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jeudi, 12 avril 2007

Sans la fraîcheur de l'aimée

Le temps s’écoule sans toi comme un robinet qui fuit dont on tenterait en vain de remplir le seau de la vie tant ce qui s’y verse s’évapore sous le feu du soleil déséchant de la solitude.

Même le vin, pour abruti qu’il vous rende à force de moments de verres qui se succèdent, ne peut rendre cette fuite sonore ou odoriférante, donner un attrait aux heures qui passent : on se réveille la nuit l’âme un peu vide de l’ivresse qui s’est enfuie et l’esprit cherche ici et là à toucher le tangible d’une peau, d’une respiration, d’un soupir.

On prend alors un livre à la lecture un peu rude pour vous occuper l’instant de son esprit afin d’oublier par sa sévérité l’insomnie qui vous a surpris dans votre sommeil, vous permettre de retrouver, après une heure ou deux, un sommeil qui sera peuplé, au petit matin, des rêves de vos amours égarés et fantasques.

On se réveille encore, regardant l’heure précoce, le soleil alors colorant à peine l’air de son rouge chaleureux, l’air maussade, agard, comme perdu dans ce temps qui c’est écoulé seul.
Mais que faire ? La vie vous pourvoit en tout, n’est-ce pas ? Et lorsqu’elle ne pourvoit pas à vos désirs, ceux-ci sont-ils peut-être présompteux, même en amour, n’est-il pas ?

Mais quel vaut-elle alors d’être vécue ainsi ? Que vaut la vie sans l’amour, sans le don que l’on sait reçu ? Que vaut la vie sans amour ? Quelque chose comme du salariat, sans doute ! Quelque chose comme un pire qui perdure, heure après heure, à l’écoute d’un espoir dont on arrive parfois à douter de l’image, image qui scintille comme un possible dans le miroir du manque.

Que sait-on de l’avenir ? Que puit-on en attendre ? Doit-on lui faire confiance ? Le doute, ce décimenteur de cohérence, délite celle de votre existence, lui ôte l’appui tangible de la certitude du temps qui s’écoule comme des gouttes, l’une après l’autre, de vie devenue insuffisante pour humecter les lèvres de l’assoiffé que je suis. Dieux ! Donne-moi un baiser, s’il te plait ! Que ma bouche à la tienne s’unisse et que nos énergies s'y mélangent de plaisir !

Je me désèche, et le vin n’y peut plus rien.

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