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lundi, 28 avril 2008

Point de presse pour les olympiades

L'adulation de la rigidité musculaire, le dur travail qui rend libre, le corps : rigorité de l'esprit.

Heil les olympiades !

Aux poubelles de l'humanité, les jeux olympiques !

L'artéfact de la misère

Les films de revenants, aliens, Potters, ou autres fictions, nous montre une vision la plus proche de la misère, de l'humain réduit à la misère : et c'est exactement ce qui est atroce, hideux, exécrable, ce qui émeut le spectateur, le thème habilement déguisé et subtilement gagnant.

Seulement cette vision de cette misère visuellement amplifiée, est aussi une manière de dénier la misère réelle, sale, répugnante et de ses comportements de « bête ». C'est une manière idéale de se rouler dans la fange virtuelle sans la réalité de la fange dont l'être humain, par ailleurs, ici et maintenant est le seul, réel et indubitable producteur. Il faut en somme, à l’obtus, à cet être qui refuse de se confondre avec la réalité sinon que de manière virtuelle pour ne s'en sentir PLUS responsable, qu'il se montre dans les pires aspects qu'il voit, présentement, comme représentation de lui-même, et perçoit de lui-même réduit à cette misère qu'il laisse à l'autre faute de s'en occuper pratiquement ici et maintenant.

Il s'invente des situations de misère pour se sentir moins misérable, finalement ; pour mieux ressentir comme un confort l'inconfort dans lequel il vit et pour se masquer le regard sur ce qui relève véritablement de la misère, de l'action réelle qu'il a sur son entretien et sa perpétuation ; et de l'impuissance manifeste dont il fait preuve, par cette occlusion, dans le cours de sa résolution. Il réalise virtuellement de réelles situations de souffrance où il voit son congénère se transformer sous l'effet de cette souffrance en pire que lui et en toute impuissance, réduit en misérable à se rouler dans la fange de cette misère dont on abhorre du lointain de ce virtuel comme du lointain de la réalité la plus proche des manifestations fangeuses.

On truque la réalité dans des films comme dans des photos, comme on se truque soi pour s'éviter de réaliser la réalité de la misère ; et la misère, ainsi truquée a perdu de sa réalité, de son fondement (la misère est génétique, n'est-il pas ?), n'existe plus que dans un autre monde, celui des images dont on sait, en arrière plan, qu'il n'a rien de réel.

C'est une manière de voir le monde, un « état d'esprit » qui permet de le percevoir ainsi. À ceci près que l'être humain que je percevais dans ma toute tendre enfance et ses capacités de bonheur, s'enfuient (ou elles sont rendues si frivoles qu'elles s'en éloignent à tire d'ailes) de cet être qui en est capable, et que le résultat qu'il refuse de constater pour y trouver la solution de ses actions sur le monde (ne serait-ce qu'en comparant ses rêves — qu'il formule bêtement dans ces films) ce qu'il en fait et la réalité de ce qu'il en fait, de ce qu'ils deviennent une fois qu'il a tenté de les réaliser (si tant est qu'il tente quelque chose pour réaliser ses rêves mesquins, rabougris, misérables de salariés, de patrons, de politicards, de policiers, de médecins, et du reste) ne se retrouvent plus qu'à être une solution à cette mesure de la misère.

Et cela devenant une habitude, comme cette misère devient une habitude, comme on a pris l'habitude de ne plus confondre à la réalité ses rêves de bonheur, cette résolution de la misère se mesure à l'aune de ces rêves misérables !

L'humain rendu dans une telle misère, qu'on éprouve la satisfaction de n'en souffrir pas d'autant, n'est pas la solution de la misère, mais bien sa perpétuation car il est immobilisé de terreur, de dégoût face à elle-même, tant qu'il ne peut rien résoudre. Et cette manière de faire, correspondant à un « état d'esprit », lui justifie de ne rien faire, lui donne une excuse à son immobilité, le conforte dans son inaction sur sa propre misère. Les moyens qu'il se donne de résoudre en images sa misère, ne lui permettent pas d'aborder les moyens pratiques de la résoudre pratiquement puisque cette misère qu'il se montre à lui-même ne correspond en rien à la misère réelle, qui est d'une toute autre sorte, consistance, approche : elle pue, elle est malade de la peau, du système digestif, elle est sale et elle dénote un laisser-aller de son humanité tel qu'elle semble insolvable, comme les murs des prisons.

Le mieux sera donc de la prévenir et ce n'est pas dans de telles images que se situent les dispositions pour un tel projet ! Car on ne doutera jamais que l'aberrant est une forme de misère : on éprouve davantage de plaisir à l'aberrant qu'à en décortiquer l'aberrance ! Hélas ! On préfère souffrir ou faire souffrir : le plus intensément possible est le mieux, bien sûr. C'est que la souffrance en elle-même est une aberration !

Dans ces films, on joue avec le temps, comme si c'était possible un jour de jouer du temps de cette manière ; dans ces films, on joue avec l'amour, comme si c'était de cette manière que l'amour se joue de nous ; dans ces films, on joue avec la haine, comme si la haine se manifestait de la manière dont on la montre dans cette horreur ; dans ces films on joue avec l'espace, comme si l'espace et ses dimensions détiennent les mesures que l'humain s'octroie pour les percevoir. Tout cela est facile à réaliser : il suffit d'images pour les faire correspondre à ce qu'on en attend et ceci n'a rien de réel sinon que ces images et les supports qui leur sont afférents.

Et puis, il y a le suspens qui vous permet de sentir en vous la vie frétillante dans sa frétillance ! Finalement l'invention est extraordinaire et je dois m'avouer, à mon grand damne, qu'il en est ainsi et que ma petite verve ne pourra rien y changer. Cet « état d'esprit » qui la permet, elle et sa perception, ses modes et ses détours, ses convulsions et ses plaisirs, les relations sociales qu'elle souscrit et dans laquelle elle trouve « vie », sa hiérarchie des émotions et la préoccupation qu'elle a de ses déchets — production, élimination, résidus — ne dispose pas à ce qu'elle se rendre compte de ce qu'elle est (et c'est ce qui en fait précisément cet « état d'esprit »). Je ne sais donc pas à quoi je vais plus loin occuper mon temps vu qu'en décrire des aspects véridiques ne répond à rien, reste sans écho, lettre morte, en somme.

L'humain préfère ressentir la frétilllance de la vie en étant assis, face à un écran, que plein de vie face à lui-même. « Ho ! quelle horreur, quelle horreur ! disait Wilhelm Reich pour décrire la femme face à son nouveau-né, ça bouge ! » L'humain, mâle ou femelle, adore se montrer dans toute son impuissance.

C'est un peu comme si il abhorait le monde physique, le monde de la réalité et sa corporéité.

vendredi, 25 avril 2008

Rayon-activité

Le Monde du 24 avril 2008, p. 7, nous renseigne sur ceci : Dans un rayon de 5 km d’une centrale nucléaire, le taux de leucémie infantile augmente de 2,2 fois. Ce taux diminue avec la distance de sorte que l’on trouve encore, à une distance de 50 km de la CN, un taux supérieur à la normale.

Les taux anormaux se situent principalement aux environs de trois sites de re/traitement du combustible : ceux de Sellafield et de Dounrean en Angleterre et de Kummel en Allemagne, où sont relevés des taux jusqu’à 4 à 20 fois (quatre à vingt fois) supérieurs à la normal.

Et puis je lis ceci qui me rappelle la fois où, il y a une quinzaine d’années dans le même journal, en édito de première page « … Nous avons un fort faisceau de présomptions qui pourrait nous amener à penser que le réchauffement de la planète serait dû à l’activité humaine… » :

« Les scientifiques s’avouent impuissants à trouver une explication [à ce fait : l’augmentation des leucémies infantiles autour des CN]. Sauf accident, les rejets radioactifs des installations nucléaires, inférieurs à la radioactivité naturelle, ne peuvent êtres suspectés ». Toujours aussi poilants et responsables ces scientifiques ! Et ils veulent nous amener sur Mars ! Pas la peine ! L’évasion est telle qu’ici et maintenant suffisent !

À propos, il y a eu une étude qui a été faite par un Cabinet de conseil sur la somme de 3 milliards nécessaires à la construction de la CN de Flamanville et sur l'usage qu'il serait possible d'en faire en l’utilisant à d’autres fins. Cette somme consacrée aux énergies renouvelable serait plus RENTABLE pour les investisseurs que dans ces centrales nucléaires et plus avantageuses pour les gens, bien sûr : c’est bien pour cela qu’on les construit ces centrales nucléaires : pour faire c… le peuple, l’empoissonner, le polluer, l’obliger au travail, bouffer le sang de nos enfants, etc. et dire ensuite : « Ha ! Nous n’avons pas de preuves formelles, n’est-ce pas. Alors… le nucléaire n’y est pour rien. D’ailleurs vous ne pouvez douter de nos mesures : c’est nous qui les relevons, qui les compilons et les analysons. Alors… ». Vraiment poilants, à vous bouffer le sang ! Faut être vraiment bête pour les croire capables d'améliorer le sort humain, sinon en pire.

mardi, 22 avril 2008

Dans la chaleur des centrales nucléaires /2

(l'article précédent)

On dit que les centrales nucléaires ne participent pas au réchauffement climatique : c'est archi-faux. Le rendement (électrique sur thermique) est de 30% ; les 70 autres % partent SOUS FORME DE CHALEUR dans les tours à réfrigérer, dans l'atmosphère ! C'est-à-dire que lorsque 1,3GW est prêt à être consommé au bout de la filière nucléaire, ont été dispersés dans l'atmosphère l'équivalent calorique de 6GW. Ce n'est certes pas un gaz à effet de serre, mais directement de la chaleur.

Pour une centrale nucléaire, si l'on fait passer tout le débit de la rivière dans son condenseur, l'eau de refroidissement qui va en ressortir sera trop chaude et les poissons ne seront pas contents : donc on refroidit l'eau au contact de l'air dans les grosses tours pour que la partie excédentaire se vaporise en brouillard avant de pouvoir rejeter l'eau a la rivière a une température raisonnable.

De toutes façons, c'est quasiment l'ensemble de l'énergie transformée par le nucléaire qui par en chaleur, du début à la fin, car toutes l'utilisation de l'énergie part en chaleur, principalement, avec l'usage mécanique dont le rendement est de 60% pour un moteur électrique (donc : 40% de chaleur en l'air). Les lampes à incandescences ont un rendement de moins de 1% pour ce qui est de leur valeur éclairante, le reste (99%) en chaleur.

C'est l'énergie qu'il faut économiser. L'énergie est produite pour être consumée ; on la consume par le travail, travail conçu pour la consumer. Cessons de travailler, que diable ! Cessons ! Passons à autre chose ! Zut !

Surface et nombre

L'état d’esprit agricole induit la prospérité par la progéniture : plus nombreuse elle est, plus le père, l’ancêtre mâle, le dieu de l'agriculture sont contents, et mieux on se réjouit. Ce phénomène, essentiellement lié au patriarcat, a produit des effets du plus grand malheur, car la surpopulation induite par cette manière de penser le monde, a produit un conflit entre le milieu de vie, les capacités qu'il donne de vivre et le nombre d'individus humains qui y vivent ; autrement dit, le ratio entre ce que peut produire le milieu et le nombre de personnes qui y vivent n'étant pas étirable à l'infini, il se trouve un moment où il y a plus de gens sur la planète que cette planète n'en peut nourrir.

À chaque fois que l'humain s'est trouvé dans une situation d'abondance, soit il se voit réduit en esclavage par d'autres qui le jalousent, soit il se reproduit en inventant des dispositions sociales qui justifient cette multiplication. La deuxième génération qui suit (environ 40 ans) et il advient que l'ensemble de ce système social ne peut plus assumer la nutrition du nombre de personnes alors présentes. Le Capitalisme, avec sa vue courte, est une tare en ce sens qu'il n'est pas capable, dans son état d'esprit, d’une régulation d'un genre adéquate, d’une prospective de ce genre : ce qui compte pour lui, c’est la rentabilité, donc le SURNOMBRE. Pas plus que bien d'autres systèmes sociaux liés au patriarcat, d'ailleurs.

Mais il y a eu un pire dans cette affaire. La possibilité d'affamer l'être humain est incroyable : réduit à l'os, il est encore capable de TRAVAILLER. Pas moins qu'un animal domestique qu'il avait développé pour son usage, d'ailleurs. Mais en plus il contient cette force motrice extrêmement liée à la volonté. Aussi, ses capacités de production, le ventre creux et la chair maigre, sont supérieures à celle de l'animal : il lui suffit d'une idée, d’une représentation pour le satisfaire, un espoir même, alors que l'animal ne se nourrit pas d'idée, bien sûr. Pour faire encore plus dans le cynisme, les idées de l'animal sont les coups de fouets, tandis qu’à l'animal humain, des représentations suffisent jusqu'à ce point où il n'est plus lui-même : un être qu'on dit « réflexif ».

Au lieu de jouir de son temps dans les dispositions qui l’ont mis à même de procéder à un saut qualitatif technologique, il se reproduit bêtement parce qu’il a davantage, à ce moment là, à manger et n’envisage pas ainsi la famine à venir deux générations plus tard. Cela se passe toujours par une dénégation de la femme et de l’enfant.

Cette propention à créer son malheur est des plus édifiante, si je puis dire : pourquoi l’être humain ne jouit-il pas de lui-même mais des choses et de ses congénères concidérés comme des choses ? Il a même créé la chose des choses : l’argent, pour satisfaire ce goût morbide du malheur ! Quel être !

Mais les temps modernes (le XIXème siècle) ont produit plus pervers encore. En investissant les pays africains et d’orient qui avaient une régulation assez liée à leur milieu, en imposant une forme d’agriculture (à la fois pour les besoins des exploiteurs et pour la nourriture des exploités), profitant de la multiplication des autochtones pour leurs propres espoirs de gains, la création de valeur, ces régions en viennent à ne plus pouvoir sustenter leurs membres humains. De plus, par le jeu des transports ferrovières, maritimes et aériens, l'humain a importé des denrées ou de l'argent pour mieux subvenir à ses affaires. Il a donc continué de se multiplier du fait que sa technique lui permet de produire davantage que ce que son milieu n'en peut. Mais ce « davantage » est bien sûr par lui-même une contradiciton qui n'est pas encore résolue : l'import d'engrais ou de techniques issues d'ailleurs, la surexplotation de terre (qui induit sa stérilisation et la désertification, sa salinisation par l’irrigation, etc.), tout cela mène à la catastrophe deux générations plus tard.

J’entends encore de nos Premiers ministres, appuyés par les syndicalistes, d’il y a 10, 30 ou 70 ans : « Faites des enfants ! » disaient-ils, « Faites des enfants ! ». On devrait juger ces gens sur leur obstruction de la pensée et principalement celle qui soustend leurs injonctions : dispenser et interdire à l’humain la possibilité de jouir de SON temps SANS se reproduire à l’excès pour les générations qu’il produit, lui. Ils devraient être condamné pour excès de lucre et tentative (réussie !) de corruption. Je rêve ! Des criminels contre l'humanité, en somme… et ça continue ! de nos jours ! Tout cela pour produire des producteurs, hahaha ! Le travail !

Parce qu’il se pense supérieur à la nature (comme il se pense supérieur à lui-même : certains sont plus égaux que d’autres, n’est-ce pas ?), l’humain pense qu’il peut dépasser le taux naturel de renouvellement lié à son genre. Il se trompe. Les résultats liés à cette présomption de lui-même vont se montrer dans très peu de temps. Nous aurons en plus les désagréments liés à son mode de production : joyeux Noël ! Quand donc commencera-t-il à SE comprendre ? Que son intérêt ne se situe pas dans les choses mais en lui ?

lundi, 21 avril 2008

L'acolyte du pervers

Se poser la question de savoir pourquoi, dans notre monde, ce sont les plus méchants, les plus menteurs, les plus mécréants, tortionnaires, affameurs, avides, violeurs, qui dominent les autres (de sorte à pourvoir être encore plus méchants, etc.) peut être salutaire, même si je pense que, comme l’herbe sauvage ne pousse que là où elle se sent bien, que là où elle est chez elle, cela ne va pas faire avancer beaucoup la cause du bonheur.

S’il faut donc un substrat pour que de telles choses poussent, il faut en plus de l’engrais pour qu’elles croissent démesurément. Car la question corollaire est : pourquoi ne nous intéressons-nous pas ou si peu à ce phénomène ? Parce que ces méchants nous en empêchent ? Je n’en suis pas si certain.

Oui, effectivement, quand ces méchants sont arrivés à une situation telle qu’ils peuvent exercer sans partage leur maladie affective, il n’est PLUS possible de faire pour tenter d’y palier. Aussi c’est bien AVANT qu’il faut nous intéresser à ce phénomène, et non pas après (on voit, par cette remarque, que ce méchant trouve des acolytes pour asseoir sa méchanceté : sans eux, il serait dépourvu de toute efficacité, bien sûr).

L’intérêt d’une telle étude serait d’éviter que la situation où le tyran trouve à déployer toute son activité se présente.

À ceci près que lorsqu’on cherche à trouver, on ne comprend pas, on évite le centre, le cœur de ce problème.

Il y a un procès qui a lieu en ce moment à propos d’un pervers qui a tué corps et âmes de femmes, sans doute aidé de sa propre compagne. Et j’entends, je lis l’offuscation des avocats de la partie civile, des journalistes placés devant les faits du pervers, révulsés (en Assise, bien sûr !) devant cette perversité qu’il ne nomme pas et selon laquelle il veut « manipuler » les êtres vivants et libres. C’est le propre du pervers de manipuler car, se fuyant soi-même, il ne peut admettre le fluide, ce qui est la vie libre, il lui faut l’emprisonner, la contraindre, la tordre, la torturer. Et ces avocats et journalistes se font, de cette manière, eux-mêmes manipuler par ce pervers. Non pas que ce pervers soit vraiment plus intelligent, rusé, etc. qu’eux, non ! simplement que ces avocats et journalistes ne veulent pas voir la perversité dans les yeux du pervers lorsque le pervers les regarde.

Fuyant eux-mêmes la réalité de la perversité, ils sont étonnés des actions du pervers, qui ne peuvent être que perverses. Comme cette perversité est corrélative à une blessure affective grave, et que tout un chacun, dans ce monde de malheur, a subi une grave blessure affective dont il s’est plus ou moins bien sorti, et que c’est précisément cette blessure affective qui excite le pervers devant lequel le blessé « socialisé » ne veut pas se rendre compte sinon que « spectaculairement », l’incompréhension (que je qualifie dès lors de « quasi volontaire ») ne peut que régner dans ces Assises comme dans la vie quotidienne. Il y a juste que, si ce pervers en particulier est devant les Assises pour être jugé des EFFETS de sa perversité (c’est-à-dire qu’on évite de comprendre LA perversité, qu’on ne s’intéresse pas à la perversité en tant que telle : cause de naissance, développement, maturité, disparition), le tyran, petit chef de rayon, de salon, d’équipe, etc. lui, toujours aidé d’au moins UN acolyte et du silence des autres, établit son règne sur la vie des autres, sur ce silence et une victime en particulier dont il fait LA manifestation de son « pouvoir ».

Le livre de Marie-France Hirigoyen « Le harcèlement moral » nous donne une assez bonne approche de la « démarche » du pervers, mais ne donne pas précisément la « cause » de la perversité. C’est tellement sale, tellement sordide, purulent ! Pouah ! Et comme la société, cette organisation sociale, produit cette saleté, comment tenter d’y trouver une solution ? Car, je me permets de le redire, l’herbe sauvage, que nous appelons mauvaise, pousse là où bon lui plait. Ainsi, c’est à la fois le contexte social et la personne qui y baigne qui forment un ensemble tributaire l’un/e à l’autre, mais pour cela il faut une « graine », un détonateur, un « trigger » comme disent les anglo-saxons, un « initiateur » dans le sens des paléontologistes lorsqu’ils parlent du feu sans allumettes, une origine… et un peu d’engrais.

De nos jours, la perversité se situe même dans des endroits que l’on a jamais soupçonnés, il y a vingt ans : à cette époque, qui eut pensé que, pour faire acheter une nécessité, on vende quelque chose qui n’a plus la destination pour laquelle elle a été prévue depuis des lustres ? Qu’on achète une pince coupante, une couleur de gouache, du vin, des fruits, une maison, et que ne sais-je encore, rien ne correspond plus à ce qu’on désirerait acquérir. Et pourtant toute la technique, cette technologie, nous ferait penser que cela serait possible. Mais des pervers travestissent tout en autre chose aussi décevante que le goût qu’ils ont de la vie dont ils ne veulent tirer que profits, voudraient que nous fissions du leur le nôtre et réussissent à nous l’imposer d’une manière ou d’une autre.

Mais, précisément, que désire le pervers ? Quel « profit » obtient-il dans sa recherche de profit ? Que cherche-t-il à satisfaire et qu’il n’obtient pas malgré ses tentatives continuelles ? À quoi donc correspond cette recherche et son but sans atteinte possible, son « profit » ? « ce » profit ? Par là-même, quel est le « profit » de la masse silencieuse qui permet, par son silence, son déploiement ?

J’ai compté environ que sur un groupe de 12 personnes, il y a un pervers possible, une personne qui, antérieurement blessée gravement dans son affectivité, n’a pu détourner cette gravité vers le pardon comme moyen de sauvegarde, ou l’oubli ou la dénégation aussi bien. Il a choisi la vengeance terrible et sournoise en tachant bien de « NE plus S’Y FAIRE PRENDRE », de redonner l’occasion qu’on le blesse pareillement, d’une manière aussi douloureuse. La méthode du pervers réside ici. Je compte que dans ce même groupe, il peut y avoir UN acolyte, mais qui lui, restera en arrière, en sous-main, un « renfort » qui ne se mouille pas. Dans ce cas, il y aura donc une « Victime » chez laquelle il y aura comme une résonance de la blessure que le pervers a subi, qui résonne, dis-je, comme une reviviscence de cette blessure dont il connaît tous les coins, détours, contours, aspérités, couleurs, odeurs, intonations, rictus, et le reste.

Il lui sera donc facile de réduire cette victime, qui n’a ABSOLUMENT RIEN DEMANDÉ, à cette ancienne blessure qu’elle, elle a réussi à détourner, contourner, dévié, oublié, etc. ou même réussi à résoudre. Mais le couple pervers-acolyte saura remettre à l’amertume du jour la CULPABILITÉ relative à cette blessure affective, culpabilité qu’ils traînent tous les trois et dont deux au moins n’ont pas trouvé de solution assez satisfaisante.

Si je compte bien, il reste donc 12 – 3 = 9 personnes dans ce groupe. Hé bé, si, dans ces 9 personnes, pas DEUX n’agissent à l’encontre du couple pervers-acolyte, la victime est perdue. Si UNE personne tente de s’interposer SEULE entre le couple pervers-acolyte, elle risque, elle aussi sa perte mais pas de la même manière : le couple pervers-acolyte va faire en sorte que cette personne trop courageuse à leur goût, quitte le groupe de manière à opérer leur torture tranquilles ; et cette personne sera conspuée par au moins TROIS autres personnes des 8 qui restent. Il y aura, donc, 5 personnes SILENCIEUSES, la tête baissée, les oreilles sourdent et bourdonnantes, la parole inquiète, le regard fuyant, restantes, qui éviteront l’objet de la haine et de la gêne, ne voulant VOLONTAIREMENT pas comprendre ce qui se passe (et donc agir en conséquence).

Car toutes ont à se reprocher les mêmes griefs qui règnent dans la généralité de la vie de cette société : d’avoir, dans le cours des trois premières années de sa vie, touché ses propres organes génitaux pour en avoir du plaisir alors que cela leur a été interdit ou bien avoir été, au cours de la même période, l'objet d'une peur intense alors qu'on ressentait un plaisir particulièrement absorbant au niveau des ses organes génitaux. Et le plaisir suprême du couple pervers-acolyte sera d’agir devant, aux yeux et au su de ces 6 personnes transis de coulpe et se délectant à la fois, à leur petite mesure bien sûr, du malheur de la victime qui leur rappelle leur ancienne douleur demeurée sans solution.

On comprend dès lors pourquoi ces avocats et journalistes, outre l’effet de spectacle corollaire à ces métiers, ne saisissent pas le centre de la perversité, et les agissements qu’elle induit chez le pervers (le pervers est, dans une bonne mesure, l’objet de sa maladie : il agit selon les modalités de cette maladie) ; pourquoi ils s’offusquent avec tant de véhémence des manières du pervers qui les manipulent, du comment il les manipule. Que dire du « comment faire pour aider le pervers à s’en sortir » : à lui faire comprendre ce qu’il a fait, ce qu’il est en train de faire et pourquoi (puisque tel est le but d’un procès d’assise) : on en est loin !

Mais je m’aperçois que je n’ai rien dit de cet « acolyte » : c’est simplement une personne qui agit par personne interposée. Mais je suppose que tout le monde est au courant. Non ?

Et puis… ces trois personnes qui gèrbèrent la solitaire défenseresse ? Des gens, ni plus ni moins, qui, entendant les arguments du couple pervers-acolyte et les trouvant « valables » (sans aucun doute du seul point de vue de la morale en cours, que notre couple sait particulièrement bien titiller), se sentant investis d’une mission d’ordre auquel ils sont confrontés, sans jamais avoir rien compris ou entrevu les événements affectifs en jeu, le rétablissent selon leur entendement… disons des avocats ou des journalistes, peut-être.

mercredi, 16 avril 2008

L'affamie des OGM

Selon un député de notre Assemblée nationale, « les OGM sont une des réponses à la crise de la faim ». Quel idiot ce type ! Qui a obligé les autochtones à la monoculture du blé, de l’arachide, de la canne à sucre, du coton, à la déforestation et du reste pour satisfaire les demandes des industries qu’il protège ? Ces industries et lui. De fait, ces pays qui crient « Famine ! J’ai faim » crient du même cri « Infamie ! » car on les a étranglés par l’argent, l’obligation à un travail autre que celui qui pouvait directement les sustenter par l’emploi des terres à des fins précisément en vue de leur propre subsistance, des conditions d’esclaves modernes (des salariés) après avoir été tout simplement des esclaves tout court sans décisions possibles sur le pourquoi et le comment de leur vie, les contraintes de l’habitat par des loyers dont les propriétaires ne sont autres que ces industries ou des affiliés, et le reste.

Qu’est-ce que ces imbéciles de gouvernants, qui ne veulent pas comprendre l’histoire de leur bêtise, leur propre bêtise, celle dont on voit le résultat aujourd’hui et qui veulent en rajouter pour le présent et pour le futur ; qu’est-ce que ces imbéciles peuvent donc proposer comme solution adéquate aux problèmes auxquels ils ont activement participé ? Ô poubelles de l’histoire, disparaissez ! Mais pour le cas du nucléaire, on en a pour des millénaires ; pour ce qui est des pays « émergeants », il faut s’attendre, par cette persistance dans la monoculture qu’induit la culture des OGM, à la souffrance PRÉSENTE des gens provoquée, correspondant à ces poubelles du passé, comme résultat du passé, des décisions de malades, il faudra s’attendre, dis-je, à d’autres souffrances encore, une souffrance OGM ! mais une souffrance et la mort le ventre creux et les maladies afférentes, tout de même.

L’infamie de la famine PRÉSENTE est le résultat de l’infamie passée et la solution ne se situe pas dans une infamie identique à celle que propose ce député affamant dans son soutien à une l’industrie de la mort. Car la mort, la faim, la désertification induites par les OGM ne sont pas seulement la conséquence de l’utilisation du produit lui-même, mais principalement de sa CULTURE, le mode de penser le monde qui provoque aujourd’hui cette faim, cette désertification, cette mort d’avoir trouvé à s’imposer hier par cet infâme député ou un de ses prédécesseurs pousse-la-faim. Imaginons ce qui va se passer dans notre pays ! Cette année, avec cet hiver mi-figue mi-raisin (OGM), les insectes se sont pas encore sortis et les fleurs des arbres fruitiers ont fini leur cycle sans leur passage : ils vont être où les fruits cet été ?

mardi, 15 avril 2008

Nettoyage et « Innocence »

J'ai noté, il y a quelque temps, que la différence remarquable entre le végétal et l'animal consiste en ceci que le végétal ne cesse pas de croître, et jusqu’à sa mort, et cela alors même qu'il fleurit ; tandis que l'animal croit jusqu'à un stade qui correspond en gros à la puberté, pour ne plus se développer ensuite, sinon que pour mûrir jusqu’à mourir. Pour aussi simple que cela puisse paraître, je l'avais notée car trouvé mentionnée nulle part, d'une part, et d'autre part certainement parce que cette définition fait référence à la sexualité et que la sexualité, chez nos scientifiques, est une sorte de chose rapportée à la vie ; ce qui est bien dommage puisque cela revient à restreindre assez fortement l'entendement de cette vie : ce que je démontre par ma remarque.

De même, ils spécifient le fait d'être vivant suivant quatre critères indispensables : outre le mouvement, nous avons la sexualité considérée dans son pur aspect de reproduction, la respiration aérienne ou aqueuse, l'assimilation de la nourriture et l'excrétion de déchets. Là encore, bien que cela aille paraître un bien petit détail pour beaucoup, je remplace le mot « excrétion » par celui de « nettoyage » qui, pour avoir le même effet pratique n'en a pas le même effet affectif ; ce que nos chers scientifiques se défendent bien d'intégrer à la vie, disant, malgré tout, la reconnaître ! Le minéral subit les événements, le vivant les anime.

La vie n’excrète pas pour se défaire de ses déchets, elle excrète pour se nettoyer de ses déchets. Le chat se lèche le poil pour se nettoyer, par pour excréter la poussière de son poil. Le hibou ne rejette pas sa boule de poils et d’os (sa boule de rejection) de son estomac pour les excréter, mais pour nettoyer son estomac. De même, sa fiente est un nettoyage de son organisme par l’excrétion. Si les excréments sont effectivement des déchets, ces déchets sont le fruit du nettoyage de l’organisme, par pour cause d’excrétion de l’organisme. L’acte d’excréter est un nettoyage, par un rejet des déchets. D’ailleurs, bien des maladies proviennent davantage d’un défaut de nettoyage que d’excrétion de l’organisme. L’excrétion est donc, s’il vous plait, un effet du nettoyage et non pas un principe de vie. Le principe de la vie est de s’entretenir propre et pour cela elle se nettoie, ensuite elle excrète.

Le choix du mot « excrétion » pour celui de « nettoyage » n’est pas innocent, bien sûr. Encore une fois il a trait, ce choix, à la sexualité ; ou tout au moins, dans ce cas précis, à une confusion dans la sexualité.

Il y a un temps aussi, j’ai créé le mot « sexuation » pour définir le simple fait d’être sexué d’un des deux sexes, obligatoirement. Je l’ai rencontré plus tard dans un « Que sais-je ? » sous la plume d’un psychiatre qui avait trouvé, de même, utile l’usage d’un tel concept : c’est que les gens ont une telle peur de la sexualité qu’ils la voient partout et principalement pas de la manière qui lui correspond, sans la voir où elle se trouve précisément là où elle se trouve, comme une manière pratique de l’ignorer du fait de cette peur. Pourtant, il faut bien admettre que la sexuation, le fait même d’être doté d’un sexe, et par là, des spécificités qui lui sont corollaires, ne laisse aucune confusion entre ce que l’on fait de ce sexe et ce qu’il est vraiment : et c’est là une bien agréable disposition d’esprit pour y penser et en parler.

Mais pourquoi donc n’a-t-on pas inventé plus tôt le mot « sexuation » d’un usage si pratique ? Parce que la sexualité est, dans les têtes, sujette à tant de confusion que la clarté n’est pas de mise avec elle.

Ainsi, se nettoyer par l’excrétion a bien, de loin en proche, un rapport avec la sexualité ; et aussi avec la sexuation, mais pas avec cette sexuation en tant que spécificité d’un des deux sexes sinon que par l’effet qu’elle est sensée procurer. Vous comprenez ? Se nettoyer procure un plaisir, plaisir inhérent au fait de vivre, bien déterminé comme principe élémentaire distinguant le « vivant » du « minéral ». Et le plaisir, toujours recherché et rarement atteint, que procure la sexualité, reçoit ici sa médaille de définition comme étant une chose vile, sale, répugnante, liée à l’excrétion… qu’on refuse de préciser.

D’ailleurs, il en est de même du fait de respirer, de se nourrir, de se mouvoir ! Si peu de précautions sont prises pour se permettre de respirer avec plaisir dans ces villes puantes ; de se nourrir sainement d’aliments non pollués par les insecticides, les pesticides, les nitrates, les phosphates et divers autres produits chimiques (et je ne parle pas du goût !) ; et encore moins de l’expression de la sexuation, qui l’amour du corps intègre finement, dans des espaces propices à nos enfants et à nos adolescents en pleine croissance vitale, sexuée. Quant à ce qui est de se mouvoir, la place que prend l’« automobile » dans l’espace vital est telle, et la force métallique de la personne qui lui donne mouvement si obstinée, qu’il vaut mieux marcher sur les crottoirs à chiens que de s’aventurer librement sur les chemins et routes de la terre pour rencontrer quelqu’un de ses congénères, si tant faire se peut.

((On voit donc que c’est bien un mode de penser, un « état d’esprit » qui donne aux mots et aux concepts leurs significations, que ce soit dans un sens comme dans un autre. Je me permets d’évoquer, devant mon ordinateur à mon lecteur, mon état d’esprit par les concepts et les mots qui lui correspondent. Cela peut, peut être, servir !? J’ai toujours plaisir à nettoyer ma pensée et pour cela je sépare bien le propre du déchet qu’il ne me fait aucune souffrance de délaisser ! Pire : il m’arrive d’écrire sans éprouver en rien le plaisir du nettoyage car de préciser simplement ce qui est, fait un tel balayage parfois dans ma tête qu’un grand vent de frais fait frissonner ma cervelle et friser mes cheveux !))

Quelle serait l’influence d’une telle conception du nettoyage sur la vie en cours par rapport à celle de l’excrétion ; ou plutôt comment s’y prend-on pour nettoyer ou pour se débarrasser du fait d’excréter ? On sait fort que notre société exècre les excréments, vu la manière dont elle les dispose ici et là, partout, sous forme d’un total désintérêt laissé au pourrissement, au temps. À ceci près que la production de ces « excrétions » (je fais référence, par l’usage de ce mot, à l’état d’esprit avec lequel le produit du nettoyage, qui fait partie d’un des éléments essentiels au maintien de la vie par la vie, est considéré) atteint un tel volume, du fait de ce désintérêt et de l’effet et de l’accumulation, que nous sommes véritablement envahis par ces « excrétions ».
J’ai entendu qu’une surface de l’Océan Pacifique grande comme l’Europe est désertifiée par une concrétion qui se trouve là de poches plastiques. J’ai ouï aussi que l’épaisseur du nuage de la pollution large comme les Etats-Unis au-dessus de l’Océan Indien est haute de plusieurs kilomètres ; ou que les boues issues du traitement des eaux noires ne peuvent trouver à être épandues du fait qu’elles contiennent une telle quantité de poisons minéraux qu’elles RESTENT nocives ; l’amoncellement des déchets nucléaires est tel qu’il faut les enfouir profondément dans le sol pour les cacher au temps ; la radio-activité résiduelle des explosions « atomiques » aériennes persistera encore pendant un ou deux millénaires.

Tout cela parce que l’humain ne sait pas ce que sait que de se nettoyer et, dans la pureté virginale intellectuelle qu’il a de sa propre existence correspondant à cette manière de se voir dans le monde, il exècre ses excrétions, comme il exècre ses organes génitaux (il ne s’agit pas d’« aimer » ses excrétions, produit de son nettoyage, il s’agit de s’en occuper dans leur fonction propre). Je me demande bien comment il sortira de son bourbier de cette manière ! Oubliant sans fin prévisible les processus de la vie, il oublie qu’il DOIT se nettoyer sinon il meurt sous son tas d’excréments.

L’objection à cette remarque peut être celle-ci : « Mais les animaux, eux aussi ils excrètent : polluent-ils eux aussi ? » La différence fondamentale entre les animaux dépourvus d’industrie et les animaux pourvus d’industrie est que ces derniers CONCENTRENT et SÉPARENT par cette industrie d’autres éléments de la nature ; ce que ne font pas les animaux dépourvus d’industrie. Et comme il oublie que lui-même, par la vie, concentre et sépare, il a oublié que le produit de cette industrie contient aussi de l’excrément concentré.

Aujourd’hui qu’il a le nez dans sa m…e, lui donner un coup de main pour qu’il trouve un autre état d’esprit pour s’en sortir peut lui être salutaire. Mais comme cela est lié à la sexualité, à la décharge énergétique, il ne se rend pas même compte qu’il a le nez dans sa m…e !

À propos : lisez le livre de Christophe Élain : Un petit coin pour soulager la planète. Il en est à son deuxième tirage de 10000 ; pas un journaliste n’en parle : ce sont les mêmes journalistes qui ne parlent pas des autres formes d’excréments qui nous envahissent… Ce désintérêt, pour aussi choquant qu’il soit, n’est pas innocent : il est dépourvu de la conscience de la réalité de la sexuation !

lundi, 14 avril 2008

Le dieu du sacrifice /2

(première partie ici)

Tu vas me dire, cher lecteur, que je me trompe : que ce n’est pas le travail, le dieu de nos temps, mais la poursuite éhontée du profit qui est la source de tous nos malheurs. Tu n’as pas tord, mais je n’en ai pas moins raison.

Inversons les choses : c’est pour trouver à faire travailler les autres qu’a été inventée la poursuite éhontée du profit ; c’est pour sacrifier son prochain (je pense y revenir plus tard à cette maladie affective) qu’a été inventé le dieu « travail ». Le travail, moyen d’une disposition affective de l’un vis-à-vis de son congénère, est la coercition nécessaire à cette maladie affective qu’est la recherche éhontée du profit pour se manifester, trouver une effectivité.

Bien sûr, pour cela, il faut sacrifier l’aspect humain chez l’humain, c’est-à-dire la liberté, l’amour sans contrainte, la collaboration, le collectif, la vivacité. Pour cela, la soumission, dès le plus jeune âge, est nécessaire. Et ce n’est pas à cet âge que l’on peut en dire grand-chose pour s’en défendre.

Par exemple : J’ai vécu ceci à ma bibliothèque : un papa et sa petite fille. Le papa feuillette quelques revues. La petite fille (3ans ?) vaque. Elle va vers son père, au demeurant sympathique.
La petite fille : — Papa, caca.
Le père : — Attend un peu, voyons…. La petite fille va se blottir dans les jambes de son père pour intérioriser le désir de l’autre vis-à-vis du sien, d’autant, bien évidemment, que ce père est son pourvoyeur en tout : chaleur, amour, nourriture, abri, permission, assurance, etc. Difficile, même dépourvu d’un jugement critique que cet âge très précoce — 3 ans peut-être— ne permet pas de réfléchir, de trouver à redire.
Mais deux ou trois minutes plus tard, rebelote :
La petite fille : — Papa, caca.
Rebelote, le papa, perdu dans ses lectures : — Attend un peu, voyons…
Je me lève, et vais dire au père : — Bonjour, vous savez qu’il y a des toilettes au rez-de-chaussée et qu’elles sont ouvertes ?
Le père : — Oui, oui, je sais…
Moi : — Votre fille semble avoir envie…
Lui : — Elle va attendre un peu.
Je lui dis : — Cela me semble peu judicieux de la faire attendre.
Lui : — Si, si (c’est lui le « père de l’enfant », n’est-il pas ? c’est lui qui a l’autorité sur cette enfant. Je l’aurais bien prise pour l’apporter aux toilettes, qu’on en finisse avec cette souffrance stupide !), je vais m’en occuper.
Moi : — De mon point de vue, elle n’a pas à attendre.
Ne pouvant tout de même pas chercher la bagarre, j’ai cessé là.

Mais ici on voit ce qu’est la SOUMISSION à l’autre. Et c’est inculqué dès le plus jeune âge, tout connement et inutilement. Comme si d’acquiescer au désir de son OBLIGÉe n’avait pas à vous obliger vous-même : cette petite fille, elle, elle n’a pas demandé à vivre, que je sache : pourquoi donc la faire ainsi souffrir ? Rude période que d’être enfant dans ce bas monde qui se reproduit sans cesse.

C’est ici une des manifestations de cette maladie affective imposée à l’autre : de le faire TRAVAILLER : — « Travaille tes sphincters, ma petite, tu sauras plus tard serrer bien du cul quand tu devras te soumettre à un patron ! ». Pour cela, dis-je, la soumission, dès le plus jeune âge, est nécessaire. Et ce n’est pas à cet âge que l’on peut en dire grand-chose pour s’en défendre.

Pourquoi donc « maladie affective » ? L’exemple donné plus haut montre que pour satisfaire un moment d’accommodement, on sacrifie la liberté de l’autre qui vous la doit. Vous comprenez ? Et cela n’est possible que du moment précis où la considération que l’on a de l’autre commence dans une déficience reconnue, consciente de cette relation à l’autre, dès lors qu’on sursoit à une affectivité réciproque, qu’on la transforme en une forme de pouvoir sur l’autre alors que ce pouvoir c’est soi-même qui le détenons comme règlement d’un problème pratique, directement en relation avec la VIE immédiate : on sait qu’on empiète sur la liberté de l’autre, mais on continue d’empiéter sur cette liberté ; pour divers raisons et moyens : la force, l’autorité matérielle et/ou affective, la prérogative, l’adulation.

((Pour un enfant, ses parents sont des DIEUX qui pourvoient en tout ; c’est une des raisons de l’éducation bien comprise que de faire comprendre, entendre et savoir qu’il n’en est rien, de sorte que l’enfant soit adulte, pas spectateur, comme eux.
Une religion, quelle qu’elle soit, n’est pas seulement la recherche d’une réflexion sur le sentiment cosmique qu’on éprouve de vivre, elle est aussi une tentative de matérialisation de ce sentiment ; et comme on ne matérialise qu’à partir de ce que l’on a sous le nez, la personnification des dieux ressemblera toujours, dans notre cas et encore aujourd’hui, à celle que l’on se souvient de la puissance véritablement véritable de ses parents, pourvoyeurs en tout de sa vie qui ne demande qu’à vivre. Que le parent soit méchant et le dieu sera méchant ; que le parent soit gentil et agréable, attentif et droit, aimant et compréhensif, bien souvent il n’y aura pas grand besoin de personnification à ce sens cosmique : on en jouira pour ce qu’il est : cosmique)).

On voit donc, selon ma démonstration, que le dieu sacrificiel est bien le travail et non pas la poursuite éhontée du profit : on sacrifiera à ce dieu « travail » toute humanité, même la possibilité de guérir cette maladie affective qu’est la recherche éhontée du profit, à laquelle il ne faudra surtout pas toucher.

Force est de constater qu’il y a tout de même quelque chose de paradoxal, ici même : on sait que l’activité humaine détruit la planète et pourtant on n’a jamais été aussi actif qu’à présent ? Faut-il ne pas être malade, affectivement, pour se comporter ainsi ?

Les maîtres ne sont que des esclaves, des soumis, qui règnent sur d’autres esclaves, plus soumis qu’eux. À bas le travail ! Arrangeons-nous.

vendredi, 11 avril 2008

Le dieu du sacrifice

À l’Île de Pâques, c’est le dieu de pierre debout qui a été la source de la disparition de la civilisation qui la peuplait du fait qu’on lui sacrifiait tout pour sa représentation : l’abattage des arbres pour les déplacer de la carrière jusqu’à l’endroit choisi par les prêtres a éradiqué toute forêt. Plus aucune forêt, plus de feu, plus d’humus, plus d’endroits pour la protection animale, plus d’ombre, etc. Les gens commencent à se tirer dessus, à s’entretuer et, pouf ! plus personne, sinon que les moins intellectuels, bien sûr, qui sont les plus habiles à une adaptation à de telles conditions.

Aujourd’hui, le dieu auquel on consacre tout est le TRAVAIL ; à ceci près que son évolution correspondant à celle de l’entendement humain dans son « évolution », et que ce dieu a plusieurs représentations : l’automobile permet à ses adorateurs de parcourir le monde (parfois sur quelques mètres seulement, mais c’est si bon ce contact avec son dieu) ; son sang : le pétrole et ses transformations ; l’argent son système de pensée.

C’est ce système de pensée qui est le plus enivrant : le posséder est posséder la vie de ce dieu et la quantité possédée vous montre la puissance relationnelle entretenue avec le dieu sur les autres. Les prêtres sont divers, variés, dissimulés pour la plupart se réunissant selon des conventions que seule la certification d’une quantité du fluide du dieu vous donne la clé à sa participation.

Toute religion ne peut se déployer que selon une ou deux modalités et, notamment, un immense nombre de pseudo adorateurs (je veux dire qu’ils adorent sans en voir revenir d’avantages, ou au moins ceux que cette pensée pense) placés dans une situation qui correspond exactement à l’opposé de ce que ce dieu vous fait miroiter du paradis que sa pratique sous-entend : cette immense quantité de gens, sans aucun rapport avec les prêtres quantitativement et qualitativement, au contraire d’avoir les facilités du vivre que ce dieu se targue de rendre heureuse, vivent dans la misère et eux-mêmes, tellement abrutis par la drogue du dieu, variété de la misère, se voient incapables de se prendre en main pour s’en ébrouer.

Les prêtres, décideurs irrémédiables et incontournables de l’organisation de la vie quotidienne, transforment tout en marchandise, substance qui n’a plus lieu d’être comme favorable à la vie en général, mais substance qui transforme la vie en argent, car, par un tour de passe-passe, basé essentiellement sur le pouvoir de cet argent auquel on consacre tout, même l’annihilation de sa pensée, inclus dans les choses de la vie comme une substance qui n’est détectable que par un calcul dont la subtilité correspond à cet état d'esprit injecté dans ces choses. Et on transforme TOUT en marchandise : l’objet des prêtres est cette transformation et la création, jusqu’au moindre détail de la vie, des choses en marchandise, non plus en une chose nécessaire à la vie et à son entendement, la joie qui est inhérente à la vie, mais à la tristesse de la vie mortifiée que l’on doit, malgré tout, acquérir selon les modalités du système de pensée de cette religion : le travail. "au moins un quart des surfaces américaines de maïs et plus de la moitié de celles de canne à sucre au Brésil sont consacrées à la production de bioéthanol".

On transforme même ce qui est la source du maintien de la vie : la nourriture. Mais cela n’était pas si important jusqu’au moment où, pour satisfaire une des représentations de ce dieu, l’automobile, on lui a sacrifié les céréales (en donnant un mot très joli à son résultat : bio- ou agro-carburant). Et aujourd’hui nous voyons des gens qui, auparavant plus ou moins débrouillards et qui se sustentaient des miettes que le dieu du travail leur octroyait, en sont arrivé à crier famine. Le dieu TRAVAIL leur avait fait miroiter que dans une obéissance quasi-aveugle, on pouvait accéder à du confort par l’objet ; aujourd’hui, ils en sont à crier famine. "L'un des facteurs expliquant cette envolée des prix est l'utilisation d'une part croissante et significative des terres arables pour produire des biocarburants. Pratiquement tout le supplément de récolte mondiale de maïs entre 2004 et 2007 a servi à fabriquer aux Etats-Unis cette alternative au pétrole".

Le travail a produit de tels dégâts sur la planète sur laquelle on pose nos pieds, sur laquelle on s’allonge pour dormir, qu’elle est devenue irrespirable, sale, laide et nos relations à nous, êtres humains, deviennent de plus en plus exécrables.

J’avais écrit une formule, il y a un temps, selon laquelle : « La pollution est l’exacte mesure du travail excédentaire ». C’était une demi-mesure. Il faut supprimer le travail, cesser d’inclure dans nos enfants la notion de LABEUR, d’en chier pour l’obtention de quelque chose, car une utilisation autre de intelligence, non plus consacrée au dieu, est l’antidote de ce travail auquel les 7 milliards de personnes peuplant cette malheureuse planète consacre son temps, son énergie, sa saveur, sa joie, ses rires. Comment ne pas admettre que cette puissance dont est doté l’être humain, consacrant son énergie vitale à l’élaboration d’une entité qui lui échappe, chez tous, individuellement, ne peut pas détruire l’environnement qui lui donne vie sur une telle échelle ? Zut ! C’est bien à autre chose que cette forme d’être, que l’être humain doit consacrer la puissance dont elle est pourvue : sinon, on voit le résultat, là, devant nos yeux, nez, bouches, peau, entre nous, en nous !

(la suite ici)

jeudi, 10 avril 2008

Pouvoir de rachat

Le gouvernement, d'après DirectMatin du 10/04 p. 12, a supprimé la subvention à la SNCF allouée pour les tarifs sociaux spéciaux (carte senior, famille nombreuse, etc.). C'est du pouvoir de rachat, ou de crachat ; rien à voir avec le pouvoir d'achat, bien sûr !

C'était pourtant pas bien lourd : 70 millions d'euros. Mais c'est un petit profit de trop encore ! Et c'est étrange, tout de même, c'est encore à des avantagés qu'on supprime du nécessaire. Ces pauvres riches, eux, que leur importe une réduction sur leur classe de voyage : c'est déjà compris dans le prix des secondes ! comme le prix du vol dans celui des magasins.

mardi, 08 avril 2008

Le virtuel relationnel

La crise laisse 945 milliards d'unités monaitaire sur la tapis… que divise 3 milliards de gens qui vivent avec 1 unité monaitaire par jour, cela fait environ une année de bouffe pour ces gens là. Virtuel l’argent ? Pour qui ?

vendredi, 04 avril 2008

Haie de casques et de bottes pour une allumette

La France n’est pas la Chine, que je sache, ni la « flamme olympique » le Tibet (encore qu’il faille sérieusement se méfier de toute « révolte » émanant des religieux : on a vu le résultat, par exemple, en pays islamiste ou aux USA, incapables de se sortir du Christianisme). À quoi correspond tout ce déploiement de force des forces de police autour d’une allumette ?

Ha ha ha ! Mais non ! Mais non ! Le sport olympique qui est ouvert à tous les meilleurs, les élites de nos corps humains poussés à bout par le travail acharné à vaincre on ne sait quoi sinon que lui-même en écrasant les autres par sa victoire — non, non, décharner tout esprit critique de son action sur le temps qui passe, n’est pas un maillon de la chaîne policière ! Non ! L’olympisme n’est pas protégé par la police pour la conservation de sa pureté ! Que nenni la politique !

Tout au long de son passage dans la ville de Paris, des compagnies de CRS, de bataillons de rollers, de police à pied, à cheval, en voiture, tout, tout est mis en œuvre pour « PROTÉGER » la « flamme » de l’olympisme, son cœur battant de battant suant ! Heil Olympiste ! Le dur travail du corps rend libre ! Et ce n’est certainement pas une affaire politique, n’est-il pas ?

Sans être d’accord avec l’action des staliniens néocapitalistes chinois sur le Tibet, ce pays était, il faut l’avouer, un pays moyenâgeux : royaume, servage et misère, religion omniprésente et inquisitionelle : sa « modernisation » était inévitable. La Chine s’en ait occupée ; cela aurait pu, à plus ou moins longue échéance, être un autre pays adjacent : son système social est voué à disparaître.

Mettre en exergue le Dalaïloulou Lama comme interlocuteur n’arrange pas les choses : c’est un imam, un pape, un bonze, un rabin, un religieux comme un autre. Et si on le met en exergue, c’est bien parce qu’il est religieux et qu’il est à même, selon les espoirs de ses apologistes, de faire que ce pays retourne à un stade religieux d’organisation sociale. Ce qui ne serait pas pire que le pouvoir des staliniens néocapitalistes chinois.

La « libération » du Tibet est corollaire à la libéralisation de son économie, bien évidemment.

En laissant, en France, la contestation relativement libre, il n’y aurait pas eu besoin de tout ce bardât de police pour « protéger » la « flamme » de l’olympisme. Aurait-elle été soufflée : quelles en auraient été les conséquences. L’arrêt de la planète ? Un déluge ? Un tremblement de terre ? Une atteinte à la morale : la morale n’aurait-elle pas à être atteinte, en France ? Faut-il que tout devienne religieux et tombe sous les lois fratricides que l’on a dernièrement créées pour protéger la religion ? ou le terrorisme ? Faudrait-il que la morale reste exempte de trace de cyprine et/ou de sperme ?

Et d’ailleurs, elle n’aurait pas été soufflée, car alors le scandale « discréditerait » les fauteurs de trouble : il en faut si peut, aujourd’hui pour qu’un scandale n’en soit plus un ! Ou alors ce serait le fait de malades : imaginez ! Éteindre la flamme olympique ! Le symbole de la liberté du sport ! Et seulement lui.

À propos, ça marche au gasoil ou au gaz, la flamme olympique ? La crainte irraisonnée de nos gouvernants, nos gestionnaires de la vie publique qui en font ce qu’ils veulent parce que le public n’existe plus sinon que sous la forme d’une opinion, flottante comme un duvet au vent d’une pluie drue, rassérène sa propre peur du déploiement d’une tension sociale qu’elle est en passe de ne plus beaucoup maîtriser. Et comme tout doit demeurer dans le spectaculaire…

Borne d’un « état d’esprit »

Il y a six jours (le 26 mars 2008) a été installée, à l’occasion de la Foire d’art contemporain, devant le Grand Palais, à Paris, une statue.

Cette statue représente une immense tortue (six tonnes et 7 mètres de long) en métal chevauchée par un petit (moins du dixième) homme en costume de citadin qui tient dans ses mains les rènes retransmettant, par le mors placé dans la bouche de cette tortue, ses ordres que l'on perçoit de toute sagesse. Il s’agit d’une tortue de mer.

Chaque époque est caractérisée par deux ou trois éléments :
- le mode de production qui se divise en principe de puissance sur la nature (technologie) et industrie ;
- la répartition des richesses qui se divise en principe de la puissance sociale et système économique.
- et la justification de cet « état d’esprit » par la religion et l'art.

L’art n’a jamais fait et expliqué, dans l‘époque où il se manifeste, que le champ intellectuel de cette époque à travers la compréhension qu’elle a d’elle-même ; que corroborer, comme gratuitement (tout artiste espère un retour sur investissement de cette montre de la gratuité), des possibilités socialisées de l’aliénation, ses désirs de voir réfléchie la société dans SES « œuvres ». L’art rend compte du temps qu’il fait dans une époque donnée et du temps qui y est perçu et comment.

L’artiste montre la comédie du monde que le monde se joue à lui-même à travers une interprétation de cette comédie que le monde lui retourne — si cette représentation lui agrée — à travers sa reconnaissance et les récompenses afférentes : l’argent.

Que représente cette statue : un humain mâle tenant par les rènes une tortue disproportionnée. Disproportionnée tant dans la forme que dans l’échelle entre cette tortue et le petit homme. La tortue représente sans conteste la « nature » et le geste du petit homme, habillé de propre en bourgeois, nous indique qu’il maîtrise en la dirigeant et en la dominant, cette « nature ». À ceci près qu’il s’agit d’un rêve, d’une représentation éveillée, d’une matérialisation factuelle d’une image « un désir de ».

La tortue est connue pour être un animal lent et très puissant, obstiné et craintif malgré cette puissance ; et qui va sa vie. Elle est dotée d’une carapace « protectrice » derrière et dans laquelle elle peut se retirer pour attendre des jours meilleurs. Mais son bec d’os que meuvent des muscles massenters puissants, est tout à fait capable de briser un mors ou tout au moins la force de sa détermination peut très bien en briser les rènes. Au vrai, si une telle situation se présentait, soit elle lui serait totalement indifférente, soit elle s’ébrouerait, soit elle irait — comme la plupart des animaux sauvages pris au piège, dont on a ôté la liberté d’aller et venir selon leur gré — se débattre et se blesser pour se défaire de cette inoportunité entravante dans ses mouvements libres.

D’autant que l’action du mors, spécificité du dressage chevalin, opère sur des partie sensibles de la bouche de l’animal (et non pas sur la langue) ; or, la bouche d’une tortue, en écaille, est insensible à ce genre de sollicitation : il s’agit donc bien d’un rêve où l’humain (représenté mâle) se voit dirigeant l’immense tortue-nature (puissante et docile) par la vertu d’une application de son intelligentce qu’est le mors.

Et que signifie donc ce rêve ? Que ce petit homme (ou celui qui l’a représenté ainsi, de même que ceux qui ont commandé cette « œuvre ») ne sait rien de la nature sinon qu’une représentation totalement fausse. Et premièrement une représentation totalement fausse de la liberté. Il a une représentation de la nature erronée par son désir de maîtrise de cette liberté, je veux dire son désir de réduire à l’esclavage la nature. Réduire à l’eclavage la nature puissante pour la mener là où bon lui semble, à ce petit homme.

À l’inverse, cela veut dire qu’il ne maîtrise pas encore sufisamment la puissante nature. Qu’il lui faut encore plus de « sagesse » pour la dominer. Car quoi de plus « néant » que de dominer une tortue pour se promener sur son dos en la menant là où bon vous semble ? Cela représente donc le sommum de cette maîtrise de la puissante nature sans les inconvénients qui résultent de cette maîtrise, puisque la nature reste encore docile.

On sait aussi que pour l’humain mâle représenté ainsi, il s’agit de la maîtrise cachée d’un objet sexuel. Or la tortue est du genre féminin dans notre langue et sa docilité, ou la placidité le précise d’autant plus. Le petit homme en est toujours et encore à la vieille domination acceptée de la femme, le ringard : elle n’a rien à dire sinon qu’à assumer sa résignation pour le plaisir de l’homme.

Ce statuaire a donc représenté correctement, pour l’afficher avec ostentation tant dans le volume que dans les proportions, la relation qu’entretient l’« homme » modeste dans sa petitesse — représentation hypocrite de sa puissance… destructrice —, avec la nature en général, du fait qu’il n’a pas compris la sienne excluse du monde dans lequel il vit. Elle représente l’« état d’esprit » qui lui fait produire une telle représentation de cette relation. Et cette représentation de cet « éat d’esprit » fait son poids puisqu’elle pèse 6 000 kg !. Ça ne va pas être facile à bouger, cette affaire.

mardi, 01 avril 2008

Au près de l'Histoire

Restreindre la notion d’« Historique », d’Histoire, à la seule existence de l’écriture est réducteur car l’écriture étant apparue avec l’organisation sociale assise sur le patriarcat, c’est se dispenser d’en remonter plus haut. Tout comme l’organisation patriarcale de la société, l’écriture est fille de l’agriculture. Et comme il y a eu un temps avant l’agriculture, il y a un temps autrement historique, autrement humain. Seule une civilisation agricole et patriarcale peut inventer, par exemple, la naissance du monde à partir d’un dieu, mâle ou supposément asexué, et cette description se retrouve chez les Mésopotamiens, les Égyptiens, les Grecs et les Hébreux. Ces civilisations étaient donc des civilisations patriarcales.

Il semblerait évident que, par manque d'écriture, on ne puisse pas connaître la teneur de la civilisation qui précéda l’agricole. Ce n’est pas juste. Il est possible de reconnaître les temps précédant l’agricole, avec un petit peu d’entraînement. Il s’agit seulement de se dispenser de penser selon le mode agricole et surtout patriarcal ; c’est-à-dire de bien comprendre ce qu’est le monde agricole-patriarcal.

La critique du monde patriarcal existe dès la naissance de ce dernier. Les femmes et les enfants, les soi-disant faibles d’esprit subissant cette pensée n’ont pas immédiatement (sinon jamais puisque cette critique se formule encore de la même façon !) approuvé ce mode d’organisation de la société. On va trouver donc, dans le lointain, ces formulations cachées par le patriarcat (tout comme il cache l’existence du monde ayant eu vie avant son avenue), c’est-à-dire selon des formulations patriarcales.

(((Un chemin plus rapide nous mènera au mode de penser d’aujourd’hui avec plus d’acuité. La psychanalyse a découvert, pour s’y être confronté dans sa démarche thérapeutique, très tôt dans sa carrière la « cuirasse caractérielle » : une structure vago-végétative irrépringible dans sa manifestation musculaire agissant au cours d’émotions insupportables pour l’organisme en question ; un système protecteur d’un pire perçu dans le plaisir. C’est ce que je nomme un « état d’esprit » : impossible de penser ou d’agir autrement que selon le mode de vie, son interprétation et ses désirs que votre propre système neurovégétatif vous permet.)))

Le propre de l’humain est la capacité à raconter l’histoire. Se souvenir d’une technique est commun à tous les mammifères. Ce qui nous distingue est cette capacité à raconter ces techniques, non pas à montrer ces techniques, mais à les raconter ; c’est-à-dire à en différer l’application soit dans le futur soit dans le passé. Ainsi, l’Histoire ne commence pas avec l’écriture, n’en déplaise à plusieurs, mais bien dès l’humanité.

Cette marque de l’humanité fonctionne dès la naissance de l’humanité : la capacité à raconter une histoire : l’Histoire débute là où on raconte. Elle n’est pas dans les os, les formes d’un crâne ou d’un bassin ou une démarche : elle se situe là et quand on commence à raconter… une histoire.

Dans ce sens, l’humanité qui se raconte le bonheur n’est pas quelque chose exempte de malheur provoqué.

Mais approfondissons cet aspect des choses : raconter une histoire c’est avoir recours à un intermédiaire entre ce qui est arrivé (que ce soit à soi ou à un autre) et une autre personne : on s'adresse à quelqu'un capable de reproduire l'histoire. Donc, corrélativement, l’histoire commence à la naissance de l’intermédiaire, de la personne tierce et cette tierce personne n’existe pas ailleurs dans le monde animal que chez nous, les êtres humains.

Et toutes les considérations qui tournent autour de notre définition ne tiennent qu’à ces deux-là, dont l’une découle de l’autre : raconter une histoire à quelqu’un. Quelle étrange qualité la nature ne nous a-t-elle pas donné là ! Et quelles conséquences ! La misère pour plus de la moitié d’entre-elle à qui on dispute l’existence même, par exemple : il suffit pour cela de lui raconter des bobards dès sa naissance sur la réalité de sa réalité.

Au turbin !

Au turbin tu te portes claudiquant de ferveur
Sans savoir ce quoi du résultat de tes fadeurs ;
Au matin, au soir, fabriquant tout de tes malheurs,
Indifférent à ces brisures ou au fou bonheur.

Tu batis tes générations qui se succèdent
Fantaisies imatures, corrompues et laides,
Reproduisant des mesures qui t’ôtent toute aide,
Désœuvrés d’œuvres, amères, rendant la vie raide.

Tu tords le temps, toi, pauvre ère, marchandise !
Disant te sauver par ta pose soumise
(Stratagème de rêveur dépourvu de guise) ;

S’asseyant, comme sur du roc, sur ta sotise,
Tu sillonnnes ta tombe l’échine soumise,
Le sourire sans joie sur ta vie indécise.