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mercredi, 21 mai 2008

Le volant de la jupe

Un homme jette l'anathème sur son sexe (d'autant plus qu'il n'a et n'est en rien homosexuel) : il se promène dans la rue en JUPE ! Il en a marre d'avoir chaud aux couilles.

L'indisposition de ses attributs sociaux ne lui supporte plus : il veut sentir la fraîcheur de l'air et la liberté du mouvement saisir son corps comme peut saisir le vent la feuille de l'arbre.

De plus, cet étrange être humain boit l'eau de la rose qu'il se compose lui-même en comprimant des pétales dans de l'alcool quasiment pur ; substance qu'il dilue ensuite dans cette même eau pour l'absorber de sorte à contribuer fortement à son plaisir de vivre ! Damné diable que tu es, ô succédané de dieu !

Tant que la liberté restera un espoir, et non pas un concrétude de l'ici et du maintenant, un objet tangible que l'on touche de son cœur et de ses mains, de l'émotion de son âme dans le présent de la réalisation de son histoire, le reste restera flou, humidifié dans la froidure du brouillard duquel on aura trop longtemps hésité à se dépêtre. Ô femmes qui transmettez cette substance, la liberté, par votre lait mammifère dans l'âme de vos enfants, ne perdez pas la vôtre dans de vains espoirs et restez concrètes : refusez la mort de la soumission au risque de votre vie ! Vous êtes la fierté de mon amour du bonheur du vivre que je veux transmettre, faute de le pouvoir vivifier dans l'aujourd'hui.

Tant que les gens resteront PASSIFS face à ce qu'ils ne considèrent plus comme un outrage à leur liberté du vivre, nous mourrons, toi et moi du fait de leur connerie, de leur manque de courage, de témérité à l'emport de leur pensée du non-corrompu. Je me suis trouvé, au cours de ma jeunesse turbulente à m'insurger sur l'activité débordante des flics… et de devoir me retrouver seul face à eux car la populace, semblable à ces putains de spectateurs irresponsables de ce qu'ils VOIENT, est restée immobile. Ce flic, être persuadé de la légitimité de son activité salvatrice de l'Ordre, je veux dire du CALME lénifiant son âme perturbée refusant d'en accepter la dialectique, a bien été, devant cette vivacité qui lui montrait au visage ma légitime perturbance, le devoir non moins légitime de me lâcher pour s'y avoir reconnu.

Le flic, en tant que tel, est une bonne engeance, pour autant qu'il obéit ostensiblement à la loi qui le paye, celle des citoyens. De la sorte, jamais ce flic honnête ne manquera de respect à la vie de l'autre, fut-il plus bas que sa propre condition de flic. Le flic doit être modeste et non pas au SERVICE vicieux de la marchandise. La JUSTICE doit d'abord orienter les mouvements de son action. Ainsi, le vol n'est-il pas passible de la réprimande et non pas de la délinquance, car la délinquance est une vue de l'esprit vis-à-vis de l'acte en correspondance avec une MORALE. Le vol est NORMAL dans une société qui VOLE. Il y a une telle confusion entre l'OBJET et l'ÊTRE que l'atteinte à l'OBJET revient à l'atteinte à l'ËTRE. Or l'être n'est pas atteint par l'atteinte à l'objet ! Pire : On ne relève pas l'atteinte à l’être dans l'atteinte à l'être en détournant de l'être son être : la femme n’est pas un objet, que diable !

Le respect de la vie est un état d'esprit qui trouve à se répondre, à répondre aux problème que l'existence lui pose. En dehors de cet état d'esprit, c'est le massacre qui dit que le massacre est utile et nécessaire parce qu'il ne sait et ne peut penser autrement que par le massacre. Il n'y a pas de demi, de quart, de millième de mesure ! Dans le cadre de cet état d'esprit du respect de la vie, rien n'est plus aisé que de résoudre la vie en la respectant ; hors de ce cadre — on en voit le résultat — la vie devient à elle-même un problème car elle se tue elle-même (pollution radio-active, chimique, sanitaire, affective, sociale…) et ne voit pas d'issue à ce qui est généré : le courage et la ténacité dans cette perception du bancal qui est à tous immédiate, la fin du travail et de la souffrance enfantine, pour le moins, procurent un horizon valable et accessible. Il faut donc comprendre ce qu'est un enfant et comprendre ce qu'est le travail : incompréhensible, vivantement, tâche pour un être aussi peut vivant ! un être dont la pensée et le cœur sont tué par le travail et dont les courants affectifs sont brimés dès l'œuf, dès la gestation !

La passivité, cette peur correspondant à celle de se faire couper les couilles, fait des pleutres, des poules mouillées : encore qu’un sens critique peut fortement rétablir une sorte de fierté d’avoir surgi à cette honnêteté interne qui se révolte à quelque injustice : incompréhension devant d’existence de l’être placé face aux exigences sociales toujours tributaires des forces de la réalité de l’argent, des possédants et de leur morale : posséder plus, quelqu’en soit le moyen utilisé, et inévitablement par l'assèchement de l'autre, de son temps, de son énergie, de sa pensée, de sa liberté. Cela commence dès la petite enfance !

Ce qui fait chier le plus le truc, dans l’Alice des merveilles, c’est qu’Alice n’avait que faire de l’esprit du Capital : cet esprit restait enfantin, de jeu. Moi, qui bois tant pour pouvoir rester dans ce monde, en supporter les bruits et les odeurs absurdes, principalement carapacés par le moteur à explosion interne et ses usages incommensurables et omniprésents, gangrené par le travail, je reste de jeu, qui n’existe plus dans ce monde, non pas dans sa forme de communication de moyen, sinon celle de communication de gain : la chose la plus stupide en soi, vis-à-vis de ce que nous sommes, nous les êtres humains. Tout est corrompu par cet « espoir de gain » dont on a que foutre et ne nous apportera jamais l’orgasme des corps en correspondance. Le travail tue tout et le bonheur.

Je mourrai avant le bonheur.

mardi, 20 mai 2008

Tectonique des ailes du papillon

Un colloque qui va avoir lieu demain en Allemagne, nous donne quelques indices sur l'état de la planète et sa considération économique (ce qui me fait toujours rire : Hahaha ! l'Économie ! hahaha ! et sa consort la politique ! hahaha !). On note qu'il y a présentement 2 000 milliards d'euros de perte par an du fait de cette dégradation, dont nous sommes la cause directe. Ha dit donc ! s'il y a perte, va falloir se pencher sur la question, c'est sûr ! et vite !

Un quart des mammifères, un huitième des oiseaux, un tiers des batraciens, 70% des plantes sont, aujourd'hui, menacés d'extinction, selon la liste rouge publiée par l'Union Mondiale pour la Nature (UICN). C'est dans le Figaro du 19 mai 2008, page 20.

Le manque d'absorption du CO2 que la déforestation occasionne est plus importante que la pollution générée par le 1 060 millions de voitures et etc. que porte cette planète et l'industrie afférente : c'est pas mal, non ? De plus cette déforestation (qui, comme d'habitude, ne profite qu'à quelques gugusses au grand cœur et à la cervelle bienveillante, et à poche pour porte-monnaie) stérilise la terre qu'elle découvre à la fois pour ce qui est des insectes, des micro-organismes, des animaux qu'elles tuent ou déplacent, des échanges de l'humidité et de la disparition de l'albédo spécifique à cette forêt.

Le taux actuel de la disparition des espèces est de 100 à 1000 fois plus élevé que le taux d'extinction naturel, nous dit Libération du 20/05/08, page 21. Les papillons ont disparus à 50%, l'activité biologique des sols a été détruite à 90% en 30 ans, c'est-à-dire depuis l'usage massive des engrais, des pesticides, des fongicides et des insecticides promus par nos chers industriels pour la plus grande satisfaction de leurs actionnaires. On trouve de ces adorables produits favorables à la croissance Économique, à la paix sociale, et au reste, dans les fœtus humains. Les OGMs, fruits de la recherche assidue et tenace de ces mêmes producteurs de douceurs, seraient, selon eux (mais pourquoi donc ?) LA solution pour pallier à tous ces problèmes : poulet, tomate, patate, maïs, OGM, humain OGM (sans le gène de la gêne occasionnée par ses grèves intolérables à cette Économie adorée). Pouhhh ! Quel présent !

Et si le poids d'eau du barrage des Deux Gorges en Chine n'avait pas pesé au centre de la plaque tectonique chinoise de sorte que les failles qui délimitent cette plaque aient "travaillé" à provoquer sa remise en place ? Comme d'appuyer au centre d'une feuille de papier posée sur l'eau ?

lundi, 19 mai 2008

Détuterage d'OGM

Le Commissaire européen à l’Environnement, Stavros Dimas, émet de fortes réticences à l'adoption par la Commission d'une autorisation à la culture d'un OGM. On trouvera ici (http://write-a-letter.greenpeace.org/332) la pétition pour soutenir cette sympathique et courageuse décision.

dimanche, 18 mai 2008

L'amer bétonnerie

Les ciments Lafarge et Italcimento, en état de pénurie de sable pour bétonner le littoral et les terres de Bretagne, ont discuté avec les Élus du cru (qui sont restés bien cois sur cette affaire jusqu'au moment où ce vent puant de la compromission est passé par les narines des citoyens concernés) pour se permettre de puiser dans les cotes situées entre Quiberon et Grâves leurs fonds marins sablonneux. L'font vraiment dans le durable du duraille, ces cimenteux pour ce qui est de la destruction par la construction, pour sûr, dans cette continuelle perspective de l'immédiat à deux chiffres !

Il y a UN moyen de se passer du ciment de Lafarge et consorts : la brique de terre compressée : simple, élégant, quasi gratuit, peut consommateur d'énergie, solide, durable, facilement destructible si besoin est, isolant thermique excellent (un des meilleurs disponibles), régulateur hydrométrique de qualité. Basta le ciment concentrationnaire d'actions passives !

vendredi, 16 mai 2008

L’espoir des uns et des autres

En visionnant « La double face de la monnaie » de Vincent Gallard et Jérôme Polidor (DVD : 3700246902416 @ www.lamare.org) j’apprends que, selon les Nations-Unies, la richesse cumulée des 225 personnes les plus riches correspond à celle cumulée de plus de 2 500 000 (2,5 milliards, soit un tiers des gens de cette planète) des personnes les plus pauves.

J’y apprends aussi qu’au cours d’une seule journée, en Allemagne, la somme d’argent qui circule pour nourrir la spéculation (qui se nourrit, par définition, d’elle-même) s’élève à 2 milliards d’euros (par jour). Le commerce, correspondant aux échanges réels effectués dans des magasins réels, génère, en UN an, la circulation (l’échange de main à main, en chèque ou CB) de la somme de 8 milliards d’euros (par an).

Dans un pays, lorsque 1 milliard d’euros appartient à ceux qui travaillent (cette somme est générée par leur travail, le temps qu’ils consacrent à cette activité réelle), c’est-à-dire à 80% de la population, il est redistribué aux 10% de la population qui peuvent faire travailler cet argent, selon des dispositions sociales ad hoc. Cet argent n’appartient plus aux 80% des gens qui génèrent cette somme par leur activité mais à ceux qui s’en sont accaparé. Autrement dit : la « valorisation » de l'activité de 80% de la population est diminuée de 10 à 80 (elle ne vaut plus que 1/8ème de sa réalité par cette « valorisation ») par 10 % de cette population. Et comme c'est cette « valorisation » qui gère l'ensemble de cette activité, des résultats et des relations qui en résultent, on comprend pourquoi il y a tant de pauvreté dans cette activité, ses résultats et nos relations.

L’organisation de la société est entièrement tournée autour de ce fait : la spéculation, l’espoir de gain et non pas la création réelle générée par l’activité réelle de l’être humain qui se voit spolié, par l’intérêt composé, l’intérêt à payer sur l’intérêt, par le nourrissement, non pas de lui-même, non pas de l’être humain, mais de cette spéculation.

Le fait que la richesse matérielle, réelle, produite (la matière transformée pour nourrir, loger, vêtir, distraire l’être humain, et le reste) soit transformée à son tour en monnaie qui ne nourit plus qu’elle-même, répond à une disposition d’esprit, tant du côté du riche que du côté du pauvre qui travaille à travailler cette richesse. L’espoir réside ici comme là dans un espoir de gain : les uns l’obtiennent, les autres le rêvent !

Finalement, le pauvre ne travaille plus pour le riche mais pour la monnaie que le riche ne sait quoi en faire sinon qu’à la nourrir ; et le riche ne s’accapare pas de la richesse produite par le pauvre, mais du temps que ce pauvre consacre à ne pas s’occuper de lui, à supprimer réellement (alors qu’il travaille à cela) sa pauvreté. L’espoir de gain, la valeur, est l’élément central de cet état d’esprit.

C’est cet état d’esprit qui régule la manière de faire, le procédé de la pensée, des actes et des omissions. L’argent, moyen d’échange, est ici et maintenant, exclusivement un moyen de valeur, un espoir de gain ; et cette exclusion exclut toute chose en dehors de lui, même celui qui l’a créé. C’est dans « l’esprit de l’esprit », l’intérêt composé, qui nécessitait il y a peu le calcul logarithmique, qu’il se trouve.

Il ne s’agit plus de « valeur » d’échange et de « valeur » d’usage, il s’agit de supprimer l’espoir de gain dans l’échange ou l’espoir de gain dans l’usage ; il s’agit de MOYEN d’usage et de MOYEN d’échange. La valeur, l’espoir de gain, s’est glissé dans l’échange et l’usage, qu’on y songe !

mardi, 13 mai 2008

Pergélisol qui dégèle = méthane à forte dose

Un article du Fig d'aujourd'hui me laisse particulièrement songeur.

Le 26 janvier 2009 : deux autres liens
Le permafrost et 2050
Réchaufement de l'Arctique
et non moins plus optimiste : les arbres qui transforment ce "CO2" qui dégénèrent.

lundi, 12 mai 2008

Journée de l’enfance sans en-fer

On parle de la Journée passée instituée pour commémorer l’Abolition de l’esclavage. Et, étrangement, on rencontre beaucoup d’hommes à la peau sombre qui se revendiquent comme étant des « fils d’esclaves ». Faut-il oublier, pour leur laisser ce plaisir du martyre, le fait que les chefs des tribus noires ont participé activement à la « livraison » de leurs congénères contre DU pouvoir sonnant et trébuchant devant lequel, initialement, ils se courbaient ? En fait, une bonne partie de l’esclavage n’aurait pas pu avoir lieu sans la participation active de ces caciques et l’approbation précédant le moment des vendus.

De plus, pour autant que l’on soit un « fils de l’esclavage », je ne vois pas en quoi il y a un avantage, sinon qu’indirect ; je veux dire : comme recherche d’un gain, une tentative de s’octroyer une « valeur », d’une manière ou d’une autre, une manière de chercher des bonbons, en somme, pour adoucir une souffrance passée qui se répercuterait dans le présent immédiat : aïe aïe aïe ! Il vaudrait énormément mieux ne s’en revendiquer PLUS LONGTEMPS ! Il vaudrait bien mieux ne plus se revendiquer comme « fils ou fille d’esclave » de sorte à passer effectivement à autre chose.

Même si une partie de la partie à la peau noire de notre humanité est pour l’heure maltraitée du fait de cette couleur dont nul ne peut se défaire, il n’y a que confusion d’y trouver une historicité à laquelle eux seuls s’évertuent d’y trouver un poids de référence. Tous les peuples ont souffert de la bêtise humaine, les « Blancs » comme les « Noirs » comme les « Jaunes », et le reste. Il ne faut pas se tromper ! L’exploitation de l’enfant, de la femme et de l’homme par l’homme trouvera perpétuellement un « prétexte » dans l’arc-en-ciel de sa pensée grisâtre et violente pour justifier son exploitation.En faire référence à son tour, en tant qu’opprimé, ne sert qu’à conforter son ennemi (c’est-à-dire à s’affaiblir SOI) faute de l’avoir correctement identifié.

Ensuite, il y a bien des sujets aussi personnels qui portent une tension affective aussi forte, sinon plus. Dans ce sens, moi, je revendiquerais l’institution de LA « Journée de la disparition de l’Enfant battu », dans l’espoir, pour rester dans le même esprit, que l’esclavage ou l’enfant battu cessât d’exister sur notre planète. À moins, évidemment, que l’on batte, soi, son enfant, je ne vois pas pire dans la transmission de l’aliénation : la perte de la liberté du vivre inscrit dans les cris, aussi bien, de l’Histoire, la nôtre !

vendredi, 09 mai 2008

Étalonnage du « pharmakos » /2

(l'article précédent)

Cependant, il y a un placebo-pharmakos de taille qu’il me faut évoquer : le « sport », car, loin d’être une pratique individuelle, c’est ici avant tout un exutoire de masse des masses.

La liesse que le sport soulève, ses peurs, ses espoirs, ses ruses pour contrer les avanies, etc. tout cela étant par excellence particulièrement dérisoire puisque cela n’affecte en rien les conditions matérielles proprement dites des adulateurs, répond au plus près à la fonction du pharmakos et à son aspect placebo pour ce qui est des guérisons que ces émotions provoquent et qui guérissent les autres aspects de la vie qui deviennent ainsi beaucoup plus soutenables sans être en rien modifiés.

La haine, la hargne dont font preuve ces adulateurs montrent bien cette « ardoise » formée du placebo sur une de ses faces et du pharmakos sur l’autre face. Choisir son camp et expurger un autre camp, dont la définition s’arrête à celle-là : être autre, permet de centraliser, de monopoliser et de concentrer toute une énorme quantité d’« affects » sur un court moment d’énergie n’ayant trouvé aucune autre expression plus sociale, conviviale, amoureuse. Lorsqu’on saisit la profondeur de cette émotion, l’endroit où elle puise son énergie, sa forme nous montre une mixture faite d’angoisse et de haine, d’incertitude flottante et de crainte de la réalité, de revanche sans exécution et de trahison subie, d’amour humilié et d’autosatisfaction interdite, de l’attraction irrésistible à l’orgasme et de la fuite devant sa profondeur. Les explosions de « joie » que seul le monde humain peut montrer comme spécificité sous cette forme, les quolibets fermement mûris qui s’appuient sur de vieux adages sans substance, et les vociférations dont la spontanéité est du plus pur calcul d’anticipation, sont, elles, d’une réalité semblable à ces crises d’hypocrisie enfantine dues à une frustration de sucrerie : pas assez mûr pour se comprendre dans le grand tout de la vie.

L’être assis tape du pied, crie, siffle, vitupère, hue, s’indigne d’une injustice commise à l’encontre du camp sur lequel il a collé la teneur affective de sa « valeur » ; tandis qu’au même moment l’autre camp s'enthousiasme devant cette décision, la gratifie de ses exclamations, l’encourage de ses frappements de mains, la couvre de la chaleur de ses emports. Il se lève à l’accomplissement de l’exploit, porte au ciel les bras comme on débande un ressort que la compression de l’attente a maintenu jusque-là comprimé et il se remercie réciproquement à coups d’embrassades, dressé sur ses jambes d’humain, tape des mains avec vivacité, célérité et ardeur, siffle en regardant du déplacement de son chef l’alentour de mouvements rapides le sourire lui déchirant la bouche, les poumons broyés par les spasmes de ses côtes, ayant le mal de respirer jusqu’à l’extase. Dieu que c’est bon !

Le camp « adverse », tout à coup téléporté sur l’ubac de la gloire, saisi par la tenaille de ses jambes coinçant la vigueur d’une queue qui se cache à cette ombre glaciale, la tête basse, ronchonnant, de mauvaise humeur, la moue de l’acariâtre ciselée par l’âpreté de la défaite sur un visage renfermé, quitte les rangs, dans un ordre de défaite, sans unité, sans communauté car chacun prend sur soi cette perte et son amertume et refuse d’en faire une généralité qui compromettrait davantage ses chances de salut futur : ce n’est que partie remise ! Il faudra simplement travailler plus pour gagner plus.

La victoire fonctionne comme une bobinette de fil qui tombe par terre mais dont on tient encore l’extrémité : elle court en se dévidant, trottinant de droite et de gauche, par sursauts. Mais la victoire fonctione aussi comme la tension que représente la gravité qui va, ou non, attiré au sol cette bobinette de fil. La joie de la lâcher viendra de celle provoquée par la victoire de la partie du drame sur laquelle a été déposée cette tension affective. Il faut donc bien comprendre que la valeur de la victoire correspondra à la tension affective qui s’accumulera dans l’expectative du cours du mouvement du temps (et par conséquent par son côté éphémère) auquel on va donner une limite indispensable. Cette tension que retient la victoire, avers de l’ardoise dont le revers est une défaite, sera d’autant plus prégnante qu’incertaine, fluctuante, hésitante. Il s’agit de vivre, de sentir en soi la vie durant tout ce temps et rien que ce temps permi comme un émonctoire permet l’élimination des vieilles choses de la vie restées immobilisées et indésirables.

La victoire est le placebo ; au moins une des équipes le pharmakos ; l'ensemble du processus, une cérémonie religeuse. Il s’agit là bien d’une expression de l’orgasme qui ne se retrouve pas, c’est-à-dire qui ne se retrouve pas ailleurs selon ses propres conditions qui sont l’abandon sexuel ; orgasme qui, par cette démonstration même d’inachevé sinon qu’en image, montre la puissance de la course qui vous sert de fuite.

Je ne puis dire si l’humain implique le « pharmakos » et son « effet placebo » comme obligation ; j’en doute fort mais parfois submergé par la bêtise de son monde, je ne sais plus grand-chose. Nous participons à un truc immense (on va chercher des planètes qui seraient susceptibles de ressembler à la nôtre pour, peut-être, pouvoir y reconnaître des congénères extérieurs — alors que l'on sait, aujourd'hui et maintenant ce qui est fait de l'« étranger »), même s’il se résume parfois à la dimension d’un écran de télévision, dans lequel on baigne, gigantesque, cosmique, la VIE, mais qui est ressenti comme une angoisse se traduisant par une inutilité de tant de souffrance, de plaisir épars et de quotidien : cela ne sert à rien. Depuis quelques millénaires, il y a toujours des malades affectifs qui se montent la tête pour faire chier le peuple, le monde dont nous voyons les changements rapides de formes que cette action induit. Je ne suis en rien étonné, dès lors, que, placés devant une telle vacuité dont le ressenti n’est pas réfléchi par la conscience, des gens devinent le besoin d’inventer un placebo, un ou des dieux, dont ces gens seraient des protégés suivant les mêmes conditions de souffrance et de petit plaisirs, des enfants perdus aux formulations incomplètes dont ils laissent la formule à ce/s dieu/x et les procédures à ces malades dont je parlais il y a un instant.

Ce/s dieu/x demande/nt des pharmakos (ou des bouc-émissaires, moins tardifs dans le temps de notre histoire) simplement parce que ces gens ne se comprennent pas, ne savent pas ce qu’ils sont dans le monde, le leur et pour eux-mêmes, ce qu’ils SE représentent ; alors que c’est essentiellement affectif.

lundi, 05 mai 2008

Étalonnage du « pharmakos »

Il a été dit beaucoup sur le « placebo », mais peu sur le comment et le pourquoi du placebo ; et encore moins et mal sur le pharmakos et sa phénoménologie, que j’ai nommés ailleurs « érotique agricole ». Ainsi, je ne suis pas bien sûr d’avoir donné les éléments suffisant pour me faire comprendre.

Dans Science & Vie de mai 2008, page 44, on relate une expérience relative à la mesure de l’« effet placebo ». Des gens se sont prêtés à une expérience consistant à accepter un jeu de « pharmakos » dont on ne leur a laissé aucun doute sur l’efficacité à être protégés par un placebo des désagréments provoqués par une faible décharge électrique de 80 volts et à se laisser soumettre à cette décharge. Ce « placebo » (LA raison d'être du pharmakos : protection plus ou moins consciente contre le « mauvais sort ») était vendu sous deux formes à contenant identique, cela va de soi, l’un à 2,50$, l’autre à 0,10$.

Hébé… 85% de ces gens ont trouvé davantage « atténuant » leur souffrance le placebo à 2,50$ ; et 61% seulement ont ressenti une efficacité à celui qu’ils ont acheté 0,10$. Le « pharmakos » (placebo) le plus efficace est celui qui vous coûte le plus : cela semble aller de soi, non ?

Loin de moi de dénigrer, puisque j’en reconnais le pouvoir, l’« effet placebo », le pharmakos dont l’efficience paraît ici évidente. Avoir la sensation de se protéger est du plus efficace face à une douleur, à un malheur ; à moins d’être anesthésié de drogues ou de cette douleur. Et inversement, en cas de malheur, trouver un pharmakos sera du plus agissant contre celui-ci, même en placebo.

La nature du placebo est ici l’argent, l’affectif injecté dans une substance abstraite, ne servant que comme relation humaine quantitativement (plus on en a, plus on est content, n’est-il pas ?) et dont il faut se séparer. Et, intuitivement (nous sommes toujours dans le placebo) plus on en donne comme protection, comme « valeur », et plus l’objet dans lequel est investie cette valeur aura de pouvoir ; pouvoir sur soi, les autres, les choses, les êtres certes, mais pouvoir BIDON, en creux, je veux dire, qui n’a d’existence qu’en lui-même, pour peu qu’on le lui accorde. C’est un aspect de l’être humain des plus intéressants, cela va sans dire.

Quelle est la relation entre le placebo et le pharmakos. Ils sont tous deux les faces d’une même ardoise. Prenons le plus gros exemple au monde : Jésus-Christ (à ce propos, pour les lieux, si on m’en donnait l’occasion, je proposerais que tous les noms commençant par « saint/e) » soit reliés par un tiret au nom qui suit, puisque qu’il s’agit de dénomination et non pas de sanctification de ces lieux). JC est le placebo et le pharmakos du monde chrétien : il adoucit les douleurs et les provoque chez d’autres que soi. Et, pour cela, il y a toute une armada de théorèmes, d’hypothèses, d’assertions, etc., pour l’affirmer, le confirmer et l’infirmer. Et tout ne tient que sur la « valeur » qu’on accorde à cela. Mon propos, donc, est de découvrir comment cela puit-il être !

Qu’est-ce que le placebo ; qu’est-ce que le pharmakos ? C’est attribuer à quelque chose ou une action hors de soi une efficacité tandis que l’on en est, soi-seul, le moteur unique, véritable et valable, alors que la recherche et l’obtention de cette efficacité ne proviennent que de soi. Accuser le Christ pour le mettre en croix et dire ensuite qu’il l’a fait pour vous sauver du péché. Dire qu’un placebo amoindrit une douleur et ce, d’autant plus, qu’on s’implique affectivement dans son acquisition. Montrer du doigt un pauvre bougre, non moins pauvre que soi mais d’une autre manière, en disant qu’il est l’origine de vos malheurs et le tuer pour vous purifier alors que c’est VOUS l’origine de votre malheur tandis que vous restez passif devant lui. Etc.

Placé face à un phénomène auquel il se trouve confronté et qui le laisse impuissant (genre : famine, diverses épidémies, d’autres maladies graves et invalidantes, les catastrophes naturelles ; ou plus individuellement : la perte d’un être cher ou d’un espoir, un malheur, et le reste), afin de s’en désengager, l’être humain doit trouver quelque chose d’extérieur à lui-même, il doit trouver un secours aussi puissant, sinon plus, que l’avanie à laquelle il se trouve confronté et ce, en tant que moyen-tentative de s’en défaire… en image. Certes, il aura moins mal (et encore !), mais, bien souvent, il trouvera qu’un de ses congénères sera plus représentatif de la source de ce malheur, ou bien sera l’étincelle du bonheur qui suivra immanquablement sa mise à mort, qui devra être à la mesure de sa propre souffrance, bien évidemment.

De même, le plus puissant placebo qui ne se nomme pas ainsi mais qui a reçu l’appellation de « salaire », est le baume le plus puissant devant le fait de souffrir sa vie à « gagner sa vie », à TRAVAILLER. Et le pharmakos est pour ce cas précis, soit le patron — sous toutes ses formes : consortium, personnel, étatique, etc. (pour les syndicalistes « toujours prompts à prolonger d’un millénaire l’existence du prolétariat pour avoir le loisir d'en défendre la cause », par exemple) — soit la vie chère, soit l’impossibilité de se prendre en main, les enfants à nourrir, à habiller, à loger, soit l’amour que l’on sacrifie au grand totem du temps à tuer à faire quelque chose d’inconvenant face à cet amour que l’on délaisse dans ses draps, mais totem qui, apparemment, semble indispensable et impératif. Et puis il y a le vol, bien sûr, devant lequel on ne réfléchit pas trop parce qu’on n’a pas la possibilité d’être soi-même malhonnête… et pourquoi ? Parce que c’est le reste de dignité qu’il vous reste de plaisir d’être face à ce que l’on subit soi-même et que l’on s’en voudrait de reproduire. Cet émolument est à la fois source d’espoir d’un meilleur et à la fois source d’aigreur des plus tenaces, des amertumes les plus opiniâtres, les sécheresses de bouche est plus ardues, des révoltes les plus ténues aussi bien (comme « intérieures », n’est-il pas ?), la satisfaction d’une soumission dont le pharmakos reportera toujours à plus loin et à plus tard l’infamie et le dérisoire.

Un autre placebo qui ne manque pas d'attendrissement, est la télévision, la « télé ». Le fait de gagner sa vie, assis devant une télé, devient, comme par magie, naturel, et oui. Auto-placé devant cet appareil de trans-mission (mission qui consiste à vous laisser assis devant lui, je n’en vois pas d’autre, le plus longtemps possible et le plus vacuitèrement possible ; mission, dis-je, que le « réalisateur » se charge de vous communiquer le plus efficacement possible en recevant pour cela l’aide active d’autres salariés que ce spectacle-placebo rend des plus hardis tant dans la forme qu’il présente des manques dont vous êtes les PREMIERS à vouloir profiter et les DERNIERS à pouvoir satisfaire, que dans le fond qu’ils reproduisent avec cœur et ardeur, stupide autant que ce qu’il laisse d’entre-jambe) la satisfaction vous guette à la moindre des images qui s’y succèdent sans fin, sinon parfois que par la montre d’un pharmakos qui y a la vie plus dure, plus âpre, plus sordide que la vôtre et que l’on voit mourir devant soi, en différé. Cela montre aussi la conscience que l’on a de son propre sort et l’énergie que l’on développe pour s’en sortir.

Peut-on affirmer que l’humain est essentiellement un être affectif lorsque l’on sait, que l’on connaît l’intensité affective avec laquelle il tient à la valeur de l’argent (l’affectivité qui lui est concédée) qui est ici, précisément, LE placebo et ses diverses représentations, la « valeur » et les espoirs de gains qu’elle contient ? Pour une grande part, le pharmakos (comme l’objet que contient, CACHÉ, l’espoir, le placebo) veut trouver la résolution des souffrances de celui qui l’identifie, qui le montre du doigt pour le reconnaître. Cette manière de faire agit depuis environ 8 millénaires, guère plus, guère moins.Est-ce la manière la plus opportune pour résoudre le problème de la souffrance du vivre ? Je n’en suis pas si sûr.

Prenons un exsudat du placebo : la maladie. Enfin, disons plutôt : une maladie du placebo. Si un placebo « guérit » un malade, c’est que le malade n’avait pour maladie que sa relation sociale médiasable par le placebo apporté par un être de « valeur ». Si le malade est guéri, la « valeur » de cet être est plus « forte » que la maladie. En somme (et j’espère ne faire ni de lapalissade, ni de tautologie, ni de solipsisme) lorsque la maladie est guérie par un placebo, ce n’est pas à vraiment parler une maladie mais un « état d’esprit » adopté lors de sa vie qui vous rend inopérable suivant les critères de la vie. Il suffit, dès lors, que l’on oriente cet « état d’esprit » d’une manière tergiverse pour que vous trouviez, en vous, la résolution de cette maladie. Ainsi, en allant chercher un espoir chez votre médecin, vous êtes sur le point d’en faire un pharmakos s’il ne réussit pas à vous sortir de votre « état d’esprit » pour vous « guérir ».

Qu’est-ce à dire, dès lors, de la « maladie » et des moyens entrepris pour la guérir ? Et puis, c’est quoi la « maladie » chez un être doté d’une telle intensité affective ? Quels sont les moyens mis en œuvres, aujourd’hui, pour une telle disposition de l’affectivité de l’être humain et quelles sont les dispositions pour le rendre plus à même de se reconnaître en tant que tel, avec ses « déboires », si je puis dire, sa propension à rejeter sur autrui le résultat de ses malheurs, à en faire un « pharmakos », cette sorte de dérisoire qui ne veut tromper que lui-même ?

Comment, alors, se mettre à « guérir » la maladie « travail » ? Et c’est quoi l’argent, ça sert à quoi, dans ce contexte et le nôtre ?

Qui a osé entreprendre des études sur le « pharmakos », le placebo de l’érotique agricole ? Moi. Ne me laissez pas seul !

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