vendredi, 26 décembre 2008
Ne nous rangeons pas bas, gnoleux, par cœur, à l'électrique
Mettons 3% de voitures électriques en France que le réseau électrique actuel ne suffirait pas à la recharge de leurs batteries : il faudrait construire une Centrale Nucléaire en plus par tranche de 3%. C'est-à-dire que pour l'ensemble du parc automobile de ce pays, il faudrait construire 33 CN de plus.
Et je ne parle pas de la pollution générée par les batteries elles-mêmes. J'ai d'ailleurs trouvé quelque part que le RENDEMENT d'une voiture "électrique" est moindre de 3 ou 5 points qu'une voiture diésel, par exemple ; c'est-à-dire qu'elle pollue plus, À L'USAGE qu'une voiture ordinaire : quel espoir !
Pour la soixantaine actuelle dont un dernier rapport européen spécifie l'idiotie de propagande, et les autres du monde avec lesquelles l'usine de retraitement a contrat, ne serait-ce que Aréva a passé avec la Hague une formule de sorte à monter à un traitement (qu'en reste-t-il ? mystère ! de toute cette merde ?) allant de 850 tonnes à 1050 tonnes des déchets nucléaires "normaux" et de 100 à 120 tonnes de MOX par an jusqu'en 2020. (Le Monde du 25-12-08 p. 4). 12 ans… = 12 600 tonnes de déchets "normaux" et 1440 tonnes de MOX.
C'est que notre couple Aréva et EDF préfère investir à perte dans la chimère nucléaire plutôt que d'investir dans la rénovation du circuit de transport électrique de sorte qu'à la moindre tempête de neige, ceux qui les payent, les subventionnent (et vont subventionnner les dites-pertes d'espoir de gain), passent la semaine qui suit dans le sombre de la nuit et le froid de l'hivers.
Le hic, c'est que pour GÉRER tout ce caca nucléaire et la contestation inévitable qui lui est corrolaire, il va falloir une POLICE, sans aucun doute très SPÉCIALE, avec des "droits" particuliers et spécifiques qu'il n'est pas possible de penser "à minima".
Arangeons-nous autrement. C'est du TRAVAIL dont il faut parler, discuter, tordre et essorer. Si l'économie réellement produite par le TRAVAIL est égale à 2% de l'économie totale (l'autre étant tout simplement la spéculative) le TRAVAIL est excédentaire à raison de l'INVERSE de ces 2% : c'est-à-dire 50 fois !!! On TRAVAILLE 50 fois TROP !!! Zut de zut !
La pollution, par exemple, est l'exacte mesure du TRAVAIL excédentaire : qu'on se le dise.
22:09 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, poésie
jeudi, 11 décembre 2008
11 novembre 2008
L'ami,
Te rends-tu compte du désordre en trance
Qui règne dans notre beau pays de France :
La liberté s’enfuit, tout se débine
Car derrière elle, courent les sombres combines.
Des bruits de bottes surgissent avant l’aurore,
Boursculent l’enfant blotti qui dort encore,
Et tu te retrouves mains et pieds liés
À devoir obéir aux ordres, l’arme sous le nez.
Ils fouillent partout pour trouver quoi ?
Pour prouver les horreurs qu’ils pensent de toi !
La moiteur de leur peur qui les pourchasse
Va sur toi leur honte jeter, ouais, à ta face.
T’amener ils vont loin de tes tiens, perdu,
Te mettre à l’ombre sombre ou à la lumière crue,
T’accuser d’images et de méfaits, défait,
Décortiquées, compliquées, t’en faire porter le faît.
Ils scrupteront ton passé le plus vert intime,
Regarderont tes fautes les plus grises infimes,
Les mea cumpta que tu as refusés d'énoncé
Pour ne pas te soumettre à ce que tu crois de plus éhonté.
Ils vont trouver des broutilles, des bagatelles,
Afin d’échafauder leur échafaud, se mettre en selle,
Et te tenir, comme ils disent, à soutenir ta peine
Pour avoir osé désobéir à leur pensée si vaine.
Et c’est en vain que tu iras te débattre,
Te justifier de ces vieux liens au goût saumâtre,
Que tu as oublié dans les oubliettes de ton histoire
Pour garder au clair le plus clair de ton espoir.
Qu’ils n’en trouvent pas en adjuvante suffisance,
De ces « preuves » qui feraient leur assise aisance,
Ils en découvriront, par terre, pour aussi tangible et logique
Qu’un homme de promesse en campagne politique.
Te voilà donc dans de bien mauvais draps bien froids,
Affamé, assoifé, sans tendresse, face à ces murs roids,
Sans lacets aux souliers, sans ceinture au froc,
À digérer leur bêtise, leur bavure, leurs crocs.
Mais saches que tu n’es pas seul, esseulé
Seul et perdu dans ce marrasme désolé,
Car la solidarité qui unie les corps
Te chauffe de sa chaleur encore le corps.
C’est pourquoi rape ce triste couplet de décembre
Où on a vu la liberté bien bas descendre,
Nous qui croyions la justice protectrice et sincère,
Elle demeure une piètre chose que le politique lacère.
Ne te pense donc pas trop esseulé dans ta geôle
Toi qui fut arrêté et que ma pensée frôle
Ne te pense donc pas seul, car tu ne l’es pas :
Pense que nous sommes plusieurs et peut-être plus, sur tes pas !
N’oublie pas que cette mesquinerie pleutre et acerbe
Peut s’instiller à la manière incidieuse d’un mauvais verbe
Dans nos cœurs fragiles, vierges et malhabiles
Qu’à leur rang ils veulent rendre absolument débiles.
19:43 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, poésie
mardi, 09 décembre 2008
De l'érotisme sans partage
Chacun convient (quand ça commence comme ça, ça va saigner, les garcs et les filles…) que les deux classes fondamentales de Karl Marx sont valides et vivantes et ce Marx leur a donné de nom (en gros) de « prolo » et « bourge ». OK.
Sans y réfléchir plus qu’il n’en faut, on va tout de suite admettre (puisque c’est vrai) que chacune de ces deux classes a une forme bien à elle d’érotisme. Cela paraît bien évident, puisqu’on y distingue, avec la même facilité, ici l’érotisme de la soumission et là l’érotisme de la domination.
L’érotisme est la manière dont le vivant éprouve du plaisir à solliciter chez lui(-même) du plaisir. C’est une « manière » de s’exciter (ou d’exciter l’autre, pour ceux-ce qui ont perdu la réflexion de cette excitation, son écho en soi(-même) puisque le plaisir est échoable, le plaisir est réverbérant : naturellement, on ressent le plaisir de l’autre lorsqu’on a pas perdu cette capacité) de sorte à éprouver du plaisir à et de cette excitation.
Mais, encore un mot sur ces deux classes fondamentales. Les deux classes fondamentales sont médiasées par quatre autres sous-classes intermédiaires et indispensables : les Syndicats, les Prêtres, l’État et la Justice.
Si la Justice était innément réalisable dans un contexte social de liberté et de responsabilité, l’institution de Justice n’aurait pas à avoir lieu, car elle trouverait les moyens de trouver sa résonance dans l’organisation sociale. Or, lors d’un contexte où prépondèrent les deux classes sociales fondamentales de Karl Marx, une classe domine l’autre par la possession des moyens de production et de distribution de la production et elle doit répondre à une légitimité. Et la classe qui ne possède rien que ses os et sa chair (parfois une bicoque pour l’abriter et une voiture pour l’amener à son travail), autrement dit, sa « force de travail », doit trouver un écho à l’injustice de sa position. On trouve donc bien là, dans l’institution de Justice, un intermédiaire placé entre ces deux classes fondamentales. Dans l’institution de Justice, sont comprises aussi bien, les polices qui sont de toutes sortes (nationales, municipales, militaires, réglementaires, para réglementaires, fichieuses ou matraqueuse).
Un autre élément médiateur est le Syndicat : c’est le syndicat qui légitime l’ouvrier dans sa position d’ouvrier en lui donnant la consistance de la coagulation, de la reconnaissance d’avec celui qui l’exploite, l’interlocuteur indispensable pour NE PAS supprimer le travail, donc maintenir la société de classe.
Nous trouvons aussi une classe que je nomme de « prêtres » : dans notre monde présent, ils se retrouvent dans l’ensemble de ce qui est nommé le « médiatique » : journalistes, cinéma, etc. : tout ce qui donne à penser à une image qui n’est pas résonnante à la votre et à vous le faire admettre.
Et cet ensemble, bien entendu, demande un cadre et ce cadre est l’État qui « régule » au frais de la classe des prolos, tout l’ensemble.
On ne conçoit pas tout cet ensemble sans diverses contributions sonnantes et trébuchantes. L’objet, donc, de cet ensemble, est de transformer cette « force de travail » multipliée (de l’ordre de six milliards ou plus) – que d’aucun s’ingénierie à nommer « force vitale » – en une autre force métallique antérieurement, puis virtuelle présentement. Mais les comptes y sont et y sont bien maintenus par la Justice et ses accessoires, les Syndicats, les Prêtres et les Comptes en banque. Vous avez, je pense, sauté sur le mot « multiplié » : plié plusieurs fois et démultiplié tout en étant beaucoup.
On me rétorque toujours que ces quatre sous-classes sont une émanation de la classe des bourges. Ça ne résout rien du tout de le dire, ça ne dit rien de la spécificité de l’effectivité de chacune de ces sous-classes, ça n’ajoute rien à notre affaire et ça en retranche même car ce ne sont pas les bourges qui s’occupent de ce dont s’occupe chacune de ces quatre sous-classes : les Bourges dominent, point. Les autres obéissent. Or, même si chacune des sous-classes susnommées est bien à la botte des bourges, tout en contenant une certaine autonomie de sous-classe, chacune aborde effectivement un champ d’application de la domination : là l’esprit, là le corps, là le cœur, là la socialité.
Mais j’admets que mon argumentation pêche quelque part puisque, c’est vrai, ces sous-classes, finalement, ne sont que des sous-classes des bourges. Autrement dit : c’est l’« ensemble » des bourges qui se distingue en quatre sous-classes : la Justice, les Prêtres, Les Syndicalistes et l’État et c’est cet « ensemble » qui détermine la classe des bourges.
Oui mais… les Syndicats ont été un progrès pour l’humanité. Certes, pour l’humanité mais pas pour les prolos : le meilleur des syndicats est celui qui prône et proclame la fin du travail et se détermine à être un maillon déterminant dans l’organisation de l’« activité » humaine dans son ensemble et non pas la seule négociation de la vente de sa force vitale, de TRAVAIL.
De même que je distingue quatre sous-classes chez les bourges… oui… dans le fond de la salle ??? Les Syndicats sont une émanation des prolos ? Vous avez tout à fait raison ! Je vous remercie de me le rappeler. Cependant, bien que la plupart des syndicalistes proviennent de la classe des prolos, il s’avère vite (à de rares exceptions près, qui font les choux gras de la maigre chèvre) qu’ils adorent le pouvoir de faire faire face à un adversaire opiniâtre, acerbe et omnipotent.
Certes, les syndicalistes sont généralement des rejetons de la classe « ouvrière » mais ils l’oublient vite, soit par la mort, pour les plus sincères, soit pas la domination de la suppression du travail et sa régulation.
Un « esprit de classe » ne se distingue pas par l’individu qui en fait partie, mais par l’ensemble des individus qui composent cette classe, ou sous-classe dans notre cas des Syndicats. Les Syndicats sont une réelle bonne idée, mais d’une pratique lamentable quant à cette idée. L’idée du « travail » est la pire des abominations qui soit, et les syndicats veulent, demandent, quémandent, exigent, stipulent, corroborent, facilitent, proposent, sollicitent, du ou le travail. Il ne s’agit pas de travail (pensons donc, camarades, à l’érotisme du « travail » : celui qui est proposé par les Syndicats y correspond-il ?) il s’agit d’activité humaine gratifiante, cela n’a rien de ressemblant !
Dès lors que les Syndicats aménagent le « travail », ils affirment la domination du travail sur l’activité humaine, sa spécification et ses modalités. Autant sa spécification (la manière dont ce travail va être effectué, sous quelle forme et dans quelles conditions) que ses modalités (ce qui est fait de cette activité humaine, ce qui devient de cette activité et ce qu’elle en requiert) ne répondent en rien aux « revendications » des Syndicats pour lesquels le travail doit rester ce qu’il est… pour le bourge ! Et c’est précisément de cela que je veux parler : du travail des Bourges. Merci pour votre remarque, je reprends…
Le « travail » des Bourges correspond à un érotisme, même si cet érotisme est du genre plat, sans émotion éprouvée, ce qui ne peut être puisqu’on en éprouve au moins l’ennui (l’ennui est-il une émotion ? Oui ! Justement oui ! Car l’ennui est un état du corps ressenti ! aussi plat soit-il). Ainsi, autant je distingue quatre sous-classes chez les Bourges, autant, comment faire autrement, je distingue quatre formes à l’érotisme de la domination. C’est bien là une « raison » pour le Prolo de ne s’y plus reconnaître, de s’y perdre.
Ces quatre formes d’érotisme de la domination, chacun de nous les connaît. Chacun de nous la perçoit, chacun peut la circonscrire, en relever les variantes de souffrance, de satisfaction factice, car rien n’est jamais atteint que ce qui reste dans l’espoir sans finitude, chacun la ressent dans cette anesthésie de la profondeur de son sens, de son propre sens qui vous reste comme dans un lointain au bout de vos doigts qui tentent de l’atteindre sans parvenir à le toucher, ou même vos yeux qui en distinguent la forme mais pas le contour ni le volume ni la couleur autrement que dans un camaïeu de brun et de gris, parfois de vert ou de rose.
L’organisation du travail – cette activité vitale et revitalisante lorsque mise dans des conditions propices à cette vitalité et revitalisation humaine – par le bourge est symptomatique de son érotisme. Pointeuse (organisation du temps), calcul de poids (usage des « énergies » de la nature), de mesure (puisage sans fin des forces), d’espace de temps (le repos, la détente), de rétribution (la satisfaction de l’élémentaire chez tous), de redistribution (la rétention des insatisfactions), de thésaurisation (anticipation pour l’avenir) : tout est parcimonieux, ridiculement petit ; le mot « mesquin » est le mot de l’érotisme bourge. L’érotisme bourge est la tumescence incomplète ou, si complète, extrêmement dure, douloureuse, exigeante, impartiale, roborative, violente, exsangue de coparticipation.
Lorsque incomplète, cette érection pleure, ne sait comment atteindre la tendresse, devient quémandeuse d’un amour dont elle n’a jamais eu connaissance (mais que chacun de nous connaît car inhérent à la nature de la vie, aussi humaine fut-elle). Et je parle de l’érection du désir, tant chez la femme que chez l’homme ; je ne parle pas de son acomplissement qui est l'affaire de chacun sur lequel je n'ai pas à dire puisqu'impersonnel.
En règle générale, pour autant que mes observations puissent se rendre utiles, l’érotisme de la domination nécessite un ACCESSOIRE. Mais tout aussi bien l’érotisme du prolo ! Ne déduit pas, camarade (femme, homme) de ce que tu lis, que l’érotisme du bourge est le contraire de l’érotisme de prolo : ils sont COMPLÉMENTAIRES ! Autant l’un que l’autre (selon la dialectique de l'Esclave et du Maître de Hegel), l’érotisme du prolo autant que celui du bourge, si nous voulons, selon notre désir de mieux-être qui ne se marche pas sur les frusques, qu’il se retrouve dans son effectivité, la nôtre, doit se vaporiser dans la chaleur de nos étreintes, la force de nos existences, la vitalité du sang qui circule comme un fou dans nos veines des tempes et de plaisir, de déplaisir, de jalousie, de force, d’organisation, de bordel, de représentation, de bouffe, de repas, de nous et du monde dans lequel nous nous serons et sentirons intégrés.
Mais, pour l’instant, je reviens sur l’aspect pratique, ou pratiquant, de notre affaire : l’érotisme du bourge comme celui du prolo sont, certes, antagonistes, mais essentiellement complémentaires. Il nous faut en finir autant avec l’un qu’en finir avec l’autre, en finir avec le travail, autant en finir avec l’autre pour en finir avec l’un. Je souhaite que cette modeste contribution à notre cause, présentée sous forme de conférence, concourra à l’obtention de cette prise en compte de la réalité de notre réalité, de sorte que l’aveuglement de l’espoir porté par la libération prolétarienne hors des murs des bourges ne nous empêche pas de voir NOTRE réalité et les inconvénients qui l’accompagnent.
Merci à vous et bonsoir !
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lundi, 08 décembre 2008
Cagagne de la mesure d’exception
Le procédé employé qui permet n’importe quoi en trouvant une justification dans diverses comparaisons au pire, doit être éclairé de sorte à disparaître de l’ombre qui l’abrite.
Non seulement son emploi développe l’abrutissement du jugement critique et de la conscience de soi dans l’irrespect de l’autre, mais aussi l’avilissement du meilleur, ce qui est finalement bien pire en soi.
Il repose sur l’autre comme néfaste face à soi qui devient alors le bon en pratiquant le mal. Car dans cette démarche, c’est bien le pire qui est appliqué au nom du bon !
Le sacrifice suggéré comme indispensable de ce qui est acquit et de bon aloi à un moindre, est un des déterminants de la mesure d’exception au nom de la perpétuation du néfaste présenté comme indispensable, comme meilleur.
Le substrat bio-psychique de cette démarche est le besoin de trouver, hors de soi, un sauveur, un pharmakos, de le désirer, de l’attendre ou de le montrer du doigt de l’opprobe. Et ce sauveur ou ce pharmakos, le con, vous dirait ce que vous devez faire pour vous sauver de la cagagne dans laquelle vous vous trouvez et qui vous amène à le désirer parce que vous vous sentez impuissant, personnellement (alors qu’il s’agit d’un fait social, reconnu individuellement par tous) à le résoudre ⎯ et qui nous place bien dans cette position pour amener à une telle idée de soi-même ; nous dirait la manière dont il nous faut être obéissant, participant et approbant sous peine d’une peine plus dure, acrimone et gluante.
Pour cela, la mesure d’exception est de détourner notre attention en la portant sur un quidam ou un groupe de quidams qui n’est pas moins dans cette cagagne que nous, mais qui nous paraît pire selon les yeux de ce sauveur auquel nous donnons la mesure de notre propre vision du monde de potentiellement (en image) sauvé ; tandis que vous vous y enfoncez de plus en mieux.
Les mesures d’exception, ou les détournement de la Justice et de l’esprit d’équité du droit, sont les nouvelles formes de progrom en ce sens inverse qu’ici c’est la religion du pouvoir qui se veut voir maîtresse.
Bien évidemment, la solution est ailleurs, en nous et nulle part ailleurs qu’en nous. Si elle est en l’autre, c’est que vous la partagez en vous.
La présentation par le sauveur ou son antagoniste, le pharmakos, de sa solution d’exception nous montre une radicalité qui reflète notre désir de se défaire TROP promptement du problème du moment car lancinant, comme doté d’un goût de perpétuel, pénible ; et nous dissimule nos erreurs. Le problème est celui du désamour, il réside dans une sorte d’activité dégradante (car elle dégrade son environnement aussi bien duquel nous nous extrayons !) nommée travail qui vous obnibule l’entendement dans les délices fangeux de l’abnégation, de la perte de temps et de celle de la participation d’un ensemble déterminé à poursuivre la recherche du bien-être partageable dans sa tentative de se comprendre : encore un effort, tudieu !
Ne partageons pas la mesure d’exception et discutons du reste ; ou discutons-la pour ne pas l’employer, ce qui correspond assez à trouver une solution bien plus adaptée à résoudre le ou les problèmes du moment, ceux-là qui vous font attendre un sauveur d’exception : son pharmakos, son sacrifice.
12:41 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, poésie
lundi, 10 novembre 2008
Du soi, yeux, con, ne rient mais fêtes vives
D’aussi loin que je puis remonter dans ma mémoire, le mot «con» a toujours été entouré d’une nébulosité qui n’en permettait pas d’en trouver une claire spécificité. Sexuellement, il désigne une zone située vers les parties génitales de la femme, mais sans véritable localisation : on peut penser au vagin, mais un vagin, s’il est le con de la femme, n’est pas un con.
Un con serait plutôt cette indéfinition même dans laquelle on voudrait ne pas définir quoi que ce soit sinon que la définition de « con ». Rétif de la Bretonne a fait un éloge du con, qu’il appelle affectueusement « connin » (j’imagine bien sa vision des petites bouclettes de la pilosité féminine intime dans ce mot), mais cela ne correspond pas à un « con » et il a écrit son livre, précisément, pour passer outre la relation entre un « con » et le vagin de la femme : le connin est ce lumineux ensemble des parties génitales féminines correspondant au plaisir sexué que l’on peut attendre en relation avec le pénis. C’était un livre ouvertement anti-sadien où Sade, dans ses écrits les plus cons, reniait le con présenté sous un aspect qui se veut festif par Rétif dela Bretonne.
Lorsqu’on dit « ce mec est con », cela n’a pas la même signification que de dire « ce mec est un con » ; et de dire « c’est une conne » : une femme intelligente peut être considérée comme conne, et une femme simple peut ne pas être conne et être très agréable. Cela signifie-t-il que c’est la relation à l’homme qui qualifie ou non la conne ? Sans aucun doute que oui, mais alors ce jugement est à mettre en relation avec l’éventuelle connerie de l’homme qui la formule, cela va de soi.
Une femme intelligente mais conne, ce peut être une femme qui ne comprend rien, ou peu, à la relation entre l’homme et la femme — à moins de précision, je parle, bien sûr, en considération de la connerie même de l’homme, soyons correct — ce qui implique une sorte de rapport sexué. Mais une femme qui se donne trop, sans discernement, serait suffisamment conne pour être employée par tous, ou qui le voudrait, à des fins sexuelles. Mais je dirais alors plutôt qu'elle s'est égarée lorsqu'elle ne sais plus ce qu'elle réalise.
Parlant d’un homme, dire qu’il est con est très difficile à cerner du fait qu’il n’est pas de sexe féminin. Il y a donc quelque chose de commun, dans ce cadre de la connerie, entre les deux sexes ; au moins un mot : con.
En fait ce qu’on ne voudrait pas d’un con est qu’il ne communique pas, qu’il reste insensible aux sollicitations de communication, à la recherche d’un plaisir plus ou moins commun. Une conne est une femme qui a un con, un vagin sans tactilité émotionnelle ; un con est un mec qui est dépourvu de tactilité émotionnelle pouvant émulser son intelligence du moment et de la situation. Et, de fait, on trouve con toute chose qui est dépourvue de tactilité émotionnelle, quelque chose ou quelqu’un qui ne comprend pas, soit le moyen entrepris dans une prise de contact (la forme de la prise de contact et le contact lui-même) ou qui n’entend pas l’importance de l’émotion, qui ne l’entend pas avec son sens tactile de l’émotion dont il se serait dépourvu pour une raison sombre ou inconnue, con en somme.
Une personne qui utilise un moyen qui va à l’encontre du but recherché n’est pas obligatoirement con : elle peut être étourdie, prétentieuse, obstinée et autre, mais pas obligatoirement con. Pour qu’elle soit con, cette personne doit ne pas pouvoir comprendre ce qui va de soi : rester en contact avec ce que l’on fait qui est en relation avec ce que l’on est. Moi, par exemple, je sais que je ne comprends pas certaines choses qui m’échappent d’ailleurs et m’échappe par là-même leur liste possible. Je ne les comprends pas. Je peux, bien sûr, dire qu’elles sont con, mais je n’ai pas la prétention de l’affirmer, car je ne les comprends pas, tout simplement, elles m’échappent. Pour que j’affirme que quelque chose (un acte) ou quelqu’un (une personne) est con, j’ai compris (à ma manière) de quoi il retourne et j’ai cerné son obstination à ne pas se mettre en contact avec ce qu’elle réalise ou est. Je ne suis pas pour autant « toujours » con : j’ai des moments de fort contact avec la réalité que je ne rejette pas par crainte de quelque chose, ou d’une émotion autre que celle qui m’habitait initialement : la souplesse émotionnelle me permet d’adapter mon contact émotionnel avec la réalité. Si cela ne fonctionne pas, je ne suis pas pour autant tombé dans la catégorie des cons, car ma tentative restera dans le cadre de la sincérité, et le con est dénué de sincérité, au moins vis-à-vis de lui-même.
Un vagin dénué de sincérité, un con, est assez étrange quand on y pense. Il pense autre chose que ce qu’il vit. La réflexion de ce qu’il vit ne correspond pas à la sensation qu’il éprouve et cette réflexion surpasse cette sensation. La volonté de ne pas ressentir surseoit à la vérité de la sensation, à sa réalité. Mais qu’en est-il du pénis, dans ce cas-là ? Est-il un pénis qui refuse de ressentir ce qu’il éprouve réellement ? Hé bé oui. C’est pareil. Mais alors… pourquoi utiliste-t-on le mot con et non pas le mot « pine » : « il est pine ce mec ! » C’est historique, j'y reviendrai.
Une des insultes qu’on profère à la femme, par exemple, est de lui dire « Hé va donc, hé…ménopausée ! » : on cherche à atteindre ici le féminin même, ce qui caractérise la VIE du féminin dans son cours, dans le cours de sa vie NATURELLE. La nature même de la femme serait donc sujette à une dépréciation due à… sa connerie. Comme si une « ménopausée » n’était PLUS capable de retirer de la vie du plaisir de vivre à la manière du con qui profère cette insulte n’est pas capable de retirer de la vie du plaisir : cest là la vue d’une glace derrière son tain car il manque une reflexion précieuse, argentique. Et si le second est juste (et c’est ce qui en fait la caractéristique) la première est une vue de l’esprit reportant la connerie sur la vie que cette connerie suppute sans plaisir possible qu’elle énonce par cette insulte.
Un con est un con d'abord et simplement parce qu'il ne concède pas à l'autre la gentillesse qu'il se devrait à lui-même de concéder.
Un con est un con du fait qu'il se considère, lui, et lui seul, comme tenancier de ce qui n'est pas la demeure de la connerie. Ce qui, architecturalement parlant, puisqu'il construit cette demeure, est paradoxal du fait qu'il se dit ne pas y habiter alors qu'il y couche à toute heure du jour et de la nuit, dans ses rêves même.
Et puis un con est con parce qu'il se pense outre mesure au-dessus des autres par commodité connesque de sorte que l'annonce de sa connerie ne supportera pas plus longuement, car il ne sait pas lire plus d'un demi-paragraphe, ce qui le concerne et qui pourrait lui apporter un semblant (à sa mesure, s'il vous plait) de standardisation qui eut pu avoir comme résultat d'amoindrir sa bêtise en la réduisant au commun du temps, de sorte à ce qu'il s'en aperçoive.
Mais c'est, de toutes les manières perdu, parce que celle qui habite notre hôte est telle qu'elle semble rédhibitoire à toute tentative de prise de conscience, de bonne-avenue, d'aloi.
De fait, confronté au pouvoir qu'il s'octroie, et que moult dispositions sociales lui concèdent (notamment celle du dernier disant admis), il faut faire queue basse et attendre un moment plus favorable (celui où il se sera rendu compte de son état — à quand ?) de sorte à un tant soi peu pouvoir s'exprimer en dehors de sa conception du monde... si tant conne.
Ce qui gêne particulièrement le con, c’est la liberté ; la liberté ne s’entendant que dans un collectif, un ensemble humain. Dans l’élaboration collective d’un événement, d’une tache, de la solution d’un problème, le con n’admet pas ce qui l’éloigne de sa conception du lisse, du lustré, de l’uni, de l’égal ; en bref : de ce qu’il appelle l’ordre. Celui qui n’entre pas dans sa conception du monde n’a pas à exister, à s’exprimer, à respirer même ; peut-être même à vivre.
Ce manque de générosité vis-à-vis de la richesse de la vie, ampleur dont il accepte de prendre conscience pour la réduire à ce qu’il est capable, lui seul, d’en appréhender, est une caractéristique de la connerie : il est dépourvu de l’intelligence de l’intégration du singulier dans le particulier. Pour cela, il restera dans l’erreur, volontairement, ou l’inventera en cas de défaut de sa puissance pour la prendre comme point d’appui à l’expression de sa connerie en écrasant le débile. Le moins con, lui, l’intégrera dans le tout, car le débile est dans le tout.
Le con revendique la liberté selon la manière, et uniquement elle, dont il la conçoit. On sait au contraire, que la liberté n’est pas une conception unique, mais plurielle. Il ne compose pas avec la liberté des autres, car il ne la comprend pas ; il est aveugle à l’intelligence qui comprend que le débile n’influe sur le général que par absence, que de mettre le débile hors de son jeu c’est créer une prison, un élément qui restreint la liberté. Il donne libre cours à la sienne en resteingnant celle des autres et comme sa liberté est claudicante en raison inverse de la vitesse de sa connerie, à l’image de la vérité — qui est fluide comme le vent — elle arrive en retard, comme une perte de temps. Pour le con, le premier pas de la liberté s’arrête à celle des autres alors qu’elle commence à vivre lorsqu’on l’octroie à l’autre.
Dire de quelque chose ou de quelqu’un qu’elle « n’est pas con » suppose une sorte de petit génie détectable dans la chose ou dans la personne à qui on applique cet adjectif. J’ai dit, ailleurs que sur ce blog, que « la différence entre un fonctionnaire et un bureaucrate est que le second a perdu son âme » : c’est ce qui le rend fortement con et précisément con encore. Égarer son âme là où elle n’est plus accessible comme solution à une problématique dans laquelle on refuse de prendre une position telle que l’on ne la perde pas, précisément, est fondamentalement con, bureaucrate. On peut voir ici un jalon à la connerie, une quantification possible de l’aspect con de la vie sociale. Mais, ne nous déjectons pas de la réalité sociale : la bureaucratie est un symptôme de la connerie générale RÉGNANTE que cette forme connerie qu’est la bureaucratie se doit d’organiser selon des formes, certes le plus souvent fort cons, mais organisation qui donne un semblant de cohérence pacifique à la société humaine observée sous ce critère possible.
Un journaliste, par exemple, est assez con et souvent. La forme de sa bêtise n’est pas semblable à celle de la bureaucratie, mais proche. Mettre la confusion dans les esprits est particulièrement con car on rend les gens con. Ce qui fait la base de la vie sociale est la sincérité : « In God – dollar-yen-euro – We Trust » signifie que la confiance que l’on a de la vie inter-individuelle, sociale, est un contrat social où on accepte au minimum le concept de cette confiance. Cette confiance est une ouverture au monde et c’est pour cela qu’elle est acceptée, car elle ouvre à l’autre. Que des « conmerciaux » (avec des semblables — con — en correspondance marchande — mercial) s’y engouffrent pour en retirer des profits, montre bien leur connerie sociale, certes, mais cela ne suppose pas qu’ils sont insincères dans ce qu’ils désirent réaliser socialement. Tandis qu’un journaliste, lui, ne trouve la réalité de son pouvoir social (car le con ne trouve sa réalité que dans le pouvoir, entre autres) que dans sa position sociale : un « média » entre vous (moi) et un autre mode qui vous en impose. L’intérêt (le fruit de son capital) du journaliste est de maintenir l’indécision possible toujours indécise de sorte qu’une décision possible ne soit jamais possible : c’est rendre les gens cons. Mais les gens sont rendus de manière con simplement car la relation « toute con » entre les êtres est cette sincérité dont j’évoquais tout à l’heure la base de l’existence inter-individuelle.
On dit aussi d’un con (ou d’une conne) qu’il ou elle est ainsi car elle ou il refuse de saisir l’impact de son action sur son environnement, comme si la persistance avec laquelle est poursuit obstinément son action, pour elle ou lui et alors qu’on le lui dit, était dépourvue d’impact sur les autres ou sur l’environnement, était aisément détectable comme nuisance. On détecte au surplus que l’écran entre la bonne intelligence possible et cette nuisance est une pure facétie de stupidité relevant davantage de la méchanceté que de l’intelligence de la méchanceté. Con, en somme. Hé bé, un journaliste ne procède pas autrement que selon cette nuisance dont il ne veut percevoir l’existence qu’à travers cet écran d’une méchanceté qu’il se refuse d’admettre pour lui ou elle.
Vous voyez (je me mets dans la confidence), l’intelligence est pour moi une chose étrange (tout autant que la connerie) qui me donne comme de l’air frais dans la tête, tandis que la connerie obscurcit ma vision du monde, la bloque, l’interdit, tel le brouillard noirâtre qui surnage au-dessus de la combustion des fils électriques que l’on veut débarrasser de son plastique pour le vendre au prix du poids du cuivre. La connerie est ici située dans cette bureaucratie qui ne peut admettre qu’un autre monde qu’elle existe et qu’elle pollue la vie du fait de cette dénégation, car cette positivité qu’est la vie doit vivre (et pas selon les critères de la bureaucratie) et que l’échange ou la vente profiteuse impose que le cuivre est vendu plus cher après avoir pollué, que avant. Ne pas comprendre, par exemple, que la recherche de la liberté face au salariat est une forme de vie aussi valable que celle passée à la consécration à ce salariat, par exemple, alors que l’on est soi-même à la disposition des gens par sa « fonction » de « fonctionnaire » précisément à travers la touche d’un appointement issu de la contribution générale de tous (TVA comprise), fait, pour moi, partie de la connerie ambiante, de cette recherche du pouvoir sur l’autre qui n’est pas vous, n’agit pas comme vous, ne pense pas comme vous, n’aime pas comme vous la vie qui lui est donnée de vivre.
Le journaliste qui dit simplement « des rejets de césium se sont échappés de la filière d’une centrale nucléaire » est con car il ne dit rien des implications de ce qu’il dit : il l’énonce et refuse de dire quoi que ce soit de ce qui l’implique lui. Ha oui mais… un journaliste a ses propres convictions… donc… ne doivent pas transparaître dans ce qu’il dit ses propres convictions (par souci d’honnêteté : mais est-il honnête avec lui-même ? j’en doute, sinon qu’honnête avec sa connerie. Et être honnête avec sa connerie est-ce vraiment être honnête. Non, sinon on ne serait pas si con), cela fausserait l’information, n’est-il pas ? Il ne s’agit pas ici de convictions, précisément ce qui fait pour la plupart du temps la connerie, mais d’une prise de position par rapport à une conviction que l’on sait pertinemment stupide, réellement. Un journaliste sait que des effusions de césium sont mortelles pour les êtres non-minéraux, et pour lui-même. Mais il refuse que cela s’applique à lui-même, refus qu’il cache sous le prétexte de l’objectivité ; mais cette radio-activité s’applique aussi à lui et comme il pense qu’il est journaliste, le con, il pense aussi qu’il se doit d’être objectif, sinon il ne ferait pas son métier. Il en est du même du prêtre, de quelque obédience il soit.
Pour ce qui est du politique, sa nudité de sens poétique est telle qu’on peut tout lui pardonner sinon que de dévier du sens poétique : ce qui est très grave, humainement parlant.
Lorsqu’on dit que quelqu’un est con, c’est qu’on aperçoit (l'objectivité est relative à la connerie, je le sais) qu’il/elle va à l’encontre son propre intérêt, du plaisir qu’il serait susceptible de jouir de la vie et que cette manière de faire est sensiblement compliqué pour percevoir que sera aussi compliquée son atteinte.Mais ce n’est pas seulement cela, car la socialité humaine fait que c’est l’autre et avec lui que le plaisir est le plus prononçable.Je veux dire que c’est dès le moment où la personne sait que cette manière de requérir de la vie du plaisir est compliquée et qu’elle persiste dans cette manière dont on peut dire qu’elle est assez conne de faire ainsi.
Résumons.
Être con c’est utiliser un moyen que l’on sait ne pas pouvoir ne faire atteindre le but qu’on se donne, sinon que dans le déplaisir ou l’échec anticipé. Est con, ou le vagin ou le pénis, qui refuse (qui ne sent pas n’est pas con mais peut l’être) de ressentir ce qu’il lui est possible de ressentir : le contact avec l’autre et l’émotion qui l’accompagne sans lui apporter plus d'un cinquième de complication innaccessible pour reconnaitre ce contact. Et la connerie c’est refuser d’admetre la liberté de l’autre par l’obstination d’en admettre la véracité d'existence.
Je me souviens d’un livre de Sade « Aline et Valcour » qui décrivait un pays où le nombre des lois de devait pas dépasser celui des doigts de la main. Lisez le, il n’est pas con ! Sade n'a pas toujours été con, surtout hors de prison… qui rend assez con, faut l'admettre.
20:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, poésie, amour
dimanche, 09 novembre 2008
Trahison du boulet
J'étais âgé de peut-être 5 ou 6 ans et je me servais dans le porte-monnaie de ma mère. Cet argent nous servait, à mes sœurs et moi, pour acheter des bonbons, bien sûr, douceurs complémentaires, s'il en est, à celles parcimonieuses de nos parents.
Ma mère s'en est aperçu. Elle me gronda fort. Mais, non contente de cette réprimande qu'elle sentait flageollante, du fait que je trouvais une certaine légitimité à cet accaparement de cet argent, un matin, elle m'accompagna à l'école et demanda à la maîtresse de pouvoir faire une déclaration devant toute la classe. Devant toute ma classe, elle dit que je lui volais dans le porte-monnaie et qu'elle le disait devant toute la classe pour me faire honte.
Effectivement, j'ai eu honte.
Mais, surtout, et je m'en aperçois maintenant, c'est que, depuis, j'ai vécu avec plusieurs sentiments distincts et intriqués : une sensation de trahison et de gêne à la fois qui a imbibé mon âme comme "l'eau le sucre" (Les chants de Maldoror, chant 1, strophe 1).
Comment, après un tel comportement, pouvoir faire confiance à son parent qui vous met dans une telle gêne et comment trouver sa place dans une communauté légitime librement, sans cette arrière pensée du jugement de la faute qui vous poursuit dans le regard incertain des autres, ou plutôt, dans l'incertitude que trahit votre propre regard lorsque vous regardez les autres ?
Et, finalement, on trouve une multitude de preuves qui corroborent le fait que cette société n'est pas franche, tortille du cul on ne sait pourquoi, vous trahit malgré ses lois que tout être humain penserait comme intangibles, égales pour tous et à la moralité irréprochable. Et comment ne pas voir dans les yeux des autres cette culpabilité sexuelle, celle qu'on éprouve car on s'est procuré du plaisir, à soi et soi ou qu'on a pensé avec ardeur à l'autre sexuellement, et que cela est interdit — ou recouverte de pornographie, ce qui équivaut au même — , de sorte que des relations saines ne peuvent s'établir entre les composants de LA société humaine. Non, l'amour est trahi par sa sexualisation débilitante, et la sexualité séparée de lui-même par l'amour des anges. On a un parent qui vous aime, soit, mais qui vous humilie du fait qu'on a pallié à son propre manque de générosité ou d'amour !
J'en ai toujours voulu à cette maîtresse qui ne m'a pas protégé de la méchanceté de ma mère : je l'ai trouvée passive devant une morale qui ne valait pas plus que l'humiliation qu'elle provoquait. Mais cette maîtresse, elle-même, n'avait-elle pas eu à subir une humiliation, elle aussi, dans sa tendre jeunesse, qui lui fasse paraître comme légitime et éducatrice, celle dans laquelle me mettait cette situation ? Ho ! si bien sûr ! Et il en est de tous de cette manière. Bien rares sont ceux qui n'ont pas eu à affronter de telles malveillances ! Ô combien rares !
L'humiliation du salaire, du patron, de l'avilissement du travail qu'on vous demande de faire lorsque vous détruisez l'environnement sous couvert du "travail", etc., tout cela ne tient qu'à cette sorte de résignation devant l'affectivement plus fort : l'humiliation reçue du parent ou de l'être aimé devant laquelle on ne peut rien faire, ou devant laquelle on n'a pu rien faire.
Certain passe leur vie à se venger d'une aussi affreuse affaire, d'autres, comme moi, à errer seul, l'âme peinée et l'amour dans un sac dont le collet est d'une ouverture si malfacile et que l'on traîne comme son boulet le forçat.
11:14 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, poésie
vendredi, 31 octobre 2008
La poésie : le centre humain d’une manifestation du monde
Diverses circonstances ont fait que nous nous sommes rencontrés, avec Patrick Viveret (deux fois dans le cadre des SEL — système d’échange local — et une autre fois dans le cadre de son SOL). Bon… pour, comment dirais-je… poser le tapis de sorte à s’y assoir, je sais que c’est lui qui a initié (ou c’est ce qu’on m’en a dit, mais du fait qu’il est employé par le Conseil économique, je suppose que cela n’est pas injuste) le RMI qui, à l’époque confinait plus de la recherche de paix sociale en achetant les fouteurs de m… qu’aujourd’hui en permettant à des pauvres de sortir la tête de l’eau (on se souvient de De Gaule : « …vu que je suis plus grand que vous, elle ne m’arrive qu’au nez »).
Cette dernière fois, donc, Patick Viveret énonce que c’est la mort, enfin… c’est « la conscience de la mort qui a été le début de l’humanité ». Et j’ai rencontré un autre homme qui faisait référence à cette phrase dans un contexte différent. Je ne suis pas tout à fait d’accord. C’est l’objet de ce message.
C’est donc en partie vrai, mais en seconde instance, que l’humanité s’est bâtie sur la conscience qu’elle a éprouvée de la mort. Selon moi, c’est la conscience de la perte d’amour, le mésamour, qui est le commencement de l’humanité et de sa conscience de la mort.
En d’autres mots. L’amour est le contact avec le cosmos. Sa déficience revient à une déficience du contact indispensable d’avec le cosmos, la vie. Il ressort du mésamour une nostalgie du contact avec lui, le cosmos. La « POÉSIE », l’indiscible explication de la vérité et de la réalité de ce contact (quelqu’en soit la forme, cela n’a aucune importance — c’est la poésie qui prévaut à tout, peu importe la forme qu’elle a adopté au moment où elle s’énonce) est le mot que je donne à ce contact. Car, finalement, l’humain en est arrivé à la perte de la conscience de la poésie.
Le phénomène poétique m’a de toujours étonné : comment un vers peut-il m’envoler aussi haut dans le ciel de mon contact avec la vie ? « Tes beaux yeux sont las, pauvre amante : reste longtemps sans les rouvrir… » « Beau… comme un jour sans enfant battu… », « Toutes les révolutions vont à l’histoire et l’histoire n’en regorge point », « L’injustice est un poison qui, sous des doses excessives, s’avère létal (et il n’en a pas été encore trouvé de dose homéopathique car il n’a pas encore été trouvé de solvant à la réduction à l’impuissance) », « La vie qui passe, passe, passe, passe, la vie qui passe temps / Le temps qui trace, trace, trace, trace, le temps qui trace vie… ».
En d’autres mots. Le mésamour génère une angoisse. Cette angoisse est la perte du contact avec la vie, le cosmos. La perte du contact avec la vie, le cosmos est la source d’une angoisse de la vie, et comme on est en vie, une forme de la vie, la vie angoisse de se perdre. C’est la conscience, c’est la prise de conscience de cette angoisse qui crée l’humanité par la prise secondaire de la conscience de la mort, conscience qui est fille de l’angoisse générée par le mésamour.
Mais la poésie est corrolaire à la vie humaine puisque la vie humaine est de mettre des mots, de la musique verbale, sur la vie. La poésie, sans le mésamour, est différente que la poésie du mésamour. Vous commencez à me comprendre ? Ainsi, la poésie du mésamour deviendra mystique : elle tentera de donner un ordre au monde (ordre directement tributaire de la technologie du moment), compréhension de cet ordre qu’elle considèrera comme UN, LE, contact avec le monde, la vie, le cosmos.
Et le monde humain lui-même sera distancifié par cette forme donnée au monde : tout chez lui devra trouver une explication… qui ne correspondra qu’à SA séparation d’avec le monde, la vie, le cosmos : le mésamour.
Et pour autant, la poésie restera ce contact indiscible qui outrepassera la mésamour. À la question de savoir pourquoi les gens s’agglutinent dans des messes (foots, concerts, meetings, etc.) il sera répondu que les gens courent après la poésie qu’ils veulent apprécier selon leur multitude. La poésie restera toujours l’espace indiscible entre les dires, les images, les formes, les inventions ; même dans les cas de l’horreur, de l’abject et du pourri. Car elle est le fondement de l’humanité : donner des mots aux choses, aux événements, aux êtres pour s’y retrouvent — et non pas l’angoisse de la mort ou de l’abscence qui ne trouvera qu’une forme particulière poétique à chaque étape du temps humain.
Je dois beaucoup à la lecture de Robert Graves (La déesse blanche, les mythes grecs et le Roi Jésus), car c’est lui qui m’a fait contourner son problème ; et aussi à Jennifer. Je veux montrer le même courage que lui pour qu’un autre contourne la perception du mien : lorsque l’humain aura compris que le fait d’aller le matin à son turbin est une forme de poésie qu’il ne peut que manifester, il se posera (peut-être !) la question de la forme qu’il veut lui donner.
Cependant, doutant qu’il fasse la relation entre le mésamour qu’il entretient contre lui dans son âme et le vide de sa vie, la petitesse de l’amour cosmique qu’il réalise, je ne me pose pas du tout comme solution à NOTRE problème vital : l’entretien de la vie pour vivre.
Comment voulez-vous que quelqu’un qui ignore tout
a) qu’il est en perpétuel recherche de ce que j’appelle « état poétique » ;
b) qu’il ignore totalement ce qu’est un « état poétique » sinon que devant sa télé, un but marqué par son équipe de foot préférée ou un coup de pine de son acteur pornographique adoré dans le con de la plus belle nana qu’il ait trouvé à voir sur un écran tactitilographique ;
c) qui, du fait du mésamour, n’entretiendra un « état poétique » que comme handicapé ou déficient amoureux ;
d) qui ne soit pas ce qu’il réalise alors qu’il le fait : qu’il ne sait pas ce qu’il réalise POÉTIQUEMENT de sa vie (a, b, c) ; ce qui rend sa poésie poussive, toussive, rébarbative, indécente, nocive même au monde dans lequel il vit et ne peut QUE vivre,
résolve le problème de la poésie ?
Il TRAVAILLE à la poésie : ce qui dénude sa poésie de vibration trans-miscible ; ce qui extrait sa poésie de correspondance alternative ; ce qui réduit sa poésie à une branche hivernale au cours de l’été et rend étrange la chatoyance d’un vert de granie-smith sur les étals d’hivers. Le sens du poétique, de l’amour, été perdu, la vie a été égarée et le cosmos oublié ; l’intégration de l’humain par son humanité au monde a été inventorié dans les relents des comptes en banques constipés, des obligations étatiques calculiques, dans les culs de basses-fosses des rigueurs policières qui répondent finalement à cette sorte — et toujours temporelle — peur de la mort : le mésamour.
Qu’importe la forme ! Vous comprenez ? Comment voulez-vous qu’un tel être s’en sorte ? sans, justement, ce qui lui est nécessaire pour s’en sortir ? sans ce qui ferait qu’il s’en sorte ? LUI ?
Car, le plus étrange dans cette étrange histoire est qu’on a, à aucun moment, conscience du mésamour : on ne sait absolument pas qu’il existe, ce mésamour et, donc, comment y remédier ? Ô dieux de la poésie, ô dieux de l'amour, quel perte !
21:07 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poeme, politique, humanitaire
mardi, 01 avril 2008
Au turbin !
Au turbin tu te portes claudiquant de ferveur
Sans savoir ce quoi du résultat de tes fadeurs ;
Au matin, au soir, fabriquant tout de tes malheurs,
Indifférent à ces brisures ou au fou bonheur.
Tu batis tes générations qui se succèdent
Fantaisies imatures, corrompues et laides,
Reproduisant des mesures qui t’ôtent toute aide,
Désœuvrés d’œuvres, amères, rendant la vie raide.
Tu tords le temps, toi, pauvre ère, marchandise !
Disant te sauver par ta pose soumise
(Stratagème de rêveur dépourvu de guise) ;
S’asseyant, comme sur du roc, sur ta sotise,
Tu sillonnnes ta tombe l’échine soumise,
Le sourire sans joie sur ta vie indécise.
10:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique, poésie
mardi, 25 décembre 2007
Jouissances endiablées
Mettons sur cette estrade la vérité et sur celle-là n’importe quoi qui est faux : l’humain va se tourner vers ce qui est faux. L’humain préfère la vérité, bien sûr, mais il trouvera toujours une bêtise pour s’en détourner. C’est que la vérité c’est fatigant, beaucoup plus fatiguant que la bêtise qui est, elle, pourtant bien fatigante.
Hé oui, pour aussi fatigante que peut être la bêtise, elle ne rebute en rien l’humain. L’humain est une bête de fatigue, et elle adore ça. L’humain déteste en idée le labeur, le travail bête, mais en pratique il l’adore et s’y adonne sans autre commune mesure qu’elle-même, et ce n’est pas de la tarte, cette mesure : un seul être peut la rivaliser et à lui tout seul il la rivalise, la surpasse même. Il semble qu’il lui manque tant de bêtise que ce travail, justement, lui en apporte d’autres ; en somme il a le sentiment de se dépêtrer des bêtises du moment en en pourvoyant son avenir immédiat de moins défraîchies.
Par exemple, l’humain déteste qu’on lui dise qu’il est borné : et pourtant sa nature le borne du fait de sa nature. Lui qui se croie au-dessus du monde parce qu’il pense, rejette avec vigueur, sinon colère, mépris et dépit, le fait d’admettre qu’il est borné par sa propre nature. C’est qu’il n’a aucune, ou si peu, connaissance de sa propre nature, il ne sait pas qui il est, sinon il ne prendrait pas à mal qu’on affirme être borné par ce qu’on est car, bien plus que des seules apparences comportementales, on jouirait de ce que l’on est : la vérité est jouissive. C’est parce qu’il ne connaît pas les limites de ce bornage qu’il s’inquiète de ne pas paraître intelligent et qu’il se met en pétard alors qu’on le lui dit.
Bien sûr il est toujours loisible de jouir des apparences comportementales pour ce qu’elles sont, en vérité, pour ce qu’elles voudraient être, mais pas si souvent pour ce qu’elles ignorent être et ce qu’elles veulent être. Un imbécile ne sait pas jusqu’où ou bien quand il est imbécile, le moment où il le devient, l’est devenu. On sait qu’il passe cette borne quand il ignore qu’il la dépasse. Son environnement détecte alors comme « un déplacement de l’attention du point central vers une périphérie incertaine », comme un évitement obstaculaire de ce qu’il n’est pas capable de comprendre et qui lui échappe, qu’il n’a pas vu et qu’il a pourtant contourné. On rit, chez lui, de son manque de prouesse intellectuelle et il en rit aussi car elle est risible, en toute bonne foi, comme système : de l’ignorance de sa mécanique et de la sincérité de son déroulement.
À ceci près que la bêtise, à l’encontre de l’imbécillité, se pose en sincère alors qu’elle a une idée dans la tête : « Comment vais-je réussir à lui faire acheter cette bêtise ». Ici, il n’est pas obligatoirement question de prix : il s’agit juste et seulement de faire accepter au meilleur coût et le plus rapidement possible telle ou telle idée de la relation qu’on entretient avec la personne et dont on veut qu’elle pâtisse sans que, finalement, on s’en rende, soi, responsable. Il suffirait d’écouter, mais on se fait avoir. Et on se fait avoir toujours à cause d’une autre idée que l’on a de la bienséance, de la décence, de l’honnêteté… que l’autre, l’inducteur de la bêtise, utilise car il ne la possède pas d’une manière aussi vivante. Et on se fait avoir.
L’humain n’est pas aveuglé par la bêtise, mais bien par autre chose qui lui fait admettre la bêtise pour plus valable que la vérité. L’humain voit, sent, perçoit, palpe même la vérité, lui trouve un bon goût (quoi qu’un peu fade), etc. mais il lui préfère la bêtise de loin plus riche, selon lui, en variétés, en formes, en fonds ; ce qui est faux, bien sûr. La bêtise est banale, morne, plate, uniforme, blanche ou noire, de droite ou de gauche, vieillotte ou jeune, défraîchie ou ravivée : elle se reproduit toujours avec les mêmes moyens, de la même manière et dans des formes similaires. On riait déjà dans le livre aussi vieux que la prostitution, des mêmes gags éculés sur la sexualité bête, insatisfaisante de l’amour, de celle de la femme comme celle de l’homme (à qui il ne manque aucune côte) que l’on rit de nos jours sans qu’ils soient plus crus car la chair est aussi fade, froide et flasque ; on est peut-être moins sanguinaire.
En fait l’humain n’accepte pas le mouvement à moins qu’il ne soit différé et exécuté par un autre, sinon il le tuera dans l’œuf, très tôt, intra-utero parfois. Si la vérité et la bêtise provoquent ou procurent une émotion, la différence entre l’émotion provoquée par la première est différente que celle provoquée par la seconde. La première est profonde, la seconde est superficielle. Vous allez me dire que c’est là un jugement moral, personnel qui n’est étayé par aucune étude sérieuse inférée pour écarter l’élément erroné qui formule mon hypothèse. Et si un des deux éléments est erroné, puisqu’il n’en reste qu’un, l’hypothèse est fausse et non avenue. Pour admettre donc que cette hypothèse est juste, je suis obligé d’admettre que la vérité est profondément émouvante et la bêtise supercielle, d’emblée. Ach’, me voilà bien coincé ! Je ne peux prouver la vérité qu’en posant pour certaine mon hypothèse. Zut. C’est plus une hypothèse, mais une vérité, alors… et je n’ai rien prouvé. Vous êtes donc obligés de me croire.
La vérité doit être prouvé, au même titre que la bêtise. Mais le problème avec la preuve de la bêtise c’est qu’elle est vraie et avec celle de la vérité aussi. Comment m’en sortir. Hé bé, y’a qu’à sortir de la bêtise pour voir si c’est vrai, n’est-ce pas ?
En conséquence, ce qui est vrai est vrai et ce qui est bête est vrai dans la mesure où je constate sa bêtise, sinon c’est bête. Savoir s’il est plus intéressant d’être dans le vrai que dans la bêtise est une question de goût personnel, je vous le concède. D’ailleurs, du fait de l’incertitude des bornes humaines, on ne peut être si affirmatif tant de la bêtise que de la vérité. Ces bornes sont flottantes, comme son angoisse et la bêtise étant le fruit de l’angoisse humaine face à la vérité, perdre l’une, perdre l’autre, tout cela est fortement incertain, c’est certain.
L’angoisse de l’humain face à la vérité, l’évitement, « le déplacement de l’attention du point central vers une périphérie incertaine » en corroborant l’incertitude de la vérité de l’être est le nœud de cette affaire.
Cette angoisse se répertorie en deux catégories où chacune d’elles ne voit pas son effectivité identique. Il y a l’angoisse flottante, inhérente au vivant et qui lui permet de se mouvoir, d’être différent et celle qui est en surplus de l’angoisse flottante qui est la conséquence de l’absence du mouvement accumulée, de l’angoisse flottante accumulée faute de mouvement. On voit que cette haine du mouvement, de l’émotion sinon que de loin et par un autre, trouve là son origine, sa « raison d’être ».
La « raison d’être » de l’angoisse flottante est la sauvegarde. Elle est un élément de la joie de vivre en immersion dans son environnement, le contact indispensable pour ne le perdre pas. Plus on va dans l’animal prédateur et moins cette angoisse a d’occasion de se manifester, car moins on craint pour sa propre existence (je n’emploie pas le mot « vie » : on ne sait plus à quoi cela correspond !). Ce sont les animaux prédateurs qui ont le sommeil paradoxal le plus profond et le plus long, et en ce domaine, le seul qui surpasse l’humain est l’ours. La nature n’a pas prévu l’arc et la flèche qui sont une invention humaine ; mais ça ne l’empêche pas pour autant de dormir, l’ours.
Dans la panoplie des meilleurs sommeils chez l’humain, on trouve aux moins bons le patron et le commerçant (qui ont peur l’un pour sa place, l’autre pour ses sous) et dans les plus profonds, l’ouvrier qui n’a aucune responsabilité. L’absence ou la profondeur du sommeil paradoxal rend plus nerveux les patrons et les commerçants et non plus intelligents ceux qui en profitent le plus. Quand je vous disais que nous sommes bornés ! L’intérêt des uns et des autres va à l’encontre de la résolution du problème du bonheur de vivre ! L’absence de sommeil paradoxal induit par accumulation une forte angoisse qui se nourrit elle-même par accumulation et trouve les ingéniosités pour l’induire chez les autres par accumulation.
On savait qu’une des jouissances diaboliques du riche est l’accumulation, en fait c’est un tic, il ne peut faire autrement pour satisfaire son impuissance face à l’accumulation de son angoisse provoquée par l’accumulation de l’absence de mouvements émotionnels profonds fruit de la vérité évitée qui donne ainsi à sa vie cette superficialité, « ce déplacement de l’attention du point central vers une périphérie incertaine ». Ce tic est contracté très tôt, dès la petite enfance, hélas, avant même l’apprentissage du langage. Faute de mots, il se manifeste par la production effrénée d’objets sur lesquels on reporte la stabilité de cette angoisse sans jamais trouver pourtant sa fixation, sinon que dans une autre dépression de cette affectivité devenue maniaque, par exemple, le retour sans fin d’une pseudo satisfaction insatisfaisante. Ou autre chose.
La jeunesse se trémousse et elle a raison. Vieille, elle fera un peu moins que ses aînés car elle se sera trémoussée un peu plus.
10:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique, poésie, amour
mardi, 27 novembre 2007
Sens des proportions
J'ai entendu, à une conférence de Patrick Viverai, que la richesse cumulée des 225 (deux cents vingt cinq) personnes les plus riches de "notre" planète correspond à la richesse cumulée des 2 500 000 000 (deux milliard cinq cent millions) personnes les plus pauvres de la même planète (en fait je me demande si c'est la leur).
Et en plus on veux nous faire travailler plus pour vivre moins ?
Mais pourquoi ces pauvres acceptent-ils une telle déchéance de la vie ? la leur.
La richesse est une maladie des riches et des pauvres qui ne s'applique pas identiquement aux uns et aux autres et ne se manifeste pas par les mêmes symptômes chez les uns que chez les autres. Ici probèmes de cœurs, là problèmes de digestion.
Mais le tronc commun c'est l'appauvrissement de l'affectivité chez les uns comme chez les autres. Chez les uns, on n'y pense pas, en conséquence on ne perçoit rien et la scélorose affective ne fait rien percevoir ; chez les autres on est trop amoché affectivement pour penser à une autre plainte autre que ces douleurs d'estomac et de traîner la pattes derrière les uns.
Cette organisation sociale de l'affectivité est branque, totalement branque ; et ne trouvera JAMAIS sa solution car, justement, c'est la solution à cette folie qui en est la solution et cette maladie de l'affectivité ne peut elle-même se guérir. La SEULE solution est de ne l'acquérir point, de ne pas tomber malade, mais ces branques affectionnent particulièrement de faire que leurs enfants, la SEULE solution à ce problème de tordus, tombent eux aussi malades.
La perte du sens de la proportion est une manifestation de la perte de la vivacité affective, qui est elle-même la garante d'une autonomie sociale par l'adéquation de l'équité.
Travaillons moins pour vivre mieux et n'instillons pas cette vilaine maladie à nos enfants : le labeur, la soumission, la résignation, l'odeur du pourri (ou des gaz d'échappement, d'usine,etc.), la chéfitude et le reste. Laissons aux bœufs ce qui est aux bœufs, octroyons-nous la faculté d'être ce que nous sommes. Zut !
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lundi, 22 octobre 2007
Cyprine et mouillure sont les mamelles de la vie vivante
Si je devais établir une bibliographie de ce que j’ai lu pour assertir mes thèses, le nombre des livres que j’ai lus ou étudiés est suffisamment important pour correspondre à moins des bouteilles de vin que j’ai bues. Ce qui est assez normal du fait que de lire un livre prend généralement plus de temps que de boire une bouteille ; et que si relire un livre qui vous a plu est encore possible, il faut en ouvrir une autre pour tenter d’en retrouver le goût qui se modifie au fur et à mesure qu’on la termine.
On peut aussi dire que le nombre de bons livres que l’on peut lire au cours d’une vie n’est pas très éloigné de celui des bons amis ou des amantes chatoyantes que l’on rencontre. Ce n’est pas seulement ici une question de chance (ou plus sporadiquement une affaire d’opportunité) à laquelle on ne peut pas grand-chose sinon que d’en suivre le cours qui va comme celui d’un torrent : parfois impétueux et souvent à sec. C’est que les rencontres sont pour une grande part sujettes à des idées du moment qui courent votre tête en ce qu’elles sont en correspondance avec votre cœur dont les dispositions ne sont pas toujours celles qu’on désirerait. Les rencontres se résument à des concordances éphémères où les amours que l’on voudrait propres se frottent à celles qui vous bouleversent pour vous émouvoir : on choisit ce qui vous mène au pire de ce que vous pouvez être sans jamais l’oser seul, car le partage est une jouissance communiquée (et alors communicable à plaisir) du fait que dans ce monde toujours emprunt d’angoisse, elle répond encore à une limite de permissivité, un encadrement duquel l’espoir de vivre se permet épisodiquement d’envisager un autre mode de plaisir plus simple et plus envahissant.
Oui, l’idée m’est venue d’une bibliographie vraie, mais l’écrire me fatigue déjà à l‘idée de l’établir : on ne boit pas impunément ! Le lecteur doit ainsi admettre, par sa propre expérience hydrique, que des fatigues ne sont pas toujours fertiles… pour son prochain. Je ne trouve donc confronté à cette sorte de résumé qui dit petitement plus que la quantité de mot qu’il emploie, mais qui n’en détient pas moins le poids de ce qu’il tend à affirmer : toute la littérature de mon temps, à de rares exceptions près, et ce depuis environ huit mille cinq cents ans, ne décrit qu’une seule et similaire angoisse de l’amour : celle de ne s’atteindre jamais dotée parfois de la profonde constatation de ne le pouvoir jamais profondément atteindre.
Point n’est besoin d’être grand clerc pour le dire ou pour l’écrire : cette persistance de cet impossible à atteindre a fleuré bon dans toutes les religions, tous les dieux, toutes les femmes violées et tous les hommes émasculés en symbole ou en tranchant. Et je ne suis pas le premier à mettre le bout de mon doigt sur cette affaire connue. Cyprine et mouillure sont les mamelles de la vie vivante.
L’occasion est de dire alors, sans aucune référence épistémologique par le singulier défaut de se montrer pléthorique, que le but, la recherche, la poursuite du plein amour, de l’orgasme extrait d’une prospection sempiternelle, de l’orgasme pulsionnel, battant du cœur et de l’esprit unis sans contradiction rédhibitoire, qui va et qui vient sans objet troqueur, ne se rétablit que par la reconnaissance de son impossibilité et la recherche effective, pratique et pratiquée de sa réalité… qui inclut ses défauts.
Ce que j’ai lu même ne me permet que de parler en quelque sorte que par énigme : respect de l’autre, incertitude personnelle, relativité des actes et des êtres qui les commettent. Moi même, ne suis-je pas qu’un simple poivreau… heu… poivrot ? Je vais vous raconter une histoire vraie.
À Paris, du côté des Halles rénovées, un contorsionniste fait sa planche (il s’exhibe pour gagner des sous). Des gens pourvoient à sa sébile, épatés par les formes qu’il donne à son corps. Passe un groupe de « jeunes » qui s’accapare en passant de l’argent entassé par le public. Le contorsionniste est stupéfait (mais on voit bien à son regard que ce n’est pas sa première expérience de l’affaire) et moi je suis outré de l’acte. Je proteste et m’interpose sur le chemin des ravisseurs. Je me trouve rapidement entouré et acculé à un grillage : on me demande des comptes ! Je négocie ma vie en jeu et reçois, comme un fauchage, un coup de pied au plexus d’un quidam de cette bande de pseudo-révoltés (en fait : des provocateurs d’émotions brutales et brutaux). Je fais triste mine : on m’oublie.Mais qu’en est-il des gens qui ont pourvu à la sébile et qui ont vu leur argent s’orienter vers une destination à laquelle ils ne l’avaient pas attribué ? RIEN, pas un geste, pas une moufte, comme on dit dans ce monde du réel.Pas un soutien, ni au frustré de l’objet de son travail, ni à une personne qui s’est offusquée de cette frustration. Des ploucs, comme depuis huit mille ans, la tête baissée sur leur incapacité de réagir opportunément aux actes de leur propre vie.Il en est de même de ces autres ploucs, aussi actuels, devant une télévision : le regard perdu, inactifs, devant le miroir de l’impossibilité qu’ils attendent de se voir refléter.
L’angoisse, à tout dire, ne se situe nulle part ailleurs que dans cet endroit du cœur qui craint de rejoindre son âme : l’orgasme. Si je suis qui je suis, c’est que je n’ai jamais, ô combien jamais, considéré comme une aventure le fait d’acheter quelque chose à prix d’argent et de toujours payer de ma personne pour obtenir ce que je désire.
En somme, un de mes résumés bibliographiques possible est de refuser le salariat comme alternative à l’angoisse, à celle qui, précisément, vous empêche de s’atteindre soi-même, à travers l’autre, la perte de l’angoisse. Le salariat est l’exacte mesure de la séparation des êtres comme proposition achevée à l’établissement de leur séparation.
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jeudi, 20 septembre 2007
Taxidermie des émotions
Le mystère le plus interrogeant est celui de la vie sous la forme d’être animés et inanimés. Chacun naît, vit et meurt... selon un processus. Reste une énigme de taille : qu’y a-t-il entre la mort et la vie en tant que sens, mouvement continu de la vie. S’il est connu, dans l’orientation du temps, l’aspect que prend la vie dans sa manifestation particulière qui va de la naissance (ou peut avant : la conception) à la mort (et à la décomposition du corps qui a vécu), rien n’est vraiment su de ce qui se passe entre la mort et... ce que l’on imagine qui est, car il n’y a rien après la mort particulière, bien sûr.
Ainsi, l’être humain, doté de son imagination qu’il s’imagine être à même de résoudre les problèmes qu’elle pose, c’est-à-dire qu’il se pose à lui-même, a-t-il véritablement inventé pour combler cet espace de vide, d’inconnu, d’angoisse qu’il a perçue, au moyen de sa pensée, dans la mort, des systèmes imaginaires. Il faut admettre que le problème a été évoqué par cette angoisse qui a obligatoirement un répondant, une correspondance dans le vécu même de cet être imaginatif. Je veux dire que le questionnement de reconnaître véritablement ce qu’est la mort et ses amadouements, les caresses qu’on lui prodigue en imagination (même s’il s’agit de rites, ceux-ci ne sont que les gestes de ces caresses) proviennent d’une angoisse qui est, elle, bien vivante et que l’on a bien du mal à maîtriser.
Mais pour l’heure, je vais revenir sur les procédés que cette imagination a créés, sans résoudre à proprement dit l’angoisse qui l’a générée, pour s’adoucir ce néant qu’est la mort.
Généralement, chacun de ces procédés sont des copies de dispositions adoptées alors qu’on est vivant. On renaît à la vie-dans-la-mort lorsqu’on est mort. On ne peut admettre que l’on disparaisse totalement ou partiellement à moins de compensations, alors que l’on meurt, et cela pour plusieurs raisons. La première est la mémoire que l’on a des morts auxquels on a soi-même assisté. Les parents, amis, etc. restent dans la mémoire, réapparaissent dans les rêves, ses manifestent dans les ombres. Mais cela n’est que pure imagination ! Le mort est mort et ne peut réapparaître, se manifester, trouver une réalité à son image. Et dans un monde qui prend l’imagination pour une réalité, le rêve pour de la pierre ou de la nourriture, on ne peut penser autrement que selon la réalité que l’on concède aux images.
C’est bien là le hic. La prise de conscience de la lignée à travers la naissance de grands-mères à mères à filles à petites-filles, la notion d’ancestralité, de naissance de la tribu proprement dite et de son originalité ne peut admettre, puisqu’on existe soi, la mort, la disparition de ce qui fait votre substance même, l’élément vivant de la chaîne des corporalités qui vous a donné naissance et à qui vous donnerez naissance.
Le souvenir, la mémoire des faits, la prise de conscience de l’antériorité (expérience commune à l’ensemble du monde vivant, de l’amibe à l’humain), sensation du temps qui passe dans et à travers sa propre existence en tant qu’élément intégré à un ensemble qui vous dépasse mais dont à conscience de la grandeur, de l’incommensurable, de l’innombrable, pose le problème de la reviviscence. Et l’être humain trouve dans le monde qui l’entoure, des éléments qui lui permettent, avec un peu d’imagination, de corroborer ses sensations : la mue des serpents et de certains arbres, le retour du jour et de la nuit, celui des saisons, la naissance proprement dite, et la mort à laquelle on ne croit pas, le retour annuel d’une crue, le printemps, l’été et l’hivers, et le reste.
Passons en revue le passage de la mort à la vie-dans-la-mort. A toujours lieu une nouvelle naissance qui est assez semblable à celle de la vie. À ceci près que le mort passe par une sorte d’initiation à cette re-vie. N’oublions pas que cela est purement imaginaire ! La mort est une étape de la vie dans un ensemble qui va parfois (mais non obligatoirement) d’une réincarnation d’ancêtre, (et obligatoirement) une naissance vraie, une vie vraie, une mort vraie, un chemin vers la revie et la seconde naissance de vie-dans-la-mort qui est, finalement, la naissance de la « vraie » (en imagination) vie, un moyen de ne mourir jamais.
Pour naturaliser tout cela, l’humain (le seul animal sur cette planète qui cherche à retrouver à dehors de soi la réalité de sa pensée) imaginera des précédés, donnera à voir l’image de ces procédés dans des rites mortuaires qui baveront jusque dans son existence même, lui donnant l’orientation adéquate afin de réaliser la vérité de cette imagination... imaginaire. Une sorte de taxidermie des émotions, en somme.
Les dieux sont des concrétions d’émotions, des concentrations d’émotions, des concrétisations d’émotions. Et ces émotions, quel que soit le peuple auquel on se réfère, relèvent toujours de la mort et de l’angoisse qu’elle manifeste, c’est-à-dire l’angoisse qui se stabilise dans les dieux, dans la vie d’angoisse de la vie. Le problème premier de l’être humain réside dans la perception de son angoisse en tant qu’élément séparé de la vie, en tant qu’élément distinct de la vie comme intégrité, entendue comme un tout. Ce qui revient à dire que l’angoisse que soulève la mort, et qui trouve une stabilisation plus ou moins sûre dans les diverses modalités qui entourent la mort, a pour genèse l’angoisse vivante et présente, actuelle, que traverse l’individu vivant, angoisse qui est devenue pour lui incoercible dans une, quelle qu’elle soit, solution tangible, qui la dissolve en réalité et non plus en imagination.
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jeudi, 19 juillet 2007
Certitude du présent de l’être
Mon neveu se tourne vers moi et me dit :
- Papa, tu sais combien je t’aime...
Je lui réponds :
- Tu sais mon cher ami combien je suis content de passer ce moment avec toi, combien ce soleil qui souligne les lignes du temps que nous passons ensemble m’ai chaud et cordial et combien la poussée de mon affection pour toi déborde mon cœur de sorte que je ne sache pas si je puis un jour te la faire comprendre (mais je sais que tu la ressens avec plaisir pour aussi faible qu’elle soi). Néanmoins, je dois te dire ceci :
Je ne suis pas ton père. Tu as un père qui est seul et unique, indispensable à ton existence tout comme tu as ta mère seule et unique et pourvoyeuse des premiers plaisirs de ta vie. Tu n’as qu’un père duquel je ne voudrais pas, dans ton affection profuse et adaptée au temps que tu vis comme l’eau au poisson, que tu m’y mélanges.
Tu es issu du mélange unique et désiré des gamètes de ce père et de ceux de cette mère, dont je ne puis et ne suis rien.
Et ce mélange, toujours aléatoire puique deux sœurs ou frères ne sont jamais identiques, est la seule chose dont tu puis te revendiquer comme, toi-même, unique résultat et qui fait qu’en ce moment présent tu m’affectionnes, être du présent, autant ou plus que ton père... et tu en as le droit.
Mais je ne suis pas ton père : en plus d’être le frère de ta mère, au mieux, et j’en suis profondément fier, je puis être ton ami et de cette amitié reçois-en la reconnaissance, fils de la vie !
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lundi, 09 juillet 2007
Quand on en a peur, comment l’admettre ?
N’allons pas croire que je regarde cette affaire de haut. Non. Sinon, peut-être, du haut de ma tristesse.
Toute la vie organisée sur cette planète, à part de rares petits lieux quasi négligés, est rompue à la moindritude de la vivacité. Toute la vie sur cette planète, là où règne un état plus ou moins évolué du patriarcat, qui va jusqu’à nos jours dans la gestion des simples apparences pour substrat d’objets sans qualité sinon que celle d’une simple apparence, est dominée par l’obstination tenace, titique et enracinée de devoir amoindrir la vitalité dont on est pourvu dès le plus jeune âge ; et sans aucun doute dès l’instant même du zygote. Alors que j’eusse eu grand plaisir à constater le contraire.
Nourriture dévitalisée de supermarché, drogues « purifiées » ; « où est-ce que tu as mis tes mains, encore : elles sentent le pipi » ; le micro-onde ― qui, du point de vue de la vitalité, est comparable à l’explosion de radiations nucléaires des années 50, avec cette proximité particulière que cela se passe chez soi ― ; travail sans intérêt (travail, donc !) ; pesticides dès le lait maternel ; moindre croissance du fœtus en relation avec les micro-particules issues du moteur diesel ; irrespect de l’autre ; claustration familiale ou clanique des pensées ; outillage gangrené par l’usure pré-calculée ; ce fameux réchauffement de la planète, qu’il y a seulement dix ans, malgré « un fort faisceau de certitudes » était encore incertain pour les plus obstrués par le pouvoir régissant l’organisation et la régulation de la circulation des marchandises, c’est-à-dire sa production matérielle par des imbéciles qui refusent de ne plus l’être ; fruits de la terre nourrie par le soleil gavés de chimiquerie qu’ils ne se peuvent conserver plus de trois jours à l’air libre ; soleil que cette puce organique prétentieuse parce que dotée d ‘une « réflexion de la pensée sur elle-même » veut sans fin imiter dans des dépenses énergétiques démentielles que ce même soleil a pourvu, pourvoit et pourvoira au surplus qu’il dépense comme un damné de lui-même ; la corruption des alcools et le reste.
Et après cela on va dire que les alcooliques sont des parasites humains et ennuyeux ! Mais, ces drogues, qu’on autorise ou qu’on interdit, sont précisément des moyens d’amoindrir une vitalité devenue SOCIALEMENT intolérable de vivre.
Ces transports « en commun » où l’on doit ne pas mettre la main là où on sent qu’elle serait acceptée, plus ou moins alors que l’on est si proches l’un de l’autre, car on y est tant pressés qu’on n’y peut plus bouger : n’est-ce pas là une dévitalisation de la vie rendue encloisonnée par le mur des autres humains pour des « raisons » obscures de salariat, d’achat(s), de soumission à une idée du temps, de productivité mortelle ou mortifère ?
Tout, je vous dis : tout, est fait pour amoindrir la vitalité, des bancs d’école, à la salle d’accouchement, de la police à la bureaucratie, de la justice à la liberté. Tout. Et rien pour (je n’ose pas dire « la grandir » mais plutôt :) la « maintenir » en vie.
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samedi, 07 juillet 2007
Ce n'est pas moi qui suis devenu dérisoire, c'est ce monde, faute de dérisoire.
Ce n'est pas moi qui suis devenu dérisoire : c'est ce monde, faute de dérisoire.
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mercredi, 04 juillet 2007
Paradoxe du cinéma, paradoxe des images, de l’imaginaire !
Pour autant, toutes les femmes et filles que j’ai rencontrées, aucune n’a jamais correspondu, même de loin, à une seule de celles que le cinéma montre. Jamais.
Pour autant ce serait assez précisément ce que me montre des femmes et des filles le cinéma qui correspondrait assez à ce que je désirerais vivre.
Aussi, devant ce phénomène contradictoire, flagrant et indubitable, je dois prendre une fâcheuse décision : qui a raison de la réalité et du cinéma ?
La réalité, bien sûr.
Le corollaire à cette réponse sera donc : le cinéma est :
- soit un baise -couillon (moi),
- soit une fumisterie,
- soit une flagornerie, une billevesée, une étourderie, un mesonge,
- soit un anesthésiant des désirs réalisables,
- soit un évocateur trompeur et fallacieux,
- soit que la montre de femmes ne correspondant pas à ce qu’on attendrait d’elles,
- soit que les femmes y sont ce qu’on attend d’elles mais ne pas être ce qu’elles sont ou seraient,
- soit le cinéma se fait un cinéma sur les femmes,
- soit les femmes se font un cinéma sur le cinéma,
- soit...
bref ça ne concorde en rien, sinon que par bribes minuscules, éparses et disparates. Les gens sont bien plus plats, inimaginatifs et terriblement beaucoup plus niais que ne le montre le plus niais des imbéciles (homme ou femme) qui figurent sur la pellicule superficialisée d'un écran.
Ce n’est pas que les gens ne soient pas intelligents, aussi tant qu’au cinoche, non, c’est que le cinoche n’a rien à voir avec ce que vivent les gens : c’est « précisément » cela qui m’intéresse, enfin.. si cela vous intéresse !
Ce que je pense, c’est que les gens qui regardent de cette ferveur rétribuante tous ces films est qu’ils attendent qu’on leur montre de ce qu’ils seraient capables de faire et ce qu’ils entendaient être. Pauvres cons dépourvus de vie propre qu’ils doivent trouver ailleurs qu’en eux, que chez eux pour y trouver un attrait. Car il faut vivre une vie sans attrait, vraiment, pour aimer tant ce que me montre le cinéma, LEUR cinéma, celui qu’ils font de leur vie propre et que l’on reproduit pour qu’ils s’y réflettent dans toute la grâce adipeuse de leur immobile vie.
Le malheur des gens est de bien plus profond que tout ce que peuvent ces images montrer. Le malheur des gens est profond. Le malheur des gens, au regard des images qu’ils nous montrent de leur assentiment rétributif, c’est leur solitude (faute de commun), l’amour qu’ils aimeraient donner et dont ils ne savent pas vivre l’expression. Le malheur des gens c’est la mort qui règne dans leur cœur, dans leur âme duquel ils ne savent se défaire qu’en visionnant des fadaises : le rêve de l’absence d’immobilité.
On est toujours jaloux de ce que l’on voudrait vivre, toujours, mais ce « ce que l’on voudrait vivre » n’aura JAMAIS de réalité, car on ne peut que le vivre par soi-même et, dès lors, nous n’aurions plus aucune raison d’en être jaloux.
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dimanche, 01 juillet 2007
Mozart-Czernowin
Je viens de visionner un mixte (ISBN 0 44007 34252 7) DVD etc. : Zaide-Amada : du tonnère de dieu. Excellant. La bureaucratie gagne. Qui dit mieux ? Ayez confiance : c’est très très bon. De longtemps je n'avais vu une chose aussi intéressante.
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mercredi, 27 juin 2007
L'autre insouciant
Je me demande si la joie de la femme ne venait pas du simple fait qu’elle n’est là que pour être ce qu’elle est... le plus plaisant possible auquel on mène la vie dure.
C’est à dire d’être l’être qu’elle est dans l’insouciance d’être. Car finalement qu’est ce que la vie pour la femme, sinon que le plaisir entre l’amour ??? Le plaisir d’être conjoint, absolument, de se sentir liée au monde... parfois à travers l’homme profondément.
Elle n’est pas un objet, une suivante, elle est une joyeuse participante à l’accomplissement de la vie qui va son cours. L’homme (le mâle de notre espèce) n’est pas un orientant, un dirigeant, il est l’évocation d’une idée du monde, car la vie est somme toute dérisoire, vraiment qu’elle vaille le coup d’être vécue dans l’oubli d’elle-même.
C’est pour cela que l’on peut demander à la femme n’importe quoi : de montrer son sexe, d’embrasser un autre acteur, et tout cela avec le sourire, car la vie contient ce dérisoire qui est annihilé par la joie de se donner à elle.
Je crois que la maladie affective de l’être humain a pour origine le fait d’avoir transformer les déboires de la vie en coups du sort, les aléas de la vie en avanie. Il y a longtemps, très longtemps, il n’était « matériellement » pas à même de se protéger, je veux dire que l’évolution de son intelligence n’avait pas suivi celle de ses capacités techniques pour se protéger « consciemment » des déboires de la vie, mais l’a précédé et de loin. Ce qui fait que la perception qu’il a de ces aléas, en fonction de ce qu’il aurait dû être capable (imagination), ne lui a permis de résoudre ce problème qu’en imagination, « en images » : ce qui revient à dire qu’il n’a RIEN résolu.
C’est l’angoisse du sort qui a provoqué l’angoisse d’orgasme, indirectement certes, mais indubitablement ; et à son tour l’angoisse d’orgasme a amplifié l’angoisse du sort.
À penser que le bonheur consiste pour une grande part à se laisser sortir de soi (musique, amour, poésie...) globalement, par l'activité d'une autre personne ; et que la sensation que l'on a de vivre revient alors à se dire qu'on participe à cette réalisation. Pas facile à décrire encore. Pas si facile de poursuivre le dérisoire pour le transformer en bonheur !
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lundi, 18 juin 2007
Féminine fidélité masculinisée
L’inversement des valeurs est tel que le rôle de chacun n’a plus rien à voir avec la spécificité qui fait son être. J’en veux pour exemple le rapport entre les deux (et uniques) sexes qui existent sur cette planète (et non pas de leur altérité).
La femme, par exemple donc, se devrait d’être fidèle à l’homme qu’elle aime et cette fidélité se résume « principalement » (ne soyons pas dupe, mesdames zet messieurs) à l’acceptation qu’elle fait dans son con de la bite de « son » mec. Je veux dire que la fidélité se résume, « factuellement » pour le mec à l’acceptation de sa bite, et uniquement elle, dans le con de sa nana. Combien étrange est cette disposition des choses !
Mais intéressante. Et elle doit prouver qu’il en est ainsi. J’en veux pour autre preuve qu’elle doit se garder « premièrement » (rester « vierge » jusqu’à lui) pour son mec, sinon il doutera de cette fidélité... à l’absence de plaisir sexué obtenu « avec beaucoup de plaisir » avec un autre mec que lui.
Il faut admettre que les conditions actuelles (et de longtemps passées, parfois bien en pire, sinon que pour la « fille de rien » : celle qui use de son sexe selon son bon vouloir) concidèrent le sexe fémnin comme un réceptacle appropriable exclusivement et exclusivement destiné à cette appropriation sous peine de bannissement SOCIAL.
De fait c’est la seule manière que lui concède le temps social d’expression pour un amour, à elle profond et sans partage, envers une personne qui le lui fait éprouver. Mais aussi une expression qui DOIT être sempiternelle : autrement dit : sans défaillance... qui se manifesterait, hélas (snif-snif) par le don de ce con à un autre amour qui ne serait, alors, que de passade.
Le mec, ce détenteur de la bite, complémentarité du con dont les frottements réciproques provoquent suivant une détermination qui saura se perdre dans un plaisir équivalant, au moins, à celui que les deux personnages en question peuvent en attendre, ne « sera » pourtant que le seul détenteur de ce plaisir sinon que dans certain cas où il serait plus précisément le centre. En bref, car je vois bien que l’on ne m’a pas bien compris (ce qui veut dire que je ne me suis pas bien fait comprendre, je vous le concède) le mec SEUL serait détenteur du pouvoir du plaisir commun ; autrement dit, que ce « commun » plaisir ne passe que par lui, le bougre. Or, on le sait bien, c’est une piètre erreur car il n’en est rien : le plaisir de l’orgasme est pair(e), dual, commun... ou moindre pour l’un des deux.
La fidélité (remémorons-nous-le : prescriptible par le mec comme transaction à l’amour qu’il puit lui donner pleinement, en confiance et exempt du moindre doute, s’il en est) que l’on demande de la femme de conserver de l’usage orgastique de son con à un plaisir exclusif, correspond à l’infidélité qui serait de prendre un plaisir commun avec un autre mec que celui à qui elle ne devrait pas se donner exclusivement (c’est le contrat de base de la fidélité) et qui serait, socialement, susceptible de lui donner TOUT le plaisir qu’elle en demande : et à de mec et à l’usage qu’elle fait de son con.
On sait bien qu’il n’en est pas ainsi.
Je ne veux pas dire que la femme ne SE doit pas d’unique mélange des corps avec son mec, là n’est pas mon propos : c’est une affaire personnelle. Je n’analyse ces choses que dans un contexte social auquel on doit des obligations : sont-elles, ou non, sensées ? .. suivant mon point de vue, bien sûr !
C’est que le plaisir est considéré comme une récompense. Or, il n’en est rien : le plaisir n’est PAS une récompense : c’est un résultat qui suit des démarches particulières consistant essentiellement à trouver l’autre à travers soi, et soi à travers l’autre, pour s’y perdre et soi et l’autre et la conscience qui entoure cet ensemble. En rien une récompense.
L’excitation, donc, OBLIGÉE de la femme, qu’elle doit ressentir de sorte à ne pas la faire sortir des gongs de la conscience sociale (« elle se donne à l’autre ») ne doit répondre qu’à ce seul déclenchement que lui octroie (pour le défoulement de ses émotions) CE mec à qui elle ne devrait que de la devoir (l’excitation de ses émotions demandant parfois de se réaliser dans l’orgasme : le plaisir du mélange à l’autre) de se manifester.
La femme ne serait apte à ressentir autrement qu’à travers CE mec, des excitations VIVANTES et VIVACES, VIVIFIANTES et VITALISANTES ; autrement qu’à travers lui qui, me faut-il l’avouer, dans ce caractère précisément possible des possibles, devient assez fortement rachitique. Seul l’amour que l’on porte à l’être que l’on aime donne la grandeur de ce qu’on éprouve pour lui, et par-là la grandeur de la satisfaction que l’on en obtient. Seul l'amour (même éphémère, du moment) est une grandeur.
Mais ces « passades »... ? Des errances de pétasses ? Que nenni ! N’est-ce pas un désir fantastique du mec que de « posséder » deux nanas à la fois ? (Si je le puis, cela ne sera que parce que je ne suis pas aussi bavard qu’elles et que j’adore entendre parler deux femmes ensembles amicalement... moi au milieu, bien sûr).
Alors... la femme ne se devrait-elle qu’au « sacrifice » ? Sacrifice qui est celui de son con à celui auquel elle se donne (bouh ! le vilain mot... tout à coup devenu) exclusivement pour satisfaire son absence de doute, autant dire la certification de sa certitude dans l’exclusive des orgasmes (mélange ponctuel des corps -- je n’ai pas mis de « s » à « mélange » pour ne pas trop perturber le mec auquel « on doit » cette fidélité) possible.
Sacrifice auquel elle s’immolerait car elle ne serait plus que la proie de ses émotions, celles que lui soulèvent son partenaire du moment, celui vers lequel (et lequel ressent pareillement) elle tend et tend ?
Pauvres menteurs de fidélisant obligatoires !
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vendredi, 08 juin 2007
Amour pour amour...
Une seule chose ne vaut d’être vécue dans cette vie d’humain : c’est l’amour que nous nous portons l’un à l’autre dans la mesure même de celui que l’on ressent pour autrui dans la résonnace que l’on en perçoit.
Tout le reste c'est d'la daube, ou de la marchandise, comme on veut ; ou de la politicardise.
Le problème c'est que l'amour est aussi lié à la sexualité qui, satisfaite, comble l'amour d'amour.
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