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dimanche, 02 mai 2010

Nous unissâmes sésame

Nous reste à reconnaître si nous voulons être engloutis dans sa sauce, au Capital. Je pense que cette déraison (celle qui consiste à trouver un arrangement pratique à la vie qui peut s'en dispenser) n'a plus cours aujourd'hui : il n'est pas même question de noyade ni de sauce, car les gens en sont à un tel point d'inouï, qu'ils en restent béats, éblouis.

Les autres options sont présentées comme des alternatives au capitalisme, alors qu'il ne s'agit plus du tout d'alternative mais de *destruction* : soit le Capital, soit la VIE et nous ne savons plus ce qu'est la vie, perdue dans les arcanes "dialectiques" du capitalisme cherchant à survivre à "tous prix".

J'observe que la très grande majeure partie des idées qui sourdent du monde capitaliste, se présentant comme des *extractions* à cette contrainte torturante et absurde, ne sont que des pis-aller, des moindre coûts, des effloraisons d'un possible qui ne peuvent *plus* se reconnaître tant l'aliénation lui obture la vue (à cette très grande majeure partie des idées qui sourdent du monde capitaliste), l'entendement, le sens de l'odorat, de l'ouïe, de la perception de l'autre, du monde tel qu'il est et de l'ensemble de son déséquilibre.

Et il est remarquable que nous sommes trop peu, encore (et la loi de l'exponentiel ne nous en donnera pas le temps de nous atteindre, faute de temps puisque, pour lui donner corps, il faudrait que nous nous unissâmes quelque part) à être *déjà* sorti de la conception capitaliste du monde, bien trop peu pour que ce monde y trouve une empreinte à laquelle il peut se reconnaître, y retrouver une impression qui lui paraisse nouvelle et en suffisance de sorte qu'elle lui représente cette nouveauté comme un *possible* immédiatement reproductible... comme une évidence.

Peut-être que, comme en Argentine, acculés à la pénurie de tout sauf de eux, les gens auront le courage de surseoir à la morale du Capital et celui de se prendre en main, en charge, pour réaliser ce qu'est simplement la vie : un temps qui passe matérialisé par une personne dans une société, un ensemble somme toute équivalant pour tous et à tous, et principalement de l'ordre de l'affectif ou de l'empathie où ces émotions de l'âme trouve le plaisir de s'y retoruver.

Mais si en Argentine, ils ont eu le *temps* de *se* réaliser ; aujourd'hui, la mort est à nos trousses, par la pollution des environnements et de ces âmes (cette reconnaissance de l'être par sa propre perception reconnue dans sa corporalité) à un point dénaturalisées que les sens qui lui permettent cette perception, la sienne et celle de son corps, sont amoindris par cette pollution générale qui s'instille partout et aussi dans cette âme de nous-autres.

J'ai entendu certains affirmer que la chute du Mur de Berlin était incidemment due à l'explosion du réacteur nucléaire de Tchernobyl ; aujourd'hui, peut-être, pourrons-nous ne pas craindre un tel revirement (ambivalent mais unificateur d'aliénation) de la marche du Capital dans la chute de cette *fuite* du sang même de sa réalisation, telle qu'elle ira, sur nos côtes, nous arriver avec le plan *Golf Stream* ?

Hélas j'en doute. Quelque soit la maturité du temps pour une révolution, la maturité des esprits ne lui équivaut jamais. Lorsqu'on se bat, on se bat pour une idée avec laquelle on est d'accord pour une mort lente et lointaine, mais pour laquelle on est prêt à mourir *sa* mort comme correspondante à la satisfaction de trouver cela satisfaisant.

C'est que son prix qui est à payer, équivaut au coût de l'âme : le marin court la mer pour un plaisir immédiat excluant la crainte du froid et de la noyade.

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