Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 31 mars 2006

L'exploitation du fainéant

Cette société, qui est bâtie sur le travail**, ne peut quantitativement fournir de travail à tous (et ne l'a d'ailleurs jamais fait), et ne veut pas pour autant se dispenser du labeur, c’est à dire du travail-travail (vous savez ce truc, là, que quand vous rentrez chez vous le soir, vous ne savez pas ce que vous avez fait de votre journée, unique).
Travailler cela veut dire produire ; « produire » cela veut dire « rentrer des sous dans la caisse », car on en a dépensé pour produire ; « rentrer des sous dans la caisse » cela veut dire « faire acheter » avec des sous. Mais faire acheter quoi (bonne question : des Ipods qui vous isolent d’un monde dont vous ne voulez plus entendre parler ? des télés de 3mètres de large pour mieux vous perdre dans l’écran ? des bagnoles pour vous sentir enfin maître de quelque chose ? etc ?) et avec quoi : t’es riche toi pour acheter une telle production de tant de gens, en tant d’endroits et durant tant de temps et une production de si mauvaise qualité ? La déraison est dans le travail, pas dans les fainéants, et la fainéantise ne peut organiquement se réaliser que collectivement, avec mesure, celle qui la rend possible, à tous et par tous.
C’est le seul avenir possible, à moins de continuer à pêter la planète.
Pour faire tourner cette machinerie, on produit du caca-pipi (syndica-ca-pi-pitaliste), qu’on achète à prix d’or, qui est celui d’avoir été aller chercher ses sous au prix d’un temps minable à un prix minable (stagiaire, travail d’usine, tiroir-caisse, sans consistance, SMIC, CNI, CPE, taf, turbin, gratte, boulot, RER, délinquance, dodo, pollution diurne et nocturne, etc.) et ce caca-pipi (sans compter les emballages pour le rendre plus beau et/ou pour vous empêcher de le chaparder) on le retrouve dans les poubelles 100 fois plus vite que les produits d’il y a un siècle, parce qu’il faut faire tourner cette machinerie de timbrés. La grippe aviaire a bon dos, quand on est le plus gros didon d’une très grosse farce ! farce planétaire.

** l’exploitation du travail est, elle, l’espoir de gain du travail : je suis un cran en dessous.

Les commentaires sont fermés.