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lundi, 30 août 2010

La rencontre : trois mots

Il n'y a pas d'articles "trialectique" sur l'encyclopédie Wikipédia, la police qui y règne en maîtresse est trop peu apte à admettre une telle liberté, à moins de la serrer de très près pour la rendre indigente. Il y gît cependant discrètement un unique article qui l'évoque indirectement : celui sur la rencontre.

La rencontre est un évènement : c'est la conjonction de trois facteurs dont deux sont dynamiques et un statique, ou bien le plus souvent deux de ces facteurs sont statiques (ils ne bougent pas dans leur être-soi) tandis que le troisième est dynamique et vient bouleverser leur immobilité pour les fondre ensemble.

La rencontre est le résultat de cette conjonction comme nouvel élément, un fruit du temps.

Par éléments statiques, il est entendu que ces éléments sont dans la continuité de leur être, de leur état d'être, et par conjonction dynamique, il est entendu que l'élément en question n'est pas dans la continuité de son être : il se présente dans la rencontre comme un élément fortuit (temporel, social, conjoncturel), peu maîtrisable bien que pouvant être un objet prédictible ; il propose une altération à ce qui est et cette altération, acceptée par les deux éléments statiques, est intégrée comme jonction à ces deux éléments qui se fusionnent dans un ensemble nouveau.

Ce facteur dynamique peut se trouver dans des moments sociaux prévus à cet effet (fêtes, vacances, manifestations diverses : bals, manifs, colloques, conférences, festivals, etc.) propices à son expression. Son caractère fortuit, cependant, ne pourra pas être à proprement parler provoqué, car c'est toujours la conjonction intime des trois éléments disparates de la définition qui produit la rencontre.

On peut parler de rencontre pour deux personnes, incitée par la sympathie, l'humour, la gentillesse, le respect (le fruit peut être un amour, une amitié, ou en cas de contraire, une haine), pour deux idées (le fruit peut alors être une invention), d'évènements sociaux qui sont la conjonction d'une disposition sociale et d'un contexte social : ici l'évènement détonateur ou détonnant, permettra à la société de s'ébrouer pour accoucher d'une forme plus moderne de la liberté de la rencontre.

Il y a encore rencontre entre la graine et le sol qui l'accueille auxquels vient s'ajouter l'eau de la pluie en permettant à cette graine de monter en température et de croître.

Une découverte est toujours le fruit d'une rencontre, de la conjonction intime de trois éléments. Et à propos de la découverte, chose remarquable, elle est toujours deux événements, au moins deux conjonctions au même moment en deux endroits différents de notre planète, sous une forme similaire d'une même rencontre, d'un même fruit : on ne se rencontre jamais seul.

Du point de vue de la philosophie, la rencontre est une nécessité sujette à une contingence : la rencontre est le paradoxe en soi (car le contingent qui règne sur le nécessaire n'est plus du contingent et, inversement, le nécessaire assujetti au contingent ne peut être nécessaire, car ce nécessaire peut ne jamais se réaliser, trouver son effectivité à travers la contingence où il perd son aspect obligatoire). Le paradoxe réside particulièrement en ceci que pourtant, la rencontre se réalise et réalise à la fois sa nécessité et la contingence qui l'a créée : c'est ce qui en fait son côté merveilleux qui se renouvelle toujours.

Certains la cherche sans fin dans le jeu, d'autres la trouve fortuitement chez les autres. La rencontre est la négation et le parachèvement du hasard.

Commentaires

J'ai lu et relue ton article... Merci

Écrit par : Georgia | dimanche, 18 septembre 2011

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