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samedi, 07 août 2010

Etat des lieux pendant déménagement

Le destin est combinatoire. Une partie de la combinaison est la marche de l’humanité, comme ensemble organique ; située dans un environnement duquel elle ne peut se séparer : elle y est donc intégrée en respectant ou non cette intégration, car l’humanité peut se séparer de ses bénéfices, de ses avantages, en les matérialisant bêtement et en les coagulant sous formes de richesses extérieures à elle-même et générant, par ailleurs et sur une plus grande surface, une pauvreté. Je fais parti de cette combinaison, à ma mesure, bien sûr. Mais, je suis seul : je ne peux pas dire que cette combinaison me sied et pour défaire cette solitude, il faudrait que je sois un autre qui ne le suis : que je modifie des paramètres dans ces combinaisons, en restant ce que je suis. Mais comment ? « Être ou ne pas être » c'est ne pas être encore et n'être toujours pas !

Pour l’heure, je tente de me débarrasser de ce qui me gène, des aspects matériels d’une certaine existence. Il reste le problème du stockage de mes affaires ; et tel que je suis parti, je ne sais si je pourrai passer un contrat avec quelqu’un pour ce stockage qui ne me soit pas trop désavantageux… si j’en trouve un !

En fait, le premier, si je pouvais, truc dont je voudrais me défaire, est cette solitude. Je ne vois personne, je n’ai pas d’intime, d’intimité, de correspondance et j’ai l’impression que je ne peux pas en avoir, que je ne pourrai plus en avoir.

Mais c’est pareil ! Etant qui et ce que je suis, je m’attends à autant d’ennuis que je causerai de par mon caractère, que ce soit de moi ou des « autres » (et de moi, principalement). J’ai la sensation que je ne pourrai jamais faire en sorte que quelque chose fonctionne sans anicroche, simplement. J’ai le sentiment d’être entacher de cette tare : les emmerdes, je cherche inconsciemment les emmerdes ; et s’il n’y en a pas, j’en crée !

Je pense que le problème combinatoire se situe là : ma propension à créer des emmerdes.

Cette création d’emmerdes peut simplement venir des « autres », mais provient essentiellement de ne savoir pas faire avec les « autres ». En fait, je n’aime pas les « autres », je suis misanthrope, profondément misanthrope. Sous des couverts d’humaniste universel, je hais les gens et je ne peux pas les supporter tels qu’ils sont.

La combinaison est tordue de ne pas apprécier la compagnie des gens : je préfère rester seul que de les fréquenter. Je ne les comprends pas, je ne saisi pas comment ils fonctionnent, comme ils marchent. Je devrais peut-être l’ignorer, encore qu'il faille penser que c’est ici plutôt une attitude défensive à leur égard.

Et lorsque je pense cela, je pense à ma mère et aux coups qu’elle m’a donnés. Une sorte de nostalgie des coups de ma part ? Quelle misère que l’être humain ! Il (je) a (ai) tant de problèmes à résoudre, sinon qu’à vivre en misérable, soit qu’il y persiste soit qu’il ne les résolve pas ! Mais peut-être que les « autres », les gens ne sont pas moins misérables que moi de SE fréquenter : ils y retrouvent une affectivité qui, pour être ce qu’elle est, les satisfait et d’autant plus que moi qui n’en ai aucune expression ! Je n’aime pas la forme de cette affectivité comme je n’aimais pas la forme de l’affectivité de ma mère envers moi. J’ai cherché d’autres formes sans parvenir à trouver une forme qui, non seulement me convienne, mais convienne aussi à plus que moi, puisque l’affectivité est au moins binaire, l’intimité ne peut être que par soi : elle nécessite l’« autre », le tiers, l’altérité !

En fait, c’est cela : j’ai orienté ma vie dans la recherche d’une autre affectivité en gardant les tares de l’ancienne. Et je suis coincé. J’ai bien trouvé des moyens affectifs différents, mais je suis seul à pouvoir les appliquer selon les seules modalités (qui contiennent ces tares) que j’ai trouvées à établir. Tout ce que j’ai fait de ma vie est un ensemble de coups d’essai qui ont abouti de toute évidence à des échecs qui n’ont de sensible que d’avoir été vécus comme coups d’essai.

Mais, finalement, c’est le résumé de cette existence, comme d’un coup d’essai, qui est un échec affectif. Je ne regrette pas ce que j’ai vécu, sinon que ce résultat, ce vide conclusif. Je pensais pouvoir accéder de cette manière au bonheur, à une rencontre, à des rencontres, sans que cela se produise. J’ai bon espoir que l’amour existe pour les autres, sans que j’y accède personnellement, pour n’en rien reconnaître. Je suis obtus, belliqueux et interdit à l’amour. Les modalités que je peux sincèrement entrevoir d’une cessation de cette solitude, ce que je peux, à partir de mon expérience qui est indéniable, entrevoir d’un futur de possibles, ne me montre que la vision d’un impossible matériel du fait de ces tares dont je parlais précédemment. Tel que je suis, je ne peux rencontrer personne, à moins d’un miracle ! Le miracle est une partie de ce combinatoire, du destin, mais autant ne pas trop compter dessus tant il est rare et précisément octroyé.

Comment donc changer ? Paresseux, je suis bien en peine de répondre à cette question et les efforts déjà déployés dans mes précédentes tentatives d’adaptation à l’« autre » n’ont passagèrement éreinté. Car mon intelligence est comme voilée à entrevoir d’autres manières aussi passionnantes (et qui vaudraient ainsi le « coup » d’essai affectif) : à la fois à cause de ces tares et à la fois du fait d’un manque d’énergie patent, de fatigue. Impasse.

Ce que j’ai pour le présent entrepris est de cesser de m'abreuver de boissons alcoolisées et de maigrir pour m’alléger le corps, le poids, la pondération physique de mon appui sur la planète. Il me faut un peu de patience, encore. Dans ces conditions de traverses, la cervelle doit reprendre un autre volume, la graisse doit s’épurer, le muscle doit se raffermir. Cela prend du temps. Cette solitude peut ne pas durer.

Ce qui augmente encore l’état d’impuissance dans lequel je me trouve est cette impuissance où je me trouve de ne pas trouver de solution à cette impuissance.

Seulement, je suis la solution de ma rencontre avec l’autre, au moins en partie. La richesse dont je me dis dépositaire n’intéresse que moi : c’est un puits d’eau fraîche, je suppose, dans une contrée déserte et très peu fréquentée car peu fréquentable. Car, encore une fois, je serais capable de chercher des poux sur la surface d'une boule de billard pour avoir le plaisir de provoquer l'excitation d'une dissension douloureuse pour une réconciliation heureuse. Si je suis si « intelligent » pourquoi donc ai-je perdu Annie ? Intelligent, mais con. Cicatrices. Se défaire d’une telle connerie n’est pas facile… Faut vraiment être con pour être à ce point con !

J’ai peut-être trouvé le désagrément du monde et son origine – et que je veuille aider à s’en défaire est on ne peut plus légitime – mais les modalités d’applications de ce désagrément sont si diverses, si multiples, si variables, si labiles et se manifestent sous tant de formes différentes pour un même fond, que je ne vois comment, collectivement, il pourrait être possible de s’en défaire – même en le sachant et peut-être moins encore à travers ce que je dis. Ainsi, l’échec est là, et il me dépasse de ses moyens. Apprendre à faire avec, à en jouer, je ne sais si je puis le pouvoir et… si j’en ai le temps !

C’est qu’il me faudrait d’abord me confondre à l’érotisme du féminin, et parfois dans son aspect porno, son adaptation à ces conditions, que je ne suis pas capable d’assumer, sinon que ivre ; et encore : c’est alors elle qui en a peur à moins de le provoquer, ce qui n’est pas loin de me faire peur par sa violence. Blablabla...... Le marchandage n'est pas équitable, car ce ne sont pas les mêmes mesures de poids que pèsent les plateaux de la balance. La chair.

jeudi, 05 août 2010

L'angoisse et moi

Une caractéristique dans la démarche des "grandes personnes" vis-à-vis de moi est assez fréquente : au début, je suis sympa et tout et tout, et puis, mon côté "enfant" leur fait penser que je suis UN enfant, c'est-à-dire, à leur yeux, quelqu'un qui n'est pas encore responsable. Un enfant est une personne qui est toujours et encore dépendante des adultes de par la protection d'une agressivité qui provient principalement des autres adultes.

Mais il ne s'agit pas de ce genre de protection, dans mon cas, car ce sont eux qui se protègent d'un enfant que leur adulte a renié pour être et rester adulte, le paraître aux yeux de tous et s'y faire reconnaître. Leur bienveillance initiale à mon égard, émane de cette légèreté, de cette sorte d'insouciance, d'extrême parfois qu'ils perçoivent dans ma fréquentation comme une nouveauté, une fraîcheur peut-être, au moins un exemple d'allant confiant au monde qui les charment par cet aspect "enfant". Puis, ils transforment ceci en enfantillage, autrement dit, ils dégradent cette attitude qui leur devient insupportable, non pas par un comportement d'enfant, mais par un comportement d'adulte qu'ils ne comprennent plus, sinon que comme enfantillage.

Car ce qui caractérise le monde des adultes, de ces adultes, est la maîtrise d'une angoisse qui ne doit pas SE montrer : l'adulte est adulte parce qu'il est adulte et non plus enfant et le social présent de cet adulte est précisément une vision de l'enfant et de ses angoisses, alors que les angoisses de l'enfant n'ont rien à voir avec celles de l'adulte. Ce qui distingue l'enfant de l'adulte est que ce dernier a traversé la période de la puberté, on le sait bien ! Mais comment ? Le souvenir que cet adulte en a, reste entâché d'enfance inachevée de sorte à penser l'enfant comme un adulte inachevé et l'adulte comme une absence d'enfant.

Si, pour eux, j'étais responsable, ils me revaudraient convenablement de mes participations au monde, mais cette vision fait que je ne vaux pas le prix normal du fait de cette angoisse que je soulève et que eux ne sont pas capable d'assumer ; angoisse à l'aide de laquelle ils me rendent rendre responsable en me transformant en irresponsable.

Ma manière de vivre, qui prend ce qui vient comme il vient et opte pour le meilleur plaisir (qui est un choix responsable), se heurte à la leur qui est de se confronter à ce qui vient, de craindre ce qui va venir. Ainsi, leur responsabilité d'adultes de rémunérer ou de compenser les dépenses d'un autre adulte pour le travail qu'il va accomplir, est-il réduit à une activité d'enfant et ils payent en conséquence de cette manière de le concidérer.

J'aiguillonne leur angoisse, malgré moi, par ma manière de voir le monde et d'y vivre. Ils ne connaissent pas le plaisir qu'il y a de vivre de se défaire de la crainte par l'intelligence de l'angoisse.

Car, à leurs yeux, mon attitude exempte de cette agressivité qui est, pour eux, le répondant naturel à cette angoisse, revient à tout admettre et tout prendre, sans distinction. J'en suis loin, bien évidemment.  Il y a quelques années, j'ai été étonné de reconnaître le monde du secret (la dissimulation de la satisfaction de la sexuation) et quelques années plus tard de découvrir le secret du monde (l'angoisse humanisée de la sexuation) ; aujourd'hui, je découvre que le monde n'a pas même le courage de se découvrir à l'intelligence de l'angoisse qui lui dissimule le monde, c'est-à-dire : lui.

Et, en tant que "grandes personnes", ils profitent de cet aspect "enfant" pour assoir un pouvoir sur cet "enfant". L'enfant a besoin de l'angoisse comme moteur de croissance et de compréhension du monde ; l'adulte devrait en avoir l'intelligence : il ne l'a pas suffisamment comprise de sorte qu'elle s'est transformée en un voile qui lui voile la compréhension du monde et de lui-même, surtout. C'est un adulte qui voit le monde dépassé par les angoisses de l'enfance, à travers les yeux de l'angoisse de l'enfant passé dépassé par l'adulte présent.

De plus, ce qui est triste, c'est que si l'enfant râle, si je râle, si je dis que je ne suis pas content de leur attitude, ils se redressent alors sur l'estrade qu'ils ont montée pour étaler leur pouvoir et me rejettent comme "agressif" en me pointant du doigt à la vindicte de cette angoisse dont ils n'ont pas l'intelligence. Et ceux qui en sont le moins pourvus, qu'ils rassurent par cette exhibition, sont prompts à exécuter les oeuvres de cette angoisse dérangée dans son manque d'intelligence alors qu'ils tentent d'y mettre bon ordre.

Les travaux d'un Freud et d'un Wilhelm Reich ont tous été orientés convenablement vers l'intelligence de l'angoisse : c'est QUOI cette angoisse, en QUOI m'aide-t-elle à vivre en me protégeant, de QUELLE manière se manifeste-t-elle et QUAND, COMMENT est-elle intelligente et Où. De ne saisir l'angoisse que comme source de craintes et peurs et châtiments ne donne aucune réponse à ces questions. Au pire, je peux poser cette question : "qu'est-ce que cette angoisse-émoi ?" qui renvoie à la notion de "plaisir-angoisse" soulevée par Wilhelm Reich restée jusqu'à présent avec si peu de résolution, sinon que comme angoisse-plaisir qui résonne dans tous les bruits que génère cette société.

C'est quoi l'autorité que se donnent les plus angoissés de cette société coroborée par ceux qui s'en savent le moins exprimer que la muscularité ou un bulletin de vote, qui veut absolument l'inoculer à l'ensemble de la vie et comment, de sorte à emprisonner cette vie dans le carcan de cette angoisse sans intelligence, sans compréhension d'elle-même par son sujet ?

12:27 Publié dans Pharmacos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, politique

dimanche, 01 août 2010

Succès damné du futur passé

J’ai visionné deux films dernièrement, dont on ne doute pas de la trame comme transparence d’une problématique sociale présente. Il s’agit du Schrek 4 et de Prince of Persia :

- dans le Schrek, le héros se retrouve à vivre dans un monde où son existence sociale a disparue et réussit à annuler cette absence ;
- dans le PoP, le héros se retrouve à défaire un vécu qui a été une erreur grave.

Dans les deux cas, le héros se retrouve dans un présent qui, après une expérience douloureuse et un zest de magie, obère ce passé malheureux.

Je pourrais seulement jouer avec les temps que ces transpositions d’une personnalité nous montre et, donc, relever une conception du temps un peu étrange, mais ce qui m’a le plus interrogé est cette idée de défaire un passé : chez Schrek, son pacte avec le diablotin, chez PoP, l’usage de la poudre à Temps, du sable qui remonte le sablier.

S’il ici remarquable que deux films d’une même période d’une époque soulignent simultanément, chacun à sa manière, la possibilité de vivre l’intolérable et de n’en garder qu’un souvenir absolument secret, il est aussi pendable que l’on puisse faire vivre à deux héros si différents le regret d’un choix dont ils se refusent à assumer les conséquences désastreuses d’une part et d’autre part que le présent, devenu une partie du futur, est rétractable et pour finir, que ce retrait se pose comme une solution au présent, à la fois dans l’ennui que ce présent possède en masse et à la fois dans ses inconvénients divers comme conséquence des décisions du passé ; à ceci près que ces héros ont été, chacun, les seuls à avoir eu ce vécu qui n’est donc historique que pour eux seul et pour eux seul sans partage possible. On désire vivre le pire de manière anodine.

C’est un bon signe : le pire commence à être fatiguant à vivre. A mon avis, le mieux, pour l’éviter, est de ne pas le faire vivre et de le penser avant de le vivre. Et c’est là que pèche ces deux films : pour anticiper le pire, il ne faut pas seulement intégrer le présent comme simple succession d’événements et comme conclusion du passé, il faut comprendre ce fait historique comme résultat de l’Histoire qui, elle est irréversible quel qu’en soit le désir du vivant de sorte à le vivre sans doute avec la tentation de l’excitation du pire, mais aussi l’intelligence de s’en passer.

On ne peut revenir sur la pollution chimique, radio-active et électromagnétique, par exemple, déjà produite, même et seulement par désir et un peu de magie, d’images ; ou bien il faudra un bon bout de temps qui est irréversible et qui est déjà perdu pour cette cause. Il est encore possible de se demander quelle aurait été la nature du progrès sans l’exploitation de la femme et de l’enfant par l’homme ; je veux dire : quelles auraient été les relations entre nous dans de telles conditions de sorte à rendre désirable un retour irréversible à des dispositions prenant en compte un tel arrangement de la vie humaine. Le pire qui serait évité serait le présent présent, bien sûr, qui ne tient pas compte de ce fait désolant mais réel que l’humain est peut-être bon, individuellement, mais déplorable, collectivement et qu’il ne sait pas encore – sans doute pour ne l’avoir pas admis et qu’il croit à la magie de ses images – comment s’arranger d’un tel pire qui sera, de par sa nature, toujours présent comme moteur d'une excitation à détourner !

vendredi, 30 juillet 2010

Les transports du sort

La transformation d’un des aspects de l’animal en humain s’est opéré lorsque, pour lui, les avanies sont devenues des coups du sort : c’est dès lors qu’il a commencé à se raconter des histoires. Il fallait, c’est entendu, un fond pour une telle transsubstantiation, une réalité comprenant les rudiments nécessaires du langage, c’est-à-dire, déjà, cette aptitude à reposer en image ce que dispose la réalité et, ensuite, la transmission de ces images à un congénère ayant une charge affective sensiblement identique sur un objet identique.

On peut ergoter sur le fait de savoir si cette transformation de l’avanie en sort correspond à l’émergence de la pensée spéculative sans pour autant ôter sa validité à son concept : il s’agit d’une relation au monde quelle qu’en puisse être la relation interprétative, ce qui est dit et la manière de le dire.

L’expression « se raconter des histoires » contient deux sens, en français :

- raconter, de personne à autre, une histoire qui est toujours une interprétation, que ce soit de l’émetteur ou du récepteur ou des deux ;
- se réinterpréter un fait, en meilleur ou en pire, rarement en juste.

Il s’agit toujours de se réapproprier la réalité comme une réalité, d’un refus de ce qui arrive par un revirement où, de moteur que l’on était, on devient objet subissant alors que le destin est une simplicité combinatoire (où le hasard et la détermination se manifestent comme des éléments puissants) dont on est un élément sinon actif, du moins présent, inévitablement (j’évoquerai le différé plus tard). Que cela arrive et cela est versus ce qui est advenu contre moi.

Ce sera donc cette constatation que l’humain fuit constamment ce qu’il est, son action sur le monde et les conséquences de cette action sur le monde, que je voudrais modifier en la rendant plus immédiate : jusqu’au peut aller le spectacle comme refus de la réalité de l’être en tant qu’élément déterminant de son devenir dans CE refus de la réalité de l’être en tant qu’élément déterminant de son devenir ? Car cette manière d’être etc. est pour le moins inadaptée par les malheurs, comme à-cotés, qu’elle génère.

Pour cela, il va me falloir ratisser assez vaste. Au risque de ne pouvoir pas faire saisir la démarche ou le cheminement de cette démarche, il me serait extrêmement simple, en effet, puisqu’il s’agit d’une relation érotique à la réalité, d’aborder immédiatement cette constatation au regard de la sexuation (le simple fait d’être pourvu d’un des deux sexes) particularisée par les images que s’en donne spécifiquement l’humain ; de sorte à ne pas heurter mon lecteur ou ma lectrice et les rebuter dans leur curiosité à vouloir poursuivre ma démonstration, car cette propension à la fuite est si forte et si vive, si exclusive, qu’il leur est aussi très facile de sauter dans le train de la facilité, comme ils le font habituellement, sans doute par lassitude intellectuelle (c’est dur de se vouloir comprendre !) ou bien d’en sauter dès que c’est un peu compliqué, à l’exacte mesure de la complication humaine de cette sexuation et de son être au monde, qui est pourtant assez évidente.

lundi, 26 juillet 2010

la poésie et ses neuf filles

La poésie et ses neuf filles (la musique ou le charme des sons ; l’histoire ou la mémoire des faits, du vécu ; la géométrie ou l’espace et la reproduction picturale ; la géographie ou la science du voyage et des lieux ; le chant et la danse du chant ; la méditation comme préalable de l’amour du cœur et du corps ; la syntaxe ou la cohérence et le charme de l’éloquence ; l’humour ou la comédie et le tour d’esprit) : devant tant de charmes, l’humain se sent ridicule alors qu’il les détient de lui seul et l’angoisse qui étreint son âme et ses parties génitales transforme tous en bruits, en fascisme ou en communisme, en murs de prison et en clapier à pauvres, en territoires et en frontières, en danses lascives et en femmes nues, en philosophies ou en monodéismes, en langues bureaucratiques, juridiques et militaires, en drames seuls propres, à ce stade, à remuer ses entrailles. Il se dote, en images (dans le mot « image » comme dans le mot « imagination », il y a le mot « mage ») de pouvoirs qu’il n’a pas et peut en aucun cas avoir autrement qu’en vision dans d’autres têtes aussi pleines des mêmes images ou de leur correspondance complémentaire, pouvoir de sang qui coule à celle horrible du sang œstral, et cache derrière ces images la réalité du « pouvoir » qu’il a sur autrui, comme si ce qu’il détient de par sa nature ne lui suffisait du fait qu’il n’a jamais appris à s’en servir, à se servir de la poésie pour lien vital, lien social : il ne le peut guère, vu la puissance, le pouvoir de son angoisse, ce couvercle dont le tout petit trou laisse passer de temps à autre un ou deux vers, une chanson et un peintre à l’oreille coupée qui s’est retranché dans la folie pour n’avoir pas à vivre comme ses semblables. Le peu de poésie qu’il lui reste, il s’en sert pour vénérer quelque autre qui lui a évoqué ce qu’il ne peut atteindre et qui s’en veut le représentant temporelle ou éternel, pour octroyer une décoration ou une statue ou un hymne à quelque limite matérialisée avec « bonheur » ici toujours synonyme de malheur pour d’autres qui n’ont rien demandé et que l’on forcera par les coups au travail obligatoire. Ces derniers, loin de se révolter, chanteront alors des poésies passionnelles évoquant un temps passé et un autre, futur, sans doute assez semblable, détenteurs d’un bonheur qui n’a pourtant jamais existé. L’intelligence, sa pensée structurée, qui est un entendement du monde dans un temps donné, lui permet de réaliser certains de ses rêves qu’il a choisis à prix d’immenses erreurs conceptuelles et tragiques parmi d’autres, mais loin de s’en contenter, il lui faut en faire des montagnes, justement, des montagnes qui bouffent tout sur leur passage, emportant leur poésie initiale dans les poubelles puantes des pots d’échappement ou des gueules de ses usines, des culs de ses « réacteurs » chimiques d’enfer, poubelles où se trouvent la manipulation d’images, les discours politiques et la justice de classe.

mercredi, 30 juin 2010

De l'industrialisation et de sa morale : l'Economie

Nous sommes dans une société industrielle : TOUT EST ORIENTÉ VERS L'INDUSTRIE : pensée, affectivité, gène, activité (nommée dans ce cas TRAVAIL), sciences, compréhension du monde, logique politique, autonomie, amour, consommation, les risques pris, les prix, l'économie, les productions d'énergie et le choix de ces énergies, les armes nécessaires à la police, aux militaires, la stratégie commerciale, militaire d'attaque et de défense de l'INDUSTRIE, les caractéristiques de la protection de la population et son obligation à la multiplication irresponsable et la destruction de l'environnement, les lois, les décrets d'application de ces lois, l'exploitation des ressources naturelles, l'industrialisation de ce qui est vivant en le rendant mort, l'industrialisation de la vie, tout cela (et j'en oublie) pour que quelques ploucs et autres clampins malades consomment à 155 l'équivalent énergétique de 1,5 milliards de leurs contemporains. Et cette manière de faire contient le POUVOIR DE l'INDUSTRIALISATION et son maintien psychiquement, physiquement, au présent et des surfaits, de ses cotisations sur l'avenir immédiat et lointain, très lointain. La politique est un entendement industriel et industrialisé du monde. Dans le cadre de l'INDUSTRIE, l'économie est l'économie de ne pas faire d'économies.

L'objet de l'INDUSTRIALISATION de la vie est de montrer qu'on peut, SEUL, dépenser autant d'énergie que le font 100 000 personnes. Le travail est chez eux une dépense d'énergie maladive qu'ils ne savent plus terrasser dans l'intelligence de la paresse : il leur faut s'agiter, progresser, avancer, détruire ce qui les empêche dans leur progrès et leur avancement ; et principalement ceux qui n'en n'ont rien à faire et ne veulent rien faire de tel. Et par là-même, obliger absolument à y entrainer les autres, car sans eux, cette dépense serait impossible.

Et, finalement, ils en arrivent par leur pratique et leur clients, les gens de leur genre qui voient en eux ce qu'ils ne sont pas capables de dépenser au surplus et s'en humectent tant de sueur puante que d'envie baveuse dans ce genre de futilerie, à obliger ceux qui ne veulent pas bosser, ne veulent rien savoir du travail bêtasse propre à des machines, à se battre, à travailler à ne pas travailler. Et notre méthode est malaisée car bien souvent nos armes sont graissées de la fatuité de leurs gesticulations à peu d'expression près. Ils nous la rendent dure, la vie, de ne vouloir en aucun cas TRAVAILLER, les bougres !

C'est que la morale de l'INDUSTRIALISATION contient le TRAVAIL COMME OBLIGATION ! L'industrialisation contient toute la morale du travail ; l’industrialisation est la morale du travail et cette morale du travail est l’Économie. Ils nous pourrissent jusque notre manière de penser la vie, avec leur Économie, la gestion du travail des autres. Et chacun de nous de gérer ce foutoir qui nous pollue sous toutes et dans toutes nos coutures, jusqu'au plus intime de nous-mêmes ; et nos enfants avec.

Nous vivons dans une société INDUSTRIELLE. Il faut savoir à quoi cela correspond, ce que cela oblige, interdit, corrompt et banni ; et quel est la grandeur de l'espace, le champ qu'il nous reste, que cette emprise terrestre de l'Economie, de la morale du travail, nous laisse pour penser autrement que par elle ! Ne travaillons jamais ! Arrangeons-nous.

jeudi, 24 juin 2010

Négatif de l'éloge

Chapitre 1 (**)

·         1 : Au commencement était le Négatif qui nomme les choses et le Négatif qui nomme les choses était en concordance avec Ce qui les a précédemment créées.

·         2 : Le Négatif qui nomme les choses correspondait avec Ce qui les avait précédemment créées.

·         3 : Toutes les choses ont été nommées par le Négatif et sans Lui rien de ce qui a un nom n'aurait de consistance : Il a donné consistance à Son monde.

·         4 : En donnant son Nom à la Vie, il a fait de la Vie sa propre lumière,

·         5 : lumière qui a écarté l'obscur, qui ne peut la recevoir qu'en s'écartant.

·         6 : Il y eut un Négatif se sentant particulièrement proche de la vie : lui aussi avait son nom

·         7 : et il imprégnait d'autres Négatifs de l'eau de la vie comme assertion de son intense contact d'avec la vie afin que ces Négatifs le soient tout autant.

·         8 : Il n'était pas la lumière mais il voulait à travers Lui la montrer

·         9 : car celui qui nomme les choses est la lumière vraie pour lui-même qui illumine son monde de la clarté qu'il lui donne.

·         10 : La lumière était, dans les anciens temps, et le monde pareil, et le monde ne l'a plus reconnue.

·         11 : Le Négatif qui nomme les choses encore était encore dans son monde mais le monde n'y correspondait pas pour la réfléchir.

·         12 : Mais aux Négatifs qui l'ont reconnue et qui y ont correspondu, le nom des choses répond au pouvoir de la vie qui les a précédemment créées.

·         13 : Car le Négatif de nom répond au nom du Négatif qui n'est pas de sang, ni de chair ou du mélange des corps, mais de la concordance d'avec la Vie qui l'a précédemment créé.

·         14 : Et le Négatif s'est reconnu de chair, il s'est installé chez Lui et a constaté Son vital rayonnement, le rayonnement de sa vie, enfant de lui-même plein de grâce et de la plénière correspondance à la vie, dans lequel Il se reconnaît unicité au monde.

·         15 : Il y eut un Négatif qui affirma et proclama : "Voici le Négatif dont je disais : Lui qui vient après moi est plus rayonnant que moi parce qu'auparavant de moi Il correspondait au Négatif".

·         16 : De sa plénitude, en effet, nous avons reçu grâce pour tendresse et tendresse pour grâce.

·         17 : Si la Loi de ce qui nomme en rigidité fut de l'accord d'un prédécesseur, la grâce et la concordance totale à ce qui a Nom prirent le nom d'Humain.

·         18 : Personne n'a la vue de la précédence, mais Humain, concordance totale du nom et de l'acte, le sein du Négatif, l'a fait reconnaître.

(**) Retournement des 18 premiers versets de l'Evangile selon Jean

dimanche, 13 juin 2010

Le Temps du pétrole

Depuis un peu plus d’une soixantaine d’années, cette société vit sur le pétrole : propulsion d’engins automoteurs, intrants agricoles (engrais, pesticides, fongicides, etc.), textiles, pharmacie qui traite des maladies induites par son usage, recherches « scientifiques », moyens de communication, mode de pensée.

On a vu déjà plusieurs autres civilisation qui nous ont précédé tomber en décrépitude pour n’avoir utiliser et épuiser qu’un seul aspect de la nature et voulu fonder leur pérennité chacune sur ce seul usage, cette seule idéologie. La nôtre, ce sera par EXCÈS qu’elle mourra et nous avec. Ses espoirs sont fondés sur ce pétrole, accessoirement sur d’autres formes exploitables de la Vie de la nature qui nous englobe, mais sans PLUS, c’est-à-dire, sans soumettre à une critique radicale l’EXCÈS de l’usage du pétrole.

De ce pétrole, sous des formes diverses, on en "découvre" partout : dans le lait maternel, comme dans la graisse des porcidés (qui sont les seuls animaux, par ailleurs, à pouvoir être mangés non-halals), sous formes de particules dans l’air et dans l’eau des océans, TOUT est bouffé par ce pétrole, TOUT ; nos vies mêmes, jusque nos rêves et nos amours.

Ce soir, ou demain matin, chacun de nous ira au turbin, en voiture à pétrole, pour faire quoi ?

C’est la question de ce Temps du pétrole : pour faire quoi ? Il suffit de voir les résultats de ce turbin : ils sont LÀ, sous nos yeux, dans notre nourriture emballée avec soin dans un produit du pétrole que quelques uns d’entre nous s’occupent, dans le caca-cola que d’autres embouteillent, le vin que certains traitent aux produits issus du pétrole, dans le mode d’élevage de nos animaux domestiques emparqués dans des cages de plastique aux propriétés de plus en plus « performantes ». Notre surnombre même implique l’usage du pétrole, car sinon, ce serait la disette pour tous les plus riches des pauvres.

C’est la question de ce Temps du pétrole : pour faire quoi ? Nous naissons avec le loisir de vivre, nous en faisons une charge, quotidiennement et sans relâche. Nous TRAVAILLONS à cette charge, quotidiennement, chacun dans notre coin, individuellement, bien emparqués dans des syndicats chacun dans son coin et la politique démocratique, devant SA télévision, dans son coin, dans SA maladie, dans son coin, SA famille, SA communauté...

Ce monde de pétrole a créé un monde de solitudes : paysan seul dans son tracteur durant SON travail dans ses champs de centaines d'hectares à lui tout seul, résidence dans des embouteillages durant des heures avec SA radio, sa branlette devant son ordinateur dans son coin, ou faire SA queue obligée aux caisses des magasins supers.

De cette vie, nous avons fait une charge de solitude, un monde de séparés et on en voit le résultat. Cessons de travailler que diable ! Ce ne sont pas les syndicats qui ont fait augmenter les salaires d’Apple en Chine, ce sont les suicidés, le scandale de ces suicides alors que ces salaires ont acheté la poursuite de cette société, la poursuite du surplus, de l’excès de l’inutile. Ce que nous possédons ici et maintenant est LARGEMENT suffisant pour vivre. Cessons de produire ! Cessons de bosser !

Pour moi, BP n'est qu'un outil, un instrument des gens qui usent et utilisent le pétrole. Bien sûr, les gens sont bernés pas les pubs et etc. de BP et du reste. Mais ce sont EUX, les gens, qui sont les responsables.

La question est de savoir pourquoi ils ne s'en rendent pas compte, pourquoi ils ne se rendent pas compte que ce sont eux qui font le monde, qu'ils en sont les « petites mains », que ce sont eux les « petites mains » de la fabrication du monde. Que les grands soient grands, cela n'est dû qu'à ce que les petits les adulent ou adulent leur mode de vie et l'adoptent ! en rêve que des écrans tentent en suffisance de « matérialiser » ou de structurer selon les désidératas de ceux qui les induisent par leur publicité, la publicité de CE monde.

C'est triste. On en voit le résultat. Le sauveur des gens c'est les gens eux-mêmes : tant qu'ils croiront en un sauveur, ils seront les mêmes qui ont produit CE monde qu'ils produisent.

Immensément très peu de gens, trop peu de gens posent cette simple question : pourquoi les gens font-ils ces conneries, tant des grands que les petites gens. Quel système régit cette bêtise qui produit CE monde, le monde dans lequel ils vivent et qu'ils reproduisent en pire. Quelle est cette « fatalité » qui les rend si inertes, gobeurs de phrases creuses,  pisseurs d'acide et chieurs de poisons. S'ils ne mangeaient pas ce qu'ils mangent - nul n'est obligé de manger ce qu'il trouve sur le marché de la marchandise spectaculaire - ils ne rejetteraient pas de si grosses insanités à la fois intellectuelles et à la fois matérielles à la face du monde, de LEUR monde, unique et limité.

Il y a une jeune fille qui a été écrasée par un bulldozer, en Palestine : quel est le conducteur de cet engin qui lui est passé sur le corps, quel respect cette personne a-t-elle de l'autre pour obéir à un ordre qui lui commande de tuer cette jeune femme avec un bulldozer ? Qu'est-ce qu'il y a dans la tête d'un flic qui tabasse un manifestant qui s'exprime contre la misère qu'on lui veut faire vivre et qu'il refuse ? Personne ne pose cette question et personne ne veut en entendre une réponse.

C'est trop profond. Mais tant qu'on n'osera pas s'atteler à ce problème de l'inertie des gens, le monde sera le même : police, gouvernement autoritaire, organisation sociale tournée autour du travail obligatoire et du salariat, exploitation de la femme et de l'enfant, misère sociale, familliarisme et communautarisme, justice à l'avenant et catastrophes *humaines* ridicules essentiellement pour due à de la *mesquinerie*. L'humain, si doué, si adaptable, si universel est un abime de mesquinerie, une absence de lui-même dans la mesquinerie.

Sur une même période de temps, au IXXème siècle, nous avons eu trois personnes qui ont bouleversé la compréhension du monde et de son explication : Karl Marx, Sigmund Freud et une troisième, quasi inconnu, qui a démontré que l'œuf embryonnaire est la fusion des gamètes mâle et femelle et non pas un petit bébé que le père déposait dans le giron de la mère : Oscar Hertwig, en 1876, alors qu'il travaillait sur les œufs d'oursins. Et il y a eu une synthèse de ces trois pensées (réalité de l'activité humaine sociale, teneur des relations affectives et dénégation biologique du patriarcat) 40 ans plus tard (deux générations) en la personne de Wilhelm Reich qui a posé la question simple : « Pourquoi les gens ne se révoltent-ils pas contre la misère qu'ils créent eux-mêmes ». D'avoir tenté d'apporter une réponse, il est mort en prison.

lundi, 07 juin 2010

Appel à autre, féminin

Je suis et me sens terriblement seul, en ce moment et je cherche à rencontrer une compagne muse ou complice ou individualité qui se connaisse. J'ai 57 ans, pas moche, pas malade. Mon adresse courrielle est le nom de ce blog chez yahoo.fr.

jeudi, 03 juin 2010

Et en parlant de liberté…

« Aux Français, j’explique le logiciel libre en trois mots qui devraient leur être familiers : liberté, égalité, fraternité.
- Liberté, parce que chaque utilisateur est libre de l’usage qu’il veut faire du programme.
- Égalité, parce que le logiciel libre ne confère à personne de pouvoir sur personne.
- Fraternité, parce que les utilisateurs peuvent s’entraider, en partageant des copies et en développant en collaboration leurs versions.

« Il va sans dire qu’aujourd’hui, vue l’omniprésence de l’informatique dans la vie, la fraternité en informatique ne se limite plus aux seuls logiciels. Partager des copies des œuvres publiées est une pratique commune, fort utile. Cette pratique ne doit souffrir aucune entrave.

« Or, dans le monde, les États qui sont dominés par l’empire des entreprises mènent une guerre contre la pratique du partage, au point d’en faire paraître la simple notion comme aberrante, antinaturelle, voire barbare. Ils l’appellent « piraterie » comme si partager équivalait moralement à attaquer et piller un navire. Cette guerre est orchestrée par l’industrie du divertissement.

« Avec la loi HADOPI, la France en est la victime emblématique.

« Avec cette loi, je crois que l’actuel gouvernement français porte atteinte du même coup aux trois valeurs de liberté, d’égalité, et de fraternité.
- Liberté, parce que cette loi institutionnalise la chasse à ceux qui osent partager.
- Égalité, parce que cette loi n’octroie qu’à quelques organisations privées le pouvoir exclusif de la dénonciation.
- Fraternité, parce que son but est d’écraser l’entraide qui lie les citoyens.

« L’aspect qui révèle le plus clairement la nature tyrannique de la loi HADOPI est qu’elle cherche à imposer à chaque Français le rôle de soldat d’une guerre contre les autres : celui qui ne « sécurise » pas son réseau, c’est-à-dire, qui n’aide pas les maîtres à maintenir leur joug sur les autres, risque d’être puni pour être resté neutre.

« Cette pratique de « responsabilisation collective » est le recours classique des gouvernements injustes dont le but est d’exploiter leurs sujets.

« Défier la responsabilisation collective pour protéger les concitoyens contre l’empire est le premier pas naturel de la résistance. J’ai l’ardent espoir que les citoyens français sortent vainqueurs de la bataille qui les oppose aux entreprises impérialistes qui ont exigé l’HADOPI, et qu’ils résistent aux politiciens serviles qui, sous leurs ordres, l’ont imposée.

« Il faut en finir avec cette loi et son premier essai, DADVSI, mais aussi avec toute loi qui interdit aux gens de partager entre eux les copies d’une œuvre publiée. »

Richard Stallman dans Richard Stallman et la révolution du logiciel libre, page 274-275, de R. Stallman, S. Williams et C. Masutti, janvier 2010, éditions Eyrolles, Paris.

dimanche, 23 mai 2010

De l'affectivité comme universelle poésie

L'être humain est un être affectif : s'il veut gagner tant d'argent, même en écrasant et en réduisant à la misère d'autres, c'est pour gagner l'affection de ceux qu'ils considèrent comme essentiels à son existence : sa « famille affective » où l'argent détient une forte charge affective. Les mouvements sociaux actuels qui tournent autour de l'admission de l'étranger remettent en cause cette forme de l'affectivité du xénophobe, qu'ils veulent voir plus universelle ; mais ce n'est seulement qu'en tournant ainsi sa propre affectivité dans cette direction que ce mouvement se veut plus universel.

L'être humain est un être essentiellement affectif : c'est pour gagner l'affection de son maître (qui est alors la société et son organisation des relations affectives derrières lesquelles une stabilité de ces relations affectives rassure) que le sbire (esclave, militaire, policier, tortionnaire, etc.) s'emploie à faire respecter les relations affectives implicites de cette société, que cette organisation sociale induit. La reconnaissance mutuelle de l'être humain lui est indispensable... affectivement. De même, on sait pourquoi nos politiques sont si friants des gens - qu'ils rétribuent à l'aune de la monnaie de singe de leur discours et de leur sourire - et se sentent retrouver une importance à leurs yeux lorsqu'ils reçoivent, à travers les moyens de la "démocratie" qu'ils réglent-et-mentent, le choix de leurs électeurs.

L'affectivité est une nourriture que l'on boit avec le lait de sa mère en la regardant dans ses yeux ou en ressentant ses caresses.

En ne se penchant que sur la « psyché », l'esprit de l'être humain, on a peur de redevoir à son affectivité les lauriers qu'on lui doit... on a peur de cette affectivité parce qu'elle est malade et que, si on ne le sait pas, on le sent et ressent. Et c'est parce qu'elle est malade, qu'elle ne sait pas se définir (la maladie est effectivement une tautologie !). Mais en reconnaissant une relation entre la « psyché » et le comportement affectif d'une personne, on a fait un grand pas vis-à-vis duquel celui sur la lune équivaut à celui d'une fourmi qui est pourtant pourvue de six pattes.

La trahison affective est un mal absolu. Pour comprendre ce que je viens de dire, on est obligé de rentrer en soi et d'admettre comme équivalent le ressenti qu'évoque mes mots avec son ressenti passé peut-être impensé de cette manière. Mais nous n'avons pas là à seulement se souvenir de ce fait en tant que simple intellectualité (comme des mots écrits sur un papier) mais à procéder à une résonance (une compréhension de ces mots comme ressenti, une « poésie » de ces mots), une rencontre entre vous et moi à travers des mots, un vécu quelque part commun et un ressenti énoncé de ce commun comme vécu. Tout cela c'est de l'affectif, c'est ce qui nous unit dans le vaste univers du vivant.

Le mode d'emploi de toutes les psy-quelque-chose, revient à faire comprendre les diverses « trahisons affectives » que la personne a eu à subir, qu'elle n'a pu comprendre et qu'elle a intronisée sous forme de « cuirasse caractérielle » (Wilhelm Reich), son mode d'adaptation à de telles blessures affectives, qui devient comportemental.

Si j'écris, c'est certes pour tenter de comprendre la violence et l'origine de la violence présente aujourd'hui et hier dans nos sociétés et sa naissance, mais aussi bien parce que j'ambitionne la reconnaissance de mes contemporains, ou d'une petite partie, et cette reconnaissance est affective, bien évidemment : je la ressentirais intérieurement comme une eau de mer au cours d'un bain estival, ou comme une onde de plaisir donné. Enfin... j'aimerais bien ambitionner la reconnaissance de mes contemporains : hélas, je ne cherche la correspondance qu'à travers la forme de mes formulations, pfeu !

De fait, il s'agit d'un partage différé et indirect (le propre de l’humain : se raconter des histoires) dont je serais l'initiateur, pour cette partie, dans la solution d'un problème universel, solution qui ne trouvera pas obligatoirement d'universalité dans ma formulation, bien évidemment, mais dont le schéma énoncé mène à une piste sure, adéquate et opportune, et dont me revaudraient certains de mes contemporains par leur acquiescement, leur jugement positif sans être pour autant absolu, qu'ils feraient de l'à-propos de mes assertions, jugement auquel un plus grand nombre sera d'autant plus gratifiant, et qui soulagerait une tension comme un bonheur conduisant à une certaine complicité : je me sentirais alors intégré à une « société » à laquelle je serais fier d'appartenir et de collaborer, de nourrir et de combler, de nombrer et de donner vie. Voilà l'affectif, ou tout au moins, encore un autre de ses aspects.

Et je préfère être seul plutôt que d'employer, dans une relation, des schémas affectifs malades. C'est un choix douloureux, très douloureux, mais je ne sais pas faire autrement, hélas ! Mais, c'est quoi des « schémas affectifs malade » ? Si je suis rebelle à employer ces schémas affectifs malades, est-ce parce qu'ils sont malades ou est-ce parce qu'ils ne me plaisent pas ? Et ne dis-je pas qu'ils sont malades parce qu'ils ne me plaisent pas ? Ou peut-être est-ce que je ne veux plus employer de relations du type « famille patriarcale » que je regimbe à de cette forme de relations. Peut-être n'est-ce qu'une mystérieuse prédisposition qui m'a rendu si sensible à certains aspects pourrissant de ces relations sur ma propre personne, dans les compromis demandés, les chantages « affectifs » (que tout un chacun connait), dans les rétributions affectives qu'on m'a demandées et l'implication affective à des contributions auxquelles je ne voyais que des désagrément du point de vue de mon intégration dans une universalité (ce qui a raté, de toutes façons !), l'incohérence de la sagesse (que d'autres nomment « punitions ») ne tenant qu'à de l'autorité sans cohérence (sinon le monde ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui), les récompenses méta-sociales (les honneurs, l'argent, le « sexe » de Freud et l'expression de celui des femmes) et ce qu'elles demandent d'investissement, d'espoir de gain, poussant aux retranchements des méthodes de gambistes, n'étant pas à mon goût ?

Ainsi, je pourrais préciser que les relations affectives malades sont celles qui, sur la base innée de l'affectivité comme relation universelle ou comme poésie entre l'ensemble des mammifères, des oiseaux et d'autres encore, utilisent un outil, un moyen de l'intelligence pour passer outre cette affectivité ; ou bien utilisent cette affectivité à d'autres fins que la relation affective immédiate, telles que le pouvoir sur l'autre, la chéfitude, etc. C'est encore une fois une définition tautologique, me direz-vous, mais, je le répète, la maladie est un système tautologique : qui se mord la queue, qui tourne en rond, ne reconnait plus rien de l'aspect centripète de la vie, juste son aspect centrifuge.

Pour saisir ce qu'est une « cuirasse caractérielle » ou « cuirasse affective » il faut comprendre les travaux de Wilhelm Reich et de Rike Geerd Hamer. L'un et l'autre selon le contexte technique de son époque (Reich n'avait pas le scanner, par exemple, pour observer cette concrétion de la cuirasse sous la forme de « foyer de Hamer » dans le cerveau - et non pas seulement sous sa forme neuro-musculaire, mais aussi cérébrale ; et Hamer est né dans un contexte qui lui fait égarer l'aspect éthérique de la vie). Ce sera l'objet d'un autre post !

11:48 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, politique

lundi, 10 mai 2010

L'UE "prête" 110 milliards à la Grèce

"La dette publique opère comme un des agents les plus énergiques de l'accumulation primitive. Par un coup de baguette, elle doue l'argent improductif de la vertu reproductive et le convertit ainsi en capital, sans qu'il ait pour cela à subir les risques, les troubles inséparables de son emploi industriel et même de l'usure privée. Les créditeurs publics, à vrai dire, ne donnent rien, car leur principal, métamorphosé en effets publics d'un transfert facile, continue à fonctionner entre leurs mains comme autant de numéraire. Mais, à part la classe de rentiers oisifs ainsi créée, à part la fortune improvisée des financiers intermédiaires entre le gouvernement et la nation - de même que celle des traitants, marchands, manufacturiers particuliers, auxquels une bonne partie de tout emprunt rend le service d'un capital tombé du ciel - la dette publique a donné le branle aux sociétés par actions, au commerce de toute sorte de papiers négociables, aux opérations aléatoires, à l'agiotage, en somme, aux jeux de bourse et à la bancocratie moderne.

"Dès leur naissance les grandes banques, affublées de titres nationaux, n'étaient que des associations de spéculateurs privés s'établissant à côté des gouvernements et, grâce aux privilèges qu'ils en obtenaient, à même de leur prêter l'argent du public. Aussi l'accumulation de la dette publique n'a-t-elle pas de gradimètre plus infaillible que la hausse successive des actions de ces banques, dont le développement intégral date de la fondation de la Banque d'Angleterre, en 1694. Celle-ci commença par prêter tout son capital argent au gouvernement à un intérêt de 8 %, en même temps elle était autorisée par le Parlement à battre monnaie du même capital en le prêtant de nouveau au public sous forme de billets qu'on lui permit de jeter en circulation, en escomptant avec eux des billets d'échange, en les avançant sur des marchandises et en les employant à l'achat de métaux précieux. Bientôt après, cette monnaie de crédit de sa propre fabrique devint l'argent avec lequel la Banque d'Angleterre effectua ses prêts à l'État et paya pour lui les intérêts de la dette publique. Elle donnait d'une main, non seulement pour recevoir davantage, mais, tout en recevant, elle restait créancière de la nation à perpétuité, jusqu'à concurrence du dernier liard donné. Peu à peu elle devint nécessairement le réceptacle des trésors métalliques du pays et le grand centre autour duquel gravita dès lors le crédit commercial. Dans le même temps qu'on cessait en Angleterre de brûler les sorcières, on commença à y pendre les falsificateurs de billets de banque.

"Il faut avoir parcouru les écrits de ce temps-là, ceux de Bolingbroke, par exemple, pour comprendre tout l'effet que produisit sur les contemporains l'apparition soudaine de cette engeance de bancocrates, financiers, rentiers, courtiers, agents de change, brasseurs d'affaires et loups-cerviers.

"Avec les dettes publiques naquit un système de crédit international qui cache souvent une des sources de l'accumulation primitive chez tel ou tel peuple. C'est ainsi, par exemple, que les rapines et les violences vénitiennes forment une des bases de la richesse en capital de la Hollande, à qui Venise en décadence prêtait des sommes considérables. A son tour, la Hollande, déchue vers la fin du XVII° siècle de sa suprématie industrielle et commerciale, se vit contrainte à faire valoir des capitaux énormes en les prêtant à l'étranger et, de 1701 à 1776, spécialement à l'Angleterre, sa rivale victorieuse. Et il en est de même à présent de l'Angleterre et des États-Unis. Maint capital qui fait aujourd'hui son apparition aux États-Unis sans extrait de naissance n'est que du sang d'enfants de fabrique capitalisé hier en Angleterre.

"Comme la dette publique est assise sur le revenu public, qui en doit payer les redevances annuelles, le système moderne des impôts était le corollaire obligé des emprunts nationaux. Les emprunts, qui mettent les gouvernements à même de faire face aux dépenses extraordinaires sans que les contribuables s'en ressentent sur-le-champ, entraînent à leur suite un surcroît d'impôts; de l'autre côté, la surcharge d'impôts causée par l'accumulation des dettes successivement contractées contraint les gouvernements, en cas de nouvelles dépenses extraordinaires, d'avoir recours à de nouveaux emprunts. La fiscalité moderne, dont les impôts sur les objets de première nécessité et, partant, l'enchérissement, de ceux-ci, formaient de prime abord le pivot, renferme donc en soi un germe de progression automatique. La surcharge des taxes n'en est pas un incident, mais le principe. Aussi en Hollande, où ce système a été d'abord inauguré, le grand patriote de Witt l'a-t-il exalté dans ses Maximes comme le plus propre à rendre le salarié soumis, frugal, industrieux, et... exténué de travail. Mais l'influence délétère qu'il exerce sur la situation de la classe ouvrière doit moins nous occuper ici que l'expropriation forcée qu'il implique du paysan, de l'artisan, et des autres éléments de la petite classe moyenne. Là-dessus, il n'y a pas deux opinions, même parmi les économistes bourgeois. Et son action expropriatrice est encore renforcée par le système protectionniste, qui constitue une de ses parties intégrantes."

Extrait de : Le Capital - Livre premier, Le développement de la production capitaliste, VIII° section : L'accumulation primitive, Chapitre XXXI : Genèse du capitaliste industriel Karl MARX 1867

 

 

dimanche, 09 mai 2010

Un des aspects de la structure de l'a-solution

Tous ces dangers qui n'existent que parce nous sommes énergivores, c'est étrange ! Quel intérêt trouvons-nous à une cette in-satiété qui vaille tant de périls ?

Je veux dire que cette faim de consomption d'énergie est si forte qu'elle en devient totalement délirante et dangereuse : délétère.

Et pour faire quoi ? TRAVAILLER ? C'est quand même quelque peu se foutre de la gueule des gens ! Qui veut consumer une telle quantité d'énergie dans le travail et la consumation des produits de ce travail : pour produire quoi ?

J'ai bien conscience de l'état de la technique qui me permet de faire prendre conscience du substrat de cette idée. Mais qu'avons-nous à réaliser à partir de cette technique : du TRAVAIL ? Travailler davantage ou supprimer le travail ?

Car il faut se l'avouer, ce désastre énergétique ne crée que des monstruosité, des monstres.

Je me promenais le long d'un canal, à l'écart des routes. « Silence » de la campagne fait du bruissement de ses animaux rampants, volants, flottant, nageant. Et j'entendais, au loin, un unique bruit de tracteur : un paysan retournait les andains de son foin, seul, assis sur sa machine et je l'entendais changer d'allure au retour de la laisse du champ. Et je me disais : Mais c'est quoi cette modernité ? Non seulement elle est bruyante mais en plus elle isole : ce type est SEUL sur sa machine et fait un bruit monstre. C'est quoi la désertification des campagnes ? Car si c'était une communauté de paysans qui, par un calcul savant qui pèserait fatigue et activité nécessaire, se mettait en branle pour supprimer et cette solitude et ce bruit, les campagnes ne seraient et plus désertent et beaucoup moins bruyante, et la joie y règnerait.

Mais ce fait qui dure depuis 6 ou 8 000 ans, qu'il faille des baisés à qui on transforme cette activité vitale en TRAVAIL et d'autres qui réussissent par une organisation sociale ad hoc faite de prêtres ou de journalistes, de sbires irresponsables qu'on nomme militaires, soldats ou policiers, d'un fond de justice convenablement orienté par des justiciers et des politiciens autour du maintien de cette organisation sociale de sorte à la rendre incontestable par le refus radical du travail, tout cela ne tient que par l'affamement des gens : créer un chantage à la misère de la faim dont le médian repose sur un contrat IMPLICITE et jamais écrit donnant au baisé le pouvoir d'accepter cet état de fait et aux autres de le faire appliquer : l'argent, nous avons la constatation évidente et consternante que toute l'activité humaine, ou toute activité due au simple fait de vivre, doit passer par cette misère, ce bruit et cette solitude.

La richesse alimentaire, culturelle et celle des moyens de protection contre les agressions de la nature, a toujours été suffisante en tout temps, si ce n'est que son appropriation - et donc sa répartition - par quelques uns spoliant une masse énorme d'autres personnes qui en sont par ailleurs les réels producteurs.

Vous ne mourez pas de faim, de froid ou d'ignorance parce qu'il manquerait de la nourriture, des abris ou des bals, mais bien parce qu'il vous manque de l'argent, que l'argent pour acquérir la nourriture, des abris ou des livres vous fait défaut. Et qui possède cet argent ? Précisément ceux qui domine le mode de répartition, c'est-à-dire d'appropriation de cette richesse ; et un moyen sûr, pratique et sans faille est bien cet argent.

La misère n'est pas un « lot » de l'humain, la misère est inhérente à une structure sociale qui correspond à une structure caractérielle à même d'accepter ou de modérer la première. Au moins deux choses, deux actions, deux activités tournent autour de cette structure :
- tout ce qui est fait pour la maintenir et la rendre pérenne ou la recréer dans le nouveau-né et
- tout ce qui est fait pour la renouveler dans le nouveau-né comme dans les « nouveaux » moyens inventé par l'esprit technique.

La misère, SA misère, n'est pas seulement extérieure à l'être humain de Papouasie ou de Paris, elle n'est QUE le reflet de celle qui lui est intérieure, de l'état de sa structure affective, de ce que je nomme pour simplifier : son ETAT D'ESPRIT. Une structure affective admet, tolère ou n'admet pas, ne tolère pas que telle ou telle misère arrive à l'être humain : tout le reste n'est que baderne, maquillage ou bêtise volontaire, billevesée. Car, à quelques poussières près, RIEN n'est fait pour que cette misère induite par une structure caractérielle affectivement handicapante disparaisse : l'humain est quasiment incapable, il est incapable de voir autrement le monde que selon sa structure affective, sa structure caractérielle !

Une structure caractérielle, non seulement ne permet pas de comprendre ce qui se passe autour d'elle, mais permet aussi de ne pas pouvoir comprendre ce qui se passe autour de soi. On le voit, par exemple, à la manière dont je m'y prends pour tenter de clarifier cette évidence : elle est immédiatement tributaire de ma propre structure caractérielle, à ceci près que j'ai saisi que j'en suis tributaire... et c'est là un moyen minimum pour l'assouplir.

Ne pas se rendre compte de l'absurdité qui réside dans cette dépense énergétique démentielle et de ses conséquences immédiates, passées et futures sur l'environnement même de celui qui dilapide une telle énormité, montre la puissance de cette structure caractérielle affectivement handicapante ; et permet tout aussi bien de s'en étonner, de ces résidus délétères, comme d'un événement fortuit, inopportun et comme venu du ciel ; et aussi bien de n'en voir pas les conséquences (je viens de le dire) mais qu'on en est SOI responsable et de trouver, bien mieux qu'un chapeau de métal et de béton, le moyen que ces avanies ne se produisent pas ou PLUS.

Le schéma muscularisé, rendu si tangible dans l'entendement qu'il en est musculaire, que la musculature ne réagit plus à ce stimuli particulier que sous une SEULE forme : « la faim contre l'argent et réciproquement : l'argent contre la misère », montre ce qu'est une structure caractérielle. La personne ne peut pas même envisager, imaginer autrement que comme un rêve incohérent, la terminaison pratique et définitive de cette dichotomie faim-argent. Il est difficile d'admettre que la faim a été transformée, depuis tant de temps, en marchandise.

C'est-à-dire que si la pensée venait à effleurer la personne de supprimer l'argent (au moins celui qui est spéculatif, dans un premier temps) - id est : supprimer le TRAVAIL, l'activité humaine transformée en TRAVAIL - elle ne trouvera aucun effectivité dans une tentative, sinon de loin et en famille, d'y apporter une solution collective (dans laquelle elle ne serait pas seule), elle n'envisagera rien qui puit donner réalité à ce rêve de fin de la misère, de mettre un terme à la faim marchande qui transforme tout en faim d'énergie FOSSILE et l'humain en énergétivore délétère et non pas en faim de la vie, de vitalité qui déborde d'elle-même.

 

dimanche, 02 mai 2010

Nous unissâmes sésame

Nous reste à reconnaître si nous voulons être engloutis dans sa sauce, au Capital. Je pense que cette déraison (celle qui consiste à trouver un arrangement pratique à la vie qui peut s'en dispenser) n'a plus cours aujourd'hui : il n'est pas même question de noyade ni de sauce, car les gens en sont à un tel point d'inouï, qu'ils en restent béats, éblouis.

Les autres options sont présentées comme des alternatives au capitalisme, alors qu'il ne s'agit plus du tout d'alternative mais de *destruction* : soit le Capital, soit la VIE et nous ne savons plus ce qu'est la vie, perdue dans les arcanes "dialectiques" du capitalisme cherchant à survivre à "tous prix".

J'observe que la très grande majeure partie des idées qui sourdent du monde capitaliste, se présentant comme des *extractions* à cette contrainte torturante et absurde, ne sont que des pis-aller, des moindre coûts, des effloraisons d'un possible qui ne peuvent *plus* se reconnaître tant l'aliénation lui obture la vue (à cette très grande majeure partie des idées qui sourdent du monde capitaliste), l'entendement, le sens de l'odorat, de l'ouïe, de la perception de l'autre, du monde tel qu'il est et de l'ensemble de son déséquilibre.

Et il est remarquable que nous sommes trop peu, encore (et la loi de l'exponentiel ne nous en donnera pas le temps de nous atteindre, faute de temps puisque, pour lui donner corps, il faudrait que nous nous unissâmes quelque part) à être *déjà* sorti de la conception capitaliste du monde, bien trop peu pour que ce monde y trouve une empreinte à laquelle il peut se reconnaître, y retrouver une impression qui lui paraisse nouvelle et en suffisance de sorte qu'elle lui représente cette nouveauté comme un *possible* immédiatement reproductible... comme une évidence.

Peut-être que, comme en Argentine, acculés à la pénurie de tout sauf de eux, les gens auront le courage de surseoir à la morale du Capital et celui de se prendre en main, en charge, pour réaliser ce qu'est simplement la vie : un temps qui passe matérialisé par une personne dans une société, un ensemble somme toute équivalant pour tous et à tous, et principalement de l'ordre de l'affectif ou de l'empathie où ces émotions de l'âme trouve le plaisir de s'y retoruver.

Mais si en Argentine, ils ont eu le *temps* de *se* réaliser ; aujourd'hui, la mort est à nos trousses, par la pollution des environnements et de ces âmes (cette reconnaissance de l'être par sa propre perception reconnue dans sa corporalité) à un point dénaturalisées que les sens qui lui permettent cette perception, la sienne et celle de son corps, sont amoindris par cette pollution générale qui s'instille partout et aussi dans cette âme de nous-autres.

J'ai entendu certains affirmer que la chute du Mur de Berlin était incidemment due à l'explosion du réacteur nucléaire de Tchernobyl ; aujourd'hui, peut-être, pourrons-nous ne pas craindre un tel revirement (ambivalent mais unificateur d'aliénation) de la marche du Capital dans la chute de cette *fuite* du sang même de sa réalisation, telle qu'elle ira, sur nos côtes, nous arriver avec le plan *Golf Stream* ?

Hélas j'en doute. Quelque soit la maturité du temps pour une révolution, la maturité des esprits ne lui équivaut jamais. Lorsqu'on se bat, on se bat pour une idée avec laquelle on est d'accord pour une mort lente et lointaine, mais pour laquelle on est prêt à mourir *sa* mort comme correspondante à la satisfaction de trouver cela satisfaisant.

C'est que son prix qui est à payer, équivaut au coût de l'âme : le marin court la mer pour un plaisir immédiat excluant la crainte du froid et de la noyade.

mardi, 27 avril 2010

Au clair, le brouillon !

On n'est pas sans ignorer qu'ici, dans CE blog-ci, la religion n'a pas DROIT de dire son mot : c'est ainsi ici, puisque c'est, pour une grande part extraite de celle de mes lecteurs, ici mon domaine qui n'est pas le sien. Et quelque chose me chiffonne, dans cette histoire de bourca, de polygamie et de combat des chefs, ici religieux, là gouvernementaux.

Je veux dire qu'il y aura pas de cet d'évitement du grossier si grossier qu'on ne veut pas le voir : le religieux de toute affaire religieuse qui se prétend ne l'être pas. Je ne m'identifie pas à Robespierre, car j'aime la parole d'autrui et ne lui couperais pas la tête parce qu'il est bête ou endoctriné ou abruti, différent de moi.

Néanmoins, tout le monde écrit “burqa” sans qu’un seul d’entre nous soit capable de prononcer le “q” de gorge de la belle langue arabe, alors que la graphie LAÏQUE est “bourca” ! On dévie, on dévie…

Sur le bonhomme de Nantes lui-même, on aura une sorte de “preuve” selon laquelle les femmes qui forment son harem seraient “libres” de porter cette bourca : elles sont libres de ne pas la porter sinon que sous la condition sine qua non de ne pas le fréquenter, lui. Je subodore, de loin, que ce n'est pas une manière simple de proposer la liberté aux femmes, de près.

J'ai suivi qu'il était déjà fliqué ; en matière d’anguille sous roche et en général, les RG ne sont pas si bêtes : ce bonhomme a une manière de faire assez violente pour tout ce qu’il ne peut pas atteindre, et notre liberté principalement qu’il voudrait voir réduite à sa religion.

Les "raisons" concernant la sécurité/la condition de la femme/la courtoisie/… n’ont même pas à être examinées.

La seule vraie raison qui tienne dans ce débat est simple.

Mais pour mieux la comprendre, intéressons-nous à la séparation de l’Église et de l’État : ce fut un ensemble de loi, dont la première fut votée en 1880, et la plus célèbre, en 1905. Elle n’a pas uniquement pour objet de séparer le religieux de l'État, mais d’éradiquer le religieux de la sphère publique et surtout de l’espace publique (la rue, par exemple).

Ce qui distingue le modèle de la laïcité française du modèle, entre autre, anglo-saxon.

Pour appuyer cela, il est bon de rappeler que la première loi votée en faveur de la laïcité (loi du 12 juillet 1880) supprimait l’obligation du repos dominical. Mais principalement la loi suivante (loi du 16 juin et décret du 2 août 1881), qui fut la première loi à réellement et matériellement lancer la séparation de l’Église et de l’État : elle imposa la suppression des prières publiques, la suppression du serment religieux devant les tribunaux et la laïcité des écoles maternelles.

Pour conclure, le modèle français de la laïcité se distingue en ceci qu’il ne tend pas simplement en l’absence du fait religieux dans les instances de l’État, mais au confinement du fait religieux dans le privé, HORS des espaces publics, qu’ils soient rues, administrations, écoles….

Il a notablement été longtemps interdit en france de marcher dans la rue en habit de ministre de culte, ne serait-ce que par l'"insulte publique.

Ainsi, la loi d’interdiction de la burqa/niqab/voile intégral/… est une simple mesure de bon sens quant au respect du modèle français de laïcité, comme cela aurait d’ailleurs dû l'être le cas avec le voile simple (hijab).

Hortefeux, par contre, n’a saisi d’un des rapports des RG qu’un aspect “populiste” et il s’est lamentablement rétamé avec ses arguties débiles. Il a montré par ailleurs qu'il est proche de la régence du plantage sans l'avoir atteinte uniquement parce qu'il y a plus abscons que lui en karicature. Si tant est qu'il refile en douce la puanteur de ses dispositions à un pauvre hère dont il surcharge la douleur d'être, lui qui en était tant chargée, personnellement.

Mais pour moi, du fait que le christianisme ensanglanté et la juivitude maladive ont pratiquement disparu de nos terres, le port des foulards religieux revient à remettre au goût du jour, à faire admettre sur la place publique et à rendre tolérable tout ce qu’il cache (comme tout foulard qui se respecte) ; et en considération de mon caractère étourdi, à savoir sous son prétexte :

- le fait que la religion puit diriger le monde ;

- la réalité de l'abattage rituel des animaux domestiqués ;

- le ramadan forcé et les revendications qui vont avec ;

- la réclusion des jeunes filles dans les quartiers et leur douloureuse obéissance au "grand frère" ;

- la circoncision ou autre mutilation sexuelle, comme “évidemment naturelle et logique” selon un principe religieux ;

- l’acceptation implicite, pour sa cause, de l’amoindrissement de la position sociale de la femme ;

- l’unique raison sociale publique de se manifester de la spécificité du sexe féminin de la “race” humaine (une religion est un point de vue, pas une race, c'est une conception du monde, et en rien l’ensemble du monde) selon des préceptes manifestement mâles ;

- la bourca en tant que SÉPARATION évidente des sexes et n’existant que par cette SÉPARATION et POUR cette séparation comme manifestation de cet objectif ;

- le principe que la vie sociale de nous-autres doit se conformer à des inscriptions compilées dans une brochure de pages vis-à-vis de laquelle je n'ai en rien le droit d'en conspuer un contenu ;

- la virginité féminine obligatoire au mariage ;

- qu'une femme (ou une autre humain, mais émasculé) y trouve une spécification d'équivalence en manière de domesticité sous la forme d'une quantité d'animaux domestiques ;

- aussi le tabassage de l'enfant devant ses fautes d'imémorisation du sus-dit brochage de pages dans son contenu ;

- la disparition du cochon cuit dans les cantines ;

- d'un concept de habilement relatif à un nombre de couches ou d'empilage de tissu immédiatement relatif au nombre 7 ;

- à cette pensée que la femme se doit d'exciter sexuellement ou lascivement (sous forme de danse ondulante) l'homme pour se voir combler du bienfait de sa générosité copulative ;

- et j'en passe et des meilleures.

La bourca n’est pas seulement POLITIQUE, elle est de l’ordre du respect de NOUS : la bourca m'impose SA religion qu est du domaine privé.

Le mâle se revendiquant de la religion de l'Islam voudrait nous faire admettre qu’il est NATUREL que la RELIGION gouverne NOS vies. Il lui manque un contact avec cette VIE du monde qui n’a rien, mais rien de rien, à voir avec une QUELCONQUE religion, même initiée par un "habité de dieu" ; ce qui correspond, en gros, tant chez les chrétiens (Paul de Tarse) que les musulmans (Mohamed) à une crise épileptique que d'autres incapables, mais doté d'un sens POLITIQUE supérieur ont su ADAPTER, au pouvoir du moment dont ils ont pressenti, à une vacance.

Et il faudrait, car plusieurs d’entre nous croient en ces manifestations psychiatriques, que nous relevions de notre vie leur bêtise ?

Il ne fut pas si longtemps que, à force d’insultes, on a réussi à ne plus voir d’habits de prêtres dans nos rues (et de militaires itou). Et que voilà t-y pas : un autre UNIFORME religieux.

C’est comme ce truc si simple : la population française était reconnue pour sa politesse et sa gentillesse : et où voit-on, aujourd’hui, un SOURIRE dans la rue ?

La politesse ? C’est simplement concéder à l’autre une existence SOCIALE équivalente à la sienne, même si elle est souvent surfaite ou dotée d’intentions contraires, comme en politique et en patronat. Mais, entre NOUS, elle a disparue : "pardon, excusez-moi, je vous en prie, merci et sourire" : pfuiit disparus. Quand je suis poli avec les gens, ils me regardent comme un extra terrestre et en profite pour prendre un pouvoir sur moi, comme si je leur avais concédé quelque chose que je ne veux que PARTAGER !

Le problème avec cet UNIFORME qu’est la bourca, est du même ordre : le vivre-ensemble en considération de l’autre comme son vis-à-vis social. Où est la position de la personne qui porte cet uniforme vis-à-vis de moi ? Un mur ? Pas de bonjour, de bonsoir, de sourire possible ! Pas de VISAGE !

Si le monde est tel qu’il est, c’est que les gens sont ce qu’ils sont. L’empirer ne fera que l’empirer. L’emprise de la religion, sous prétexte de "libre arbitre" (qui est un concept religieux et non pas laïc), devrait supporter ce non-visage, alors que précisément, c’est le visage qui fait l’humain avec son sourire.

Je suis de la génération où on ne connaissait pas les lunettes de soleil. C’est pareil : comment parler à quelqu’un dont on ne voit les yeux ? Quel contact puit avoir cette personne avec le soleil, avec moi ou toi ?

De fait, pour la République, la bourca ne devrait être qu’un chiffon de tissu et rien d’autre… mais il arrive, ce chiffon de tissu, à nous amener sur son terrain, insidieusement.

Et c’est précisément là le problème du port de la bourca et qu’on veut absolument éviter : la concupiscence du mâle sur la femelle que celle-ci doit porter sur ses épaules ou en cachant son visage, concupiscence prise comme un fait ETABLI et irémé-diable !

Je ne suis pas pour une loi qui interdira encore une chose de plus pour rien. Je suis pour résoudre le problème du port d’un uniforme religieux des plus terrifiants : la perte de son visage à la femme.

Il en est de même de la circoncision, avec laquelle on devrait, peut-être, faire une relation d’effet à cause ou de cause à effet. Si nous regardons où se situent les velléités de guerre, aujourd’hui, la majeur partie des belligérants sont circoncis (États-Unis compris). Les autres aspirent à la PAIX. Mais c’est tabou : c’est religieux.

Oui la guerre est d’origine économique, mais le religieux est sa petite sœur qui impose à nos sœurs de se dissimuler, son levier ou son point d’appui. Nous nous en sortirons que lorsque que nous sortirons de la chambre des dieux pour avoir cessé de lui donner consistance.

mercredi, 07 avril 2010

Pauvre raison et tant pour elle !

Le fait que les pauvres ne se rebellent en rien, ou si peu (quelques manifs de temps en temps !) implique immédiatement qu’ils sont prêts à subir pire encore.

Et la pauvreté abrutit davantage pour ne plus avoir à revendiquer que moins de pauvreté et en rien une vie assez riche (amour, arts, temps à disposition, lenteur des curiosités ou des découvertes, moments dédiés à l'ingestion de boissons, aux péludes de l'aimé-e, au saisissement de l'éclosion des fleurs du pommier, au vol lent du héron gris, au croassement pénétrant de la grenouille, au crissement tétu du grillon, à la danse pulsée des groupes humains et de leur musique, etc.) qu’ils ne sont plus capables alors que de rêver dans des images qu’il leur est possible de retrouver coloriées au cinéma, à la télé ou dans la conduite de leur bagnole.

Effectivement, quelque chose grogne, aujourd'hui, mais ce ne sera que d’un ordre quantitatif, loin d’être une exigence pratiquement vécue (grève sauvage dure et inflexible, défense vigoureuse contre les actes des polices aux uniformes variés, réappropriation de la monnaie - et par là-même, abolition de l'argent spéculatif -, coups de pied aux c.ls des politiques, des syndicalistes et des bureaucrates, des religieux de tous poils, organisation responsable de la VIE, humaine comprise, critique radicale du "travail aliéné", etc.).

Il faudra s’en contenter et admettre qu’on en reprendra pour un autre tour... auquel je n'aurai pas le loisir de raisonner.

mardi, 30 mars 2010

L'indélition de l'expédiant

Je souhaite sincèrement que tous fassent cette expérimentation qu'un jour j'avais entreprise à st-Sernin, chacun dans son milieu naturel :

- prenons un point de départ dans l'architecture de la ville. Prenons une pièce assez large - à l'époque, cinq francs - et selon la règle suivante :

* en jetant deux fois consécutives la pièce en l'air, si elle tombe face-face, vous allez à droite,

*si elle tombe face-revers vous allez tout droit et

*si elle tombe revers-revers vous allez à gauche lorsque vous vous trouvez arrivé à un carrefour,

dirigeons-nous ensuite dans cet espace géographique et architectural selon ce qui advient de vos jets. Le fait d'être esclave du hasard, pour nous, êtres humains, chamboule bien des perceptions de soi.

J'ai parcouru cette pâle et quasi uniforme partie de la ville nord de Toulouse tant frileux que je désespérais de m'y retrouver, d'y retrouver une partie de moi qui cherche la rencontre, l'abolition du hasard. Hélas ! le hasard existe et il est frigide et imbordel !

Mais, comme finitude de mon obstination conséquentielle sans laquelle rien ne puit exister sinon que, selon moi, un faux soupir, après plus de trois heures de marche désertique, j'ai ré-atterri quasiment au même point à partir duquel j'avais décidé de ce départ expéditeur, peut-être plus proche d'un bar.

Il arrive ensuite qu'on se demande ce qu'il est bien possible de concrétiser architecturalement parlant pour aisancer tous les possibles de nos rencontres et de s'appercevoir de ce qui a été réellement réalisé comme séparation de nous-autres afin de ne pas nous accomplir.

jeudi, 25 mars 2010

Négligé d'amour

Divers objets d'amour peuvent se porter sous le microscope du vrai ou celui du faux, le tout dépendant du grossissement adopté. Il y a celui qu'éprouve l'homme pour la femme (et qu'elle n'a pas toujours saisi) ; celui de la femme pour l'homme (dont il est au cosmos comme le but au goal) ; celui du père pour son fils qui n'est généralement qu'une projection d'un héréditaire plus ou moins caractérisée ; celui de la femme pour son fils qui est souvent une pointe sociale désirée prépondérante ; celui de la femme pour sa fille qu'elle voudrait préserver les douleurs des affres des incertitudes ; celui du père pour sa fille qui ne se doit pas d'être incestueux et qui l'est de ce fait faute d'un manque d'irrespect ; de la fille pour son père qui reste à jamais sans bander et celui du fils pour sa mère qu'il ne pénétrera qu'un jour où toutes ses rides le dégouteront d'un tel projet. Il y a aussi d'autres amours, plus tangentielles, du timbre, de la maquette, du vinyle (en galette ou en forme de tissu), bref une quantité d'objets amoureux dont il faut admettre qu'ils fondent la vie humaine comme la crasse à la baignoire ou la crotte de chien collante comme un spaghetti à un mur de cellule de prison au trottoir, ou comme le temps qu'il faudra ne pouvoir pas s'occuper des nucléides issus de nos centrales nucléaires chaudes pour encore environ vingt milles ans.

Je ne peux mesurer à l'aide de mon pendule ou de ma balance à perles le poids des différentes formes que l'amour adopte pour se rasséréner dans le cœur des diverses personnes qui vont d'ici de là, selon ce qu'elles sont. Ce n'est pas mon objet de ce soir. Je suis contrarié plutôt par des formes d'amour isolantes, à la manière prédéterminée ou quasi anticipée d'une protection de l'extérieur vers soi : l'usage de la musique (poésie réglée suivant les normes toujours en vigueur du clavier bien tempéré de Bach, aujourd'hui) à des décibels près de l'assourdissement de la perte de l'inaquit.

Ce soir je ne fais pas dans la dentelle. Tous les sujets que j'aborde ici sont ruminés, à la manière de l'insomnie figée sur son siège envahie par ses terreurs qu'elle combat de la lame aiguë et assidue de la logique issue du sentiment sûr et perspicace de sa pénétration affectueuse de la vie, durant plusieurs heures et parfois plusieurs jours ou semaines, avant de se voir sabordés par les sons intérieurs de ces mots pirates qui veulent aborder le réel de l'existence dans le feu et la foudre, les éclats et les frappes de taille et de pointe, le tranchant qui sectionne les cordages comme l'amoureux descend doucement (tout est relatif) les bretelles du soutien-gorge de sa bien-aimée ou l'ombrelle qui dissimule au soleil la chaleur de sa caresse afin d'éviter de ne le rendre pas jaloux.

N'empêche, si je veux discuter de l'amour que cette société me montre dans ses productions, l'honnêteté intrinsèque à la profondeur de l'humain me fait sortir de mes gongs le fouet de l'indignation, de la solitude et de l'inepte. Rien ici me donne l'affirmation que l'humain puit se correspondre à travers ses actes, en matière et en manière d'amour ; jusqu'à souligner qu'il en est impotent, difforme et nécessiteux.

Ignorant qui perdure son ignorance, stupide de sa stupeur d'aimer, débile du corroyage de ses incertitudes qu'il poursuit comme une banane au bout d'une perche, placé devant son sexe dont il ne connaît aucune assoiffitude, n'en sait se désaltérer, vit l'événement (non plus comme passage mais) comme transition, il vaque au salariat comme d'une naturalité insensée, impensée et pérenne.

De ce lieu d'oubli d'où je parle, de ce lieu d'inconscience, ce soir, je parle d'une autre langue, désuette, délavée et somme toute de loin. Sans effort, les formes d'amour que ce monde m'ont proposées n'ont valu que comme complétude à l'autre, découvertes qui se suivent l'une l'autre dans le champ du corps qui poursuit ses caresses à la résonance du ressenti qu'elles poursuivent... et je m'y suis toute âme donnée en tout temps et tout lieu perdu.

lundi, 22 mars 2010

Péloche du cinoche

Qu'on le veuille ou non, qu'on en ait conscience ou non, qu'on le sache ou non, nous sommes immanquablement influencés, dans nos comportements, par les images que cette société donne à trouver comme reconnaissance de comportement social. Excepté dans la plus stricte propagande, ce procédé n'est pas assimilable à un bourrage de crâne, mais plutôt à un apprentissage étalé sur le long terme. A tel comportement, telle action ou réaction sont possibles et l'éventail des réponses possibles est de l'ordre de la vastitude de la variété des caractères qui sont eux-mêmes une adaptation à la vie sociale selon le critère de la moindre souffrance. Mais il s'agit bien de comportement stéréotypés, ne nous y trompons pas : l''objet est d'y trouver son choix, sa manière, sa propre forme d'adaptation qui facilitera ensuite vos relations sociales.

En règle générale, ces comportements sont montrés dans un contexte faramineux, complètement hors de la réalité et c'est pour cela que le cinéma a tant d'importance dans notre société où chacun de nous court après lui-même sans vraiment y trouver sa correspondance. Le conte qui, dès les origines, expliquait le rapport et la relation entre l'humain et la nature, est devenu un scénario, une forme de parodie de relation entre les humains entre eux où la nature (et principalement de ce qu'ils sont, eux) devient un accessoire, un moyen, un inconvénient. Et, dans ce cas de figure, il y aura toujours quelqu'un de stoïque, présenté comme un type rationnel, genre flic ou savant ou psychiatre, qui cherchera à comprendre l'incompréhensible incompréhensible, bien évidemment, puisqu'il s'agit de ce qui n'existe pas, n'a jamais existé et ne trouvera jamais consistance sinon qu'en image.

L'adoption d'un ou des quelques uns de ces comportements stéréotypés, passera par la tétanisation de l'entendement qui sera la substance de ce scénario, de ce conte modernisé selon la sauce du moment à cela près que le conte montrait une adaptation possible et tangentielle au monde, tandis que le scénario en montre une adaptation inévitable, indispensable et indubitable, dont l'automobile semble un élément inextricable. Cette tétanisation de l'entendement repose la plupart du temps sur l'excitation de l'angoisse qui est, elle, bien réelle, chez le spectateur. L'angoisse est une « motion », un mouvement de l'organisme à un stimuli qui lui fait craindre pour sa vie, la vie qu'il incarne en tant qu'identité, la vie dont il est une manifestation qui a pour but primaire de vivre puisqu'il vit, de ne pas mourir, d'éviter de mourir, d'échapper à la mort. C'est une émotion princeps de la vie particulière. Et ce scénario pluriel tendra à provoquer cette émotion, tout en restant assis, immobile, sans « motion » de l'organisme.

Pour forclore un tel état, le scénario proposera des jonctions entre cet impossible et cette réalité, des pauses de satisfaction, des rapprochements entre deux entités comme solution, sinon même comme résolution. Et l'amour, ce qu'en entend le spectateur moderne disposé dans cette position assise où il aime ressentir de tels mouvements provoqués dans son être sans solution immédiate (il n'a pas même le droit de parler, à peine les filles de crier parfois devant l'horreur), suggéré et palpable passe comme un ange sur la putréfaction des enfers, le nez bouché par sa propre solution à de tels drames.

Les procédés de la police (encloisonnement, menottage) ou de la psychiatrie (médicament ou camisole) ou du savant qui vous fait passé pour timbré total, de temps à autre par une forme humoristique, vous font penser et admettre que ces procédés sont nécessaires, pas obligatoirement indispensables, mais tout de même, comment faire autrement, quasi indiscutables. C'est ici un schéma d'auto-permission de l'intolérable qui fonctionne assez bien lorsqu'on voit ce qui se passe dans la rue.

L'angoisse est une tension de l'organisme, innée placé devant un danger. Cette tension a un destin : sa décharge. La mécanique de ce mouvement (n'oublions pas que le spectateur est immobilisé dans son fauteuil !) est suscité par des images, à nouveau, et par des bruits plus ou moins musicaux. De plus, ce mouvement doit donner à voir une rationalité sociale, il doit être socialement intégré dans la société réelle sous une forme ou une autre de questionnement, d'interrogation, de bureaucratie (rigidité des solutions), de dispositifs réels que le scénario reconnait comme inadaptés ; ce qui rassure somme toute, car l'ensemble des dispositifs sociaux destinés à résoudre les problèmes de l'existence humaine, ne sont adaptés ni à la nature humaine, ni à la nature tout court, ni au plaisir de vivre ensemble, surtout pas.

Un trait encore sur ces comportements présentés comme évidents pas le cinéma, hors le contexte même du support de la péloche ou de la caméra, est le rôle octroyé à l'humain mâle, l'homme, vis-à-vis de la femme, l'humain femelle : il a le rôle du décideur, même con, de la destinée de la solution qui passe par la femme. Fort ou nul, intelligent ou brave, étourdi ou stupide, c'est par lui que la solution du problème passera, sans faille. D'ailleurs, toutes les « autorités » sont mâles, dans ces contes, décisionnaires et décisives, même brutales, débiles et impotentes. A croire que les metteurs en scènes apprécient de mettre en image cette débilité, cette brutalité et cette impotence sinon que dans la réduction à rien de celui ou celle qui n'a rien demandé d'autant de bêtise policièrement secondée. Il faudra admettre que c'est leur gagne-pain, finalement, pour comprendre ces comportements dont j'ai fait l'objet de cet article.

Ce n'est ni plus ni moins que de présenter nos politiques comme des personnes rationnelles, au fond, alors que cette angoisse nous fait penser qu'il ne pourrait en être ainsi que de notre perdition à tous. Les politiques ne sont pas rationnels pour la simple raison qu'ils obéissent au peuple qui n'est pas rationnel, selon eux et maintiennent cette irrationalité par leur seul présence. On retrouvera ce dilemme de la conscience de perception du monde dans tous les scénarios, quoi qu'ils traitent : de la mafia, qu'il s'agisse de sauver une femme, un amour ou le monde, des « raisons » de la guerre, de la position relative de la femme et de l'homme, de la femme, de l'enfant ou de l'enfance, de l'imaginaire et de la réalité quotidienne.

On suppose d'emblée que l'humain a besoin de retrouver ses « rêves » dans une sorte de réalité faite d'images puisque que, effectivement, l'humain entre en correspondance avec lui-même à travers des « images verbales », des mots dont il se sert pour se retransmettre des émotions, transmettre les idées issues de ces émotions, tâcher de faire ressentir les émotions que suscitent ces idées et correspondre à l'autre à travers une émotion communément ressentie. Ainsi, l'événement « magique » est le baiser qui scelle l'amour que le spectateur ressent comme inévitable.

J'ai déjà dit que cette magie, cette digression de la réalité, cette correspondance correspond à la poésie qui sublime l'angoisse du monde en la reconnaissant ; mais le cinéma la renie. L'armée, la violence, la politique, la description logique de la mafia, les actions délirantes de la police, la muabilité des dictateurs, l'Ordre, les prescriptions religieuses, le piétinement de l'amour, de la vivacité de l'enfance et de la langueur de la nostalgie, les rigueurs de la morale comme les tentatives de supprimer le Planning familial, le rapprochement amoureux et les entreprises concernant la suppression de la circoncision, de l'excision, de l'infibulation ou le déploiement des affections réciproques, reconnues et véritables, le cinéma, et sa petite fille la publicité, justifiera ces nauséabondes vilenies de l'esprit humain séparé de son angoisse qu'il ne comprend pas, n'admet pas et ressuscite sans fin pour ne pas avoir à se retrouver.

mercredi, 17 mars 2010

Aveu d'impuissance

Si un jour j'ai été ou pu être intelligent, je n'ai jamais réussi à l'être suffisamment pour vivre avec des gens dont je n'ai rien à faire et dont l'entendement me dépasse tant je le trouve stupide. Ce n'ai pas faute d'avoir essayé : j'étais gai et inconscient, je n'ai trouvé de solution que dans la mélancolie et la méfiance. D'ailleurs, on ne peut plus faire un pas dans la vie sans marcher sur une merde de chien : c'est dire la convivialité de mes contemporains, et leur sens du partage.

La richesse ne s'est jamais posée pour moi comme facilitation à la vie, car j'ai toujours considéré que la vie pourvoie en tout ce qui m'est nécessaire pour vivre et le lendemain et sa thésaurisation me sont totalement incompréhensibles. Je n'ai d'ailleurs pas mieux réussi à différer de cette manière de vivre et n'ai jamais eu à m'en plaindre. Cette angoisse qui fourmille les nerfs de ces animaux qui se nomment humains (on se demande quelle définition ils donnent eux-mêmes à ce mot lorsqu'ils éventrent la femme enceinte, emprisonne leur semblable pour de l'argent, fusillent ceux avec lesquels ils ne sont pas d'accord, prostituent la fille qui leur a donné sa confiance, tabassent ceux qui vont librement et l'enfant qui ne suit pas leur route de crottes ou encore tente sans fin de laisser dans leur crasse leur contemporain pour éprouver la sensation de lui être supérieur) je l'ai calmée par l'amour ou le vin : ils tuent l'amour dès le giron ("ça bouge ! ha ! ça bouge !") et rendent le vin à eux seuls buvables selon leur goût, empoisonnant le reste.

Il est donc difficile d'être un peu intelligent, pas suffisamment pour s'adapter à ce monde et trop pour n'en avoir pas conscience et continuer à vivre la vie que la vie vous a donnée.

Je n'ai jamais aimé le travail, jamais. Le travail est le pire des moments de vie à passer pour moi et j'y ai rarement été assujetti, quitte à mourir. Je ne comprends pas que, doté d'un semblant d'intelligence, on s'en serve pour en souffrir et en faire souffrir les autres. C'est qu'il s'agit là d'une intelligence particulière, sur laquelle bien trop peu se sont penchés. Et c'est là le hic, car eussiez-vous été doté de celle nécessaire à cette compréhension que vous préféreriez vous faire achever devant tant de malheur, de souffrance, de torture que les uns s'infligent et aux autres.

Et c'est dans cette sorte de succession des événements du temps que j'ai été piégé, comme l'histoire de la grenouille dans un bocal placé sur une source de chaleur, où on ne se rend pas compte qu'on avance vers la perte de son âme, à moins d'un refus catégorique du système qui risque de vous porter à la folie socialement disruptive. Il est malaisé de n'être que peu intelligent ou pas assez, sans avoir cette inclination qui vous fait l'utiliser pour le malheur des autres, comme un politicien, par exemple, ou un curé d'une des quatre religions monodéistes, ou un policier, ou un militaire. La différence entre un fonctionnaire et un bureaucrate c'est que ce dernier a perdu son âme.

Il n'est pas si difficile pourtant de ne pas aimer la misère ou le misérabilisme, si ce n'est que d'en avoir un penchant à la vue comme au cœur dissimulé au cœur ou à la vue. L'humain a inventé la musique pour fortifier sa certitude de vivre gai et il l'a réduite à panser ses malheurs.