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jeudi, 25 mars 2010

Négligé d'amour

Divers objets d'amour peuvent se porter sous le microscope du vrai ou celui du faux, le tout dépendant du grossissement adopté. Il y a celui qu'éprouve l'homme pour la femme (et qu'elle n'a pas toujours saisi) ; celui de la femme pour l'homme (dont il est au cosmos comme le but au goal) ; celui du père pour son fils qui n'est généralement qu'une projection d'un héréditaire plus ou moins caractérisée ; celui de la femme pour son fils qui est souvent une pointe sociale désirée prépondérante ; celui de la femme pour sa fille qu'elle voudrait préserver les douleurs des affres des incertitudes ; celui du père pour sa fille qui ne se doit pas d'être incestueux et qui l'est de ce fait faute d'un manque d'irrespect ; de la fille pour son père qui reste à jamais sans bander et celui du fils pour sa mère qu'il ne pénétrera qu'un jour où toutes ses rides le dégouteront d'un tel projet. Il y a aussi d'autres amours, plus tangentielles, du timbre, de la maquette, du vinyle (en galette ou en forme de tissu), bref une quantité d'objets amoureux dont il faut admettre qu'ils fondent la vie humaine comme la crasse à la baignoire ou la crotte de chien collante comme un spaghetti à un mur de cellule de prison au trottoir, ou comme le temps qu'il faudra ne pouvoir pas s'occuper des nucléides issus de nos centrales nucléaires chaudes pour encore environ vingt milles ans.

Je ne peux mesurer à l'aide de mon pendule ou de ma balance à perles le poids des différentes formes que l'amour adopte pour se rasséréner dans le cœur des diverses personnes qui vont d'ici de là, selon ce qu'elles sont. Ce n'est pas mon objet de ce soir. Je suis contrarié plutôt par des formes d'amour isolantes, à la manière prédéterminée ou quasi anticipée d'une protection de l'extérieur vers soi : l'usage de la musique (poésie réglée suivant les normes toujours en vigueur du clavier bien tempéré de Bach, aujourd'hui) à des décibels près de l'assourdissement de la perte de l'inaquit.

Ce soir je ne fais pas dans la dentelle. Tous les sujets que j'aborde ici sont ruminés, à la manière de l'insomnie figée sur son siège envahie par ses terreurs qu'elle combat de la lame aiguë et assidue de la logique issue du sentiment sûr et perspicace de sa pénétration affectueuse de la vie, durant plusieurs heures et parfois plusieurs jours ou semaines, avant de se voir sabordés par les sons intérieurs de ces mots pirates qui veulent aborder le réel de l'existence dans le feu et la foudre, les éclats et les frappes de taille et de pointe, le tranchant qui sectionne les cordages comme l'amoureux descend doucement (tout est relatif) les bretelles du soutien-gorge de sa bien-aimée ou l'ombrelle qui dissimule au soleil la chaleur de sa caresse afin d'éviter de ne le rendre pas jaloux.

N'empêche, si je veux discuter de l'amour que cette société me montre dans ses productions, l'honnêteté intrinsèque à la profondeur de l'humain me fait sortir de mes gongs le fouet de l'indignation, de la solitude et de l'inepte. Rien ici me donne l'affirmation que l'humain puit se correspondre à travers ses actes, en matière et en manière d'amour ; jusqu'à souligner qu'il en est impotent, difforme et nécessiteux.

Ignorant qui perdure son ignorance, stupide de sa stupeur d'aimer, débile du corroyage de ses incertitudes qu'il poursuit comme une banane au bout d'une perche, placé devant son sexe dont il ne connaît aucune assoiffitude, n'en sait se désaltérer, vit l'événement (non plus comme passage mais) comme transition, il vaque au salariat comme d'une naturalité insensée, impensée et pérenne.

De ce lieu d'oubli d'où je parle, de ce lieu d'inconscience, ce soir, je parle d'une autre langue, désuette, délavée et somme toute de loin. Sans effort, les formes d'amour que ce monde m'ont proposées n'ont valu que comme complétude à l'autre, découvertes qui se suivent l'une l'autre dans le champ du corps qui poursuit ses caresses à la résonance du ressenti qu'elles poursuivent... et je m'y suis toute âme donnée en tout temps et tout lieu perdu.

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