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dimanche, 28 décembre 2008

Paresse contre polluante

Quand est-ce que va cesser cette bassesse
De ne pas se décider à faire que cela cesse ;
De s’accorder au pire des accès sans cesse :
Quand est-ce qu'on va se décider à bouger nos fesses ?
Humm ???

Que penser de ces tonnes de putrition concrète
De cette entre-vie léguée à tes fils et tes filles
Que tu lègues dans cette inconscience-faucille
Accordée à cette croissance que tu crois parfaite ?

Bien sûr, tu veux à ton boulot journalement te rendre
À ton gré, à ton heure, à tes affairements,
La gorge chaude, en revendiquer l’arrangement
Qui t’y fait en bagnole bagnoleux t’y rendre.

Vicieux est ce cercle vicieux qui veut que tu suives le tas
Que tu obéisses à cette roue qui tourne bruyante
Et en décèle au volant une puisance trépidante,
Une maîtrise que tu retrouves pour ne te perdres totalement pas.

Le tressautement de cette puissance mécanique,
Pistons reflétant la perte pointilleuse du temps perdu
Que tu passes au turbin ravageur et sobrement aigu
Devant lequel tu te courbes bas afin qu’il te nique.

Tu te crois l’esclave éternel du salaire
Mais tu t’y crois parce veule tu y crois
Et tu n’es pas content de vivre dans cet empois
Alors que tu braie comme revendique l’âne braire.

Que laisses-tu à tes enfants ? Que des merdes ?
Qu’entrevois-tu pour eux de sain, de doux, d’avenant :
Tes merdes que tu laisses pour produire tes pauvres ans ?
Quelle est ta décision autre que le total de ta pauvre démerde ?

Les traces que tu laisses au temps sont INDÉLIBILES :
Elles iront s’inscrirent dans leurs os, dans leur sang,
Dans le temps de celui de la génération que tu mets au-devant,
Que tu parfais, polis, que tu rends par avance débile.

Songe donc à ce que tu fais quand tu vas au travail
Matinal, auroral, deux heures décalées et flouées,
À ces soufrances que tu crées sous forme condensée,
Alors que te penses sauver ta vie, le nez dans la fouaille.

Songe à ce que tu crées pour substance de tes heures perdues,
À l’aller, au retour, du lundi au dimanche,
Et même en ces moments joyeux où tu te déhanches,
Songes donc, fils de rien, à cette suite de la vie encore invécue !

Que laisses-tu ? Des tonnes et des tonnes de ce que tu refuses d’être
D’assumer, de vivre en être qui serait responsable de lui, d’elle.
Car cette substance à la vie millénaire radio-active répond à celle
Que tu refuses de lâcher pour le seul paraître sous le fait de paître.

Tu vas me dire, sous mon langage, impitoyable,
Bien que tu bâtisses bien plus des déchets sensibles
Que mes pauvres vers alambiqués et fortement loisibles,
Tandis que je ne fais que décrire ton inacceptable,

Et que je ne puis te laisser agir tel que tu le fais là,
À pourir la vie, passée, présente et à venir,
Sans te dire mon mot, sans t’asséner mon dire,
Tel un gourdin malhabile sur le dos que tu fais d’un fât,

Tu vas me dire, dis-je, que j’y vais bien fort,
Que les coups que je t’assène ne sont pas réguliers,
Que les formes que j’adopte ne sont pas sans régner
Sur l’affirmation lourde et responable de ton lourd tord

Et que je n’ai aucune légitimité à te les affirmer,
Tandis que je ne travaille en aucun cas à polluer la vie
Des générations présentes et futures de mes envies,
Fainéant asserti que je suis et irrévocablement confirmé.

Tu vas me dire que je ne fais rien d'autre que par paresse divine,
Par envie du goût de profiter de l’autre de sa sueur énergie,
De lui bouffer le pain et de grandir l’âpreté de sa vie,
Comme ces banquiers ou ces loueurs qui te courbent l’échine.

Mais non, c’est ainsi que je l’ai décidé : pas de participation !
Au poète son goût, point de compromis avec l’aliénation de son temps,
Non pas le jouir pour le jouir, mais le temps condensément sentant
Du jouir pour jouir du temps de la participation !

C'est quand est-ce qu'on paresse
Qu'on décide à se décider de cesser
D'accéder à ce pire des accès :
Quand est-ce qu'on se bouge les fesses ?

Arrangeons-nous !

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