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mardi, 15 avril 2008

Nettoyage et « Innocence »

J'ai noté, il y a quelque temps, que la différence remarquable entre le végétal et l'animal consiste en ceci que le végétal ne cesse pas de croître, et jusqu’à sa mort, et cela alors même qu'il fleurit ; tandis que l'animal croit jusqu'à un stade qui correspond en gros à la puberté, pour ne plus se développer ensuite, sinon que pour mûrir jusqu’à mourir. Pour aussi simple que cela puisse paraître, je l'avais notée car trouvé mentionnée nulle part, d'une part, et d'autre part certainement parce que cette définition fait référence à la sexualité et que la sexualité, chez nos scientifiques, est une sorte de chose rapportée à la vie ; ce qui est bien dommage puisque cela revient à restreindre assez fortement l'entendement de cette vie : ce que je démontre par ma remarque.

De même, ils spécifient le fait d'être vivant suivant quatre critères indispensables : outre le mouvement, nous avons la sexualité considérée dans son pur aspect de reproduction, la respiration aérienne ou aqueuse, l'assimilation de la nourriture et l'excrétion de déchets. Là encore, bien que cela aille paraître un bien petit détail pour beaucoup, je remplace le mot « excrétion » par celui de « nettoyage » qui, pour avoir le même effet pratique n'en a pas le même effet affectif ; ce que nos chers scientifiques se défendent bien d'intégrer à la vie, disant, malgré tout, la reconnaître ! Le minéral subit les événements, le vivant les anime.

La vie n’excrète pas pour se défaire de ses déchets, elle excrète pour se nettoyer de ses déchets. Le chat se lèche le poil pour se nettoyer, par pour excréter la poussière de son poil. Le hibou ne rejette pas sa boule de poils et d’os (sa boule de rejection) de son estomac pour les excréter, mais pour nettoyer son estomac. De même, sa fiente est un nettoyage de son organisme par l’excrétion. Si les excréments sont effectivement des déchets, ces déchets sont le fruit du nettoyage de l’organisme, par pour cause d’excrétion de l’organisme. L’acte d’excréter est un nettoyage, par un rejet des déchets. D’ailleurs, bien des maladies proviennent davantage d’un défaut de nettoyage que d’excrétion de l’organisme. L’excrétion est donc, s’il vous plait, un effet du nettoyage et non pas un principe de vie. Le principe de la vie est de s’entretenir propre et pour cela elle se nettoie, ensuite elle excrète.

Le choix du mot « excrétion » pour celui de « nettoyage » n’est pas innocent, bien sûr. Encore une fois il a trait, ce choix, à la sexualité ; ou tout au moins, dans ce cas précis, à une confusion dans la sexualité.

Il y a un temps aussi, j’ai créé le mot « sexuation » pour définir le simple fait d’être sexué d’un des deux sexes, obligatoirement. Je l’ai rencontré plus tard dans un « Que sais-je ? » sous la plume d’un psychiatre qui avait trouvé, de même, utile l’usage d’un tel concept : c’est que les gens ont une telle peur de la sexualité qu’ils la voient partout et principalement pas de la manière qui lui correspond, sans la voir où elle se trouve précisément là où elle se trouve, comme une manière pratique de l’ignorer du fait de cette peur. Pourtant, il faut bien admettre que la sexuation, le fait même d’être doté d’un sexe, et par là, des spécificités qui lui sont corollaires, ne laisse aucune confusion entre ce que l’on fait de ce sexe et ce qu’il est vraiment : et c’est là une bien agréable disposition d’esprit pour y penser et en parler.

Mais pourquoi donc n’a-t-on pas inventé plus tôt le mot « sexuation » d’un usage si pratique ? Parce que la sexualité est, dans les têtes, sujette à tant de confusion que la clarté n’est pas de mise avec elle.

Ainsi, se nettoyer par l’excrétion a bien, de loin en proche, un rapport avec la sexualité ; et aussi avec la sexuation, mais pas avec cette sexuation en tant que spécificité d’un des deux sexes sinon que par l’effet qu’elle est sensée procurer. Vous comprenez ? Se nettoyer procure un plaisir, plaisir inhérent au fait de vivre, bien déterminé comme principe élémentaire distinguant le « vivant » du « minéral ». Et le plaisir, toujours recherché et rarement atteint, que procure la sexualité, reçoit ici sa médaille de définition comme étant une chose vile, sale, répugnante, liée à l’excrétion… qu’on refuse de préciser.

D’ailleurs, il en est de même du fait de respirer, de se nourrir, de se mouvoir ! Si peu de précautions sont prises pour se permettre de respirer avec plaisir dans ces villes puantes ; de se nourrir sainement d’aliments non pollués par les insecticides, les pesticides, les nitrates, les phosphates et divers autres produits chimiques (et je ne parle pas du goût !) ; et encore moins de l’expression de la sexuation, qui l’amour du corps intègre finement, dans des espaces propices à nos enfants et à nos adolescents en pleine croissance vitale, sexuée. Quant à ce qui est de se mouvoir, la place que prend l’« automobile » dans l’espace vital est telle, et la force métallique de la personne qui lui donne mouvement si obstinée, qu’il vaut mieux marcher sur les crottoirs à chiens que de s’aventurer librement sur les chemins et routes de la terre pour rencontrer quelqu’un de ses congénères, si tant faire se peut.

((On voit donc que c’est bien un mode de penser, un « état d’esprit » qui donne aux mots et aux concepts leurs significations, que ce soit dans un sens comme dans un autre. Je me permets d’évoquer, devant mon ordinateur à mon lecteur, mon état d’esprit par les concepts et les mots qui lui correspondent. Cela peut, peut être, servir !? J’ai toujours plaisir à nettoyer ma pensée et pour cela je sépare bien le propre du déchet qu’il ne me fait aucune souffrance de délaisser ! Pire : il m’arrive d’écrire sans éprouver en rien le plaisir du nettoyage car de préciser simplement ce qui est, fait un tel balayage parfois dans ma tête qu’un grand vent de frais fait frissonner ma cervelle et friser mes cheveux !))

Quelle serait l’influence d’une telle conception du nettoyage sur la vie en cours par rapport à celle de l’excrétion ; ou plutôt comment s’y prend-on pour nettoyer ou pour se débarrasser du fait d’excréter ? On sait fort que notre société exècre les excréments, vu la manière dont elle les dispose ici et là, partout, sous forme d’un total désintérêt laissé au pourrissement, au temps. À ceci près que la production de ces « excrétions » (je fais référence, par l’usage de ce mot, à l’état d’esprit avec lequel le produit du nettoyage, qui fait partie d’un des éléments essentiels au maintien de la vie par la vie, est considéré) atteint un tel volume, du fait de ce désintérêt et de l’effet et de l’accumulation, que nous sommes véritablement envahis par ces « excrétions ».
J’ai entendu qu’une surface de l’Océan Pacifique grande comme l’Europe est désertifiée par une concrétion qui se trouve là de poches plastiques. J’ai ouï aussi que l’épaisseur du nuage de la pollution large comme les Etats-Unis au-dessus de l’Océan Indien est haute de plusieurs kilomètres ; ou que les boues issues du traitement des eaux noires ne peuvent trouver à être épandues du fait qu’elles contiennent une telle quantité de poisons minéraux qu’elles RESTENT nocives ; l’amoncellement des déchets nucléaires est tel qu’il faut les enfouir profondément dans le sol pour les cacher au temps ; la radio-activité résiduelle des explosions « atomiques » aériennes persistera encore pendant un ou deux millénaires.

Tout cela parce que l’humain ne sait pas ce que sait que de se nettoyer et, dans la pureté virginale intellectuelle qu’il a de sa propre existence correspondant à cette manière de se voir dans le monde, il exècre ses excrétions, comme il exècre ses organes génitaux (il ne s’agit pas d’« aimer » ses excrétions, produit de son nettoyage, il s’agit de s’en occuper dans leur fonction propre). Je me demande bien comment il sortira de son bourbier de cette manière ! Oubliant sans fin prévisible les processus de la vie, il oublie qu’il DOIT se nettoyer sinon il meurt sous son tas d’excréments.

L’objection à cette remarque peut être celle-ci : « Mais les animaux, eux aussi ils excrètent : polluent-ils eux aussi ? » La différence fondamentale entre les animaux dépourvus d’industrie et les animaux pourvus d’industrie est que ces derniers CONCENTRENT et SÉPARENT par cette industrie d’autres éléments de la nature ; ce que ne font pas les animaux dépourvus d’industrie. Et comme il oublie que lui-même, par la vie, concentre et sépare, il a oublié que le produit de cette industrie contient aussi de l’excrément concentré.

Aujourd’hui qu’il a le nez dans sa m…e, lui donner un coup de main pour qu’il trouve un autre état d’esprit pour s’en sortir peut lui être salutaire. Mais comme cela est lié à la sexualité, à la décharge énergétique, il ne se rend pas même compte qu’il a le nez dans sa m…e !

À propos : lisez le livre de Christophe Élain : Un petit coin pour soulager la planète. Il en est à son deuxième tirage de 10000 ; pas un journaliste n’en parle : ce sont les mêmes journalistes qui ne parlent pas des autres formes d’excréments qui nous envahissent… Ce désintérêt, pour aussi choquant qu’il soit, n’est pas innocent : il est dépourvu de la conscience de la réalité de la sexuation !

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