dimanche, 24 janvier 2010
Cet avatar de spectateur
Le premier avatar du film AVATAR est le spectateur : c'est lui qui entre dans la machine à communiquer. Ce spectateur est handicapé (il est assis dans son fauteuil), il a l'esprit du combattant et celui d'aventure nécessaires pour visionner des images qui le dépassent et des sons (bruits) musicaux qui l'assaillent de toutes parts ; ainsi que ce désir où l'on parle de la fraîcheur de la nature dans ses aspects les moins morbides et qui lui font penser à la sienne enfouie quelque part, confrontée, selon son combat quotidien auquel il cherche, assis, une solution qui n'arrive jamais, à la rudesse de la roide économie armée du feu militaire.
Et c'est à travers cet AVATAR que ce spectateur se met, tout à coup à vivre quelque chose... assis dans son fauteuil : il y devient quelque chose d'important à lui-même et réussit à rendre à lui-même son entourage intéressant, sinon amoureux, un personnage attribué à une mission dont il ressent la perversité et qu'il retourne en BIEN pour le bonheur de tous, sinon que celle de sa propre "race" qui lui montre son aspect maudissable.
C'est qu'il prend conscience de la perte d'une identité, de celle à laquelle il a accédée à travers cet AVATAR, cette imagerie de lui-même. C'est que cet AVATAR lui redonne un goût de la vie qu'il avait perdu : la sensation d'un corps sain, vivant, doué d'une légèreté, d'un allant sans pareil, qu'il n'a jamais connu ou que son handicap lui avait fait perdre, on ne sait. Il se sent un autre lui-même et il en est satisfait. Il peine souvent à revenir à la réalité à cause de cette sensation de peine jouissance de la vie.
Mais, s'il accède à cette sensation renouvelée de la vie, c'est en échange d'une mission : infiltrer les tenanciers de cette vie d'Autochtones, ceux dont il se sent semblable, à qui on le fait ressembler par AVATAR interposé. Et, dans cette mission, il n'est pas seul : il a deux autres compagnons, une femme scientifique et un autre porté sur le social, qui sont là eux aussi pour comprendre ce monde où les Autochtones sont vrais, beaux, parfaits, en communion avec la, et leur, nature c'est-à-dire dotés de la qualité première de l'EMPATHIE.
Je vais laisser les défauts qu'une telle hypothèse contient puisque tous les spectateurs les acceptent pour inutiles, sinon nocifs, au déroulement satisfaisant de cet *avatardisation* du monde. Le film tente d'y palier ici ou là, mais cela n'aura pas d'importance : on sait que la vérité est invisible à l'aveugle, inaudible au sourd et informulable au muet, d'autant qu'il s'agit là de mutité, de surdité et d'aveuglement volontaires et consentis et que l'illusion n'a que faire de la logique. J'ai mis un temps infini à comprendre que les fruits de l'intelligence croissent dans le placenta de l'affectif et que c'est ce dernier qui leur donne forme. Cela répond tout-à-fait aux *absences* obligées de ces AVATARs dans la réalité de leur monde. Ni le féminin Autochtone, ni personne d'autre de ce peuple, ne s'offusque des absences (sommeil hyper-profond ???) de l'AVATAR alors qu'il récupère dans la réalité de son monde, et qui deviendra son h-éros ; et nous n'entendons aucune explication à ce sujet. Sans doute cela correspond-il au sommeil de la logique du spectateur qui, à ce niveau, peut se satisfaire d'un tel manque du temporel : c'est un film, n'est-ce pas ?
Notre AVATAR d'h-éros passe par toutes les phases de l'adoption que lui offre sa nouvelle vie ; il est aidé en cela par la première personne qui le sort de sa mouise où il s'est plongé du fait d'avoir conservé dans ce monde les "réflexes" de son monde réel. Il s'y comporte en enfant inexpérimenté et têtu qui ne veut rien comprendre, ni entendre, alors-même qu'il a devant lui les conditions du contrat dont sa part est de visionner ce film qui lui montre un monde dont il ne connaît pas encore les lois. Les Autochtones parlent une langue (qui n'est la Lux) qu'il faut traduire au spectateur pour qu'il saisisse la nature des dialogues. Mais la majorité du temps, le film, dans le monde de l'AVATAR, parle l'anglais ou la langue dans laquelle s'exprime le pays où ce film est projeté. Et, d'étrange, ce monde devient familier à l'AVATAR, si familier que l'AVATAR en devient amoureux et du monde et de la femme initiatrice que ce monde contient. Notre AVATAR s'en fait une telle adaptation qu'il en devient un membre à part entière par une intronisation issue d'un périple où il lui est donné de vivre le "rêve" de tout AVATAR : de voler de ses propres ailes dressées. Il n'ose se dire qu'il a enfin trouvé sa vraie famille.
Il y a même, relate la légende, des ailes plus rétives encore qui donnent à celui qui les maitrisera un titre suprême qui n'a été que quatre fois égalé dans l'histoire du monde de l'AVATAR... auquel il donnera sa propre contribution en tant que vivant cinquième. C'est dire qu'un AVATAR, un chef et un meneur à la liberté, du moment où il arrive sur des lieux de crime, de lucre, peut devenir un dieu dès lors qu'on lui laisse la possibilité de n'être pas handicapé par sa triste réalité.
On nous a donc présenté trois mondes : un désirant cupide, un désiré innocent et une interface, l'AVATAR, le spectateur. Il faut bien qu'arrive la confrontation, puisque c'est précisément le cœur du film, son objet même. Le remarquable de ce scénario des possibles, est que le héros y a conservé son propre paquetage social fait d'obtus, de brutalité, d'une logique binaire et monodéiste et qu'il en vient quand même à se faire représenter comme un chef potentiel auprès de la communauté assaillie par une autre mue par la cupidité, le lucre, sans qu'on en comprenne rien d'autre qu'une forme de colonialisme de bon aloi (je ne vous apporte pas des routes ou des écoles, mais mon savoir du monde, mon expérience transcendantale) et cela par l'intermédiaire de la femme qui fait à nouveau figure de quasi-transfuge pour cause et parti pris d'amour : c'est elle qui détient la vérité, car elle aime et vous la prouvera par le passage du temps dans lequel se formuleront les événements ad hoc. Cette femme Autochtone, nous l'avons dit, ne se soucie pas des *absences* de son "homme" dont elle ne sait pas encore, l'innocente, qu'il est un AVATAR d'Autochtone-homme. Première confrontation à la réalité des irréels au moment de sa vérité.
La dernière confrontation aura lieu entre le monde réel, l'économique et son calcul glacial dont le militaire est l'appui logistique. Ce militaire, chef de toutes les armées, est plus qu'une brute : une "bête humaine" ayant perdu l'EMPATHIE. L'AVATAR, le spectateur, lui, n'a pas perdu l'EMPATHIE, sinon le film n'aurait aucun intérêt pour lui. Et ce militaire lui remettant devant les yeux le but de sa mission, ce que cache l'évidence de l'écran, *qui est d'infiltrer les Autochtones*, est près de confisquer le jouet de l'AVATAR, lemoyen qui permet au spectateur d'être cent fois lui-même. Mais l'AVATAR qui garde finalement sa conquête, en vient tant à s'identifier à son image, qu'il devient par la force de cette image, transfuge à sa cause initiale : le voilà pris au piège d'une réalité, mais ce piège n'en est plus un, puisqu'il a déjà choisi son camp : là où il peut aimer puissamment et même s'accoupler (sic) avec la femme Autochtone aimée : l'AVATAR simule-t-il l'orgasme ? Quel est la nature de son orgasme ? Après le baiser évocateur, ces questions muettes recevront des réponses muettes. Et tout cela n'est pas du goût de l'anti-empathique, le haineux, l'anti-vie militaire en chef, etc. etc. etc.
La cause économique, celle des actionnaires anonymes, restant absolument incomprises des Autochtones, le massacre est justifié par les pertes de dividendes de ces mêmes actionnaires anonymes qui ont "investi" leur richesse monétaire dans ce plan d'accaparement de la richesse d'autrui, qui est d'une toute autre nature, et que ce-dit plan va s'employer à réduire à la misère. Là, la bande de sons, le BRUIT, s'accroit et le rouge et le jaune macule l'écran du sombre des intentions du militaire. C'est la guerre des classes : les nervis des actionnaires qui les ont investi par l'État *contre* la vie faite de correspondance, d'EMPATHIE comme substance entre le social, soi et la nature. Massacre militaire où celui-ci, bien sûr, perd, car dans ce monde imaginaire d'Autochtones, cette EMPATHIE est une matrice qui se comprend elle-même et répond à ses propres besoins pour les résoudre : la nature même de la nature, en somme ! Cette force se manifeste par la rébellion de l'ensemble des formes animales vivantes de la planète contre le destructeur dont l'agonie est fort longue.
Elle sera longue aussi dans le personnage qui le représente : le chef militaire qui mourra de la main de la femme Autochtone.
Et l'AVATAR, lui, que devient-il, ce spectateur passé par la machine de l'imaginaire. Que devient son amour AVATAR, sa chéfitude d'AVATAR, son désir de liberté, de justice, d'équité, de fraternité, de parité et de laïcité d'AVATAR ? Où se trouve son mensonge d'AVATAR ? Il ne peut vivre, évidemment, sinon comment le spectateur pourrait-il retourner *vivre sa résurrection personnelle* lorsque la salle obscure a retrouvé ses lumières ! On lui célébrera une cérémonie digne de ses services.
Ce sera encore la femme qui essuiera les larmes de son cœur, à elle, dans la solitude de l'amour perdu à jamais, de ce manque de son h-éros si fort et si tendre à la fois, le Cinquième Chef des Armées Autochtone qui était pourtant un *si fragile humain avatardisé*. C'est alors que le spectateur, lui qui par son labeur a détruit en deux siècles ce que le monde a mis deux milliards d’années à élaborer, pourra se lever à nouveau, les oreilles pleines de fureur et les yeux bourrés d'invraisemblables, retrouvant finalement l'usage de ses deux jambes pour retourner au salariat, au loyer à payer et aux impôts versés à l'État qui financera le maintien de l'Ordre des actionnaires, les nervis du Capital et les lois qui justifieront leur finalité. Il partira la tête boursoufflée du rêve d'une société dont on lui a montré des aperçus, qui se voudrait parfaite, EMPATHIQUE qu'il a touché à distance.
Bien au contraire, étant le détenteur spolié du monde qu'il construit jour après jour et qu'il doit se réapproprier par la suppression de toute marchandise et de sa pub, le spectacle dont il est l'organe vivant tant qu'il sera EMPATHIQUEMENT mort, immobile et sage, l'effort qu'il devra déployer pour réaliser ce qu'il est réellement, ce qu'il a VU, lui est perdu : ici encore, tout ce qu'il a directement vécu s'est réalisé dans une représentation.
16:42 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : poésie, critique sociale, critique du travail, journalisme, religion, cinéma
Commentaires
Belle analyse… On pourrait ajouter que si le spectateur, à la fin du film, retrouve l’usage de ses jambes pour quitter la salle de cinéma et retourner dans son « monde d’avant », cela sous-entend qu’il a accepté le marché (le pacte) refusé par le « héros », et proposé par l’affreux militaire défenseur de l’ordre marchand : récupérer l’usage de ses jambes en échange de l’infiltration réussie. Le spectateur était donc dès le début voué à la trahison (mais il avait « payé » et sa place et les lunettes, il a vu le film et il pourra en voir d’autres et il pourra continuer de se déplacer vers sa télé, son bureau ou son supermarché !). L’ordre marchand semble aujourd’hui si sûr de sa victoire qu’il peut impunément nous montrer comment et pourquoi il faudrait le renverser et s’amuser finalement de notre impuissance et de notre soumission... ou plutôt de l’aveuglement et de l’insensibilité généralisée, car combien se seront véritablement interrogé sur le sens de ce film ?
Écrit par : Lucrèce | mardi, 26 janvier 2010
J'aime bien votre dernière phrase : on nous montre ce que nous devrions faire pour nous couper de la nécessité de le faire, puisque présenté d'une manière débilitante.
Cette idyllité entre les Autochtones et leur milieu ambiant est franchement rigolarde, un peu à la clé USB. Le fait que la nature, elle, se révolte, mène à penser qu'elle pense, c'est-à-dire vous dispense de penser, vous, à votre propre impuissance devant *votre* impuissance. C'est le schéma classique du syndrome dit "de Stockolm" : lorsque vous ne pouvez rien faire pour protéger votre existence, vous laissez à l'autre la confiance que vous devriez avoir en vous ; et dans ce cas, c'est la nature, votre propre nature, dont vous ne comprenez pas la nature, qui trouve à votre place la solution à laquelle vous vouliez accéder. Ce film vous redonne la *foi* en vous-même dont on sait qu'elle est la cocaïne qui vous fait perdurer votre propre sort.
La nature de la satisfaction des gens qui vont visionner ce film réside dans ce besoin résolu qu'on ne pourrait rien faire contre ce monde présent qui ne se manifeste que comme catastrophique, monde qui, pourtant, nous représentent comme des avatars, où nous ne sommes plus que des porteurs de puces RFID qui contient principalement la somme d'argent que nous pouvons dépenser et les modalités (déplacements, santé mentale et psychique, horaires, etc) de cette dépense. La révolte contre l'actionnariat de l'activité vitale, même contre son gré, fera beaucoup de BRUITS et de fureur, chose que cette vitalité abhorre, on le sait bien.
Dans le monde des avatars, il n'y a pas de moyens d'échange, on n'y parle pas de TRAVAIL, donc, puisqu'il n'y a rien pour le monnayer. C'est un monde libre. La guerre des classes virtualisée se situe entre un tel monde qui n'existe qu'en image et le monde qui, précisément repose sur le salariat, l'exploitation de la vitalité d'un autre, l'actionnariat. Et la solution qui est proposée n'a aucune chance de pouvoir aboutir, à la fois parce que le problème n'est pas nommé en tant que tel et parce que la solution proposée est aberrante.
Les gens vont voir ce film, vous avez raison, pour se satisfaire de leur impuissance et de sa solution en image : ainsi on ne prendra pas le risque de bouger tout en s'étant dit qu'on a fait quelque chose... sans ses jambes !
Écrit par : Kristaristeau | mercredi, 27 janvier 2010
Naïvement, beaucoup ont vu dans le film de James Cameron Avatar un film antimilitariste, voire même pacifiste et écologiste. Pourtant, il n'en est rien ! Bien au contraire, ce film se veut l'éloge de la violence et de la guerre. Il est vrai qu'en inversant les rôles et en caricaturant l'armée américaine, ce film vient brouiller les cartes et en a confondu plus d'un. Mais, sous ses décors champêtres idylliques, ce film dissimule toutefois un discours éminemment corrosif : celui de la justification de la guerre pour les paisibles Occidentaux que nous sommes !
Rappelons d'abord la scène de cet arbre énorme qui tombe avec fracas au milieu d'une population désemparée. Comment ne pas y voir l'analogie avec la chute des tours du World Trade Center ? D'ailleurs, à partir de cette scène grandiose, tout se verra justifié pour le peuple d'indigènes sauvagement attaqué sur sa propre planète. Et c'est nul autre qu'un marine américain, Jake, le héros du film, qui proposera aux autochtones de s'unir ensemble (les forces alliées), pour réprimer et tuer ceux qui, tels des terroristes, les ont lâchement attaqués. C'est à ce moment qu'apparaîtra à l'écran dans toute sa splendeur l'aigle impérial américain (sous le couvert d'un dragon géant à la Transformers) que chevauchera hardiment notre héros américain pour mener les indigènes jusqu'à la victoire finale.
Ce héros, un simple soldat américain éclopé de la guerre, revampé dans un corps neuf, va reprendre du service mais pour une bonne cause cette fois-ci ! A ce titre, il est l'illustration parfaite de l'Américain moyen, c'est-à-dire un innocent qui ne veut pas de la guerre mais qui, pour les besoins de la cause, va finir par se transformer en un combattant enragé exhortant même la population indigène à le suivre dans le combat. Lorsqu'on est attaqué, il faut savoir se défendre. C'est là un droit absolu. Tel est le message central de cette superproduction américaine de 300 millions de dollars qui se veut l'expression de l'idéologie guerrière, c'est-à-dire celle de la guerre dite juste ou, si l'on veut, celle du bien contre le mal…
Car le film fait le partage entre les bons guerriers (les Na'vi) et les mauvais guerriers (les GI's). Mais on le sait, il n'y a pas de bons et de mauvais guerriers. Toute guerre, même celle qui semble la plus insensée, se fait toujours pour des motifs dits justes parce que de défense (ce n'est pas pour rien que l'on parle de ministère de la défense). Rappelons que même pour Hitler, la guerre était juste : il s'agissait d'élargir le territoire allemand pour assurer la survie de son peuple. On ne part pas en guerre pour se battre, vous dira d'ailleurs n'importe quel belligérant, mais pour se défendre ! C'est là l'essence même de la guerre et c'est cette essence fondamentale que veut remettre au goût du jour le film Avatar. Le mot même d'avatar, qui vient du sanskrit, désigne un envoyé de Dieu qui assure le combat du bien contre le mal.
Notons par ailleurs comment plusieurs scènes de combat dans la jungle sont un rappel de ce que fut pour les Américains la guerre du Vietnam où, malgré l'utilisation de napalm, la puissance américaine fut piétinée et humiliée. A pareille humiliation, propose subrepticement ce film, il faut désormais savoir riposter intelligemment. Non pas effrontément en écrasant tout sur son passage ou en employant bêtement du gaz toxique, mais en ciblant avec précision l'ennemi, et cela de concert avec les autres nations menacées. Ne trouve-t-on pas là la justification parfaite de la guerre en Afghanistan ?
Et, comme toujours, les indigènes nous sont présentés comme des êtres attachés à des rites dépassés et que doit guider vers le combat le héros intelligent du film. Armé d'une mitraillette pour anéantir l'envahisseur, ce Na'vi d'un type nouveau à l'allure d'un féroce exterminateur donnera l'exemple en montrant à ces pauvres indigènes comment combattre sans pitié et établir leur suprématie. Cela n'est pas sans rappeler les westerns américains où, presque toujours, un vaillant cowboy finissait par s'associer aux Indiens pour les inciter à se battre à mort contre l'armée américaine. En servant ainsi de justicier, pareil héros participait subtilement à une déculpabilisation nécessaire quant au génocide des peuplades d'Amérindiens.
De la même façon, ce film permet de redéployer l'aigle américain avec fierté et noblesse. Son réalisateur, James Cameron, aura sans doute compris mieux que tout autre cinéaste que pour qu'un film plaise, il faut savoir réconforter le public dans ses convictions. Tuer, oui, mais tuer uniquement ceux qui menacent la sécurité de nos pays ! Voilà qui est rassurant et sécurisant. Grâce à ce film, la formule si vis pacem, para bellum ("Si tu veux la paix, prépare la guerre") peut donc reprendre du service. Le seul hic toutefois avec cette vieille et ridicule formule est qu'elle est valable pour tout peuple qui se sent menacé…
Et dommage en terminant qu'un film qui, outre ses prouesses techniques, n'apporte rien de neuf sous le soleil, aille par ailleurs chercher tous les hommages. Se situant quelque part entre un film de Walt Disney et un épisode des Transformers ou encore, entre Jurassic Park et Terminator, Avatar va dans toutes les directions. Par exemple, la formule simpliste d'animaux amis des bons et ennemis des méchants est plus que désolante. Mais pour un pays où les problèmes environnementaux ne sont pas encore pris au sérieux, c'est sûrement amplement suffisant ! Et sans nul doute qu'avec des formules aussi racoleuses, le roi du monde, comme aime se nommer James Cameron, saura plaire à un très large public et sera, une fois de plus, couronné de tous les honneurs !
Pierre Desjardins est auteur et professeur de philosophie au collège pré-universitaire Montmorency (Québec). Analyse parue dans le monde du 27 janvier 2010
Écrit par : Pierre Desjardins | jeudi, 28 janvier 2010
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