Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 25 avril 2007

Basse base

Le matin je me réveille et j’ai déjà l’envie de mourir.

Je suis devenu un végétal : mon désir n’a pas lieu d’être car il ne trouvera pas d’accomplissement ; et sa manifestation m’est plus douloureuse encore. Autant qu’il reste dans ses racines.

Je n’ai pas envie de bouger : c’est lourd, c’est dur, c’est pénible : pourquoi bouger ? Pour n’atteindre pas ce que l’on désire ?

Je n’ai pas envie de penser puisque tout me ramène à toi et principalement ton manque et que les plaisirs que me donnent le mouvement naturel des idées restent dans la cage de ma cervelle.

Ce n’est pas seulement la solitude qui pèse de ses tonnes sur mon corps, c’est aussi de ne pouvoir pas m’alléger de l’amour que j’éprouve pour toi, de le donner ― si cela a encore un sens vu que tu le refuses. Hier matin je vois une rose jeune éclose rouge de mon jardin : en en sentant le parfum, je l’embrasse de ces petits bisous qui me manquent tant lorsque je te les donne sur un endroit doux de ton visage. Et le pétale est lui aussi doux que l’endroit doux de ton visage, même odeur.

Végétal ayant rejoint le végétal faute d’animal.

mardi, 24 avril 2007

Le leurre touche le fond

Cependant, je ne veux tromper personne : je ne suis rien, sinon que ma prétention, c’est à dire pas grand’chose.

Je n’ai rien fait, je n’ai pris plaisir qu’à paresser, à penser parfois, sinon à réfléchir sur un ou deux sujets sans jamais écrire une ligne sur ces réflexions, ou d’une manière si confuse que rien ne peut en sortir de fructifiant.

Vains mots pour un vain homme. Car, même si j’étais un peu doté d’un talent, quelqu’il soit, je ne serais pas si seul : un talent, comme son nom l’indique, attire des gens. Et du fait de me dire en être doté d’un (lequel ?) si intransigeant, je ne sais pas venir à ceux qui en possèdent un autre de sorte, à au moins, m’en faire un disciple, puisque tant j’aime le talent.

Car mon caractère rétif à admettre qu’il puit y avoir un être plus talentueux que moi, ne tolère pas, non plus, de me laisser aller, sans critique superflue, à ce à quoi j’aspire à l’extérieur de moi.

Piètre individu qui, finalement, n’a que le sort qu’il s’est donné ! Foi de vitupérentes, de vilenies somptueuses et de cafardages délétères : je ne suis rien, n’ai rien fait qui soit tangible et ne vaux pas plus que mes œuvres.

Tant pis pour moi.

Mais que faire aussi lorsque tant de gens, et des femmes surtout, prennent tant de psychotropes pour supporter la vie sans amour. J’ai rencontré une femme très jolie, à mon goût, intéressante, qui éveille mon esprit d’homme. Mais, hélas, la femme est sous anti-dépresseur : que peut-elle ne pas avoir peur d’un homme qui possède encore toute sa vigueur du fait qu’elle n’est pas altérée par ces psychotropes ? Vous l’approchez, lui dites des mots doux, caressants, sans aucune intrusion ou obligation : que voulez-vous que cette femme ne prenne pas peur de ses émotions, des émotions qu’elle ressent en elle, car c’est justement ce manque d’amour qui la rend dépressive, qui lui fait dire qu’elle n’y arrive pas, c’est le manque d’émotion positive qui la rend dépressive. Et le courage de se prendre en main à travers des médicaments correspondra toujours à celui de prendre en main son destin avec des béquilles.

Mais c’est cela ou la mort, me dites-vous. Et ma mort, à moi, qui refuse ces béquilles parce que je sais de quoi cette dépression est faite, quelle est son origine, et que pour résoudre son problème il faut toute sa tête garder ?

Je discute de ce problème avec une amie qui me dit : « hé oui, ces gens ont souffert et ne sont pas près à souffrir encore d’une nouvelle relation ». Je lui réponds : « C’est justement cela qui est désolant : que les gens n’ont plus d’énergie pour dépasser la souffrance passée en entamant une nouvelle orientation. C’est ce manque d’énergie vers le nouveau qui est désolant ». La souffrance sera toujours là lorsqu’il n’y a pas la joie pour l’effacer et ces médicaments effacent la joie même de se donner.

Les femmes ne sont que ce qu’elles sont, c’est-à-dire ce qu’on en fait et qu’elles acceptent, depuis la nuit des temps, depuis environ 750 000 ans, à peu près. Et les hommes, qui ne savent pas ce qu’ils sont du fait de ne se savoir pas se situer dans l’élément du couple humain qui n’est qu’un couple issu de la nature, animal, n’est qu’un présomptueux, et encore, quand il bande, car alors la femme s’attire cette disposition lorsqu’elle apparaît et qu’elle la retrouve opportune. Et quand il se manifeste par trop de cette manière, tout à coup, car c’est sa forme d’amour, elle se met à le fuir pour en prendre un autre moins présomptueux et plus docile.

Les gens iront toujours au travail, même après des événements terribles, ils se laisseront bernés par les syndicats, les beaux-dires politiques pleins d’espoir, et le reste. La femme aime la comédie, l’homme le drame, quoi faire, quoi dire : ils se supportent joyeusement l’une(e) l’autre !

Si tu ne me sens pas dans ce monde, mon ami, disparaît ! Que diable ! Que crains-tu ? Le vide ? Cesse de nous casser la tête ! Tu pestes comme un potiron que ne se voit pas transformé en carrosse ! Ou comme un Donald qui pleure de n’être pas plus réel qu’un papier dessin ; ou qu’une cuillère à pot sur la cheminée d’une centrale nucléaire pour l’éteindre.

De tout temps j’ai été hypnotisé par la beauté de la femme. C’est moi le con. Qu’on en parle plus ! Car ce que j’ai dû confronter pour admettre que le monde est fou et qu’il ne peut en être autrement, c’est bien ma propre folie.

lundi, 23 avril 2007

Le micro-onde cuit aussi le cru

L'usage du micro-onde est un serpent qui se mange la queue : les premières fois, il vous brûle la langue, le palais et les dents et ensuite vous ne sentez plus la brûlure sur la langue, les dents et le palais car vous êtes tout bonnement brûlés et qu'ainsi vous ne pouvez plus rien sentir de cette brûlure. Cessez durant trois semaines d'en faire l'usage et reprenez un aliment cuit dans son four : vous vous appercevrez de ce qu'il vient d'être dit parce que la brûlure réapparaîtra.

Le micro-onde agite à une vitesse frénétique les molécules d'eau contenues dans l'élément qui y est déposé. Cette vitesse est de l'ordre de 6 gigaHerz soit 6 milliards de fois par seconde : c'est dire la petitesse de la moléclue d'eau ! C'est cette vitesse de vibration qui chauffe son environnement immédiat, c'est à dire l'élément qu’on veut « cuire ».

Mais croyez-vous que lorsque vous sortez l'élément du four, ces molécules se sont arrêtées, tout net, de vibrer, c'est à dire de poursuivre le processus auquel on a destiné cette vibration : « cuire » ? Non, bien sûr ! Et le moyen de savoir quand cette vibration a cessé est quand il n'y a plus de chaleur dans l'élément à « cuire », c'est-à-dire quand cet élément est froid. Vous comprenez ?

C'est quand il est froid que l'élément mis à « cuire » ne présente plus de molécules d'eau en état de vibration, état de vibration destiné précisément à « cuire » cet élément. Dès lors, quand vous mettez dans votre bouche ― qui ne doit pas être cuite, elle ― un tel élément chaud issu d'un micro-onde, c'est que vous proposez aux molécules d'eau toujours en vibration de « cuire » vos dents, votre langue, votre palais aussi bien, puisque ce sont ces vibrations qui sont précisément l'élément moteur de cette cuisson, que c’est ce chaud qui indique que la cuisson par ces vibrations est encore opérant.

Mettons aux poubelles de l'enfer le micro-onde, sinon c'est lui qui vous y mènera. Pour réchauffer l'utilisation de la vraie vapeur ne demande, chronomètre en main, guère plus que deux fois plus de temps ! Et c’est bien meilleur.

Si on y a cru, dans le micro-onde, ça le cuit aussi.

samedi, 21 avril 2007

Élections : pièges à snoc !

J’ai reçu, comme tout citoyen, les propectus programmatiques avec les photos des candidats.

Le baille-routine, avec toutes nos forces, qui vous regarde dans les yeux qu’on se demande ce qu’il vous veut vendre : c’est bien louche et bien rose, bien propre sur soi, l’alliance bien en évidence, chemise rayée sur costard noir ;

La royale en noir et blanc : alors là ??? Connait pas la couleur, la dame ? Se croit en guerre, clandestine ?

Le sourire carnassier BCBG du CPNT ;

La photo de guingoit du parti de travailleurs, qui ne parle pas de supprimer le travail : un noc, quoi ;

Le sourire le plus moche de la collection : celui de l’écolo qui affirme que l’entretien de la planète est une affaire de parti polique, dont elle fait parti : il faut passer sur elle ;

Le pâté romantique du paysan qui sent le pain chaud, mais qui donne son aval à des pratiques religieuses rétrogrades ;

Le nez fier d’être français : on ne voit que ce nez, bien mis en évidence par une grimace qui retrousse les babines vers le haut, les yeux mis-clos du chasseur français, protecteur des abeilles ;

La gaminerie de la révolution selon la LC révolue ;

La docte des cocos, lèvres de la minceur de leur générosité ;

L’affiche du plouc, la main levée en pré-victoire manquée à cause de ce complot coco-droito-gocho-hips ! Hach, c’est qu’on l’a bien eu chaude, la dernièr’ fois !

Sa sarkozicature, les lèvres tirées chacune de chaque côté de la bouche, bien au carré, avec son regard de chien battu : tout un programme ;

La guigne du prolétariat : « Travailleurs ! Travailleuses ! Travaillez ! ».


Ainsi, si je ne vais pas voter, c’est le plouc qu’a la peine à jouir qui passe : c’est toujours le même nombre de gens qui vote pour cet individu, qui voyent en leur champion la liberté de la serrure pour tous, et pour les autres en particulier.

Si je vote la ségozi, je laisse des espoirs d’intellots se manifester pour résoudre les problèmes sociaux présents (j’ai acheté hier 5 oignons et un morceau de fromage : 5,50 euros, soit 36 francs ; le pain se vend 7 francs la baguette de 250 gr – en 1969, le pain d’un kilo valait 50 ct de franc : 4 fois plus cher aujourd’hui, par rapport au « salaire minimal interprofessionnel », chacun pour son époque). Lorsque la mite errante était passée, il nous restait quand même pas mal d’avantages sociaux qu’il a fait passer à la trappe, en douce, sans rien dire, comme son cancer ;

Si je vote le sazkolène, le roquet va vraiment plus s’y croire avec son « projet de société » ;

Si je vote le baille-routine, pour ne pas voter les autres, ce serait le moins pire effectivement mais la barre de ce pire étant déjà si hautement placée...


Et dans le paquet, tous les buletins des noms de candidats. C’est ainsi qu’on vote pour quelqu’un et non pour quelque chose. Dans la forme même du vote en France : quand on me demande de voter, on me demande de voter pour quelqu’un, ce qui fait que les bulletins blancs ou nuls ne sont pas pris en compte dans le résultat du vote. Hors je vote bien pour un programme, représenté par un nom, mais bien en faveur d’un programme. Et si le programme des programmes ne me plait pas, le seul moyen de le dire, c’est-à-dire de voter, c’est de voter blanc ou nul.

Le bordelais revenu de son exil au Canada pour cause de condamnation judiciaire, a été réélu dans sa ville avec moins de 15% des incrits. Le pen de la serrure a toujours le même nombre de votants, toujours, mais la proportion qu’il prend est supérieure quand l’abstention est forte. J’en avais déjà fait le calcul quand il avait fait une percée journalistique en 1985 ou 6 à des élections européennes : c’est ces putaciers de journaleux qui montent une crème sordide autour d’une proportion, et non pas sur la réalité d’un nombre.

Tous les calculs sont établis sur des buletins qualifiés d’exprimés, c’est à dire hors des nuls et des blancs : la personne qui a voté blanc ou nul n’entre pas en ligne de compte. Elle n’a donc plus besoin de se déplacer, puisque son vote n’est pas pris en compte. Il faut voter pour un programme, on est obliger d’élire, de faire un choix dans ce qui vous est présenté, c’est comme à l’étalage. Pas moyen d’utiliser les légumes de votre jardin, l’air qui vous environne, le soleil qui vous éclaire : tout doit passer par le filtre des programmes et doit vous convenir, sinon c’est nul, ou blanc, pas pris en compte.

Bien sûr, ça fait désordre quand le nombre réel des votants pour ceci ou cela apparaît dans sa médiocrité. Il n’y a que les journalistes pour ne pas s’en offusquer.

vendredi, 20 avril 2007

La scène du monde

Sur la scène du théâtre, l’humain se joue ses propres sentiments, haines, affections, avec bassesse ou fierté, dans le meilleur des appareils, sous les meilleures hospices et sans aucune réelle souffrance ; peut-être de la joie : celle de jouer son rôle devant d’autres.

Mais toutes ces bonnes choses, ces morales, ces certitudes, ces explications, ces dévotions, ces conclusions ne sont que du vent et on peut se demander s’il ne les joue pas pour ne pas les vivre, ou parce qu’il n’est pas capable de les vivre autrement que comme représentation de lui-même.

On applaudit souvent pour la sincérité de la reproduction des sentiments, car cela a attendri un cœur qui se cache derrière la crainte de paraître ce qu’il est vraiment et que l’on voit reproduit devant soi.

On y voit parfois de la méchanceté guérie ou villipendée, mais c’est une vue de l’esprit car ce ne peut être réalisé ainsi, selon un schéma qui n’a rien d’autre qu’idéal, de l’ordre de l’idée.

On y voit des tords redressés, des enquêtes savantes pour rechercher la vérité, mais rien de toutes ces bonnes « œuvres » ne se retrouvent dans la réalité ; à croire même que plus elles sont représentées et davantage elles sont bafouées, comme à plaisir : celui de se voir dans sa pure réalité, le reflet de ce qu’on désire vraiment vivre, et le reflet seulement sur une mare d’eau croupie.

Ceux sont les vicères des mauvaises gens qui doivent être guéries, pas l’image de leur malfaisance, car cette malfaisance est vicérale (je n’ai pas dit « volontaire », j’ai dit « vicérale »). Il faut lier indissociablement les idées aux vicères, à la peau, au système nerveux (autonome et central), aux muscles (aux os, je ne sais pas, mais il y a des maladies des os, aussi bien).

Comme si le mal pouvait être commué en bien ; comme si le mauvais pouvait un jour sentir bon, comme par magie, la magie du théâtre ; comme si le bien pouvait être sauvé du mal en restant assis à le regarder souffrir, être meurtri, battu, écrasé ; comme si le monde pouvait être sauvé par un seul et unique individu et se maintenir sain lorsqu’il est malade, c’est-à-dire incapable de se prendre en main et qu’il lui faut un seul et unique sauveur pour le dispenser d’agir par lui-même sur sa propre destinée ? Hein ? Comment peut-on imaginer supprimer des souffrances comme d’un coup de gomme sur un dessin qu’on aurait mal fait ?

Tout cela c’est du pipeau, de la poudre aux yeux. Tout cela ne correspond qu’à un souhait, un profond désir, certes, d’en finir avec la douleur, les avanies du quotidien, la malfaisance des voisins, la vilénie de la police, l’irrespect de son patron, l’humiliation de la bureaucratie, le délétère des relations familiales, qu’un souhait, qu’un désir que l’on tente de réaliser dans une image. D’ailleurs, généralement, la beauté des personnages qui incarnent cette image n’est pas plus belle, sinon qu’en image, que la réalité qu’ils tentent de dissimuler par leur jeu, leur rôle, la directive de la comédie ou du drame, par ailleurs écrites par un autre, aussi bien. Et ils sont tout autant psychotopiques.

Et on sort satisfait de l’affaire pour retourner dans un monde puant, bruyant, misérable, qui se déglingue comme une déstructuration vitale, dans lequel règne sans partage tous ce que ce cinéma de théâtre vous met sous les yeux, minoré d'une solution valable.

jeudi, 19 avril 2007

Perdu à la sortie du dédale

Au début, l’idée que le monde puit être fou ne m’avait jamais effleuré.

Puis, au fur et à mesure que je vivais, quelque chose me grattait l’esprit : « Mais qu’est-ce donc tout ceci ? » me disais-je.

Alors je suis parti en expédition, pour voir et essayer de comprendre de quoi tout ceci ressortissait. Vous le voyez bien : déjà à l’emploi que je fais des mots et à ceux que j'opte pour exprimer mon idée, tout cela ne vous est pas commun : il y a comme quelque chose d’étrange dans mes propos, quelque chose qu’on ne saisit pas très bien, comme un verre de vin de plus vous engourdit l’entendement alors que vous n’y êtes absolument pas disposé ; comme une musique que vous comprenez et que vous suivez allègrement et qui, tout à coup, vous propose des notes et des consonances qui vous échappent. Je suis de cette eau là, c’est ainsi que ce que j’écris apparaît à votre esprit, celui qui me lit.

Dans cette expédition, j’ai bien failli perdre mon âme : sûr que je n’en étais pas loin. Mais pour comprendre, il faut donner, et on ne donne qu’à « prix d’âme » (Héraclite) dans ce cas là, sinon c’est du pipeau, du travail universitaire ou bureaucrate ; de la paperasserie de toilette. À vrai dire, je ne sais, pas même aujourd’hui, ce qui a fait que je ne l’ai pas perdue. Qu’elle soit abîmée, certes, aucun doute là-dessus, mais que je ne l’ai pas perdue, cela même me paraît étrange... le vin, l’amour, l’étude, l’aventure elle-même, je ne sais. Et bien que j’en sois ressorti par bien des côtés meurtri, je puis affirmer que je ne me suis pas perdu dans cette quête que je m’étais donné d’atteindre : la bizarerie que je trouvais au monde. Il fallait seulement s’y adonner. Et parfois les pieds dans le caniveau... pour se les rafraîchir au petit matin quand le cantonnier à ouvert ses vannes !

J’ai perdu beaucoup, beaucoup, beaucoup. J’aurais pu être un bon mari, un bon papa, un bon père, un bon ouvrier ou chef d’équipe, une personne sur laquelle on aurait pu compter, professionnellement, affectivement, sexuellement. J’ai perdu car je ne suis rien de tout cela, rien. Pour cela, en soi, je suis déjà un cas : n’est-il pas ?

J’ai perdu une vie tranquille, à payer mes impôts, réguler les crédits ; j’aurais même pu m’attacher à consommer modérément, à choisir la voiture (cette automobile) la moins consommatrice d’énergie possible, même si elle n’aurait pas correspondu à mon standing (et là encore je me serais quand même fait remarqué !), etc., etc., etc.

Mais rien de tout cela : je n’aime tout simplement pas le travail : c’est une bonnne cutie pour toutes ces joyeuses activités. C’est d’ailleurs peut-être le travail qui a fait que je n’ai pas perdu mon âme. Non pas que je n’aime pas œuvrer, exécuter une tâche, loin de là : non, je n’aime pas travailler, je hais le travail, la besogne, le gnangnan insignifiant du quotidien et son cortège de soumissions. Oui, finalement, non pas mes amours ou mes escapades, non, mais ma haine du travail : c’est cela qui a préservé mon âme de la perdition.

À vrai dire, je suis assez content de cette longue expédition (environ 31 années) : j’ai atteint beaucoup plus que je ne présageais ou présentais. Et, si cela a été souvent très dur à vivre, je suis content de ce que j’ai acquis : je suis arrivé à une berge, une rive soyeuse, lumineuse, sereine où, hélas, je suis bien seul. J’ai été loin, loin, loin sans considération aucune des conséquences « autres » que celles que je voulais que je voulais atteindre : cela a peu d’importance face à l’importance de « ne pas se marcher sur les pieds », comme je dis, c’est à dire de se respecter, profondément.

Le hic de la folie de ce monde se situe précisément ici : le respect de soi et de l’autre. Payer quelqu’un un SMIC est un manque profond de respect vis-à-vis de soi, car le smicard n’a pas plus que soi de temps à vivre et encore moins d’une moindre manière. Et cette manière, bien sûr, est le travail obligatoire, sinon tu meurs, avec toutes les facéties qui entourent cette croyance en ce soi-disant indispensable, alors que la chose ne réside pas ailleurs que dans l’indolence des gens à se laisser maltraiter, malmener.

Et la folie du monde c’est l’utilisation de l’indolence, qui est purement animale comme l’animal provient du végétal, exploitée contre elle-même par des êtres qui s’imaginent que le travail est essentiellement manuel et que l’humain résiderait dans le fait d’être l'intellectuel qui valorise ce travail manuel, les pauvres branleurs insatisfaits ! Marx a écrit un chapitre du Capital qui s’intitule « Le caractère fétichiste de la marchandise », j’en propose une relecture : « le caractère fétichiste de la valeur », car c’est là que se situe la folie du monde, dans la valeur, cette image qui semble résoudre une relation humaine en la dégradant.

L’illusion c’est ne pas voir ce qui est, l’hallucination c’est voir ce qui n’est pas.

Mais cela aussi m’a beaucoup séparé du monde dans lequel je vis : les mots n’ont plus le même sens, les images les mêmes significations, la valeur la même valeur. Et je paye rudement ce lot par la solitude. En somme, à chercher la raison de la folie du monde (car il a bien fallu que je m’y fasse : ce monde est fou) je suis moi-même entré dans le monde la folie, puisque l’être social qu’est l’être humain, ne traverse plus son genre à travers moi ; et c’est bien triste. Vaine conquète, vains espoirs, vaine vie : il eut mieux fallu pour moi rentrer dans le moule, ne pas répondre à ce grattage de mon esprit, que de me retrouver en cet endroit de solitude, d’incompréhension et de désuétude.

Ça, hélas, c’est irréversible, tout comme la folie de ce monde.

Solitude

Allo ! ? Y'a quelqu'un ? !

Je me demandais si ce tag existait ; et s'il existe ce qui s'y passe.

mardi, 17 avril 2007

Le pire c'est l'humour sans correspondance

Le pire dans cette affaire est l’humour : n’ayant plus les mêmes angoisses, les sujets pour en rire ne sont plus les mêmes. Et comme l’humour, ce mot de l’esprit, est le sel d’une conversation, plus aucune conversation n’est possible car le sens même des mots n’étant plus les mêmes, c’est un peu comme s’il n’y avait plus rien à dire, n’est-il pas ?

Le sens des mots contient une charge affective et c’est essentiellement cette charge affective qui fait la teneur d’une conversation. Mettez, par exemple, deux personnes en vis-à-vis pour parler du mariage des corps, et, pour peu que chacune d’elle entende une acception différente pour ces trois mots, et aucune conversation n’est possible. Si, par contre, l’une et l’autre, se trouvent dotées d’une expérience heureuse ou malheureuse et comprise, chacune trouvera dans ce sujet affectif de communication, un prétexte à communiquer dont la base est la charge affective du sujet sur lequel elles laissent aller leur sens de la conversation.

Et l’affectivité est relative à l’angoisse, directement lorsqu’elle s’en cache ou indirectement lorsqu’elle sait de quoi elle parle. La résolution d’un problème pratique (non-hypothétique comme la faim, le logement, le chaud l’hivers, la nourriture saine, etc.) passera toujours par la compréhension qu’a la personne qui s’en occupe ou s’en préoccupe par rapport à l’affectivité qu’elle a de ce problème. Mettez un nanti pour résoudre la faim, vous n’aurez pas les mêmes solutions proposées que par une personne qui s’identifie parfaitement, pour avoir réellement connu la faim, aux personnes qui ont faim et qui ne peuvent se prendre en main, pour d’autres raisons affectives, de sorte à résoudre, par eux-mêmes, le problème de la faim (en boutant ceux qui les affament hors de leur périmètre, par exemple, avec leur police).

Qui, de ces nantis, qui ont produit le micro-onde, par exemple, aura l’idée de faire d’abord germer les graines (pour entamer leur transformation amylasique, et ainsi les rendre plus digeste et plus facile (moins de temps !) à cuire) ? Pas possible : seul une personne qui a pris le temps d’expérimenter, de se documenter et de comprendre le temps qui passe chez ceux qui l’ont perdu, peut proposer d’économiser 30% d’énergie à la fois dans l’assimilation et à la fois dans la cuisson de l’aliment considéré ; c’est à dire vouloir travailler 30% de moins.

Vous voyez mon sens de l’humour ? Qui est disposé à en rire ! Et pourtant c’est à se tordre de rire : 30% des gens travaillent pour rien !

Regardez : Pasteur (qui est un voleur et un menteur) arrive avec ses gros sabots avec sa pasteurisation (qui est de M. Appert, ce me semble). Mais il a proposé quoi, par rapport à la fermentation lactique qui ne dépense aucune énergie et augmente même les pouvoirs et nutritionnels et d’absorption des aliments avec un pouvoir conservateur des aliments identique ? Des aliments stérilisés, c’est-à-dire : morts. Pourquoi ? Pour gagner du temps ! À se tordre de rire ! Et les gens mordent à l’hameçon, on ne sait pourquoi, on ne sait pour qu’est-ce. Pasteur est un grand nom, n’est-ce pas ? C’est une sommité (d’usurpateur, bien évidemment) alors qu’il n’a rien fait de ses dix doigts : ses « travaux » il les a piqué à Béchamp et sa vaccination c’est du pipeau, au pire un coup de chance. Mais il avait le bras long, le petit Pasteur, il faisait de la politique le Pasteur, il avait ses affinités (ses affectivités) ; aussi il réussit à prendre la prépondérance, à évincer le parasité après s’en être bien engraissé, allant même jusqu’à faire rayer des cartes son existence, à lui, Béchamp, qui pourtant avait, avant le Pasteur, tous les éloges de ses paires pour ses participations à l’explication (affectivité) de la vie. La pasteurisation c’est industrialisable, la fermentation lactique plus difficilement, quoi que la choucroute, par exemple, se trouve toujour sur les étalage et parfois le bon pain au vrai levain.

Je lis dans 20mn d’hier cette manchette, à propos de la sarkolène qui se présente comme « un projet de société ». Et deux pages plus loin, le même : « Le Pen ne m’intéresse pas, son électorat, si » : ça, c’est-y pas un projet social, un changement radical d’orientation politique, sociale, affective vis-à-vis de ses contemporains ? Ce que je veux dire, c’est qu’il y a des gens pour répondre affectivement à ce « projet » social, dont l’angoisse est suscitée et révélée par la sarkoricature, matérialisée par lui ; et ces gens entendent dans les propos de ce quidam (la ségozi est du même type, bien évidemment, la politique c’est de la daube du fait que les gens, eux-mêmes, ne savent pas se prendre en main, eux-mêmes) la solution de leurs problèmes... affectifs. Je ne possède pas du tout le sens de l’humour et encore moins de ces gens et encore moins leur sens policier.

C’est pourtant ce gouvernement qui signe un décret (on gouverne par décret là où la loi, contrat unidirectionnel mais licite entre les gouvernants et les gouvernés, ne peut plus gouverner) l’autorisation de construire l’EPR : 3,4 milliards d’euros non-employés à économiser de l’énergie ; vous comprenez ?

Et c’est ce sens de mon humour si particulier qui intensifie d’autant cette solitude, ma tristesse et l’ostracisme plus ou moins discret auquel je ne peux faire face. Quelle lourdeur que la vie d’un tel humain ! Quel lourdeur !

lundi, 16 avril 2007

Le monde du secret

Je ne sais pas pourquoi je vis. Tout devient ennui et douleur. Mais qu’est-ce que je fais ici pour tant souffrir ?

Ça gigote autour de moi, ça se débat, se bataille, se bouscule, s’invective. Toute cette activité m’est indifférente : je le ressens comme inutile, un mauvais passe-temps que les gens affectionnent.

L’unique moteur de ces gens c’est l’angoisse, tous leurs mouvements sont orientés pour éviter l’angoisse, leurs décisions pour dévier l’angoisse, leurs relations sociales sont basées sur l’angoisse, derrière les rires, les blagues bien grasses et sexistes, leur activité nommée « travail » même. Rien en vue du plaisir, car le plaisir est justement la source de leur angoisse : ils ne savent pas avoir du plaisir sans éprouver quelque part de l’angoisse. Leurs films brutaux, sanguins, bruyant sont tous des fruits de l’angoisse pour abreuver l’angoisse, par exemple. Ils ne savent pas ce qu’est la liberté car la liberté les angoisse ; ils ne savent pas se prendre en main, car cela les angoisse au plus au point. Ho ! bien sûr, ça va au travail, ça gagne un salaire pour payer sa nourriture, son loyer, ses vêtements, ses distractions, et pour eux, c’est se prendre en main ; mais on décide de tout à leur place et ils laissent faire, subissent, courbent l’échine et ressortent une blague bien grasse et sexiste pour de décontracter les zygomatiques, faute d’autre chose.

Le respect d’autrui ? Mais qu’est-ce que c’est ? Pardon ? Merci ? Bonjour ? Excusez-moi ? Au revoir. Tout cela, même, si ce n’est pas dans un contexte commercial, disparaît. Penser à son action sur les autres, directe ou indirecte s’arrête à dire « Ho ! pardon, je ne savais pas, je ne me suis pas rendu compte » sans bouger d’un poil, rivé dans la bêtise que l’on vient de reconnaître pourtant. On a d’autres choses à faire et d’autres chats à fouetter : qu’est-ce que cet importun qui vous fait remarquer que vous le mettez dans le caca car vous ne voulez pas, vous, y être. Il en est ainsi de leurs enfants, qui apprennent bien vite leurs manières de faire (et comme les enfants considèrent comme un acquit ce qui est, ils l’amplifient tout naturellement) et s’étonnent du présent de leur avenir, ce qui les empêchent de se représenter l’avenir de leur présent... sans l’angoisse qui les paralyse.

Un policier a tant de pouvoir tout simplement parce que les gens le leur concèdent, ni plus ni moins ; autrement dit, un policier prend le pouvoir qu’on lui octroit sur soi, ni plus ni moins. Et la société se police si bien et si pointilleusement parce que les gens l’acceptent, le désirent même pour calmer leur angoisse, enfin : ils pensent que cela calmera leur angoisse, mais comme par habitude, par inertie, leur angoisse s’amplifie et ils le comprennent de moins en moins et de rien à rien.

Alors ils obéissent de plus en plus au train-train de la vie (expression qui est devenu un argument publicitaire : tant ce train-train assoit ses rails sur elle qu’on lui en propose des volants), à la succession des heures qui passent sans plaisir, retournent se cloîtrer devant leur télévision après deux tours de clefs à la porte, télévision qui leur propose, dans la même position que dans leur voiture, que dans leur travail, assis, des images d’angoisse plus ou moins diluée de blagues grasses et sexistes.

Pour moi, le jour se lève, le soleil passe dans le ciel et va se coucher ; le chant des oiseaux, le parfum des fleurs, les mouvements du temps qui passe, je suis seul, sans âme parce que je ne corresponds pas à l’angoisse de mon temps ; et le monde ne devient que douleur, solitude, isolement. La liberté n’a pas de prix, mais elle se paye ! Je ne dis pas cela avec regret, ô non ! Je dis cela avec tristesse : je suis triste de voir le monde patauger « dans ses miasmes morbides » (Baudelaire).

vendredi, 13 avril 2007

Division solidaire

Que fais-je sur cette terre à souffrir de solitude ? Hein ? Dites-le-moi ! Qu’y fais-je ? C’est ridicule. Mon sens de l’entendement ne peut l’admettre et il faut pourtant que je m’y fasse puisque j’y nage, je m’y noie, qu’elle me submerge.

Mon âme erre d’île en île, s’y échoue, restant à elle-même son propre esquif pour n’avoir pas su un jour posséder l’ancre à mettre au bout de son orin. Ô cet orin est long : il me permet d’errer d’île en île, et parfois me sert d’ancre flottante lorsque, pris dans la tempête quand je traverse une contrée déserte plus large qu’une autre, je le laisse traîner dans l’eau, espérant qu’il s’accroche, comme par miracle, à quelque algue, rocher, entortillon qui se trouverait là opportunément dans ces eaux acariâtres.

C’est cette errance qui me fait dire que je n’aurais pas dû avoir le don de l’existence, don que je n’ai demandé à personne et qu’on m’a refourgué comme du vin dans un verre d’eau. D’ailleurs je suis ridicule d’en parler, et surtout à ma manière.

Le plus ridicule que je trouve, pardonnez-moi, dans cette existence, est d’être doté d’érogénéité et pas seulement sur la surface du corps, ou dans les profondeurs de mon cœur, mais aussi dans ma pensée, ce qu’on appelle « l’esprit » et c’est le plus pénible de tous, finalement, car on ne sait quoi faire de ce genre chose, alors qu’avec une bite on peut, au moins, avec un peu d’attention adéquate et sensible, se masturber.

De plus je suis pourvu comme d’une tare assez lourde à porter : je déteste le travail ; mais je suis, par contre, extrêmement intéressé par le processus de la transformation de la vie, de l’environnement, de l’idée même de la transformation, quitte parfois à mettre la main à la pâte car ce phénomène étrange qu’est la transformation désirée, subie ou dévolue, présente à mes sens comme une jouissance exquise, délicate et parfumée qu’aucun travail ne saurait me procurer. Je ne « travaille », en somme, que dans l’unique but de saisir cette transformation qui s’exécute à travers mon action sur le monde (pétrir du pain, peindre un mur, élaborer un projet et traverser les péripéties qui le mènent jusqu’à cette réalisation qui diffère toujours notamment de l’idée initiale qu’on en avait) qui, transportée par mon enthousiasme (ou le sien !) ne se sent plus d’ailes pour arriver à son accomplissement.

En amour, il en est de même : je rencontre, heureusement et hélas à la fois (mais sur le moment je n’en ai cure, bien sûr !) la compagne d’un moment qui participe à cette transformation, comme moi à la sienne sans doute, du temps qui passe avec cet avantage somptueux de l’amour, souvent des corps et parfois des âmes, ce qui est assez particulièrement délicieux. Et aussi très productif ! Car alors, le mien, d’enthousiasme, s’envole franchement vers ses idées, sans plus cette timidité, cette pudeur ou cette crainte d’y parvenir et de n’en devoir jouir que seul (pudeur, dis-je) car le partage, finalement, depuis que l’humain est l’humain, à la différence des autres animaux (sinon que quelques autres primates) est notre lot à tous et qu’il est bon de lui donner forme concrète, parfois !

jeudi, 12 avril 2007

Sans la fraîcheur de l'aimée

Le temps s’écoule sans toi comme un robinet qui fuit dont on tenterait en vain de remplir le seau de la vie tant ce qui s’y verse s’évapore sous le feu du soleil déséchant de la solitude.

Même le vin, pour abruti qu’il vous rende à force de moments de verres qui se succèdent, ne peut rendre cette fuite sonore ou odoriférante, donner un attrait aux heures qui passent : on se réveille la nuit l’âme un peu vide de l’ivresse qui s’est enfuie et l’esprit cherche ici et là à toucher le tangible d’une peau, d’une respiration, d’un soupir.

On prend alors un livre à la lecture un peu rude pour vous occuper l’instant de son esprit afin d’oublier par sa sévérité l’insomnie qui vous a surpris dans votre sommeil, vous permettre de retrouver, après une heure ou deux, un sommeil qui sera peuplé, au petit matin, des rêves de vos amours égarés et fantasques.

On se réveille encore, regardant l’heure précoce, le soleil alors colorant à peine l’air de son rouge chaleureux, l’air maussade, agard, comme perdu dans ce temps qui c’est écoulé seul.
Mais que faire ? La vie vous pourvoit en tout, n’est-ce pas ? Et lorsqu’elle ne pourvoit pas à vos désirs, ceux-ci sont-ils peut-être présompteux, même en amour, n’est-il pas ?

Mais quel vaut-elle alors d’être vécue ainsi ? Que vaut la vie sans l’amour, sans le don que l’on sait reçu ? Que vaut la vie sans amour ? Quelque chose comme du salariat, sans doute ! Quelque chose comme un pire qui perdure, heure après heure, à l’écoute d’un espoir dont on arrive parfois à douter de l’image, image qui scintille comme un possible dans le miroir du manque.

Que sait-on de l’avenir ? Que puit-on en attendre ? Doit-on lui faire confiance ? Le doute, ce décimenteur de cohérence, délite celle de votre existence, lui ôte l’appui tangible de la certitude du temps qui s’écoule comme des gouttes, l’une après l’autre, de vie devenue insuffisante pour humecter les lèvres de l’assoiffé que je suis. Dieux ! Donne-moi un baiser, s’il te plait ! Que ma bouche à la tienne s’unisse et que nos énergies s'y mélangent de plaisir !

Je me désèche, et le vin n’y peut plus rien.

mercredi, 11 avril 2007

Ardence du célibat

Ho ! Combien je regrette de n’être pas suffisamment intelligent pour faire que tu m’acceptes à tes genoux pour goûter la douce chaleur de tes cuisses ? Ho ! Combien je me sens débile de ne pouvoir pas accéder à ta peau dont l’infrarouge rayonne jusque sur ma joue et qui attire mes mains comme l’aimant le fer de ton sang qui palpite ? Ho ! Combien je suis bête de ne pouvoir pas éveiller ton interrogation pour la soutenir de mes vives sollicitations verbales, jonglant avec l’humour (le mien sera toujours entaché d’une certaine lourdeur de réalité), le jeu du mot qui volettera autour de ta tête afin de lui donner l’ivresse qui te fera sombrer dans mes bras accueillants. (Bien sûr, dans un tel cas, tu sais qu’il s’agit de génital, mais comme une femme de ce monde, pour laquelle un tel sujet est déplacé, tu ne voudras pas y penser sinon que comme une chose importune, une mouche indésirable que tu écarteras de la main... en attendant que l’envie t’en submerge.) Ho ! Combien je suis robuste dans l’idiotie pour, à un tel état des âmes ne point atteindre alors que je sens, que je sais, que je pressens, que je subodore et touche du doigt cette tendre ardeur qui règne sur les nôtres ! (Je vois, de mon œil intérieur le plus commun à moi-même, que la jonction de nos corps ensembles, poussés par l’acquiescement de nos esprits dans leur union, peut, après une attentive tension, ferme dans sa force nécessaire et consentie, toucher le sublime.) Ho ! Combien ce jeu de nos émois me rempliraient d’un délice qui ne demande qu’à se reconnaître dans la réalité de notre substance ! Combien suis-je borné dans mon entendement de sorte que cette libération apportée par le mélange de nos âmes-corps n’effleure pas subséquemment ton idée selon un possible positif, une pratique libre et malgré tout obstinée dans son identification à l’autre, qui est toi, pour moi ! Dieux ! Donne-moi, s’il te plait, la tangibilité de nos approches, car je t’aime, de ce profond qui se cache en moi et dans lequel je veux que tu te réalises !

lundi, 09 avril 2007

Pensée co-errante

Je lisais hier soir le point de vue sur l’intelligence, que j’ai trouvé chez Piaget (le langage et la pensée chez l’enfant p. 54-55), de Bleuler. Il s’agit de la pensée dirigée ou intelligence et de la pensée non-dirigée ou autistique. Je dirais plutôt, intelligence logique et affective.
La première voit le monde, et le décrit, dans la mesure de ses moyens, tel qu’il est ; l’autre le décrit comme elle voudrait qu’il soit, comme elle voudrait le voir, comme elle le ressent.

Je ne sais pas encore à quoi ce schéma peut correspondre chez les autres animaux que nous : la réalité et son image. Je suppose que, lorsque le singe entreprend de briser la coque d’une noix pour en manger l’amande, il a à la fois l’image de ce qu’il escompte avoir et le moyen de l’obtenir, même si cela prend du temps et de l’énergie. Il y a que l’intensité du désir donne aussi la ténacité dans la poursuite de l’entreprise.
Chez l’oiseau, on peut dire qu’il a l’image de là où il veut se rendre lorsqu’il s’envole et qu’il se donne les moyens d’y arriver, dans un premier temps tout au moins. De même, il se rend à un endroit parce qu’il a l’image de ses copains qui y sont et dont il a la nostalgie.
En agaçant une mante religieuse, on s’aperçoit vite qu’elle pige qu’on va l’ennuyer à nouveau lorsqu’on approche le brin d’herbe qui va l’importuner.

Bref, chez les autres animaux, je peux dire qu’ils possèdent aussi et l’intelligence logique (déduction d’un événement à l’autre, pensée qui cherche à « agir sur la réalité (...) susceptible de vérité et d’erreur (vérité empirique et logique) et communicable [chez l’humain] par la parole ». Chez les autres animaux dotés d’autres moyens de communication indicatifs d’état, ce sera par ces moyens là, précisément.
Tandis que « la pensée autistique est subconsciente, c’est à dire que les buts qu’elle poursuit ou les problèmes qu’elle se donne ne sont pas présent à la conscience. (...) [elle] se crée à elle-même une réalité d’imagination ou de rêve », elle reste endoderme, comme muette, sauf pour qui sait la lire... et pour la lire il s’agit tout simplement d’en apprendre le langage.

Il est, bien sûr, dit plus loin, que l’une ne va pas sans l’autre et que les deux se fécondent mutuellement. Chez l’enfant, cependant, la pensée « de rêve » (qui est toujours un écoulement biologique du temps) domine sur la pensée « de matière » (qui a toujours un temps de retard sur la réalité biologique). Bien.

Ce qui m’intéresse ici au plus haut point c’est la relation des deux modes de penser : l’influence de l’une sur l’autre et les modifications que chacune d’elle impose à l’autre dans la perception de cette globalité qu’est le monde, la vie, le soi, les autres et nos rapports, leur effectivité sur le monde. D’emblée, on peut dire que toutes nos relations seront faussées par la pensée de rêve qui ne correspondra jamais à la réalité, tout en en donnant la perception indispensablement nécessaire du flou qui permet de précisément s’adapter au mieux à cette réalité. Biologiquement, cette pensée est ancrée dans le Système Neuro-Végétatif (sympathique-parasympathique) : c’est le Système Nerveux Végétatif qui permet, sans qu’on s’y concentre davantage qu’il ne le faut, de simplement vivre. C’est le SNV qui vous alerte, vous informe, vous notifie les modifications biologiquement nécessaires sur tel et tel point de la perception que l’ensemble de l’être a du monde pour une adaptation optimale. Le rêve est à la fois un moyen d’y parvenir et un moyen d’information pour y parvenir. Le chien, quand il rêve, court après un prédaté pour réguler les fonctions biologiques qui en ont besoin. C’est le rôle du SNV.

Tandis que le Système Nerveux Central, issu et spécialisation du SNV, permet, lui, de formuler la compréhension que l’ensemble de ces deux perceptions a du monde. Mais c’est lui aussi qui rationalise, c’est-à-dire les rend acceptable, pour lui-même et les autres, les impossibilités qu’il éprouve de modifier le monde à sa pensée dans la mesure où cette pensée éprouve le besoin de modifier le monde pour s’y mieux ressentir. Chez l’humain, c’est le SNC qui, finalement, le pousse à bouger car la pensée qui y règne en quasi-permanence le pousse à se mouvoir, à construire, à modifier, à imaginer une réalité, à donner une réalité à une image intérieure.

L’enfant commence réellement à avoir une pensée logique, socialisée, vers l’âge de 7-8 ans. C’est-à-dire qu’il faut huit ans pour le SNV de permettre au SNC de prendre son autonomie, telle qu’on la connaît : qui permet de comprendre cette lettre, et moi de l’écrire, par exemple. Auparavant le SNV tend à trouver la meilleure adaptation de l’ensemble biologique de l’être par tâtonnement, si je puis dire. Cette adaptation tournera toujours autour du fait qu’on se ressente le mieux possible dans un contexte donné. Toujours. Ce toujours semble sans limite parfois, ce qui le fait souvent sombrer dans l’excessif. Suivant le mode de penser autistique, l’être va d’adapter aux conditions qu’il interprète de ce qu’il ressent du monde de sorte que sa propre existence trouve au mieux à s’y mouvoir, à y vivre... mais cela en image, c’est-à-dire autistiquement, selon une imagerie de sensations. C’est inévitable : il ne peut en être autrement, c’est ainsi que nous sommes conformés et que cela se passe.

Bien.

Quels sont les conflits d’adaptation inévitablement présents qui vont avoir lieu à l’intérieur de cette imaginerie, de cette imagerie des sensations... et qui dure 7 à 8 ans. Cette question, pour moi, présente le plus grand intérêt, car c’est le résultat de cette adaptation qui permettra et orientera à la pensée dite logique, intelligente, dans son expression, vu que l’une et l’autre font partie de la même entité biologique vivante, de la même personne, fût-elle schizophrène ; et que la pensée « intuitive » chapeautera la pensée « logique » tant dans les formulations que dans ce même qu’elle voudra formuler. Eu égard à la spécificité de la personne, une adaptation différente (qui correspondra au rapport de pouvoir, ou de collaboration, entre le SNV et le SNC) ne donnera pas une description similaire d’un même événement, car cette description correspondra d’abord à ce que permet d’énonciation à la pensée logique, la pensée autistique (choix des mots, socialité, but à atteindre, etc.).

Éric Berne, l’inventeur de l’analyse transactionnelle, a posé la base de sa théorie sur l’existence de trois personnes, intimement lies les unes aux autres, dans l’entité biologique de l’être. Il s’agit du « parent », de « l’adulte » et de « l’enfant ». C’est l’équilibre harmonieux de ces trois formes dans une qui donne à la personne le bien-être. Vienne à dominer, en dehors de son champ de compétence, l’une d’elle, et la personne perd son adaptation au monde, l’intimité de ses relations sociales, affectives (amoureuses, sexuelles) et rationnelles. Les relations humaines « intimes » sont des relations égalitaires, ou non-iniques, ou équitables entre les trois personnages mis en relations par les deux personnes. La relation intime est la relation saine. Les autres relations seront toujours des relations de pouvoir que l’on veut prendre sur l’autre ou d’une position de soumission à l’autre. L’enfant est rebelle ou soumis, le parent est autoritaire ou molasse, l’adulte anémié ou hyper-rationel, etc. etc. etc. c’est très intéressant. C’est une manière, parmi d’autres, de décrire le monde humain, de tenter de la comprendre, de la saisir. Ce qui en a été fait ensuite ne le regarde plus. La société, pour perdurer, utilisera souvent un détournement de telles théories à ses propres fins.

Mais je fais une relation entre les conflits inévitables, qui durent 7 à 8 ans, d’adaptation par l’image au monde de l’enfant et, finalement, d’éducation qu’il reçoit pour s’y adapter. La thérapie de Berne consiste à faire que les trois entités qu’il a découvertes chez l’être humain parviennent à se comprendre, s’admettre, à restituer à chacune d’elle son propre domaine d’intervention sur le monde. Il n’a pas compris que les conflits entre le parent et l’enfant, qui amenuisent terriblement l’adulte, sont, de fait, une intronisation sclérosée du conflit de l’enfant et de son contexte. J’insiste « sclérosée » c’est-à-dire musculairement intronisée, à la manière de la cuirasse de Wilhelm Reich, la cuirasse du caractère. Et cette cuirasse est précisément la domination du SNV sur le SNC, en ce sens où ce dernier ne perçoit pas, ne comprend pas, ne peut maîtriser les réactions que le SNV lui induit de faire dans la vie sociale, affective, intellectuelle (retransmettre aux autres êtres sociaux sa pensée du monde). Et c’est, aussi précisément, le caractère indomptable de ces réactions qui correspondent au caractère sclérosé ou aux conflits parent/enfant, caractère que l’on ne peut outrepasser.

Ainsi donc, la formulation de la pensée du monde dépend de la labilité du caractère, ou de l’absence de conflits entre le parent et l’enfant chez la personne bernienne, qui permet à l’adulte d’utiliser ses aspects parentaux et enfantins dans ses relations au monde de manière libre. Je veux dire : pour autant qu’une personne puit être très intelligente (pensée dirigée) la formulation (ce qui lui sera permit d’énoncer de sa compréhension du monde elle-même relative à la liberté de ses perceptions : SNV), ce qu’elle fera du monde dépendra d’abord de sa pensée non-dirigée, de ses rêves... qui seront toujours ses rêves de libération de sa cuirasse ! Ou du conflit intérieurement sclérosé de ses parents à lui-même, du monde et de ses exigences à l’encontre des besoins (j’ai pas dit : désir) du sujet.

Mais pour accomplir, aider à réaliser les besoins d’un sujet, encore faut-il les reconnaître ! Et comme cette reconnaissance est directement relative à la perception que l’on a du monde...

D’une certaine manière, la sclérose caractérielle se défend par ses propres outils, moyens, dispositions : l’image. La pléthore d’image, d’imagerie, d’imaginerie, en bref : de représentations (syndicales, politiques, cinématographiques, républicaines, picturales, bédéesques, publicitaires, monétaires, etc.) peut me montrer que ce monde se comprend de moins en moins sinon qu’en image et qu’il n’a tendance à résoudre ses problèmes qu’en image, d’une manière très éloignée de la réalité des buts que ces représentation se sont assignés de remplir. Il s’agit toujours d’éviter la solution, justement, et notamment en disant qu’il n’y en a pas une, mais plusieurs... sans que pas une ne soit mise en effectivité.

Et ce monde d’image, de pensée non-dirigée, non verbalisée ou, ce qui revient au même, verbalisée à côté, correspond à l’évitement de la résolution du problème fondamental : la relation affective, sexuelle et sociale dans le couple humain, et sa descendance, l’impact de cette distance dans cette (in-)compréhension sur le monde qu’il peuple et l’effectivité du malheur de vivre de nos enfants, particulièrement de nos adolescents qui prennent ces images pour argent comptant, qu’ils répercuteront, dans 15 ans, sur leur monde.

On préfère retourner au travail, aussi futil qu’il soit et aussi polluant, que de se casser la tête sur ce caillou de la cuirasse caractérielle, cette peur de la vie qui bouge.

On voit, par exemple, plein d'images, petites et grandes, sur la pollution et ses conséquences sur notre environnement vital, produite par l'animal industriel : il y a même un ex-candidat d'un énorme pays d'industrie qui a produit des images très modérées sur ce cas. Mais tout cela ne reste que des images, parce que l'être humain n'a pas encore compris que les images, les pensées non-dirigées, ne résolvent rien, même si elles font partie de la perception du monde. C'est sur des images (l'or, l'argent, le papier monnaie, les cartes à puce, etc.) que s'est corroboré le mieux ce système neuro-végétatif humain, sur lui-même. Mais rien, ou si peu et pour si peu de gens, n'a été résolu du problème de la faim, de l'amour, de la régénération délirante de l'espèce auto-nommée "humaine", de la croissance... sinon que des images.

Et, on le sais depuis Wilhelm Reich, pratiquement, ces images sont directements liées à la structure caractérielle de celui qui les formule. On ne pourra jamais faire admettre à un homme politique banal ou pas que ce qu'il propose comme solution pour résoudre le problème du bonheur (dont il n'en a rien à faire) ne correspond pas à ce qu'il fait imaginer qu'il dit ; de même que ces personnes qui gobent, car ils agissent ainsi en image, sans RIEN faire d'effectif et par eux-mêmes, ces imagineries de la pensée non-dirigée. On ne pourra rien lui faire comprendre car sa structure caractérielle ne lui permet pas de comprendre ce qu'il y a à comprendre ! Et il ne correspondra jamais à rien d'autre qu'à des gens qui ne veulent rien faire en dehors des images !

La seule variante que nous propose une élection sera la manière dont les gens rêvent d'un monde meilleur ; rien de plus. Rien.

dimanche, 01 avril 2007

Mesure de dépollution

La mesure exacte de la pollution, c'est le travail excédentaire.

Cessons de travailler excédentairement, déjà, et nous aurons un moyen de lutter contre la pollution que ce travail génère. Tous les autres discours seront de la baliverne de politique, du vent (j’ai pas osé dire de pêts) politicard.

Il faut résoudre ce problème du travail, car c’est lui qui génère, de toutes les façons, la pollution qui règne et règnera pour plusieurs siècles sur la planète. Bien sûr, cela implique aussi de critiquer aussi les raisons que l’on peut et que l’on a de travailler excédentairement. Mais la raison de ce travail excédentaire est la pollution.

C’est ce que je disais plus haut : le travail excédentaire est le nœud de la pollution : en attrappe-t-on un un bout que tout le reste vient avec... comme quoi, c’est pas la bonne idée.