Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 08 décembre 2008

Cagagne de la mesure d’exception

Le procédé employé qui permet n’importe quoi en trouvant une justification dans diverses comparaisons au pire, doit être éclairé de sorte à disparaître de l’ombre qui l’abrite.

Non seulement son emploi développe l’abrutissement du jugement critique et de la conscience de soi dans l’irrespect de l’autre, mais aussi l’avilissement du meilleur, ce qui est finalement bien pire en soi.

Il repose sur l’autre comme néfaste face à soi qui devient alors le bon en pratiquant le mal. Car dans cette démarche, c’est bien le pire qui est appliqué au nom du bon !

Le sacrifice suggéré comme indispensable de ce qui est acquit et de bon aloi à un moindre, est un des déterminants de la mesure d’exception au nom de la perpétuation du néfaste présenté comme indispensable, comme meilleur.

Le substrat bio-psychique de cette démarche est le besoin de trouver, hors de soi, un sauveur, un pharmakos, de le désirer, de l’attendre ou de le montrer du doigt de l’opprobe. Et ce sauveur ou ce pharmakos, le con, vous dirait ce que vous devez faire pour vous sauver de la cagagne dans laquelle vous vous trouvez et qui vous amène à le désirer parce que vous vous sentez impuissant, personnellement (alors qu’il s’agit d’un fait social, reconnu individuellement par tous) à le résoudre ⎯ et qui nous place bien dans cette position pour amener à une telle idée de soi-même ; nous dirait la manière dont il nous faut être obéissant, participant et approbant sous peine d’une peine plus dure, acrimone et gluante.

Pour cela, la mesure d’exception est de détourner notre attention en la portant sur un quidam ou un groupe de quidams qui n’est pas moins dans cette cagagne que nous, mais qui nous paraît pire selon les yeux de ce sauveur auquel nous donnons la mesure de notre propre vision du monde de potentiellement (en image) sauvé ; tandis que vous vous y enfoncez de plus en mieux.

Les mesures d’exception, ou les détournement de la Justice et de l’esprit d’équité du droit, sont les nouvelles formes de progrom en ce sens inverse qu’ici c’est la religion du pouvoir qui se veut voir maîtresse.

Bien évidemment, la solution est ailleurs, en nous et nulle part ailleurs qu’en nous. Si elle est en l’autre, c’est que vous la partagez en vous.

La présentation par le sauveur ou son antagoniste, le pharmakos, de sa solution d’exception nous montre une radicalité qui reflète notre désir de se défaire TROP promptement du problème du moment car lancinant, comme doté d’un goût de perpétuel, pénible ; et nous dissimule nos erreurs. Le problème est celui du désamour, il réside dans une sorte d’activité dégradante (car elle dégrade son environnement aussi bien duquel nous nous extrayons !) nommée travail qui vous obnibule l’entendement dans les délices fangeux de l’abnégation, de la perte de temps et de celle de la participation d’un ensemble déterminé à poursuivre la recherche du bien-être partageable dans sa tentative de se comprendre : encore un effort, tudieu !

Ne partageons pas la mesure d’exception et discutons du reste ; ou discutons-la pour ne pas l’employer, ce qui correspond assez à trouver une solution bien plus adaptée à résoudre le ou les problèmes du moment, ceux-là qui vous font attendre un sauveur d’exception : son pharmakos, son sacrifice.

Les commentaires sont fermés.