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lundi, 14 avril 2008

Le dieu du sacrifice /2

(première partie ici)

Tu vas me dire, cher lecteur, que je me trompe : que ce n’est pas le travail, le dieu de nos temps, mais la poursuite éhontée du profit qui est la source de tous nos malheurs. Tu n’as pas tord, mais je n’en ai pas moins raison.

Inversons les choses : c’est pour trouver à faire travailler les autres qu’a été inventée la poursuite éhontée du profit ; c’est pour sacrifier son prochain (je pense y revenir plus tard à cette maladie affective) qu’a été inventé le dieu « travail ». Le travail, moyen d’une disposition affective de l’un vis-à-vis de son congénère, est la coercition nécessaire à cette maladie affective qu’est la recherche éhontée du profit pour se manifester, trouver une effectivité.

Bien sûr, pour cela, il faut sacrifier l’aspect humain chez l’humain, c’est-à-dire la liberté, l’amour sans contrainte, la collaboration, le collectif, la vivacité. Pour cela, la soumission, dès le plus jeune âge, est nécessaire. Et ce n’est pas à cet âge que l’on peut en dire grand-chose pour s’en défendre.

Par exemple : J’ai vécu ceci à ma bibliothèque : un papa et sa petite fille. Le papa feuillette quelques revues. La petite fille (3ans ?) vaque. Elle va vers son père, au demeurant sympathique.
La petite fille : — Papa, caca.
Le père : — Attend un peu, voyons…. La petite fille va se blottir dans les jambes de son père pour intérioriser le désir de l’autre vis-à-vis du sien, d’autant, bien évidemment, que ce père est son pourvoyeur en tout : chaleur, amour, nourriture, abri, permission, assurance, etc. Difficile, même dépourvu d’un jugement critique que cet âge très précoce — 3 ans peut-être— ne permet pas de réfléchir, de trouver à redire.
Mais deux ou trois minutes plus tard, rebelote :
La petite fille : — Papa, caca.
Rebelote, le papa, perdu dans ses lectures : — Attend un peu, voyons…
Je me lève, et vais dire au père : — Bonjour, vous savez qu’il y a des toilettes au rez-de-chaussée et qu’elles sont ouvertes ?
Le père : — Oui, oui, je sais…
Moi : — Votre fille semble avoir envie…
Lui : — Elle va attendre un peu.
Je lui dis : — Cela me semble peu judicieux de la faire attendre.
Lui : — Si, si (c’est lui le « père de l’enfant », n’est-il pas ? c’est lui qui a l’autorité sur cette enfant. Je l’aurais bien prise pour l’apporter aux toilettes, qu’on en finisse avec cette souffrance stupide !), je vais m’en occuper.
Moi : — De mon point de vue, elle n’a pas à attendre.
Ne pouvant tout de même pas chercher la bagarre, j’ai cessé là.

Mais ici on voit ce qu’est la SOUMISSION à l’autre. Et c’est inculqué dès le plus jeune âge, tout connement et inutilement. Comme si d’acquiescer au désir de son OBLIGÉe n’avait pas à vous obliger vous-même : cette petite fille, elle, elle n’a pas demandé à vivre, que je sache : pourquoi donc la faire ainsi souffrir ? Rude période que d’être enfant dans ce bas monde qui se reproduit sans cesse.

C’est ici une des manifestations de cette maladie affective imposée à l’autre : de le faire TRAVAILLER : — « Travaille tes sphincters, ma petite, tu sauras plus tard serrer bien du cul quand tu devras te soumettre à un patron ! ». Pour cela, dis-je, la soumission, dès le plus jeune âge, est nécessaire. Et ce n’est pas à cet âge que l’on peut en dire grand-chose pour s’en défendre.

Pourquoi donc « maladie affective » ? L’exemple donné plus haut montre que pour satisfaire un moment d’accommodement, on sacrifie la liberté de l’autre qui vous la doit. Vous comprenez ? Et cela n’est possible que du moment précis où la considération que l’on a de l’autre commence dans une déficience reconnue, consciente de cette relation à l’autre, dès lors qu’on sursoit à une affectivité réciproque, qu’on la transforme en une forme de pouvoir sur l’autre alors que ce pouvoir c’est soi-même qui le détenons comme règlement d’un problème pratique, directement en relation avec la VIE immédiate : on sait qu’on empiète sur la liberté de l’autre, mais on continue d’empiéter sur cette liberté ; pour divers raisons et moyens : la force, l’autorité matérielle et/ou affective, la prérogative, l’adulation.

((Pour un enfant, ses parents sont des DIEUX qui pourvoient en tout ; c’est une des raisons de l’éducation bien comprise que de faire comprendre, entendre et savoir qu’il n’en est rien, de sorte que l’enfant soit adulte, pas spectateur, comme eux.
Une religion, quelle qu’elle soit, n’est pas seulement la recherche d’une réflexion sur le sentiment cosmique qu’on éprouve de vivre, elle est aussi une tentative de matérialisation de ce sentiment ; et comme on ne matérialise qu’à partir de ce que l’on a sous le nez, la personnification des dieux ressemblera toujours, dans notre cas et encore aujourd’hui, à celle que l’on se souvient de la puissance véritablement véritable de ses parents, pourvoyeurs en tout de sa vie qui ne demande qu’à vivre. Que le parent soit méchant et le dieu sera méchant ; que le parent soit gentil et agréable, attentif et droit, aimant et compréhensif, bien souvent il n’y aura pas grand besoin de personnification à ce sens cosmique : on en jouira pour ce qu’il est : cosmique)).

On voit donc, selon ma démonstration, que le dieu sacrificiel est bien le travail et non pas la poursuite éhontée du profit : on sacrifiera à ce dieu « travail » toute humanité, même la possibilité de guérir cette maladie affective qu’est la recherche éhontée du profit, à laquelle il ne faudra surtout pas toucher.

Force est de constater qu’il y a tout de même quelque chose de paradoxal, ici même : on sait que l’activité humaine détruit la planète et pourtant on n’a jamais été aussi actif qu’à présent ? Faut-il ne pas être malade, affectivement, pour se comporter ainsi ?

Les maîtres ne sont que des esclaves, des soumis, qui règnent sur d’autres esclaves, plus soumis qu’eux. À bas le travail ! Arrangeons-nous.

vendredi, 11 avril 2008

Le dieu du sacrifice

À l’Île de Pâques, c’est le dieu de pierre debout qui a été la source de la disparition de la civilisation qui la peuplait du fait qu’on lui sacrifiait tout pour sa représentation : l’abattage des arbres pour les déplacer de la carrière jusqu’à l’endroit choisi par les prêtres a éradiqué toute forêt. Plus aucune forêt, plus de feu, plus d’humus, plus d’endroits pour la protection animale, plus d’ombre, etc. Les gens commencent à se tirer dessus, à s’entretuer et, pouf ! plus personne, sinon que les moins intellectuels, bien sûr, qui sont les plus habiles à une adaptation à de telles conditions.

Aujourd’hui, le dieu auquel on consacre tout est le TRAVAIL ; à ceci près que son évolution correspondant à celle de l’entendement humain dans son « évolution », et que ce dieu a plusieurs représentations : l’automobile permet à ses adorateurs de parcourir le monde (parfois sur quelques mètres seulement, mais c’est si bon ce contact avec son dieu) ; son sang : le pétrole et ses transformations ; l’argent son système de pensée.

C’est ce système de pensée qui est le plus enivrant : le posséder est posséder la vie de ce dieu et la quantité possédée vous montre la puissance relationnelle entretenue avec le dieu sur les autres. Les prêtres sont divers, variés, dissimulés pour la plupart se réunissant selon des conventions que seule la certification d’une quantité du fluide du dieu vous donne la clé à sa participation.

Toute religion ne peut se déployer que selon une ou deux modalités et, notamment, un immense nombre de pseudo adorateurs (je veux dire qu’ils adorent sans en voir revenir d’avantages, ou au moins ceux que cette pensée pense) placés dans une situation qui correspond exactement à l’opposé de ce que ce dieu vous fait miroiter du paradis que sa pratique sous-entend : cette immense quantité de gens, sans aucun rapport avec les prêtres quantitativement et qualitativement, au contraire d’avoir les facilités du vivre que ce dieu se targue de rendre heureuse, vivent dans la misère et eux-mêmes, tellement abrutis par la drogue du dieu, variété de la misère, se voient incapables de se prendre en main pour s’en ébrouer.

Les prêtres, décideurs irrémédiables et incontournables de l’organisation de la vie quotidienne, transforment tout en marchandise, substance qui n’a plus lieu d’être comme favorable à la vie en général, mais substance qui transforme la vie en argent, car, par un tour de passe-passe, basé essentiellement sur le pouvoir de cet argent auquel on consacre tout, même l’annihilation de sa pensée, inclus dans les choses de la vie comme une substance qui n’est détectable que par un calcul dont la subtilité correspond à cet état d'esprit injecté dans ces choses. Et on transforme TOUT en marchandise : l’objet des prêtres est cette transformation et la création, jusqu’au moindre détail de la vie, des choses en marchandise, non plus en une chose nécessaire à la vie et à son entendement, la joie qui est inhérente à la vie, mais à la tristesse de la vie mortifiée que l’on doit, malgré tout, acquérir selon les modalités du système de pensée de cette religion : le travail. "au moins un quart des surfaces américaines de maïs et plus de la moitié de celles de canne à sucre au Brésil sont consacrées à la production de bioéthanol".

On transforme même ce qui est la source du maintien de la vie : la nourriture. Mais cela n’était pas si important jusqu’au moment où, pour satisfaire une des représentations de ce dieu, l’automobile, on lui a sacrifié les céréales (en donnant un mot très joli à son résultat : bio- ou agro-carburant). Et aujourd’hui nous voyons des gens qui, auparavant plus ou moins débrouillards et qui se sustentaient des miettes que le dieu du travail leur octroyait, en sont arrivé à crier famine. Le dieu TRAVAIL leur avait fait miroiter que dans une obéissance quasi-aveugle, on pouvait accéder à du confort par l’objet ; aujourd’hui, ils en sont à crier famine. "L'un des facteurs expliquant cette envolée des prix est l'utilisation d'une part croissante et significative des terres arables pour produire des biocarburants. Pratiquement tout le supplément de récolte mondiale de maïs entre 2004 et 2007 a servi à fabriquer aux Etats-Unis cette alternative au pétrole".

Le travail a produit de tels dégâts sur la planète sur laquelle on pose nos pieds, sur laquelle on s’allonge pour dormir, qu’elle est devenue irrespirable, sale, laide et nos relations à nous, êtres humains, deviennent de plus en plus exécrables.

J’avais écrit une formule, il y a un temps, selon laquelle : « La pollution est l’exacte mesure du travail excédentaire ». C’était une demi-mesure. Il faut supprimer le travail, cesser d’inclure dans nos enfants la notion de LABEUR, d’en chier pour l’obtention de quelque chose, car une utilisation autre de intelligence, non plus consacrée au dieu, est l’antidote de ce travail auquel les 7 milliards de personnes peuplant cette malheureuse planète consacre son temps, son énergie, sa saveur, sa joie, ses rires. Comment ne pas admettre que cette puissance dont est doté l’être humain, consacrant son énergie vitale à l’élaboration d’une entité qui lui échappe, chez tous, individuellement, ne peut pas détruire l’environnement qui lui donne vie sur une telle échelle ? Zut ! C’est bien à autre chose que cette forme d’être, que l’être humain doit consacrer la puissance dont elle est pourvue : sinon, on voit le résultat, là, devant nos yeux, nez, bouches, peau, entre nous, en nous !

(la suite ici)

jeudi, 10 avril 2008

Pouvoir de rachat

Le gouvernement, d'après DirectMatin du 10/04 p. 12, a supprimé la subvention à la SNCF allouée pour les tarifs sociaux spéciaux (carte senior, famille nombreuse, etc.). C'est du pouvoir de rachat, ou de crachat ; rien à voir avec le pouvoir d'achat, bien sûr !

C'était pourtant pas bien lourd : 70 millions d'euros. Mais c'est un petit profit de trop encore ! Et c'est étrange, tout de même, c'est encore à des avantagés qu'on supprime du nécessaire. Ces pauvres riches, eux, que leur importe une réduction sur leur classe de voyage : c'est déjà compris dans le prix des secondes ! comme le prix du vol dans celui des magasins.

mardi, 08 avril 2008

Le virtuel relationnel

La crise laisse 945 milliards d'unités monaitaire sur la tapis… que divise 3 milliards de gens qui vivent avec 1 unité monaitaire par jour, cela fait environ une année de bouffe pour ces gens là. Virtuel l’argent ? Pour qui ?

vendredi, 04 avril 2008

Haie de casques et de bottes pour une allumette

La France n’est pas la Chine, que je sache, ni la « flamme olympique » le Tibet (encore qu’il faille sérieusement se méfier de toute « révolte » émanant des religieux : on a vu le résultat, par exemple, en pays islamiste ou aux USA, incapables de se sortir du Christianisme). À quoi correspond tout ce déploiement de force des forces de police autour d’une allumette ?

Ha ha ha ! Mais non ! Mais non ! Le sport olympique qui est ouvert à tous les meilleurs, les élites de nos corps humains poussés à bout par le travail acharné à vaincre on ne sait quoi sinon que lui-même en écrasant les autres par sa victoire — non, non, décharner tout esprit critique de son action sur le temps qui passe, n’est pas un maillon de la chaîne policière ! Non ! L’olympisme n’est pas protégé par la police pour la conservation de sa pureté ! Que nenni la politique !

Tout au long de son passage dans la ville de Paris, des compagnies de CRS, de bataillons de rollers, de police à pied, à cheval, en voiture, tout, tout est mis en œuvre pour « PROTÉGER » la « flamme » de l’olympisme, son cœur battant de battant suant ! Heil Olympiste ! Le dur travail du corps rend libre ! Et ce n’est certainement pas une affaire politique, n’est-il pas ?

Sans être d’accord avec l’action des staliniens néocapitalistes chinois sur le Tibet, ce pays était, il faut l’avouer, un pays moyenâgeux : royaume, servage et misère, religion omniprésente et inquisitionelle : sa « modernisation » était inévitable. La Chine s’en ait occupée ; cela aurait pu, à plus ou moins longue échéance, être un autre pays adjacent : son système social est voué à disparaître.

Mettre en exergue le Dalaïloulou Lama comme interlocuteur n’arrange pas les choses : c’est un imam, un pape, un bonze, un rabin, un religieux comme un autre. Et si on le met en exergue, c’est bien parce qu’il est religieux et qu’il est à même, selon les espoirs de ses apologistes, de faire que ce pays retourne à un stade religieux d’organisation sociale. Ce qui ne serait pas pire que le pouvoir des staliniens néocapitalistes chinois.

La « libération » du Tibet est corollaire à la libéralisation de son économie, bien évidemment.

En laissant, en France, la contestation relativement libre, il n’y aurait pas eu besoin de tout ce bardât de police pour « protéger » la « flamme » de l’olympisme. Aurait-elle été soufflée : quelles en auraient été les conséquences. L’arrêt de la planète ? Un déluge ? Un tremblement de terre ? Une atteinte à la morale : la morale n’aurait-elle pas à être atteinte, en France ? Faut-il que tout devienne religieux et tombe sous les lois fratricides que l’on a dernièrement créées pour protéger la religion ? ou le terrorisme ? Faudrait-il que la morale reste exempte de trace de cyprine et/ou de sperme ?

Et d’ailleurs, elle n’aurait pas été soufflée, car alors le scandale « discréditerait » les fauteurs de trouble : il en faut si peut, aujourd’hui pour qu’un scandale n’en soit plus un ! Ou alors ce serait le fait de malades : imaginez ! Éteindre la flamme olympique ! Le symbole de la liberté du sport ! Et seulement lui.

À propos, ça marche au gasoil ou au gaz, la flamme olympique ? La crainte irraisonnée de nos gouvernants, nos gestionnaires de la vie publique qui en font ce qu’ils veulent parce que le public n’existe plus sinon que sous la forme d’une opinion, flottante comme un duvet au vent d’une pluie drue, rassérène sa propre peur du déploiement d’une tension sociale qu’elle est en passe de ne plus beaucoup maîtriser. Et comme tout doit demeurer dans le spectaculaire…

Borne d’un « état d’esprit »

Il y a six jours (le 26 mars 2008) a été installée, à l’occasion de la Foire d’art contemporain, devant le Grand Palais, à Paris, une statue.

Cette statue représente une immense tortue (six tonnes et 7 mètres de long) en métal chevauchée par un petit (moins du dixième) homme en costume de citadin qui tient dans ses mains les rènes retransmettant, par le mors placé dans la bouche de cette tortue, ses ordres que l'on perçoit de toute sagesse. Il s’agit d’une tortue de mer.

Chaque époque est caractérisée par deux ou trois éléments :
- le mode de production qui se divise en principe de puissance sur la nature (technologie) et industrie ;
- la répartition des richesses qui se divise en principe de la puissance sociale et système économique.
- et la justification de cet « état d’esprit » par la religion et l'art.

L’art n’a jamais fait et expliqué, dans l‘époque où il se manifeste, que le champ intellectuel de cette époque à travers la compréhension qu’elle a d’elle-même ; que corroborer, comme gratuitement (tout artiste espère un retour sur investissement de cette montre de la gratuité), des possibilités socialisées de l’aliénation, ses désirs de voir réfléchie la société dans SES « œuvres ». L’art rend compte du temps qu’il fait dans une époque donnée et du temps qui y est perçu et comment.

L’artiste montre la comédie du monde que le monde se joue à lui-même à travers une interprétation de cette comédie que le monde lui retourne — si cette représentation lui agrée — à travers sa reconnaissance et les récompenses afférentes : l’argent.

Que représente cette statue : un humain mâle tenant par les rènes une tortue disproportionnée. Disproportionnée tant dans la forme que dans l’échelle entre cette tortue et le petit homme. La tortue représente sans conteste la « nature » et le geste du petit homme, habillé de propre en bourgeois, nous indique qu’il maîtrise en la dirigeant et en la dominant, cette « nature ». À ceci près qu’il s’agit d’un rêve, d’une représentation éveillée, d’une matérialisation factuelle d’une image « un désir de ».

La tortue est connue pour être un animal lent et très puissant, obstiné et craintif malgré cette puissance ; et qui va sa vie. Elle est dotée d’une carapace « protectrice » derrière et dans laquelle elle peut se retirer pour attendre des jours meilleurs. Mais son bec d’os que meuvent des muscles massenters puissants, est tout à fait capable de briser un mors ou tout au moins la force de sa détermination peut très bien en briser les rènes. Au vrai, si une telle situation se présentait, soit elle lui serait totalement indifférente, soit elle s’ébrouerait, soit elle irait — comme la plupart des animaux sauvages pris au piège, dont on a ôté la liberté d’aller et venir selon leur gré — se débattre et se blesser pour se défaire de cette inoportunité entravante dans ses mouvements libres.

D’autant que l’action du mors, spécificité du dressage chevalin, opère sur des partie sensibles de la bouche de l’animal (et non pas sur la langue) ; or, la bouche d’une tortue, en écaille, est insensible à ce genre de sollicitation : il s’agit donc bien d’un rêve où l’humain (représenté mâle) se voit dirigeant l’immense tortue-nature (puissante et docile) par la vertu d’une application de son intelligentce qu’est le mors.

Et que signifie donc ce rêve ? Que ce petit homme (ou celui qui l’a représenté ainsi, de même que ceux qui ont commandé cette « œuvre ») ne sait rien de la nature sinon qu’une représentation totalement fausse. Et premièrement une représentation totalement fausse de la liberté. Il a une représentation de la nature erronée par son désir de maîtrise de cette liberté, je veux dire son désir de réduire à l’esclavage la nature. Réduire à l’eclavage la nature puissante pour la mener là où bon lui semble, à ce petit homme.

À l’inverse, cela veut dire qu’il ne maîtrise pas encore sufisamment la puissante nature. Qu’il lui faut encore plus de « sagesse » pour la dominer. Car quoi de plus « néant » que de dominer une tortue pour se promener sur son dos en la menant là où bon vous semble ? Cela représente donc le sommum de cette maîtrise de la puissante nature sans les inconvénients qui résultent de cette maîtrise, puisque la nature reste encore docile.

On sait aussi que pour l’humain mâle représenté ainsi, il s’agit de la maîtrise cachée d’un objet sexuel. Or la tortue est du genre féminin dans notre langue et sa docilité, ou la placidité le précise d’autant plus. Le petit homme en est toujours et encore à la vieille domination acceptée de la femme, le ringard : elle n’a rien à dire sinon qu’à assumer sa résignation pour le plaisir de l’homme.

Ce statuaire a donc représenté correctement, pour l’afficher avec ostentation tant dans le volume que dans les proportions, la relation qu’entretient l’« homme » modeste dans sa petitesse — représentation hypocrite de sa puissance… destructrice —, avec la nature en général, du fait qu’il n’a pas compris la sienne excluse du monde dans lequel il vit. Elle représente l’« état d’esprit » qui lui fait produire une telle représentation de cette relation. Et cette représentation de cet « éat d’esprit » fait son poids puisqu’elle pèse 6 000 kg !. Ça ne va pas être facile à bouger, cette affaire.

mardi, 01 avril 2008

Au près de l'Histoire

Restreindre la notion d’« Historique », d’Histoire, à la seule existence de l’écriture est réducteur car l’écriture étant apparue avec l’organisation sociale assise sur le patriarcat, c’est se dispenser d’en remonter plus haut. Tout comme l’organisation patriarcale de la société, l’écriture est fille de l’agriculture. Et comme il y a eu un temps avant l’agriculture, il y a un temps autrement historique, autrement humain. Seule une civilisation agricole et patriarcale peut inventer, par exemple, la naissance du monde à partir d’un dieu, mâle ou supposément asexué, et cette description se retrouve chez les Mésopotamiens, les Égyptiens, les Grecs et les Hébreux. Ces civilisations étaient donc des civilisations patriarcales.

Il semblerait évident que, par manque d'écriture, on ne puisse pas connaître la teneur de la civilisation qui précéda l’agricole. Ce n’est pas juste. Il est possible de reconnaître les temps précédant l’agricole, avec un petit peu d’entraînement. Il s’agit seulement de se dispenser de penser selon le mode agricole et surtout patriarcal ; c’est-à-dire de bien comprendre ce qu’est le monde agricole-patriarcal.

La critique du monde patriarcal existe dès la naissance de ce dernier. Les femmes et les enfants, les soi-disant faibles d’esprit subissant cette pensée n’ont pas immédiatement (sinon jamais puisque cette critique se formule encore de la même façon !) approuvé ce mode d’organisation de la société. On va trouver donc, dans le lointain, ces formulations cachées par le patriarcat (tout comme il cache l’existence du monde ayant eu vie avant son avenue), c’est-à-dire selon des formulations patriarcales.

(((Un chemin plus rapide nous mènera au mode de penser d’aujourd’hui avec plus d’acuité. La psychanalyse a découvert, pour s’y être confronté dans sa démarche thérapeutique, très tôt dans sa carrière la « cuirasse caractérielle » : une structure vago-végétative irrépringible dans sa manifestation musculaire agissant au cours d’émotions insupportables pour l’organisme en question ; un système protecteur d’un pire perçu dans le plaisir. C’est ce que je nomme un « état d’esprit » : impossible de penser ou d’agir autrement que selon le mode de vie, son interprétation et ses désirs que votre propre système neurovégétatif vous permet.)))

Le propre de l’humain est la capacité à raconter l’histoire. Se souvenir d’une technique est commun à tous les mammifères. Ce qui nous distingue est cette capacité à raconter ces techniques, non pas à montrer ces techniques, mais à les raconter ; c’est-à-dire à en différer l’application soit dans le futur soit dans le passé. Ainsi, l’Histoire ne commence pas avec l’écriture, n’en déplaise à plusieurs, mais bien dès l’humanité.

Cette marque de l’humanité fonctionne dès la naissance de l’humanité : la capacité à raconter une histoire : l’Histoire débute là où on raconte. Elle n’est pas dans les os, les formes d’un crâne ou d’un bassin ou une démarche : elle se situe là et quand on commence à raconter… une histoire.

Dans ce sens, l’humanité qui se raconte le bonheur n’est pas quelque chose exempte de malheur provoqué.

Mais approfondissons cet aspect des choses : raconter une histoire c’est avoir recours à un intermédiaire entre ce qui est arrivé (que ce soit à soi ou à un autre) et une autre personne : on s'adresse à quelqu'un capable de reproduire l'histoire. Donc, corrélativement, l’histoire commence à la naissance de l’intermédiaire, de la personne tierce et cette tierce personne n’existe pas ailleurs dans le monde animal que chez nous, les êtres humains.

Et toutes les considérations qui tournent autour de notre définition ne tiennent qu’à ces deux-là, dont l’une découle de l’autre : raconter une histoire à quelqu’un. Quelle étrange qualité la nature ne nous a-t-elle pas donné là ! Et quelles conséquences ! La misère pour plus de la moitié d’entre-elle à qui on dispute l’existence même, par exemple : il suffit pour cela de lui raconter des bobards dès sa naissance sur la réalité de sa réalité.

Au turbin !

Au turbin tu te portes claudiquant de ferveur
Sans savoir ce quoi du résultat de tes fadeurs ;
Au matin, au soir, fabriquant tout de tes malheurs,
Indifférent à ces brisures ou au fou bonheur.

Tu batis tes générations qui se succèdent
Fantaisies imatures, corrompues et laides,
Reproduisant des mesures qui t’ôtent toute aide,
Désœuvrés d’œuvres, amères, rendant la vie raide.

Tu tords le temps, toi, pauvre ère, marchandise !
Disant te sauver par ta pose soumise
(Stratagème de rêveur dépourvu de guise) ;

S’asseyant, comme sur du roc, sur ta sotise,
Tu sillonnnes ta tombe l’échine soumise,
Le sourire sans joie sur ta vie indécise.

samedi, 29 mars 2008

Encore cette heure d'étai économique !

Quelle bêtise que ce décalage horaire : on a été porter, en été, quatorze heure à midi, expression de la « complication » de nos gouvernants (un autre remarquait qu'on vivait en été à l'heure de l'occupation nazie en France).

Ce punaise de décalage horaire a pour objectif de réduire le temps humain à celui de l'économique. Bah ! Cela fait trois dizaines d'années que ça dure et rien n'est venu, sinon que des désagréments. Le Sénat a fait une étude sur ses implications, qui a conclu à son inutilité, sinon même à sa nocivité pour nos enfants. Mais ces parents qui s'affolent pour des balivernes concernant leurs enfants, contre lesquelles on ne peut rien faire réellement, sont des plus obéissant pour ce décalage de l'heure biologique, physique, solaire, terrestre, qui concerne directement la vie en général et les lèvent, les yeux encore pleins de sommeil pour les soumettre eux aussi aux exigence du salariat, oups ! de l'heure d'été, un autre étai à l'Èconomique. L'étai princeps c'est la soumission à de telles dispositions de la vie.

Les gouvernements ont très bien compris l'affaire puisque tous ceux de l'Europe ont adopté cette disposition ! Ce n'est certainement pour le bien-être des gens, bien sûr ! Au contraire… La soumission n'est pas toujours évidente à faire adopter : l'ensommeillement, le décalage biologique et ses désagréments afférents sont une manière indirecte de l'imposer.

Et, le commerce, remarquant que les gens sortent « plus tard » dans la rue, puisqu'il fait jour encore à 8 h du soir, v'là t-y pas que ses magasins qui employaient leurs salariés jusqu'à 19 h, décident d'en profiter pour les faire travailler plus tard une ou deux heures de plus.

La démarche est toujours et encore la même : créer un désagrément et en marchander la solution. Ce qui fait que pour continuer sur le même trajet de pensée : « Pourquoi ne pas ouvrir plus tard pour en profiter ? » Les gens s'ennuient, n'est-il pas : distrayons les par l'« achat », leur distraction préférée, après l'immobilisme devant la télévision !

Alors, il y a des gens qui, tout guillerets, disent qu'ils ont une heure de jour de plus pour jouer au tennis, aller se promener dans les bois, etc. Cela laisse aussi à nos gouvernants le loisir de n'avoir pas à être confrontés au fait d'octroyer une heure EN MOINS à tous ces salariés ! Ha ! ces salariés ! Quel calcul !

Cette heure de décalage, laissant une heure de répis au jour humain, au lieu d'en revendiquer la naissance précosse, pourquoi ne l'avoir pas soustraite de la journée de TRAVAIL, tout simplement ? Pourquoi toujours cette morale de délire selon laquelle il faut se lever tôt pour gagner sa vie quand on donne à gagner à un autre, finalement, de vous l'imposer ?

Les circonstances de la mort de Joe Sacco

L'incendie qui a provoqué la mort de Joe Sacco semble pour le moins suspect. Quelques indications relatent les faits ici.

C'est la même chose ici : http://www.macabane.info/spip.php?article86 . C'est manifestement crapuleux. Faire mettre le feu à un endroit que l'on veut acquérir et, tout étant prêt pour cela, ensuite faire disparaître toute trace pour que rien n'apparaisse. Ici, il y a eu mort d'homme.

Les intérêts en jeu font toujours et encore fi de la vie des humains. Mettre le feu à un espace de vie d'individus qui revendiquent une forme d'expression dont la liberté ne convient pas à ces intérêts vous vaut encore, que ce soit directement ou par mégarde (en disant que ces individus sauront bien se débrouiller, n'est-il pas ?) la mort.

Vous, êtres de vie, n'avez pas droit à vivre. Eux, êtres de mort (nageant dans le calcul glacial du profit : la prime du travail mort sur le vivant) vous imposent la leur : à ceci près qu'elle est irrémédiable.

"Que m'importe d'avoir un seul ami, disait Héraclite, s'il est le meilleur" : la mort n'a le mort qu'amie. Quels c..s ces types !

La mort d'un ami importe aux amis ; le mort, lui, est mort et la douleur est pour eux, pas pour lui, hélas ! Et puis… qui va parler comme lui ?

jeudi, 27 mars 2008

Manquant d'ingrédient

Sans l'amour qui est le sel de la vie, l'existence devient fade et je perd le goût de vivre.

Cela me fatigue, cette perte du bon goût de l'existence. Cela me tarode. Mais ce monde est ainsi que je me retrouve avec plein de trous dans le cœur.

On dit que les cellules cardiaques qui meurent ne sont pas remplacées, mais que ce sont celles qui les entourent qui grossissent pour occuper leur place. Je me demande quelle en est l'ultime élasticité.

Quand cette absence devient une préoccupation, plus rien ne va pour trouver les facilités de la vie qutidienne qui devient pesante, pénible, lourde à supporter. Il y a comme un gourd cérébral dont on a peine à se secouer, une brume tenace, gluante comme un fog.

Et la solution n'est que dans le temps dont on ne connaît rien de l'exactitude !

Attendre, certes, mais quoi ? D'autres déchirements ? La fraîcheur et l'allant de la connaissance dont le présent est absent ?

Bien sûr que tout cela est de ma faute ou de mes erreurs, mais quelle est la mesure de cette souffrance quand l'ensemble des gens se satisfait de si peu pour bonheur ? Aïe yaïe yaïe !

mardi, 25 mars 2008

Mort de Joe Sacco

Joe Sacco, animateur de Halèm, est mort des suites de brûlures causées par un incendie ayant eu lieu dans un squat de Rennes, au cours du week-end.

Dommage, c'était un type bien, avec des désirs intéressants. Les êtres humains se doivent les uns les autres de représenter les uns aux autres la "cristallisation" des idées des autres pour les uns et les autres. Il cristallisait la liberté du vivre, au moins pour ce qui est de ce que l'on veut faire de soi dans la stricte limite des aléas de la vie. Et ce n'était pas triste !

Moi, je le suis, tout de même, triste.

lundi, 24 mars 2008

Avant que les bêtes ne mangent du foin, il y avait aussi une histoire

Le passage du mode de subsistance de cueillette-chasse à celui issu de l’agriculture demeure assez sombre. Mais il commence à être possible de poser quelques pierres à l’édifice de cette compréhension.

L’humain n’avait aucun besoin de l’agriculture : son intégration dans son environnement correspondait en gros à celui de tout animal : il y trouvait ce qu’il y pouvait et selon certains chercheurs, il était très loin d’être un misérable, un dépourvu en état perpétuel d’inanition. Ce passage de la cueillette-chasse à l’agriculture n’a pu donc s’opérer que selon un état d’esprit initiateur à l’affaire.

Cela s’est passé dans le Levantin. Depuis longtemps l’humain connaissait l’usage des céréales (orge et blé sauvages), c’est-à-dire le cycle de leur croissance, leur valeur alimentaire et culinaire. Le mode de récolte en était la grapille ou cueillette ; ce qui laissait à la plante le soin de se resemer d’une année à l’autre car ce mode de récolte laisse beaucoup de grains sur le sol et provoque même la chute sur le sol de ce grain.

Il faut savoir que la différence entre une céréale sauvage et une autre cultivée est que la sauvage est destinée à s’éparpiller arrivée à maturité. C’est-à-dire que le grain se sépare par le vent de l’épillet ; ou encore c’est l’épillet qui se scinde en autant de grains sous l'effet du vent pour une plus grande possibilité de semis. Tandis que la tranformation humaine, la marque de la domestication sur la céréale fait, que par un choix judicieux que l’on va discuter plus loin, au contraire, pour une raison de commodité de transport et de meilleur gain, le grain et sa glume doivent rester soudés à l’épillet.

Un autre facteur important pour la tentative de compréhension du passage de la cueillette-chasse à l’agricole est que le grain d’une céréale reste fertile alors même qu’on le cueille avant sa maturité achevée. Et de le cueillir bien avant sa maturité, si cela lui enlève une bonne part de son pouvoir nutritif tout en étant fortement goulaillant, tendre, goûteux, laisse la possibilité, encore une fois, de transport plus aisé pour la manger plus loin, pas seulement à l’endroit où on le cueille.

Troisièmement, de cueillir, avant sa maturité complète, un « champ » de céréales sauvages, empêche notablement que le grain se resème de lui-même. Ainsi on s’apperçoit de la relation entre une récolte totale, « par le vide » et le fait que l’année d’après la récolte est moindre, beaucoup moindre ou inexistante ; c’est-à-dire qu’il faut laisser du grain sur le sol pour en récolter ultérieurement.

Le passage d’un état d’esprit de cueillette-chasse à celui d’agricole est une franche transformation de la compréhension du monde ; transformation qui est, semble-t-il, irréversible (mais évolutive, sans doute, améliorable ou qui peut servir de tremplin pour une stade de compréhension — de transformation, donc — du monde différent… si on en a encore le temps). Il faut penser radicalement différement pour inventer l’agriculture. Cela n’est pas si vieux (environ 9000 ans). On devrait pouvoir le comprendre.

La relation entre le coït et la reproduction n’était pas encore établie : elle le sera beaucoup plus longtemps après établie, plus de 4000 ans plus tard. La reproduction se faisait au gré des « dieux », c’est-à-dire des ancêtres féminins, car à cette époque, les dieux étaient en majorité féminins puisqu’ils étaient les pourvoyeurs de tout, que c’était par le féminin que se passait toute reproduction effective. Ceci est très important. La masculinisation des dieux est, elle aussi, tardive. On en connaît la manifestation à travers l’écriture, principalement, mais on peut supposer qu’elle s’est manifestée tardivement. Le vent engrossait les mamifères sauvages tandis que les femmes étaient engrossées par les esprits des ancêtres. Ces ancêtres se servaient de divers moyens pour parvenir à cette reproduction et les éléments fluides de la nature leur servaient de support : vent, eau, feu.

Ainsi, la graine que l’on voyait bien germer n’était pas la graine qui germait mais un autre phénomène à nous perceptible transformant en germination cette graine, en processus (et non pas en état). On avait deviné et observé ce devenir, mais on le comprennait suivant lui-même : un devenir, et non pas comme un état. L’ensemble du monde était un processus et de cette manière la mort n’existait pas encore.

La mort s’est manifestée dans les rêves humains, dans le souvenir : comment puit-il être que l’être disparu se manifestât à l’esprit alors qu’il avait perdu toute palpabilité, étant même putrissant, malodorant, pourri, désagrégé ? Cela n’est possible que par l’admission du souvenir comme matérialité (alors qu’il n’est qu’un effet de l’esprit : le souvenir est une interprétation de l’esprit).

Le rêve était la relation entre le monde du vivant et celui du mort. Mais le mort n’avait pas la contenance de celui que nous connaissons aujourd’hui : le monde DU mort n’est pas la même chose que le monde du vivant mais il existe bien, quand bien même les choses disparaissent et que ce que nous appelons « histoire » persiste et signe de ses signes le temps du vivant. Le monde DU mort est vivant dans le monde du vivant d’alors, puisqu’il demeurait dans la persistance de l’histoire (n’en déplaise aux théoriciens de l’écrit). La pensée qui enregistre, compare, pèse, suppose, etc. pouvait fort bien être la manifestation d’un dieu, son moyen de manifestation doté d'une amplification auquel on était mêlé, marié, fondu.

L’invention du feu n’a pas facilité l’affaire, si je puis dire, parce que les fumées sont parfois des moyens que les dieux utilisent pour entrer en contact avec le monde du vivant. Le monde du mort n’est pas du tout mort : il n’est pas palpable, certes, de la pulpe des doigts mais bien perceptible de celle des antennes de l’esprit qui detient, lui, précisément cette faculté de l'impalpable. Bien sûr, nous le savons, tout cela est une « vue » de l’esprit et n’a rien de concret en dehors de cette « vue ». Mais pour nos ancêtres, les fumées produites par le feu ne sont pas innocentes. Il est du plus intéressant de faire soi-même du feu « sans allumettes » pour s’appercevoir de l’influence du souffle et de la fumée dans sa confection devenue depuis longtemps indispensable. Les hallucinations (que notre monde abhore outrageusement alors qu’il s’y adonne avec autant de stupeur que nos ancêtres dans la publicité ou dans la guerre, à ceci près que le besoin manifeste d’idoles ne se prostituait pas : point de vente pour elles) n’étaient pas des hallicinations : elles étaient des manifestations des dieux vivants DU monde du mort vivant.

Ainsi est venue la conception de « la mort dans la vie » et de « la vie dans la mort ». Méditons mes sœurs et mes frères : il y a ici à matière ! Et quelle matière : celle de l’humain. Il était manifeste que la vie se renouvelle dans la mort, PAR la mort. Pour nous cela ne nous semble pas évident : il faut que la mort arrive, mais non pas pour annoncer la vie puisqu'elle n'est que la finitude d'une vie, mais le cours de sa continuité. Dans ces temps immémoriaux, la mort renouvelait la vie ; et cette manière de penser est restée longtemps après l’invention de l’agriculture pour se retrouver, par exemple, dans la pensée des Grecs archaïques, pensée que l’on retrouve un peu plus tard dans le « pharmacos », précisément.

Cette pensée, pour digression, se manifeste aussi par la transformation à travers la mort du « Roi » de la Reine. Celui-ci, servant de moteur(!) sollicitateur à la nature dans le cours de son mouvement (et par conséquent par son côté éphémère), provoquait par sa mort sa renaissance et la sienne propre à travers un autre vivant qui prenait sa place pour une destinée semblable. Bien sûr, la sexualité participait activement de la chose par les mouvements enivrants des pelvis énergétiquement mouvementées dans une pulsation soudée et corrélative.

Il est fondamental, pour le mode de penser dialectique de fortement distinguer toutes ces étapes éparses dans sa recherche pour comprendre cette transformation précédatrice à l’état d’esprit propre à l’adoption du mode de vie agricole : dépendre, et l’accepter en vers et contre le TOUT, du « produit de son travail ».

Dans ce cadre, pour nous faciliter l’affaire, nous pouvons comparer ces DEUX TOUTs l’un à l’autre comme étant exclusif l’un à l’autre (il n’y aurait pas, sinon, ici, l’occasion d’écrire cet article).

mardi, 18 mars 2008

Sur la mort volontaire

Seuls ceux qui n'ont pas vécu ont peur de la mort. La plupart des bureaucrates n'ont jamais rien vécu de leur vie de fesses-plates. La mort est la fin d'une vie, d'un vécu, d'une histoire personnelle. Et cette mort fait partie de ce vécu. Que ce soit pour cause de douleur ou quoi d'autre, le vécu personnel doit pouvoir correspôndre à ce qu'on en attend, soi, et non pas un autre qui n'a rien vécu de sa vie de salarié.

Cette crainte idiote de l'irrémédiable, pourtant appliqué partout d'une manière stupide (on le voit à l'irrémédiable de l'action humaine sur l'environnement et des ses conséquences), la distinction de l'irrémédiable du réversible, du vivant correspond à la crainte de perdre, de se perdre. Et zut !

De fait on meurt davantage pour ceux qui restent que pour soi. La mort fait davantage souffrir ceux qui restent que celui qui meurt. Mais ceux qui restent doivent respecter la décision de la personne qui meurt. Généralement, au cours de ces p… de guerres, on fait peu cas de la vie des autres. Pourquoi en temps de paix faut-il être encore plus barbares ? Parce qu'on culpabilise de n'être pas plus humain ? Où se trouve cette humanité : chez les autres ou chez soi lors d'une telle décision ? Faire souffir est-il plus humain que de répondre à un désir adulte ?

vendredi, 07 mars 2008

Les larmes des espoirs

Tant que le bonheur, la riance humaine dans le monde, restera liée à l'Économique, il n'atteindra pas son objectif : la riance humaine dans le monde.

Et comme ces satanés politiques sont liés plus que grossièrement à l'Économique, on ne peut attendre de ces gugus la possibilité, la mise en condition de l'obtention de ce bonheur (si tant est qu'il puisse être atteint : mais… comme simple opposé au malheur, ce sera déjà pas mal !).

Les politiques sont les larmes des espoirs. C'est à nous de nous prendre en main pour résoudre ce problème du malheur (comme opposé au bonheur, puisqu'on en parle) car ils n'en connaissent rien, ni du malheur, ni du bonheur qu'ils ne s'imaginent pas ailleurs que dans leur sphère du possible restreint par le commerce, le travail et l'Économique.

Dans un système social patriarcal, le sauveur est toujours le père : c'est lui qui est sensé procurer la nourriture, le confort, l'attribution des emplois du temps et la hiérarchie de ces attributions. Le "bonheur du père" n'a rien à voir avec celui de la femme, des enfants et de l'environnement. La collaboration, la coparticipation, le respect de l'autre (qui peut-être aussi le respect de soi : mensonge, calomnie, perversité des moyens) sont des ignorance de la politique comme du commerce : tous deux ont la même source : l'insatisfaction sans reconnaissance du possible et des dispositions à prendre de manière à la rendre peu admissible.

Pour maintenir son pouvoir sur les autres, le patriarcat corrompt tout : et principalement le bonheur (seulement considéré comme opposé au malheur). L'amour, le plaisir de l'ouvrage, l'immense ouverture de la connaissance sont pourris par l'Économique que la politique certifie de son baratin comme l'emballage la marchandise.

La politique c'est la publicité de l'Économique, qu'on se le dise !

mercredi, 05 mars 2008

Logement librement élu : communiqué de presse

""La liberté de choisir son mode de vie, d’habitat et d’accès à la terre, tant pour y habiter que pour en retirer sa subsistance sont les revendications principales de Halém (association des Habitants de Logements Éphémères ou Mobiles) et des réseaux qui ont organisé les Journées de l’Habitat Choisi ce week-end place de la Bourse à Paris. Les militant(e)s sont venu(e)s des zones rurales des Pyrénées Orientales, d'Ariège, de Bretagne, d'Aveyron… pour porter leurs propositions et faire connaître les avantages de l'habitat choisi à la capitale.

Dans un contexte législatif laissant de moins en moins de place aux initiatives autonomisantes, face à des pouvoirs publics qui ne répondent au besoin de chacun d’un lieu à partir duquel construire sa vie que par des solutions à court terme, nous demandons la reconnaissance légale d'une diversité de logements alternatifs, dont l’installation réversible et respectueuse de l’environnement sur des terrains non-constructibles.

Il est tout à fait contradictoire que les mêmes pouvoirs qui s’avèrent incapables d’assurer un logement et un revenu fiable à tou(te)s, empêchent les personnes qui le souhaitent d’y apporter leurs propres solutions.

Suite à ces journées, nous demandons à rencontrer les pouvoirs publics aussi bien au niveau national que régional et local pour préparer cette évolution de la législation, en passant par une période d’expérimentation et la mise en place d’un moratoire des poursuites sur les installations existantes.

La manifestation s'est terminée sur la décision d'organiser des “Journées d'été de l'habitat choisi” dans le centre de la France pour renforcer le mouvement et élargir le débat public.

Pour plus d'information :

Halém, 06 18 94 75 16, halemfrance@halemfrance.org, www.halemfrance.org

Ma Cabane, 04 68 05 69 40, contact@macabane.info, www.macabane.info

Inconduite nomade, 06 30 94 85 71, nomadinconduite@free.fr, http://katipik.free.fr/


Pour participer à l'organisation de ces "Journées d'été",
inscrivez-vous sur le groupe de discussion suivant :
http://groups.google.com/group/habitatchoisi/about?hl=fr""

mardi, 04 mars 2008

Habitat choisi

Journées de l'habitat choisi

Samedi 1er et dimanche 2 mars, place Bourse Paris

" Quel que soit le type de logement, beaucoup subissent leur habitat. Aujourd'hui, des centaines de milliers de
personnes ont décidé de le choisir en sortant des sentiers battus. Vie proche de la nature, éco-construction,
financement léger, autonomie et mobilité sont des critères de plus en plus retenus pour faire son lieu de vie.
Alors que certains maires souhaiteraient accompagner cette réalité, la répression étatique s'organise en refusant de
prendre en compte ses dimensions écologique, sociale et économique.

Dans un contexte de crise de société où la pression à l’uniformisation n'a jamais été aussi forte nous prenons la
liberté de choisir notre mode de vie, d’habitat et de subsistance sans accepter d’être victimes de discriminations.
Nous tenons notre légitimité du fait que nous sommes co-héritiers de la Terre sur laquelle nous exerçons notre droit
d'usage.

Nous savons tous que l'arrivée de nouvelles populations ces dernières années a permis de maintenir des services
publics (école, Poste, etc.), de faire vivre les commerces de proximité et de développer de nouvelles niches
d'activités (constructions en matériaux naturels, productions alimentaires saines, services à la personne, etc.). De
même, avec la pratique du spectacle vivant, la vie culturelle s'est enrichie aussi bien dans les foyers ruraux que dans
les lieux alternatifs.

Ce mode de vie est viable, décent, salubre, étant entendu qu’est viable pour une personne ce qu’elle est non
seulement prête à accepter faute de mieux mais qu’elle retient en présence d’autres alternatives disponibles et
financièrement accessibles pour elle. "

COORDINATION DES RÉSEAUX :
organisation, associations, participants :
nomadinconduite@free.fr

presse, communication :
HALEM : halemfrance@halemfrance.org, http://www.halemfrance.org/
MA CABANE : contact@macabane.info, http://www.macabane.info/

jeudi, 28 février 2008

La hauteur de la petitesse

On voit la largeur de l’esprit, et la hauteur de ses préoccupations, aux personnes auxquelles il se penche, que notre Nicozy Sarko-là centralise, pour les rendre nôtres, ses principales revendications : une loi spéciale qui outrepasse les Règles de notre Constitution pour à peine et au mieux, une trentaine de personnes (et à qui, plus tard ? On connaît les « dérives » de ce genre de loi : aujourd’hui le moindre quidam est identifié policièrement par son ADN) affectivement malades jusqu’à ne plus pouvoir se maîtriser (le viol-meurtre certes est grandement inférieur à l’insulte), et un déplacement personnel à la frontière d’un pays lointain pour UNE personne « otage » d’un autre système policier. C’est proprement minable : 41 individus tiennent le haut du pavé alors qu’on lit ici et là que nous sommes (nous, les Français) 7 millions d’indigents, 2,5 millions de SMIGards, que les prisons sont occupées à 120%, et le reste. En fait, cela revient à ces étranges proportions : la richesse cumulée de 1% des personnes les plus riches de la planète correspond à celle cumulée des 55% des plus pauvres. Il affectionne les très petites parties de notre population, d’un amour profond, eux, les « martyres du bas peuple ».

lundi, 25 février 2008

La gueule de bois dans l'eau bénite

Les pieds dans le tapis, il plonge la tête dans le bénitier pour passer sa gueule de bois. Président à l'eau bénite qui nous montre là ses amours à l'eau bénite en bénissant des diacres déjà bénis à l'eau bénite. Qu'attendre d'un tel président : de l'eau bénite ? Un bénitier à l'entrée du palais présidentiel ? Un châle sur la tête des femmes pour couvrir la sensualité de leur chevelure ? La circoncision dans la Constitution ? Une police spéciale pour faire accepter ces conneries par la persuasion de la prison psychologique ou physique ?

Sur le simple fait républicain : en quoi est-on obligé de serré la pince d'un type qui ne vous plait pas ? Et doit-on pour cela se faire insulter par le prétentieux parce qu'on vous dit pourquoi, même si c'est fantaisiste… et d'autant plus que c'est fantaisiste ? Est-ce là un acte sensé pour un être sensé que de répondre par l'insulte à une fantaisie ? Seul l'insensé peut répondre par une telle réaction à un acte fantaisiste, un acte aussi insignifiant pour une personne de la politique ; ou montrer son incapacité à dissimuler son ridicule.

Au hasard de l'Internet, j'ai trouvé un drôle de film qui relate le genre de relations entre l'eau bénite et le pouvoir : entre sabres et goupillons, sur ZaleaTV. C'est un peu dense, mais intéressant.

dimanche, 24 février 2008

"Casse-toi, casse-toi alors pauvre con va..."

Que ce soit envers un quidam ou une loi sanctionnée par le Conseil constitutionnel, c’est précisément la manière de se comporter de ce Nic-zy Sarko-là. « Vous n’en voulez pas ? Je vous la mettrai quand même, avec ou sans vaseline, avec ou sans journaliste, avec ou sans légitimité, pour des raisons, outrepasseraient-elles le droit des gens, dont je suis seul à percevoir l’importance, car l’importance c’est moi ».

C’est de cette manière qu’il est arrivé à cette place qui, selon lui, en a fait quelqu’un de plus grand ; mais le si peu d’aménité qu’il y met, quel que soit le sujet sur lequel il doit prendre des décisions, nous montre qu’il ne s’agit, finalement, que d’une solution personnelle (comme résolution à un problème personnel) et qu’il n’est que capable de ramener cette position à sa propre hauteur.

La hauteur de son âme est à la mesure de ses compensations, de son « complexe » de savate qui le pousse à se rehausser. Les présidents que nous avons eus jusqu’à présent, s’ils voulaient chacun avoir l’ego satisfait de la plus haute place sociale, ils tentaient plus ou moins d’y correspondre, de répondre POLIMENT à ce qu’ils s’étaient engagés d’occuper. Notre présent Nic-zy Sarko-là ne s’en satisfait pas seulement, lui, pour la faire correspondre à sa hauteur : son but est bien de vous marcher dessus pour oublier quelque humiliation relative à sa bassesse.

Oui, effectivement, c’est un bon moyen, dans une telle disposition d’esprit, que d’atteindre la hauteur conférée par notre organisation sociale à la position qu’il a atteinte ; mais il apparaît à travers une telle manière de faire, la raison d’une telle démarche.

La situation d’un président de la République française est de maintenir la paix sociale, c’est-à-dire de faire en sorte que l’ensemble des gens, comme ensemble, aille au travail sereinement au moindre prix. En choisissant Nic-zy Sarko-la, les gens se sont identifiés à sa vergogne comme moyen de s’en sortir. Pour le moins, ils constatent que le résultat auquel amène une telle disposition d’esprit, lorsqu’il se reflète dans la réalité sociale dans une telle ampleur, relève de la simple disposition caractérielle, une compensation à une impuissance.

Sous prétexte d’y construire un monument de modernité, Pompidou avait supprimé de Paris les quartiers de l’Horloge et de Beaubourg où résidaient la Cour des Miracles, le règne de la vergogne. La Cour des miracles présentait la particularité de voir les estropiés de toutes sortes se redresser, leurs souffrances évanouies, une fois les frontières de ces quartiers traversées. Au contraire, Nic-zy Sarko-là a évité le recours à une disposition sanitaire aussi simplette : il l’a portée directement avec lui à l’Élysée. C’est qu’il y croit, le vergogneux, aux miracles ! Sa Cour aussi.

En tout cas, je ne sais si l'immunité présidentielle le protège de l'insulte publique (le site du Parisien et seulement lui — on parle aussi de YouTube ! — a été visité plus de 700 000 fois) ; dans ce cas, de porter plainte ferait du bien à ce petit malappris : pas de problème de témoins ! Pour une fois…