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jeudi, 22 mars 2007

Y'a pas l'boire pour oublier

Du fait qu’au très long cours de ma jeunesse, ma mère qui ne pouvait supporter que je puis exprimer quoi qui soit de mon âme par écrit, par peinture, par photographie ou par sculpture, a insupportablement et irrémédiablement détruit tout ce que j’ai pu créer alors, donne que rien pour moi n’est possédé de la pérennité du temps : tout y est éphémère, houps ! effet mère : détruit.

Je hais ce monde de putasserie continuelle que se vouent les uns les autres ces êtres qui ne sont qu’utilité, c’est-à-dire dérision et principalement pollution. Aucun sens du beau, de celui qui émeut à l'amour, dans ce sens autre ce qui est fait pour émouvoir cette bande de faux-culs qui ne pensent, ne rêvent, ne s’imbibent que de pouvoir sur les autres, faute d’en détenir sur eux-mêmes car ils sont incapables de se comparer autrement aux autres que par eux-mêmes au vu de leur néantitude.

Mais les autres êtres qui les vénèrent sont de la même eau ! Sinon ils ne trouveraient pas à être, bien sûr.

On parle ici d’une exposition de l’imaginaire : mais, pauvres bêtes, nous ne vivons que dans un monde imaginaire ! L’Économie, la virginité, les meurtrissures physiques, affectives et sociales : tout cela ne tient qu’à l’imagination que les gens ont de la vie, qu’ils s’imaginent être différente des simples autres bêtes.

La différence essentielle entre mes productions enfantines et celles de mes contemporains est que les miennes n’ont jamais eu la prétention de tuer, d’obliger au travail, de corrompre la féminité : tout au plus désirais-je alors que rendre le monde plaisant du seul fait que, moi, je vive. C’est bien à cause de cela, de ce vœu pieu qu’elles ont été ignomineusement détruites par la pérénisation de ce contexte social inscrit dans la chair de l’humain : la femme-mère.

On a tenter de me mener à la guerre et, j’en suis fier, on n’y a pas réussi : j’ai refusé, de même que j’ai toujours refusé de travailler pour l’énergie nucléaire alors même que j’étais placé dans la pire des nécessités : j’aurais préféré mourrir de faim que de participer à cette saloperie de pourriture de la vie courant vers la mort. Et je ne suis pas mort de faim, bien sûr : monde d’imagination ! Ni devenu flic, ou gardien de prison pour n’avoir rien trouvé d’autre à faire de ma vie.

Toute l’organisation sociale de notre vie commune n’est qu’issue de l’imagination : il y a deux ou trois autres manières de vivre ensembles, mais celle-là à la prévalence du jour. Néanmoins, qu’on le sache : ce n’est qu’imagination. Ce qui est pour nous, humains, la vraie vie, est pour les animaux qui n’ont pas le sens de l’histoire, un simple passage dont ils n’ont pas conscience ; à la différence que eux ne se posent pas de sempiternels bâtons dans les roues pour empêcher l’aure de vivre ce qu’il a envie de vivre de son imagination qui ne gêne personne du moment qu’il en est responsable et de laquelle il n’y a que lui-même pour en répondre.

J’ai vu ma sœur mourir de mésamour parental, j’ai vu une autre sœur se cloîtrer chez les nonnes d’un autre pays. Je suis fatigué de cette merde répugnante qui règne sur les jours de ce monde de merde volontaire : tous vont au travail travailler leur ignorance du monde, leur stupidité, leur soumission à leur imagination qu’ils savent malade mais qu’ils répugnent à soumettre à la critique de leur invivable et à sa prise de conscience. Des bœufs ; des bagnoleux fiers de l’être, fiers de leur refus de la priorité droite, du droit du piéton et du bicyclétiste (la moitié de tous les habitants de ce pays –enfants compris – possède un voiture).

Le monde va à sa perte du fait de ce travail de putain, faute de révolte contre l’usurier, le propriétaire de son appartement qui s’accapare à rien faire du tiers de ce que vous avez peine à acquérir, le flic qui vous casse la gueule car vous refusez d’obéir à la loi de l’argent. Ces gens qui rêvent et rêvent d’un politique sont de bagnards de la vie, des trimards du temps qui passe et qu’ils passent à le devoir passer au salariat, de toute nature : caissière, gratte-papier, percepteur des impôts, policier, avocat, prof, syndicaliste, président de chambre du commerce, proxénète ou fils de pute.

La nouvelle mode est d’écrire sans connaître autrement le sens des mots que celui de la soufrance personnelle, car on n’écrit plus que souffrant(e). On ne cherche plus à faire vivre, mais à faire revivre hors de ses soufrances un temps passé et révolu, comme excorcisme, loin de l’application de l’imaginaire, la praxis : la dialectique, le monde qui a pris en main le courage de se retourner sur soi-même, même en imagination, et qui en est sûr, qui ne se voit plus en image, comme sur l’écran d’une télévision ou de ciména, par exemple, ou qui refuse de voir ses déchets, mais dans sa réalité, même imaginaire ! avec sa merde, celle qu’il produit par son travail qui répond à celui de son refus de lui-même.

Pire que des alcooliques, en somme.

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