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mardi, 30 décembre 2008

L'outrance de l'outrage

Des jeunes collégiens dont deux délégués de classe, en colère devant ce qu'ils trouvent être une injustice, laissent celle-ci s'échapper par deux mots qui n'ont pas plu à leur directeure de collège. Cette dernière porte plainte pour "menace de mort et outrage".


Un autre et sa compagne vis-à-vis de laquelle (sans aucun doute pour opposer une "pression psychologique" — qu'il ne faut pas confondre avec torture psychologique, bien évidemment) la Justice même dédaigne observer le cas alors qu'elle est emprisonnée depuis de 11 novembre 2008, a écrit, il y a une ou deux années, un livre "L'insurrection qui vient".

Il n'y a pas de charge directe contre lui (et encore moins contre elle) mais il reste en prison : c'est que ce livre qui fait une analyse des conditions actuelles de l'entendement du monde, est en lui-même un outrage. Non pas un outrage genre "Casse-toi pauv' con !" que seul un président de l'arrêt public a droit de prononcer à l'égard d'un de ses concitoyens, sans concéder à un autre concitoyen ce même droit, mais un outrage à l'autorité par dénis de cette autorité.

Il y a eu, en février de cette année, deux "jeunes" emprisonnés pour s'être portés en voiture, avec dans leur coffre un gros fumigène fait maison et quelques clous tordus, à la défense d'une injustice qu'ils trouvaient dans l'arrestation et l'emprisonnement de quelques étrangers à notre beau pays.

Je veux dire qu'auparavant (à ce que j'en avais compris et auquel je trouvais dérisoire de collaborer) les gens qui se "révoltaient" contre le pouvoir, le faisaient à la manière d'un enfant vis-à-vis de ses parents, en gosse : "Casser du flic". Aujourd'hui, il n'en est plus exactement de même : ce qui est rejeté, ce n'est pas l'autorité en tant que telle, mais les conséquences qu'elle provoque sur la vie en général, la liberté du penser, du bouger qu'elle restreint sans qu'on puisse en trouver une légitimité, sinon, effectivement, SON angoisse de se voir passée outre, c'est-à-dire, de son point de vue : "outragée". De ne plus être prise en considération : le désir de surseoir à sa bêtise est tel, qu'on n'éprouve même plus le besoin de la prendre en considération, qu'on préfère, pour pouvoir vivre un tant soit peu, défaire de son espace mental un telle aberration. C'est beaucoup plus intéressant.

Le problème de l'outrage ne se situe PLUS dans le fait de "marcher dessus la chose", mais de "passer à côté de la chose en l'ignorant", de passer outre, et cela, pour le pouvoir, c'est intolérable, insupportable. Il ressent envers lui un tel mépris pour ce qu'il est, alors qu'il EST précisément pour qu'on s'occupe de lui, qu'on tienne compte de lui, qu'on fasse avec lui, qu'on calcule avec lui, par lui. C'est alors que, lorsqu'on agit de cette nouvelle manière adoptée finalement correcte, SA la répression, à la manière d'un enfant gâté par la connerie de ses parents qui on manqué de lui dire les principes du respect de l'autre, le simple fait que les autres ne sont pas des objets, devient terrible à cause de SON pouvoir sur les êtres qui n'ont pas pigé ce qu'il se passe.

Il n'est pas permis de DIRE qu'on n'est pas d'accord, de le dire sans utilisation des moyens que ce pouvoir outrancier autorise (et qui seront toujours là pour le corroborer, bien évidemment), et, au vue du fait qu'il ne tient pas compte de ce qu'on lui dit, il ne peut tolérer qu'on passe à côté de son pouvoir, qu'on l'outrepasse : ainsi il le prend pour de l'outrage.

J'ai lu quelque part que le pouvoir, névrotique par essence, se transforme AUJOURD'HUI en psychose, cette manière d'être qui consiste à ne plus se savoir malade et donc, à considérer le monde comme malade, à l'inverse de soi. Mais comme ce pouvoir détient les moyens de s'asseoir encore, à travers les membres de sa Police, ceux de sa Justice, les drôles de ses Services Secrets, sa Publicité omniprésente, ses syndicalistes et journalistes, cela ne va pas être facile de zigzaguer (ce que j'ai toujours fait pour préserver ma liberté) entre SES embûches. Il va falloir donc, mes amis, se serrer les coudes, les uns les autres. Le flic, ou le militaire, qui se fera "casser" aura su choisir son camp pour la chose même qui le tient à la gorge : son salaire. Et c'est ce qui l'aura perdu alors qu'il aura voulu asseoir le pouvoir qui l'assoit à travers lui.



dimanche, 28 décembre 2008

Paresse contre polluante

Quand est-ce que va cesser cette bassesse
De ne pas se décider à faire que cela cesse ;
De s’accorder au pire des accès sans cesse :
Quand est-ce qu'on va se décider à bouger nos fesses ?
Humm ???

Que penser de ces tonnes de putrition concrète
De cette entre-vie léguée à tes fils et tes filles
Que tu lègues dans cette inconscience-faucille
Accordée à cette croissance que tu crois parfaite ?

Bien sûr, tu veux à ton boulot journalement te rendre
À ton gré, à ton heure, à tes affairements,
La gorge chaude, en revendiquer l’arrangement
Qui t’y fait en bagnole bagnoleux t’y rendre.

Vicieux est ce cercle vicieux qui veut que tu suives le tas
Que tu obéisses à cette roue qui tourne bruyante
Et en décèle au volant une puisance trépidante,
Une maîtrise que tu retrouves pour ne te perdres totalement pas.

Le tressautement de cette puissance mécanique,
Pistons reflétant la perte pointilleuse du temps perdu
Que tu passes au turbin ravageur et sobrement aigu
Devant lequel tu te courbes bas afin qu’il te nique.

Tu te crois l’esclave éternel du salaire
Mais tu t’y crois parce veule tu y crois
Et tu n’es pas content de vivre dans cet empois
Alors que tu braie comme revendique l’âne braire.

Que laisses-tu à tes enfants ? Que des merdes ?
Qu’entrevois-tu pour eux de sain, de doux, d’avenant :
Tes merdes que tu laisses pour produire tes pauvres ans ?
Quelle est ta décision autre que le total de ta pauvre démerde ?

Les traces que tu laisses au temps sont INDÉLIBILES :
Elles iront s’inscrirent dans leurs os, dans leur sang,
Dans le temps de celui de la génération que tu mets au-devant,
Que tu parfais, polis, que tu rends par avance débile.

Songe donc à ce que tu fais quand tu vas au travail
Matinal, auroral, deux heures décalées et flouées,
À ces soufrances que tu crées sous forme condensée,
Alors que te penses sauver ta vie, le nez dans la fouaille.

Songe à ce que tu crées pour substance de tes heures perdues,
À l’aller, au retour, du lundi au dimanche,
Et même en ces moments joyeux où tu te déhanches,
Songes donc, fils de rien, à cette suite de la vie encore invécue !

Que laisses-tu ? Des tonnes et des tonnes de ce que tu refuses d’être
D’assumer, de vivre en être qui serait responsable de lui, d’elle.
Car cette substance à la vie millénaire radio-active répond à celle
Que tu refuses de lâcher pour le seul paraître sous le fait de paître.

Tu vas me dire, sous mon langage, impitoyable,
Bien que tu bâtisses bien plus des déchets sensibles
Que mes pauvres vers alambiqués et fortement loisibles,
Tandis que je ne fais que décrire ton inacceptable,

Et que je ne puis te laisser agir tel que tu le fais là,
À pourir la vie, passée, présente et à venir,
Sans te dire mon mot, sans t’asséner mon dire,
Tel un gourdin malhabile sur le dos que tu fais d’un fât,

Tu vas me dire, dis-je, que j’y vais bien fort,
Que les coups que je t’assène ne sont pas réguliers,
Que les formes que j’adopte ne sont pas sans régner
Sur l’affirmation lourde et responable de ton lourd tord

Et que je n’ai aucune légitimité à te les affirmer,
Tandis que je ne travaille en aucun cas à polluer la vie
Des générations présentes et futures de mes envies,
Fainéant asserti que je suis et irrévocablement confirmé.

Tu vas me dire que je ne fais rien d'autre que par paresse divine,
Par envie du goût de profiter de l’autre de sa sueur énergie,
De lui bouffer le pain et de grandir l’âpreté de sa vie,
Comme ces banquiers ou ces loueurs qui te courbent l’échine.

Mais non, c’est ainsi que je l’ai décidé : pas de participation !
Au poète son goût, point de compromis avec l’aliénation de son temps,
Non pas le jouir pour le jouir, mais le temps condensément sentant
Du jouir pour jouir du temps de la participation !

C'est quand est-ce qu'on paresse
Qu'on décide à se décider de cesser
D'accéder à ce pire des accès :
Quand est-ce qu'on se bouge les fesses ?

Arrangeons-nous !

vendredi, 26 décembre 2008

Ne nous rangeons pas bas, gnoleux, par cœur, à l'électrique

Mettons 3% de voitures électriques en France que le réseau électrique actuel ne suffirait pas à la recharge de leurs batteries : il faudrait construire une Centrale Nucléaire en plus par tranche de 3%. C'est-à-dire que pour l'ensemble du parc automobile de ce pays, il faudrait construire 33 CN de plus.

Et je ne parle pas de la pollution générée par les batteries elles-mêmes. J'ai d'ailleurs trouvé quelque part que le RENDEMENT d'une voiture "électrique" est moindre de 3 ou 5 points qu'une voiture diésel, par exemple ; c'est-à-dire qu'elle pollue plus, À L'USAGE qu'une voiture ordinaire : quel espoir !

Pour la soixantaine actuelle dont un dernier rapport européen spécifie l'idiotie de propagande, et les autres du monde avec lesquelles l'usine de retraitement a contrat, ne serait-ce que Aréva a passé avec la Hague une formule de sorte à monter à un traitement (qu'en reste-t-il ? mystère ! de toute cette merde ?) allant de 850 tonnes à 1050 tonnes des déchets nucléaires "normaux" et de 100 à 120 tonnes de MOX par an jusqu'en 2020. (Le Monde du 25-12-08 p. 4). 12 ans… = 12 600 tonnes de déchets "normaux" et 1440 tonnes de MOX.

C'est que notre couple Aréva et EDF préfère investir à perte dans la chimère nucléaire plutôt que d'investir dans la rénovation du circuit de transport électrique de sorte qu'à la moindre tempête de neige, ceux qui les payent, les subventionnent (et vont subventionnner les dites-pertes d'espoir de gain), passent la semaine qui suit dans le sombre de la nuit et le froid de l'hivers.

Le hic, c'est que pour GÉRER tout ce caca nucléaire et la contestation inévitable qui lui est corrolaire, il va falloir une POLICE, sans aucun doute très SPÉCIALE, avec des "droits" particuliers et spécifiques qu'il n'est pas possible de penser "à minima".

Arangeons-nous autrement. C'est du TRAVAIL dont il faut parler, discuter, tordre et essorer. Si l'économie réellement produite par le TRAVAIL est égale à 2% de l'économie totale (l'autre étant tout simplement la spéculative) le TRAVAIL est excédentaire à raison de l'INVERSE de ces 2% : c'est-à-dire 50 fois !!! On TRAVAILLE 50 fois TROP !!! Zut de zut !

La pollution, par exemple, est l'exacte mesure du TRAVAIL excédentaire : qu'on se le dise.

jeudi, 11 décembre 2008

11 novembre 2008

L'ami,

Te rends-tu compte du désordre en trance
Qui règne dans notre beau pays de France :
La liberté s’enfuit, tout se débine
Car derrière elle, courent les sombres combines.

Des bruits de bottes surgissent avant l’aurore,
Boursculent l’enfant blotti qui dort encore,
Et tu te retrouves mains et pieds liés
À devoir obéir aux ordres, l’arme sous le nez.

Ils fouillent partout pour trouver quoi ?
Pour prouver les horreurs qu’ils pensent de toi !
La moiteur de leur peur qui les pourchasse
Va sur toi leur honte jeter, ouais, à ta face.

T’amener ils vont loin de tes tiens, perdu,
Te mettre à l’ombre sombre ou à la lumière crue,
T’accuser d’images et de méfaits, défait,
Décortiquées, compliquées, t’en faire porter le faît.

Ils scrupteront ton passé le plus vert intime,
Regarderont tes fautes les plus grises infimes,
Les mea cumpta que tu as refusés d'énoncé
Pour ne pas te soumettre à ce que tu crois de plus éhonté.

Ils vont trouver des broutilles, des bagatelles,
Afin d’échafauder leur échafaud, se mettre en selle,
Et te tenir, comme ils disent, à soutenir ta peine
Pour avoir osé désobéir à leur pensée si vaine.

Et c’est en vain que tu iras te débattre,
Te justifier de ces vieux liens au goût saumâtre,
Que tu as oublié dans les oubliettes de ton histoire
Pour garder au clair le plus clair de ton espoir.

Qu’ils n’en trouvent pas en adjuvante suffisance,
De ces « preuves » qui feraient leur assise aisance,
Ils en découvriront, par terre, pour aussi tangible et logique
Qu’un homme de promesse en campagne politique.

Te voilà donc dans de bien mauvais draps bien froids,
Affamé, assoifé, sans tendresse, face à ces murs roids,
Sans lacets aux souliers, sans ceinture au froc,
À digérer leur bêtise, leur bavure, leurs crocs.

Mais saches que tu n’es pas seul, esseulé
Seul et perdu dans ce marrasme désolé,
Car la solidarité qui unie les corps
Te chauffe de sa chaleur encore le corps.

C’est pourquoi rape ce triste couplet de décembre
Où on a vu la liberté bien bas descendre,
Nous qui croyions la justice protectrice et sincère,
Elle demeure une piètre chose que le politique lacère.

Ne te pense donc pas trop esseulé dans ta geôle
Toi qui fut arrêté et que ma pensée frôle
Ne te pense donc pas seul, car tu ne l’es pas :
Pense que nous sommes plusieurs et peut-être plus, sur tes pas !

N’oublie pas que cette mesquinerie pleutre et acerbe
Peut s’instiller à la manière incidieuse d’un mauvais verbe
Dans nos cœurs fragiles, vierges et malhabiles
Qu’à leur rang ils veulent rendre absolument débiles.

mardi, 09 décembre 2008

De l'érotisme sans partage

Chacun convient (quand ça commence comme ça, ça va saigner, les garcs et les filles…) que les deux classes fondamentales de Karl Marx sont valides et vivantes et ce Marx leur a donné de nom (en gros) de « prolo » et « bourge ». OK.

Sans y réfléchir plus qu’il n’en faut, on va tout de suite admettre (puisque c’est vrai) que chacune de ces deux classes a une forme bien à elle d’érotisme. Cela paraît bien évident, puisqu’on y distingue, avec la même facilité, ici l’érotisme de la soumission et là l’érotisme de la domination.

L’érotisme est la manière dont le vivant éprouve du plaisir à solliciter chez lui(-même) du plaisir. C’est une « manière » de s’exciter (ou d’exciter l’autre, pour ceux-ce qui ont perdu la réflexion de cette excitation, son écho en soi(-même) puisque le plaisir est échoable, le plaisir est réverbérant : naturellement, on ressent le plaisir de l’autre lorsqu’on a pas perdu cette capacité) de sorte à éprouver du plaisir à et de cette excitation.

Mais, encore un mot sur ces deux classes fondamentales. Les deux classes fondamentales sont médiasées par quatre autres sous-classes intermédiaires et indispensables : les Syndicats, les Prêtres, l’État et la Justice.

Si la Justice était innément réalisable dans un contexte social de liberté et de responsabilité, l’institution de Justice n’aurait pas à avoir lieu, car elle trouverait les moyens de trouver sa résonance dans l’organisation sociale. Or, lors d’un contexte où prépondèrent les deux classes sociales fondamentales de Karl Marx, une classe domine l’autre par la possession des moyens de production et de distribution de la production et elle doit répondre à une légitimité. Et la classe qui ne possède rien que ses os et sa chair (parfois une bicoque pour l’abriter et une voiture pour l’amener à son travail), autrement dit, sa « force de travail », doit trouver un écho à l’injustice de sa position. On trouve donc bien là, dans l’institution de Justice, un intermédiaire placé entre ces deux classes fondamentales. Dans l’institution de Justice, sont comprises aussi bien, les polices qui sont de toutes sortes (nationales, municipales, militaires, réglementaires, para réglementaires, fichieuses ou matraqueuse).
Un autre élément médiateur est le Syndicat : c’est le syndicat qui légitime l’ouvrier dans sa position d’ouvrier en lui donnant la consistance de la coagulation, de la reconnaissance d’avec celui qui l’exploite, l’interlocuteur indispensable pour NE PAS supprimer le travail, donc maintenir la société de classe.
Nous trouvons aussi une classe que je nomme de « prêtres » : dans notre monde présent, ils se retrouvent dans l’ensemble de ce qui est nommé le « médiatique » : journalistes, cinéma, etc. : tout ce qui donne à penser à une image qui n’est pas résonnante à la votre et à vous le faire admettre.
Et cet ensemble, bien entendu, demande un cadre et ce cadre est l’État qui « régule » au frais de la classe des prolos, tout l’ensemble.

On ne conçoit pas tout cet ensemble sans diverses contributions sonnantes et trébuchantes. L’objet, donc, de cet ensemble, est de transformer cette « force de travail » multipliée (de l’ordre de six milliards ou plus) – que d’aucun s’ingénierie à nommer « force vitale » – en une autre force métallique antérieurement, puis virtuelle présentement. Mais les comptes y sont et y sont bien maintenus par la Justice et ses accessoires, les Syndicats, les Prêtres et les Comptes en banque. Vous avez, je pense, sauté sur le mot « multiplié » : plié plusieurs fois et démultiplié tout en étant beaucoup.

On me rétorque toujours que ces quatre sous-classes sont une émanation de la classe des bourges. Ça ne résout rien du tout de le dire, ça ne dit rien de la spécificité de l’effectivité de chacune de ces sous-classes, ça n’ajoute rien à notre affaire et ça en retranche même car ce ne sont pas les bourges qui s’occupent de ce dont s’occupe chacune de ces quatre sous-classes : les Bourges dominent, point. Les autres obéissent. Or, même si chacune des sous-classes susnommées est bien à la botte des bourges, tout en contenant une certaine autonomie de sous-classe, chacune aborde effectivement un champ d’application de la domination : là l’esprit, là le corps, là le cœur, là la socialité.
Mais j’admets que mon argumentation pêche quelque part puisque, c’est vrai, ces sous-classes, finalement, ne sont que des sous-classes des bourges. Autrement dit : c’est l’« ensemble » des bourges qui se distingue en quatre sous-classes : la Justice, les Prêtres, Les Syndicalistes et l’État et c’est cet « ensemble » qui détermine la classe des bourges.
Oui mais… les Syndicats ont été un progrès pour l’humanité. Certes, pour l’humanité mais pas pour les prolos : le meilleur des syndicats est celui qui prône et proclame la fin du travail et se détermine à être un maillon déterminant dans l’organisation de l’« activité » humaine dans son ensemble et non pas la seule négociation de la vente de sa force vitale, de TRAVAIL.

De même que je distingue quatre sous-classes chez les bourges… oui… dans le fond de la salle ??? Les Syndicats sont une émanation des prolos ? Vous avez tout à fait raison ! Je vous remercie de me le rappeler. Cependant, bien que la plupart des syndicalistes proviennent de la classe des prolos, il s’avère vite (à de rares exceptions près, qui font les choux gras de la maigre chèvre) qu’ils adorent le pouvoir de faire faire face à un adversaire opiniâtre, acerbe et omnipotent.
Certes, les syndicalistes sont généralement des rejetons de la classe « ouvrière » mais ils l’oublient vite, soit par la mort, pour les plus sincères, soit pas la domination de la suppression du travail et sa régulation.
Un « esprit de classe » ne se distingue pas par l’individu qui en fait partie, mais par l’ensemble des individus qui composent cette classe, ou sous-classe dans notre cas des Syndicats. Les Syndicats sont une réelle bonne idée, mais d’une pratique lamentable quant à cette idée. L’idée du « travail » est la pire des abominations qui soit, et les syndicats veulent, demandent, quémandent, exigent, stipulent, corroborent, facilitent, proposent, sollicitent, du ou le travail. Il ne s’agit pas de travail (pensons donc, camarades, à l’érotisme du « travail » : celui qui est proposé par les Syndicats y correspond-il ?) il s’agit d’activité humaine gratifiante, cela n’a rien de ressemblant !
Dès lors que les Syndicats aménagent le « travail », ils affirment la domination du travail sur l’activité humaine, sa spécification et ses modalités. Autant sa spécification (la manière dont ce travail va être effectué, sous quelle forme et dans quelles conditions) que ses modalités (ce qui est fait de cette activité humaine, ce qui devient de cette activité et ce qu’elle en requiert) ne répondent en rien aux « revendications » des Syndicats pour lesquels le travail doit rester ce qu’il est… pour le bourge ! Et c’est précisément de cela que je veux parler : du travail des Bourges. Merci pour votre remarque, je reprends…

Le « travail » des Bourges correspond à un érotisme, même si cet érotisme est du genre plat, sans émotion éprouvée, ce qui ne peut être puisqu’on en éprouve au moins l’ennui (l’ennui est-il une émotion ? Oui ! Justement oui ! Car l’ennui est un état du corps ressenti ! aussi plat soit-il). Ainsi, autant je distingue quatre sous-classes chez les Bourges, autant, comment faire autrement, je distingue quatre formes à l’érotisme de la domination. C’est bien là une « raison » pour le Prolo de ne s’y plus reconnaître, de s’y perdre.
Ces quatre formes d’érotisme de la domination, chacun de nous les connaît. Chacun de nous la perçoit, chacun peut la circonscrire, en relever les variantes de souffrance, de satisfaction factice, car rien n’est jamais atteint que ce qui reste dans l’espoir sans finitude, chacun la ressent dans cette anesthésie de la profondeur de son sens, de son propre sens qui vous reste comme dans un lointain au bout de vos doigts qui tentent de l’atteindre sans parvenir à le toucher, ou même vos yeux qui en distinguent la forme mais pas le contour ni le volume ni la couleur autrement que dans un camaïeu de brun et de gris, parfois de vert ou de rose.

L’organisation du travail – cette activité vitale et revitalisante lorsque mise dans des conditions propices à cette vitalité et revitalisation humaine – par le bourge est symptomatique de son érotisme. Pointeuse (organisation du temps), calcul de poids (usage des « énergies » de la nature), de mesure (puisage sans fin des forces), d’espace de temps (le repos, la détente), de rétribution (la satisfaction de l’élémentaire chez tous), de redistribution (la rétention des insatisfactions), de thésaurisation (anticipation pour l’avenir) : tout est parcimonieux, ridiculement petit ; le mot « mesquin » est le mot de l’érotisme bourge. L’érotisme bourge est la tumescence incomplète ou, si complète, extrêmement dure, douloureuse, exigeante, impartiale, roborative, violente, exsangue de coparticipation.
Lorsque incomplète, cette érection pleure, ne sait comment atteindre la tendresse, devient quémandeuse d’un amour dont elle n’a jamais eu connaissance (mais que chacun de nous connaît car inhérent à la nature de la vie, aussi humaine fut-elle). Et je parle de l’érection du désir, tant chez la femme que chez l’homme ; je ne parle pas de son acomplissement qui est l'affaire de chacun sur lequel je n'ai pas à dire puisqu'impersonnel.

En règle générale, pour autant que mes observations puissent se rendre utiles, l’érotisme de la domination nécessite un ACCESSOIRE. Mais tout aussi bien l’érotisme du prolo ! Ne déduit pas, camarade (femme, homme) de ce que tu lis, que l’érotisme du bourge est le contraire de l’érotisme de prolo : ils sont COMPLÉMENTAIRES ! Autant l’un que l’autre (selon la dialectique de l'Esclave et du Maître de Hegel), l’érotisme du prolo autant que celui du bourge, si nous voulons, selon notre désir de mieux-être qui ne se marche pas sur les frusques, qu’il se retrouve dans son effectivité, la nôtre, doit se vaporiser dans la chaleur de nos étreintes, la force de nos existences, la vitalité du sang qui circule comme un fou dans nos veines des tempes et de plaisir, de déplaisir, de jalousie, de force, d’organisation, de bordel, de représentation, de bouffe, de repas, de nous et du monde dans lequel nous nous serons et sentirons intégrés.

Mais, pour l’instant, je reviens sur l’aspect pratique, ou pratiquant, de notre affaire : l’érotisme du bourge comme celui du prolo sont, certes, antagonistes, mais essentiellement complémentaires. Il nous faut en finir autant avec l’un qu’en finir avec l’autre, en finir avec le travail, autant en finir avec l’autre pour en finir avec l’un. Je souhaite que cette modeste contribution à notre cause, présentée sous forme de conférence, concourra à l’obtention de cette prise en compte de la réalité de notre réalité, de sorte que l’aveuglement de l’espoir porté par la libération prolétarienne hors des murs des bourges ne nous empêche pas de voir NOTRE réalité et les inconvénients qui l’accompagnent.

Merci à vous et bonsoir !

lundi, 08 décembre 2008

Cagagne de la mesure d’exception

Le procédé employé qui permet n’importe quoi en trouvant une justification dans diverses comparaisons au pire, doit être éclairé de sorte à disparaître de l’ombre qui l’abrite.

Non seulement son emploi développe l’abrutissement du jugement critique et de la conscience de soi dans l’irrespect de l’autre, mais aussi l’avilissement du meilleur, ce qui est finalement bien pire en soi.

Il repose sur l’autre comme néfaste face à soi qui devient alors le bon en pratiquant le mal. Car dans cette démarche, c’est bien le pire qui est appliqué au nom du bon !

Le sacrifice suggéré comme indispensable de ce qui est acquit et de bon aloi à un moindre, est un des déterminants de la mesure d’exception au nom de la perpétuation du néfaste présenté comme indispensable, comme meilleur.

Le substrat bio-psychique de cette démarche est le besoin de trouver, hors de soi, un sauveur, un pharmakos, de le désirer, de l’attendre ou de le montrer du doigt de l’opprobe. Et ce sauveur ou ce pharmakos, le con, vous dirait ce que vous devez faire pour vous sauver de la cagagne dans laquelle vous vous trouvez et qui vous amène à le désirer parce que vous vous sentez impuissant, personnellement (alors qu’il s’agit d’un fait social, reconnu individuellement par tous) à le résoudre ⎯ et qui nous place bien dans cette position pour amener à une telle idée de soi-même ; nous dirait la manière dont il nous faut être obéissant, participant et approbant sous peine d’une peine plus dure, acrimone et gluante.

Pour cela, la mesure d’exception est de détourner notre attention en la portant sur un quidam ou un groupe de quidams qui n’est pas moins dans cette cagagne que nous, mais qui nous paraît pire selon les yeux de ce sauveur auquel nous donnons la mesure de notre propre vision du monde de potentiellement (en image) sauvé ; tandis que vous vous y enfoncez de plus en mieux.

Les mesures d’exception, ou les détournement de la Justice et de l’esprit d’équité du droit, sont les nouvelles formes de progrom en ce sens inverse qu’ici c’est la religion du pouvoir qui se veut voir maîtresse.

Bien évidemment, la solution est ailleurs, en nous et nulle part ailleurs qu’en nous. Si elle est en l’autre, c’est que vous la partagez en vous.

La présentation par le sauveur ou son antagoniste, le pharmakos, de sa solution d’exception nous montre une radicalité qui reflète notre désir de se défaire TROP promptement du problème du moment car lancinant, comme doté d’un goût de perpétuel, pénible ; et nous dissimule nos erreurs. Le problème est celui du désamour, il réside dans une sorte d’activité dégradante (car elle dégrade son environnement aussi bien duquel nous nous extrayons !) nommée travail qui vous obnibule l’entendement dans les délices fangeux de l’abnégation, de la perte de temps et de celle de la participation d’un ensemble déterminé à poursuivre la recherche du bien-être partageable dans sa tentative de se comprendre : encore un effort, tudieu !

Ne partageons pas la mesure d’exception et discutons du reste ; ou discutons-la pour ne pas l’employer, ce qui correspond assez à trouver une solution bien plus adaptée à résoudre le ou les problèmes du moment, ceux-là qui vous font attendre un sauveur d’exception : son pharmakos, son sacrifice.