus cette timidité, cette pudeur ou cette crainte d’y parvenir et de n’en devoir jouir que seul (pudeur, dis-je) car le partage, finalement, depuis que l’humain est l’humain, à la différence des autres animaux (sinon que quelques autres primates) est notre lot à tous et qu’il est bon de lui donner forme concrète, parfois !

jeudi, 12 avril 2007

Sans la fraîcheur de l'aimée

Le temps s’écoule sans toi comme un robinet qui fuit dont on tenterait en vain de remplir le seau de la vie tant ce qui s’y verse s’évapore sous le feu du soleil déséchant de la solitude.

Même le vin, pour abruti qu’il vous rende à force de moments de verres qui se succèdent, ne peut rendre cette fuite sonore ou odoriférante, donner un attrait aux heures qui passent : on se réveille la nuit l’âme un peu vide de l’ivresse qui s’est enfuie et l’esprit cherche ici et là à toucher le tangible d’une peau, d’une respiration, d’un soupir.

On prend alors un livre à la lecture un peu rude pour vous occuper l’instant de son esprit afin d’oublier par sa sévérité l’insomnie qui vous a surpris dans votre sommeil, vous permettre de retrouver, après une heure ou deux, un sommeil qui sera peuplé, au petit matin, des rêves de vos amours égarés et fantasques.

On se réveille encore, regardant l’heure précoce, le soleil alors colorant à peine l’air de son rouge chaleureux, l’air maussade, agard, comme perdu dans ce temps qui c’est écoulé seul.
Mais que faire ? La vie vous pourvoit en tout, n’est-ce pas ? Et lorsqu’elle ne pourvoit pas à vos désirs, ceux-ci sont-ils peut-être présompteux, même en amour, n’est-il pas ?

Mais quel vaut-elle alors d’être vécue ainsi ? Que vaut la vie sans l’amour, sans le don que l’on sait reçu ? Que vaut la vie sans amour ? Quelque chose comme du salariat, sans doute ! Quelque chose comme un pire qui perdure, heure après heure, à l’écoute d’un espoir dont on arrive parfois à douter de l’image, image qui scintille comme un possible dans le miroir du manque.

Que sait-on de l’avenir ? Que puit-on en attendre ? Doit-on lui faire confiance ? Le doute, ce décimenteur de cohérence, délite celle de votre existence, lui ôte l’appui tangible de la certitude du temps qui s’écoule comme des gouttes, l’une après l’autre, de vie devenue insuffisante pour humecter les lèvres de l’assoiffé que je suis. Dieux ! Donne-moi un baiser, s’il te plait ! Que ma bouche à la tienne s’unisse et que nos énergies s'y mélangent de plaisir !

Je me désèche, et le vin n’y peut plus rien.

mercredi, 11 avril 2007

Ardence du célibat

Ho ! Combien je regrette de n’être pas suffisamment intelligent pour faire que tu m’acceptes à tes genoux pour goûter la douce chaleur de tes cuisses ? Ho ! Combien je me sens débile de ne pouvoir pas accéder à ta peau dont l’infrarouge rayonne jusque sur ma joue et qui attire mes mains comme l’aimant le fer de ton sang qui palpite ? Ho ! Combien je suis bête de ne pouvoir pas éveiller ton interrogation pour la soutenir de mes vives sollicitations verbales, jonglant avec l’humour (le mien sera toujours entaché d’une certaine lourdeur de réalité), le jeu du mot qui volettera autour de ta tête afin de lui donner l’ivresse qui te fera sombrer dans mes bras accueillants. (Bien sûr, dans un tel cas, tu sais qu’il s’agit de génital, mais comme une femme de ce monde, pour laquelle un tel sujet est déplacé, tu ne voudras pas y penser sinon que comme une chose importune, une mouche indésirable que tu écarteras de la main... en attendant que l’envie t’en submerge.) Ho ! Combien je suis robuste dans l’idiotie pour, à un tel état des âmes ne point atteindre alors que je sens, que je sais, que je pressens, que je subodore et touche du doigt cette tendre ardeur qui règne sur les nôtres ! (Je vois, de mon œil intérieur le plus commun à moi-même, que la jonction de nos corps ensembles, poussés par l’acquiescement de nos esprits dans leur union, peut, après une attentive tension, ferme dans sa force nécessaire et consentie, toucher le sublime.) Ho ! Combien ce jeu de nos émois me rempliraient d’un délice qui ne demande qu’à se reconnaître dans la réalité de notre substance ! Combien suis-je borné dans mon entendement de sorte que cette libération apportée par le mélange de nos âmes-corps n’effleure pas subséquemment ton idée selon un possible positif, une pratique libre et malgré tout obstinée dans son identification à l’autre, qui est toi, pour moi ! Dieux ! Donne-moi, s’il te plait, la tangibilité de nos approches, car je t’aime, de ce profond qui se cache en moi et dans lequel je veux que tu te réalises !

lundi, 09 avril 2007

Pensée co-errante

Je lisais hier soir le point de vue sur l’intelligence, que j’ai trouvé chez Piaget (le langage et la pensée chez l’enfant p. 54-55), de Bleuler. Il s’agit de la pensée dirigée ou intelligence et de la pensée non-dirigée ou autistique. Je dirais plutôt, intelligence logique et affective.
La première voit le monde, et le décrit, dans la mesure de ses moyens, tel qu’il est ; l’autre le décrit comme elle voudrait qu’il soit, comme elle voudrait le voir, comme elle le ressent.

Je ne sais pas encore à quoi ce schéma peut correspondre chez les autres animaux que nous : la réalité et son image. Je suppose que, lorsque le singe entreprend de briser la coque d’une noix pour en manger l’amande, il a à la fois l’image de ce qu’il escompte avoir et le moyen de l’obtenir, même si cela prend du temps et de l’énergie. Il y a que l’intensité du désir donne aussi la ténacité dans la poursuite de l’entreprise.
Chez l’oiseau, on peut dire qu’il a l’image de là où il veut se rendre lorsqu’il s’envole et qu’il se donne les moyens d’y arriver, dans un premier temps tout au moins. De même, il se rend à un endroit parce qu’il a l’image de ses copains qui y sont et dont il a la nostalgie.
En agaçant une mante religieuse, on s’aperçoit vite qu’elle pige qu’on va l’ennuyer à nouveau lorsqu’on approche le brin d’herbe qui va l’importuner.

Bref, chez les autres animaux, je peux dire qu’ils possèdent aussi et l’intelligence logique (déduction d’un événement à l’autre, pensée qui cherche à « agir sur la réalité (...) susceptible de vérité et d’erreur (vérité empirique et logique) et communicable [chez l’humain] par la parole ». Chez les autres animaux dotés d’autres moyens de communication indicatifs d’état, ce sera par ces moyens là, précisément.
Tandis que « la pensée autistique est subconsciente, c’est à dire que les buts qu’elle poursuit ou les problèmes qu’elle se donne ne sont pas présent à la conscience. (...) [elle] se crée à elle-même une réalité d’imagination ou de rêve », elle reste endoderme, comme muette, sauf pour qui sait la lire... et pour la lire il s’agit tout simplement d’en apprendre le langage.

Il est, bien sûr, dit plus loin, que l’une ne va pas sans l’autre et que les deux se fécondent mutuellement. Chez l’enfant, cependant, la pensée « de rêve » (qui est toujours un écoulement biologique du temps) domine sur la pensée « de matière » (qui a toujours un temps de retard sur la réalité biologique). Bien.

Ce qui m’intéresse ici au plus haut point c’est la relation des deux modes de penser : l’influence de l’une sur l’autre et les modifications que chacune d’elle impose à l’autre dans la perception de cette globalité qu’est le monde, la vie, le soi, les autres et nos rapports, leur effectivité sur le monde. D’emblée, on peut dire que toutes nos relations seront faussées par la pensée de rêve qui ne correspondra jamais à la réalité, tout en en donnant la perception indispensablement nécessaire du flou qui permet de précisément s’adapter au mieux à cette réalité. Biologiquement, cette pensée est ancrée dans le Système Neuro-Végétatif (sympathique-parasympathique) : c’est le Système Nerveux Végétatif qui permet, sans qu’on s’y concentre davantage qu’il ne le faut, de simplement vivre. C’est le SNV qui vous alerte, vous informe, vous notifie les modifications biologiquement nécessaires sur tel et tel point de la perception que l’ensemble de l’être a du monde pour une adaptation optimale. Le rêve est à la fois un moyen d’y parvenir et un moyen d’information pour y parvenir. Le chien, quand il rêve, court après un prédaté pour réguler les fonctions biologiques qui en ont besoin. C’est le rôle du SNV.

Tandis que le Système Nerveux Central, issu et spécialisation du SNV, permet, lui, de formuler la compréhension que l’ensemble de ces deux perceptions a du monde. Mais c’est lui aussi qui rationalise, c’est-à-dire les rend acceptable, pour lui-même et les autres, les impossibilités qu’il éprouve de modifier le monde à sa pensée dans la mesure où cette pensée éprouve le besoin de modifier le monde pour s’y mieux ressentir. Chez l’humain, c’est le SNC qui, finalement, le pousse à bouger car la pensée qui y règne en quasi-permanence le pousse à se mouvoir, à construire, à modifier, à imaginer une réalité, à donner une réalité à une image intérieure.

L’enfant commence réellement à avoir une pensée logique, socialisée, vers l’âge de 7-8 ans. C’est-à-dire qu’il faut huit ans pour le SNV de permettre au SNC de prendre son autonomie, telle qu’on la connaît : qui permet de comprendre cette lettre, et moi de l’écrire, par exemple. Auparavant le SNV tend à trouver la meilleure adaptation de l’ensemble biologique de l’être par tâtonnement, si je puis dire. Cette adaptation tournera toujours autour du fait qu’on se ressente le mieux possible dans un contexte donné. Toujours. Ce toujours semble sans limite parfois, ce qui le fait souvent sombrer dans l’excessif. Suivant le mode de penser autistique, l’être va d’adapter aux conditions qu’il interprète de ce qu’il ressent du monde de sorte que sa propre existence trouve au mieux à s’y mouvoir, à y vivre... mais cela en image, c’est-à-dire autistiquement, selon une imagerie de sensations. C’est inévitable : il ne peut en être autrement, c’est ainsi que nous sommes conformés et que cela se passe.

Bien.

Quels sont les conflits d’adaptation inévitablement présents qui vont avoir lieu à l’intérieur de cette imaginerie, de cette imagerie des sensations... et qui dure 7 à 8 ans. Cette question, pour moi, présente le plus grand intérêt, car c’est le résultat de cette adaptation qui permettra et orientera à la pensée dite logique, intelligente, dans son expression, vu que l’une et l’autre font partie de la même entité biologique vivante, de la même personne, fût-elle schizophrène ; et que la pensée « intuitive » chapeautera la pensée « logique » tant dans les formulations que dans ce même qu’elle voudra formuler. Eu égard à la spécificité de la personne, une adaptation différente (qui correspondra au rapport de pouvoir, ou de collaboration, entre le SNV et le SNC) ne donnera pas une description similaire d’un même événement, car cette description correspondra d’abord à ce que permet d’énonciation à la pensée logique, la pensée autistique (choix des mots, socialité, but à atteindre, etc.).

Éric Berne, l’inventeur de l’analyse transactionnelle, a posé la base de sa théorie sur l’existence de trois personnes, intimement lies les unes aux autres, dans l’entité biologique de l’être. Il s’agit du « parent », de « l’adulte » et de « l’enfant ». C’est l’équilibre harmonieux de ces trois formes dans une qui donne à la personne le bien-être. Vienne à dominer, en dehors de son champ de compétence, l’une d’elle, et la personne perd son adaptation au monde, l’intimité de ses relations sociales, affectives (amoureuses, sexuelles) et rationnelles. Les relations humaines « intimes » sont des relations égalitaires, ou non-iniques, ou équitables entre les trois personnages mis en relations par les deux personnes. La relation intime est la relation saine. Les autres relations seront toujours des relations de pouvoir que l’on veut prendre sur l’autre ou d’une position de soumission à l’autre. L’enfant est rebelle ou soumis, le parent est autoritaire ou molasse, l’adulte anémié ou hyper-rationel, etc. etc. etc. c’est très intéressant. C’est une manière, parmi d’autres, de décrire le monde humain, de tenter de la comprendre, de la saisir. Ce qui en a été fait ensuite ne le regarde plus. La société, pour perdurer, utilisera souvent un détournement de telles théories à ses propres fins.

Mais je fais une relation entre les conflits inévitables, qui durent 7 à 8 ans, d’adaptation par l’image au monde de l’enfant et, finalement, d’éducation qu’il reçoit pour s’y adapter. La thérapie de Berne consiste à faire que les trois entités qu’il a découvertes chez l’être humain parviennent à se comprendre, s’admettre, à restituer à chacune d’elle son propre domaine d’intervention sur le monde. Il n’a pas compris que les conflits entre le parent et l’enfant, qui amenuisent terriblement l’adulte, sont, de fait, une intronisation sclérosée du conflit de l’enfant et de son contexte. J’insiste « sclérosée » c’est-à-dire musculairement intronisée, à la manière de la cuirasse de Wilhelm Reich, la cuirasse du caractère. Et cette cuirasse est précisément la domination du SNV sur le SNC, en ce sens où ce dernier ne perçoit pas, ne comprend pas, ne peut maîtriser les réactions que le SNV lui induit de faire dans la vie sociale, affective, intellectuelle (retransmettre aux autres êtres sociaux sa pensée du monde). Et c’est, aussi précisément, le caractère indomptable de ces réactions qui correspondent au caractère sclérosé ou aux conflits parent/enfant, caractère que l’on ne peut outrepasser.

Ainsi donc, la formulation de la pensée du monde dépend de la labilité du caractère, ou de l’absence de conflits entre le parent et l’enfant chez la personne bernienne, qui permet à l’adulte d’utiliser ses aspects parentaux et enfantins dans ses relations au monde de manière libre. Je veux dire : pour autant qu’une personne puit être très intelligente (pensée dirigée) la formulation (ce qui lui sera permit d’énoncer de sa compréhension du monde elle-même relative à la liberté de ses perceptions : SNV), ce qu’elle fera du monde dépendra d’abord de sa pensée non-dirigée, de ses rêves... qui seront toujours ses rêves de libération de sa cuirasse ! Ou du conflit intérieurement sclérosé de ses parents à lui-même, du monde et de ses exigences à l’encontre des besoins (j’ai pas dit : désir) du sujet.

Mais pour accomplir, aider à réaliser les besoins d’un sujet, encore faut-il les reconnaître ! Et comme cette reconnaissance est directement relative à la perception que l’on a du monde...

D’une certaine manière, la sclérose caractérielle se défend par ses propres outils, moyens, dispositions : l’image. La pléthore d’image, d’imagerie, d’imaginerie, en bref : de représentations (syndicales, politiques, cinématographiques, républicaines, picturales, bédéesques, publicitaires, monétaires, etc.) peut me montrer que ce monde se comprend de moins en moins sinon qu’en image et qu’il n’a tendance à résoudre ses problèmes qu’en image, d’une manière très éloignée de la réalité des buts que ces représentation se sont assignés de remplir. Il s’agit toujours d’éviter la solution, justement, et notamment en disant qu’il n’y en a pas une, mais plusieurs... sans que pas une ne soit mise en effectivité.

Et ce monde d’image, de pensée non-dirigée, non verbalisée ou, ce qui revient au même, verbalisée à côté, correspond à l’évitement de la résolution du problème fondamental : la relation affective, sexuelle et sociale dans le couple humain, et sa descendance, l’impact de cette distance dans cette (in-)compréhension sur le monde qu’il peuple et l’effectivité du malheur de vivre de nos enfants, particulièrement de nos adolescents qui prennent ces images pour argent comptant, qu’ils répercuteront, dans 15 ans, sur leur monde.

On préfère retourner au travail, aussi futil qu’il soit et aussi polluant, que de se casser la tête sur ce caillou de la cuirasse caractérielle, cette peur de la vie qui bouge.

On voit, par exemple, plein d'images, petites et grandes, sur la pollution et ses conséquences sur notre environnement vital, produite par l'animal industriel : il y a même un ex-candidat d'un énorme pays d'industrie qui a produit des images très modérées sur ce cas. Mais tout cela ne reste que des images, parce que l'être humain n'a pas encore compris que les images, les pensées non-dirigées, ne résolvent rien, même si elles font partie de la perception du monde. C'est sur des images (l'or, l'argent, le papier monnaie, les cartes à puce, etc.) que s'est corroboré le mieux ce système neuro-végétatif humain, sur lui-même. Mais rien, ou si peu et pour si peu de gens, n'a été résolu du problème de la faim, de l'amour, de la régénération délirante de l'espèce auto-nommée "humaine", de la croissance... sinon que des images.

Et, on le sais depuis Wilhelm Reich, pratiquement, ces images sont directements liées à la structure caractérielle de celui qui les formule. On ne pourra jamais faire admettre à un homme politique banal ou pas que ce qu'il propose comme solution pour résoudre le problème du bonheur (dont il n'en a rien à faire) ne correspond pas à ce qu'il fait imaginer qu'il dit ; de même que ces personnes qui gobent, car ils agissent ainsi en image, sans RIEN faire d'effectif et par eux-mêmes, ces imagineries de la pensée non-dirigée. On ne pourra rien lui faire comprendre car sa structure caractérielle ne lui permet pas de comprendre ce qu'il y a à comprendre ! Et il ne correspondra jamais à rien d'autre qu'à des gens qui ne veulent rien faire en dehors des images !

La seule variante que nous propose une élection sera la manière dont les gens rêvent d'un monde meilleur ; rien de plus. Rien.

dimanche, 01 avril 2007

Mesure de dépollution

La mesure exacte de la pollution, c'est le travail excédentaire.

Cessons de travailler excédentairement, déjà, et nous aurons un moyen de lutter contre la pollution que ce travail génère. Tous les autres discours seront de la baliverne de politique, du vent (j’ai pas osé dire de pêts) politicard.

Il faut résoudre ce problème du travail, car c’est lui qui génère, de toutes les façons, la pollution qui règne et règnera pour plusieurs siècles sur la planète. Bien sûr, cela implique aussi de critiquer aussi les raisons que l’on peut et que l’on a de travailler excédentairement. Mais la raison de ce travail excédentaire est la pollution.

C’est ce que je disais plus haut : le travail excédentaire est le nœud de la pollution : en attrappe-t-on un un bout que tout le reste vient avec... comme quoi, c’est pas la bonne idée.

samedi, 31 mars 2007

Effet miroir

Quand ceux qui n'ont plus rien à gangner, face à ceux qui n'ont plus rien à donner, n'ont aussi plus rien à perdre face à ceux qui n'ont plus rien à prendre : voici une chanson assez réaliste, finalement.

vendredi, 23 mars 2007

Parlons d’ivresse...

L’intelligence, pour autant qu’elle soit aussi « la ruse de la raison » (Hegel : La raison dans l’histoire) est aussi une immense preuve d’amour lorsqu’elle soumet les êtres à son âme.

Alors qu’on l’oblige à voir ici les disparités, elle décrit ici des diversités ; alors qu’elle voit les objets ou les prétextes à séparation elle énonce des moyens d'un collectif.

L’intelligence c’est la musique des êtres qui apprécient de vivre un temps qui leur est donné dans la concordance de ses produits, de ses affections, de sa socialité.

L’intelligence c’est la couleur de la vie alors qu’elle les intègre dans son cursus, ce temps qui passe dans sa manifestation particulière : c’est que l’absence de ce qui se veut totalitaire lui est nécessaire pour pouvoir agir sur elle-même dans cette juste disposition qui est de s’adonner à ce à quoi elle veut ressembler, qui est une forme d’amour. En dehors de cette forme, c’est de la perversité, elle le sait mais, dans ce cas, est impuissante à prendre règne sur elle-même.

Et il lui faut l’histoire pour ce règne, car sans l’expérience, les aléas de la vie (qu’elle ne transforme pas, comme dans l’érotique agricole, en sort, en destin ou en destinée) qui lui donne la forme sous laquelle elle trouve à exprimer le plaisir ce qu’elle éprouve de plaisir se manifester, ne trouverait pas forme.

L’intelligence voit une richesse de l’expression de la vie là où le borné d’amour voit une anomalie ; et d’ailleurs moi, qui ait été toujours attiré par les désinences du temps et des choses, la transformation autre du temps, me suis ouvert un monde que celui de la télévision est de loin incapable de décrire par l’intermédiaire de ses impulsions binaires que les endormis de l’intelligence boivent comme du petit lait qu’on réservait autrefois aux cochons, avec les patates naines.

La raison de la différence est pour l’intelligence la désinence manifestée et non pas, pour le borné affectif, la différence dans laquelle il pioche la simplicime raison de sa bêtise qui est de l’intelligence bâtée par son amour claudiquant et incompris, non-auto-reconnue comme entrave à une expression plus opportune.

La division des tâches, suprême advenir du monde, fait que chacun effectue la sienne comme indispensable au règne du monde, alors qu’elle n’en est qu’une parcelle particulière, uniquement indispensable dans la seule mesure de la pérennité du monde dans laquelle cette tâche s’effectue. Il manque à ce monde, composé d’une multitude de particules qui se sentent toutes autant que les autres aussi indispensables l’une des autres, la vision qu’elle prend dans l’ensemble de cette diversité où tout se ressemble tant dans la manière dont elle se déploie.

Chacun, du maçon qui édifie une maison ou qui édifie une centrale nucléaire ou carcérale, de l’ingénieur qui conçoit ces aéronefs qui polluent le triple d’une auto-mobile au kilomètre parcouru, à ce prostitué de politicien qui veut se retrouver dans les yeux du peuple qui n’y voit alors que son feu en rêve, chacun se rassure qu’il vaut quelque chose dans ce monde d’argent, de valeur alors qu’il est loin d’être lui-même, loin de l’intelligence que son amour peut manifester, disons... hors de la valeur. On en s’en sortira pas de cette manière. Bouhhh !

Il faut en finir avec l’amour pour l’amour, fils de l’intelligence du monde, pour entamer sa compréhension de sorte qu’il manifeste la sienne comme possible, tudieu ! Finissons-en avec le drame, la turpitude, le rampant !

L’intelligence, ce n’est pas LES moyens, c’est UN moyen de vivre de plaisant, d’autres diraient (mais ils sont peu et dont je fais partie) de vivre d’amour intelligement manifeste.

jeudi, 22 mars 2007

Y'a pas l'boire pour oublier

Du fait qu’au très long cours de ma jeunesse, ma mère qui ne pouvait supporter que je puis exprimer quoi qui soit de mon âme par écrit, par peinture, par photographie ou par sculpture, a insupportablement et irrémédiablement détruit tout ce que j’ai pu créer alors, donne que rien pour moi n’est possédé de la pérennité du temps : tout y est éphémère, houps ! effet mère : détruit.

Je hais ce monde de putasserie continuelle que se vouent les uns les autres ces êtres qui ne sont qu’utilité, c’est-à-dire dérision et principalement pollution. Aucun sens du beau, de celui qui émeut à l'amour, dans ce sens autre ce qui est fait pour émouvoir cette bande de faux-culs qui ne pensent, ne rêvent, ne s’imbibent que de pouvoir sur les autres, faute d’en détenir sur eux-mêmes car ils sont incapables de se comparer autrement aux autres que par eux-mêmes au vu de leur néantitude.

Mais les autres êtres qui les vénèrent sont de la même eau ! Sinon ils ne trouveraient pas à être, bien sûr.

On parle ici d’une exposition de l’imaginaire : mais, pauvres bêtes, nous ne vivons que dans un monde imaginaire ! L’Économie, la virginité, les meurtrissures physiques, affectives et sociales : tout cela ne tient qu’à l’imagination que les gens ont de la vie, qu’ils s’imaginent être différente des simples autres bêtes.

La différence essentielle entre mes productions enfantines et celles de mes contemporains est que les miennes n’ont jamais eu la prétention de tuer, d’obliger au travail, de corrompre la féminité : tout au plus désirais-je alors que rendre le monde plaisant du seul fait que, moi, je vive. C’est bien à cause de cela, de ce vœu pieu qu’elles ont été ignomineusement détruites par la pérénisation de ce contexte social inscrit dans la chair de l’humain : la femme-mère.

On a tenter de me mener à la guerre et, j’en suis fier, on n’y a pas réussi : j’ai refusé, de même que j’ai toujours refusé de travailler pour l’énergie nucléaire alors même que j’étais placé dans la pire des nécessités : j’aurais préféré mourrir de faim que de participer à cette saloperie de pourriture de la vie courant vers la mort. Et je ne suis pas mort de faim, bien sûr : monde d’imagination ! Ni devenu flic, ou gardien de prison pour n’avoir rien trouvé d’autre à faire de ma vie.

Toute l’organisation sociale de notre vie commune n’est qu’issue de l’imagination : il y a deux ou trois autres manières de vivre ensembles, mais celle-là à la prévalence du jour. Néanmoins, qu’on le sache : ce n’est qu’imagination. Ce qui est pour nous, humains, la vraie vie, est pour les animaux qui n’ont pas le sens de l’histoire, un simple passage dont ils n’ont pas conscience ; à la différence que eux ne se posent pas de sempiternels bâtons dans les roues pour empêcher l’aure de vivre ce qu’il a envie de vivre de son imagination qui ne gêne personne du moment qu’il en est responsable et de laquelle il n’y a que lui-même pour en répondre.

J’ai vu ma sœur mourir de mésamour parental, j’ai vu une autre sœur se cloîtrer chez les nonnes d’un autre pays. Je suis fatigué de cette merde répugnante qui règne sur les jours de ce monde de merde volontaire : tous vont au travail travailler leur ignorance du monde, leur stupidité, leur soumission à leur imagination qu’ils savent malade mais qu’ils répugnent à soumettre à la critique de leur invivable et à sa prise de conscience. Des bœufs ; des bagnoleux fiers de l’être, fiers de leur refus de la priorité droite, du droit du piéton et du bicyclétiste (la moitié de tous les habitants de ce pays –enfants compris – possède un voiture).

Le monde va à sa perte du fait de ce travail de putain, faute de révolte contre l’usurier, le propriétaire de son appartement qui s’accapare à rien faire du tiers de ce que vous avez peine à acquérir, le flic qui vous casse la gueule car vous refusez d’obéir à la loi de l’argent. Ces gens qui rêvent et rêvent d’un politique sont de bagnards de la vie, des trimards du temps qui passe et qu’ils passent à le devoir passer au salariat, de toute nature : caissière, gratte-papier, percepteur des impôts, policier, avocat, prof, syndicaliste, président de chambre du commerce, proxénète ou fils de pute.

La nouvelle mode est d’écrire sans connaître autrement le sens des mots que celui de la soufrance personnelle, car on n’écrit plus que souffrant(e). On ne cherche plus à faire vivre, mais à faire revivre hors de ses soufrances un temps passé et révolu, comme excorcisme, loin de l’application de l’imaginaire, la praxis : la dialectique, le monde qui a pris en main le courage de se retourner sur soi-même, même en imagination, et qui en est sûr, qui ne se voit plus en image, comme sur l’écran d’une télévision ou de ciména, par exemple, ou qui refuse de voir ses déchets, mais dans sa réalité, même imaginaire ! avec sa merde, celle qu’il produit par son travail qui répond à celui de son refus de lui-même.

Pire que des alcooliques, en somme.

vendredi, 16 mars 2007

Transgénération des sentiments

Père,

J’ai appris le mariage de mon neveu et de sa compagne, en août 2006, mariage auquel tu avais été convié et invitation à laquelle tu avais imposé comme condition à ta présence, que je n’y fus pas, moi, Kristaristeau.

Sébastien et Miriame ont choisi de plutôt t’inviter : nul n’est censé m’aimer et placés devant le problème de la différence, il leur a bien fallu choisir. Jusque là rien de trop grave.

Mais, non content de la condition que tu avais posée, tu ne t’es pas même rendu à ce mariage, posant par là non seulement ton absence mais aussi la mienne obligées, car les jeunes gens ne voulant plus se rétracter dans leur choix initial, et ayant accepté celui de mon insignifiance, se retrouvaient à n’avoir plus de la famille (un mariage est une histoire de famille, essentiellement) que ma sœur Dominique, ta fille et mère du futur mari, sur les êtres vivants qui peuplent encore ce monde, production issue du couple que vous avez amalgamé avec notre mère, dont nos à-marier voulaient se réjouir de la genèse familiale. Joli résultat ! Hormis un damné.

Je retrouve bien là ta manière de faire : promettre et te rétracter, comme tout fils de pute qui se respecte, inconséquent de sa parole, des émotions qu’elles soulèvent et qu’elle a posées dans l’attente d’une satisfaction que l’on croit sûre, car on te fait confiance, somme toute (ce qui est une forme de respect que tu ne comprends pas, pleutre et ignare à la fois) pour te parjurer en laissant ceux à qui tu t’es adressé dans la diatribe affective, la surprise de l’incohérence et la blessure de ta bêtise. Tu n’es qu’un pauvre con, papa et, en la manière comme en la matière, tu t’es assez mal arrangé pour en alléger le lot.

La connerie n’a jamais été un problème en soi (elle est commune en ce monde), ce qui pose problème, c’est son usage et en la servant ainsi ici à la mesure d’une louche de cantinier transgénérationnnel, non seulement tu te montres totalement dépourvu de pédagogie, mais tu exposes aussi la hauteur de ton affectivité qui sépare les gens au lieu de les réunir.

Située un aussi bas niveau, elle ne peut faire autrement que de trancher davantage dans les liens affectifs ; dépourvue de force empathique, elle ne peut accepter la plus petite élévation de plaisir ; moribonde, elle reproduit la mort et ses oripeaux.

De fait, il me faut le reconnaître, je ne me suis pas trompé sur ton compte, loin de là !

jeudi, 15 mars 2007

Back from the dark

Je viens de visionner un film (« où est la maison de mon ami » de Abbas Kiarostami, très bien concluant, par ailleurs) et les 20 premières minutes sont exactement l’ambiance dans laquelle j’ai grandi dans mon milieu familial, avec son injustice, son incompréhension, la stupidité de l’adulte, les mensonges, l’avilissement de mon enfance, le sentiment de dégradation qui vous contamine de cet adulte, sa méchanceté volontaire et imbécile et inutile, sa traîtrise et sa lâcheté incompréhensible ; et surtout sans les coups multiples que j’ai reçus, chaque jour que ce putain de dieu a fait pour nous. Ce film est poli par rapport à ce que j’ai vécu !

L’enfant y est une nécessité et une charge à la fois, un indispensable et un intrus.

Mes parents ne connaissaient rien de l’amitié, ou de celle qu’on s’imagine qu’elle puit être.

Désolant.

On me demandait de demander « pardon » et je ne comprenais pas qu’on ne m’accordât pas celui qui correspondait à celui que j’accordais alors quand, moi, je pardonnais.

Satanée société qui construit de tels êtres ! « Responsable mais pas coupable », dit-on.

mercredi, 14 mars 2007

Gaminerie

Dans tous ces films (tels qu’ils sont) on ne parle jamais d’excréments, je veux dire, bien sûr, de la contrainte du besoin de rejeter ses déchets.

Étrange. Car cela donne comme un effet bancal à l’ensemble d’une œuvre par le fait qu’il est difficile de la comprendre par ce seul manque, bien souvent, pratique.

Comme si cette contrainte, on ne peut plus naturelle, n’avait pas lieu d’être face à l’idée.

Un peu comme le problème de l’animal de « compagnie » et les crottoirs, heu... les chiures de chiens sur les trottoirs, ou les déchets nucléaires, par exemple : bien que réel, il n’y a pas lieu d’en faire mention, de l’évoquer, de l’exposer, d’en relater l’effectivité ; de la polution en général, en bref, générée par cet être qui ne veut à aucun moment, et surtout ceux où il relate sa vie et ses idées, des excréments pourtant absolument nécessaires à l’accomplissement normal de la vie.

Ça me rappelle cette sotte histoire de gamin où le trou du cul se mettant en grève fait mourrir le corps en l’empêchant de vivre, bien que chacun des autres organes qui le composent revendique fièrement le bon fonctionnement de son ensemble.

Punaise ! Qu’elle est idiote cette histoire de gamin !

C’est vrai que les gamins doivent encore se faire torcher le cul, à la différence des adultes.

dimanche, 11 mars 2007

Sort de la fatalité

Un con se croit toujours le dernier, et agit de même : comme s’il était, est, le dernier.

Il en viendra d’autres après moi, hélas !

Ô fatalité ! Que j’aurais aimé être celui-là qui fut le dernier ! Celui qui eut éteint sa race pour alléger la mienne du lourd fardeau qui l’afflige !

Pieu vœu d’un vieux pieu sans plus d’utilité sur cette pieuse terre du fait que je ne sois point encore mort et que je doute que celle-ci résolve un carat de la bêtise qui règne sur ce monde.

Et d’ailleurs, quelle prétention aurais-je d’assumer moi seul l’incommensurable qui y règne ? Jésus-Christ n’a rien résolu, pas plus que Marx ou ces pauvres lignes ! Quelle prétention ! qui ne sera pas la dernière ! Macbeth !

Qu'attendre d'un politique sinon que ce que l'on se doit soi ? C'est les gens qui font le monde à leur image, pas leur image, les politiques.

samedi, 03 mars 2007

Une face du monde sans liberté (pour ce qu'il en reste)

Mais la perversité est de présenter la perversité comme le centre du monde, car de toujours la première fut des plus nocives que le second sans pour autant qu’elle le fût du temps qu’elle jalouse.

Car, mes chers frères et mes chères sœurs, nous devons, en ce jour, comprendre l'attitude de la femme prise au piège : il faut au pervers n'avoir à jamais qu'il la perde. Le pervers doit être à jamais perdu : il doit à jamais perdre sa manifestation : il doit ne jamais plus avoir à se manifester. Le pervers est le délétère de ce monde. Pensons-y, mes chers frères et mes chères sœurs. Il se manifeste principalement dans la confusion volontaire de la haine et de l'amour dont la femme, disons-le directement, est une sorte d'enjeu dont elle ne voudrait pas avoir à être et dont elle est le jeu, parfois très lointain.

Car le pervers suprême est de présenter les sentiments de cette manière répugnante, comme la perversité l'est.

Échange de l'amour contre l'honneur, échange du tréfonds contre le social, de l'apparence contre le gain, du piteux contre le piètre.

Qui font les âmes vides et sans âme où trop souvent la femme perd la sienne pour celle de l'homme et où la seule solution est d’avoir à perdre la vie qui est la sienne pour gagner en revanche celle qu'elle ne voudrait pas perdre pour n'avoir pas à perdre l'amour qu'elle aime à donner !

Même dans sa configuration de pardon social, le pervers ne doit pas gagner la victoire des pensées sans consistance affirmée, SVP, reconnue et formalisée.

Soyons courageux ! Ne mourrons pas face à ce qui déprave l'âme qui fait ce que nous sommes en cette liberté que la perversité hait !

jeudi, 01 mars 2007

Reflet du reflet

Le fétichisme en est arrivé à un tel point de pénétration dans les esprits, qu'une personne qui n'apprécie pas l'esthétique des êtres rasés intimement et qui le dit, passe pour un obsédé du poil !

mercredi, 28 février 2007

L'essence du calcul et le jus

Dans "Métro" d'hier : 497 automobiles ou 1000 habitants en France et 467 pour 1000 en Europe.

Il y a 280 millions d'habitants en Europe, soit : 139 millions de voitures. Bon.

A 6 litres en moyenne de carburant, cela nous donne 835 millions de litres, soit 835000 m3, ou une hauteur de 167 mètres de haut sur la surface d'un stade de foot (100 x 50 m) en volume. Juteux, non ?

Et ce, pour 100 km parcourus, et on sait qu'une automobile parcourt en moyenne 15000 km/an : il faut donc multiplier cette hauteur par 15 ! soit : 2505 mètres.

Bon, je ne vais pas redemander "pourquoi ? : pour aller au boulot !", non. Mais ça rapporte bien quand même son nonos à qui sait bien manipuler les gens pour qu'ils se procurent, utilisent et usent une automobile, même avec arrière-pensées. Et pas seulement les constructeurs, bien sûr.

Il y a les routes, les infrastructures autour de l'automobile, les supermarchés et leur parkings, les hopitaux pour les accidentés, les films pour montré que la voiture ça a une vie d'(en)fer, et tout le reste, les bronchites et les asthme de nos bambins et des vieillards, patati patata.

Bien sûr, c'est utile, il ne s'agit pas d'être très bête, mais ça laisse dubitatif quelque part, tout de même.

dimanche, 25 février 2007

Télémusique

Chaque groupe de musique est un condensé d'une certaine partie des idées du temps dans lequel il évolue et qui lui a donné naissance.

Et le rôle de psychotropes y est pour énormément, dans l'expression de ces idées par ce groupe de personnes.
Ce groupe concentre les rêves, le « décuirassement », en image, d'une époque (sur la durée de quelques années, sans plus).

Et à la fois, il est la réalité de personnes qui se sont rencontrées à travers et par ce groupe et à la fois une tentative de résolution du problème de la rencontre en en proposant une solution en image à l'extérieur de lui-même ; extérieur qui se retrouve en lui, qui résonne en lui.

La musique techno, par exemple, est l'image de cet amour qui permet de retourner dans le sein maternel où on se contente d'entendre vaguement une mélodie (la télévision que votre mère regardait alors qu’elle était enceinte de vous) rythmé par le battement régulier (pour ne pas dire régularisé !) de son coeur : ta-Toum, ta-Toum, ta-Toum...

À la différence des autres groupes des époques précédentes, le « groupe » techno est représenté par une seule personnes contre entre trois et cinq dans les précédents. Elle donne seule plaisir à des milliers d’autres. Cette personne, qui forme à elle seule le groupe, correspond par identification à ce sentiment du désir de puissance de chacune des personnes qui écoutent cette musique, c’est-à-dire la réelle impuissance de ces écoutants sur le cours de leur existence ; avec le sentiment sécurisant que le nombre amoindrit d’autant cette affection.

Cependant l'image, ici, est réelle : la musique... la musique qui parle toujours du problème social en cours d'une manière génitale (qui a rapport à la satisaction des deux entités sexuelles dans leur rencontre), car le problème de la rencontre est toujours celui de l'amour dont on voudrait et ne voudrait pas à la fois qu'il fût lié au génital, qui vous manque tant.

Notre société en est toujours et encore à penser qu’elle résoud ses problèmes fondamentaux (faim, abri, amour, connaissance, le mouvement dynamique de ces éléments dans la transformation) quand elle utilise des images, qu’elle résoud réellement les problèmes en en trouvant « en image » une solution.