Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 31 mars 2006

L'exploitation du fainéant

Cette société, qui est bâtie sur le travail**, ne peut quantitativement fournir de travail à tous (et ne l'a d'ailleurs jamais fait), et ne veut pas pour autant se dispenser du labeur, c’est à dire du travail-travail (vous savez ce truc, là, que quand vous rentrez chez vous le soir, vous ne savez pas ce que vous avez fait de votre journée, unique).
Travailler cela veut dire produire ; « produire » cela veut dire « rentrer des sous dans la caisse », car on en a dépensé pour produire ; « rentrer des sous dans la caisse » cela veut dire « faire acheter » avec des sous. Mais faire acheter quoi (bonne question : des Ipods qui vous isolent d’un monde dont vous ne voulez plus entendre parler ? des télés de 3mètres de large pour mieux vous perdre dans l’écran ? des bagnoles pour vous sentir enfin maître de quelque chose ? etc ?) et avec quoi : t’es riche toi pour acheter une telle production de tant de gens, en tant d’endroits et durant tant de temps et une production de si mauvaise qualité ? La déraison est dans le travail, pas dans les fainéants, et la fainéantise ne peut organiquement se réaliser que collectivement, avec mesure, celle qui la rend possible, à tous et par tous.
C’est le seul avenir possible, à moins de continuer à pêter la planète.
Pour faire tourner cette machinerie, on produit du caca-pipi (syndica-ca-pi-pitaliste), qu’on achète à prix d’or, qui est celui d’avoir été aller chercher ses sous au prix d’un temps minable à un prix minable (stagiaire, travail d’usine, tiroir-caisse, sans consistance, SMIC, CNI, CPE, taf, turbin, gratte, boulot, RER, délinquance, dodo, pollution diurne et nocturne, etc.) et ce caca-pipi (sans compter les emballages pour le rendre plus beau et/ou pour vous empêcher de le chaparder) on le retrouve dans les poubelles 100 fois plus vite que les produits d’il y a un siècle, parce qu’il faut faire tourner cette machinerie de timbrés. La grippe aviaire a bon dos, quand on est le plus gros didon d’une très grosse farce ! farce planétaire.

** l’exploitation du travail est, elle, l’espoir de gain du travail : je suis un cran en dessous.

jeudi, 30 mars 2006

L'objet du travail

Le gouvernement tient dur comme fonte à ce CPE car il ne sait pas quoi faire d’autre, à la fois pour amener les gens au travail, et à la fois pour amener du travail au gens dans les condition des employeurs. C’est à dire que l’Économie est arrivé à un tel point de sensiblité qu’il n’est plus loisible à un gouvernement, dont la destination est de réguler (en tirant une partie de la couverture à soi, puisque si les ouvriers travaillant, ils peuvent en récupérer de grosses parts) le rapport entre les patrons et les ouvriers qui ne sont pas d’accord sur ces modalités de travail, de moduler les conditions d’applications des rapports entre ces patrons et les ouvriers. L’Économie en est arrivé à une telle sensiblité que ce gouvernement doit rester sur sa rigueur quant aux modes réglementés pour faire travailler les gens... qui ne veulent pas de cette forme de travail, sinon que dans une société de travail, pour s’en sortir pas trop mal.
Si les gens acceptent ces conditions, ils savent qu’ils mettent le doigt dans un engrenage qui les emportera dans leur âme, qu’ils n’existeront plus en tant que personne (pour peu qu’il en reste quelque chose) mais, comme je le disais cruement avant-hier, comme objet du travail, l’emploi qui est l’emploi qu’ils font de leur temps unique.

mercredi, 29 mars 2006

La forme irréductible du travail

La nourriture de cette organisation sociale c’est le travail, NOTRE travail : c’est lui qui fait marcher cette boutique qui vend du vent, sans qu'on nous en laisse la forme ; d'ailleurs eussions-nous eu une autre proposition de forme qu'elle laisse absolument indifférent. On ne laisse aucune brèche pour que nous en soyons, individuellement, responsable, tandis que la globalité de ce travail nuit à l’ensemble.
Et collectivement la représentation qu’on donne au monde, à l'effectivité de notre travail sur le monde, est elle-même (elle l’affirme tous les jours, les heures de ce temps qui passe, les journalistes sont là pour le confirmer) irresponsable ; coupable, certes, mais irresponsable.
Bien sûr, je ne parle pas de la nourriture saine et goûteuse, du logement agréable et spacieux, de l’habillement confortable et accessible, de l'air frais et vivifiant que nous respirons dans nos villes tout aussi saines et fraîches, des loisirs que l’on se crée soi-même avec l’amitié, bien sûr, je parle de tout le reste, et ce n’est pas peu, en comptant le travail lui-même, activité vitale qui est décomposée par cette irresponsabilité : ce monde est ainsi car est ainsi notre irresponsabilité, chacun, personnellement, de ce qu’il produit de sa vie, unique.
Poser la réponse c'est avoir la question.

mardi, 28 mars 2006

Le caractère fétichiste de la valeur

Déficit signifie débiteur qui signifie créditeur. De fait c'est le créditeur qui donne la consistance du déficit, car s'il ne considère plus son débiteur comme solvable, bien entendu il perd son crédit.
En d'autres mots, quand un déficit est très important, le considérer dans sa réalité revient à décréditer, c'est-à-dire auto-décrédibiliser le créditeur : donc le créditeur continuera à créditer le débiteur, ne serait-ce que dans sa confiance, qu'il sait pertinemment ridicule. Si le créditeur, dans ce système économique, prend vraiment conscience de la fatuité de son débiteur (par exemple le décifit extérieur des Etats-Unis), ce n'est pas qu'il perde de l'argent qu'il sait perdu, mais qu'il n'a plus, lui, le crédit de créditeur ; c'est ce crédit qui lui donne une consistance sociale dans ce monde de l'économie.
C'est uniquement pour cela qu'on tient dur comme pot-de-terre à la dette du tiers-monde : pour conserver son crédit, c'est-à-dire sa position sociale dans le monde de l'économie.
La guerre du Golf a pour base le fait que le dictateur Saddam (on attend la fin de la dictature de l'Economie...) voulait créer une bourse au pétrole créditée en euros, dans la région du Golf : le résultat immédiat qui découlerait de sa réalisation, est le décrédit du dollar, qui est la forme de payement qui détient le plus de confiance, de fiduciarité malgré sa fatuité ; ce qui induirait que les créditeurs en dollar voyaient leur débit (ce qu'ils sont sensés détenir) déprécié. La dette des Etats-Unis est le ciment à la fois des croyances en cette économie particulière états-unienne, et en l'Economie tout cours, qui ne restera que la poursuite effrénée à l'échelle mondiale d'un "espoir de gain".
Cet espoir de gain trouve sa réalisation dans la valeur qu'on donne aux choses, à l'activité des êtres et à leurs relations. Je peux affirmer que la guerre est une confrontation de deux formes qu'on accorde à la valeur, suivant la confiance qu'on accorde à l'une où à l'autre ; mais ce serait oublier que l'histoire va un cours, et il s'agira donc de la guerre que fait une vieille conception de la valeur à une nouvelle. A ceci près que, dorénavant ce sera à l'Economie, qui ne tient que sur la valeur, l'espoir de gain, qu’on doit faire la guerre, et ça c’est une autre paire de manche, mais un super programme que de s’attaquer à cet espoir de gain (est-ce une maladie ? induite par quoi, alors ? Est-ce naturel, inné à l’humain ? Peut-on voir les choses autrement ? Etc.), à cette valeur cet espoir de gain !

lundi, 27 mars 2006

Néo-barbares

Si le CPE est une période d’essai pour l’emploi, l’humain est alors l’outil de test de cet emploi : encore moins d’une serviette, quelque chose proche du papier-toilette, vu que je considère le travail de cette société pour ce à quoi sert ce papier : vous comprenez ?
C’est quoi cette manière gouverner qui met à feu et à sang le pays ? Pour l’emploi, l'outil du travail ?

Le ciel sous terre 2/2

On nous présente les informations sportives comme l'hostie de la fin de chaque messe cathodique, "les infos", l'office des journalistes où ils expliquent notre société, la corroborent, la certifient, en travestissent la réalité, par le prêche et en savent récompenser leurs ouailles de ses résultats... sportifs ; outre que leur métier leur permet de pécher par pensée, par omission et par action ils confessent dans le même temps de cette société les péchés et les leurs, dont ils donnent une mesure horaire lors de la réalisation de l'exécution de leur culte de l'auto-excitation.
La météo arrive en prime : c’est la forme aussi vide de sens que leur messe qu’ils énoncent comme un ite missa est.

Le terme « interactif » est amusant car il s'agit d'octroyer la possibilité au public le choix entre des bêtises qu’on a auparavant sélectionné pour lui, car il n’y a pas d’autres choix que celles-là, sinon ce serait dénoncer de cette « interactivité » une bêtise qui ne veut tromper qu'elle-même.

La soumission, donc, de ces critiques qui ne voient pas plus loin que le bout du scoop, de ces journalistes du quotidien qu'il faut mettre en éveil pour garder en éveil l'attention du public assoupi dans sa quotidienneté, coûte que coûte, nous amène à ce résultat déplorable où elle veut à toutes les âmes ôter l'indépendance, le sens de soi, la vérité sans meurtrissure, sans torture, saine et vivante. Voilà une jolie démonstration du salariat pour des sponsors, des hyper- ou sous-patrons, des publicitaires qui, sous de multiples prétextes argumentés par ces journalistes (religieux, monétaires, sécuritaires, économiques, obligation au travail au moindre coût, etc.) ont tout supprimé pour construire et maintenir dans notre monde un désert en pleine prospérité, où l'on creuse pour cacher les résidus de sa production dont il faudra s'occuper pour quelques millénaires : comme si, à un tel rythme, il pouvait espérer survivre à tant de temps et de bêtise, lui qui fait du temps qu'il vit au présent une telle déchèterie !

dimanche, 26 mars 2006

Ensommeillement

C'est ce Giscard qui avait, en 1977, si j'ai bonne mémoire, introduit cette satanée heure d'été, pour faire des économies d'énergie, lui qui a lancé le programme nucléaire français (62 centrales à ce jour, sans compter celles construites à l'étranger passées, et à venir).
Elle me fatigue inutilement cette heure d'été, et elle m'agace.
Même le sénat a sorti un rapport à son propos. Il y est dit dans la conclusion :
"Il ressort de l'ensemble de cette étude que les avantages annoncés ou attendus du changement semestriel de l'heure ne sont pas suffisamment importants pour compenser les inconvénients ressentis par les populations.
En conséquence, la logique conduit à souhaiter l'abandon de ce dispositif artificiel et de revenir à un déroulement plus naturel du temps
. "
C'est que les gens sont fatigués, déjà par une multitude de détails, d'ennuis de toutes sorte, s'il fallait encore raler pour celui-là !
Mais les enfants, eux, ils ne sont pas assez adultes pour énoncer leur avis sur la chose : on voit manifestement, pourtant, durant bien trois semaines, des lourdes et sombres cernes sous leurs yeux endormis, des problèmes de digestion, des fautes d'attention, des évanescences.
Ca n'a pas d'importance : eux aussi faut les élever à l'obscure, invérifiable et pourtant sans pitié loi de la répu-publique au service de quoi, je me le demande ? Ha oui ! de la poudre aux yeux, qui pique pour dire qu'il faut aller se coucher.
Dans quelques jours on dira que le mouvement anti-CPE se sera essouflé !

Le ciel sous terre 1/2

A quelqu'un qui n'est pas respecté, quand il se sent provoqué à nouveau, il reste trois solutions : la soumission, l'indifférence ou la violence.

Les journalistes protestent, eux aussi, mais d’être maltraités par les casseurs, et s’en offusquent. On ne fait que notre métier, finalement, laissez-nous travailler, que diable ! C’est vrai que ces journalistes ne s’offusquent en aucun cas de la maltraitance qu’ils font de ce que peuvent dire et disent ces casseurs, et ne comprennent pas, eux qui ne font que leur métier, que respecter ceux qui vous ne respectent pas c'est ne pas vous respecter. A moins d'être un moraliste (et on connait la résistance de la morale aux cailloux) maltraiter du journaliste semble, honnêtement, respectable lorsqu'on ne connait ni la soumission ni l'indifférence, pour avoir eu trop l'occasion de connaître l'une et d'être fatigué d'user de l'autre, donc, sinon que pour un faux-cul toujours du côté du pouvoir, avec un micro, une caméra, des articles de journaux.

Le journaliste n’est pas seulement un prêtre du pouvoir pour le plaisr d'être du côté du plus fort… enfin de qui a un pouvoir, mais principalement parce qu’il est absolument ignare de ce que peut être la vie pour ne l’avoir jamais vécue que derrière ce micro, cette plume ou cette prise de vue, devant les autres. On le constate à ce sur quoi il s’étonne, à cette manière de se rendre compte de certains aspects de la vie, lorsqu’ils lui sont portés à la connaissance.

Dans le monde journalistique, ce qui est évident sera interdit de certitude : la bouffe y est un simple composé commercial étiquetable, la pollution nucléaire y est une aberration d’illuminés, la prison y est une sorte de purgatoire thérapeutique, une révolte en acte le fait d’une horde sauvage, la liberté une licence bureaucratique, les médecins-mécaniciens-organiques comprendraient tout de la vie qui bouge ou qui ne bouge pas ou plus, la police se voit dotée des plumes de l’ange Gabriel qui, on le sait, a les plumes un peu dures, et les politiques sont des êtres compétents prêts à tout pour vous satisfaire, vous qui ne demandez pourtant pas grand-chose.

Il discute de la misère, des conflits sociaux, de l’amour, mais n’en sait rien, ni de leurs aspects sociaux, ni de leurs aspects physiques, ni de leurs aspects psychiques, affectifs ; ni des relations que ces trois aspects de la vie saucissonnée entretiennent entre eux.

Ce qui l’intéresse c’est les paillettes, les couleurs, les variances, ce qu’il considère comme des extravagances, mais même ici comme seules curiosités, jamais comme profonde réalité. Ce ne sont pas les choses qui ont une signification pour lui, mais ce qu’il peut en penser et comme ignare il pense à côté, à la mesure de son ignorance, celle du côté du pouvoir.

À la différence de son copain le politique qui détient un petit sens historique, le journaliste voit venir à lui les choses dépourvues d’histoire, toujours nues, comme est racontée la venue au monde du premier couple humain, cette seule fois là dépourvu de nombril, dans un livre aussi vieux que la prostitution.

samedi, 25 mars 2006

Remember a lot

Ce savoir que l'on trouve, donc, dans l'article de journal évoqué hier me fait penser à cette petite Colombienne, le 13 novembre 1985, à Armero que des journalistes ont filmée en train d'être aspirée par une coulée de boue, se noyant, sans qu'ils lachent un instant leur caméra pour l'aider à s'en sortir ; et ça a duré soixante (60) heures. Elle s'appelait Omeyra Sanchez (elle avait eu le temps de se nommer, de dire adieu à ses parents, qu'elle aimait), elle était filmée soi-disant d'un hélicoptère (comment a-t-on pu avoir un son si propre d'un hélico ?), il y avait un caméraman et son assistant, le pilote et un copilote et une autre personne encore. Sont venus ensuite leurs petits copains, bien sûr, comme des charognards d'images de vie mourante.
"On a pu rien faire, vu les circonstances". Si, ils ont fait : filmer sans âme une mort que des millions de personnes ont pu voir sur leur écran. J'avais à l'époque une télé N&B récupérée d'une poubelle, je n'ai pas vu la mort de cette jeune fille, j'ai juste vu à peine une demi-minute d'image pour comprendre tout de suite ce qui se passait. Le résultat effectif je l'ai entendu à la radio. Je n'ai fait que briser de colère quelques meubles et les portes de mon appartement à coups de pied. On ne m'a pas vu au travail durant plus de deux semaines. Nous n'avons pas été nombreux, ces semaines là, à nous mettre en grève sauvage : tout le monde a été stupéfié, mais tous sont retournés sagement au travail.
Hé bé, ce qui nous a été présenté individuellement, vu qu'on a tant laisser faire l'infâmie, on nous le laisse tranquilement anticiper et globalement, à l'échelle de la surface de cette croute que nous habitons.

vendredi, 24 mars 2006

Ca coule !

J'aime ce pessimisme qui se trouve dans cet article :
http://www.liberation.fr/page.php?Article=369495 : sincèrement, que penser, tudieu! de tous ces gens à naître qui vont devoir vivre ce qui les attend, qui est prévu ?
Cela me fait penser à un suicide général, mais dont chacun rejetterait sur un autre, ailleurs, la responsabilité : tant qu'on est pas, soi, mort, y'a d'la vie, n'est-ce pas ?
C'est comme du nucléaire : on laisse aux générations futures les déchets dont on se dit qu'elles auront l'ingéniosité de savoir, elles, se défaire. Punaise ! mais quel monde on leur laisse ! Cela laisse, inductivement, penser que le progrès résoudra tout, alors même que c'est CE progrès qui génère toutes ces insanités. Soyons honnêtes, que diable !
Mais si nous étions honnêtes, il n'y aurait pas toutes ces insanités, car l'honnêteté ne veut pas savoir qu'elle produira un mal à l'autre, en connaissance de cause, et agirait en conséquence.

Défêtiste

J’ai entendu, hier, à la radio, que chaque habitant de notre pays est responsable de la production de 1 kilogramme de déchets nucléaires, dont 5 grammes d’extrêmement radioactifs. Je suis désolé, mais même en comptant large, c’est à dire avec les colatéraux sociaux, je ne peux pas dire que j’en suis vraiment responsable : je n’ai pas de micro-onde (vous savez ce truc qui transforme des choses en les « chauffant » pour préparer vos enfants à des temps de mutations plus intenses), ma machine à laver lave froid, je n’ai pas de frigidaire (ça consomme une énergie folle ce truc là, pour manger du pas frais, du vieux refroidi en vous permettant d’aller travailler cinq jours par semaine), je cuisine au gaz, je n’ai pas de voiture, juste un vélo, je n’ai pas de télé. Je ne m’éclaire pas à la bougie, non plus. Certes j’ai l’Internet, avec un ordinateur, une petite radio à pile et un bel instrument de musique. C’est donc qu’il y a des gens qui doivent sérieusement consommer de l’énergie électrique : c’est profondément irresponsable lorsqu’on sait le résultat de cette consommation : 1 kilogramme de déchets nucléaires, dont 5 grammes d’extrêmement radioactifs par personne, et notre pays est peuplé d'environ 62 millions de personnes.

jeudi, 23 mars 2006

Articulation anticipative

Aujourd'hui on utilise d'autres méthodes légèrement différentes de domination des pensées : il s'agit de découvrir ces nuances, de les décripter, si possible, de les montrer, de les décrire. Certes en se servant de l'Histoire, mais aussi en reconnaissant que notre Histoire a assez peu tendance à se reproduire précisément suivant les mêmes schémas. Le tendu de mon esprit est de les déceler pour qu'on ne s'y plante pas : découvrir le nouveau dans l'aliénation qui se reproduit sans fin, apparemment, alors même qu'elle tente de se résoudre. Car si l'aliénation change de forme, même si les souffrances qu'elle génère sont identiques, il nous faut admettre que c'est là aussi son point faible.

mercredi, 22 mars 2006

Don, échange, argent et usure

Le don est antérieur à l’échange, car aucun moyen d’évaluation n’est possible sans la parole (en usant des coups on s’accapare : il n’y a ni échange, ni don). L’échange est une altération du don.
Antérieurement à la parole, il ne pouvait être que du don. Après la parole, il pouvait encore être du don dans l’échange. L’échange à réciprocité différée et indirecte au moyen autre que la parole, au moyen de l’argent, la « marchandise des marchandises », ne contient plus du tout de don.
La parole est-elle le moyen de l’échange qu’elle ne supprime pas pour autant le don.
Si la parole est le moyen d’évaluation de l’échange (le don détruit par la contrepartie) et l’argent le moyen de cet échange en tant que moyen de réciprocité différée et indirect, alors l’argent a pris la place de la parole, qui dans ce cas ne sert plus d’évaluation à la réciprocité mais de moyen de l’évaluation, que comme moyen d’expression de l’argent : le détenteur de la parole devient alors un moyen de l’argent.
Ainsi, dans l’argent, non seulement le détenteur de la parole a perdu le don, mais il a aussi perdu sa parole. La publicité (une sorte de religion de l’esprit de l’argent) en est un joli exemple et le travail le tuteur.
Ce qui distingue, dans l’argent, la parole de l'accaparement de parole, est l’intérêt qu’on lui porte : je veux précisément dire à la fois l’intérêt pour la chose même de l’argent primant la parole, mais aussi le contenu de l’argent qui n’a plus besoin de la parole : l’usure.
Un moyen, donc, de passer d’une société d’échange d’argent à une société d’échange entre des personnes détentrices de leur propre parole, est de supprimer l’usure, l’argent de l’argent.
Ce moment correspondra sans aucun doute à un changement radical de la représentativité de ces personnes redevenues détentrices de leur parole.

mardi, 21 mars 2006

Claudication nécessaire

Les lois de la République ne sont pas révocables : hahaha** ! La France a peur des réformes : ha ha ha ! À qui profitent-elles, systématiquement ? Combien d’acquis ont été dissouts, révoqués dans le cours des 15 dernières années, avec la complicité des syndicats ? Au profit de qui, de quoi ?
À chaque fois qu’on propose quelque chose, on octroierait des droits, en plus : mais c’est quoi ce plus : du moins : le droit au chômage, à la formation, etc. dans ce CPE ne valent rien, sur ces points comme sur d'autres.
Il ne s’agit pas de savoir si ça marchera ou non (l’humain n’a pas à être un cobaye pour tester des mesures économiques), il s’agit des conditions selon lesquelles ça marchera effectivement et ces conditions sont de plus en plus déplorables.
Ce truc là est fait pour que le travail marche, pas pour les humains, pour que le travail marche et facilite l’emprise sur le monde de sa grande copine, l’Économie.

**n'est-on pas revenu sur cette loi sur "l'oeuvre positive de la colonisation", rapidos ? Le problème est justement là : devoir se désavouer une deuxième fois en si peu de temps parce qu'on montre ainsi son incompétence, c'est trop !

lundi, 20 mars 2006

Le caché tu

Il m’apparaît que le CV anonyme est synchrone au CPE, dans le temps de l’histoire ; cela a une signification : puisque le CPE ne demande pas de justification du motif du licenciement, qu’importe à un employeur que le CV soit, ou non, anonyme : il fait ce qu’il veut. Ce CV anonyme est du blabla du fait du CPE ; autrement dit, c'est parce que le CPE est possible, que le CV anonyme l'est aussi.
Mettons une jolie beur que son patron lui caresse les fesses, le saligot : la nana n’est pas contente (je ne le serais pas moins à sa place), elle proteste, elle est mise à la porte sans que le motif ne soit à justifier ; sinon il en profite.
La même qui revendique le paiement de ses heures sup’ : à la porte : le patron ne paye rien et il a un « mauvais élément » gênant en moins.
La même, ou un/e autre, qui ne veut pas utiliser sa voiture perso quand l’entreprise dispose de voiture de fonction : à la porte sans justification.
Etc. La compromission a libre cours. C'est naturel pour des êtres corrompus d'imaginer que de telles dispositions sont naturelles, et d'y tenir mordicus, car toujours dans ce genre de chose il y a la chose avouable, et la chose inavouable : ici les deux seront tues, car elles ne nécessitent aucune justification. En pratique, déjà que la justification d'un licenciement n'est pas la vraie raison de ce licenciement, ici, le vrai n'a plus même besoin d'exister : tout est faux, par avance et légalement.

dimanche, 19 mars 2006

Rue de la République

Loi de la rue contre loi de la République : ha ! les tarés ! Avec ses représentants de l’Assemblée qui ne représentent pas 15 % des habitants adultes de notre pays ? Un président de la république par défaut ? Des représentants des gens qui font de leur mandat ce qu’ils veulent, ce qu’ils en entendent, sans avoir à se justifier devant leurs mandants de l'éxécution exacte de leur mandat ? Le vote une démocratie ? Ha ! je rigole ! République démocratique ? Où le sport est l’une des préoccupations des médias (les gens le laisse faire !) telle que la place que prend ce résulat des compétitons est plus grande et plus vide que ce qui décrit ce que vivent directement les gens, eux, de leur vie à eux : cela montre combien on en est si peu maître ! Grève ! La Rue !

samedi, 18 mars 2006

Liberté de sens et sens de la liberté

Il en est de même des étudiant satisfaits qui portent plainte contre les ant-CPE qui bouclent leur chère usin... houps ! université de ce qu'on appelait il y a un temps des jaunes, c'est à dire des obtus, des personnes qui pensent qu'ils s'en sortiront individuellement, qu'ils n'ont pas besoin des autres pour y arriver, qui ne veulent pas comprendre que l'adaptation à ce que la société demande, ce que demande les organisateurs de cette société, va à leur encontre, car ils sont satisfaits de leur sort et en veulent satisfaire les autres autant qu'ils s'en satisfont.
C'est vrai que, logiquement, la liberté est pour tous, et aussi bien pour ceux qui tiennent les matraques, ceux qui tiennent à ce qu'on la déprime, qu'à ceux, ces négatifs de la raison, qui n'en ressente que le gourd, n'est-il pas ?
Par exemple, la liberté est du genre de celle qu'envisage ce député qui, il y a une quinzaine, a déposé un projet de loi "visant à interdire les propos et les actes injurieux contre toutes les religions", qui est celui de la conserver, volontairement, de sorte qu'elle soit non seulement aliénée, mais en plus gourde.

vendredi, 17 mars 2006

Rognage du squelette

La tournure que prend la loi sur les téléchargements Internet est exactement le schéma de ce qui advient de la défense de la liberté contre la marchandise : la liberté, encerclée par la marchandise n’a plus que les mots pour vivre.
La marchandise c'est payer pour acquérir. Le patron paye, achète le travail (et la responsabilté du travailleur sur l'effectivité de son travail) pour acquérir cette fonction humaine ; et pour payer les marchandises produites par ces vendeurs de travail sous les impulsions du patron, il faut payer : chouette, on devient patron à son tour : quelle satisfaction ! Si t'es pas d'accord, on saura t'y obliger, lorsque tu sais ce qu'est d'être responsable d'une fonction humaine : l'échange, en dehors des critères du patronat, de la marchandisation des fonctions humaines.

Distingo dans l'amalgame

Je me suis trompé, hier, en disant qu’il fallait faire attention à « l’amalgame » qu’on allait faire entre les « casseurs » et les « étudiants » : le changement du politiquement correct de la sarcosicature de Nicolas aurait dû me faire prévoir le contraire : un casseur n’est pas un étudiant, et un étudiant n’est pas un casseur, l’un est gentil et sait rester dans les basquettes du bienscéant ; l’autre est un rustre, un barbare, à qui on ne devrait pas même donner la parole : la police saura faire la différence, et elle en a l’autorisation.

Anthropie de la politesse

Une jeune fille, ce matin, à la radio :
« Je suis encore au lycée ; pour avoir de l’argent, j’ai décidé de travailler à côté de mes études. Alors je fais la caissière. Cest surtout le samedi que c’est difficile : je me lève à 5h30 le matin pour faire la mise en rayon à 7h00 puis je prend la caisse le reste de la journée. Comme j’ai droit à 4½ mn par heure de pose, alors pour sortir plus tôt après 10 heures de travail, je ne prends pas mes poses. C’est très fatiguant, mais je suis contente : j’ai de l’argent à moi. Aux vacances, je travaille plus, mais j’ai plus d’argent. Bon, je fais que ça mais…
Le journaliste au politique : qu’en pensez vous ?
Le politique : c’est très positif, elle est courageuse cette jeune fille, il faudrait plus de petits-travails (sic) pour ce genre de personne, qui sont vraiment courageuses.

Une autre : je poursuis des études d’ingénieure. Dans ma ville, je vois ces jeunes qui ne veulent pas continuer les études, les « sans avenir » comme on les appelle. Ils n’aimaient pas l’école, alors à 16 ans ils sont partis et ils vivent de petits riens, dans la rue en tenant les murs. C’est que nous, qui venons de la banlieue, aux entretiens d’embauche, on est pénalisé par notre langage, la manière de se tenir ; c’est plus facile pour les bourgeois : ils portent tout de suite ce qu’on demande, et leur langage est celui qui faut. Nous on fait caricature.
Le politique : C’est positif, cette jeune fille a un projet professionnel, elle y arrivera.

Il y au moins deux commentaires à faire : un sur la compréhension du travail par ce politique (aparemment, lui ne travaille pas, ne sait pas ce qu’est le travail), un autre sur son d’empathie face aux variances des comportements humains (lui seul sait ce qu’il faut faire de sa vie, et c’est sa manière à lui), mais cela serait cacher son esclavagisme de fait, qu’il voudrait qu’on adopte de soi-même pour le satisfaire. Effectivement, pour exprimer une colère vis à vis de ce genre de personnes, qu’on soit ou non « étudiant », on devra rester poli puisque c'est elle qui en donnent l'exemple, puisque c'est elles qui donnent le sens de la réalité à la vie.