Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 30 juillet 2010

Les transports du sort

La transformation d’un des aspects de l’animal en humain s’est opéré lorsque, pour lui, les avanies sont devenues des coups du sort : c’est dès lors qu’il a commencé à se raconter des histoires. Il fallait, c’est entendu, un fond pour une telle transsubstantiation, une réalité comprenant les rudiments nécessaires du langage, c’est-à-dire, déjà, cette aptitude à reposer en image ce que dispose la réalité et, ensuite, la transmission de ces images à un congénère ayant une charge affective sensiblement identique sur un objet identique.

On peut ergoter sur le fait de savoir si cette transformation de l’avanie en sort correspond à l’émergence de la pensée spéculative sans pour autant ôter sa validité à son concept : il s’agit d’une relation au monde quelle qu’en puisse être la relation interprétative, ce qui est dit et la manière de le dire.

L’expression « se raconter des histoires » contient deux sens, en français :

- raconter, de personne à autre, une histoire qui est toujours une interprétation, que ce soit de l’émetteur ou du récepteur ou des deux ;
- se réinterpréter un fait, en meilleur ou en pire, rarement en juste.

Il s’agit toujours de se réapproprier la réalité comme une réalité, d’un refus de ce qui arrive par un revirement où, de moteur que l’on était, on devient objet subissant alors que le destin est une simplicité combinatoire (où le hasard et la détermination se manifestent comme des éléments puissants) dont on est un élément sinon actif, du moins présent, inévitablement (j’évoquerai le différé plus tard). Que cela arrive et cela est versus ce qui est advenu contre moi.

Ce sera donc cette constatation que l’humain fuit constamment ce qu’il est, son action sur le monde et les conséquences de cette action sur le monde, que je voudrais modifier en la rendant plus immédiate : jusqu’au peut aller le spectacle comme refus de la réalité de l’être en tant qu’élément déterminant de son devenir dans CE refus de la réalité de l’être en tant qu’élément déterminant de son devenir ? Car cette manière d’être etc. est pour le moins inadaptée par les malheurs, comme à-cotés, qu’elle génère.

Pour cela, il va me falloir ratisser assez vaste. Au risque de ne pouvoir pas faire saisir la démarche ou le cheminement de cette démarche, il me serait extrêmement simple, en effet, puisqu’il s’agit d’une relation érotique à la réalité, d’aborder immédiatement cette constatation au regard de la sexuation (le simple fait d’être pourvu d’un des deux sexes) particularisée par les images que s’en donne spécifiquement l’humain ; de sorte à ne pas heurter mon lecteur ou ma lectrice et les rebuter dans leur curiosité à vouloir poursuivre ma démonstration, car cette propension à la fuite est si forte et si vive, si exclusive, qu’il leur est aussi très facile de sauter dans le train de la facilité, comme ils le font habituellement, sans doute par lassitude intellectuelle (c’est dur de se vouloir comprendre !) ou bien d’en sauter dès que c’est un peu compliqué, à l’exacte mesure de la complication humaine de cette sexuation et de son être au monde, qui est pourtant assez évidente.

Les commentaires sont fermés.