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mercredi, 11 avril 2007

Ardence du célibat

Ho ! Combien je regrette de n’être pas suffisamment intelligent pour faire que tu m’acceptes à tes genoux pour goûter la douce chaleur de tes cuisses ? Ho ! Combien je me sens débile de ne pouvoir pas accéder à ta peau dont l’infrarouge rayonne jusque sur ma joue et qui attire mes mains comme l’aimant le fer de ton sang qui palpite ? Ho ! Combien je suis bête de ne pouvoir pas éveiller ton interrogation pour la soutenir de mes vives sollicitations verbales, jonglant avec l’humour (le mien sera toujours entaché d’une certaine lourdeur de réalité), le jeu du mot qui volettera autour de ta tête afin de lui donner l’ivresse qui te fera sombrer dans mes bras accueillants. (Bien sûr, dans un tel cas, tu sais qu’il s’agit de génital, mais comme une femme de ce monde, pour laquelle un tel sujet est déplacé, tu ne voudras pas y penser sinon que comme une chose importune, une mouche indésirable que tu écarteras de la main... en attendant que l’envie t’en submerge.) Ho ! Combien je suis robuste dans l’idiotie pour, à un tel état des âmes ne point atteindre alors que je sens, que je sais, que je pressens, que je subodore et touche du doigt cette tendre ardeur qui règne sur les nôtres ! (Je vois, de mon œil intérieur le plus commun à moi-même, que la jonction de nos corps ensembles, poussés par l’acquiescement de nos esprits dans leur union, peut, après une attentive tension, ferme dans sa force nécessaire et consentie, toucher le sublime.) Ho ! Combien ce jeu de nos émois me rempliraient d’un délice qui ne demande qu’à se reconnaître dans la réalité de notre substance ! Combien suis-je borné dans mon entendement de sorte que cette libération apportée par le mélange de nos âmes-corps n’effleure pas subséquemment ton idée selon un possible positif, une pratique libre et malgré tout obstinée dans son identification à l’autre, qui est toi, pour moi ! Dieux ! Donne-moi, s’il te plait, la tangibilité de nos approches, car je t’aime, de ce profond qui se cache en moi et dans lequel je veux que tu te réalises !

lundi, 09 avril 2007

Pensée co-errante

Je lisais hier soir le point de vue sur l’intelligence, que j’ai trouvé chez Piaget (le langage et la pensée chez l’enfant p. 54-55), de Bleuler. Il s’agit de la pensée dirigée ou intelligence et de la pensée non-dirigée ou autistique. Je dirais plutôt, intelligence logique et affective.
La première voit le monde, et le décrit, dans la mesure de ses moyens, tel qu’il est ; l’autre le décrit comme elle voudrait qu’il soit, comme elle voudrait le voir, comme elle le ressent.

Je ne sais pas encore à quoi ce schéma peut correspondre chez les autres animaux que nous : la réalité et son image. Je suppose que, lorsque le singe entreprend de briser la coque d’une noix pour en manger l’amande, il a à la fois l’image de ce qu’il escompte avoir et le moyen de l’obtenir, même si cela prend du temps et de l’énergie. Il y a que l’intensité du désir donne aussi la ténacité dans la poursuite de l’entreprise.
Chez l’oiseau, on peut dire qu’il a l’image de là où il veut se rendre lorsqu’il s’envole et qu’il se donne les moyens d’y arriver, dans un premier temps tout au moins. De même, il se rend à un endroit parce qu’il a l’image de ses copains qui y sont et dont il a la nostalgie.
En agaçant une mante religieuse, on s’aperçoit vite qu’elle pige qu’on va l’ennuyer à nouveau lorsqu’on approche le brin d’herbe qui va l’importuner.

Bref, chez les autres animaux, je peux dire qu’ils possèdent aussi et l’intelligence logique (déduction d’un événement à l’autre, pensée qui cherche à « agir sur la réalité (...) susceptible de vérité et d’erreur (vérité empirique et logique) et communicable [chez l’humain] par la parole ». Chez les autres animaux dotés d’autres moyens de communication indicatifs d’état, ce sera par ces moyens là, précisément.
Tandis que « la pensée autistique est subconsciente, c’est à dire que les buts qu’elle poursuit ou les problèmes qu’elle se donne ne sont pas présent à la conscience. (...) [elle] se crée à elle-même une réalité d’imagination ou de rêve », elle reste endoderme, comme muette, sauf pour qui sait la lire... et pour la lire il s’agit tout simplement d’en apprendre le langage.

Il est, bien sûr, dit plus loin, que l’une ne va pas sans l’autre et que les deux se fécondent mutuellement. Chez l’enfant, cependant, la pensée « de rêve » (qui est toujours un écoulement biologique du temps) domine sur la pensée « de matière » (qui a toujours un temps de retard sur la réalité biologique). Bien.

Ce qui m’intéresse ici au plus haut point c’est la relation des deux modes de penser : l’influence de l’une sur l’autre et les modifications que chacune d’elle impose à l’autre dans la perception de cette globalité qu’est le monde, la vie, le soi, les autres et nos rapports, leur effectivité sur le monde. D’emblée, on peut dire que toutes nos relations seront faussées par la pensée de rêve qui ne correspondra jamais à la réalité, tout en en donnant la perception indispensablement nécessaire du flou qui permet de précisément s’adapter au mieux à cette réalité. Biologiquement, cette pensée est ancrée dans le Système Neuro-Végétatif (sympathique-parasympathique) : c’est le Système Nerveux Végétatif qui permet, sans qu’on s’y concentre davantage qu’il ne le faut, de simplement vivre. C’est le SNV qui vous alerte, vous informe, vous notifie les modifications biologiquement nécessaires sur tel et tel point de la perception que l’ensemble de l’être a du monde pour une adaptation optimale. Le rêve est à la fois un moyen d’y parvenir et un moyen d’information pour y parvenir. Le chien, quand il rêve, court après un prédaté pour réguler les fonctions biologiques qui en ont besoin. C’est le rôle du SNV.

Tandis que le Système Nerveux Central, issu et spécialisation du SNV, permet, lui, de formuler la compréhension que l’ensemble de ces deux perceptions a du monde. Mais c’est lui aussi qui rationalise, c’est-à-dire les rend acceptable, pour lui-même et les autres, les impossibilités qu’il éprouve de modifier le monde à sa pensée dans la mesure où cette pensée éprouve le besoin de modifier le monde pour s’y mieux ressentir. Chez l’humain, c’est le SNC qui, finalement, le pousse à bouger car la pensée qui y règne en quasi-permanence le pousse à se mouvoir, à construire, à modifier, à imaginer une réalité, à donner une réalité à une image intérieure.

L’enfant commence réellement à avoir une pensée logique, socialisée, vers l’âge de 7-8 ans. C’est-à-dire qu’il faut huit ans pour le SNV de permettre au SNC de prendre son autonomie, telle qu’on la connaît : qui permet de comprendre cette lettre, et moi de l’écrire, par exemple. Auparavant le SNV tend à trouver la meilleure adaptation de l’ensemble biologique de l’être par tâtonnement, si je puis dire. Cette adaptation tournera toujours autour du fait qu’on se ressente le mieux possible dans un contexte donné. Toujours. Ce toujours semble sans limite parfois, ce qui le fait souvent sombrer dans l’excessif. Suivant le mode de penser autistique, l’être va d’adapter aux conditions qu’il interprète de ce qu’il ressent du monde de sorte que sa propre existence trouve au mieux à s’y mouvoir, à y vivre... mais cela en image, c’est-à-dire autistiquement, selon une imagerie de sensations. C’est inévitable : il ne peut en être autrement, c’est ainsi que nous sommes conformés et que cela se passe.

Bien.

Quels sont les conflits d’adaptation inévitablement présents qui vont avoir lieu à l’intérieur de cette imaginerie, de cette imagerie des sensations... et qui dure 7 à 8 ans. Cette question, pour moi, présente le plus grand intérêt, car c’est le résultat de cette adaptation qui permettra et orientera à la pensée dite logique, intelligente, dans son expression, vu que l’une et l’autre font partie de la même entité biologique vivante, de la même personne, fût-elle schizophrène ; et que la pensée « intuitive » chapeautera la pensée « logique » tant dans les formulations que dans ce même qu’elle voudra formuler. Eu égard à la spécificité de la personne, une adaptation différente (qui correspondra au rapport de pouvoir, ou de collaboration, entre le SNV et le SNC) ne donnera pas une description similaire d’un même événement, car cette description correspondra d’abord à ce que permet d’énonciation à la pensée logique, la pensée autistique (choix des mots, socialité, but à atteindre, etc.).

Éric Berne, l’inventeur de l’analyse transactionnelle, a posé la base de sa théorie sur l’existence de trois personnes, intimement lies les unes aux autres, dans l’entité biologique de l’être. Il s’agit du « parent », de « l’adulte » et de « l’enfant ». C’est l’équilibre harmonieux de ces trois formes dans une qui donne à la personne le bien-être. Vienne à dominer, en dehors de son champ de compétence, l’une d’elle, et la personne perd son adaptation au monde, l’intimité de ses relations sociales, affectives (amoureuses, sexuelles) et rationnelles. Les relations humaines « intimes » sont des relations égalitaires, ou non-iniques, ou équitables entre les trois personnages mis en relations par les deux personnes. La relation intime est la relation saine. Les autres relations seront toujours des relations de pouvoir que l’on veut prendre sur l’autre ou d’une position de soumission à l’autre. L’enfant est rebelle ou soumis, le parent est autoritaire ou molasse, l’adulte anémié ou hyper-rationel, etc. etc. etc. c’est très intéressant. C’est une manière, parmi d’autres, de décrire le monde humain, de tenter de la comprendre, de la saisir. Ce qui en a été fait ensuite ne le regarde plus. La société, pour perdurer, utilisera souvent un détournement de telles théories à ses propres fins.

Mais je fais une relation entre les conflits inévitables, qui durent 7 à 8 ans, d’adaptation par l’image au monde de l’enfant et, finalement, d’éducation qu’il reçoit pour s’y adapter. La thérapie de Berne consiste à faire que les trois entités qu’il a découvertes chez l’être humain parviennent à se comprendre, s’admettre, à restituer à chacune d’elle son propre domaine d’intervention sur le monde. Il n’a pas compris que les conflits entre le parent et l’enfant, qui amenuisent terriblement l’adulte, sont, de fait, une intronisation sclérosée du conflit de l’enfant et de son contexte. J’insiste « sclérosée » c’est-à-dire musculairement intronisée, à la manière de la cuirasse de Wilhelm Reich, la cuirasse du caractère. Et cette cuirasse est précisément la domination du SNV sur le SNC, en ce sens où ce dernier ne perçoit pas, ne comprend pas, ne peut maîtriser les réactions que le SNV lui induit de faire dans la vie sociale, affective, intellectuelle (retransmettre aux autres êtres sociaux sa pensée du monde). Et c’est, aussi précisément, le caractère indomptable de ces réactions qui correspondent au caractère sclérosé ou aux conflits parent/enfant, caractère que l’on ne peut outrepasser.

Ainsi donc, la formulation de la pensée du monde dépend de la labilité du caractère, ou de l’absence de conflits entre le parent et l’enfant chez la personne bernienne, qui permet à l’adulte d’utiliser ses aspects parentaux et enfantins dans ses relations au monde de manière libre. Je veux dire : pour autant qu’une personne puit être très intelligente (pensée dirigée) la formulation (ce qui lui sera permit d’énoncer de sa compréhension du monde elle-même relative à la liberté de ses perceptions : SNV), ce qu’elle fera du monde dépendra d’abord de sa pensée non-dirigée, de ses rêves... qui seront toujours ses rêves de libération de sa cuirasse ! Ou du conflit intérieurement sclérosé de ses parents à lui-même, du monde et de ses exigences à l’encontre des besoins (j’ai pas dit : désir) du sujet.

Mais pour accomplir, aider à réaliser les besoins d’un sujet, encore faut-il les reconnaître ! Et comme cette reconnaissance est directement relative à la perception que l’on a du monde...

D’une certaine manière, la sclérose caractérielle se défend par ses propres outils, moyens, dispositions : l’image. La pléthore d’image, d’imagerie, d’imaginerie, en bref : de représentations (syndicales, politiques, cinématographiques, républicaines, picturales, bédéesques, publicitaires, monétaires, etc.) peut me montrer que ce monde se comprend de moins en moins sinon qu’en image et qu’il n’a tendance à résoudre ses problèmes qu’en image, d’une manière très éloignée de la réalité des buts que ces représentation se sont assignés de remplir. Il s’agit toujours d’éviter la solution, justement, et notamment en disant qu’il n’y en a pas une, mais plusieurs... sans que pas une ne soit mise en effectivité.

Et ce monde d’image, de pensée non-dirigée, non verbalisée ou, ce qui revient au même, verbalisée à côté, correspond à l’évitement de la résolution du problème fondamental : la relation affective, sexuelle et sociale dans le couple humain, et sa descendance, l’impact de cette distance dans cette (in-)compréhension sur le monde qu’il peuple et l’effectivité du malheur de vivre de nos enfants, particulièrement de nos adolescents qui prennent ces images pour argent comptant, qu’ils répercuteront, dans 15 ans, sur leur monde.

On préfère retourner au travail, aussi futil qu’il soit et aussi polluant, que de se casser la tête sur ce caillou de la cuirasse caractérielle, cette peur de la vie qui bouge.

On voit, par exemple, plein d'images, petites et grandes, sur la pollution et ses conséquences sur notre environnement vital, produite par l'animal industriel : il y a même un ex-candidat d'un énorme pays d'industrie qui a produit des images très modérées sur ce cas. Mais tout cela ne reste que des images, parce que l'être humain n'a pas encore compris que les images, les pensées non-dirigées, ne résolvent rien, même si elles font partie de la perception du monde. C'est sur des images (l'or, l'argent, le papier monnaie, les cartes à puce, etc.) que s'est corroboré le mieux ce système neuro-végétatif humain, sur lui-même. Mais rien, ou si peu et pour si peu de gens, n'a été résolu du problème de la faim, de l'amour, de la régénération délirante de l'espèce auto-nommée "humaine", de la croissance... sinon que des images.

Et, on le sais depuis Wilhelm Reich, pratiquement, ces images sont directements liées à la structure caractérielle de celui qui les formule. On ne pourra jamais faire admettre à un homme politique banal ou pas que ce qu'il propose comme solution pour résoudre le problème du bonheur (dont il n'en a rien à faire) ne correspond pas à ce qu'il fait imaginer qu'il dit ; de même que ces personnes qui gobent, car ils agissent ainsi en image, sans RIEN faire d'effectif et par eux-mêmes, ces imagineries de la pensée non-dirigée. On ne pourra rien lui faire comprendre car sa structure caractérielle ne lui permet pas de comprendre ce qu'il y a à comprendre ! Et il ne correspondra jamais à rien d'autre qu'à des gens qui ne veulent rien faire en dehors des images !

La seule variante que nous propose une élection sera la manière dont les gens rêvent d'un monde meilleur ; rien de plus. Rien.

dimanche, 01 avril 2007

Mesure de dépollution

La mesure exacte de la pollution, c'est le travail excédentaire.

Cessons de travailler excédentairement, déjà, et nous aurons un moyen de lutter contre la pollution que ce travail génère. Tous les autres discours seront de la baliverne de politique, du vent (j’ai pas osé dire de pêts) politicard.

Il faut résoudre ce problème du travail, car c’est lui qui génère, de toutes les façons, la pollution qui règne et règnera pour plusieurs siècles sur la planète. Bien sûr, cela implique aussi de critiquer aussi les raisons que l’on peut et que l’on a de travailler excédentairement. Mais la raison de ce travail excédentaire est la pollution.

C’est ce que je disais plus haut : le travail excédentaire est le nœud de la pollution : en attrappe-t-on un un bout que tout le reste vient avec... comme quoi, c’est pas la bonne idée.

samedi, 31 mars 2007

Effet miroir

Quand ceux qui n'ont plus rien à gangner, face à ceux qui n'ont plus rien à donner, n'ont aussi plus rien à perdre face à ceux qui n'ont plus rien à prendre : voici une chanson assez réaliste, finalement.

vendredi, 23 mars 2007

Parlons d’ivresse...

L’intelligence, pour autant qu’elle soit aussi « la ruse de la raison » (Hegel : La raison dans l’histoire) est aussi une immense preuve d’amour lorsqu’elle soumet les êtres à son âme.

Alors qu’on l’oblige à voir ici les disparités, elle décrit ici des diversités ; alors qu’elle voit les objets ou les prétextes à séparation elle énonce des moyens d'un collectif.

L’intelligence c’est la musique des êtres qui apprécient de vivre un temps qui leur est donné dans la concordance de ses produits, de ses affections, de sa socialité.

L’intelligence c’est la couleur de la vie alors qu’elle les intègre dans son cursus, ce temps qui passe dans sa manifestation particulière : c’est que l’absence de ce qui se veut totalitaire lui est nécessaire pour pouvoir agir sur elle-même dans cette juste disposition qui est de s’adonner à ce à quoi elle veut ressembler, qui est une forme d’amour. En dehors de cette forme, c’est de la perversité, elle le sait mais, dans ce cas, est impuissante à prendre règne sur elle-même.

Et il lui faut l’histoire pour ce règne, car sans l’expérience, les aléas de la vie (qu’elle ne transforme pas, comme dans l’érotique agricole, en sort, en destin ou en destinée) qui lui donne la forme sous laquelle elle trouve à exprimer le plaisir ce qu’elle éprouve de plaisir se manifester, ne trouverait pas forme.

L’intelligence voit une richesse de l’expression de la vie là où le borné d’amour voit une anomalie ; et d’ailleurs moi, qui ait été toujours attiré par les désinences du temps et des choses, la transformation autre du temps, me suis ouvert un monde que celui de la télévision est de loin incapable de décrire par l’intermédiaire de ses impulsions binaires que les endormis de l’intelligence boivent comme du petit lait qu’on réservait autrefois aux cochons, avec les patates naines.

La raison de la différence est pour l’intelligence la désinence manifestée et non pas, pour le borné affectif, la différence dans laquelle il pioche la simplicime raison de sa bêtise qui est de l’intelligence bâtée par son amour claudiquant et incompris, non-auto-reconnue comme entrave à une expression plus opportune.

La division des tâches, suprême advenir du monde, fait que chacun effectue la sienne comme indispensable au règne du monde, alors qu’elle n’en est qu’une parcelle particulière, uniquement indispensable dans la seule mesure de la pérennité du monde dans laquelle cette tâche s’effectue. Il manque à ce monde, composé d’une multitude de particules qui se sentent toutes autant que les autres aussi indispensables l’une des autres, la vision qu’elle prend dans l’ensemble de cette diversité où tout se ressemble tant dans la manière dont elle se déploie.

Chacun, du maçon qui édifie une maison ou qui édifie une centrale nucléaire ou carcérale, de l’ingénieur qui conçoit ces aéronefs qui polluent le triple d’une auto-mobile au kilomètre parcouru, à ce prostitué de politicien qui veut se retrouver dans les yeux du peuple qui n’y voit alors que son feu en rêve, chacun se rassure qu’il vaut quelque chose dans ce monde d’argent, de valeur alors qu’il est loin d’être lui-même, loin de l’intelligence que son amour peut manifester, disons... hors de la valeur. On en s’en sortira pas de cette manière. Bouhhh !

Il faut en finir avec l’amour pour l’amour, fils de l’intelligence du monde, pour entamer sa compréhension de sorte qu’il manifeste la sienne comme possible, tudieu ! Finissons-en avec le drame, la turpitude, le rampant !

L’intelligence, ce n’est pas LES moyens, c’est UN moyen de vivre de plaisant, d’autres diraient (mais ils sont peu et dont je fais partie) de vivre d’amour intelligement manifeste.

jeudi, 22 mars 2007

Y'a pas l'boire pour oublier

Du fait qu’au très long cours de ma jeunesse, ma mère qui ne pouvait supporter que je puis exprimer quoi qui soit de mon âme par écrit, par peinture, par photographie ou par sculpture, a insupportablement et irrémédiablement détruit tout ce que j’ai pu créer alors, donne que rien pour moi n’est possédé de la pérennité du temps : tout y est éphémère, houps ! effet mère : détruit.

Je hais ce monde de putasserie continuelle que se vouent les uns les autres ces êtres qui ne sont qu’utilité, c’est-à-dire dérision et principalement pollution. Aucun sens du beau, de celui qui émeut à l'amour, dans ce sens autre ce qui est fait pour émouvoir cette bande de faux-culs qui ne pensent, ne rêvent, ne s’imbibent que de pouvoir sur les autres, faute d’en détenir sur eux-mêmes car ils sont incapables de se comparer autrement aux autres que par eux-mêmes au vu de leur néantitude.

Mais les autres êtres qui les vénèrent sont de la même eau ! Sinon ils ne trouveraient pas à être, bien sûr.

On parle ici d’une exposition de l’imaginaire : mais, pauvres bêtes, nous ne vivons que dans un monde imaginaire ! L’Économie, la virginité, les meurtrissures physiques, affectives et sociales : tout cela ne tient qu’à l’imagination que les gens ont de la vie, qu’ils s’imaginent être différente des simples autres bêtes.

La différence essentielle entre mes productions enfantines et celles de mes contemporains est que les miennes n’ont jamais eu la prétention de tuer, d’obliger au travail, de corrompre la féminité : tout au plus désirais-je alors que rendre le monde plaisant du seul fait que, moi, je vive. C’est bien à cause de cela, de ce vœu pieu qu’elles ont été ignomineusement détruites par la pérénisation de ce contexte social inscrit dans la chair de l’humain : la femme-mère.

On a tenter de me mener à la guerre et, j’en suis fier, on n’y a pas réussi : j’ai refusé, de même que j’ai toujours refusé de travailler pour l’énergie nucléaire alors même que j’étais placé dans la pire des nécessités : j’aurais préféré mourrir de faim que de participer à cette saloperie de pourriture de la vie courant vers la mort. Et je ne suis pas mort de faim, bien sûr : monde d’imagination ! Ni devenu flic, ou gardien de prison pour n’avoir rien trouvé d’autre à faire de ma vie.

Toute l’organisation sociale de notre vie commune n’est qu’issue de l’imagination : il y a deux ou trois autres manières de vivre ensembles, mais celle-là à la prévalence du jour. Néanmoins, qu’on le sache : ce n’est qu’imagination. Ce qui est pour nous, humains, la vraie vie, est pour les animaux qui n’ont pas le sens de l’histoire, un simple passage dont ils n’ont pas conscience ; à la différence que eux ne se posent pas de sempiternels bâtons dans les roues pour empêcher l’aure de vivre ce qu’il a envie de vivre de son imagination qui ne gêne personne du moment qu’il en est responsable et de laquelle il n’y a que lui-même pour en répondre.

J’ai vu ma sœur mourir de mésamour parental, j’ai vu une autre sœur se cloîtrer chez les nonnes d’un autre pays. Je suis fatigué de cette merde répugnante qui règne sur les jours de ce monde de merde volontaire : tous vont au travail travailler leur ignorance du monde, leur stupidité, leur soumission à leur imagination qu’ils savent malade mais qu’ils répugnent à soumettre à la critique de leur invivable et à sa prise de conscience. Des bœufs ; des bagnoleux fiers de l’être, fiers de leur refus de la priorité droite, du droit du piéton et du bicyclétiste (la moitié de tous les habitants de ce pays –enfants compris – possède un voiture).

Le monde va à sa perte du fait de ce travail de putain, faute de révolte contre l’usurier, le propriétaire de son appartement qui s’accapare à rien faire du tiers de ce que vous avez peine à acquérir, le flic qui vous casse la gueule car vous refusez d’obéir à la loi de l’argent. Ces gens qui rêvent et rêvent d’un politique sont de bagnards de la vie, des trimards du temps qui passe et qu’ils passent à le devoir passer au salariat, de toute nature : caissière, gratte-papier, percepteur des impôts, policier, avocat, prof, syndicaliste, président de chambre du commerce, proxénète ou fils de pute.

La nouvelle mode est d’écrire sans connaître autrement le sens des mots que celui de la soufrance personnelle, car on n’écrit plus que souffrant(e). On ne cherche plus à faire vivre, mais à faire revivre hors de ses soufrances un temps passé et révolu, comme excorcisme, loin de l’application de l’imaginaire, la praxis : la dialectique, le monde qui a pris en main le courage de se retourner sur soi-même, même en imagination, et qui en est sûr, qui ne se voit plus en image, comme sur l’écran d’une télévision ou de ciména, par exemple, ou qui refuse de voir ses déchets, mais dans sa réalité, même imaginaire ! avec sa merde, celle qu’il produit par son travail qui répond à celui de son refus de lui-même.

Pire que des alcooliques, en somme.

vendredi, 16 mars 2007

Transgénération des sentiments

Père,

J’ai appris le mariage de mon neveu et de sa compagne, en août 2006, mariage auquel tu avais été convié et invitation à laquelle tu avais imposé comme condition à ta présence, que je n’y fus pas, moi, Kristaristeau.

Sébastien et Miriame ont choisi de plutôt t’inviter : nul n’est censé m’aimer et placés devant le problème de la différence, il leur a bien fallu choisir. Jusque là rien de trop grave.

Mais, non content de la condition que tu avais posée, tu ne t’es pas même rendu à ce mariage, posant par là non seulement ton absence mais aussi la mienne obligées, car les jeunes gens ne voulant plus se rétracter dans leur choix initial, et ayant accepté celui de mon insignifiance, se retrouvaient à n’avoir plus de la famille (un mariage est une histoire de famille, essentiellement) que ma sœur Dominique, ta fille et mère du futur mari, sur les êtres vivants qui peuplent encore ce monde, production issue du couple que vous avez amalgamé avec notre mère, dont nos à-marier voulaient se réjouir de la genèse familiale. Joli résultat ! Hormis un damné.

Je retrouve bien là ta manière de faire : promettre et te rétracter, comme tout fils de pute qui se respecte, inconséquent de sa parole, des émotions qu’elles soulèvent et qu’elle a posées dans l’attente d’une satisfaction que l’on croit sûre, car on te fait confiance, somme toute (ce qui est une forme de respect que tu ne comprends pas, pleutre et ignare à la fois) pour te parjurer en laissant ceux à qui tu t’es adressé dans la diatribe affective, la surprise de l’incohérence et la blessure de ta bêtise. Tu n’es qu’un pauvre con, papa et, en la manière comme en la matière, tu t’es assez mal arrangé pour en alléger le lot.

La connerie n’a jamais été un problème en soi (elle est commune en ce monde), ce qui pose problème, c’est son usage et en la servant ainsi ici à la mesure d’une louche de cantinier transgénérationnnel, non seulement tu te montres totalement dépourvu de pédagogie, mais tu exposes aussi la hauteur de ton affectivité qui sépare les gens au lieu de les réunir.

Située un aussi bas niveau, elle ne peut faire autrement que de trancher davantage dans les liens affectifs ; dépourvue de force empathique, elle ne peut accepter la plus petite élévation de plaisir ; moribonde, elle reproduit la mort et ses oripeaux.

De fait, il me faut le reconnaître, je ne me suis pas trompé sur ton compte, loin de là !

jeudi, 15 mars 2007

Back from the dark

Je viens de visionner un film (« où est la maison de mon ami » de Abbas Kiarostami, très bien concluant, par ailleurs) et les 20 premières minutes sont exactement l’ambiance dans laquelle j’ai grandi dans mon milieu familial, avec son injustice, son incompréhension, la stupidité de l’adulte, les mensonges, l’avilissement de mon enfance, le sentiment de dégradation qui vous contamine de cet adulte, sa méchanceté volontaire et imbécile et inutile, sa traîtrise et sa lâcheté incompréhensible ; et surtout sans les coups multiples que j’ai reçus, chaque jour que ce putain de dieu a fait pour nous. Ce film est poli par rapport à ce que j’ai vécu !

L’enfant y est une nécessité et une charge à la fois, un indispensable et un intrus.

Mes parents ne connaissaient rien de l’amitié, ou de celle qu’on s’imagine qu’elle puit être.

Désolant.

On me demandait de demander « pardon » et je ne comprenais pas qu’on ne m’accordât pas celui qui correspondait à celui que j’accordais alors quand, moi, je pardonnais.

Satanée société qui construit de tels êtres ! « Responsable mais pas coupable », dit-on.

mercredi, 14 mars 2007

Gaminerie

Dans tous ces films (tels qu’ils sont) on ne parle jamais d’excréments, je veux dire, bien sûr, de la contrainte du besoin de rejeter ses déchets.

Étrange. Car cela donne comme un effet bancal à l’ensemble d’une œuvre par le fait qu’il est difficile de la comprendre par ce seul manque, bien souvent, pratique.

Comme si cette contrainte, on ne peut plus naturelle, n’avait pas lieu d’être face à l’idée.

Un peu comme le problème de l’animal de « compagnie » et les crottoirs, heu... les chiures de chiens sur les trottoirs, ou les déchets nucléaires, par exemple : bien que réel, il n’y a pas lieu d’en faire mention, de l’évoquer, de l’exposer, d’en relater l’effectivité ; de la polution en général, en bref, générée par cet être qui ne veut à aucun moment, et surtout ceux où il relate sa vie et ses idées, des excréments pourtant absolument nécessaires à l’accomplissement normal de la vie.

Ça me rappelle cette sotte histoire de gamin où le trou du cul se mettant en grève fait mourrir le corps en l’empêchant de vivre, bien que chacun des autres organes qui le composent revendique fièrement le bon fonctionnement de son ensemble.

Punaise ! Qu’elle est idiote cette histoire de gamin !

C’est vrai que les gamins doivent encore se faire torcher le cul, à la différence des adultes.

dimanche, 11 mars 2007

Sort de la fatalité

Un con se croit toujours le dernier, et agit de même : comme s’il était, est, le dernier.

Il en viendra d’autres après moi, hélas !

Ô fatalité ! Que j’aurais aimé être celui-là qui fut le dernier ! Celui qui eut éteint sa race pour alléger la mienne du lourd fardeau qui l’afflige !

Pieu vœu d’un vieux pieu sans plus d’utilité sur cette pieuse terre du fait que je ne sois point encore mort et que je doute que celle-ci résolve un carat de la bêtise qui règne sur ce monde.

Et d’ailleurs, quelle prétention aurais-je d’assumer moi seul l’incommensurable qui y règne ? Jésus-Christ n’a rien résolu, pas plus que Marx ou ces pauvres lignes ! Quelle prétention ! qui ne sera pas la dernière ! Macbeth !

Qu'attendre d'un politique sinon que ce que l'on se doit soi ? C'est les gens qui font le monde à leur image, pas leur image, les politiques.

samedi, 03 mars 2007

Une face du monde sans liberté (pour ce qu'il en reste)

Mais la perversité est de présenter la perversité comme le centre du monde, car de toujours la première fut des plus nocives que le second sans pour autant qu’elle le fût du temps qu’elle jalouse.

Car, mes chers frères et mes chères sœurs, nous devons, en ce jour, comprendre l'attitude de la femme prise au piège : il faut au pervers n'avoir à jamais qu'il la perde. Le pervers doit être à jamais perdu : il doit à jamais perdre sa manifestation : il doit ne jamais plus avoir à se manifester. Le pervers est le délétère de ce monde. Pensons-y, mes chers frères et mes chères sœurs. Il se manifeste principalement dans la confusion volontaire de la haine et de l'amour dont la femme, disons-le directement, est une sorte d'enjeu dont elle ne voudrait pas avoir à être et dont elle est le jeu, parfois très lointain.

Car le pervers suprême est de présenter les sentiments de cette manière répugnante, comme la perversité l'est.

Échange de l'amour contre l'honneur, échange du tréfonds contre le social, de l'apparence contre le gain, du piteux contre le piètre.

Qui font les âmes vides et sans âme où trop souvent la femme perd la sienne pour celle de l'homme et où la seule solution est d’avoir à perdre la vie qui est la sienne pour gagner en revanche celle qu'elle ne voudrait pas perdre pour n'avoir pas à perdre l'amour qu'elle aime à donner !

Même dans sa configuration de pardon social, le pervers ne doit pas gagner la victoire des pensées sans consistance affirmée, SVP, reconnue et formalisée.

Soyons courageux ! Ne mourrons pas face à ce qui déprave l'âme qui fait ce que nous sommes en cette liberté que la perversité hait !

jeudi, 01 mars 2007

Reflet du reflet

Le fétichisme en est arrivé à un tel point de pénétration dans les esprits, qu'une personne qui n'apprécie pas l'esthétique des êtres rasés intimement et qui le dit, passe pour un obsédé du poil !

mercredi, 28 février 2007

L'essence du calcul et le jus

Dans "Métro" d'hier : 497 automobiles ou 1000 habitants en France et 467 pour 1000 en Europe.

Il y a 280 millions d'habitants en Europe, soit : 139 millions de voitures. Bon.

A 6 litres en moyenne de carburant, cela nous donne 835 millions de litres, soit 835000 m3, ou une hauteur de 167 mètres de haut sur la surface d'un stade de foot (100 x 50 m) en volume. Juteux, non ?

Et ce, pour 100 km parcourus, et on sait qu'une automobile parcourt en moyenne 15000 km/an : il faut donc multiplier cette hauteur par 15 ! soit : 2505 mètres.

Bon, je ne vais pas redemander "pourquoi ? : pour aller au boulot !", non. Mais ça rapporte bien quand même son nonos à qui sait bien manipuler les gens pour qu'ils se procurent, utilisent et usent une automobile, même avec arrière-pensées. Et pas seulement les constructeurs, bien sûr.

Il y a les routes, les infrastructures autour de l'automobile, les supermarchés et leur parkings, les hopitaux pour les accidentés, les films pour montré que la voiture ça a une vie d'(en)fer, et tout le reste, les bronchites et les asthme de nos bambins et des vieillards, patati patata.

Bien sûr, c'est utile, il ne s'agit pas d'être très bête, mais ça laisse dubitatif quelque part, tout de même.

dimanche, 25 février 2007

Télémusique

Chaque groupe de musique est un condensé d'une certaine partie des idées du temps dans lequel il évolue et qui lui a donné naissance.

Et le rôle de psychotropes y est pour énormément, dans l'expression de ces idées par ce groupe de personnes.
Ce groupe concentre les rêves, le « décuirassement », en image, d'une époque (sur la durée de quelques années, sans plus).

Et à la fois, il est la réalité de personnes qui se sont rencontrées à travers et par ce groupe et à la fois une tentative de résolution du problème de la rencontre en en proposant une solution en image à l'extérieur de lui-même ; extérieur qui se retrouve en lui, qui résonne en lui.

La musique techno, par exemple, est l'image de cet amour qui permet de retourner dans le sein maternel où on se contente d'entendre vaguement une mélodie (la télévision que votre mère regardait alors qu’elle était enceinte de vous) rythmé par le battement régulier (pour ne pas dire régularisé !) de son coeur : ta-Toum, ta-Toum, ta-Toum...

À la différence des autres groupes des époques précédentes, le « groupe » techno est représenté par une seule personnes contre entre trois et cinq dans les précédents. Elle donne seule plaisir à des milliers d’autres. Cette personne, qui forme à elle seule le groupe, correspond par identification à ce sentiment du désir de puissance de chacune des personnes qui écoutent cette musique, c’est-à-dire la réelle impuissance de ces écoutants sur le cours de leur existence ; avec le sentiment sécurisant que le nombre amoindrit d’autant cette affection.

Cependant l'image, ici, est réelle : la musique... la musique qui parle toujours du problème social en cours d'une manière génitale (qui a rapport à la satisaction des deux entités sexuelles dans leur rencontre), car le problème de la rencontre est toujours celui de l'amour dont on voudrait et ne voudrait pas à la fois qu'il fût lié au génital, qui vous manque tant.

Notre société en est toujours et encore à penser qu’elle résoud ses problèmes fondamentaux (faim, abri, amour, connaissance, le mouvement dynamique de ces éléments dans la transformation) quand elle utilise des images, qu’elle résoud réellement les problèmes en en trouvant « en image » une solution.

lundi, 12 février 2007

Ainsi naquit la pulsation (glose 1)

Vous voulez savoir ce qu’est une pulsation ? Par l’exemple ? Alors je vous propose ceci : Cessez de respirez, aussi longtemps que vous le pouvez et constatez ce qu’est une pulsation. On y arrive du premier coup, quelle que soit la durée de l’apnée.

Aucune mécanique au monde ne peut imiter une pulsation ; ce que vous venez de ressentir en vous retenant de respirer un moment : cette irrépringible élan de la vie à se mouvoir en dépit et en sus de tout, outrepassant les pires volontés qui ne se peuvent atteindre que par la mort, c’est-à-dire la fin de la pulsation, hé bé c’est la pulsation.

J’ai trouvé bon d’en rappeler l’existence et la consistance à ceux qui en avaient un peu oublié ou omis la perception.

Car la pulsation est le mouvement de la vie, la respiration cosmique matérialisée : c’est le mouvement de la vie dans le vivant, c’est son mode de fonctionnement et le vivant ne fonctionne que par ce mode, en dépit de toutes les explications chimiques, physiques, physiologiques, hormonales, mécaniques qui soient.

En fait, toutes les explications chimiques, physiques, physiologiques, hormonales, mécaniques qui sont, le sont pour oublier ou omettre la pulsation, ce qu’elle est, comment elle fonctionne et dans quoi elle fonctionne. Et elle fonctionne dans chacun de nous, plus ou moins à son ampleur, hélas.

Elle est la grandeur de tout, de celle nos idées comme de notre appétit de vivre, de l’usage que l’on fait de la vie et de la petitesse que l’on commande à la grandeur d’âme de nos enfants. C’est l’ampleur de la pulsation, sa vigueur, alliée à sa ténacité et à sa pugnacité, qui fait la grandeur ou la petitesse du monde ; sachons une fois pour toutes que l’Économie est l’économie de cette ampleur, sa restriction, son amoindrissement, son rapetissage, son rabotage, la mesure démesurée de sa petitesse… et de l’explication qu’elle donne à la vie.

samedi, 10 février 2007

Au commencement était...(6)

La joie des lumières et des éclairs apportait une chose inconnue jusqu’alors. Et il en est là comme de la lecture : une fois qu’on l’a acquise, c’est pour la vie.

Dans ces retours sur soi de sa masse impalpable, la respiration a éprouvé comme une lassitude, un halètement : ces lumières semblaient ne pas être sans conséquences. Le fait de rebrousser le soi sur le soi, de le brasser comme une pâte à gâteau, faisait ressentir comme un léger souffle, suivit bientôt par un regain qui en demande encore.

Ainsi est née la pulsation : émanescence du revirement sur soi de la respiration et point original de toute chose matérielle.

Ainsi naquit ce sur quoi le monde se batit.

vendredi, 09 février 2007

Au commencement...(5)

Au commencement n’était que la respiration. Elle ne savait rien d’elle et pourtant elle était tout, partout : il n’y avait qu’elle.

Sans qu’elle s’en rendît vraiment compte, elle opéra de temps à autre, des revirements sur soi-même. Bien sûr, moi qui vous parle, je ne vous parle qu’avec des mots d’humain et d’une humanité arrivée à un certain stade de son humanité (si j’employais ce qu’on appelle du petit-nègre il me serait encore plus difficile de capter et de capturer votre attention sur l’origine du monde, la respiration). Au cours de ces revirements aparurent des lumières bleuâtres et douces, parfois des éclairs, parfois comme des masses colorées de gris-bleu qui se mouvaient dans son être.

Mais elle ne s’en aperçoit point encore, ni du physique ni du psychique : la chose est là, elle est là.

jeudi, 08 février 2007

Au commencement était... (4)

Vint le moment où, de se brasser, de brasser son incorporel, ce qui fait qu’elle est sans être — ho ! ne me demandez pas ce moment où ! qui fut le commencement et l’achèvement à la fois de ce qui fut et de ce qui est alors que ce qui fut est ce qui est sans n’être plus encore ! Je ne saurais vous répondre — vint le temps où la respiration vint à s’amuser d’elle-même.

Et elle trouva attractif de respirer par bouffées tourbillonnantes pour se distraire ici et là, pour se tordre dans son ordre de respiration ; à respirer par poufée qui font le sens courbe et volumétrique, qui donne au souffle la variance du tourbillon.

Et dans ce frottement, ce retournement sur soi, elle découvrit des lumières, des éclairs, des masses lumineuses qui la suivaient, l’enrobaient, la circonvalationnaient, la traversaient, l’enchantaient.

La respiration respire et tout ce qui provient d’elle, ce qui en est l’émanation ne l’étonne pas : c’est, c’est bon d’être et c’est bien d’être.

mercredi, 07 février 2007

Au commencement était... (3)

Ho ! ce temps n’est pas d’hier, ou même d’avant-hier ! Il est lointain ce temps, il est plus lointain encore que le moment où il a commencé. L’incommensable de ce lointain est aussi importante que l’est le lointain du commencement : nul ne peut lui donner de mesure qui ait caractère humain.

Le commencement, le début n’ont jamais eu lieu car ils étaient avant d’avoir existé et s’ils furent un jour, un moment, c’est pour ne plus être ensuite.

Aussi, le commencement n’est pas pour la respiration : la respiration est et tandis qu’elle est dans la masse de l’implapable d’elle-même, rien ne peut être avant, pendant ou après elle. L’incommensurable est sa dimension, l’intemporelle son être sans devenir, et son être son devenir sans futur : tout est présent, passé et futur à la fois.

On ne peut saisir la respiration dans son universalité que dans son universalité. Aussi il faut imaginer sa grandeur et sa ténuité, son immission dans son propre univers et l’étendu qui est lui inconnu, la reconnaissance sans la connaissance, ce qui la compose et ce qui est son identité simultanément.

mardi, 06 février 2007

Au commencement était... (2)

La respiration a respiré longtemps, longtemps, longtemps.

On ne peut dire depuis combien de temps elle respire puisqu’elle est le début et la source de tout et que depuis elle, il n’y a toujours eu qu’elle, sans que soit un endroit où elle ne cessât un jour de respirer ; puisqu’elle respire encore aujourd’hui, au moment où je vous parle, et qu’elle respirera encore longtemps, longtemps, longtemps sans qu’on puisse dire pendant combien de temps encore durera le temps complet de sa respiration.

La complétude de la respiration n’a pas de fin : c’est dire qu’il n’est pas imaginable de lui entrevoir une fin, c’est dire que le temps de sa complétude qui s’effectue dans l’écoulement du temps qui passe ne pourra s’accomplir que dans l’arrêt du temps… et concevrait-on la fin du temps que l’on n’aurait pas atteint la fin de la respiration !

Et pourtant elle s’effectue à chaque instant, remplie son devoir à toute heure, dégage l’énergie nécessaire à son accomplissement à tout instant qui passe, en manifeste l’alternatif mouvement à tout moment, rejoint la forme de l’intérieur à celle de l’extérieur et vice versa, les mélange et les dissocie pour leur redonner leur originale forme exempte de l’altération qui les lasserait de se mélanger encore… alors qu’elles n’ont jamais existées que par elle.

Depuis très longtemps déjà la respiration respire et longtemps elle respirera encore.