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samedi, 25 mars 2006

Remember a lot

Ce savoir que l'on trouve, donc, dans l'article de journal évoqué hier me fait penser à cette petite Colombienne, le 13 novembre 1985, à Armero que des journalistes ont filmée en train d'être aspirée par une coulée de boue, se noyant, sans qu'ils lachent un instant leur caméra pour l'aider à s'en sortir ; et ça a duré soixante (60) heures. Elle s'appelait Omeyra Sanchez (elle avait eu le temps de se nommer, de dire adieu à ses parents, qu'elle aimait), elle était filmée soi-disant d'un hélicoptère (comment a-t-on pu avoir un son si propre d'un hélico ?), il y avait un caméraman et son assistant, le pilote et un copilote et une autre personne encore. Sont venus ensuite leurs petits copains, bien sûr, comme des charognards d'images de vie mourante.
"On a pu rien faire, vu les circonstances". Si, ils ont fait : filmer sans âme une mort que des millions de personnes ont pu voir sur leur écran. J'avais à l'époque une télé N&B récupérée d'une poubelle, je n'ai pas vu la mort de cette jeune fille, j'ai juste vu à peine une demi-minute d'image pour comprendre tout de suite ce qui se passait. Le résultat effectif je l'ai entendu à la radio. Je n'ai fait que briser de colère quelques meubles et les portes de mon appartement à coups de pied. On ne m'a pas vu au travail durant plus de deux semaines. Nous n'avons pas été nombreux, ces semaines là, à nous mettre en grève sauvage : tout le monde a été stupéfié, mais tous sont retournés sagement au travail.
Hé bé, ce qui nous a été présenté individuellement, vu qu'on a tant laisser faire l'infâmie, on nous le laisse tranquilement anticiper et globalement, à l'échelle de la surface de cette croute que nous habitons.

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