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lundi, 10 novembre 2008

Du soi, yeux, con, ne rient mais fêtes vives

D’aussi loin que je puis remonter dans ma mémoire, le mot «con» a toujours été entouré d’une nébulosité qui n’en permettait pas d’en trouver une claire spécificité. Sexuellement, il désigne une zone située vers les parties génitales de la femme, mais sans véritable localisation : on peut penser au vagin, mais un vagin, s’il est le con de la femme, n’est pas un con.

Un con serait plutôt cette indéfinition même dans laquelle on voudrait ne pas définir quoi que ce soit sinon que la définition de « con ». Rétif de la Bretonne a fait un éloge du con, qu’il appelle affectueusement « connin » (j’imagine bien sa vision des petites bouclettes de la pilosité féminine intime dans ce mot), mais cela ne correspond pas à un « con » et il a écrit son livre, précisément, pour passer outre la relation entre un « con » et le vagin de la femme : le connin est ce lumineux ensemble des parties génitales féminines correspondant au plaisir sexué que l’on peut attendre en relation avec le pénis. C’était un livre ouvertement anti-sadien où Sade, dans ses écrits les plus cons, reniait le con présenté sous un aspect qui se veut festif par Rétif dela Bretonne.

Lorsqu’on dit « ce mec est con », cela n’a pas la même signification que de dire « ce mec est un con » ; et de dire « c’est une conne » : une femme intelligente peut être considérée comme conne, et une femme simple peut ne pas être conne et être très agréable. Cela signifie-t-il que c’est la relation à l’homme qui qualifie ou non la conne ? Sans aucun doute que oui, mais alors ce jugement est à mettre en relation avec l’éventuelle connerie de l’homme qui la formule, cela va de soi.

Une femme intelligente mais conne, ce peut être une femme qui ne comprend rien, ou peu, à la relation entre l’homme et la femme — à moins de précision, je parle, bien sûr, en considération de la connerie même de l’homme, soyons correct — ce qui implique une sorte de rapport sexué. Mais une femme qui se donne trop, sans discernement, serait suffisamment conne pour être employée par tous, ou qui le voudrait, à des fins sexuelles. Mais je dirais alors plutôt qu'elle s'est égarée lorsqu'elle ne sais plus ce qu'elle réalise.

Parlant d’un homme, dire qu’il est con est très difficile à cerner du fait qu’il n’est pas de sexe féminin. Il y a donc quelque chose de commun, dans ce cadre de la connerie, entre les deux sexes ; au moins un mot : con.

En fait ce qu’on ne voudrait pas d’un con est qu’il ne communique pas, qu’il reste insensible aux sollicitations de communication, à la recherche d’un plaisir plus ou moins commun. Une conne est une femme qui a un con, un vagin sans tactilité émotionnelle ; un con est un mec qui est dépourvu de tactilité émotionnelle pouvant émulser son intelligence du moment et de la situation. Et, de fait, on trouve con toute chose qui est dépourvue de tactilité émotionnelle, quelque chose ou quelqu’un qui ne comprend pas, soit le moyen entrepris dans une prise de contact (la forme de la prise de contact et le contact lui-même) ou qui n’entend pas l’importance de l’émotion, qui ne l’entend pas avec son sens tactile de l’émotion dont il se serait dépourvu pour une raison sombre ou inconnue, con en somme.

Une personne qui utilise un moyen qui va à l’encontre du but recherché n’est pas obligatoirement con : elle peut être étourdie, prétentieuse, obstinée et autre, mais pas obligatoirement con. Pour qu’elle soit con, cette personne doit ne pas pouvoir comprendre ce qui va de soi : rester en contact avec ce que l’on fait qui est en relation avec ce que l’on est. Moi, par exemple, je sais que je ne comprends pas certaines choses qui m’échappent d’ailleurs et m’échappe par là-même leur liste possible. Je ne les comprends pas. Je peux, bien sûr, dire qu’elles sont con, mais je n’ai pas la prétention de l’affirmer, car je ne les comprends pas, tout simplement, elles m’échappent. Pour que j’affirme que quelque chose (un acte) ou quelqu’un (une personne) est con, j’ai compris (à ma manière) de quoi il retourne et j’ai cerné son obstination à ne pas se mettre en contact avec ce qu’elle réalise ou est. Je ne suis pas pour autant « toujours » con : j’ai des moments de fort contact avec la réalité que je ne rejette pas par crainte de quelque chose, ou d’une émotion autre que celle qui m’habitait initialement : la souplesse émotionnelle me permet d’adapter mon contact émotionnel avec la réalité. Si cela ne fonctionne pas, je ne suis pas pour autant tombé dans la catégorie des cons, car ma tentative restera dans le cadre de la sincérité, et le con est dénué de sincérité, au moins vis-à-vis de lui-même.

Un vagin dénué de sincérité, un con, est assez étrange quand on y pense. Il pense autre chose que ce qu’il vit. La réflexion de ce qu’il vit ne correspond pas à la sensation qu’il éprouve et cette réflexion surpasse cette sensation. La volonté de ne pas ressentir surseoit à la vérité de la sensation, à sa réalité. Mais qu’en est-il du pénis, dans ce cas-là ? Est-il un pénis qui refuse de ressentir ce qu’il éprouve réellement ? Hé bé oui. C’est pareil. Mais alors… pourquoi utiliste-t-on le mot con et non pas le mot « pine » : « il est pine ce mec ! » C’est historique, j'y reviendrai.

Une des insultes qu’on profère à la femme, par exemple, est de lui dire « Hé va donc, hé…ménopausée ! » : on cherche à atteindre ici le féminin même, ce qui caractérise la VIE du féminin dans son cours, dans le cours de sa vie NATURELLE. La nature même de la femme serait donc sujette à une dépréciation due à… sa connerie. Comme si une « ménopausée » n’était PLUS capable de retirer de la vie du plaisir de vivre à la manière du con qui profère cette insulte n’est pas capable de retirer de la vie du plaisir : cest là la vue d’une glace derrière son tain car il manque une reflexion précieuse, argentique. Et si le second est juste (et c’est ce qui en fait la caractéristique) la première est une vue de l’esprit reportant la connerie sur la vie que cette connerie suppute sans plaisir possible qu’elle énonce par cette insulte.

Un con est un con d'abord et simplement parce qu'il ne concède pas à l'autre la gentillesse qu'il se devrait à lui-même de concéder.

Un con est un con du fait qu'il se considère, lui, et lui seul, comme tenancier de ce qui n'est pas la demeure de la connerie. Ce qui, architecturalement parlant, puisqu'il construit cette demeure, est paradoxal du fait qu'il se dit ne pas y habiter alors qu'il y couche à toute heure du jour et de la nuit, dans ses rêves même.

Et puis un con est con parce qu'il se pense outre mesure au-dessus des autres par commodité connesque de sorte que l'annonce de sa connerie ne supportera pas plus longuement, car il ne sait pas lire plus d'un demi-paragraphe, ce qui le concerne et qui pourrait lui apporter un semblant (à sa mesure, s'il vous plait) de standardisation qui eut pu avoir comme résultat d'amoindrir sa bêtise en la réduisant au commun du temps, de sorte à ce qu'il s'en aperçoive.

Mais c'est, de toutes les manières perdu, parce que celle qui habite notre hôte est telle qu'elle semble rédhibitoire à toute tentative de prise de conscience, de bonne-avenue, d'aloi.

De fait, confronté au pouvoir qu'il s'octroie, et que moult dispositions sociales lui concèdent (notamment celle du dernier disant admis), il faut faire queue basse et attendre un moment plus favorable (celui où il se sera rendu compte de son état — à quand ?) de sorte à un tant soi peu pouvoir s'exprimer en dehors de sa conception du monde... si tant conne.

Ce qui gêne particulièrement le con, c’est la liberté ; la liberté ne s’entendant que dans un collectif, un ensemble humain. Dans l’élaboration collective d’un événement, d’une tache, de la solution d’un problème, le con n’admet pas ce qui l’éloigne de sa conception du lisse, du lustré, de l’uni, de l’égal ; en bref : de ce qu’il appelle l’ordre. Celui qui n’entre pas dans sa conception du monde n’a pas à exister, à s’exprimer, à respirer même ; peut-être même à vivre.

Ce manque de générosité vis-à-vis de la richesse de la vie, ampleur dont il accepte de prendre conscience pour la réduire à ce qu’il est capable, lui seul, d’en appréhender, est une caractéristique de la connerie : il est dépourvu de l’intelligence de l’intégration du singulier dans le particulier. Pour cela, il restera dans l’erreur, volontairement, ou l’inventera en cas de défaut de sa puissance pour la prendre comme point d’appui à l’expression de sa connerie en écrasant le débile. Le moins con, lui, l’intégrera dans le tout, car le débile est dans le tout.

Le con revendique la liberté selon la manière, et uniquement elle, dont il la conçoit. On sait au contraire, que la liberté n’est pas une conception unique, mais plurielle. Il ne compose pas avec la liberté des autres, car il ne la comprend pas ; il est aveugle à l’intelligence qui comprend que le débile n’influe sur le général que par absence, que de mettre le débile hors de son jeu c’est créer une prison, un élément qui restreint la liberté. Il donne libre cours à la sienne en resteingnant celle des autres et comme sa liberté est claudicante en raison inverse de la vitesse de sa connerie, à l’image de la vérité — qui est fluide comme le vent — elle arrive en retard, comme une perte de temps. Pour le con, le premier pas de la liberté s’arrête à celle des autres alors qu’elle commence à vivre lorsqu’on l’octroie à l’autre.

Dire de quelque chose ou de quelqu’un qu’elle « n’est pas con » suppose une sorte de petit génie détectable dans la chose ou dans la personne à qui on applique cet adjectif. J’ai dit, ailleurs que sur ce blog, que « la différence entre un fonctionnaire et un bureaucrate est que le second a perdu son âme » : c’est ce qui le rend fortement con et précisément con encore. Égarer son âme là où elle n’est plus accessible comme solution à une problématique dans laquelle on refuse de prendre une position telle que l’on ne la perde pas, précisément, est fondamentalement con, bureaucrate. On peut voir ici un jalon à la connerie, une quantification possible de l’aspect con de la vie sociale. Mais, ne nous déjectons pas de la réalité sociale : la bureaucratie est un symptôme de la connerie générale RÉGNANTE que cette forme connerie qu’est la bureaucratie se doit d’organiser selon des formes, certes le plus souvent fort cons, mais organisation qui donne un semblant de cohérence pacifique à la société humaine observée sous ce critère possible.

Un journaliste, par exemple, est assez con et souvent. La forme de sa bêtise n’est pas semblable à celle de la bureaucratie, mais proche. Mettre la confusion dans les esprits est particulièrement con car on rend les gens con. Ce qui fait la base de la vie sociale est la sincérité : « In God – dollar-yen-euro – We Trust » signifie que la confiance que l’on a de la vie inter-individuelle, sociale, est un contrat social où on accepte au minimum le concept de cette confiance. Cette confiance est une ouverture au monde et c’est pour cela qu’elle est acceptée, car elle ouvre à l’autre. Que des « conmerciaux » (avec des semblables — con — en correspondance marchande — mercial) s’y engouffrent pour en retirer des profits, montre bien leur connerie sociale, certes, mais cela ne suppose pas qu’ils sont insincères dans ce qu’ils désirent réaliser socialement. Tandis qu’un journaliste, lui, ne trouve la réalité de son pouvoir social (car le con ne trouve sa réalité que dans le pouvoir, entre autres) que dans sa position sociale : un « média » entre vous (moi) et un autre mode qui vous en impose. L’intérêt (le fruit de son capital) du journaliste est de maintenir l’indécision possible toujours indécise de sorte qu’une décision possible ne soit jamais possible : c’est rendre les gens cons. Mais les gens sont rendus de manière con simplement car la relation « toute con » entre les êtres est cette sincérité dont j’évoquais tout à l’heure la base de l’existence inter-individuelle.

On dit aussi d’un con (ou d’une conne) qu’il ou elle est ainsi car elle ou il refuse de saisir l’impact de son action sur son environnement, comme si la persistance avec laquelle est poursuit obstinément son action, pour elle ou lui et alors qu’on le lui dit, était dépourvue d’impact sur les autres ou sur l’environnement, était aisément détectable comme nuisance. On détecte au surplus que l’écran entre la bonne intelligence possible et cette nuisance est une pure facétie de stupidité relevant davantage de la méchanceté que de l’intelligence de la méchanceté. Con, en somme. Hé bé, un journaliste ne procède pas autrement que selon cette nuisance dont il ne veut percevoir l’existence qu’à travers cet écran d’une méchanceté qu’il se refuse d’admettre pour lui ou elle.

Vous voyez (je me mets dans la confidence), l’intelligence est pour moi une chose étrange (tout autant que la connerie) qui me donne comme de l’air frais dans la tête, tandis que la connerie obscurcit ma vision du monde, la bloque, l’interdit, tel le brouillard noirâtre qui surnage au-dessus de la combustion des fils électriques que l’on veut débarrasser de son plastique pour le vendre au prix du poids du cuivre. La connerie est ici située dans cette bureaucratie qui ne peut admettre qu’un autre monde qu’elle existe et qu’elle pollue la vie du fait de cette dénégation, car cette positivité qu’est la vie doit vivre (et pas selon les critères de la bureaucratie) et que l’échange ou la vente profiteuse impose que le cuivre est vendu plus cher après avoir pollué, que avant. Ne pas comprendre, par exemple, que la recherche de la liberté face au salariat est une forme de vie aussi valable que celle passée à la consécration à ce salariat, par exemple, alors que l’on est soi-même à la disposition des gens par sa « fonction » de « fonctionnaire » précisément à travers la touche d’un appointement issu de la contribution générale de tous (TVA comprise), fait, pour moi, partie de la connerie ambiante, de cette recherche du pouvoir sur l’autre qui n’est pas vous, n’agit pas comme vous, ne pense pas comme vous, n’aime pas comme vous la vie qui lui est donnée de vivre.

Le journaliste qui dit simplement « des rejets de césium se sont échappés de la filière d’une centrale nucléaire » est con car il ne dit rien des implications de ce qu’il dit : il l’énonce et refuse de dire quoi que ce soit de ce qui l’implique lui. Ha oui mais… un journaliste a ses propres convictions… donc… ne doivent pas transparaître dans ce qu’il dit ses propres convictions (par souci d’honnêteté : mais est-il honnête avec lui-même ? j’en doute, sinon qu’honnête avec sa connerie. Et être honnête avec sa connerie est-ce vraiment être honnête. Non, sinon on ne serait pas si con), cela fausserait l’information, n’est-il pas ? Il ne s’agit pas ici de convictions, précisément ce qui fait pour la plupart du temps la connerie, mais d’une prise de position par rapport à une conviction que l’on sait pertinemment stupide, réellement. Un journaliste sait que des effusions de césium sont mortelles pour les êtres non-minéraux, et pour lui-même. Mais il refuse que cela s’applique à lui-même, refus qu’il cache sous le prétexte de l’objectivité ; mais cette radio-activité s’applique aussi à lui et comme il pense qu’il est journaliste, le con, il pense aussi qu’il se doit d’être objectif, sinon il ne ferait pas son métier. Il en est du même du prêtre, de quelque obédience il soit.

Pour ce qui est du politique, sa nudité de sens poétique est telle qu’on peut tout lui pardonner sinon que de dévier du sens poétique : ce qui est très grave, humainement parlant.

Lorsqu’on dit que quelqu’un est con, c’est qu’on aperçoit (l'objectivité est relative à la connerie, je le sais) qu’il/elle va à l’encontre son propre intérêt, du plaisir qu’il serait susceptible de jouir de la vie et que cette manière de faire est sensiblement compliqué pour percevoir que sera aussi compliquée son atteinte.Mais ce n’est pas seulement cela, car la socialité humaine fait que c’est l’autre et avec lui que le plaisir est le plus prononçable.Je veux dire que c’est dès le moment où la personne sait que cette manière de requérir de la vie du plaisir est compliquée et qu’elle persiste dans cette manière dont on peut dire qu’elle est assez conne de faire ainsi.

Résumons.
Être con c’est utiliser un moyen que l’on sait ne pas pouvoir ne faire atteindre le but qu’on se donne, sinon que dans le déplaisir ou l’échec anticipé. Est con, ou le vagin ou le pénis, qui refuse (qui ne sent pas n’est pas con mais peut l’être) de ressentir ce qu’il lui est possible de ressentir : le contact avec l’autre et l’émotion qui l’accompagne sans lui apporter plus d'un cinquième de complication innaccessible pour reconnaitre ce contact. Et la connerie c’est refuser d’admetre la liberté de l’autre par l’obstination d’en admettre la véracité d'existence.

Je me souviens d’un livre de Sade « Aline et Valcour » qui décrivait un pays où le nombre des lois de devait pas dépasser celui des doigts de la main. Lisez le, il n’est pas con ! Sade n'a pas toujours été con, surtout hors de prison… qui rend assez con, faut l'admettre.


dimanche, 09 novembre 2008

Trahison du boulet

J'étais âgé de peut-être 5 ou 6 ans et je me servais dans le porte-monnaie de ma mère. Cet argent nous servait, à mes sœurs et moi, pour acheter des bonbons, bien sûr, douceurs complémentaires, s'il en est, à celles parcimonieuses de nos parents.

Ma mère s'en est aperçu. Elle me gronda fort. Mais, non contente de cette réprimande qu'elle sentait flageollante, du fait que je trouvais une certaine légitimité à cet accaparement de cet argent, un matin, elle m'accompagna à l'école et demanda à la maîtresse de pouvoir faire une déclaration devant toute la classe. Devant toute ma classe, elle dit que je lui volais dans le porte-monnaie et qu'elle le disait devant toute la classe pour me faire honte.

Effectivement, j'ai eu honte.

Mais, surtout, et je m'en aperçois maintenant, c'est que, depuis, j'ai vécu avec plusieurs sentiments distincts et intriqués : une sensation de trahison et de gêne à la fois qui a imbibé mon âme comme "l'eau le sucre" (Les chants de Maldoror, chant 1, strophe 1).

Comment, après un tel comportement, pouvoir faire confiance à son parent qui vous met dans une telle gêne et comment trouver sa place dans une communauté légitime librement, sans cette arrière pensée du jugement de la faute qui vous poursuit dans le regard incertain des autres, ou plutôt, dans l'incertitude que trahit votre propre regard lorsque vous regardez les autres ?

Et, finalement, on trouve une multitude de preuves qui corroborent le fait que cette société n'est pas franche, tortille du cul on ne sait pourquoi, vous trahit malgré ses lois que tout être humain penserait comme intangibles, égales pour tous et à la moralité irréprochable. Et comment ne pas voir dans les yeux des autres cette culpabilité sexuelle, celle qu'on éprouve car on s'est procuré du plaisir, à soi et soi ou qu'on a pensé avec ardeur à l'autre sexuellement, et que cela est interdit — ou recouverte de pornographie, ce qui équivaut au même — , de sorte que des relations saines ne peuvent s'établir entre les composants de LA société humaine. Non, l'amour est trahi par sa sexualisation débilitante, et la sexualité séparée de lui-même par l'amour des anges. On a un parent qui vous aime, soit, mais qui vous humilie du fait qu'on a pallié à son propre manque de générosité ou d'amour !

J'en ai toujours voulu à cette maîtresse qui ne m'a pas protégé de la méchanceté de ma mère : je l'ai trouvée passive devant une morale qui ne valait pas plus que l'humiliation qu'elle provoquait. Mais cette maîtresse, elle-même, n'avait-elle pas eu à subir une humiliation, elle aussi, dans sa tendre jeunesse, qui lui fasse paraître comme légitime et éducatrice, celle dans laquelle me mettait cette situation ? Ho ! si bien sûr ! Et il en est de tous de cette manière. Bien rares sont ceux qui n'ont pas eu à affronter de telles malveillances ! Ô combien rares !

L'humiliation du salaire, du patron, de l'avilissement du travail qu'on vous demande de faire lorsque vous détruisez l'environnement sous couvert du "travail", etc., tout cela ne tient qu'à cette sorte de résignation devant l'affectivement plus fort : l'humiliation reçue du parent ou de l'être aimé devant laquelle on ne peut rien faire, ou devant laquelle on n'a pu rien faire.

Certain passe leur vie à se venger d'une aussi affreuse affaire, d'autres, comme moi, à errer seul, l'âme peinée et l'amour dans un sac dont le collet est d'une ouverture si malfacile et que l'on traîne comme son boulet le forçat.

vendredi, 31 octobre 2008

La poésie : le centre humain d’une manifestation du monde

Diverses circonstances ont fait que nous nous sommes rencontrés, avec Patrick Viveret (deux fois dans le cadre des SEL — système d’échange local — et une autre fois dans le cadre de son SOL). Bon… pour, comment dirais-je… poser le tapis de sorte à s’y assoir, je sais que c’est lui qui a initié (ou c’est ce qu’on m’en a dit, mais du fait qu’il est employé par le Conseil économique, je suppose que cela n’est pas injuste) le RMI qui, à l’époque confinait plus de la recherche de paix sociale en achetant les fouteurs de m… qu’aujourd’hui en permettant à des pauvres de sortir la tête de l’eau (on se souvient de De Gaule : « …vu que je suis plus grand que vous, elle ne m’arrive qu’au nez »).

Cette dernière fois, donc, Patick Viveret énonce que c’est la mort, enfin… c’est « la conscience de la mort qui a été le début de l’humanité ». Et j’ai rencontré un autre homme qui faisait référence à cette phrase dans un contexte différent. Je ne suis pas tout à fait d’accord. C’est l’objet de ce message.

C’est donc en partie vrai, mais en seconde instance, que l’humanité s’est bâtie sur la conscience qu’elle a éprouvée de la mort. Selon moi, c’est la conscience de la perte d’amour, le mésamour, qui est le commencement de l’humanité et de sa conscience de la mort.

En d’autres mots. L’amour est le contact avec le cosmos. Sa déficience revient à une déficience du contact indispensable d’avec le cosmos, la vie. Il ressort du mésamour une nostalgie du contact avec lui, le cosmos. La « POÉSIE », l’indiscible explication de la vérité et de la réalité de ce contact (quelqu’en soit la forme, cela n’a aucune importance — c’est la poésie qui prévaut à tout, peu importe la forme qu’elle a adopté au moment où elle s’énonce) est le mot que je donne à ce contact. Car, finalement, l’humain en est arrivé à la perte de la conscience de la poésie.

Le phénomène poétique m’a de toujours étonné : comment un vers peut-il m’envoler aussi haut dans le ciel de mon contact avec la vie ? « Tes beaux yeux sont las, pauvre amante : reste longtemps sans les rouvrir… » « Beau… comme un jour sans enfant battu… », « Toutes les révolutions vont à l’histoire et l’histoire n’en regorge point », « L’injustice est un poison qui, sous des doses excessives, s’avère létal (et il n’en a pas été encore trouvé de dose homéopathique car il n’a pas encore été trouvé de solvant à la réduction à l’impuissance) », « La vie qui passe, passe, passe, passe, la vie qui passe temps / Le temps qui trace, trace, trace, trace, le temps qui trace vie… ».

En d’autres mots. Le mésamour génère une angoisse. Cette angoisse est la perte du contact avec la vie, le cosmos. La perte du contact avec la vie, le cosmos est la source d’une angoisse de la vie, et comme on est en vie, une forme de la vie, la vie angoisse de se perdre. C’est la conscience, c’est la prise de conscience de cette angoisse qui crée l’humanité par la prise secondaire de la conscience de la mort, conscience qui est fille de l’angoisse générée par le mésamour.

Mais la poésie est corrolaire à la vie humaine puisque la vie humaine est de mettre des mots, de la musique verbale, sur la vie. La poésie, sans le mésamour, est différente que la poésie du mésamour. Vous commencez à me comprendre ? Ainsi, la poésie du mésamour deviendra mystique : elle tentera de donner un ordre au monde (ordre directement tributaire de la technologie du moment), compréhension de cet ordre qu’elle considèrera comme UN, LE, contact avec le monde, la vie, le cosmos.

Et le monde humain lui-même sera distancifié par cette forme donnée au monde : tout chez lui devra trouver une explication… qui ne correspondra qu’à SA séparation d’avec le monde, la vie, le cosmos : le mésamour.

Et pour autant, la poésie restera ce contact indiscible qui outrepassera la mésamour. À la question de savoir pourquoi les gens s’agglutinent dans des messes (foots, concerts, meetings, etc.) il sera répondu que les gens courent après la poésie qu’ils veulent apprécier selon leur multitude. La poésie restera toujours l’espace indiscible entre les dires, les images, les formes, les inventions ; même dans les cas de l’horreur, de l’abject et du pourri. Car elle est le fondement de l’humanité : donner des mots aux choses, aux événements, aux êtres pour s’y retrouvent — et non pas l’angoisse de la mort ou de l’abscence qui ne trouvera qu’une forme particulière poétique à chaque étape du temps humain.

Je dois beaucoup à la lecture de Robert Graves (La déesse blanche, les mythes grecs et le Roi Jésus), car c’est lui qui m’a fait contourner son problème ; et aussi à Jennifer. Je veux montrer le même courage que lui pour qu’un autre contourne la perception du mien : lorsque l’humain aura compris que le fait d’aller le matin à son turbin est une forme de poésie qu’il ne peut que manifester, il se posera (peut-être !) la question de la forme qu’il veut lui donner.

Cependant, doutant qu’il fasse la relation entre le mésamour qu’il entretient contre lui dans son âme et le vide de sa vie, la petitesse de l’amour cosmique qu’il réalise, je ne me pose pas du tout comme solution à NOTRE problème vital : l’entretien de la vie pour vivre.

Comment voulez-vous que quelqu’un qui ignore tout
a) qu’il est en perpétuel recherche de ce que j’appelle « état poétique » ;
b) qu’il ignore totalement ce qu’est un « état poétique » sinon que devant sa télé, un but marqué par son équipe de foot préférée ou un coup de pine de son acteur pornographique adoré dans le con de la plus belle nana qu’il ait trouvé à voir sur un écran tactitilographique ;
c) qui, du fait du mésamour, n’entretiendra un « état poétique » que comme handicapé ou déficient amoureux ;
d) qui ne soit pas ce qu’il réalise alors qu’il le fait : qu’il ne sait pas ce qu’il réalise POÉTIQUEMENT de sa vie (a, b, c) ; ce qui rend sa poésie poussive, toussive, rébarbative, indécente, nocive même au monde dans lequel il vit et ne peut QUE vivre,
résolve le problème de la poésie ?

Il TRAVAILLE à la poésie : ce qui dénude sa poésie de vibration trans-miscible ; ce qui extrait sa poésie de correspondance alternative ; ce qui réduit sa poésie à une branche hivernale au cours de l’été et rend étrange la chatoyance d’un vert de granie-smith sur les étals d’hivers. Le sens du poétique, de l’amour, été perdu, la vie a été égarée et le cosmos oublié ; l’intégration de l’humain par son humanité au monde a été inventorié dans les relents des comptes en banques constipés, des obligations étatiques calculiques, dans les culs de basses-fosses des rigueurs policières qui répondent finalement à cette sorte — et toujours temporelle — peur de la mort : le mésamour.

Qu’importe la forme ! Vous comprenez ? Comment voulez-vous qu’un tel être s’en sorte ? sans, justement, ce qui lui est nécessaire pour s’en sortir ? sans ce qui ferait qu’il s’en sorte ? LUI ?

Car, le plus étrange dans cette étrange histoire est qu’on a, à aucun moment, conscience du mésamour : on ne sait absolument pas qu’il existe, ce mésamour et, donc, comment y remédier ? Ô dieux de la poésie, ô dieux de l'amour, quel perte !

mardi, 14 octobre 2008

L'essence du travail c'est l'absence de sa critique

L'Europe investit 1700 milliards d'euros dans les banques. Seulement pour l'Europe.

Nous sommes environs 260 millions.

Cela fait 6500 euros chacun. Pas mal, non ? Bébés, enfants, adolescents, vieillards et les autres, les "actifs" compris, chacun 6583 euros environ.

Pensons bien : cela fait 6500 euros de travail pour EUX, travail que vous allez exécuter pour les banques et non pour vous, car cet argent investit dans la paresse permettrait, à chacun de nous de ne rien faire d'obligatoire pendant six mois de smic.

Allez ! Au boulot ! TRAVAILLEZ pour les banques, les riches et l'État, pas pour vous ! Pourquoi vous travaillez, non d'une pipe ? Pourquoi ? On voit ici l'exacte proportion du travail UTILE à celui qui sert à la spéculation, FICTIF : il suffit d'y croire pour lui donner une réalité, même à l'aide de lois, de décrets, de dispositions dont seul NOTRE travail donne la consistance de base.

Tout l'argent investit dans les banques actuellement résoudrait le problème de la faim au CENTIÈME ! 100 fois au surplus ! Qu'est-ce que cet argent qui affame les gens et engraisse les banques. Qu'est-ce que cette obligation au travail pour payer un loyer qui vous en bouffe la moitié, sinon les 2/3 et vous laisse dans la misère le reste du temps, je veux dire que vous passez votre temps à l'acquérir.

La misère, ce n'est pas l'absence des choses, c'est l'absence de l'argent pour les acquérir, c'est pas pareil ! Et on crée des petites misères de rien du tout (MP3, portables, et que ne sais-je encore) pour vous étrangler par manque d'argent, pas par manque de choses qui sont derrière la barrière de l'argent et devant votre porte-monnaie et la langue pendante de vos envies à la salive amère et inutile.

Les ACTIONS de la bourse, les résultats d'effets moteur, c'est NOUS le moteur, eux ne sont que l'essence, que le fouet de notre misère. La vie bouge, de toutes façons, ils ont les rails de ce mouvement et récoltent je ne sais quelle essence qui NOUS fait marcher selon leur rythme, conditions, manière d'aimer et de considérer l'autre. Elles sont contentes, aujourd'hui : il y a des l'essence ! Cette essence est une anticipation que NOUS devrons PAYER le temps qu'il faut pour la brûler. Vous comprenez ? L'argent investit dans les banques aujourd'hui, qui résoudrait la misère, va l'amplifier à la mesure de sa suppression, de sa dillution dans le temps passé au travail. Et c'est NOUS qui travaillons et qui travaillons à NOTRE misère selon un système dont nous ne comprenons rien car cette misère nous en exclut, par essence !

Pensons bien que toutes les ruses sont bonnes pour NOUS faire travailler. Tous les prétextes, raisons, philosophies, doctrines, religions etc. qui ont pour fondement de faire travailler l'autre sont à mettre aux poubelles de l'Histoire : critiquons le travail pour le supprimer, sinon il nous supprimera et aujourd'hui il nous supprime à passer notre temps à y consacrer notre temps.

===> Mais qu'est-ce que cela signifie : "L'État se porte garant des sommes versées pour la sauvegarde des banques" ? Cela signifie qu'il se porte garant de son remboursement, c'est-à-dire de SES rentrées d'argent, c'est-à-dire que VOUS allez travailler pour SES rentrées d'argent. Et qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que, pris à la gorge par une grève ou une autre, par un refus du travail quelconque, il aura la gâchette beaucoup plus sensible, tant légalement que policièrement… car c'est toujours et encore lui qui fait les règlements qui lui permettrons d'avoir cette sensibilité très susceptible.

On voit que cela a beaucoup de conséquences que les journalistes, analystes de tous poils sont loin de pouvoir découvrir, car ils aiment que les autres travaillent pour eux ! Lorsqu'on parle de "plan d'urgence", l'urgence sera pour NOUS, bien évidemment, nous aurons chaud aux fesses, très chaud !

Et si vous avez eu la patience de me lire jusqu'à cette ligne, lisez aussi le message précédent pour comprendre l'ensemble des dispositions.

vendredi, 10 octobre 2008

Que fait une banque de votre argent et qu'y devient-il ?

Vous êtes obligés d’avoir un compte en banque pour pouvoir percevoir votre salaire ou votre appointement. Et encore… vous n’utilisez pas immédiatement l’ensemble de ce salaire, ou de cet appointement : une bonne partie reste un bon moment sur « votre » compte en banque : en fait la banque en dispose comme bon lui semble en suivant une seule règle que nous allons décrire plus loin.

Vous vous nommez donc M. A. Votre salaire (ou appointement) est versé en banque : mettons 100 €. Sur ces 100€ la banque a une « obligation de réserve » qui varie entre 6 et 8%. Pour faciliter la compréhension des calculs bancaires qui vont suivre, je vais estimer que la banque doit réserver, comme argent réel dans ses comptes, un pourcentage de 10%. Bien.

Lorsque votre salaire ou appointement est versé, cette banque « réserve » 10% de la somme versée sur « votre » compte. Elle inscrit dans ses livres de compte une « entrée » de 100. Elle réserve 10 ; il reste 90€ qu’elle a le droit, la possibilité donnée par la loi, de disposer de ces 90€ à fin de les passer en « actif » ; et en matière de banque, un actif est un quidam qui a besoin d’argent, qui va le chercher à la banque, une personne qui va emprunter cet argent. La somme permise par la banque est ici de 90€. Cet « actif » n’est réel que du moment où il trouve un créditeur (une personne qui lui donne du crédit), une personne qui se charge de rembourser une somme d’argent prêtée par la banque. Et la banque, ayant trouvé une personne qui se porte garante de la réalité de ces 90€, porte dont sur son « actif » : +90€.

Et elle met sur le compte de l’emprunteur, M. B, la somme de 90€.

Sur ces 90€, elle a obligation de réserve de 10% : il lui reste donc : 90 – 9 = 81€ à disposition. Cette somme d’argent, si elle trouve une personne qui s’en porte garante, un emprunteur, si elle passe au crédit de quelqu’un d’autre (M. C), cette autre personne (M. C) se porte garante de cette somme de 81€ en l’empruntant. ET la banque inscrit sur le compte de M. C la somme de 81€.

Ayant trouvé un créditeur supplémentaire, une personne, M. D qui se porte garante de la somme de 81€, la banque inscrit cette somme comme « active » et procède donc au droit de réserve obligatoire de 10% et peut mettre sur le marché du crédit la somme de 81 – 8,1 = 72,9€. Dès le moment où elle trouve un emprunteur, elle portera à son actif cette somme qu’une personne se donne pour garante du fait de l’avoir empruntée, et ainsi de suite.

En gros, donc, lorsque vous permettez à votre employeur de verser sur « votre » compte en banque votre salaire, etc., en bout de chaîne, la somme des réserves est bien de 100€ mais la somme de l’argent ayant trouvé DES personnes pour la « garantir », se monte à 100 fois la somme versée et conservée en réserve ; soit 10 000€.

Ceci est tout à fait légal, et c’est ce qui se passe en réalité. J’ai passé outre les intérêts de l’emprunt qui ne font que couvrir, grosso modo, les frais de banque, c’est-à-dire ce qui permet aux employés et cadres de la banque de pouvoir vivre grosso modo.

La différence entre les 100€ initiaux et les 10 000€ finaux (9 900€) est une création d’argent à partir d’une réalité, votre salaire, appointement, etc. La banque, par des effets d’écriture : des passages de dormant à actif successifs par ce qui est nommés « jeux d’écriture » dévalorise les 100€ initiaux de la proportion 100. Puisque le système de la banque fait qu’elle RÉALISE 10 000 à partir de 100, elle dévalorise vos 100€ bien réels de 100 fois par FICTIVITÉ.

D’autre part, le fait d’emprunter de l’argent qui va permettre à la banque de réaliser la somme empruntée moins son obligation de réserve, diminue d’autant la réalité de l’argent emprunté et au bout du compte c’est de 100 fois. C’est-à-dire que ce que réaliser en vrai, en béton, en route, en maison, ou usine, etc. l’emprunteur, dès le départ, la somme qu’il emprunte dévalue sa chose de 100 fois par le système de la banque.

Des sommes faramineuses d’argent FICTIF circulent dans l’Économie ; ce qui fait dire à un Jospin, il y a 10 jours sur une radio, que la proportion de l’économie « réelle » (celle que vous réalisez par votre activité — votre TRAVAIL — par les échanges purement monaitaires) sur l’ensemble de la monnaie spéculative, fictive, est de 2% (il y a deux pour cent de réel dans le fictif).

C’est qu’il y a d’autres détails de fonctionnement qui sont intéressants à décrire et je vais m’y employer.

D’une part : c’est qui ces « emprunteurs » de crédit, ces personnes « morales » ou réelles qui donnent réalité à un crédit ? Hé bé, c’est les banques elles-mêmes ! Ce sont les banques qui se revendent et s’achètent des crédits pour FAIRE CIRCULER L’ARGENT : l’argent n’a de « vie » c’est-à-dire qu’il ne « croit » que dans sa circulation (pour cela il y a les chambres de compensations — anciennement ClearStream, par exemple, etc.). Ce sont les banques qui, en se refilant FICTIVEMENT l’argent, se donnent mutuellement du crédit et multiplient comme ersatz de réalité, l’argent qui est versé sur « votre » compte en banque pour salaire, appointement, etc.

Je ne parle pas des « actions » sur une usine, une firme, etc.

Et je garde le croûton pour la faim : l’État, on le sait bien, qui est vous et moi, à qui on a donné par délégation la gestion du budget, est en déficit, c’est-à-dire qu’il dépense plus qu’il n’en peut. Mais, cette somme d’argent (de l’ordre de 3 à 4% aujourd’hui) où va-t-il le trouver ? Qui va être les « créditeurs » de l’État : ben… là où se trouve l’argent, bien sûr ! Dans les banques ! Argent que les banques trouvent un plaisant enjouement à créer. Et elles le créent comment cet argent ?

Donc, lorsque vous bossez pour 100, vous êtes niqués de 100 fois par les banques qui vous reniquent par les emprunts à l’État (qui est VOTRE argent, vos impôts TVA, ISS, ISR, etc.), c’est VOTRE pognon à raison de 3 à 4% en plus (sans compter les intérêts qui sont ici faramineux : une génération entière NE pouvant PAS les rembourser aux banques).

Mais si vous n’avez pas compris ce système, l’État, lui l’a bien compris : c’est sur lui qu’il repose, car votre travail étant dévalorisé de 100 fois, vous n’auriez à travailler que 100 fois de moins, en étant brute. Donc, lorsque le système fait une inflammation, comme aujourd’hui, il faut le refroidir avec de l’argent frais. L’État va donc injecter une intraveineuse d’argent frais, à vos frais, puisque c’est vous l’État, c’est votre argent. Et comme, de cette manière, il doit s’endetter, il doit emprunter de l’argent qu’il n’a pas (que vous devez, vous, déjà aux banques par le déficit budgétaire, car cet argent ne vient que de vos impôts, etc.) aux banques ! Haha ha ! je rigole !

Comment donc une banque peut-elle perdre de l’argent et aller jusqu’à la faillite ? Hé bé elle a emprunté à une autre, par l’intermédiaire des traders, des sommes que l’autre en arrive à lui exiger pour se sortir elle-même du caca de ses propres emprunts. C’est un cercle sans début ni fin : chacun mange la queue de l’autre et le plus court est englobé sans moutarde.

Donc, en fin de compte : vous êtes obligés de versé sur « votre » compte en banque vos salaires etc. La banque en fait ce que bon lui semble, à la réserve d’une obligation de réserve ridicule pour garantir un « remboursement » de ce qui vous appartient (et qu’elle est absolument pas en mesure d’assumer, même à raison de 70 000€ par compte et personne ôur minimum) ; placée devant une difficulté dans laquelle elle est du fait d’emprunt effectués sur d’autres banques et face à une faillite qui porterait à la révolte une masse de gens flouée de son argent, l’État prend le dessus de la dette de cette banque ; et pour pouvoir assumer cette dette, l’État doit emprunter (avec ou en sus de son déficit déjà chronique qu’une génération entière est incapable de combler par l’impôt direct et indirect) et cet emprunt se fait auprès d’une banque, bien évidemment, où on vous oblige à verser votre salaire. Le temps que vous passez au travail pour acquérir « votre » argent (ne me dites pas que vous allez au turbin pour les beaux yeux de la princesses, humm ?) qui vaut rien du tout, comme vous vous en ête sdéjà apperçu. Travaillez plus pour vous faire, VOUS, travaillez plus, VOUS et personne d’autre !

C’est précisément pour cela qu’on vous pousse au crédit, car c’est VOUS qui réalisez l’argent fictif des banques, et personne d’autre ! Le surendettement est un petit point noir du crédit : ce qu’on vous demande c’est d’être précisément raisonnables dans votre réalisation de l’argent de sorte à être constamment solvables afin de pouvoir justifier les 100 parties que l’on réalise de votre partie. Vous comprenez ? Lorsqu’il s’agit d’une banque, l’État vient à la rescourse, mais lorsque vous tombez en faillite personnelle, c’est VOUS qui payez, c’est pour cela qu’on VOUS demande d’être raisonnable dans vos prises de risques créditaires, c’est à VOUS que le huissier s’adresse.

Des gens très riches ont en banque des dépôts eux aussi très riches (la richesse cumulée des 225 personnes personnes les plus riches équivaut à celle de 2,5 milliard des plus pauvres : on comprend maintenant pourquoi et comment !). Et ce mic-mac fait les bons entendeurs bonjour. Mais qu’est-ce qu’ils font, ces riches avec tant de richesse ? Et d’ailleurs, que peuvent-ils faire de mieux que de la faire disparaître, si ils voulaient vraiment faire quelque-chose ? Non ? Des Fondations carritatives ? Pfeu ! C’est un système et nul ne peut en sortir sinon que par la destruction ou le reniement absolu.

Voilà-voilà. Quand vous prenez un crédit pour une bagnole, un écran télé, un portable, une machine à laver, une redevance quelconque, une maison, un voyage, et que ne sais-je encore, vous vous niquez vous-mêmes avec les intérêts demandés par la banque pour la faire fonctionner ; vous faites fonctionner le système bancaire au rouge sang (à 100 à l’heure) et au temps perdu à bosser pour des mégots de vie ; vous octroyez à l’État la mainmise sur votre temps ; vous permettez à l’État d’user et d’abuser de votre travail au centième, sans les intérêts ; vous engrosser les riches (et pas seulement par le simple fait de vous faire « exploiter » au sens marxien du terme, mais par la circulation et l’augmentation de l’argent réel qui deveint virtuel pour redevenir « réel ») et vous vous séparez de votre propoe capacité de prendre votre vie en main d’autant, bien sûr ! Ha mais bien sûr que vous avez votre truc, bien sûr, mais à quel prix ?

Pourtant, ce système il est simple. Il suffirait, si on veut garder l’argent, de cesser de faire du crédit sur du crédit, c’est-à-dire d’interdire la création de l’argent fictif, de faire que cesse le passage de l’argent dans une ineffictivité, un trou d’absence pour le faire passer ensuite dans la case « actif » alors qu’il est passif et mort, de rester dans le RÉEL et non plus dans le fictif, rien de plus simple, en bref que l’obligation de réserve soit de 100%. Et toute l’organisation de l’Économie présente s’écroule : poum ! La spéculation est une maladie affective, une affectivité qui a quitté la réalité de sa réalité.

Ha, j’oubliais d’insister sur le fait, dès le début, que l’obligation de réserve des banques n’est pas de 10% mais se situe entre 6 et 8%, ce qui leur donne d’autant plus de marge !

mercredi, 21 mai 2008

Le volant de la jupe

Un homme jette l'anathème sur son sexe (d'autant plus qu'il n'a et n'est en rien homosexuel) : il se promène dans la rue en JUPE ! Il en a marre d'avoir chaud aux couilles.

L'indisposition de ses attributs sociaux ne lui supporte plus : il veut sentir la fraîcheur de l'air et la liberté du mouvement saisir son corps comme peut saisir le vent la feuille de l'arbre.

De plus, cet étrange être humain boit l'eau de la rose qu'il se compose lui-même en comprimant des pétales dans de l'alcool quasiment pur ; substance qu'il dilue ensuite dans cette même eau pour l'absorber de sorte à contribuer fortement à son plaisir de vivre ! Damné diable que tu es, ô succédané de dieu !

Tant que la liberté restera un espoir, et non pas un concrétude de l'ici et du maintenant, un objet tangible que l'on touche de son cœur et de ses mains, de l'émotion de son âme dans le présent de la réalisation de son histoire, le reste restera flou, humidifié dans la froidure du brouillard duquel on aura trop longtemps hésité à se dépêtre. Ô femmes qui transmettez cette substance, la liberté, par votre lait mammifère dans l'âme de vos enfants, ne perdez pas la vôtre dans de vains espoirs et restez concrètes : refusez la mort de la soumission au risque de votre vie ! Vous êtes la fierté de mon amour du bonheur du vivre que je veux transmettre, faute de le pouvoir vivifier dans l'aujourd'hui.

Tant que les gens resteront PASSIFS face à ce qu'ils ne considèrent plus comme un outrage à leur liberté du vivre, nous mourrons, toi et moi du fait de leur connerie, de leur manque de courage, de témérité à l'emport de leur pensée du non-corrompu. Je me suis trouvé, au cours de ma jeunesse turbulente à m'insurger sur l'activité débordante des flics… et de devoir me retrouver seul face à eux car la populace, semblable à ces putains de spectateurs irresponsables de ce qu'ils VOIENT, est restée immobile. Ce flic, être persuadé de la légitimité de son activité salvatrice de l'Ordre, je veux dire du CALME lénifiant son âme perturbée refusant d'en accepter la dialectique, a bien été, devant cette vivacité qui lui montrait au visage ma légitime perturbance, le devoir non moins légitime de me lâcher pour s'y avoir reconnu.

Le flic, en tant que tel, est une bonne engeance, pour autant qu'il obéit ostensiblement à la loi qui le paye, celle des citoyens. De la sorte, jamais ce flic honnête ne manquera de respect à la vie de l'autre, fut-il plus bas que sa propre condition de flic. Le flic doit être modeste et non pas au SERVICE vicieux de la marchandise. La JUSTICE doit d'abord orienter les mouvements de son action. Ainsi, le vol n'est-il pas passible de la réprimande et non pas de la délinquance, car la délinquance est une vue de l'esprit vis-à-vis de l'acte en correspondance avec une MORALE. Le vol est NORMAL dans une société qui VOLE. Il y a une telle confusion entre l'OBJET et l'ÊTRE que l'atteinte à l'OBJET revient à l'atteinte à l'ËTRE. Or l'être n'est pas atteint par l'atteinte à l'objet ! Pire : On ne relève pas l'atteinte à l’être dans l'atteinte à l'être en détournant de l'être son être : la femme n’est pas un objet, que diable !

Le respect de la vie est un état d'esprit qui trouve à se répondre, à répondre aux problème que l'existence lui pose. En dehors de cet état d'esprit, c'est le massacre qui dit que le massacre est utile et nécessaire parce qu'il ne sait et ne peut penser autrement que par le massacre. Il n'y a pas de demi, de quart, de millième de mesure ! Dans le cadre de cet état d'esprit du respect de la vie, rien n'est plus aisé que de résoudre la vie en la respectant ; hors de ce cadre — on en voit le résultat — la vie devient à elle-même un problème car elle se tue elle-même (pollution radio-active, chimique, sanitaire, affective, sociale…) et ne voit pas d'issue à ce qui est généré : le courage et la ténacité dans cette perception du bancal qui est à tous immédiate, la fin du travail et de la souffrance enfantine, pour le moins, procurent un horizon valable et accessible. Il faut donc comprendre ce qu'est un enfant et comprendre ce qu'est le travail : incompréhensible, vivantement, tâche pour un être aussi peut vivant ! un être dont la pensée et le cœur sont tué par le travail et dont les courants affectifs sont brimés dès l'œuf, dès la gestation !

La passivité, cette peur correspondant à celle de se faire couper les couilles, fait des pleutres, des poules mouillées : encore qu’un sens critique peut fortement rétablir une sorte de fierté d’avoir surgi à cette honnêteté interne qui se révolte à quelque injustice : incompréhension devant d’existence de l’être placé face aux exigences sociales toujours tributaires des forces de la réalité de l’argent, des possédants et de leur morale : posséder plus, quelqu’en soit le moyen utilisé, et inévitablement par l'assèchement de l'autre, de son temps, de son énergie, de sa pensée, de sa liberté. Cela commence dès la petite enfance !

Ce qui fait chier le plus le truc, dans l’Alice des merveilles, c’est qu’Alice n’avait que faire de l’esprit du Capital : cet esprit restait enfantin, de jeu. Moi, qui bois tant pour pouvoir rester dans ce monde, en supporter les bruits et les odeurs absurdes, principalement carapacés par le moteur à explosion interne et ses usages incommensurables et omniprésents, gangrené par le travail, je reste de jeu, qui n’existe plus dans ce monde, non pas dans sa forme de communication de moyen, sinon celle de communication de gain : la chose la plus stupide en soi, vis-à-vis de ce que nous sommes, nous les êtres humains. Tout est corrompu par cet « espoir de gain » dont on a que foutre et ne nous apportera jamais l’orgasme des corps en correspondance. Le travail tue tout et le bonheur.

Je mourrai avant le bonheur.

mardi, 20 mai 2008

Tectonique des ailes du papillon

Un colloque qui va avoir lieu demain en Allemagne, nous donne quelques indices sur l'état de la planète et sa considération économique (ce qui me fait toujours rire : Hahaha ! l'Économie ! hahaha ! et sa consort la politique ! hahaha !). On note qu'il y a présentement 2 000 milliards d'euros de perte par an du fait de cette dégradation, dont nous sommes la cause directe. Ha dit donc ! s'il y a perte, va falloir se pencher sur la question, c'est sûr ! et vite !

Un quart des mammifères, un huitième des oiseaux, un tiers des batraciens, 70% des plantes sont, aujourd'hui, menacés d'extinction, selon la liste rouge publiée par l'Union Mondiale pour la Nature (UICN). C'est dans le Figaro du 19 mai 2008, page 20.

Le manque d'absorption du CO2 que la déforestation occasionne est plus importante que la pollution générée par le 1 060 millions de voitures et etc. que porte cette planète et l'industrie afférente : c'est pas mal, non ? De plus cette déforestation (qui, comme d'habitude, ne profite qu'à quelques gugusses au grand cœur et à la cervelle bienveillante, et à poche pour porte-monnaie) stérilise la terre qu'elle découvre à la fois pour ce qui est des insectes, des micro-organismes, des animaux qu'elles tuent ou déplacent, des échanges de l'humidité et de la disparition de l'albédo spécifique à cette forêt.

Le taux actuel de la disparition des espèces est de 100 à 1000 fois plus élevé que le taux d'extinction naturel, nous dit Libération du 20/05/08, page 21. Les papillons ont disparus à 50%, l'activité biologique des sols a été détruite à 90% en 30 ans, c'est-à-dire depuis l'usage massive des engrais, des pesticides, des fongicides et des insecticides promus par nos chers industriels pour la plus grande satisfaction de leurs actionnaires. On trouve de ces adorables produits favorables à la croissance Économique, à la paix sociale, et au reste, dans les fœtus humains. Les OGMs, fruits de la recherche assidue et tenace de ces mêmes producteurs de douceurs, seraient, selon eux (mais pourquoi donc ?) LA solution pour pallier à tous ces problèmes : poulet, tomate, patate, maïs, OGM, humain OGM (sans le gène de la gêne occasionnée par ses grèves intolérables à cette Économie adorée). Pouhhh ! Quel présent !

Et si le poids d'eau du barrage des Deux Gorges en Chine n'avait pas pesé au centre de la plaque tectonique chinoise de sorte que les failles qui délimitent cette plaque aient "travaillé" à provoquer sa remise en place ? Comme d'appuyer au centre d'une feuille de papier posée sur l'eau ?

lundi, 19 mai 2008

Détuterage d'OGM

Le Commissaire européen à l’Environnement, Stavros Dimas, émet de fortes réticences à l'adoption par la Commission d'une autorisation à la culture d'un OGM. On trouvera ici (http://write-a-letter.greenpeace.org/332) la pétition pour soutenir cette sympathique et courageuse décision.

dimanche, 18 mai 2008

L'amer bétonnerie

Les ciments Lafarge et Italcimento, en état de pénurie de sable pour bétonner le littoral et les terres de Bretagne, ont discuté avec les Élus du cru (qui sont restés bien cois sur cette affaire jusqu'au moment où ce vent puant de la compromission est passé par les narines des citoyens concernés) pour se permettre de puiser dans les cotes situées entre Quiberon et Grâves leurs fonds marins sablonneux. L'font vraiment dans le durable du duraille, ces cimenteux pour ce qui est de la destruction par la construction, pour sûr, dans cette continuelle perspective de l'immédiat à deux chiffres !

Il y a UN moyen de se passer du ciment de Lafarge et consorts : la brique de terre compressée : simple, élégant, quasi gratuit, peut consommateur d'énergie, solide, durable, facilement destructible si besoin est, isolant thermique excellent (un des meilleurs disponibles), régulateur hydrométrique de qualité. Basta le ciment concentrationnaire d'actions passives !

vendredi, 16 mai 2008

L’espoir des uns et des autres

En visionnant « La double face de la monnaie » de Vincent Gallard et Jérôme Polidor (DVD : 3700246902416 @ www.lamare.org) j’apprends que, selon les Nations-Unies, la richesse cumulée des 225 personnes les plus riches correspond à celle cumulée de plus de 2 500 000 (2,5 milliards, soit un tiers des gens de cette planète) des personnes les plus pauves.

J’y apprends aussi qu’au cours d’une seule journée, en Allemagne, la somme d’argent qui circule pour nourrir la spéculation (qui se nourrit, par définition, d’elle-même) s’élève à 2 milliards d’euros (par jour). Le commerce, correspondant aux échanges réels effectués dans des magasins réels, génère, en UN an, la circulation (l’échange de main à main, en chèque ou CB) de la somme de 8 milliards d’euros (par an).

Dans un pays, lorsque 1 milliard d’euros appartient à ceux qui travaillent (cette somme est générée par leur travail, le temps qu’ils consacrent à cette activité réelle), c’est-à-dire à 80% de la population, il est redistribué aux 10% de la population qui peuvent faire travailler cet argent, selon des dispositions sociales ad hoc. Cet argent n’appartient plus aux 80% des gens qui génèrent cette somme par leur activité mais à ceux qui s’en sont accaparé. Autrement dit : la « valorisation » de l'activité de 80% de la population est diminuée de 10 à 80 (elle ne vaut plus que 1/8ème de sa réalité par cette « valorisation ») par 10 % de cette population. Et comme c'est cette « valorisation » qui gère l'ensemble de cette activité, des résultats et des relations qui en résultent, on comprend pourquoi il y a tant de pauvreté dans cette activité, ses résultats et nos relations.

L’organisation de la société est entièrement tournée autour de ce fait : la spéculation, l’espoir de gain et non pas la création réelle générée par l’activité réelle de l’être humain qui se voit spolié, par l’intérêt composé, l’intérêt à payer sur l’intérêt, par le nourrissement, non pas de lui-même, non pas de l’être humain, mais de cette spéculation.

Le fait que la richesse matérielle, réelle, produite (la matière transformée pour nourrir, loger, vêtir, distraire l’être humain, et le reste) soit transformée à son tour en monnaie qui ne nourit plus qu’elle-même, répond à une disposition d’esprit, tant du côté du riche que du côté du pauvre qui travaille à travailler cette richesse. L’espoir réside ici comme là dans un espoir de gain : les uns l’obtiennent, les autres le rêvent !

Finalement, le pauvre ne travaille plus pour le riche mais pour la monnaie que le riche ne sait quoi en faire sinon qu’à la nourrir ; et le riche ne s’accapare pas de la richesse produite par le pauvre, mais du temps que ce pauvre consacre à ne pas s’occuper de lui, à supprimer réellement (alors qu’il travaille à cela) sa pauvreté. L’espoir de gain, la valeur, est l’élément central de cet état d’esprit.

C’est cet état d’esprit qui régule la manière de faire, le procédé de la pensée, des actes et des omissions. L’argent, moyen d’échange, est ici et maintenant, exclusivement un moyen de valeur, un espoir de gain ; et cette exclusion exclut toute chose en dehors de lui, même celui qui l’a créé. C’est dans « l’esprit de l’esprit », l’intérêt composé, qui nécessitait il y a peu le calcul logarithmique, qu’il se trouve.

Il ne s’agit plus de « valeur » d’échange et de « valeur » d’usage, il s’agit de supprimer l’espoir de gain dans l’échange ou l’espoir de gain dans l’usage ; il s’agit de MOYEN d’usage et de MOYEN d’échange. La valeur, l’espoir de gain, s’est glissé dans l’échange et l’usage, qu’on y songe !

mardi, 13 mai 2008

Pergélisol qui dégèle = méthane à forte dose

Un article du Fig d'aujourd'hui me laisse particulièrement songeur.

Le 26 janvier 2009 : deux autres liens
Le permafrost et 2050
Réchaufement de l'Arctique
et non moins plus optimiste : les arbres qui transforment ce "CO2" qui dégénèrent.

lundi, 12 mai 2008

Journée de l’enfance sans en-fer

On parle de la Journée passée instituée pour commémorer l’Abolition de l’esclavage. Et, étrangement, on rencontre beaucoup d’hommes à la peau sombre qui se revendiquent comme étant des « fils d’esclaves ». Faut-il oublier, pour leur laisser ce plaisir du martyre, le fait que les chefs des tribus noires ont participé activement à la « livraison » de leurs congénères contre DU pouvoir sonnant et trébuchant devant lequel, initialement, ils se courbaient ? En fait, une bonne partie de l’esclavage n’aurait pas pu avoir lieu sans la participation active de ces caciques et l’approbation précédant le moment des vendus.

De plus, pour autant que l’on soit un « fils de l’esclavage », je ne vois pas en quoi il y a un avantage, sinon qu’indirect ; je veux dire : comme recherche d’un gain, une tentative de s’octroyer une « valeur », d’une manière ou d’une autre, une manière de chercher des bonbons, en somme, pour adoucir une souffrance passée qui se répercuterait dans le présent immédiat : aïe aïe aïe ! Il vaudrait énormément mieux ne s’en revendiquer PLUS LONGTEMPS ! Il vaudrait bien mieux ne plus se revendiquer comme « fils ou fille d’esclave » de sorte à passer effectivement à autre chose.

Même si une partie de la partie à la peau noire de notre humanité est pour l’heure maltraitée du fait de cette couleur dont nul ne peut se défaire, il n’y a que confusion d’y trouver une historicité à laquelle eux seuls s’évertuent d’y trouver un poids de référence. Tous les peuples ont souffert de la bêtise humaine, les « Blancs » comme les « Noirs » comme les « Jaunes », et le reste. Il ne faut pas se tromper ! L’exploitation de l’enfant, de la femme et de l’homme par l’homme trouvera perpétuellement un « prétexte » dans l’arc-en-ciel de sa pensée grisâtre et violente pour justifier son exploitation.En faire référence à son tour, en tant qu’opprimé, ne sert qu’à conforter son ennemi (c’est-à-dire à s’affaiblir SOI) faute de l’avoir correctement identifié.

Ensuite, il y a bien des sujets aussi personnels qui portent une tension affective aussi forte, sinon plus. Dans ce sens, moi, je revendiquerais l’institution de LA « Journée de la disparition de l’Enfant battu », dans l’espoir, pour rester dans le même esprit, que l’esclavage ou l’enfant battu cessât d’exister sur notre planète. À moins, évidemment, que l’on batte, soi, son enfant, je ne vois pas pire dans la transmission de l’aliénation : la perte de la liberté du vivre inscrit dans les cris, aussi bien, de l’Histoire, la nôtre !

vendredi, 09 mai 2008

Étalonnage du « pharmakos » /2

(l'article précédent)

Cependant, il y a un placebo-pharmakos de taille qu’il me faut évoquer : le « sport », car, loin d’être une pratique individuelle, c’est ici avant tout un exutoire de masse des masses.

La liesse que le sport soulève, ses peurs, ses espoirs, ses ruses pour contrer les avanies, etc. tout cela étant par excellence particulièrement dérisoire puisque cela n’affecte en rien les conditions matérielles proprement dites des adulateurs, répond au plus près à la fonction du pharmakos et à son aspect placebo pour ce qui est des guérisons que ces émotions provoquent et qui guérissent les autres aspects de la vie qui deviennent ainsi beaucoup plus soutenables sans être en rien modifiés.

La haine, la hargne dont font preuve ces adulateurs montrent bien cette « ardoise » formée du placebo sur une de ses faces et du pharmakos sur l’autre face. Choisir son camp et expurger un autre camp, dont la définition s’arrête à celle-là : être autre, permet de centraliser, de monopoliser et de concentrer toute une énorme quantité d’« affects » sur un court moment d’énergie n’ayant trouvé aucune autre expression plus sociale, conviviale, amoureuse. Lorsqu’on saisit la profondeur de cette émotion, l’endroit où elle puise son énergie, sa forme nous montre une mixture faite d’angoisse et de haine, d’incertitude flottante et de crainte de la réalité, de revanche sans exécution et de trahison subie, d’amour humilié et d’autosatisfaction interdite, de l’attraction irrésistible à l’orgasme et de la fuite devant sa profondeur. Les explosions de « joie » que seul le monde humain peut montrer comme spécificité sous cette forme, les quolibets fermement mûris qui s’appuient sur de vieux adages sans substance, et les vociférations dont la spontanéité est du plus pur calcul d’anticipation, sont, elles, d’une réalité semblable à ces crises d’hypocrisie enfantine dues à une frustration de sucrerie : pas assez mûr pour se comprendre dans le grand tout de la vie.

L’être assis tape du pied, crie, siffle, vitupère, hue, s’indigne d’une injustice commise à l’encontre du camp sur lequel il a collé la teneur affective de sa « valeur » ; tandis qu’au même moment l’autre camp s'enthousiasme devant cette décision, la gratifie de ses exclamations, l’encourage de ses frappements de mains, la couvre de la chaleur de ses emports. Il se lève à l’accomplissement de l’exploit, porte au ciel les bras comme on débande un ressort que la compression de l’attente a maintenu jusque-là comprimé et il se remercie réciproquement à coups d’embrassades, dressé sur ses jambes d’humain, tape des mains avec vivacité, célérité et ardeur, siffle en regardant du déplacement de son chef l’alentour de mouvements rapides le sourire lui déchirant la bouche, les poumons broyés par les spasmes de ses côtes, ayant le mal de respirer jusqu’à l’extase. Dieu que c’est bon !

Le camp « adverse », tout à coup téléporté sur l’ubac de la gloire, saisi par la tenaille de ses jambes coinçant la vigueur d’une queue qui se cache à cette ombre glaciale, la tête basse, ronchonnant, de mauvaise humeur, la moue de l’acariâtre ciselée par l’âpreté de la défaite sur un visage renfermé, quitte les rangs, dans un ordre de défaite, sans unité, sans communauté car chacun prend sur soi cette perte et son amertume et refuse d’en faire une généralité qui compromettrait davantage ses chances de salut futur : ce n’est que partie remise ! Il faudra simplement travailler plus pour gagner plus.

La victoire fonctionne comme une bobinette de fil qui tombe par terre mais dont on tient encore l’extrémité : elle court en se dévidant, trottinant de droite et de gauche, par sursauts. Mais la victoire fonctione aussi comme la tension que représente la gravité qui va, ou non, attiré au sol cette bobinette de fil. La joie de la lâcher viendra de celle provoquée par la victoire de la partie du drame sur laquelle a été déposée cette tension affective. Il faut donc bien comprendre que la valeur de la victoire correspondra à la tension affective qui s’accumulera dans l’expectative du cours du mouvement du temps (et par conséquent par son côté éphémère) auquel on va donner une limite indispensable. Cette tension que retient la victoire, avers de l’ardoise dont le revers est une défaite, sera d’autant plus prégnante qu’incertaine, fluctuante, hésitante. Il s’agit de vivre, de sentir en soi la vie durant tout ce temps et rien que ce temps permi comme un émonctoire permet l’élimination des vieilles choses de la vie restées immobilisées et indésirables.

La victoire est le placebo ; au moins une des équipes le pharmakos ; l'ensemble du processus, une cérémonie religeuse. Il s’agit là bien d’une expression de l’orgasme qui ne se retrouve pas, c’est-à-dire qui ne se retrouve pas ailleurs selon ses propres conditions qui sont l’abandon sexuel ; orgasme qui, par cette démonstration même d’inachevé sinon qu’en image, montre la puissance de la course qui vous sert de fuite.

Je ne puis dire si l’humain implique le « pharmakos » et son « effet placebo » comme obligation ; j’en doute fort mais parfois submergé par la bêtise de son monde, je ne sais plus grand-chose. Nous participons à un truc immense (on va chercher des planètes qui seraient susceptibles de ressembler à la nôtre pour, peut-être, pouvoir y reconnaître des congénères extérieurs — alors que l'on sait, aujourd'hui et maintenant ce qui est fait de l'« étranger »), même s’il se résume parfois à la dimension d’un écran de télévision, dans lequel on baigne, gigantesque, cosmique, la VIE, mais qui est ressenti comme une angoisse se traduisant par une inutilité de tant de souffrance, de plaisir épars et de quotidien : cela ne sert à rien. Depuis quelques millénaires, il y a toujours des malades affectifs qui se montent la tête pour faire chier le peuple, le monde dont nous voyons les changements rapides de formes que cette action induit. Je ne suis en rien étonné, dès lors, que, placés devant une telle vacuité dont le ressenti n’est pas réfléchi par la conscience, des gens devinent le besoin d’inventer un placebo, un ou des dieux, dont ces gens seraient des protégés suivant les mêmes conditions de souffrance et de petit plaisirs, des enfants perdus aux formulations incomplètes dont ils laissent la formule à ce/s dieu/x et les procédures à ces malades dont je parlais il y a un instant.

Ce/s dieu/x demande/nt des pharmakos (ou des bouc-émissaires, moins tardifs dans le temps de notre histoire) simplement parce que ces gens ne se comprennent pas, ne savent pas ce qu’ils sont dans le monde, le leur et pour eux-mêmes, ce qu’ils SE représentent ; alors que c’est essentiellement affectif.

lundi, 05 mai 2008

Étalonnage du « pharmakos »

Il a été dit beaucoup sur le « placebo », mais peu sur le comment et le pourquoi du placebo ; et encore moins et mal sur le pharmakos et sa phénoménologie, que j’ai nommés ailleurs « érotique agricole ». Ainsi, je ne suis pas bien sûr d’avoir donné les éléments suffisant pour me faire comprendre.

Dans Science & Vie de mai 2008, page 44, on relate une expérience relative à la mesure de l’« effet placebo ». Des gens se sont prêtés à une expérience consistant à accepter un jeu de « pharmakos » dont on ne leur a laissé aucun doute sur l’efficacité à être protégés par un placebo des désagréments provoqués par une faible décharge électrique de 80 volts et à se laisser soumettre à cette décharge. Ce « placebo » (LA raison d'être du pharmakos : protection plus ou moins consciente contre le « mauvais sort ») était vendu sous deux formes à contenant identique, cela va de soi, l’un à 2,50$, l’autre à 0,10$.

Hébé… 85% de ces gens ont trouvé davantage « atténuant » leur souffrance le placebo à 2,50$ ; et 61% seulement ont ressenti une efficacité à celui qu’ils ont acheté 0,10$. Le « pharmakos » (placebo) le plus efficace est celui qui vous coûte le plus : cela semble aller de soi, non ?

Loin de moi de dénigrer, puisque j’en reconnais le pouvoir, l’« effet placebo », le pharmakos dont l’efficience paraît ici évidente. Avoir la sensation de se protéger est du plus efficace face à une douleur, à un malheur ; à moins d’être anesthésié de drogues ou de cette douleur. Et inversement, en cas de malheur, trouver un pharmakos sera du plus agissant contre celui-ci, même en placebo.

La nature du placebo est ici l’argent, l’affectif injecté dans une substance abstraite, ne servant que comme relation humaine quantitativement (plus on en a, plus on est content, n’est-il pas ?) et dont il faut se séparer. Et, intuitivement (nous sommes toujours dans le placebo) plus on en donne comme protection, comme « valeur », et plus l’objet dans lequel est investie cette valeur aura de pouvoir ; pouvoir sur soi, les autres, les choses, les êtres certes, mais pouvoir BIDON, en creux, je veux dire, qui n’a d’existence qu’en lui-même, pour peu qu’on le lui accorde. C’est un aspect de l’être humain des plus intéressants, cela va sans dire.

Quelle est la relation entre le placebo et le pharmakos. Ils sont tous deux les faces d’une même ardoise. Prenons le plus gros exemple au monde : Jésus-Christ (à ce propos, pour les lieux, si on m’en donnait l’occasion, je proposerais que tous les noms commençant par « saint/e) » soit reliés par un tiret au nom qui suit, puisque qu’il s’agit de dénomination et non pas de sanctification de ces lieux). JC est le placebo et le pharmakos du monde chrétien : il adoucit les douleurs et les provoque chez d’autres que soi. Et, pour cela, il y a toute une armada de théorèmes, d’hypothèses, d’assertions, etc., pour l’affirmer, le confirmer et l’infirmer. Et tout ne tient que sur la « valeur » qu’on accorde à cela. Mon propos, donc, est de découvrir comment cela puit-il être !

Qu’est-ce que le placebo ; qu’est-ce que le pharmakos ? C’est attribuer à quelque chose ou une action hors de soi une efficacité tandis que l’on en est, soi-seul, le moteur unique, véritable et valable, alors que la recherche et l’obtention de cette efficacité ne proviennent que de soi. Accuser le Christ pour le mettre en croix et dire ensuite qu’il l’a fait pour vous sauver du péché. Dire qu’un placebo amoindrit une douleur et ce, d’autant plus, qu’on s’implique affectivement dans son acquisition. Montrer du doigt un pauvre bougre, non moins pauvre que soi mais d’une autre manière, en disant qu’il est l’origine de vos malheurs et le tuer pour vous purifier alors que c’est VOUS l’origine de votre malheur tandis que vous restez passif devant lui. Etc.

Placé face à un phénomène auquel il se trouve confronté et qui le laisse impuissant (genre : famine, diverses épidémies, d’autres maladies graves et invalidantes, les catastrophes naturelles ; ou plus individuellement : la perte d’un être cher ou d’un espoir, un malheur, et le reste), afin de s’en désengager, l’être humain doit trouver quelque chose d’extérieur à lui-même, il doit trouver un secours aussi puissant, sinon plus, que l’avanie à laquelle il se trouve confronté et ce, en tant que moyen-tentative de s’en défaire… en image. Certes, il aura moins mal (et encore !), mais, bien souvent, il trouvera qu’un de ses congénères sera plus représentatif de la source de ce malheur, ou bien sera l’étincelle du bonheur qui suivra immanquablement sa mise à mort, qui devra être à la mesure de sa propre souffrance, bien évidemment.

De même, le plus puissant placebo qui ne se nomme pas ainsi mais qui a reçu l’appellation de « salaire », est le baume le plus puissant devant le fait de souffrir sa vie à « gagner sa vie », à TRAVAILLER. Et le pharmakos est pour ce cas précis, soit le patron — sous toutes ses formes : consortium, personnel, étatique, etc. (pour les syndicalistes « toujours prompts à prolonger d’un millénaire l’existence du prolétariat pour avoir le loisir d'en défendre la cause », par exemple) — soit la vie chère, soit l’impossibilité de se prendre en main, les enfants à nourrir, à habiller, à loger, soit l’amour que l’on sacrifie au grand totem du temps à tuer à faire quelque chose d’inconvenant face à cet amour que l’on délaisse dans ses draps, mais totem qui, apparemment, semble indispensable et impératif. Et puis il y a le vol, bien sûr, devant lequel on ne réfléchit pas trop parce qu’on n’a pas la possibilité d’être soi-même malhonnête… et pourquoi ? Parce que c’est le reste de dignité qu’il vous reste de plaisir d’être face à ce que l’on subit soi-même et que l’on s’en voudrait de reproduire. Cet émolument est à la fois source d’espoir d’un meilleur et à la fois source d’aigreur des plus tenaces, des amertumes les plus opiniâtres, les sécheresses de bouche est plus ardues, des révoltes les plus ténues aussi bien (comme « intérieures », n’est-il pas ?), la satisfaction d’une soumission dont le pharmakos reportera toujours à plus loin et à plus tard l’infamie et le dérisoire.

Un autre placebo qui ne manque pas d'attendrissement, est la télévision, la « télé ». Le fait de gagner sa vie, assis devant une télé, devient, comme par magie, naturel, et oui. Auto-placé devant cet appareil de trans-mission (mission qui consiste à vous laisser assis devant lui, je n’en vois pas d’autre, le plus longtemps possible et le plus vacuitèrement possible ; mission, dis-je, que le « réalisateur » se charge de vous communiquer le plus efficacement possible en recevant pour cela l’aide active d’autres salariés que ce spectacle-placebo rend des plus hardis tant dans la forme qu’il présente des manques dont vous êtes les PREMIERS à vouloir profiter et les DERNIERS à pouvoir satisfaire, que dans le fond qu’ils reproduisent avec cœur et ardeur, stupide autant que ce qu’il laisse d’entre-jambe) la satisfaction vous guette à la moindre des images qui s’y succèdent sans fin, sinon parfois que par la montre d’un pharmakos qui y a la vie plus dure, plus âpre, plus sordide que la vôtre et que l’on voit mourir devant soi, en différé. Cela montre aussi la conscience que l’on a de son propre sort et l’énergie que l’on développe pour s’en sortir.

Peut-on affirmer que l’humain est essentiellement un être affectif lorsque l’on sait, que l’on connaît l’intensité affective avec laquelle il tient à la valeur de l’argent (l’affectivité qui lui est concédée) qui est ici, précisément, LE placebo et ses diverses représentations, la « valeur » et les espoirs de gains qu’elle contient ? Pour une grande part, le pharmakos (comme l’objet que contient, CACHÉ, l’espoir, le placebo) veut trouver la résolution des souffrances de celui qui l’identifie, qui le montre du doigt pour le reconnaître. Cette manière de faire agit depuis environ 8 millénaires, guère plus, guère moins.Est-ce la manière la plus opportune pour résoudre le problème de la souffrance du vivre ? Je n’en suis pas si sûr.

Prenons un exsudat du placebo : la maladie. Enfin, disons plutôt : une maladie du placebo. Si un placebo « guérit » un malade, c’est que le malade n’avait pour maladie que sa relation sociale médiasable par le placebo apporté par un être de « valeur ». Si le malade est guéri, la « valeur » de cet être est plus « forte » que la maladie. En somme (et j’espère ne faire ni de lapalissade, ni de tautologie, ni de solipsisme) lorsque la maladie est guérie par un placebo, ce n’est pas à vraiment parler une maladie mais un « état d’esprit » adopté lors de sa vie qui vous rend inopérable suivant les critères de la vie. Il suffit, dès lors, que l’on oriente cet « état d’esprit » d’une manière tergiverse pour que vous trouviez, en vous, la résolution de cette maladie. Ainsi, en allant chercher un espoir chez votre médecin, vous êtes sur le point d’en faire un pharmakos s’il ne réussit pas à vous sortir de votre « état d’esprit » pour vous « guérir ».

Qu’est-ce à dire, dès lors, de la « maladie » et des moyens entrepris pour la guérir ? Et puis, c’est quoi la « maladie » chez un être doté d’une telle intensité affective ? Quels sont les moyens mis en œuvres, aujourd’hui, pour une telle disposition de l’affectivité de l’être humain et quelles sont les dispositions pour le rendre plus à même de se reconnaître en tant que tel, avec ses « déboires », si je puis dire, sa propension à rejeter sur autrui le résultat de ses malheurs, à en faire un « pharmakos », cette sorte de dérisoire qui ne veut tromper que lui-même ?

Comment, alors, se mettre à « guérir » la maladie « travail » ? Et c’est quoi l’argent, ça sert à quoi, dans ce contexte et le nôtre ?

Qui a osé entreprendre des études sur le « pharmakos », le placebo de l’érotique agricole ? Moi. Ne me laissez pas seul !

(suite ici)

lundi, 28 avril 2008

Point de presse pour les olympiades

L'adulation de la rigidité musculaire, le dur travail qui rend libre, le corps : rigorité de l'esprit.

Heil les olympiades !

Aux poubelles de l'humanité, les jeux olympiques !

L'artéfact de la misère

Les films de revenants, aliens, Potters, ou autres fictions, nous montre une vision la plus proche de la misère, de l'humain réduit à la misère : et c'est exactement ce qui est atroce, hideux, exécrable, ce qui émeut le spectateur, le thème habilement déguisé et subtilement gagnant.

Seulement cette vision de cette misère visuellement amplifiée, est aussi une manière de dénier la misère réelle, sale, répugnante et de ses comportements de « bête ». C'est une manière idéale de se rouler dans la fange virtuelle sans la réalité de la fange dont l'être humain, par ailleurs, ici et maintenant est le seul, réel et indubitable producteur. Il faut en somme, à l’obtus, à cet être qui refuse de se confondre avec la réalité sinon que de manière virtuelle pour ne s'en sentir PLUS responsable, qu'il se montre dans les pires aspects qu'il voit, présentement, comme représentation de lui-même, et perçoit de lui-même réduit à cette misère qu'il laisse à l'autre faute de s'en occuper pratiquement ici et maintenant.

Il s'invente des situations de misère pour se sentir moins misérable, finalement ; pour mieux ressentir comme un confort l'inconfort dans lequel il vit et pour se masquer le regard sur ce qui relève véritablement de la misère, de l'action réelle qu'il a sur son entretien et sa perpétuation ; et de l'impuissance manifeste dont il fait preuve, par cette occlusion, dans le cours de sa résolution. Il réalise virtuellement de réelles situations de souffrance où il voit son congénère se transformer sous l'effet de cette souffrance en pire que lui et en toute impuissance, réduit en misérable à se rouler dans la fange de cette misère dont on abhorre du lointain de ce virtuel comme du lointain de la réalité la plus proche des manifestations fangeuses.

On truque la réalité dans des films comme dans des photos, comme on se truque soi pour s'éviter de réaliser la réalité de la misère ; et la misère, ainsi truquée a perdu de sa réalité, de son fondement (la misère est génétique, n'est-il pas ?), n'existe plus que dans un autre monde, celui des images dont on sait, en arrière plan, qu'il n'a rien de réel.

C'est une manière de voir le monde, un « état d'esprit » qui permet de le percevoir ainsi. À ceci près que l'être humain que je percevais dans ma toute tendre enfance et ses capacités de bonheur, s'enfuient (ou elles sont rendues si frivoles qu'elles s'en éloignent à tire d'ailes) de cet être qui en est capable, et que le résultat qu'il refuse de constater pour y trouver la solution de ses actions sur le monde (ne serait-ce qu'en comparant ses rêves — qu'il formule bêtement dans ces films) ce qu'il en fait et la réalité de ce qu'il en fait, de ce qu'ils deviennent une fois qu'il a tenté de les réaliser (si tant est qu'il tente quelque chose pour réaliser ses rêves mesquins, rabougris, misérables de salariés, de patrons, de politicards, de policiers, de médecins, et du reste) ne se retrouvent plus qu'à être une solution à cette mesure de la misère.

Et cela devenant une habitude, comme cette misère devient une habitude, comme on a pris l'habitude de ne plus confondre à la réalité ses rêves de bonheur, cette résolution de la misère se mesure à l'aune de ces rêves misérables !

L'humain rendu dans une telle misère, qu'on éprouve la satisfaction de n'en souffrir pas d'autant, n'est pas la solution de la misère, mais bien sa perpétuation car il est immobilisé de terreur, de dégoût face à elle-même, tant qu'il ne peut rien résoudre. Et cette manière de faire, correspondant à un « état d'esprit », lui justifie de ne rien faire, lui donne une excuse à son immobilité, le conforte dans son inaction sur sa propre misère. Les moyens qu'il se donne de résoudre en images sa misère, ne lui permettent pas d'aborder les moyens pratiques de la résoudre pratiquement puisque cette misère qu'il se montre à lui-même ne correspond en rien à la misère réelle, qui est d'une toute autre sorte, consistance, approche : elle pue, elle est malade de la peau, du système digestif, elle est sale et elle dénote un laisser-aller de son humanité tel qu'elle semble insolvable, comme les murs des prisons.

Le mieux sera donc de la prévenir et ce n'est pas dans de telles images que se situent les dispositions pour un tel projet ! Car on ne doutera jamais que l'aberrant est une forme de misère : on éprouve davantage de plaisir à l'aberrant qu'à en décortiquer l'aberrance ! Hélas ! On préfère souffrir ou faire souffrir : le plus intensément possible est le mieux, bien sûr. C'est que la souffrance en elle-même est une aberration !

Dans ces films, on joue avec le temps, comme si c'était possible un jour de jouer du temps de cette manière ; dans ces films, on joue avec l'amour, comme si c'était de cette manière que l'amour se joue de nous ; dans ces films, on joue avec la haine, comme si la haine se manifestait de la manière dont on la montre dans cette horreur ; dans ces films on joue avec l'espace, comme si l'espace et ses dimensions détiennent les mesures que l'humain s'octroie pour les percevoir. Tout cela est facile à réaliser : il suffit d'images pour les faire correspondre à ce qu'on en attend et ceci n'a rien de réel sinon que ces images et les supports qui leur sont afférents.

Et puis, il y a le suspens qui vous permet de sentir en vous la vie frétillante dans sa frétillance ! Finalement l'invention est extraordinaire et je dois m'avouer, à mon grand damne, qu'il en est ainsi et que ma petite verve ne pourra rien y changer. Cet « état d'esprit » qui la permet, elle et sa perception, ses modes et ses détours, ses convulsions et ses plaisirs, les relations sociales qu'elle souscrit et dans laquelle elle trouve « vie », sa hiérarchie des émotions et la préoccupation qu'elle a de ses déchets — production, élimination, résidus — ne dispose pas à ce qu'elle se rendre compte de ce qu'elle est (et c'est ce qui en fait précisément cet « état d'esprit »). Je ne sais donc pas à quoi je vais plus loin occuper mon temps vu qu'en décrire des aspects véridiques ne répond à rien, reste sans écho, lettre morte, en somme.

L'humain préfère ressentir la frétilllance de la vie en étant assis, face à un écran, que plein de vie face à lui-même. « Ho ! quelle horreur, quelle horreur ! disait Wilhelm Reich pour décrire la femme face à son nouveau-né, ça bouge ! » L'humain, mâle ou femelle, adore se montrer dans toute son impuissance.

C'est un peu comme si il abhorait le monde physique, le monde de la réalité et sa corporéité.

vendredi, 25 avril 2008

Rayon-activité

Le Monde du 24 avril 2008, p. 7, nous renseigne sur ceci : Dans un rayon de 5 km d’une centrale nucléaire, le taux de leucémie infantile augmente de 2,2 fois. Ce taux diminue avec la distance de sorte que l’on trouve encore, à une distance de 50 km de la CN, un taux supérieur à la normale.

Les taux anormaux se situent principalement aux environs de trois sites de re/traitement du combustible : ceux de Sellafield et de Dounrean en Angleterre et de Kummel en Allemagne, où sont relevés des taux jusqu’à 4 à 20 fois (quatre à vingt fois) supérieurs à la normal.

Et puis je lis ceci qui me rappelle la fois où, il y a une quinzaine d’années dans le même journal, en édito de première page « … Nous avons un fort faisceau de présomptions qui pourrait nous amener à penser que le réchauffement de la planète serait dû à l’activité humaine… » :

« Les scientifiques s’avouent impuissants à trouver une explication [à ce fait : l’augmentation des leucémies infantiles autour des CN]. Sauf accident, les rejets radioactifs des installations nucléaires, inférieurs à la radioactivité naturelle, ne peuvent êtres suspectés ». Toujours aussi poilants et responsables ces scientifiques ! Et ils veulent nous amener sur Mars ! Pas la peine ! L’évasion est telle qu’ici et maintenant suffisent !

À propos, il y a eu une étude qui a été faite par un Cabinet de conseil sur la somme de 3 milliards nécessaires à la construction de la CN de Flamanville et sur l'usage qu'il serait possible d'en faire en l’utilisant à d’autres fins. Cette somme consacrée aux énergies renouvelable serait plus RENTABLE pour les investisseurs que dans ces centrales nucléaires et plus avantageuses pour les gens, bien sûr : c’est bien pour cela qu’on les construit ces centrales nucléaires : pour faire c… le peuple, l’empoissonner, le polluer, l’obliger au travail, bouffer le sang de nos enfants, etc. et dire ensuite : « Ha ! Nous n’avons pas de preuves formelles, n’est-ce pas. Alors… le nucléaire n’y est pour rien. D’ailleurs vous ne pouvez douter de nos mesures : c’est nous qui les relevons, qui les compilons et les analysons. Alors… ». Vraiment poilants, à vous bouffer le sang ! Faut être vraiment bête pour les croire capables d'améliorer le sort humain, sinon en pire.

mardi, 22 avril 2008

Dans la chaleur des centrales nucléaires /2

(l'article précédent)

On dit que les centrales nucléaires ne participent pas au réchauffement climatique : c'est archi-faux. Le rendement (électrique sur thermique) est de 30% ; les 70 autres % partent SOUS FORME DE CHALEUR dans les tours à réfrigérer, dans l'atmosphère ! C'est-à-dire que lorsque 1,3GW est prêt à être consommé au bout de la filière nucléaire, ont été dispersés dans l'atmosphère l'équivalent calorique de 6GW. Ce n'est certes pas un gaz à effet de serre, mais directement de la chaleur.

Pour une centrale nucléaire, si l'on fait passer tout le débit de la rivière dans son condenseur, l'eau de refroidissement qui va en ressortir sera trop chaude et les poissons ne seront pas contents : donc on refroidit l'eau au contact de l'air dans les grosses tours pour que la partie excédentaire se vaporise en brouillard avant de pouvoir rejeter l'eau a la rivière a une température raisonnable.

De toutes façons, c'est quasiment l'ensemble de l'énergie transformée par le nucléaire qui par en chaleur, du début à la fin, car toutes l'utilisation de l'énergie part en chaleur, principalement, avec l'usage mécanique dont le rendement est de 60% pour un moteur électrique (donc : 40% de chaleur en l'air). Les lampes à incandescences ont un rendement de moins de 1% pour ce qui est de leur valeur éclairante, le reste (99%) en chaleur.

C'est l'énergie qu'il faut économiser. L'énergie est produite pour être consumée ; on la consume par le travail, travail conçu pour la consumer. Cessons de travailler, que diable ! Cessons ! Passons à autre chose ! Zut !

Surface et nombre

L'état d’esprit agricole induit la prospérité par la progéniture : plus nombreuse elle est, plus le père, l’ancêtre mâle, le dieu de l'agriculture sont contents, et mieux on se réjouit. Ce phénomène, essentiellement lié au patriarcat, a produit des effets du plus grand malheur, car la surpopulation induite par cette manière de penser le monde, a produit un conflit entre le milieu de vie, les capacités qu'il donne de vivre et le nombre d'individus humains qui y vivent ; autrement dit, le ratio entre ce que peut produire le milieu et le nombre de personnes qui y vivent n'étant pas étirable à l'infini, il se trouve un moment où il y a plus de gens sur la planète que cette planète n'en peut nourrir.

À chaque fois que l'humain s'est trouvé dans une situation d'abondance, soit il se voit réduit en esclavage par d'autres qui le jalousent, soit il se reproduit en inventant des dispositions sociales qui justifient cette multiplication. La deuxième génération qui suit (environ 40 ans) et il advient que l'ensemble de ce système social ne peut plus assumer la nutrition du nombre de personnes alors présentes. Le Capitalisme, avec sa vue courte, est une tare en ce sens qu'il n'est pas capable, dans son état d'esprit, d’une régulation d'un genre adéquate, d’une prospective de ce genre : ce qui compte pour lui, c’est la rentabilité, donc le SURNOMBRE. Pas plus que bien d'autres systèmes sociaux liés au patriarcat, d'ailleurs.

Mais il y a eu un pire dans cette affaire. La possibilité d'affamer l'être humain est incroyable : réduit à l'os, il est encore capable de TRAVAILLER. Pas moins qu'un animal domestique qu'il avait développé pour son usage, d'ailleurs. Mais en plus il contient cette force motrice extrêmement liée à la volonté. Aussi, ses capacités de production, le ventre creux et la chair maigre, sont supérieures à celle de l'animal : il lui suffit d'une idée, d’une représentation pour le satisfaire, un espoir même, alors que l'animal ne se nourrit pas d'idée, bien sûr. Pour faire encore plus dans le cynisme, les idées de l'animal sont les coups de fouets, tandis qu’à l'animal humain, des représentations suffisent jusqu'à ce point où il n'est plus lui-même : un être qu'on dit « réflexif ».

Au lieu de jouir de son temps dans les dispositions qui l’ont mis à même de procéder à un saut qualitatif technologique, il se reproduit bêtement parce qu’il a davantage, à ce moment là, à manger et n’envisage pas ainsi la famine à venir deux générations plus tard. Cela se passe toujours par une dénégation de la femme et de l’enfant.

Cette propention à créer son malheur est des plus édifiante, si je puis dire : pourquoi l’être humain ne jouit-il pas de lui-même mais des choses et de ses congénères concidérés comme des choses ? Il a même créé la chose des choses : l’argent, pour satisfaire ce goût morbide du malheur ! Quel être !

Mais les temps modernes (le XIXème siècle) ont produit plus pervers encore. En investissant les pays africains et d’orient qui avaient une régulation assez liée à leur milieu, en imposant une forme d’agriculture (à la fois pour les besoins des exploiteurs et pour la nourriture des exploités), profitant de la multiplication des autochtones pour leurs propres espoirs de gains, la création de valeur, ces régions en viennent à ne plus pouvoir sustenter leurs membres humains. De plus, par le jeu des transports ferrovières, maritimes et aériens, l'humain a importé des denrées ou de l'argent pour mieux subvenir à ses affaires. Il a donc continué de se multiplier du fait que sa technique lui permet de produire davantage que ce que son milieu n'en peut. Mais ce « davantage » est bien sûr par lui-même une contradiciton qui n'est pas encore résolue : l'import d'engrais ou de techniques issues d'ailleurs, la surexplotation de terre (qui induit sa stérilisation et la désertification, sa salinisation par l’irrigation, etc.), tout cela mène à la catastrophe deux générations plus tard.

J’entends encore de nos Premiers ministres, appuyés par les syndicalistes, d’il y a 10, 30 ou 70 ans : « Faites des enfants ! » disaient-ils, « Faites des enfants ! ». On devrait juger ces gens sur leur obstruction de la pensée et principalement celle qui soustend leurs injonctions : dispenser et interdire à l’humain la possibilité de jouir de SON temps SANS se reproduire à l’excès pour les générations qu’il produit, lui. Ils devraient être condamné pour excès de lucre et tentative (réussie !) de corruption. Je rêve ! Des criminels contre l'humanité, en somme… et ça continue ! de nos jours ! Tout cela pour produire des producteurs, hahaha ! Le travail !

Parce qu’il se pense supérieur à la nature (comme il se pense supérieur à lui-même : certains sont plus égaux que d’autres, n’est-ce pas ?), l’humain pense qu’il peut dépasser le taux naturel de renouvellement lié à son genre. Il se trompe. Les résultats liés à cette présomption de lui-même vont se montrer dans très peu de temps. Nous aurons en plus les désagréments liés à son mode de production : joyeux Noël ! Quand donc commencera-t-il à SE comprendre ? Que son intérêt ne se situe pas dans les choses mais en lui ?

lundi, 21 avril 2008

L'acolyte du pervers

Se poser la question de savoir pourquoi, dans notre monde, ce sont les plus méchants, les plus menteurs, les plus mécréants, tortionnaires, affameurs, avides, violeurs, qui dominent les autres (de sorte à pourvoir être encore plus méchants, etc.) peut être salutaire, même si je pense que, comme l’herbe sauvage ne pousse que là où elle se sent bien, que là où elle est chez elle, cela ne va pas faire avancer beaucoup la cause du bonheur.

S’il faut donc un substrat pour que de telles choses poussent, il faut en plus de l’engrais pour qu’elles croissent démesurément. Car la question corollaire est : pourquoi ne nous intéressons-nous pas ou si peu à ce phénomène ? Parce que ces méchants nous en empêchent ? Je n’en suis pas si certain.

Oui, effectivement, quand ces méchants sont arrivés à une situation telle qu’ils peuvent exercer sans partage leur maladie affective, il n’est PLUS possible de faire pour tenter d’y palier. Aussi c’est bien AVANT qu’il faut nous intéresser à ce phénomène, et non pas après (on voit, par cette remarque, que ce méchant trouve des acolytes pour asseoir sa méchanceté : sans eux, il serait dépourvu de toute efficacité, bien sûr).

L’intérêt d’une telle étude serait d’éviter que la situation où le tyran trouve à déployer toute son activité se présente.

À ceci près que lorsqu’on cherche à trouver, on ne comprend pas, on évite le centre, le cœur de ce problème.

Il y a un procès qui a lieu en ce moment à propos d’un pervers qui a tué corps et âmes de femmes, sans doute aidé de sa propre compagne. Et j’entends, je lis l’offuscation des avocats de la partie civile, des journalistes placés devant les faits du pervers, révulsés (en Assise, bien sûr !) devant cette perversité qu’il ne nomme pas et selon laquelle il veut « manipuler » les êtres vivants et libres. C’est le propre du pervers de manipuler car, se fuyant soi-même, il ne peut admettre le fluide, ce qui est la vie libre, il lui faut l’emprisonner, la contraindre, la tordre, la torturer. Et ces avocats et journalistes se font, de cette manière, eux-mêmes manipuler par ce pervers. Non pas que ce pervers soit vraiment plus intelligent, rusé, etc. qu’eux, non ! simplement que ces avocats et journalistes ne veulent pas voir la perversité dans les yeux du pervers lorsque le pervers les regarde.

Fuyant eux-mêmes la réalité de la perversité, ils sont étonnés des actions du pervers, qui ne peuvent être que perverses. Comme cette perversité est corrélative à une blessure affective grave, et que tout un chacun, dans ce monde de malheur, a subi une grave blessure affective dont il s’est plus ou moins bien sorti, et que c’est précisément cette blessure affective qui excite le pervers devant lequel le blessé « socialisé » ne veut pas se rendre compte sinon que « spectaculairement », l’incompréhension (que je qualifie dès lors de « quasi volontaire ») ne peut que régner dans ces Assises comme dans la vie quotidienne. Il y a juste que, si ce pervers en particulier est devant les Assises pour être jugé des EFFETS de sa perversité (c’est-à-dire qu’on évite de comprendre LA perversité, qu’on ne s’intéresse pas à la perversité en tant que telle : cause de naissance, développement, maturité, disparition), le tyran, petit chef de rayon, de salon, d’équipe, etc. lui, toujours aidé d’au moins UN acolyte et du silence des autres, établit son règne sur la vie des autres, sur ce silence et une victime en particulier dont il fait LA manifestation de son « pouvoir ».

Le livre de Marie-France Hirigoyen « Le harcèlement moral » nous donne une assez bonne approche de la « démarche » du pervers, mais ne donne pas précisément la « cause » de la perversité. C’est tellement sale, tellement sordide, purulent ! Pouah ! Et comme la société, cette organisation sociale, produit cette saleté, comment tenter d’y trouver une solution ? Car, je me permets de le redire, l’herbe sauvage, que nous appelons mauvaise, pousse là où bon lui plait. Ainsi, c’est à la fois le contexte social et la personne qui y baigne qui forment un ensemble tributaire l’un/e à l’autre, mais pour cela il faut une « graine », un détonateur, un « trigger » comme disent les anglo-saxons, un « initiateur » dans le sens des paléontologistes lorsqu’ils parlent du feu sans allumettes, une origine… et un peu d’engrais.

De nos jours, la perversité se situe même dans des endroits que l’on a jamais soupçonnés, il y a vingt ans : à cette époque, qui eut pensé que, pour faire acheter une nécessité, on vende quelque chose qui n’a plus la destination pour laquelle elle a été prévue depuis des lustres ? Qu’on achète une pince coupante, une couleur de gouache, du vin, des fruits, une maison, et que ne sais-je encore, rien ne correspond plus à ce qu’on désirerait acquérir. Et pourtant toute la technique, cette technologie, nous ferait penser que cela serait possible. Mais des pervers travestissent tout en autre chose aussi décevante que le goût qu’ils ont de la vie dont ils ne veulent tirer que profits, voudraient que nous fissions du leur le nôtre et réussissent à nous l’imposer d’une manière ou d’une autre.

Mais, précisément, que désire le pervers ? Quel « profit » obtient-il dans sa recherche de profit ? Que cherche-t-il à satisfaire et qu’il n’obtient pas malgré ses tentatives continuelles ? À quoi donc correspond cette recherche et son but sans atteinte possible, son « profit » ? « ce » profit ? Par là-même, quel est le « profit » de la masse silencieuse qui permet, par son silence, son déploiement ?

J’ai compté environ que sur un groupe de 12 personnes, il y a un pervers possible, une personne qui, antérieurement blessée gravement dans son affectivité, n’a pu détourner cette gravité vers le pardon comme moyen de sauvegarde, ou l’oubli ou la dénégation aussi bien. Il a choisi la vengeance terrible et sournoise en tachant bien de « NE plus S’Y FAIRE PRENDRE », de redonner l’occasion qu’on le blesse pareillement, d’une manière aussi douloureuse. La méthode du pervers réside ici. Je compte que dans ce même groupe, il peut y avoir UN acolyte, mais qui lui, restera en arrière, en sous-main, un « renfort » qui ne se mouille pas. Dans ce cas, il y aura donc une « Victime » chez laquelle il y aura comme une résonance de la blessure que le pervers a subi, qui résonne, dis-je, comme une reviviscence de cette blessure dont il connaît tous les coins, détours, contours, aspérités, couleurs, odeurs, intonations, rictus, et le reste.

Il lui sera donc facile de réduire cette victime, qui n’a ABSOLUMENT RIEN DEMANDÉ, à cette ancienne blessure qu’elle, elle a réussi à détourner, contourner, dévié, oublié, etc. ou même réussi à résoudre. Mais le couple pervers-acolyte saura remettre à l’amertume du jour la CULPABILITÉ relative à cette blessure affective, culpabilité qu’ils traînent tous les trois et dont deux au moins n’ont pas trouvé de solution assez satisfaisante.

Si je compte bien, il reste donc 12 – 3 = 9 personnes dans ce groupe. Hé bé, si, dans ces 9 personnes, pas DEUX n’agissent à l’encontre du couple pervers-acolyte, la victime est perdue. Si UNE personne tente de s’interposer SEULE entre le couple pervers-acolyte, elle risque, elle aussi sa perte mais pas de la même manière : le couple pervers-acolyte va faire en sorte que cette personne trop courageuse à leur goût, quitte le groupe de manière à opérer leur torture tranquilles ; et cette personne sera conspuée par au moins TROIS autres personnes des 8 qui restent. Il y aura, donc, 5 personnes SILENCIEUSES, la tête baissée, les oreilles sourdent et bourdonnantes, la parole inquiète, le regard fuyant, restantes, qui éviteront l’objet de la haine et de la gêne, ne voulant VOLONTAIREMENT pas comprendre ce qui se passe (et donc agir en conséquence).

Car toutes ont à se reprocher les mêmes griefs qui règnent dans la généralité de la vie de cette société : d’avoir, dans le cours des trois premières années de sa vie, touché ses propres organes génitaux pour en avoir du plaisir alors que cela leur a été interdit ou bien avoir été, au cours de la même période, l'objet d'une peur intense alors qu'on ressentait un plaisir particulièrement absorbant au niveau des ses organes génitaux. Et le plaisir suprême du couple pervers-acolyte sera d’agir devant, aux yeux et au su de ces 6 personnes transis de coulpe et se délectant à la fois, à leur petite mesure bien sûr, du malheur de la victime qui leur rappelle leur ancienne douleur demeurée sans solution.

On comprend dès lors pourquoi ces avocats et journalistes, outre l’effet de spectacle corollaire à ces métiers, ne saisissent pas le centre de la perversité, et les agissements qu’elle induit chez le pervers (le pervers est, dans une bonne mesure, l’objet de sa maladie : il agit selon les modalités de cette maladie) ; pourquoi ils s’offusquent avec tant de véhémence des manières du pervers qui les manipulent, du comment il les manipule. Que dire du « comment faire pour aider le pervers à s’en sortir » : à lui faire comprendre ce qu’il a fait, ce qu’il est en train de faire et pourquoi (puisque tel est le but d’un procès d’assise) : on en est loin !

Mais je m’aperçois que je n’ai rien dit de cet « acolyte » : c’est simplement une personne qui agit par personne interposée. Mais je suppose que tout le monde est au courant. Non ?

Et puis… ces trois personnes qui gèrbèrent la solitaire défenseresse ? Des gens, ni plus ni moins, qui, entendant les arguments du couple pervers-acolyte et les trouvant « valables » (sans aucun doute du seul point de vue de la morale en cours, que notre couple sait particulièrement bien titiller), se sentant investis d’une mission d’ordre auquel ils sont confrontés, sans jamais avoir rien compris ou entrevu les événements affectifs en jeu, le rétablissent selon leur entendement… disons des avocats ou des journalistes, peut-être.