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samedi, 13 mars 2010

L'âge de défaire

La démarche présente de l'animal humain est de renier son aspect animal. Il est parfaitement congru d'anticiper la douleur, puisque cet animal, comme bien d'autres, est pourvu d'une mémoire. Mais il joue sans cesse sur ce seul aspect comme contact avec le vivant : la peur de perdre la vie ; alors qu'il est évident que l'on perd, un jour un moment, la vie. Mais il s'en remet au moyen, au lieu et au temps pour dissoudre cette angoisse de l'inévitable. Et cela devient son obsession.

Alors qu'il fait parti d'une chaîne, il se croit un individu
ex-trait de cette chaîne : c'est UN individu dans une chaîne. Il perd son intégration à la chaîne en se revendiquant maillon personnel de cette chaîne. Tranquillisez-vous, je ne suis pas bête : je sais que j'existe, en tant que moi, et vous aussi : je discute de ces modalités et de leurs conséquences.

Ainsi, toute la vie est sans ce chaînage au monde et présenté uniquement sous le seul aspect du maillon qui est en soi assez ridicule, seul. Le contexte de l'affectivité sociale, promulgué par les « médias » est cette individualité soulignée d'importance susceptible de disparaître, de sombrer dans le néant, de ne plus exister. Les films modernes n'évoquent que cet aspect des choses.

Il est important pour celui qui possède les moyens de productions qui nécessitent encore des humains pour les faire fonctionner, de montrer que les fonctionnateurs de ces moyens sont des chaînons indispensables au fonctionnement de ces moyens ; et les images dont ils ont la possibilité de divulguer comme justification à ce mode d'organisation social, correspondront évidemment, à justifier l'individualisation de ces fonctionnateurs, un à un indispensable à ce fonctionnement. Et, bien sûr, l'objet princeps de ce fonctionnement est de SE reproduire.

Ainsi on portera une grande part de l'angoisse que cette organisation sociale sollicite sur la parenté, la reproduction dont la femme est le giron, la matrice et l'homme le défendeur, le muscle valeureux. La rigidité de ce système, effectivement, se retransmet dans une mécanique de l'existence faite de fer, d'ennemis où la grâce féminine est un Graal au même titre que l'obtention d'une chéfitude.

Je n'oublierai pas que la découverte du zygote comme résultat et non plus comme implication ou comme cause, la cessation « scientifiquement prouvée » du mélange des deux gamètes femelle et mâle ne date que de 1850 et des prunelles ; c'est-à-dire qu'auparavant (et bien après encore pour les plus ploucs) le spermatozoïde était le zygote lui-même que la femme faisait croitre en son giron et cela depuis plus de 8 000 ans, que c'est le mâle qui donne forme au fils ou à la fille, et lui seul. Si on fait le compte, cela ne remonte qu'à à peine 160 années pleines. Et, pour autant que ce fait eut dû être prouvé par la science, la morale en est encore au même stade d'il y a 8 00 ans auparavant quant à la sexuation (le simple fait d'être doté d'un des deux sexes) et sa fonction et ses conséquences.

D'autre part, le sur-lignage extensif de la reproduction en tant que moyen de survivance de l'individu qui se réplique dans ses rejetons ou ses seules traces, montre la faiblesse de la compréhension que
cet individu a de son intégration à un ensemble social dont il est un « maillon » qui n'a précisément d'existence que par sa seule représentativité, à un moment, comme moyen en un lieu, sans indispensable présence, tel qu'il le formule personnellement.

De sorte que tout ce qui ne correspond pas à ce qu'il perçoit être, vient comme une destruction de ce qu'il est : le problème est que l'ensemble de la vie sociale est imbibée de cette
idée sotte du monde. Cet « être » humain, tant séparé de cet « être » qu'il n' a pas saisi hors de l'exploitation bête et méchante, ne ressent plus son temps pérenne que comme une finitude. Et si je voulais montrer quelque chose, ce sera bien l'abrutissement d'une telle idée calquée sur sa vie ; mais il n'en a cure : le temps du présent est la force de sa continuité puisque ce qu'il vit, sans conscience, a au moins le résultat de lui faire admettre qu'il a échappé à la mort immédiate... qu'il vit encore (aussi bête !).

Lorsque dans un tel contexte, on songe au salariat, on reste songeur longtemps, comme abruti sous le coup d'une massue inattendue et dont la compréhension regimbe à se faire comprendre. S'il s'agissait de me faire mourir, quel est cet étrange moyen ! et s'il s'agissait de me laisser vivre : quel étrange moyen ? Ici la souffrance sans finitude, sans mort et là la vie sans finitude, inachevée... avortée ?

C'est dans ce sentiment d'abortion que réside la pérennité du Capital qui se reproduit outre mesure (quelqu'un a écrit qu'un gramme d'or placé à 5% en l'an zéro, aurait généré plus de richesse aujourd'hui que la planète n'en pourrait produire) comme monstruosité mathématique.

vendredi, 12 mars 2010

Quelle colle !

Cette histoire de glie dans le cerveau, j'allais l'oublier, on s'en fout royalement si ce n'est que la CONSCIENCE DE SOI et l'IMAGINAIRE ne tient pas au SNC (système nerveux central) mais au SNV, au système neuro-végétatif.

C'est cela que je veux, moi, dire. La poésie réside dans le SNV et non pas comme ces mécanistes le disent parce qu'ils n'y comprennent rien, dans la conscience, qu'ils situent dans le SNC.

Je me suis aperçu de cela un jour où je recherchais l'endroit d'un lieu en voiture. Je ne me souvenais pas du nom de ce lieu : je savais qu'il était vers là. En suivant les bornes de ma mémoire, comme des petits cailloux, j'ai réussi, du premier coup, à revenir en un lieu où je n'étais venu que quatre fois, à partir de Guingamp, perdu dans les méandres des routes bretonnes. C'est à ce moment que je me suis dit que la mémoire ne réside pas dans le cerveau mais dans les mouvements du corps, dans la musculature de cet ensemble du corps et que le cerveau ne fait que suivre les mouvements de ce corps qui sait se situer, se retrouver ses lieux de plaisir pour leur dire à nouveau bonjour.

La mémoire, donc, ne se situe pas dans le CERVEAU mais dans les mouvements des muscles. Et en cela je rejoints et Wilhelm Reich et sa cuirasse caractérielle et Rick Hamer et son traumatisme, car c'est précisément la jonction entre la réalité et ses désirs acceptés qui fondent la MEMOIRE d'iceux et d'icelle.

De ce fait, les mathématiques qui sont considérées comme le summum de l'intelligence et qui n'utilisent que la logique au pire quaternaire du SNC, sont complètement à côté de la plaque de la vie qui, elle, est immédiatement liée au SNV. Et le plaisir que ces mathématiciens éprouvent à leurs élucubrations correspond précisément à cette « poésie » qui les fait entrer en contact avec le SNV alors qu'ils veulent restreindre leur entendement du monde au stricte SNC, veulent le prouver ainsi et selon leur seuls critères absolus et circonscripteurs.

La déduction logique est une « course » d'un point à un autre qui se doit de se démontrer selon des jalons reconnus indubitables, repérables et fixes. Ce mot d'Isidore Ducasse qui ne voulait procéder que par INDUCTION en s'évitant de lire « Le problème du Mal » de Naville, tient ici tout à sa légèreté dans sa formule : « Je veux que ma poésie puisse être lue par une jeune fille de quatorze ans ».

La poésie est de l'ordre du SNV : je parle à des nourrissons et ils me sourient de plaisir, la poésie est de l'ordre de l'amour qui est neuro-végétatif. Et c'est précisément cet INCONTRÔLABLE qui donnent aux flics le pouvoir d'en être l'abération : « Les sentiments sont la forme de raisonnement la plus incomplète qui se puisse imaginer ». « La transition se perd. L'esprit regimbe contre la ferraille, la mystagogie. Le cœur est ahuri devant ces pages qu'un fantoche griffonna. Cette violence l'éclaire. Il ferme le livre. Il verse une larme à la mémoire des auteurs sauvages. Les poètes contemporains ont abusé de leur intelligence. Les philosophes n'ont pas abusé de la leur. Le souvenir des premiers s'éteindra. Les derniers sont classiques ».

Là, dans cette déessitude de la déduction, chacun tend à résoudre son problème au dieu qu'il vénère : une forme du parfait dont il a établit lui-même les critères (je peux m'inclure dans ce lot) ou bien qui se plie à des critères déjà établis et qu'il espère pouvoir un jour chambouler afin de devenir à son tour une référence, un dieu autre, référentiel.

Toutes les révolutions sont organiquement de l'ordre de SNV que le SNC tend de réduire à ses vues du monde !

La manière de poser le monde selon la dialectique (du fait que la dialectique -- ce mouvement qui s'entame après la cessation de la complémentarité -- est le mouvement qui tendra à retrouver la complémentarité --- lui-même moment plus ou moins court de « repos » dans le cours de la vie--- est tendancieux : je vois ce mouvement de la vie comme plutôt quadralectique (le sens trialectique de Hervé Morin est la perception simultanée et concomitante de trois effets de la vie ensembles comme cause, conséquence et tiers) c'est-à-dire aussi comme solution... car le temps passe et fuit dans nos mains comme le sable sec ou du verre, la gorgée de bière.

Lorsque Bakounine parle de rejet de l'autorité, il cause implicitement du rejet de la tyrannie du SNC sur le SNV : la bataille de Bakounine et de Marx ne revient qu'à ces modalités de domination, id est, de défection de la dépendance du prolétariat vis-à-vis de son assujettissement au salariat : le moyen d'appauvrir les gens pour les rendre misérables.

jeudi, 04 mars 2010

Poésie, one more time again

Je suis de pure spéculation : je n'apporterai aucune preuve à mes dires. J'ai remarqué que quoi qu'on dise qui soit vrai, rien ne passera s'il n'est perçu comme tel ; et pour qu'il le soit, il faut l'admettre. Comme je vais le montrer, pour l'admettre, il faut être libre d'une forme de ce monde. Car quand ce qui est dit est faux et passe, il passe du fait qu'il correspond à la satisfaction d'une angoisse.

Aussi, si je me trompe, je ne tromperai personne qui soit sain, mais lui apporterai au contraire bien du matériel pour poursuivre sa propre réflexion sur le monde, le comprendre et tenter d'y apporter son lot de solutions. Et pour celui qui se satisfera de la satisfaction de son angoisse par moi énoncée comme fausse, je lui en aurai montré, pour le moins, sans qu'il en admette la perception immédiate, mais différée à un moment ultérieur, une teneur : c'est que j'ai aussi pensé que l'énoncé du faux qui se reconnaît tel, le cauchemar, est la solution adoptée par l'enfant pour se rendre le monde tangible, faute de s'y adapter sans heurt.

J'ai mis longtemps à comprendre et surtout à admettre que quoi qu'on dise, on ne tombera juste que chez le juste ; ailleurs, l'évitement saura inévitablement éviter le juste, car il en a peur. Aussi, des preuves ? Rien n'y fera : il faut d'abord apprendre à penser juste, à confronter sans crainte son jugement au monde réel, pour me concéder que je n'ai pas été loin de la justesse, aujourd'hui, et que ces spéculations sont des moyens de preuves qui ne veulent prouver qu'elles-mêmes.

Des preuves ? Elles ne servent à rien à qui ne veut rien entendre qui ne lui correspondent pas, qui ne correspondent pas à ce qu'il attend entendre pour le rassurer et se rassurer, rassurer qu'il n' a rien à craindre de ce qui excite son angoisse du monde, apprentissage dont il a oublié les modalités.

De plus, n'importe qui sachant aussi peu écrire que moi, peut affirmer la même chose, sinon en des termes différents, sans que cela apportât quoi qui soit de valable à celui qui ne saura pas les lire, de quelque camp soit-il.

J'écris donc en toute connaissance de cause que je ne rassurerai personne puisque celui qui n'a pas besoin de me lire pourra peut-être jouir d'un autre point de vue que le sien ; que celui qui ne pourra pas le lire pour le comprendre n'y trouvera au pire qu'une autre ressource à son angoisse ; et que celui ou celle qui, sur le fil de cette lame qui ne détient que deux bords, placée en équilibre voudra se vouloir choir sur un flanc pour se reposer, le dos sur l'herbe et les fleurs à contempler les nuages qui passent, la tête sur le giron d'un ami, à ouïr les chants des oiseaux du ciel et des arbres, les narines frémissantes à l'odeur des fruits qui mûrissent.

Des preuves ? Des références scientifiques ? Que nenni ! Il faut, cependant, que je me méfie de mes propres dires, car ils pourront être interprétés pour renforcer la chasse au juste, le maquiller du sang des souffrances et des tortures, des jour sans pain dans un monde d'abondance. Non pas que je craigne d'être personnellement banni du monde du socialement correct, des verres de champagnes bus sous le catimini des polices privées, et des lumières criardes ; ou des costumes-cravate, des tailleurs trois pièces (et les sous-accessoires réhaussés de la séduction sexiste qui font que les hommes ont un sexe et que les femmes en sont un) ; de me retrouver démuni d'un véhicule « automobile » représentation de la puissance d'une présence unidividuelle, face aux autres ; de la perte de l'amour d'un de mes enfants qui aurait égaré sa reconnaissance en mes bienfaits pour lui, l'amour que j'ai éprouvé de le soigner, à prendre soin de ses besoins et de lui attacher héréditairement mes angoisses culturelles ; de perdre la révérence que j'ai pour les chefs que je n'ai jamais eu (là se pose un problème grammatical : « eus » ou « eue » ?) ; de me voir spolié de la bénédiction d'un dieu ; de craindre qu'une femme ne m'aimât pas en sachant que si elle ne m'aime pas, je ne l'aurai pas rendue moins sèche ; de me forfaire que je ne dusse qu'à moi seul d'être heureux ? Je suis assez bien conscient de la grandeur de mes imperfections que je ne voudrais pas éviter de les partager avec mon lecteur, ma lectrice, et ne vouloir pas l'enduire outre mesure de la teinte de mes erreurs : pourtant un léger effort lui sera demandé de sorte que, de mes éclaboussures de couleur, il ne s'en imbibera point davantage, « comme l'eau le sucre » !

Finalement, le testament ne sera que de poésie : partout où elle vit, elle inonde son monde de ses bienveillances ; ailleurs, c'est dans les chaînes qu'elle devient nocive, comme l'animal sauvage de Wilhelm Reich qu'on a enfermé dans une prison. La poésie transperce les preuves ; pour elle, il n'y a pas d'épreuve : elle vit. S'il me fallait user de mots modernes, je dirais qu'elle est l'information après laquelle tous ces tordus par l'angoisse de ne pouvoir simplement l'atteindre courent pour démontrer qu'elle est la vie cosmique, l'incommensurable de l'existence. Et, effectivement, elle est de mots, car nul autre que l'humain ne peut lui donner la consistance de cette « information », de cette communication au-delà du discible qui vous remplit l'âme (le cœur et le corps accomplis comme un ensemble), la comble sans le pouvoir du pouvoir de la combler sans fin en la rassasiant du moment vécu disciblement, vous rend humble comme le pouvoir de la joie partageable partagée, la division de soi dans l'éparpillement heureux du plaisir d'autrui, la poésie est de mots qui vous rend l'amour palpable en vous donnant la joie de le palper quand vous en êtes un canal.

lundi, 08 février 2010

Le voile dévoile aussi la circoncision

La portée de ce voile va beaucoup plus loin que le simple fait de cacher la joliesse du sexe féminin aux yeux des humains de sexe mâle (ne fussent-ils pas de la confession de celle qui le porte) : elle veut imposer une pratique religieuse dans l'espace réservé aux relations de la République avec ses citoyens.

Cette pratique religieuse ne se réduit pas au seul, ostentatoire et simple port d'un voile : il s'agit de l'organisation entière des existences susceptibles d'être régies d'une religion, une vision du monde, qui implique, sur le territoire de l'Europe des pratiques que l'Europe ne tolère pas dans ses lois. Je pense par exemple, à l'excision et à la circoncision (art. 16-3 du Code civil et art. 222-9 et 222-10 du Code pénal). Pour ce qui est de l'excision, apparemment, le problème serait presque résolu : la femme de confession islamique est protégée par les lois de notre Europe afin que cette mutilation sexuelle ne lui soit plus administrée : elle a, elle-même, sur le territoire de l'Europe et en ayant pour base l'Europe, pour le reste du monde où cette mutilation était pratiquée, participé à son abolition. Quoi qu'il reste du travail, c'est quand même parfait. Mais reste la circoncision.

Ainsi le voile islamique n'est pas seulement l'aliénation de la femme, car cette aliénation implique obligatoirement la circoncision, obligatoirement. Si la femme de confession islamique entend contester l'interdiction faite à toutes confessions d'exhiber tous signes d'appartenance à une religion dans les lieux placés sous la responsabilité de la République, elle corrobore par là même le fait que l'homme de confession islamique doit, de son côté, être obligatoirement circoncis ; c'est-à-dire à imposer une légitimité à la circoncision par la légitimation du port de son voile. Que le fait de se faire circoncire soit une décision d'adulte, tout comme une religion est de l'ordre de l'intime, cela ne me regarderait pas ; cependant comme il s'agit de circoncire des enfants sans que ces enfants (vers sept ans pour l'Islam) aient quoi que ce soit à dire contre cette mutilation génitale sous prétexte religieux à eux faite, là cela me concerne. Et cela concerne aussi les lois européennes qui interdisent toute mutilation d'ordre sexuelle ou corporelle faites aux enfants.

La circoncision n'est pas le don de soi à Dieu, mais la prise par un adulte du prépuce de l'enfant, en le tranchant de son corps, pour le "donner" à une conception de Dieu que possède un adulte qui, de ce fait, l'impose à l'enfant. L'enfant ne donne pas son prépuce à Dieu, on le lui prend (pour rester poli). (Il en est de même des tatouages de croix fait sur le dos des mains à leurs enfants par des chrétiens dans certains pays musulmans). La femme de confession islamique désire rencontrer des humains mâles circoncis, car cela fait partie des conditions sine qua non de sa religion, c'est-à-dire que l'humain mâle non-circoncis serait "sale", non consacré à Dieu. Si ce précepte pouvait recevoir l'allégeance d'une société où les conditions matérielles de l'hygiène ne s'y prêtaient pas, aujourd'hui, cette pensée n'a plus cours, car les raisons matérielles de l'hygiène ne s'y prêtent plus ! S'il s'agit de n'avoir de relation qu'avec des adultes circoncis, l'alternative serait que seuls ces adultes décident d'eux-mêmes de cette circoncision pour rencontrer ces femmes qui se consacrent à Dieu ; c'est-à-dire, pratiquement, que la circoncision ne doit plus être pratiquée sur les enfants.

Dans toutes les religions monothéistes, on ne peut que constater le rapport direct entre l'abstinence obligatoire, c'est à dire une sexualité compulsive, le port par le mâle humain d'une calotte, kippa, etc. et, chez la femme, un voile. Car peut être cet échange douloureux : puisque je suis circoncis (même du coeur), tu dois porter un voile et je porte le voile pour montrer que je suis ostensiblement consentante à la perte du tien.

D'autre part, on sait depuis longtemps que l'adulte reproduit les blessures qu'on lui a affligées lorsqu'il était enfant. Vouloir imposer le voile islamique c'est vouloir infliger à l'enfant cette blessure de la circoncision : l'un ne va pas sans l'autre ... et ira, donc, aussi longtemps que cette mutilation sera pratiquée, plus une génération : celle des enfants présentement circoncis contre leur gré, bien sûr.

La religion est de l'ordre de l'intime : cet intime est personnel, il ne serait être imposé à un tiers. La protection de l'enfant passe aussi par la protection de la mère, c'est-à-dire la responsabilité de l'enfantement, non plus pour une cause, mais pour le bonheur et le bien-être de l'enfant lui-même.

Au surplus, il faut que cesse d'être considérée comme "raciste" la critique de la religion. La religion est une idéologie, pas une race ! Lorsqu'on critique une religion, on cherche à comprendre les tenants et les aboutissants de cette religion, les devoirs et les buts de ses pratiquants, de reconnaître parfois là où elle pèche dans les restrictions qu'elle apporte à la liberté --déjà-- établie. Les pratiquants de l'Islam immodéré parlent d'atteinte à leurs Droits de l'Humain qui sont par excellence laïques, et qui leur permettent de s'exprimer. Quelle expression laissent à ces Droits de l'Humain les pays où l'Islam immodéré régit les lois ? Aucune ; à peine sont-ils traduits dans la langue de cette religion rendue immodérée. Les Droits de l'Homme sont des droits d'ordre public, c'est-à-dire qu'ils ont très peu à voir avec ce qui est de l'ordre intime, personnel auquel, par contre, ils permettent et protègent l'expression : ils ne seraient être remis en cause, comme on tente de remettre en cause la laïcité de la République par le port d'un voile (qui implique la circoncision) pour satisfaire aux seules expressions d'une religion.

 

dimanche, 24 janvier 2010

Cet avatar de spectateur

Le premier avatar du film AVATAR est le spectateur : c'est lui qui entre dans la machine à communiquer. Ce spectateur est handicapé (il est assis dans son fauteuil), il a l'esprit du combattant et celui d'aventure nécessaires pour visionner des images qui le dépassent et des sons (bruits) musicaux qui l'assaillent de toutes parts ; ainsi que ce désir où l'on parle de la fraîcheur de la nature dans ses aspects les moins morbides et qui lui font penser à la sienne enfouie quelque part, confrontée, selon son combat quotidien auquel il cherche, assis, une solution qui n'arrive jamais, à la rudesse de la roide économie armée du feu militaire.

Et c'est à travers cet AVATAR que ce spectateur se met, tout à coup à vivre quelque chose... assis dans son fauteuil : il y devient quelque chose d'important à lui-même et réussit à rendre à lui-même son entourage intéressant, sinon amoureux, un personnage attribué à une mission dont il ressent la perversité et qu'il retourne en BIEN pour le bonheur de tous, sinon que celle de sa propre "race" qui lui montre son aspect maudissable.

C'est qu'il prend conscience de la perte d'une identité, de celle à laquelle il a accédée à travers cet AVATAR, cette imagerie de lui-même. C'est que cet AVATAR lui redonne un goût de la vie qu'il avait perdu : la sensation d'un corps sain, vivant, doué d'une légèreté, d'un allant sans pareil, qu'il n'a jamais connu ou que son handicap lui avait fait perdre, on ne sait. Il se sent un autre lui-même et il en est satisfait. Il peine souvent à revenir à la réalité à cause de cette sensation de peine jouissance de la vie.

Mais, s'il accède à cette sensation renouvelée de la vie, c'est en échange d'une mission : infiltrer les tenanciers de cette vie d'Autochtones, ceux dont il se sent semblable, à qui on le fait ressembler par AVATAR interposé. Et, dans cette mission, il n'est pas seul : il a deux autres compagnons, une femme scientifique et un autre porté sur le social, qui sont là eux aussi pour comprendre ce monde où les Autochtones sont vrais, beaux, parfaits, en communion avec la, et leur, nature c'est-à-dire dotés de la qualité première de l'EMPATHIE.

Je vais laisser les défauts qu'une telle hypothèse contient puisque tous les spectateurs les acceptent pour inutiles, sinon nocifs, au déroulement satisfaisant de cet *avatardisation* du monde. Le film tente d'y palier ici ou là, mais cela n'aura pas d'importance : on sait que la vérité est invisible à l'aveugle, inaudible au sourd et informulable au muet, d'autant qu'il s'agit là de mutité, de surdité et d'aveuglement volontaires et consentis et que l'illusion n'a que faire de la logique. J'ai mis un temps infini à comprendre que les fruits de l'intelligence croissent dans le placenta de l'affectif et que c'est ce dernier qui leur donne forme. Cela répond tout-à-fait aux *absences* obligées de ces AVATARs dans la réalité de leur monde. Ni le féminin Autochtone, ni personne d'autre de ce peuple, ne s'offusque des absences (sommeil hyper-profond ???) de l'AVATAR alors qu'il récupère dans la réalité de son monde, et qui deviendra son h-éros ; et nous n'entendons aucune explication à ce sujet. Sans doute cela correspond-il au sommeil de la logique du spectateur qui, à ce niveau, peut se satisfaire d'un tel manque du temporel : c'est un film, n'est-ce pas ?

Notre AVATAR d'h-éros passe par toutes les phases de l'adoption que lui offre sa nouvelle vie ; il est aidé en cela par la première personne qui le sort de sa mouise où il s'est plongé du fait d'avoir conservé dans ce monde les "réflexes" de son monde réel. Il s'y comporte en enfant inexpérimenté et têtu qui ne veut rien comprendre, ni entendre, alors-même qu'il a devant lui les conditions du contrat dont sa part est de visionner ce film qui lui montre un monde dont il ne connaît pas encore les lois. Les Autochtones parlent une langue (qui n'est la Lux) qu'il faut traduire au spectateur pour qu'il saisisse la nature des dialogues. Mais la majorité du temps, le film, dans le monde de l'AVATAR, parle l'anglais ou la langue dans laquelle s'exprime le pays où ce film est projeté. Et, d'étrange, ce monde devient familier à l'AVATAR, si familier que l'AVATAR en devient amoureux et du monde et de la femme initiatrice que ce monde contient. Notre AVATAR s'en fait une telle adaptation qu'il en devient un membre à part entière par une intronisation issue d'un périple où il lui est donné de vivre le "rêve" de tout AVATAR : de voler de ses propres ailes dressées. Il n'ose se dire qu'il a enfin trouvé sa vraie famille.

Il y a même, relate la légende, des ailes plus rétives encore qui donnent à celui qui les maitrisera un titre suprême qui n'a été que quatre fois égalé dans l'histoire du monde de l'AVATAR... auquel il donnera sa propre contribution en tant que vivant cinquième. C'est dire qu'un AVATAR, un chef et un meneur à la liberté, du moment où il arrive sur des lieux de crime, de lucre, peut devenir un dieu dès lors qu'on lui laisse la possibilité de n'être pas handicapé par sa triste réalité.

On nous a donc présenté trois mondes : un désirant cupide, un désiré innocent et une interface, l'AVATAR, le spectateur. Il faut bien qu'arrive la confrontation, puisque c'est précisément le cœur du film, son objet même. Le remarquable de ce scénario des possibles, est que le héros y a conservé son propre paquetage social fait d'obtus, de brutalité, d'une logique binaire et monodéiste et qu'il en vient quand même à se faire représenter comme un chef potentiel auprès de la communauté assaillie par une autre mue par la cupidité, le lucre, sans qu'on en comprenne rien d'autre qu'une forme de colonialisme de bon aloi (je ne vous apporte pas des routes ou des écoles, mais mon savoir du monde, mon expérience transcendantale) et cela par l'intermédiaire de la femme qui fait à nouveau figure de quasi-transfuge pour cause et parti pris d'amour : c'est elle qui détient la vérité, car elle aime et vous la prouvera par le passage du temps dans lequel se formuleront les événements ad hoc. Cette femme Autochtone, nous l'avons dit, ne se soucie pas des *absences* de son "homme" dont elle ne sait pas encore, l'innocente, qu'il est un AVATAR d'Autochtone-homme. Première confrontation à la réalité des irréels au moment de sa vérité.

La dernière confrontation aura lieu entre le monde réel, l'économique et son calcul glacial dont le militaire est l'appui logistique. Ce militaire, chef de toutes les armées, est plus qu'une brute : une "bête humaine" ayant perdu l'EMPATHIE. L'AVATAR, le spectateur, lui, n'a pas perdu l'EMPATHIE, sinon le film n'aurait aucun intérêt pour lui. Et ce militaire lui remettant devant les yeux le but de sa mission, ce que cache l'évidence de l'écran, *qui est d'infiltrer les Autochtones*, est près de confisquer le jouet de l'AVATAR, lemoyen qui permet au spectateur d'être cent fois lui-même. Mais l'AVATAR qui garde finalement sa conquête, en vient tant à s'identifier à son image, qu'il devient par la force de cette image, transfuge à sa cause initiale : le voilà pris au piège d'une réalité, mais ce piège n'en est plus un, puisqu'il a déjà choisi son camp : là où il peut aimer puissamment et même s'accoupler (sic) avec la femme Autochtone aimée : l'AVATAR simule-t-il l'orgasme ? Quel est la nature de son orgasme ? Après le baiser évocateur, ces questions muettes recevront des réponses muettes. Et tout cela n'est pas du goût de l'anti-empathique, le haineux, l'anti-vie militaire en chef, etc. etc. etc.

La cause économique, celle des actionnaires anonymes, restant absolument incomprises des Autochtones, le massacre est justifié par les pertes de dividendes de ces mêmes actionnaires anonymes qui ont "investi" leur richesse monétaire dans ce plan d'accaparement de la richesse d'autrui, qui est d'une toute autre nature, et que ce-dit plan va s'employer à réduire à la misère. Là, la bande de sons, le BRUIT, s'accroit et le rouge et le jaune macule l'écran du sombre des intentions du militaire. C'est la guerre des classes : les nervis des actionnaires qui les ont investi par l'État *contre* la vie faite de correspondance, d'EMPATHIE comme substance entre le social, soi et la nature. Massacre militaire où celui-ci, bien sûr, perd, car dans ce monde imaginaire d'Autochtones, cette EMPATHIE est une matrice qui se comprend elle-même et répond à ses propres besoins pour les résoudre : la nature même de la nature, en somme ! Cette force se manifeste par la rébellion de l'ensemble des formes animales vivantes de la planète contre le destructeur dont l'agonie est fort longue.

Elle sera longue aussi dans le personnage qui le représente : le chef militaire qui mourra de la main de la femme Autochtone.

Et l'AVATAR, lui, que devient-il, ce spectateur passé par la machine de l'imaginaire. Que devient son amour AVATAR, sa chéfitude d'AVATAR, son désir de liberté, de justice, d'équité, de fraternité, de parité et de laïcité d'AVATAR ? Où se trouve son mensonge d'AVATAR ? Il ne peut vivre, évidemment, sinon comment le spectateur pourrait-il retourner *vivre sa résurrection personnelle* lorsque la salle obscure a retrouvé ses lumières ! On lui célébrera une cérémonie digne de ses services.

Ce sera encore la femme qui essuiera les larmes de son cœur, à elle, dans la solitude de l'amour perdu à jamais, de ce manque de son h-éros si fort et si tendre à la fois, le Cinquième Chef des Armées Autochtone qui était pourtant un *si fragile humain avatardisé*. C'est alors que le spectateur, lui qui par son labeur a détruit en deux siècles ce que le monde a mis deux milliards d’années à élaborer, pourra se lever à nouveau, les oreilles pleines de fureur et les yeux bourrés d'invraisemblables, retrouvant finalement l'usage de ses deux jambes pour retourner au salariat, au loyer à payer et aux impôts versés à l'État qui financera le maintien de l'Ordre des actionnaires, les nervis du Capital et les lois qui justifieront leur finalité. Il partira la tête boursoufflée du rêve d'une société dont on lui a montré des aperçus, qui se voudrait parfaite, EMPATHIQUE qu'il a touché à distance.

Bien au contraire, étant le détenteur spolié du monde qu'il construit jour après jour et qu'il doit se réapproprier par la suppression de toute marchandise et de sa pub, le spectacle dont il est l'organe vivant tant qu'il sera EMPATHIQUEMENT mort, immobile et sage, l'effort qu'il devra déployer pour réaliser ce qu'il est réellement, ce qu'il a VU, lui est perdu : ici encore, tout ce qu'il a directement vécu s'est réalisé dans une représentation.

dimanche, 03 janvier 2010

Les violences faites aux femmes... par les médecins

Je vous fait part d'un article de Martin Winckler, sur la violence faite aux femmes par les services médicaux.

A l’occasion de la journée consacrée aux violences faites aux femmes, je publie ici un article que j’avais écrit pour "Le Livre Noir de la condition des femmes" (XO éditions, 2006) et qui avait été refusé par les directrices d’ouvrage. Il décrit les violences faites aux femmes par ceux et celles qui en principe devraient les soigner : des médecins.

Que les femmes soient maltraitées par certains médecins, trop nombreux, et qui ne sont jamais dénoncés, cela semble évident quand on lit les innombrables témoignages qui figurent sur ce site.

Que dans les écoles de médecine françaises, on n’attire pas l’attention des étudiants sur les violences, volontaires ou non, qu’on peut infliger aux patients, et encore plus aux femmes (qui sont les plus nombreuses dans les consultations) lorsqu’elles consultent spécifiquement pour un problème de santé féminin (sexualité, désir ou non désir de grossesse, contraception, etc.) cela me paraît au pire, monstrueux, au minimum une marque de mépris.

La première obligation d’un soignant consiste à entendre les demandes et à définir (avec elle, avec lui) les besoins d’un patient. En matière de gynécologie courante, c’est malheureusement loin d’être la règle, comme on pourra en juger en lisant cet article.

Contraception, IVG, Grossesse et accouchement : Les violences infligées aux femmes en France

Si le respect qu’une culture ou un pays porte aux femmes se traduit par la représentation de celles-ci dans ses fictions télévisées, il n’est pas moins évident lorsqu’on observe le comportement ou le discours de ses médecins à l’égard des femmes qui les consultent.

En France, comme probablement dans l’ensemble des pays industrialisés, soixante-dix pour cent des personnes qui consultent un médecin sont des femmes. Les femmes consultent pour elles (puberté, troubles du cycle, contraception, grossesse, suivi et traitement de la ménopause) mais aussi pour et avec leurs enfants, dont elles sont à la fois les gardiennes, les soignantes et les accompagnatrices ; pour leur mari (qu’elles poussent chez le médecin ou dont elles viennent parler lorsqu’il ne veut pas venir) et pour leurs parents âgés et/ou malades.

Dans la demande de soins, les femmes occupent donc une place centrale, incontournable. Dans la délivrance de soin, c’est la même chose : elles constituent d’ores et déjà la majorité des soignants de toutes catégories puisque actuellement plus de 50 % des médecins français de moins de 35 ans et 60 % des étudiants en médecine sont des femmes, tandis que toutes les autres professions de santé sont en grande majorité féminines.

Cette situation est pourtant le lieu d’un étrange paradoxe : la plupart des personnes qui demandent des soins sont des femmes et cette population est, de fait, soignée par des femmes (celles entourent ou accompagnent les personnes demandant des soins font, à mon sens, elles aussi partie des soignants puisqu’elles exécutent, relaient ou surveillent les traitements prescrits), mais le(s) traitement(s) qui leur sont réservés - et on peut le dire, infligés - par bon nombre de médecins, hommes et femmes, est loin de leur montrer le plus élémentaire respect.

L’accès au soin, c’est d’abord l’accès à l’information et le libre choix des soins. Les femmes françaises n’ont pas accès à l’information et au libre choix auxquels elles ont droit : le plus souvent, les médecins ne répondent pas à leurs interrogations. Quand ils répondent, ils le font avec idéologie ou préjugé - quand ce n’est pas de manière parfaitement vénale.

A l’automne 2005 (alors que je rédigeais ce texte) entre autres questions, des femmes m’ont demandé
- s’il est normal que les médecins insistent pour leur examiner les seins et leur faire un examen de l’utérus et des ovaires chaque année (voire plusieurs fois par an) pour leur prescrire une contraception ?

Non, ça ne l’est pas. Aucun examen (pas même biologique) n’est nécessaire avant l’âge de 25 ans et, même après cet âge, l’examen des seins avant 35 ans et l’examen gynécologique en dehors de tout symptôme ni obligatoire, ni même utile d’un point de vue médical.

- s’il est normal qu’un gynécologue les fasse payer 60 Euros (non remboursés) la pose d’un implant contraceptif ?

Non ça, ne l’est pas : la pose est coté moins de 13 Euros ; le retrait est coté 42 Euros. Demander une somme démesurée pour un geste aussi simple est crapuleux et illégal. (Mais il n’y a pas si longtemps, certains confrères de mon département posaient et retiraient encore des DIU sous anesthésie générale ! ! ! )

- s’il est normal qu’on leur prescrive 2 semaines de progestatifs par mois en guise de contraception ?

Non, ça ne l’est pas : il faut en prendre au moins 3 semaines par mois pour être protégée. Mais beaucoup de médecins ne savent pas comment prescrire une contraception par progestatifs parce qu’ils n’en connaissent pas les principes les plus élémentaires.

- s’il est normal qu’on leur refuse un DIU (dispositif intra-utérin, ou « stérilet ») sous prétexte de « risque de récidive » d’une infection sexuellement transmissible guérie datant de... 12 ans ?

Non, ça ne l’est pas, d’autant que la femme en question avait, depuis, eu deux enfants sans problème...

- s’il est normal qu’on veuille leur enlever tout l’utérus alors qu’elles présentaient deux petits fibromes ?

Non, ça ne l’est pas, surtout chez une femme de moins de 40 ans qui désire avoir une autre grossesse. On peut très bien retirer un fibrome de l’utérus sans amputer une femme. Mais les médecins français font plus d’hystérectomies que les médecins britanniques, hollandais ou suédois...

- s’il est normal qu’on leur impose un délai de plusieurs semaines entre le moment où on retire un DIU et celui où on leur en pose un autre ?

Non, ça ne l’est pas : il n’est jamais urgent de retirer un DIU (certains peuvent être laissés en place 10 ans ! ! !) et on peut procéder à la substitution en une fois, sans délai. A La femme qui m’a posé cette question avait demandé une contraception de transition à son gynécologue, qui a refusé de lui en prescrire une et lui a répondu « Vous pouvez bien vous abstenir en attendant le prochain rendez-vous ». A la suite d’un échec de préservatif, elle s’est retrouvée enceinte et a dû recourir à une IVG. Le gynécologue, va bien, merci et sévit toujours.

- s’il est normal, lorsqu’une femme de 35 ans demande une contraception, qu’on lui réponde « qu’il serait temps, à son âge, qu’elle ait enfants ! » et si, quand elle repond ne pas en vouloir encore, qu’on cherche à la culpabiliser en lui disant que lorsqu’elle « sera stérile elle ne vienne pas pleurer pour qu’on lui en fasse un » ?

Non, ça ne l’est pas. L’âge auquel une femme décide d’avoir des enfants ne regarde qu’elle et son compagnon. Le médecin n’est pas là pour lui donner des leçons de vie. Il est là pour l’aider à la vivre au mieux, comme elle l’entend. Et une femme peut avoir des enfants jusqu’à l’âge de la ménopause. C’est son droit et les médecins n’ont pas de jugement à porter sur ce point.

La diversité de ces questions montre à quel point la profession médicale française est mal formée et informe mal : toutes les notions dont il est question ci-dessus sont parfaitement connues et répandues dans le monde entier au moyen de sites internet ou de revues en ligne d’accès gratuit parfaitement officiels et validés scientifiquement car la santé des femmes est un problème de santé publique partout sur la planète.

Tout médecin français aujourd’hui possède un ordinateur. Celui ou celle qui désire s’informer le peut. Un praticien qui ne s’informe pas - ou qui élude les questions au motif qu’il ne veut pas y répondre - est en infraction avec le code de déontologie qui stipule clairement que tout médecin doit tenir ses connaissances à jour et donner aux patients une information complète, précise et loyale.

Beaucoup trop de médecins français, en matière de contraception et de gynécologie, ne sont ni scrupuleux dans leur formation continue, ni précis dans l’information qu’ils délivrent, ni loyaux dans les décisions qu’ils imposent.

Je m’en tiendrai ici à ce qui concerne les femmes elles-mêmes, au fil de leur vie et des étapes qui les amènent à consulter un médecin. La particularité de ces étapes est que, le plus souvent, la femme qui consulte n’est pas malade. L’attitude de certains médecins vis-à-vis de citoyennes qui ne sont, en aucune manière, diminuées ou inaptes à décider pour elles-mêmes est donc tout particulièrement choquante.

Contraception : une vision machiste de la sexualité

En 2001, j’ai publié Contraceptions mode d’emploi, le premier manuel pratique de la contraception destiné au grand public . Vendu à une quinzaine de milliers d’exemplaires, il a suscité un intérêt croissant de la part de ses lectrices, et encore plus depuis la création d’un site internet personnel , dans les pages duquel la contraception occupe une place importante.

Depuis l’été 2003, je reçois ainsi chaque semaine des dizaines de messages qui constituent une bonne indication d’une situation assez éloquente : de nombreuses femmes, lorsqu’elles consultent pour une situation faisant somme toute partie de la vie, ne reçoivent pas des médecins toutes les informations qui devraient leur être données.

La plus grande source d’étonnement en ce domaine réside dans la réaction de beaucoup de femmes qui, lorsqu’on évoque un livre ou un site consacré à la contraception, répondent qu’elles « savent tout ce qu’il y a à savoir sur le sujet ». La lecture du livre ou la visite du site provoquent une réaction totalement opposée : « On ne m’avait jamais dit tout ça ! » Le « tout ça » désignant le plus souvent l’efficacité et l’innocuité des méthodes, la manière de les utiliser, les risques encourus, les complications possibles (et, le plus souvent rare), les choses à savoir pour ne pas vivre dans l’angoisse, etc.

Ainsi, la plupart des femmes ignorent qu’il y a plus d’échecs de pilule que d’échecs de DIU (dispositif intra-utérin, le mal-nommé « stérilet » car il ne rend pas stérile du tout) ; elles ignorent ce qu’il faut faire quand on oublie sa pilule ; elles ignorent que les « règles » sous pilule sont un artifice dont on peut se passer ; elles redoutent cancer, MST et stérilité alors que le risque n°1 est la grossesse non désirée ; elles pensent qu’il est interdit à une femme sans enfant de porter un DIU...

L’ignorance de ces notions pourtant élémentaires qui, dans des pays comme l’Angleterre, les Pays-Bas ou la Suède, sont enseignées aux adolescentes dès l’école primaire, n’est pas seulement dommageable pour la vie des femmes, elle les contraint à s’en remettre aux médecins pour faire des choix qu’elles devraient pouvoir opérer elles-mêmes. Aujourd’hui, lorsqu’on lui présente toutes les méthodes contraceptives existantes, une femme est parfaitement à même de choisir celle qui lui convient, à un moment donné.

Les recommandations de l’OMS et des organismes internationaux impliqués dans la diffusion des moyens de contrôle des naissance sont claires : contrôler sa fécondité est, pour chaque femme, le premier pas vers l’amélioration de son niveau de vie, de santé et d’éducation. On ne peut en effet pas acquérir une formation professionnelle, conserver une bonne santé et faire des études si l’on est enceinte ou chargée de petits enfants en permanence.

À l’inverse, les femmes qui contrôlent leur fécondité voient leur niveau d’éducation, leur niveau de compétence et leur revenu s’élever. Le corollaire est donc simple : pour améliorer son niveau de vie, chaque femme doit pouvoir maîtriser sa fécondité, disposer du plus grand nombre de méthodes contraceptives possible, et choisir la sienne.

C’est d’ailleurs l’un des messages les plus importants que l’on peut lire au tout début des recommandations publiées par l’ANAES (aujourd’hui, Haute Autorité de Santé) en décembre 2004 :

« 1. La différence possible entre l’efficacité optimale des méthodes contraceptives (celle des essais thérapeutiques) et leur efficacité en pratique courante constitue un argument fort pour que la femme et le couple soient impliqués dans un choix adapté à leur réalité quotidienne.

2. Laisser les personnes choisir une méthode contraceptive est associé à une plus grande satisfaction des personnes ainsi qu’à une utilisation plus élevée des méthodes. La littérature souligne l’importance de considérer le couple dans la démarche contraceptive et de prendre en compte l’accord du partenaire. »

Or, pour laisser une personne choisir (et prendre en compte l’avis de son partenaire), il faut, c’est évident, lui offrir ce choix. La plupart des médecins, gynécologues ou généralistes, ne le font pas. Si deux tiers des femmes utilisant une contraception en France ont recours à la pilule combinée (contenant estrogènes et progestatifs), c’est parce que les médecins ne savent prescrire que cela. Sur les six méthodes dont l’efficacité est supérieure à 95 % - de nombreuses études scientifiques l’ont montré - DIU et implant contraceptif sont des méthodes plus fiables , plus confortables , et plus économiques qu’une pilule combinée.

De leur côté, les progestatifs seuls, moins dangereux après 35 ans que la pilule combinée (qui contient aussi un estrogène) sont aussi efficaces, mais rarement prescrits. La fiabilité d’une méthode n’est pas seulement fonction de son efficacité théorique, mais de son confort d’utilisation. Mais de confort, il est rarement question au cours des consultations de contraception en France.

Ainsi, nombreux sont les gynécologues qui ne veulent pas poser d’implant « faute de recul » (alors que le recul d’utilisation est supérieur à 20 ans partout sur la planète...) ou qui refusent de poser des DIU à des femmes sans enfant, arguant qu’il s’agirait d’une méthode dangereuse pour la fécondité alors que toutes les études menées dans les pays en développement (où DIU et implant, pour des raisons économiques, sont bien plus largement utilisés) montrent qu’il n’en est rien.

En dehors même de ce manque flagrant de rigueur scientifique, les idées reçues ne sont presque jamais rectifiées par les professionnels de santé, qui ont constamment tendance à diaboliser les méthodes contraceptives de manière insupportable. Ainsi, les risques de cancer liés à l’utilisation de la pilule sont réels, mais très limités et bien moins importants que ceux du tabac sur les poumons ou du soleil sur la peau, et disparaissent chez les femmes qui cessent de prendre ces pilules à 35 ans - ce qui est le cas de la majorité d’entre elles.

En revanche, la contraception orale protège contre deux cancers très graves (ovaire et endomètre - corps de l’utérus) - mais cette information est rarement donnée. Au total, tous risques confondus, l’utilisation des méthodes contraceptives est bénéfique à la santé des femmes.

L’ignorance de ces notions scientifiques démontrées (et consensuelles partout sur la planète, sauf dans le milieu médical français) est source de catastrophes.

Ainsi, les risques liés à l’association pilule + tabac ne sont préoccupants qu’après 35 ans, mais on continue à interdire aux adolescentes qui fument de prendre une contraception orale, les condamnant ainsi à recourir au préservatif comme seule protection contre une grossesse non désirée. Si l’on sait que l’utilisation du préservatif cesse d’être systématique dès que les jeunes femmes ont une relation stable, et qu’elles ignorent le plus souvent qu’un rapport sexuel peut être fécondant à n’importe quel moment du cycle, on se dit que parfois, le corps médical semble se comporter comme s’il voulait absolument à ce que les femmes soient enceintes... ou à ce qu’elles s’abstiennent de toute activité sexuelle lorsqu’elles n’y tiennent pas.

Une enquête de N. Bajos publiée en 2003 nous apprend que si les deux tiers des grossesses non désirées surviennent chez des femmes utilisant des méthodes de contraception ( !) c’est principalement parce que les utilisatrices n’en connaissent ni le mode d’emploi, ni les effets secondaires et cessent de l’utiliser (puisqu’il s’agit le plus souvent d’une contraception orale) par manque d’information.

Ce manque de respect envers les femmes commence dès l’adolescence. Ainsi, un examen gynécologique n’est ni indispensable, ni même utile pour prescrire une contraception à une jeune femme en bonne santé. Jusqu’à 30 ans, la prise de la tension et un questionnaire très simple suffisent à éliminer l’unique domaine de risque (vasculaire) chez toutes les femmes.

Le frottis destiné à dépister les cancers du col n’est recommandé qu’à partir de 25 ans. Le dosage du cholestérol n’a pas a être pratiqué plus d’une fois avant l’âge de 40 ans. Mais les manuels de médecine continuent à imposer examen gynécologique, examen des seins et prises de sang (pluri-)annuelles - toutes conditions qui dissuadent un grand nombre d’adolescentes de consulter, par un souci compréhensible de ne pas s’y soumettre.

Les contraceptifs oraux peuvent être délivrés gratuitement aux mineures dans les centres de planification publics (à l’hôpital), mais l’information publique sur ces centres est quasiment inexistante. La contraception d’urgence doit, en principe, être remise gratuitement et sans condition à toute mineure qui en fait la demande dans une pharmacie, mais nombreuses sont encore les officines qui refusent de délivrer ce produit inclus dans la liste des médicament essentiels de l’OMS - ou qui le font payer à la mineure, alors que la loi leur donne l’obligation de le délivrer gratuitement et de se faire rémunérer par la sécurité sociale.

Quant aux femmes de plus de 30 ans qui consultent pour changer de contraception et opter pour un DIU ou un implant elles entendent souvent les praticiens leur déclarer sans grande délicatesse qu’elles « devraient penser à avoir des enfants ».

Tout cela, sans compter les violences véritables exercées sur les femmes par des praticiens sans aucune éthique, qui interrompent une contraception sans la remplacer par une autre - alors qu’il est TOUJOURS possible de trouver une contraception adaptée - et acculent ainsi certaines femmes aux grossesses non désirées et donc à un certain nombre d’IVG.

La position ambiguë du corps médical français

Le nombre d’IVG en France est stable depuis 10 ans (220 000 par an). Alors qu’aux Pays-Bas et en Angleterre, les délais d’IVG sont plus longs - et que ces deux pays drainent donc un certain nombre d’IVG venues d’autres pays d’Europe - la fréquence des IVG y est plus faible qu’en France ! ! !

Mais dans ces deux pays, l’information sexuelle et contraceptive est systématique, l’accès aux méthodes de contraception beaucoup plus facile. L’explication des carences françaises est donc bien structurelle. Ces carences découlent bien sûr de l’absence réelle de campagnes d’information de la part de l’état : alors que la loi de 2001 impose une information sexuelle dans toutes les classes de collège et de lycée, cette information n’est pas faite. Mais elles sont aussi la conséquence d’une attitude plus qu’ambiguë de la part de la profession médicale.

D’une part, la contraception - qui fait partie des soins primaires, en principe dispensés à toute la population féminine - est quasiment absente de la formation des médecins généralistes et réservée aux spécialistes. D’autre part, ces spécialistes sont le plus souvent violemment opposés à la diffusion des informations aux femmes lorsque cette information est délivrée par des médecins qui n’appartiennent pas à leur petite caste. J’ai pu moi-même en juger par les réactions d’un certain nombre de gynécologues avec qui j’essayais d’ouvrir le dialogue sur un forum professionnel.

Les commentaires sexistes ou péjoratif sur le manque d’intelligence de « leurs » patientes y étaient légion et la méfiance envers les données scientifiques venues du monde anglo-saxon ou scandinave n’avait d’égal que leur certitude de n’avoir de leçons à recevoir de personne.

S’il est bien une chose qu’on devrait pratiquer couramment, quand on est médecin, c’est l’humilité devant l’insuffisance de ses connaissances. Mais l’humilité n’est pas le fort de la profession médicale française.

Je ne compte pas non plus le nombre de messages écrits à mon intention par des femmes de tous milieux, décrivant de la part de gynécologues (hommes ou femmes) des attitudes sexistes et hautaines, quand ça n’est pas carrément méprisantes lorsque les femmes leur confiaient avoir lu tel ou tel document de l’OMS ou de l’IPPF (International Planned Parenthood Federation) prônant l’utilisation du DIU ou de l’implant par les femmes de tous âges à partir de 20 ans. Les méthodes qui libèrent le plus les femmes sont celles pour lesquelles elles le plus besoin de l’aide des médecins.

Prendre un comprimé est à la portée de presque tout le monde. Mettre en place un DIU ou un implant est en revanche un geste médical qui nécessite, pour être indolore et sans danger, une grande habitude. Le discours paradoxal - et faux - que véhiculent beaucoup de gynécologues, défenseurs de la seule « pilule », c’est que celle-ci est une liberté pour la femme.

C’était vrai lorsqu’elle était la seule méthode disponible. Aujourd’hui, ça ne l’est plus. La liberté, c’est le choix. Une femme porteuse d’un DIU ou d’un implant qu’elle tolère bien n’a pas besoin de médecin pendant plusieurs années. Une utilisatrice de pilule doit demander (et parfois quémander) une nouvelle prescription au mieux tous les ans, au pire tous les trois mois. En contraignant tant de femmes à dépendre d’eux, ces praticiens ne les libèrent pas, ils les enchaînent.

Les spécialistes, qui clament être le seul recours des femmes en matière de gynécologie, sont eux-mêmes formés par des professeurs hospitaliers dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne sont pas à jour des connaissances scientifiques modernes. Il n’existe en France qu’un seul manuel - très bien fait - de contraception à l’usage des étudiants . En comparaison, les autres ouvrages traitant de gynécologie et les cours prodigués aux étudiants continuent à aligner sans rectification des dizaines d’idées fausses sur les contre-indications ou les dangers des différentes méthodes.

Terroriser les médecins en insistant sur ces dangers au lieu de les relativiser , c’est le moyen le plus sûr d’empêcher les patient(e)s d’y avoir accès. Dans le but de « protéger » leurs patientes, les médecins ainsi formés les empêchent d’accéder à des méthodes sûres.

Cette attitude « protectrice » serait louable si elle était justifiée et si elle ne s’accompagnait pas d’une propension certaine à ne pas aller chercher plus loin que le bout de son nez... ou les arguments d’autorité des professeurs en chaire. Il faut, bien entendu, ajouter à ceci l’influence discrète mais très efficace de l’industrie pharmaceutique, essentiellement soucieuse de commercialiser de nouvelles pilules, identiques aux précédentes et - comme tout nouveau médicament - très coûteuses pour les femmes puisque pour la plupart non remboursées.

Il faut avoir discuté contraception avec un grand nombre de praticiens désireux d’en savoir plus sur le sujet pour attester à quel point l’attitude des médecins français est partagée. D’un côté, on trouve des soignants isolés (souvent médecins généralistes) souffrant d’un manque d’informations cruciales et qui, lorsqu’on les leur livre, y trouvent une double libération, pour eux et pour les patientes qui les consultent ; de l’autre, on croise beaucoup de professionnels (souvent « spécialistes ») pour qui la contraception est une question secondaire - quand elle n’est pas carrément importune - et que la sexualité des femmes - qu’elles aient 16 ans ou 50 - met profondément mal à l’aise.

Les éléments les plus frappants sur l’idéologie des médecins - et la manière dont elle se pérennise - peuvent être recueillis auprès des étudiants en médecine d’aujourd’hui qui, lorsqu’ils ne sont pas encore « formatés » par la pensée totalitaire des mandarins chargés de cours, relèvent avec effarement les insuffisances d’information sur la contraception (deux heures de cours pour huit à dix années d’étude), les discours méprisants de leurs patrons, les déclarations sexistes qui sont faites à l’égard des femmes ou les pratiques absolument contraires à l’éthique - comme le fait d’enseigner aux étudiants le « toucher vaginal » en faisant examiner à la chaîne - et à l’insu des intéressées - les femmes endormies, au petit matin, sur la table d’intervention où on va leur retirer leur utérus...

Certaines étudiantes en médecine (elles forment 60 % de l’effectif, aujourd’hui) décident ou sont amenées à avoir un enfant, au cours de leurs 8 à 10 années d’études. Nombreux sont les services qui ne valident pas le stage (de 4 ou 6 mois) au cours duquel elles ont la malchance d’accoucher, au lieu de leur demander simplement de rattraper les jours correspondants à leur absence. Le sexisme de la profession médicale, on le voit, ne touche donc pas uniquement les patientes, mais toutes les femmes.

J’ai souvent le sentiment, non seulement quand je lis les messages adressés par les femmes mais aussi quand j’entends mes confrères s’exprimer (ou quand je les lis, dans les revues médicales) que beaucoup de médecins français se comportent comme s’ils étaient dotés d’une capacité de jugement moral supérieure à celle de leurs patients et que leur conviction intime, sinon avouée, est que tout non-médecin est un être inférieur, incapable de comprendre ce qui lui arrive et de prendre des décisions seul, et que les femmes le sont encore moins, parce qu’elles sont des femmes.

Le plus triste est de constater qu’en matière d’obscurantisme, les médecins femmes n’ont rien à envier aux hommes : un grand nombre des messages qui me sont envoyés émanent de patientes qui se sont vues ainsi mal-traitées par des gynécologues de sexe féminin.

Quand on prend conscience de cet obscurantisme, on n’est pas très étonné que les violences commises à l’égard des femmes par les médecins français soient non seulement nombreuses, mais qu’en plus, elles ne soient pratiquement jamais dénoncées par personne. A commencer par leur attitude à l’égard des IVG.

IVG : l’indifférence qui tue

Au début des années 2000, on a vu des gynécologues défiler dans la rue pour réclamer le maintien de leur spécialité parmi les options offertes aux étudiants. En revanche, les syndicats de gynécologues français n’ont jamais défilé (ni protesté auprès du ministère) pour réclamer les décrets d’application qui facilitaient la prescription de l’IVG médicamenteuse en ville, conformément à la loi de 2001. Aujourd’hui encore, alors que la méthode d’IVG médicamenteuse prescrite par les médecins de ville devrait soulager les centres d’IVG hospitaliers et bénéficier aux femmes qui n’ont pas d’hôpital près de chez elle, les obstacles que rencontrent les femmes et les médecins qui désirent la leur proposer sont nombreux, qu’il s’agisse des écueils administratifs ou de la vindicte de certains membres du corps médical.

En matière d’IVG, l’indifférence du corps médical français est, à bien des égards, criminelle. Depuis les années 80, le discours sur les dangers du sida et des MST reste dominant et sans aucune commune mesure avec ses dangers réels. Sur les 220 000 IVG annuelles, 7000 concernent des adolescentes chaque année. À titre de comparaison, depuis l’apparition de la maladie au début des années 80 (donc, en plus de 20 ans), on a diagnostiqué 58 000 cas de sida en France. Pour une adolescente, le risque de se retrouver enceinte est donc considérablement plus élevé que le risque de contraceter un sida.

Le préservatif est une bonne méthode de protection contre les MST, mais une mauvaise contraception ; dans la plupart des pays européens, on recommande donc la « double protection ». En France, rien de tel n’est proné par les campagnes de lutte. Et on se garde bien d’expliquer que si le préservatif est la seule méthode de prévention des MST (sida et autres) pour une femme ayant plusieurs partenaires occasionnels, il reste une méthode de contraception tout à fait insuffisante, quel que soit le nombre de partenaires.

Le raisonnement est pourtant simple : sur cent partenaires sexuels, un seul est susceptible d’infecter une femme. Mais pratiquement tous peuvent la féconder... Et s’il faut souvent plusieurs rapports sexuels pour infecter une femme, il n’en faut qu’un (sans pénétration !) pour qu’elle se retrouve enceinte...

Les médecins délivrent-ils cette information aux femmes en consultation, dans les revues, à la télévision ou à la radio ? Je n’en ai pas le sentiment, si j’en crois les réactions qu’attirent mes propres interventions occasionnelles sur les ondes.

De même, l’analyse des circonstances dans lesquelles les femmes se retrouvent enceintes sans l’avoir souhaité montre qu’un grand nombre d’IVG pourraient être évitées : arrêts de contraception par défaut d’information sur les effets secondaires ; absence de contraception par refus ou non-prescription de la part du médecin ; absence de contraception après un accouchement (beaucoup de femmes quittent la maternité sans prescription, ou sans avoir reçu d’explication préalable sur leur recours à la fécondité) ; absence de contraception à l’approche de la cinquantaine, avant tout signe de ménopause, parce que le médecin recommande l’arrêt de la pilule au motif - justifié - que les estrogènes posent problème à cet âge mais ne juge pas utile de prescrire une des nombreuses méthodes efficaces et sans danger à cet âge... Il y en a bien d’autres.

Cette prévention n’est pas faite, car les médecins contrôlent, seuls, la prescription des méthodes contraceptives et leur formation ne mentionne jamais que le but d’une contraception est d’abord d’éviter une grossesse non désirée.

Pour beaucoup de médecins français, la contraception est perçue comme un « confort » pour les femmes, non comme une mesure préventive. En Angleterre, le suivi et le conseil contraceptif sont assurés par des infirmières spécialement formées. En France, les sage-femmes - de qui l’on exige pourtant un niveau élevé de compétence - n’ont pas le droit de prescrire la pilule plus de trois mois après l’accouchement, et n’ont pas celui d’insérer un DIU ou un implant, gestes pourtant infiniment plus simples qu’un accouchement...

L’indifférence des médecins (mais aussi des pouvoirs publics) à l’égard de l’IVG - droit dont la plupart de celles qui l’ont exercé auraient préféré se passer - est donc inversement proportionnelle à son importance.

Alors que les « collèges » de médecins britanniques ou américains prennent régulièrement position, ouvertement, dans la presse, contre l’incurie des pouvoirs publics en matière d’information sur la sexualité, je n’ai encore jamais vu un syndicat de gynécologues revendiquer une minute quotidienne sur une chaîne de télévision publique pour informer les femmes sur les méthodes de contraception, ni même prendre part massivement à une campagne publique d’information. Mais nous vivons dans un pays de culture profondément catholique, où la maternité est une valeur plus sûre que la liberté sexuelle.

Grossesse : qui est-ce qui accouche, au fait ?

Extrêmement valorisée en France par toutes les politiques nationales depuis... Vichy, la grossesse est en principe une situation physiologique, qui ne devrait pas inciter à la surmédicalisation en dehors de la surveillance bénéfique dont bénéficie toute femme enceinte. Pourtant, les témoignages sur les abus de pouvoir exercés par les médecins à cette occasion sont légion.

Sans même parler des coutumes françaises qui imposent aux femmes de rester allongées, position la moins propice à l’engagement du foetus dans le bassin au moment de l’expulsion, ou de l’impossibilité pour beaucoup de femmes de demander une anesthésie péridurale lorsqu’elle est possible ou de la refuser quand elles n’en veulent pas, la mainmise des obstétriciens - sur l’accouchement évoque des pratiques remontant au XIXe siècle.

La France est un des pays développés où l’on pratique, sans autre justification que le bon vouloir ou le confort des médecins, le plus d’accouchements provoqués, de césariennes et d’épisiotomies systématiques. Or, tous ces gestes s’accompagnent d’une morbidité importante et ne devraient donc pas être pratiqués sans justification, et encore moins sans le consentement de la première intéressée. Il s’en faut cependant de beaucoup que les femmes aient leur mot à dire à ce sujet. Considérons ainsi l’épisiotomie : cette pratique consiste à inciser la vulve au moment de l’accouchement pour « prévenir », théoriquement, la survenue d’une déchirure ( !).

Des études nombreuses ont cependant montré qu’elle ne procure pas du tout les bénéfices escomptés, et que la plupart du temps, les déchirures qui surviennent en l’absence d’épisiotomie sont superficielles et faciles à réparer. L’épisiotomie, en revanche, incise non seulement la peau, mais toute l’épaisseur du périnée c’est à dire en particulier les muscles sous-jacents. Elle entraîne par conséquent très souvent des douleurs durables, longtemps après l’accouchement, et des troubles sexuels persistants chez les femmes qui l’ont subie. Dans son rapport sur les bonnes pratiques d’accouchement, l’OMS la déconseille donc vivement et considère que les raisons médicales de l’utiliser ne dépassent pas 20 % des accouchements.

On pratique ainsi des épisiotomies dans moins de 6% des accouchements en Suède (pays dont la morbidité maternelle et néo-natale est l’une des plus faibles au monde), mais dans plus de 60 % des cas en France (et parfois 95 % pour certains centres) ! Comme tout geste médical non vital, l’épisiotomie peut parfaitement être refusée par celle à qui elle est censée « bénéficier » ; très peu d’obstétriciens cependant informent les parturientes de ce « détail » ! On oublie aussi de dire que pendant de nombreuses années, la réparation du périnée ainsi mutilé s’accompagnait d’un « point du mari », suture supplémentaire destinée à resserrer la vulve pour... assurer le confort sexuel des hommes, sans se préoccuper de ce qu’en pensent et de ce que ressentent les femmes ! D’après certains témoignages que j’ai reçus de sage-femmes en activité, cette pratique d’un autre âge a encore cours dans certains hôpitaux et cliniques français.

Malgré l’abondance des arguments scientifiques contraires à la pratique de l’épisiotomie, beaucoup de praticiens français continuent à la pratiquer sans aucune hésitation, et sans la moindre considération pour le bien-être ultérieur des personnes. On est en droit de penser qu’il en va de même dans de (trop) nombreux centres pour la césarienne et les pratiques instrumentales (forceps). Et les chiffres sont là pour le confirmer.

Indépendamment des pratiques strictement médicales, une chose est sûre en tout cas : les femmes ne sont presque jamais informées, avant l’accouchement, de la manière dont celui-ci se déroulera et des options médicales possibles pendant le travail. On ne leur demande pas leur consentement informé pour pratiquer une césarienne (il faudrait que l’information ait lieu sans même qu’une césarienne soit déjà prévue), une épisiotomie ou une manoeuvre instrumentale. Quant à l’accouchement déclenché sans raison autre que le confort de l’obstétricien, il est probablement très fréquent - mais difficile à refuser dans la mesure où les femmes peuvent craindre que leur rejet d’une procédure recommandée par le médecin entraîne un comportement moins « soignant » de sa part.

Quant à l’accouchement à domicile, presque universellement honni par la profession médicale française, il est difficile à choisir par les femmes en raison de l’insuffisance notoire du nombre de sage-femmes dans l’hexagone. Une étude américaine de 2005 montre pourtant qu’en l’absence de facteurs de risques particuliers (le plus souvent dépistés plusieurs semaines avant l’accouchement), les accouchements pratiqués à domicile par des sage-femmes expérimentées ne présentent pas plus de risques que les accouchements identiques pratiqués à l’hôpital, mais comportent un bien moins grand nombre de gestes médicaux : 2% d’épisiotomies (contre 33% à l’hôpital), 4% de césariennes (contre 19%)...

Ces résultats confortent dans l’idée que ces gestes ne sont pas liés à des complications réelles de l’accouchement, mais au déroulement de celui-ci à l’hôpital - le milieu hospitalier ayant fâcheusement tendance à faire perdre tout sens de la mesure. Cette étude est venue conforter un grand nombre d’autres études déjà faites en Suisse, en Angleterre et aux Pays-Bas. Aux Pays-Bas, 40 % des accouchements ont lieu à domicile. En France, moins de 1%. Quand on souligne cette différence, beaucoup d’obstétriciens français répondent, de manière très révélatrice... qu’ils ne sont pas assez nombreux pour ça. Or, c’est précisément le faible nombre d’obstétriciens et leur surcharge de travail qui devrait encourager les femmes sans problème (et il y en a beaucoup) qui le désirent à accoucher chez elles. Malheureusement, le plan périnatalité 2005-2007 mis en place par Philippe Douste-Blazy ne mentionne même pas l’accouchement à domicile.

Le silence et les préjugés des médecins français, principaux ennemis des femmes

Il ne se passe pas de jour sans que je reçoive, par courrier électronique, des demandes d’information ou d’avis venant de femmes de toute la France. Je ne suis pas le seul médecin français - ni le plus compétent - pour y répondre, mais si l’on m’écrit c’est, tout simplement, parce mon site est de plus en plus fréquenté par les femmes abonnées aux forums consacrés à la contraception - tout simplement parce que j’y mets en ligne de nombreux articles - et de nombreux liens vers des sites scientifiques, qui les corroborent - concernant la contraception. Ces informations sont lisibles par un grand nombre de femmes, et, en outre, lorsqu’on m’écrit - je réponds aux questions comme je le fais en consultation.

Encore une fois, je ne suis pas du tout le seul à le faire. Il existe aussi des sites de gynécologues voués à répondre aux questions mais leurs participants répugnent, le plus souvent, à critiquer le comportement de leurs confrères, alors que certains comportements sont franchement criticables et que la moindre des choses, quand on informe quelqu’un, est de lui donner TOUTE l’information - même si cette information est défavorable au praticien qu’elle a consulté auparavant. IL ne s’agit pas de faire de la critique gratuite, mais simplement de pointer les comportements qui ne tiennent pas debout.

Certains confrères m’ont reproché - ça arrive régulièrement - de « croire tout ce que les femmes me racontent ». Cette remarque en dit long sur le respect que ces confrères ont pour leurs interlocutrices. En ce qui me concerne je pars du principe que si je ne crois pas ce qu’on me dit, je devrais changer de métier. Si la personne qui m’interroge me fait la confiance de me parler, j’ai l’obligation de la croire et de répondre à ce qu’elle me dit. Si par hasard, elle m’induit en erreur, elle recevra une réponse inadaptée et c’est de toute façon mauvais pour elle, pas pour moi.

Pour avoir travaillé pendant vingt ans dans un service de planification et d’IVG, je crois par ailleurs pouvoir témoigner (et je crois que mes camarades du centre d’IVG et de planification du CH du Mans diraient de même) qu’en matière de sexualité, de grossesse et de contraception, la proportion de femmes qui cherchent volontairement à induire le médecin en erreur en lui confiant des éléments manifestement faux est infime. L’immense majorité ont tellement besoin d’information et d’écoute que la présence de professionnels qui les écoutent et qui répondent clairement, loyalement et sans jugement moral à leurs questions est vécue par elles comme un pur miracle.

Et cependant, ce qu’elles attendent des médecins n’est pas un miracle. Elles attendent, simplement, que les médecins les respectent et se comportent en soignants.

Martin Winckler

Hé ! les filles ! allez jeter un oeil ici : easycup.fr ! (voir vidéo ici)

lundi, 21 décembre 2009

Gratuité vivante et brevets du vivant

Je vous convie à visionner ces deux vidéos, interview de Geneviève Azam, maître de conférences en économie à l'université de Toulouse-le-Mirail que je trouve d'une bonne synthèse, en une simple demi-heure, de ce qui se passe aujourd'hui : l'économie est l'instrument de trois ou quatre débiles affectifs utilisée comme moyen de contrôler le vivant, le hazard, l'angoisse de la vie vivante qui leur est insupportable, l'antithèse de la confiance. Mais je le dis bien moins mieux qu'elle. Si je la rencontre, je lui fait une grosse bise !

Lien indirect (sinon la pub va vous gaver de sa morbidité)

Les parlementaires sont complices, puisque eux aussi sont en recherche de toute réglementation du vivant jusqu'à protéger ce qui ne l'est pas : la marchandise, sans vouloir guérir l'humanité de cette tare de ses relations sociales. Et, cela, par la violence, bien évidemment. Bon visionnage !

jeudi, 17 décembre 2009

La neige

Il a neigé ici et j'ai parcouru à vélo quelques espaces quasi vierges de pas dans le crissement de mes pneus si caractéristiques de cette si particulière substance, que j'aime profondément. La neige est belle, froide et chaude à la fois (je sais qu'il va neiger quand je rejette mes couvertures pour cause de trop chaud dans mon lit), elle rend uni le monde de sa beauté et le monde, même celui âcre des humains, devient beau.

Cette couleur qui se reproduit à mesure que vous la parcourez et que vous sentez frétillante d'on ne sait quoi, vous désirez la traverser sans fin tant cette absence de finitude est elle-même belle. Ce n'est pas blanc, c'est rutilant de vie. On y voit les traces des bêtes, petites, volantes, nageantes, qui vous font percevoir le monde comme nourri d'animaux dont on s'aperçoit soudain des empreintes.

Et ce spécial silence qui règne d'étouffée des bruits, vous rend compte d'une étendue du monde bien plus large que le bruit des moteurs qui le chapeaute habituellement de son vacarme.

On *est* dans un espace et on le perçoit comme gigantesque similitude à ce qu'il répond de lui-même. J'aime la neige : c'est beau, c'est frais, c'est brûlant, c'est une jolie forme de la vie.

dimanche, 29 novembre 2009

2 pi racine de l sur g

Je ne renie pas que, dans le cadre de l'écriture, tout semble bien plus intense que ce qui est ; et le lecteur, la lectrice n'en attend pas moins de l'écrivain pour s'y retrouver. Cependant, si je puis leur faire ressentir mes voyages en car entre Nantes et Fromentine, les halètements de mes pensées si incertaines toujours et néanmoins toujours sensibles aux moindres des regards perceptibles qui m'enfonceront rapidement dans le néant de l'improbable ou de l'inachevé, car sans fin réductible, le temps qui passe et qui passe encore gomme de ses minutes, au moyen de ses secondes, le manque qui va selon ses heures et ses jours.

samedi, 28 novembre 2009

Grippe viagère

Chaque année, il y a entre 250 miles et 300 miles morts par la grippe ; chaque année. Et on vient nous brouter le mou avec 68 morts d’une variante de la grippe en trois mois. Mais qui cherche-t-on à baiser dans cette affaire et pourquoi ?

On meurt. On meurt un jour, tôt ou tard et de circonstances qui le plus souvent vous échappent, puisque désireriez-vous ne pas mourrir que vous mourrez de la mort tout de même.

Que cherche-t-on à nous insinuer :
- que la mort n’est pas un fait de la vie qu'ainsi l’on se doit de prolonger dans ces putains de souffrances ;
- que la femme n’enfante toujours pas dans la douleur du blanc médical de l’indifférence non consentie à tel point rendu "privée" qu’elle est toujours et encore seule face à cette engeance de la médicalisation de la vie ;
- que l’enfant ne grandit pas sous les coups de la morale des cons - nous ne sommes pas *complémentaires* mais individualistes - ;
- que la sexualité n’est pas brimée dès le plus jeune âge : "ça bouge !" ;
- que le produit de son travail au travailleur ne lui passe pas au travers des doigts de son salaire, un peu plus tard et qu'il n'en pleurt pas ;
- qu’il n’a de maîtrise sur rien de sa vie, sinon qu’en soudoyant un chien qu’il va promener pour faire sa crotte lorsque lui le veut ;
- et qu’arrivé à la vieillesse, il perd tous les avantages qu’il a acquis au cours de force lutte ?

CELA ce n’est-il pas cette souffrance vivante que l’on veut dissimuler derrière des images d’un malheur plus terrifiant, plus terrible quoi qu’anodin et sans faille ?

Le drap est lavé : il faut le mettre à sécher au soleil de nos possibles et pour cela débarrasser le ciel des nuages de leur "travail de misère".

Qu’on me lâche la grappe avec ces morts de rien du tout : il meurt, PAR JOUR, environ 15 milles personnes en France : c’est quoi ces 68 ou neuf là ? A quelle panique correspond cette hantise de ces quelques morts neufs ? quelle est la nouveauté de cette forme de la mort ? H1N1 ?

Il en est mort dix fois plus par accidents de la route au cours du même mois (sans que l’on supprime la voiture), du même nombre par bavures (sans qu’on supprime les matraques et autres tasers ou plus simplement les Forces de l’Ordre) et cent fois plus de tentatives de suicide chez nos adolescents (pour ne pas avoir trouvé de solution à leur détresse affective) ; sans compter les accidents du travail (sans qu’on songe à le supprimer, ce travail).

lundi, 23 novembre 2009

La grippe H1C1

Le virus H1N1 a muté chez les chiens !

Le décès de la Finlandaise de le semaine dernière, semble avoir été causé par une mutation du virus H1N1 que l'on a retrouvé chez quatre de ses chiens. Ces chiens n'en sont pas morts, car ils semblent être immunisés contre cette variation du dangereux virus de la grippe qui a fait jusqu'à ce jour, un peu plus d'une centaine de morts sur les quelques dix milles quotidiennes en Europe.

On apprend de l'Institut Pasteur de Helsinki, la découverte d'une mutation du virus si redouté H1N1 chez le chien : son propriétaire ayant contracté la grippe de ce type semble en en avoir été un révélateur qui lui a été fatal. Cette nouvelle mutation a reçu le nom de H1C1 (C comme canin).

De source sûre, les conséquences économiques de cette mutation semble colossale pour la marche de l'économie de notre civilisation occidentale où l'animal de compagnie, et particulièrement le chien, tient une place importante auprès des personnes esseulées qui y trouvent le réconfort des relations sociales perdues, que des personnes qui ne trouvent plus d'autorité sur leur vie que d'en avoir une sur un animal de compagnie. La question qui se pose est de savoir, si, face à cette épidémie de H1C1, il ne va pas falloir abattre toute cette variété de nos chers amis les bêtes que l'on amène deux fois par jour déposer sur la voie publique le dû de leur rejet obligatoire.

Va-t-il falloir abattre tous nous "amis" ? Cela serait catastrophique et génèrerait des pertes d'emplois à n'en plus finir. C'est que l'industrie de la nourriture pour animaux qui produit une nourriture industrielle d'une qualité parfois supérieure à celle produite pour les humains, s'en ressentirait gravement, tout autant que les os en peau traitée, l'industrie des colliers de promenades, etc.

On apprend en haut-lieu que les gouvernements, mis au courant de cette explosion de grippe H1C1 qui laissent en vie nos amis les animaux tandis qu'elle s'acharne avec les douleurs que l'on sait sur leurs maîtres, qu'on hésite à prendre une décision immédiate. Doit-on euthanasier ces animaux innocents ou laisser leurs propriétaires prendre la responsabilité de se voir ou non contaminés par ce virus H1C1 ? Et de voir s'il ne vaut pas mieux suivre le cours de la nature et trier ainsi les plus faibles en les affaiblissant qui laisseront la place aux plus forts, face à notre économie déjà si mise à mal qu'il a fallu produire la hantise du virus original H1N1 ?

C'est que notre économie ne pourrait résister à une telle perte : l'industrie qui tourne autour du bien-être de nos chéris, est essentielle à sa survie et la question qui se pose est celle-ci : ne vaut-il pas mieux que les animaux soient bien nourris, bien mieux que ceux qui n'en possèdent pas en d'autres lieux, et que les maîtres puissent aller toujours au supermarché se procurer de cette nourriture qui leur est indispensable ? Le dilemme est prégnant relativement aux exigences de l'économie et du travail qui lui est indispensable pour son expansion.

On attend de voir l'évolution de la propagation du virus H1C1 pour prendre les décisions plus précises qui conviennent. Dès lors l'industrie pharmaceutique a proposé ses services aux gouvernements des pays de l'Europe et s'apprête à mettre sur le marché un vaccin contre le H1C1 dont on protègera d'abord, devant la grandeur d'âme de leur propriétaire et puisque qu'il en sont le vecteur porteur, nos animaux chéris. Les services spécialisés des gouvernements, réunis à Bruxelles, sont en train de mettre au point une stratégie de communication de sorte que la population puisse, au regard des couacs de celle faite autour de la grippe H1N1, une information à l'aide des psychologues les plus réputés et des services médicaux mis en alerte maximale. La campagne va être rude.

Peut-on envisager un avenir plus sombre où seuls les chiens restent après nous et se mettent à dominer par leur nombre la planète ? Ne seraient-ils pas perdus sans nous ?

 

mardi, 10 novembre 2009

De l'oeuf ou de la poule...

Je lis quelque part que le réchauffement de la planète du fait du CO2 c'est pas ça, etc. et en cet autre endroit que non, etc. : c'est plus ou pas moins pire.

Les perturbations climatiques sont indéniables : que ce soit ici du trop froid, là du trop chaud, ailleurs du trop venteux. Ce sont les raisons invoquées qui ont induit cette perturbation qui sont douteuses plutôt que ces perturbations.

Et, effectivement, de concentrer l’attention sur le CO2, comme source de profit, ne résoudra rien. Les ondes porteuses des portables réchauffent la vapeur d’eau comme un four microonde et on en dit rien. Les microparticules des combustions qui désordonnent la condensation de la vapeur d’eau en pluie n’est jamais évoquée. Les poisons injectés dans l’atmosphère qui vont se déposer ici ou là pour intoxiquer des espèces vivantes, et les dilapident : rien n’en est dit. Le soleil qui traverse le nuage de pollution qui fait la surface de l’Europe et a l’épaisseur de cinq ou sept kilomètres, stable au-dessus de l’Océan indien, ne perce pas non plus les lignes de nos journaux et l’asphyxiation de zones de mers, tout autant que leur acidification ne reçoivent pas l’attention des gens qui continuent d’aller au travail en voiture, de transporter leur marchandises en voiture, qui vont au supermarché où il leur est vendu des toxiques référencés en voiture, tout comme à leur voiture sont injectés des poisons lubrifiants ; car ils se trouvent être incapables de faire leur propre bouffe du fait d’avoir vu leur temps volé par le salariat qui produit des poisons sociaux et principalement amoureux. Leurs enfants sont maintenus, par un "amour" surrabondant, dans une impotence de leur individualité jusqu’à des âges de plus soif et on attend du monde qu’il veuille bien vous sauver de ces miasmes affectifs et de poubelles

En bref ? Quoi ??? Une bataille qu’un serpent de l'insoluble se livre à sa propre queue une guerre qu’il veut dévorer : que ce soit dans la prise de conscience du taux de CO2 qui perturbe dès une augmentation de 3% des 0,3% qu’il occupe dans l’air, l’air que nous respirons ou de tout le reste dont il sert de paravent à cette évidence et qui occupe à peu près la place que n’occupe pas la surface d’une télévision (qu’on s’efforce pourtant de rendre de plus en plus étendue pour vendre à des esprits préoccupés l’emballage de cette fiente de vie : la pub), tant que les gens ne voudront pas vivre, nous mourons avec eux.

jeudi, 05 novembre 2009

Besson, ficelle d'identité

Voici ce que j’ai laissé sur le site de Besson et de son identité, message qui a été, bien évidemment, suivant l'honnêté du garc devant la réalité, censuré :

"Le fait même de poser la question fait dire que tu n’as rien compris à ce qu’est ce rêve après lequel tu cours. C’est que tu ne te regardes pas dans la glace, chaque matin, en te disant que tu seras président, pour voir, entre quatre yeux, ton visage de français moyen qui se pose des questions sur SON identité et qui demande à ce peuple disparate de répondre à ton angoisse à la mesure de la hauteur de la fenêtre dans laquelle tu proposes de laisser une ’opinion’ sur ce sujet : l’étroite fente à travers laquelle tu te permets (et permets aux AUTRES) d’entrevoir le monde des humains."

La fenêtre où on propose sa contribution qu'il n'a pas honte de considérer comme de la mer.., est haute de trois lignes : obligé de faire des longues phrases !

dimanche, 01 novembre 2009

C'est pas moi qui le dit, pour une fois !

"... cette terre magnifique, aux mille beautés encore inconnues que la patiente évolution a fait éclore et que notre hubris dévaste à jamais. Nous nous sommes crus « Maitres et possesseurs du monde ». Nous n’en sommes en réalité que les bourreaux implacables et inconscients, incapables de comprendre et respecter le miracle de la vie, ce gigantesque et multiforme réseau d’interactions et d’équilibres dynamiques d’innombrables êtres dont nous ne connaissons qu’une infime partie. En massacrant allégrement des pans entiers du vivant, c’est la vie elle-même dans sa totalité que nous mettons à l’agonie, nous les furieux barbares, toujours aussi incultes finalement, mais que l’évolution, puis nos sciences et le déchainement de notre technique, pilotée désormais par la seule avidité sans borne, ont promu au rang de nuisibles suprêmes. L’humanité était pourtant porteuse d’autres promesses. Combien de temps reste-t-il pour nous en souvenir, et les ressaisir ?"

L'"hybris" est le terme grec désignant la séparation d'avec l'organisation harmonique du monde.

 

jeudi, 08 octobre 2009

Pfeu !

Le ciel s'ouvre comme une pluie de senteurs
qui surgit des couleurs des coquelicots
germination d'un cœur sans gènes
et scansion de nous l'alternante étrenne.

 

Pas pfeu !

Le 23 octobre 2010, à ..., donné, écrit sur papier de soie, plié et emballé avec cordon de papier de soie, à Axa, le 24 vers midi moins le quart.

Axa,
J'attends le week-end pour te voir,
car alors pousse en moi une fleur,
    douce, soyeuse et jolie
comme ce que je perçois de toi.
Elle s'épanouie de tous ces mots
que je n'ai pu te dire au cours
de ce court passage devant toi,
    assise et occupée à tout autre chose
que d'entendre des discours d'amour,
de ces mots de tendresse qui se voudraient
de douces lèvres de caresses qui vont
rejoindre les flammèches des cheveux du cou.
Ho !
et cette fleur, il ne faut guère que
    mon amour pour la tenir fraîche,
    des pensées, des caresses de mes
    yeux intérieurs et mon imaginaire ;
    parfois une masturbation.
Parfois ces mots se glissent le long de tes seins,
descendent sur la courbe de tes fesses
        et de tes cuisses,
    se réchauffer dans ton entre-jambe sur
        les bouclettes de ton pubis
    ou la toison de ton clitoris, en
soupirant sur la moiteur de ton vagin, Axa !
Cette fleur croit dès que je te vois, la
    minute de notre croisement,
et cette eau de toi la fait durer longtemps
    sans que je fasse rien : elle se
nourrit de l'écoulement de ma vie,
satisfaite d'être là à combler mon âme,
car elle meuble véritablement mes heures
dès ce moment là, comme un ballon
gonflé par le souffle de ton image
qui occupe toute la place
    de mon vide amoureux
et se presse contre les parois de ma solitude
pour les réchauffer de ton sourire moqueur.

lundi, 05 octobre 2009

Faits sots de cirque, Constance

Si j'entame une convergence de différentes informations, avec un parti-pris - mettons un instant que j'affectionne particulièrement de friser les cheveux de la paranoïa, si vous le voulez bien - selon lequel une bande de malades, pas très nombreux (la fortune cumulée des 225 personnes les plus riches correspond à celle cumulée de 2 milliards et demi des plus pauvres), tente sans fin d'assoir sa main-mise sur l'ensemble de la population à travers tous les moyens dont qu'elle dispose en technologie (dont elle est capable d'orienter les finalités), en personnes (puisque tant qui sont dans le besoin sont tant disposer à faire n'importe quoi pour combler ce besoin, fut-il sollicité par la publicité dont les idées émanent de ces nantis eux-mêmes), en temps, en logistique (dans laquelle je range les "moyens de communication" : journaux, télés, livres scolaires et universitaires, radios, jeux promotionnels, etc.), j'en arrive assez facilement à me poser la question de savoir si ces gens, par leur manière d'agir sur ma vie, directe et indirecte, n'en voudraient pas à ma vie dont il voudrait défaire comme une sorte d'indépendance vis-à-vis d'elle, cette bande de personnes malades pas très nombreuses.

Alors je me dis que le meilleur moyen de vérifier est, pour dominer le monde, de penser comme eux, pour voir si, dans la réalité, je retrouverais de ces idées de parti-pris "paranoïaque".

La première chose que je ferais serait de m'accaparer des moyens que les gens ont mis en place comme réalisation pratique de la division du travail et des recherche d'équivalence entre ces travaux : de m'accaparer de la monnaie en la transformant en argent. Je contrôlerais l'argent de sorte que les gens, sans qu'ils le sachent, s'en voient démunis, à l'aide d'une opération arithmétique simple : le crédit sur réserve de banque. Ainsi, plus les gens en possèderont, et plus ce qui leur appartenait deviendra cet argent qui deviendra à son tour plus virtuel ; de sorte que cet argent n'aura absolument plus rien à voir avec ce pourquoi la monnaie était à la base destinée (une mesure de la division du travail) et que la valeur sociale de ce travail soit transformée en pure valeur fiduciaire. Sur ce point, ça baigne.

Du fait que ce soit les gens qui détiennent la réalité de cet argent par leur active production et par la réalisation du crédit que j'ai inventé pour eux selon mes conditions, je les tiendrais sous la main du remboursement qu'ils ont signé de l'intérêt de leur sang. S'ils s'en trouvent incapables, je créerai de lieux pour les en punir et puisqu'ils se sont, dès l'initial, destinés à perdre leur temps à créer les réserves, ces bases de crédit, sur lesquelles je m'appuie pour renouveler celui de leurs confrères et consœurs, je demanderai à ces confrères et consœurs de maltraiter ceux qui ne rentrent pas dans ce que j'ai réussi à faire passer pour leur jeu alors que c'est, et ce n'est que, le mien. Ces endroits se nommeront "usines et bureaux" ; parfois plus simplement "prisons" où leurs conditions de vie se verra correspondre vraiment à ce qu'ils sont : des riens (des gens qui n'ont pas voulu correspondre à cette création de l'argent fictif).

Parallèlement, je disposerai des moyens pour qu'ils puissent diluer à nouveau le crédit octroyé dans des endroits, eux aussi spécialisés, tel que des supermarchés, par exemple ou tout autre misère que mon imagination pourra faire émerger. A nouveau, ma publicité (qui maintiendra l'entendement des gens dans un état d'esprit œdipien, de sorte qu'ils ne cessent jamais de penser et d'agir en enfant, c'est à dire dans le souci permanant de la castration du désir incompris) créera les besoins nécessaires en suscitant des désirs inassouvissables, sinon qu'en image, que j'aurais provoqués par un matraquage psychique poursuivant un conditionnement à sa réception accueillante et favorable.

Ensuite, je ferais en sorte que les gens puissent le moins possible réfléchir, penser par eux-mêmes. Pour cela, toutes les productions intellectuelles passeront par une condition : la survie que je leur accorderai selon leur correspondance avec ce que j'attends d'elles. Le moyen sera encore l'argent (c'est-à-dire, le crédit que je leur accorde), cette fois-ci, en passant par la publicité, par exemple, ou autre moyen de propagande énonçant que le désir, alors que simple idée du besoin, est un besoin insatisfait devenu indis-pensable, impérieux, en somme autonome ; ou plus simplement par le salaire des journalistes auxquels j'aurais posé le piège imparable de devoir payer un loyer pour se protéger d'un toit, la nuit. Il faudra que tous se sentent libres, pour autant, bien que tous doivent payer un loyer : là encore une organisation adéquate des images, leur durée, leur moment, le lieu où elles s'immisent dans leur vie, ce que j'aurai soignement pesé d'évocation, contribura à cette sensation de liberté, perçue comme celle d'aller et venir.

J'entretiendrai la mainmise la plus totale sur l'énergie électrique et sa production : rien que de fossile et de minéral, rien d'autre, car c'est de leur extraction que je me rendrai potentat, en écartant tout autre possibilité de n'en pas produire ou user. Je créerai des outils de consumation de ces "énergies fossiles et minérales", tels que l'automobile dont je ferais passer pour raffinement du meilleur goût qu'elle devienne électrique, même si c'est une pure aberration ; de fusées pour aller sur d'autres planètes du système solaire sous prétexte de "science & progrès" ; des trucs qui dépensent en une journée, la consumation d'une mégapole en une année.

Tout l'indispensable devra tourner autour de ce que j'en conçois et le reste sera voué aux gémonies par l'intermédiaire, soit des journalistes, soit d'un silence assourdissant. Je créerai des médicaments et ensuite des maladies pour correspondre à ces médicaments, maladies qui n'existaient pas, bien évidemment, auparavant de la création des médicaments auxquelles elles doivent correspondre. L'usage millénaire des plantes (sur lesquelles je poserai un brevet d'exclusivité pour en restreindre l'usage, ou le non-renouvellement d'une qualité pouvant en approfondir les effets thérapeutiques) pour les maladies qui n'existaient pas encore avant cette intrusion du commercial dans la vie des gens, passera pour de la pure crétinerie d'illuminés substransitionnels (il faut inventer un mot, toujours, pour ce qui na pas d'autre existence que ce mot) ; et le raffinement de leur usage restera en catimini, derrière les grands panneaux publicitaires ou les petits panneaux publicitaires du « petit écran » vantant des "molécules" miraculeuses dont ne sait précisément où se situe le "miracle", sinon que de transformer, par l'alchimie de la pensée mercantile, la vie en argent.

Je focaliserai l'attention des dépités de la santé, dont l'état d'esprit sera amenuisé par la pollution présente dans les aliments et l'air, les animaux et l'eau, la radio-activité (des explosions des bombes en vue de préparer la paix et celle qui s'échappe des centrales nucléaires selon des doses légiférées), dans la manière même de formuler sa pensée suivant ce qu'on a nommé un jour la "dialectique" (le devenir des choses et des êtres dans leur parcours vers l'homéostasie (leur être) qui est si sensible au déséquilibre puisque situé dans un environnement), de sorte que les gens ne trouveront plus à se comprendre vu qu'ils ne se comprendront plus eux-mêmes ; je focaliserai, dis-je, l'attention des malades de l'entendement mental sur des détails de la quotidienneté, principalement en usant de procédés pornographiques ou toromatchiste (le chiffon rouge !).

Lorsque des problèmes d'ordres sociaux se manifesteront, et pas seulement dus à la contestation des conditions que cette emprise impose à la vie, mais principalement pour remettre à plat le fonctionnement même de ce projet dans son ensemble, ou encore, si une partie du monde n'est pas disposée à en adopter les formes, je soulèverai des guerres entre des peuples de langues différentes (il ne faut pas qu'ils puissent s'expliquer en dehors de moi !) ou de couleur de peau ou d'une autre caractéristique de localisation géographique. Cela permettra de coiffer les consciences, soit par la police (que des lois ont établies comme légitimes) ou par la terreur (que des lois décriront le plus vaguement possible pour les voir s'étaler le plus largement possible sur la vie courante) ou par le fusil, puisque des personnes déjà prédisposées au peu de retour sur soi que sont les militaires, sont prêtes à réaliser l'Ordre que je trouverai le plus favorable à ma satisfaction.

Ou bien, je peux créer d'autres paranoïas. Haaa ! Hahaha ! Rien n'est plus simple, puisque la vie craint sans fin pour elle-même, jusque sa mort, c'est sa nature. S'il le faut, j'en peux augmenter l'ampleur par la faim, les meurtrissures, la dénégation ou une maladie, par exemple, mise au regard d'anciennes maladies que l'humanité a dues combattre pour sa survie (il y a seulement, que l'humanité n'est pas morte, sinon que des personnes qui devaient, soit disant, d'un autre jour mourir). Pour créer ce contexte de crainte irrépringible, rien n'est plus aisé que de frustrer sexuellement (de transmuter la liberté en licence), puisque l'angoisse que génère cette frustration demande impérativement un substrat extérieur à elle-même pour se rassurer.

Je créerai donc un contexte mondial de maladies affectives dont le panel (qui obstrue l'entendement, le retour sur soi de l'esprit) sera en totale correspondance avec la propre maladie affective de mon petit groupe (la fortune cumulée des 225 personnes les plus riches et organisées correspond à celle cumulée de 2 milliards et demi des plus pauvres) ; pour cela, point n'est besoin d'une grosse entente entre nous : c'est un projet qui est, lui, prédéterminé par cette forme d'affectivité : l'incapacité d'admettre la vérité de l'autre dans sa réalité comme potentiellement équivalente à la mienne... ce que je veux éviter à tous prix, diantre oui ! puisque cette maladie, c'est le moi dans sa plus grande crainte de l'autre comme étranger à soi.

C'est sans doute cette prédestination que je, comme membre de ce groupe, veux combattre en organisant le monde selon ces vues, car rien n'est plus terrible, n'est-il pas, que de devoir subir une telle raideur d'esprit : être obligé de : autant que ce soit les autres qui en pâtissent.

En fait, je n'entreprend pas de complot contre le vivant, il n'y a qu'une défense du mort pour ne pas être vivant, qu'une défense du sclérosé affectif contre la disparition de sa sclérose affective. Ce n'est pas un complot, ni une machination, ce n'est rien qu'un moyen du mort de porter la mort selon sa mesure. Et quand je parle de mort, je parle de celle qu'il traîne depuis sa résignation face à l'amour, tous comme les assujettis, au cours de sa précoce enfance et corroborée par une adolescence de délire, comme une tache qui confond sa vue du soleil : obnubilé par cette image fripée de son possible passé à la trappe de la douleur profonde du cœur restée sans solution, il ne voit plus ce qu'il tente de cacher et va tenter, bien évidemment, de détruire ce qui lui en montre la vision : l'enfance, la jeunesse, la beauté, la poésie, le vin et la vieillesse.

Comme je le sais, j'ai raison d'être parano puisque ce filtre de la vision du monde me le montre bien tel qu'il est : j'espère seulement que les faisceaux ne vont pas me fustiger de circonstances !

mardi, 29 septembre 2009

L'ombre des instants

La vous voile ombre le ralenti
une ligne après l'autre
plongée dans la grandeur de te contenir

Le sang est battu de nos débats

Une solution océanne du loin de l'autre
Pas si résolue
Regarde le convexe alternatif aux cambrures
Aux pudeurs immergées des deux sexes
Mouroir vivoir miroir mouvant du vivant.

Puis détumescence des sens et des forces
Arabesques endiablées, jadis, et
Finitudes d'entrelassement.

Résiste une marge d'histoire
Qu'une emprunte interne, une splendeur externe
Ayant acquis le fonds si
Fiduciaire des âmes et persistance du port
Alors que l'âme saute et devient cœur.

Pousse le remord d'un inacquit fors de son présent
Doré comme le Veau jadis
Au moment des perdus initiaux instants.

21:48 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie

mercredi, 23 septembre 2009

Le gêne de la vie

Le gêne de la vie, selon le capitalisme, est souvent pensé en tant que gène : c'est faux : la vie fait fonctionner le gène et non l'inverse.

Je vais tenter de le montrer.

D'abord la vie est une division issue d'une addition et ce, dans TOUS les cas du fonctionnement de la vie. La vie ne fonctionne que par

  • d'abord : l'addition,
  • ensuite :  la division.

Même lorsqu'il s'agit d'une amibe (monocellulaire dit « asexué ») la division est le fruit d'une addition, ne serait-ce celle de l'absorption d'énergie, de nourriture dans son milieu de VIE.

La sexuation de la vie, on le pense bien, est justement cette addition des énergies sexuelles de deux organismes dotés chacun d'une des deux formes de gamètes fusionnels qui, ENSUITE, se divisent en un AUTRE élément, à la fois dépendant d'eux et à la fois indépendant d'eux. Il est important de bien intégrer cette FORME de la vie, sa MANIERE d'être. Bien.

Posons une extrême simplification du phénomène que je veux décrire. Deux gamètes (ou bien un monocellulaire en hypertension vitale qui ira se diviser en deux [pensons bien que des organismes monocellulaires actuels sont beaucoup plus vieux que nous et ont conservé une forme quasi-identique à celle de leur naissance] et rien d'autre qu'en deux : c'est sensiblement identique) fusionnent.

Cette fusion implique un processus d'évolution, un protocole d'aboutissement, un programme efficace d'accompliissement. Et je vais tenter de parler de cela.

Posons un être extrêmement simplifié (il n'existe pas !) doté d'un « ADN » de trois fois trois ordres. Posons A, B, C ; a, b, c, et 1, 2, 3. Posons que chacun de ces 9 éléments fonctionne selon une alternative de « possible » et de « inhibition » et cela selon un séquençage du temps, c'est à dire que A prime sur a et le reste tant que A n'a pas « épanouit » ou « « épuisé » son activité « 2 » de sorte que le reste des huit autres possibles, ou en sous-jascence, un autre ou deux de ces possibles, ne puise pas SE manifester. Suivons le cours de ce séquençage, dans le cours de SON mouvement.

Nous verrons que le fruit de l'union primaire (correspondant au « pourquoi » de la division des monocellulaires) se divise et que chaque attribut de la vie s'attribue la forme donnée d'organisation (ici trois fois trois « ordres ») qui lui est spécifique. Pour cela il est indispensable de considérer que chacun de ces « trois fois trois ordres » DOIT se manifester et qu'il n'attend que le moment propice pour ce faire. Le « jeu » des possibles et des inhibitions suit un cours que je trouve absolument extraordinaire (alors qu'il n'est qu'ordinaire, mais il m'émerveille). Ici CROIT le système nerveux, mais LA est BESOIN de ce qui le peut contenir.

De fait, le facteur « A » ne peut progresser que selon les conditions du facteur « 1 » qui lui-même est relatif au facteur « c » et ainsi de suite : la complexité des RELATIONS entre les exigences de « vouloir vivre selon sa finalité irrémédiable » apporte tant de réalisations différentes selon un schéma prédéterminé auquel ne correspond que des grandes lignes puisque, finalement, l'être qui VIT correspond à ce qu'il doit ÊTRE selon ce qu'il est ADVENU de ce mélange. C'est génial.

Imaginons donc, un « ADN », « formule » d'une forme de vie intégrant l'ATP et les mitochondries, qui provient de la fusion de deux gamètes compatibles (la mule est stérile, par exemple tandis qu'un accouplement d'être humain peut ne pas l'être, selon les circonstances laissées à la femme), formée d'une multitude de possibles corrélatifs et d'inhibitions corrélatives, débutant de la division d'une cellule ACTIVEE par cette fusion de deux gamètes et intégrons le cheminement de l'accompli, et nous aurons une comprenette dynamique de la VIE dans son cours et ses mouvements (et par conséquents éphémères).

Mais la vie n'est pas l'ADN ou l'ATP ou les mitochondries ; la VIE est ce qui fait fonctionner ce qui vit. De fait, la vie se moque bien que je cherche à la décrire, même si elle m'a conçu pour la décrire : elle vivra ! sans moi ! ou sans nous ! Mais je pense qu'il vaut mieux en comprendre les inter-ACTIONS, le cours de ses possibles et de ses inhibitions pour bien la comprendre.

Bon... l'argent, c'est quoi pour la vie ? l'humaine vie? Mais c'est quoi l'humanité de la vie ? Se foutre sur la gueule sans finir ? Dans ce cas, je suis une erreur et je n'ai rien, mais rien de rien, compris à ce qu'il se passe : erreur de gênes, dès la conception.

Ce qui est à voir est invisible : circulez !

Mansuétude des temps

Une fine couche de verre fusionnelle
forme propédeutiquement une chrysalide.

L’occident tréssautte sans fin de sa fin
son agitation spasmodique.

A l’orient, domaine des poètes
où le corps n’est plus qu'un long court
où le moindre frémissement d'entre
l'antre de leurs séismes,
fonde la ronde insortelle, leur feu.

Est au milieu un cocon
qui à cette vapeur s’étiole,
bombardé par les neutre-ons d’un réel
de chaleur sale, distendue
par la forge d’attraction
du verbe infortunable.

Je cherche à en sortir un nous
au milieu : contemptation.

jeudi, 17 septembre 2009

Lien délien

Bonjour,

Si vous avez quelques heures à passer devant des vidéos sur le web, je vous propose ceci :

http://www.youtube.com/view_play_list?p=B9CF55C37AD31ACA

Il y en a une cinquantaine, environ, et peu est à jeter.

Un autre film, Zeitgeist, qui me semble intéressant sur un site étrange, mystique, même.

En fait, durant tout le temps de ces visionnages, vous n'aurez pas été au travail et vous saurez pourquoi !

Bon.. et puis un peu de poésie, dans ce monde de brutes : le vin du pays de France.