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vendredi, 16 mai 2008

L’espoir des uns et des autres

En visionnant « La double face de la monnaie » de Vincent Gallard et Jérôme Polidor (DVD : 3700246902416 @ www.lamare.org) j’apprends que, selon les Nations-Unies, la richesse cumulée des 225 personnes les plus riches correspond à celle cumulée de plus de 2 500 000 (2,5 milliards, soit un tiers des gens de cette planète) des personnes les plus pauves.

J’y apprends aussi qu’au cours d’une seule journée, en Allemagne, la somme d’argent qui circule pour nourrir la spéculation (qui se nourrit, par définition, d’elle-même) s’élève à 2 milliards d’euros (par jour). Le commerce, correspondant aux échanges réels effectués dans des magasins réels, génère, en UN an, la circulation (l’échange de main à main, en chèque ou CB) de la somme de 8 milliards d’euros (par an).

Dans un pays, lorsque 1 milliard d’euros appartient à ceux qui travaillent (cette somme est générée par leur travail, le temps qu’ils consacrent à cette activité réelle), c’est-à-dire à 80% de la population, il est redistribué aux 10% de la population qui peuvent faire travailler cet argent, selon des dispositions sociales ad hoc. Cet argent n’appartient plus aux 80% des gens qui génèrent cette somme par leur activité mais à ceux qui s’en sont accaparé. Autrement dit : la « valorisation » de l'activité de 80% de la population est diminuée de 10 à 80 (elle ne vaut plus que 1/8ème de sa réalité par cette « valorisation ») par 10 % de cette population. Et comme c'est cette « valorisation » qui gère l'ensemble de cette activité, des résultats et des relations qui en résultent, on comprend pourquoi il y a tant de pauvreté dans cette activité, ses résultats et nos relations.

L’organisation de la société est entièrement tournée autour de ce fait : la spéculation, l’espoir de gain et non pas la création réelle générée par l’activité réelle de l’être humain qui se voit spolié, par l’intérêt composé, l’intérêt à payer sur l’intérêt, par le nourrissement, non pas de lui-même, non pas de l’être humain, mais de cette spéculation.

Le fait que la richesse matérielle, réelle, produite (la matière transformée pour nourrir, loger, vêtir, distraire l’être humain, et le reste) soit transformée à son tour en monnaie qui ne nourit plus qu’elle-même, répond à une disposition d’esprit, tant du côté du riche que du côté du pauvre qui travaille à travailler cette richesse. L’espoir réside ici comme là dans un espoir de gain : les uns l’obtiennent, les autres le rêvent !

Finalement, le pauvre ne travaille plus pour le riche mais pour la monnaie que le riche ne sait quoi en faire sinon qu’à la nourrir ; et le riche ne s’accapare pas de la richesse produite par le pauvre, mais du temps que ce pauvre consacre à ne pas s’occuper de lui, à supprimer réellement (alors qu’il travaille à cela) sa pauvreté. L’espoir de gain, la valeur, est l’élément central de cet état d’esprit.

C’est cet état d’esprit qui régule la manière de faire, le procédé de la pensée, des actes et des omissions. L’argent, moyen d’échange, est ici et maintenant, exclusivement un moyen de valeur, un espoir de gain ; et cette exclusion exclut toute chose en dehors de lui, même celui qui l’a créé. C’est dans « l’esprit de l’esprit », l’intérêt composé, qui nécessitait il y a peu le calcul logarithmique, qu’il se trouve.

Il ne s’agit plus de « valeur » d’échange et de « valeur » d’usage, il s’agit de supprimer l’espoir de gain dans l’échange ou l’espoir de gain dans l’usage ; il s’agit de MOYEN d’usage et de MOYEN d’échange. La valeur, l’espoir de gain, s’est glissé dans l’échange et l’usage, qu’on y songe !

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