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mardi, 18 décembre 2007

Le malheur du pharmakos et sa valeur

Il fut un temps où les anicroches, les déboires de la vie quotidienne étaient pris pour des aléas. Arriva ensuite le temps où ces aléas devinrent, plus précisément au moment de l’invention de l’élevage, des coups du sort ; et pour finir ces derniers se transformèrent, après l’invention de l’agriculture, de l'araire, au néolithique, en avanies. En fait, la transition des « coups du sort » en « avanies » en très rapide.

Dans le lot de ces coups du sort, pour l’agriculture il y a la sécheresse. Je peux donner un exemple sensiblement parallèle : imaginons un instant une panne d’électricité qui dure environ deux semaines, au mois de février, à l’échelle de l’Europe. Le gaz aura lui aussi des difficultés à être acheminé vers les lieux où il serait très utile pour chauffer et les aliments et la maison. Les plus chanceux, ou prévoyants, ou ceux qui sont plus enclins à joindre l’utile à l’agréable, avec leur cheminée auront accès à la chaleur devenue indispensable aux animaux que nous sommes, animaux dotés d’une jolie peau rose et douce mais complètement inadaptée à de telles agressions climatiques.

Les plus malins iront rapidement chercher du bois, en voiture, et les pompes pour amener les liquides carburants des tanks au réservoir étant en panne, il y aura des maîtres-syphon qui auront inventé des dispositifs adéquats. Bien. Mais arrive rapidement le moment où les pompes des raffineries, elles aussi en panne depuis le début, hé bé, il n’y a plus rien dans les tanks. L’armée sera assaillie, ce qui n’est pas un mal et détroussée sera la grande muette, de ses réserves stratégique de carburant.

On retrouverait, tout à coup, un regain d’intérêt pour l’énergie solaire qui a toujours été là, à disposition, mais pas suffisamment monnayable pour avoir une valeur, un espoir de gain de cambiste. Je ne sais pas si la jugeotte de l’être humain sera assez prompte pour percevoir que l’énergie concentrée contenue dans le gaz et les hydrocarbures devra être immédiatement utilisée à des fins de transformations de l’énergie vitale, solaire, dans l’élaboration de dispositifs permettant de concentrer directement cette énergie à des fins humaines primaires (chauffage essentiellement)… je n’en suis pas sûr, parce qu’il va se mettre à espérer que son cas va s’améliorer, lui qui s’est tant endurci à la tâche et aux déboires, aux coups du sort, qu’espérer est devenu pour lui comme la quatrième roue de son carrosse, le bougre, une sorte de seconde nature, comme l’usage de l’électricité, par exemple.

Alors la grande majorité de nos êtres humains, désespérant de voir leur espoir s’étirer comme un élastique de plus en plus tendu et imaginant que cet espoir va les lâcher (alors que l’espoir est une interprétation de la passivité de leur attitude face à un déboire et non pas l’attitude positive adoptée face à ce déboire) et se rompre. La peur va saisir leurs entrailles et ils vont se mettre à prier le dieu du sort, celui qui assène des coups, qui gouverne si mal leur existence. « Ô dieu du sort, désortilège-nous, nous qui ne savons pourquoi tu nous affubles de ce sort qui pèse sur nous ! Nous sommes innocents, ou nous avons pêchés sans que nous en sachions exactement la manière, le mode, l’intention. Pardonne-nous ! Nous, pauvres pêcheurs ! ». Etc. Mais cela ne sera pas suffisant.

Dans de telles dispositions, l’être humain est borné (autrement aussi, d’ailleurs, mais sa légèreté naturelle, commune à tous les animaux à sang chaud ou froid, lui donne une sensation d’allégresse qui le met plus vigoureux quand à son action sur le monde, plus gai) et il reproduit, borné, ce qu’il est… ne pouvant faire autrement, sinon il ne serait pas, de cette manière borné, bien sûr. Donc, l’organisation qui lui a induit l’usage délirant d’une forme d’énergie dont la rentabilité — de l’élément encore en gangue à l’utilisation terminale — est de l’ordre de 13 à 15%, alors qu’avec l’usage d’un chauffage héliothermique l’utilisation de la chaleur solaire est quasi-immédiate (c’est pour cette raison précise qu’elle est dépourvue d’espoir de gain, de valeur), l’organisation, donc, de cette société autour de l’usage d’une énergie implique une organisation connexe : hiérarchie, marchandise, salariat et le reste.Donc (ter), notre animal humain, placé face à son grave déboire, priant, obéira d’autant mieux, irresponsable qu’il est, à ses chefs qui, mis dans l’obligation de trouver une solution, c’est-à-dire réagissant à ce qu’on leur demande de la même manière qu’ils le font aujourd’hui-même, trouveront des boucs émissaires pour calmer l’angoisse devenant dangereuse avec les propensions sanguinaires qu’on lui connaît lorsqu’elle arrive à un tel paroxysme (les stades de foot peuvent donner un aperçu de l’affaire, en microscopique). Ils trouveront des pharmakos, en grec ancien, de ces individus que l’on lançait du haut d’une falaise pour calmer les ardeurs du dieu des tempêtes, ces personnes qu’on dépeçait pour que le liquide lymphatique donne à la pluie le désir de mouiller, à des pendaisons pour que l’éjaculation fertilise la terre sèche, comme l’eau de la pluie (les deux tombent, n’est-il pas ?) et d’autres rites semblables ou différents.

Avec l'invention de l'élevage qui consiste essentiellement à infantiliser l'animal de sorte qu'il perde son indépendance naturelle (qui est pour lui une sauvegarde), l'humain a comme pris sur lui une disposition semblable en se rendant dépendant des dieux, en s'infantilisant. Le travail de Freud, avec son complexe d'Œudipe, finalement, n'est qu'une critique de cette dépendance enfantine et naturelle reportée et maintenue à l'âge adulte : c'est que les parents ne font rien pour que la conclusion de leur « éducation » soit précisément cette indépendance adulte vis-à-vis de l'enfantillage, d'une manière enfantine de résoudre un problème par ce que l'enfant suppose toute puissance : son imagination.

Mais, bien sûr, l’invention du pharmakos trouvera un moyen d’être utilisée parce que les gens sont ce qu’ils sont et tels qu’ils le sont. Je veux dire qu’avant la grande panne d’électricité évoquée tout à l’heure, son usage présageait de son utilisation. On a pris l’habitude de se défaire des insectes comme on a compris ce qu’est un microbe, un champignon ou un virus : par l’insecticide qu’on appelle antibiotique ou antiviral ailleurs, par un fongicide qu’on nomme fongicide ici-même. L’être humain est borné par la compréhension qu’il a de lui-même (et je ne saurais dire si c’est inhérent à sa constitution ou si c’est plus simplement culturel — culture où il y a à faire, tout de même) qu’il imagine toujours à l’extérieur de lui-même : il pense que ce qui lui arrive provient toujours de l’extérieur de lui, qu’il n’est jamais responsable (et c’est vrai qu’à un tel stade d’irresponsabilité il est irresponsable) de ce qui lui arrive, que c’est la faute, lui qui pêche par extraversion, du monde dont il se détache, se sépare, se dissocie.

Aujourd’hui, l’industrie pharmaceutique est un des aspects de la science du pharmakos et de son usage. On croit tant, on désire tant forte l’efficacité du pharmakos — cette résolution imaginaire à un problème réel différé et qui répond au désir de se défaire d’une souffrance en la différant, en la reportant sur un élément extérieur — qu’on pense solvable l’ensemble des problèmes réels que se pose à lui-même l’être humain, par un ensemble divers de dispositions pharmaceutiques : calmants, antidépresseurs, pesticides, antibiotiques, antiviraux, fongicides, engrais NPK, insecticides, transformation du pétillement concentré de certaines roches en énergie électrique, combustion de la transformation végétale dans le temps au moyen de l’oxygène du moment, et le reste, une concoction chimique détenant l’espoir tenace de s’en sortir par un bidouillage moléculaire. Certes, l’usage de plantes pour soulager la douleur d’un problème est utile, c’est sans conteste, mais de là à en faire un mode de vie, il y a un grand pas de franchi, trop grand pas. Dans les trois sources les plus importantes de revenus, l’industrie de la pharmacie (drogues licites) et celle des drogues (illicites) sont les deux dernières : la première provient de l’industrie des armes.

C’est en cessant de se dissocier du monde que l’humain trouvera une solution à son être et son mal-être, à ces catastrophes qu’il crée, génère, entretient, dans lesquelles il patauge avec tant de délice lorsqu’il regarde un programme télé élaboré par d’autres êtres humains qui s’y pataugent autant mais mieux payé : c’est qu’il y a plus de valeur à faire le clown que d'être face à lui. Mais le clown, lui, ne résoud rien, sinon qu'en imagination ! pour de rire ; et moins encore celui qui en rit.

Et, justement, puisqu’on parle de « valeur » (quel hasard !) : ne serait-ce pas précisément ici que se situerait l’extraversion de son intériorité perdue ? Hach’ ! Une grande panne générale, en somme.

11:10 Publié dans Pharmacos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, pharmacos

mardi, 27 novembre 2007

Sens des proportions

J'ai entendu, à une conférence de Patrick Viverai, que la richesse cumulée des 225 (deux cents vingt cinq) personnes les plus riches de "notre" planète correspond à la richesse cumulée des 2 500 000 000 (deux milliard cinq cent millions) personnes les plus pauvres de la même planète (en fait je me demande si c'est la leur).

Et en plus on veux nous faire travailler plus pour vivre moins ?

Mais pourquoi ces pauvres acceptent-ils une telle déchéance de la vie ? la leur.

La richesse est une maladie des riches et des pauvres qui ne s'applique pas identiquement aux uns et aux autres et ne se manifeste pas par les mêmes symptômes chez les uns que chez les autres. Ici probèmes de cœurs, là problèmes de digestion.

Mais le tronc commun c'est l'appauvrissement de l'affectivité chez les uns comme chez les autres. Chez les uns, on n'y pense pas, en conséquence on ne perçoit rien et la scélorose affective ne fait rien percevoir ; chez les autres on est trop amoché affectivement pour penser à une autre plainte autre que ces douleurs d'estomac et de traîner la pattes derrière les uns.

Cette organisation sociale de l'affectivité est branque, totalement branque ; et ne trouvera JAMAIS sa solution car, justement, c'est la solution à cette folie qui en est la solution et cette maladie de l'affectivité ne peut elle-même se guérir. La SEULE solution est de ne l'acquérir point, de ne pas tomber malade, mais ces branques affectionnent particulièrement de faire que leurs enfants, la SEULE solution à ce problème de tordus, tombent eux aussi malades.

La perte du sens de la proportion est une manifestation de la perte de la vivacité affective, qui est elle-même la garante d'une autonomie sociale par l'adéquation de l'équité.

Travaillons moins pour vivre mieux et n'instillons pas cette vilaine maladie à nos enfants : le labeur, la soumission, la résignation, l'odeur du pourri (ou des gaz d'échappement, d'usine,etc.), la chéfitude et le reste. Laissons aux bœufs ce qui est aux bœufs, octroyons-nous la faculté d'être ce que nous sommes. Zut !

mardi, 20 novembre 2007

Réflexion lumineuse

C'est une expérience simple à faire :

Vous êtes dans une chambre noire, très grande. A un bout, vous disposez un long tube au fond duquel vous mettez une faible source de lumière. Dans cette chambre noire il y a une source de lumière au fond d'un long tube. En se mettant à l'autre extrémité de la chambre obscure, l'œil pointé vers la source de lumière, vous la voyez. Mais dès que vous vous placez perpendiculairement au trajet de la lumière, vous ne voyez plus rien : le long tube empêche de voir la source lumineuse. Vous ne voyez pas de lumière ; il n'y a pas de lumière pour vous. Pour voir la présence de la lumière, il faut interposer de la poussière ou un obstacle.

Lorsqu'on pointe un rayon laser sur un endroit, on ne voit pas le "rayon", la lumière le long du trajet : on ne voit que le point lumineux qui manifeste l'interception du trajet lumineux par une surface tangible.

Conclusion : la lumière n'est visible que lorsqu'on interpose un obstacle sur son trajet (œil, plaque photographique, etc.) sinon elle est invisible.

Autrement dit, nous vivons dans un monde où n'est visible que ce que l'on voit interceptant un rayon lumineux, tandis que l'espace entier est traversé de part en part d'un nombre sans fin de trajets lumineux, de lumière. Nous vivons dans un monde de lumière dont nous ne voyons que la réflexion. Nous baignons dans la lumière, comme nous baignons dans l'air.

Dans ce cas, l'ombre est l'espace de lumière qui n'a plus de point de réflexion, ou qui en a eu un. Ce qui revient à dire que, or les conditions particulières de la transparence et malgré le pouvoir reflectif d'une matière, un rayon lumineux (qui provient d'une source d'émission) ne peut aller au delà d'une matière située sur son trajet. On ne peut, tout autant, recomposer l'ombre du rayon lumineux.

Tandis que la lumière est invisible malgré sa présence, l'ombre est un endroit, un espace où la lumière est certes invisible mais précisément par abscence. L'ombre totale (par exemple la chambre obscure) est l'abscence de lumière.

Je peux, cependant, spéculer sur le fait de savoir si la lumière est gazeuse, minérale ou organique. La lumière ne se faisant pas d'ombre à elle-même, elle n'a pas d'existence minérale ou organique… à moins que l'on ait pas saisi quelque chose d'elle, comme on a pensé longtemps que l'air était sans existence pour cause d'impalbilité. L'eau fait obstacle à la lumière, ainsi que l'air. L'espace intersidéral fait très peu obstacle à la lumière : à travers des télescopes très puissant, on peut voir l'émission très très vieille de sources de lumières (les étoiles). Ce qui est amusant, car si on réfléchit, pour autant qu’on s’en donne les moyens, on voit toujours plus de lumière dans l’espace de la lumière : là où auparavant on ne voyait pas de lumière hé bien, en fait, il y en a. Et il n’y a que celle que je vois, non altérée par celle que je ne vois pas.

C’est le magique de l’affaire : tout est visible, dès lors qu’il y a une réflexion, sans que cette visibilité interfère avec elle-même ; c’est à dire que malgré l’incommensurabilité du nombre des rayons lumineux qui noient la réalité de l’espace, ce que je regarde est net, beau, sans altération due aux autres rayons lumineux. C’est que la lumière est invisible ! On ne la voit que par les objets (gazeux, minéraux, organiques) qui la manifeste !

lundi, 12 novembre 2007

Mutilations génitales féminines

Voici une lien pour une pétition sur le sujet des mutilations génitales féminines.
Il y a une vidéo, je n'ai pas voulu la voir.

Voir aussi : la Commission pour l'abolition des mutilations sexuelles-France http://www.cams-fgm.org/

N'oublions pas, cependant, mes chers frères, mes cheres sœurs, une autre mutilation génitale sur le mâle de notre pauvre espèce : la circoncision, dont voici qelques liens :

Contre la circoncision, entre autres :

La Ligue pour l'abolition de la circoncision : l.a.c.free.fr/liens.html
les Juifs contre la circoncision : www.jewsagainstcircumcision.org/
et aussi www.enfant.org

mardi, 30 octobre 2007

Généraliser ce qui n’est pas généralisable

Voici un petit article sur l’agriculture moderne, son action, ses motifs, sa détermination et la mort.

mercredi, 24 octobre 2007

Présent de l'avenir

Plus cela va et plus on se moque de nous, les gens. Poser des alertes ne sert pas à grand chose, puisque les "gens" en sont submergés et qu'il ne leur reste que l'indécision, le doute, l'incertitude, la précarité : restons humains en sommes =

Pour l'Europe, un mot est dit ici de ce qu'il advient, à mesure que passe le temps, de ce qui a été voté "démocratiquement" lors du référendum sur la Constitution européenne ; et, substanciellement, la "subjugation" ou la subordination des journaleux de tous poils à l'établissement de la disparition de la liberté et de la responsabilité qui lui est corollaire.

On est pas très bien barré les mecs, sinon que sur notre route !

lundi, 22 octobre 2007

Cyprine et mouillure sont les mamelles de la vie vivante

Si je devais établir une bibliographie de ce que j’ai lu pour assertir mes thèses, le nombre des livres que j’ai lus ou étudiés est suffisamment important pour correspondre à moins des bouteilles de vin que j’ai bues. Ce qui est assez normal du fait que de lire un livre prend généralement plus de temps que de boire une bouteille ; et que si relire un livre qui vous a plu est encore possible, il faut en ouvrir une autre pour tenter d’en retrouver le goût qui se modifie au fur et à mesure qu’on la termine.

On peut aussi dire que le nombre de bons livres que l’on peut lire au cours d’une vie n’est pas très éloigné de celui des bons amis ou des amantes chatoyantes que l’on rencontre. Ce n’est pas seulement ici une question de chance (ou plus sporadiquement une affaire d’opportunité) à laquelle on ne peut pas grand-chose sinon que d’en suivre le cours qui va comme celui d’un torrent : parfois impétueux et souvent à sec. C’est que les rencontres sont pour une grande part sujettes à des idées du moment qui courent votre tête en ce qu’elles sont en correspondance avec votre cœur dont les dispositions ne sont pas toujours celles qu’on désirerait. Les rencontres se résument à des concordances éphémères où les amours que l’on voudrait propres se frottent à celles qui vous bouleversent pour vous émouvoir : on choisit ce qui vous mène au pire de ce que vous pouvez être sans jamais l’oser seul, car le partage est une jouissance communiquée (et alors communicable à plaisir) du fait que dans ce monde toujours emprunt d’angoisse, elle répond encore à une limite de permissivité, un encadrement duquel l’espoir de vivre se permet épisodiquement d’envisager un autre mode de plaisir plus simple et plus envahissant.

Oui, l’idée m’est venue d’une bibliographie vraie, mais l’écrire me fatigue déjà à l‘idée de l’établir : on ne boit pas impunément ! Le lecteur doit ainsi admettre, par sa propre expérience hydrique, que des fatigues ne sont pas toujours fertiles… pour son prochain. Je ne trouve donc confronté à cette sorte de résumé qui dit petitement plus que la quantité de mot qu’il emploie, mais qui n’en détient pas moins le poids de ce qu’il tend à affirmer : toute la littérature de mon temps, à de rares exceptions près, et ce depuis environ huit mille cinq cents ans, ne décrit qu’une seule et similaire angoisse de l’amour : celle de ne s’atteindre jamais dotée parfois de la profonde constatation de ne le pouvoir jamais profondément atteindre.

Point n’est besoin d’être grand clerc pour le dire ou pour l’écrire : cette persistance de cet impossible à atteindre a fleuré bon dans toutes les religions, tous les dieux, toutes les femmes violées et tous les hommes émasculés en symbole ou en tranchant. Et je ne suis pas le premier à mettre le bout de mon doigt sur cette affaire connue. Cyprine et mouillure sont les mamelles de la vie vivante.

L’occasion est de dire alors, sans aucune référence épistémologique par le singulier défaut de se montrer pléthorique, que le but, la recherche, la poursuite du plein amour, de l’orgasme extrait d’une prospection sempiternelle, de l’orgasme pulsionnel, battant du cœur et de l’esprit unis sans contradiction rédhibitoire, qui va et qui vient sans objet troqueur, ne se rétablit que par la reconnaissance de son impossibilité et la recherche effective, pratique et pratiquée de sa réalité… qui inclut ses défauts.

Ce que j’ai lu même ne me permet que de parler en quelque sorte que par énigme : respect de l’autre, incertitude personnelle, relativité des actes et des êtres qui les commettent. Moi même, ne suis-je pas qu’un simple poivreau… heu… poivrot ? Je vais vous raconter une histoire vraie.

À Paris, du côté des Halles rénovées, un contorsionniste fait sa planche (il s’exhibe pour gagner des sous). Des gens pourvoient à sa sébile, épatés par les formes qu’il donne à son corps. Passe un groupe de « jeunes » qui s’accapare en passant de l’argent entassé par le public. Le contorsionniste est stupéfait (mais on voit bien à son regard que ce n’est pas sa première expérience de l’affaire) et moi je suis outré de l’acte. Je proteste et m’interpose sur le chemin des ravisseurs. Je me trouve rapidement entouré et acculé à un grillage : on me demande des comptes ! Je négocie ma vie en jeu et reçois, comme un fauchage, un coup de pied au plexus d’un quidam de cette bande de pseudo-révoltés (en fait : des provocateurs d’émotions brutales et brutaux). Je fais triste mine : on m’oublie.Mais qu’en est-il des gens qui ont pourvu à la sébile et qui ont vu leur argent s’orienter vers une destination à laquelle ils ne l’avaient pas attribué ? RIEN, pas un geste, pas une moufte, comme on dit dans ce monde du réel.Pas un soutien, ni au frustré de l’objet de son travail, ni à une personne qui s’est offusquée de cette frustration. Des ploucs, comme depuis huit mille ans, la tête baissée sur leur incapacité de réagir opportunément aux actes de leur propre vie.Il en est de même de ces autres ploucs, aussi actuels, devant une télévision : le regard perdu, inactifs, devant le miroir de l’impossibilité qu’ils attendent de se voir refléter.

L’angoisse, à tout dire, ne se situe nulle part ailleurs que dans cet endroit du cœur qui craint de rejoindre son âme : l’orgasme. Si je suis qui je suis, c’est que je n’ai jamais, ô combien jamais, considéré comme une aventure le fait d’acheter quelque chose à prix d’argent et de toujours payer de ma personne pour obtenir ce que je désire.

En somme, un de mes résumés bibliographiques possible est de refuser le salariat comme alternative à l’angoisse, à celle qui, précisément, vous empêche de s’atteindre soi-même, à travers l’autre, la perte de l’angoisse. Le salariat est l’exacte mesure de la séparation des êtres comme proposition achevée à l’établissement de leur séparation.

jeudi, 20 septembre 2007

Taxidermie des émotions

Le mystère le plus interrogeant est celui de la vie sous la forme d’être animés et inanimés. Chacun naît, vit et meurt... selon un processus. Reste une énigme de taille : qu’y a-t-il entre la mort et la vie en tant que sens, mouvement continu de la vie. S’il est connu, dans l’orientation du temps, l’aspect que prend la vie dans sa manifestation particulière qui va de la naissance (ou peut avant : la conception) à la mort (et à la décomposition du corps qui a vécu), rien n’est vraiment su de ce qui se passe entre la mort et... ce que l’on imagine qui est, car il n’y a rien après la mort particulière, bien sûr.

Ainsi, l’être humain, doté de son imagination qu’il s’imagine être à même de résoudre les problèmes qu’elle pose, c’est-à-dire qu’il se pose à lui-même, a-t-il véritablement inventé pour combler cet espace de vide, d’inconnu, d’angoisse qu’il a perçue, au moyen de sa pensée, dans la mort, des systèmes imaginaires. Il faut admettre que le problème a été évoqué par cette angoisse qui a obligatoirement un répondant, une correspondance dans le vécu même de cet être imaginatif. Je veux dire que le questionnement de reconnaître véritablement ce qu’est la mort et ses amadouements, les caresses qu’on lui prodigue en imagination (même s’il s’agit de rites, ceux-ci ne sont que les gestes de ces caresses) proviennent d’une angoisse qui est, elle, bien vivante et que l’on a bien du mal à maîtriser.

Mais pour l’heure, je vais revenir sur les procédés que cette imagination a créés, sans résoudre à proprement dit l’angoisse qui l’a générée, pour s’adoucir ce néant qu’est la mort.

Généralement, chacun de ces procédés sont des copies de dispositions adoptées alors qu’on est vivant. On renaît à la vie-dans-la-mort lorsqu’on est mort. On ne peut admettre que l’on disparaisse totalement ou partiellement à moins de compensations, alors que l’on meurt, et cela pour plusieurs raisons. La première est la mémoire que l’on a des morts auxquels on a soi-même assisté. Les parents, amis, etc. restent dans la mémoire, réapparaissent dans les rêves, ses manifestent dans les ombres. Mais cela n’est que pure imagination ! Le mort est mort et ne peut réapparaître, se manifester, trouver une réalité à son image. Et dans un monde qui prend l’imagination pour une réalité, le rêve pour de la pierre ou de la nourriture, on ne peut penser autrement que selon la réalité que l’on concède aux images.

C’est bien là le hic. La prise de conscience de la lignée à travers la naissance de grands-mères à mères à filles à petites-filles, la notion d’ancestralité, de naissance de la tribu proprement dite et de son originalité ne peut admettre, puisqu’on existe soi, la mort, la disparition de ce qui fait votre substance même, l’élément vivant de la chaîne des corporalités qui vous a donné naissance et à qui vous donnerez naissance.

Le souvenir, la mémoire des faits, la prise de conscience de l’antériorité (expérience commune à l’ensemble du monde vivant, de l’amibe à l’humain), sensation du temps qui passe dans et à travers sa propre existence en tant qu’élément intégré à un ensemble qui vous dépasse mais dont à conscience de la grandeur, de l’incommensurable, de l’innombrable, pose le problème de la reviviscence. Et l’être humain trouve dans le monde qui l’entoure, des éléments qui lui permettent, avec un peu d’imagination, de corroborer ses sensations : la mue des serpents et de certains arbres, le retour du jour et de la nuit, celui des saisons, la naissance proprement dite, et la mort à laquelle on ne croit pas, le retour annuel d’une crue, le printemps, l’été et l’hivers, et le reste.

Passons en revue le passage de la mort à la vie-dans-la-mort. A toujours lieu une nouvelle naissance qui est assez semblable à celle de la vie. À ceci près que le mort passe par une sorte d’initiation à cette re-vie. N’oublions pas que cela est purement imaginaire ! La mort est une étape de la vie dans un ensemble qui va parfois (mais non obligatoirement) d’une réincarnation d’ancêtre, (et obligatoirement) une naissance vraie, une vie vraie, une mort vraie, un chemin vers la revie et la seconde naissance de vie-dans-la-mort qui est, finalement, la naissance de la « vraie » (en imagination) vie, un moyen de ne mourir jamais.

Pour naturaliser tout cela, l’humain (le seul animal sur cette planète qui cherche à retrouver à dehors de soi la réalité de sa pensée) imaginera des précédés, donnera à voir l’image de ces procédés dans des rites mortuaires qui baveront jusque dans son existence même, lui donnant l’orientation adéquate afin de réaliser la vérité de cette imagination... imaginaire. Une sorte de taxidermie des émotions, en somme.

Les dieux sont des concrétions d’émotions, des concentrations d’émotions, des concrétisations d’émotions. Et ces émotions, quel que soit le peuple auquel on se réfère, relèvent toujours de la mort et de l’angoisse qu’elle manifeste, c’est-à-dire l’angoisse qui se stabilise dans les dieux, dans la vie d’angoisse de la vie. Le problème premier de l’être humain réside dans la perception de son angoisse en tant qu’élément séparé de la vie, en tant qu’élément distinct de la vie comme intégrité, entendue comme un tout. Ce qui revient à dire que l’angoisse que soulève la mort, et qui trouve une stabilisation plus ou moins sûre dans les diverses modalités qui entourent la mort, a pour genèse l’angoisse vivante et présente, actuelle, que traverse l’individu vivant, angoisse qui est devenue pour lui incoercible dans une, quelle qu’elle soit, solution tangible, qui la dissolve en réalité et non plus en imagination.

dimanche, 09 septembre 2007

L'attention tierce

L'invention de Freud Sigmund, la psychanalyse, fut cette fois encore le triomphe de l'intelligence sur la chair*, la résolution des problèmes affectifs humains à l'aide uniquement de l'intelligence.(* L'apôtre Paul disait "le triomphe de l'esprit sur la chair".)

Lorsqu'ils travaillaient ensemble avec Breuer, diverses utilisations de contacts physiques pour résoudre la somatisation du psychisme, la racine somatique de la compréhension du monde, de l'intégration du sujet dans le monde dans lequel il vit et de son influence sur cette compréhension, passaient par le toucher, le massage, la suggestion, l’hypnose, etc. Il y a que ce contact est justement un contact physique et dans une époque qui abhorre le contact physique, cela est véritablement un scandale que de guérir la maladie affective à l'aide de ce qui la provoque, de guérir l'affectivité sans contact par le contact.

C'est ainsi que Freud, après un ou deux scandales issus de cette première méthode, s'est orienté vers une tentative de résolution du problème des contacts affectifs, (dans lesquels on peut inclure la grossesse, l'allaitement, la gentillesse, la douceur, etc.) par l’usage unique de l’intelligence et a bâti sa théorie sur l’absence de contact physique comme allant de soi, comme possible ; alors que la « guérison » passe et mène à l’admission par le sujet de l’indispensable de ce contact et sa résolution pratique : trouver, par exemple, un(e) amoureu(se)x avec l(a)elquel(le) on sombre dans l’amour par profond contact.

Le scandale de Wilhelm Reich et de ses successeurs (dont la plupart ont récupéré son point de vue en en soustrayant l’aspect génital, l’implication de la sexualité dans le contact) est d’avoir remis devant le nez du sujet le centre de son aliénation, son obstination, sa disposition musculaire involontaire, à éviter le profond contact avec soi, avec le monde, le cosmos, ses congénères ; et ses implications pratiques sur la société humaine et le monde.

Et nous en somme toujours et encore au même stade, peut-être avec une évolution, peut-être : on tente toujours de résoudre les problèmes de l’affectivité sociale, personnelle, familliaux par la seule intelligence, par le psychisme dépourvu de soma, séparé de son soma.

Le phénomène grandement important chez l’animal humain de la transmission des idées par des images (en tant que telles et principalement verbales) n’y est pas pour peu : comme au néolithique, nous en sommes toujours à résoudre nos problèmes en image, en pensée et à affirmer qu’ainsi ils sont résolus. Parce que nous pensons solvables les problèmes de contact, en y apposant l’image d’une solution, nous pensons qu’ils sont résolus.

Ces problèmes sont toujours et encore relatifs à notre position dans le monde, c’est-à-dire relatifs à la disposition que nous adoptons vis-à-vis de nous-mêmes. De nos jours, le résultat, pour aussi confortable qu’il soit avec les frigos, les voitures, les micro-ondes, la douche et le reste, n’a pas trouvé de solution satisfaisante car cette misère, que l’intelligence tente encore et toujours de résoudre sans la chair, est toujours prégnante, générale, totalitaire.

C’est que l’absence de contact est aussi l’absence de sa constatation. Déjà. Et ensuite, ce manque de contact n’est le plus souvent solvable que par l’amour, l’attention tierce, l’autre. Encore faut-il l’admettre !

vendredi, 07 septembre 2007

Un boycot policier sur le sens des mots

Les syndicats de police appelle au boycot d'un vocabulaire mit en exemple dans un dictionnaire.

L'appel au boycot, en France, est strictement interdit par la loi : que fait la police ? le procureur de la République ? le ministre de la Justice, de l'Intérieur ?

Quelle est l'éthique de ces syndicats de police, de ces policiers ?

Que veulent-ils conserver de la LIBERTÉ de ce qui ne LEUR convient pas ?

Quel est le sens de ce mot "liberté" pour de tels syndicats, dans NOTRE République ? Peut-être est-ce la leur, après tout ?

Bouuuu !

mardi, 04 septembre 2007

Sarko à la Berlu

Pour Eva Joly, qu'a pas les yeux dans la poche malgré qu'elle nous regarde de loin, Sarko fait de la politique à la Berlu... je me demande bien pour berner qui quand il agite ses petits drapeaux de couleurs ? Peut -être que la prochaine fois elle enlèvera un bas, qui sait ? pour faire plus impression.

vendredi, 24 août 2007

Le sens de l'histoire suit celui des maux

Ce matin chez la crémière, une vielle dame parle du temps présent et dit :
- Finalement, je préfère lorsqu’il y avait la guerre...
La crémière, guère plus jeune : - Ha ! tient : moi aussi !
Moi, un peu plus jeune : - Ha oui ? Et pourquoi donc ?
La dame : - Mais on parlait dans la rue, on s’asseyait pour bavarder ensemble, n’importe où ! Il y avait une entraide, une solidarité !
Moi : - Et il y avait des bals chaque semaine, et parfois même deux fois la semaine, j’en ai vécu la fin.
La dame : - Hé oui, c’est la télévision : les gens croyent vivre en regardant la télévision... ou l’Internet !

Étonnant non ? Nous sommes, nous vivons, selon des vieilles gens, dans une ambiance pire qu’à la dernière guerre, non pas à cause du confort que nous apporte notre époque, mais bien à cause de la solitude qu’elle génère, de l’isolation dans laquelle elle cantonne les personnes ; cette époque pourrie de communication !

Il n’y a que les vieux pour s’en appercevoir : les jeunes sont nés dedans, comme des serins dans une cage, et ne connaissent rien d’autre. Ils y ont baigné dès le giron, leur mère assise devant la télé, dans l’auto-mobile, dans la résignation. Qu’attendre du sens du mot « solitude » dans une telle ambiance ; de celui d’ « isolement » ?

vendredi, 03 août 2007

Encore une image

On satisfait pas le désir de satisfaction, on satisfait le désir d’être satisfait : il y a encore loin de la coupe aux lèvres ! Et on se sent si peu capable d'atteindre la satisfaction que le vie n'est plus remplie que de ce seul désir de satisfaction.

lundi, 30 juillet 2007

Empathie : totale abscence

Concupiscent individu dont la circonférence sociale se mesure à l’espace inter-pointeuse où il acquiert un tantinet de pouvoir sur l’autre parce qu’il « travaille », au cercle de sa famille où il détient un zest d’autorité, à l’habitacle de son automobile où il affirme son être comme individualité autonome et au périmètre de son crottoir où il va faire chier son chien sur le gazon d’herbe où je ne puis plus poser mon pied sans rencontrer sa merde : celle qu’il laisse sur ce gazon et celle qu’il vit.

jeudi, 19 juillet 2007

Certitude du présent de l’être

Mon neveu se tourne vers moi et me dit :
- Papa, tu sais combien je t’aime...

Je lui réponds :
- Tu sais mon cher ami combien je suis content de passer ce moment avec toi, combien ce soleil qui souligne les lignes du temps que nous passons ensemble m’ai chaud et cordial et combien la poussée de mon affection pour toi déborde mon cœur de sorte que je ne sache pas si je puis un jour te la faire comprendre (mais je sais que tu la ressens avec plaisir pour aussi faible qu’elle soi). Néanmoins, je dois te dire ceci :

Je ne suis pas ton père. Tu as un père qui est seul et unique, indispensable à ton existence tout comme tu as ta mère seule et unique et pourvoyeuse des premiers plaisirs de ta vie. Tu n’as qu’un père duquel je ne voudrais pas, dans ton affection profuse et adaptée au temps que tu vis comme l’eau au poisson, que tu m’y mélanges.

Tu es issu du mélange unique et désiré des gamètes de ce père et de ceux de cette mère, dont je ne puis et ne suis rien.

Et ce mélange, toujours aléatoire puique deux sœurs ou frères ne sont jamais identiques, est la seule chose dont tu puis te revendiquer comme, toi-même, unique résultat et qui fait qu’en ce moment présent tu m’affectionnes, être du présent, autant ou plus que ton père... et tu en as le droit.

Mais je ne suis pas ton père : en plus d’être le frère de ta mère, au mieux, et j’en suis profondément fier, je puis être ton ami et de cette amitié reçois-en la reconnaissance, fils de la vie !

lundi, 09 juillet 2007

Quand on en a peur, comment l’admettre ?

N’allons pas croire que je regarde cette affaire de haut. Non. Sinon, peut-être, du haut de ma tristesse.

Toute la vie organisée sur cette planète, à part de rares petits lieux quasi négligés, est rompue à la moindritude de la vivacité. Toute la vie sur cette planète, là où règne un état plus ou moins évolué du patriarcat, qui va jusqu’à nos jours dans la gestion des simples apparences pour substrat d’objets sans qualité sinon que celle d’une simple apparence, est dominée par l’obstination tenace, titique et enracinée de devoir amoindrir la vitalité dont on est pourvu dès le plus jeune âge ; et sans aucun doute dès l’instant même du zygote. Alors que j’eusse eu grand plaisir à constater le contraire.

Nourriture dévitalisée de supermarché, drogues « purifiées » ; « où est-ce que tu as mis tes mains, encore : elles sentent le pipi » ; le micro-onde ― qui, du point de vue de la vitalité, est comparable à l’explosion de radiations nucléaires des années 50, avec cette proximité particulière que cela se passe chez soi ― ; travail sans intérêt (travail, donc !) ; pesticides dès le lait maternel ; moindre croissance du fœtus en relation avec les micro-particules issues du moteur diesel ; irrespect de l’autre ; claustration familiale ou clanique des pensées ; outillage gangrené par l’usure pré-calculée ; ce fameux réchauffement de la planète, qu’il y a seulement dix ans, malgré « un fort faisceau de certitudes » était encore incertain pour les plus obstrués par le pouvoir régissant l’organisation et la régulation de la circulation des marchandises, c’est-à-dire sa production matérielle par des imbéciles qui refusent de ne plus l’être ; fruits de la terre nourrie par le soleil gavés de chimiquerie qu’ils ne se peuvent conserver plus de trois jours à l’air libre ; soleil que cette puce organique prétentieuse parce que dotée d ‘une « réflexion de la pensée sur elle-même » veut sans fin imiter dans des dépenses énergétiques démentielles que ce même soleil a pourvu, pourvoit et pourvoira au surplus qu’il dépense comme un damné de lui-même ; la corruption des alcools et le reste.

Et après cela on va dire que les alcooliques sont des parasites humains et ennuyeux ! Mais, ces drogues, qu’on autorise ou qu’on interdit, sont précisément des moyens d’amoindrir une vitalité devenue SOCIALEMENT intolérable de vivre.

Ces transports « en commun » où l’on doit ne pas mettre la main là où on sent qu’elle serait acceptée, plus ou moins alors que l’on est si proches l’un de l’autre, car on y est tant pressés qu’on n’y peut plus bouger : n’est-ce pas là une dévitalisation de la vie rendue encloisonnée par le mur des autres humains pour des « raisons » obscures de salariat, d’achat(s), de soumission à une idée du temps, de productivité mortelle ou mortifère ?

Tout, je vous dis : tout, est fait pour amoindrir la vitalité, des bancs d’école, à la salle d’accouchement, de la police à la bureaucratie, de la justice à la liberté. Tout. Et rien pour (je n’ose pas dire « la grandir » mais plutôt :) la « maintenir » en vie.

samedi, 07 juillet 2007

Ce n'est pas moi qui suis devenu dérisoire, c'est ce monde, faute de dérisoire.

Ce n'est pas moi qui suis devenu dérisoire : c'est ce monde, faute de dérisoire.

vendredi, 06 juillet 2007

La valeur « travail »

Le fétichisme c’est l’idée dans les choses.

C’est un rapport de choses à travers une idée qui y est incluse. La valeur est le fétiche particulier de la marchandise, la forme particulière du fétichisme de la marchandise.

Cette idée que contient la valeur et qui est ensuite incluse dans les choses est que la chose possède un pouvoir social, c’est-à-dire un pouvoir physique, relationnel et capable de satisfaire au moins deux personnes. La chose humaine contient toujours ce pouvoir : c’est sa fonction sociale.

La fétichisation de ce pouvoir social est la valeur, dissocié de la chose qui n’en devient plus que le simple contenant ; et par-là même, l’humain ne devient plus qu’un possesseur de valeur. Or le pouvoir social de la chose est la satisfaction (nourriture, service, etc.) c’est-à-dire, non seulement en tant que chose mais aussi en tant que moyens de relation sociale, qui sont une réalité humaine. Tandis que la valeur, elle, s’accapare cette relation en ne laissant plus aux choses qu’une idée des relations humaines.

D’idée, de qualité, la valeur, fétiche particulier, s’est à son tour changée en quantité. Une personne a alors désiré davantage de valeur, plus de relation sociale sous forme pré-matérialisée, dans un rapport social préétabli, rapport dénonçant une relation de quantité entre les êtres humains. Chacun être humain se voit doté, dès la naissance, d’une quantité de valeur qui lui donnera une position sociale préétablie.

Cet établissement des relations entre les êtres revient à une obligation dès lors où elle n’est plus que la forme prééminente dans les relations. Car la satisfaction vécue alors par les deux personnes n’a pas d’équivalence qualitative : elle a perdu cette équivalence des qualités pour ne plus reposer que sur un rapport de quantité. Et cette quantité idéelle, fétichiste (on n’a jamais pu mesurer dans une chose de la valeur, elle n’est pas visible au microscope, son odeur n’est perceptible que dans la forme de la transformation de la chose ― gaz d’échappement, radioactivités, pollutions chimiques et le reste ― mais pas en tant que telle, etc.) ne peut se retrouver que dans la quantité de ce qui fait la relation humaine à travers la chose ; et on retrouve cette quantité affective dans la production devenue folle de choses dépourvues de qualité, de choses uniquement succeptibles de contenir une valeur, une immense quantité de choses devenues des fétiches.

Et comme le fétichisme a lui aussi une forme à laquelle il faut répondre, un caractère figé de relation humaine, une quantité non moins importante de variété de choses doit être aussi produite... avec le déchet que cela implique.

D’une relation humaine basée sur l’indispensable chose, objet de nécessité, nous en sommes rendus à une relation de choses entre elles puisqu’elles n’ont plus de relation qu’un rapport : autrement dit, la relation humaine qui se retrouvait satisfaite ne satisfait plus que le rapport des choses entre elles à travers la valeur, le fétiche qu’elles sont devenues. Et ce qui faisait le substrat de la relation humaine, cette sorte d’utilité dont la chose était dotée (et qui en est toujours plus ou moins dotée, mais plus souvent sous une forme affective à elle attribuée) n’est plus qu’une relation des choses entre elles. L’argent (la monnaie) est le fétiche des fétiches, la valeur des valeurs et la comparaison de tout et de rien.

mercredi, 04 juillet 2007

Paradoxe du cinéma, paradoxe des images, de l’imaginaire !

Pour autant, toutes les femmes et filles que j’ai rencontrées, aucune n’a jamais correspondu, même de loin, à une seule de celles que le cinéma montre. Jamais.

Pour autant ce serait assez précisément ce que me montre des femmes et des filles le cinéma qui correspondrait assez à ce que je désirerais vivre.

Aussi, devant ce phénomène contradictoire, flagrant et indubitable, je dois prendre une fâcheuse décision : qui a raison de la réalité et du cinéma ?

La réalité, bien sûr.

Le corollaire à cette réponse sera donc : le cinéma est :
- soit un baise -couillon (moi),
- soit une fumisterie,
- soit une flagornerie, une billevesée, une étourderie, un mesonge,
- soit un anesthésiant des désirs réalisables,
- soit un évocateur trompeur et fallacieux,
- soit que la montre de femmes ne correspondant pas à ce qu’on attendrait d’elles,
- soit que les femmes y sont ce qu’on attend d’elles mais ne pas être ce qu’elles sont ou seraient,
- soit le cinéma se fait un cinéma sur les femmes,
- soit les femmes se font un cinéma sur le cinéma,
- soit...
bref ça ne concorde en rien, sinon que par bribes minuscules, éparses et disparates. Les gens sont bien plus plats, inimaginatifs et terriblement beaucoup plus niais que ne le montre le plus niais des imbéciles (homme ou femme) qui figurent sur la pellicule superficialisée d'un écran.

Ce n’est pas que les gens ne soient pas intelligents, aussi tant qu’au cinoche, non, c’est que le cinoche n’a rien à voir avec ce que vivent les gens : c’est « précisément » cela qui m’intéresse, enfin.. si cela vous intéresse !

Ce que je pense, c’est que les gens qui regardent de cette ferveur rétribuante tous ces films est qu’ils attendent qu’on leur montre de ce qu’ils seraient capables de faire et ce qu’ils entendaient être. Pauvres cons dépourvus de vie propre qu’ils doivent trouver ailleurs qu’en eux, que chez eux pour y trouver un attrait. Car il faut vivre une vie sans attrait, vraiment, pour aimer tant ce que me montre le cinéma, LEUR cinéma, celui qu’ils font de leur vie propre et que l’on reproduit pour qu’ils s’y réflettent dans toute la grâce adipeuse de leur immobile vie.

Le malheur des gens est de bien plus profond que tout ce que peuvent ces images montrer. Le malheur des gens est profond. Le malheur des gens, au regard des images qu’ils nous montrent de leur assentiment rétributif, c’est leur solitude (faute de commun), l’amour qu’ils aimeraient donner et dont ils ne savent pas vivre l’expression. Le malheur des gens c’est la mort qui règne dans leur cœur, dans leur âme duquel ils ne savent se défaire qu’en visionnant des fadaises : le rêve de l’absence d’immobilité.

On est toujours jaloux de ce que l’on voudrait vivre, toujours, mais ce « ce que l’on voudrait vivre » n’aura JAMAIS de réalité, car on ne peut que le vivre par soi-même et, dès lors, nous n’aurions plus aucune raison d’en être jaloux.

dimanche, 01 juillet 2007

Mozart-Czernowin

Je viens de visionner un mixte (ISBN 0 44007 34252 7) DVD etc. : Zaide-Amada : du tonnère de dieu. Excellant. La bureaucratie gagne. Qui dit mieux ? Ayez confiance : c’est très très bon. De longtemps je n'avais vu une chose aussi intéressante.