Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 11 août 2010

Que sont nos trêves devenues ?

Il y a plusieurs confusions qui règnent sur le rêve, la conscience à l’état de veille durant le sommeil. On parle de « contrôler » les rêves comme de saisir les manettes d’une machine à faire des frites sans trop savoir quelles sont les patates et si elles sont épluchées ou démonter la pédale d’un machine à décolleter qui se mettrait tout à coup à pondre des œufs, ou encore à la rencontre d’une machine à coudre et d’un parapluie sur une table d’opération. On ne sait pas de quoi on parle et on parle surtout pour contrôler la pensée, celle qui fuse sans morale, en toute vigueur sans rigueur, dont on a du mal à maîtriser les fusions et les fissions tant elles sont trop souvent subrepticement en dés-adéquation avec la morale de l’époque ; ce qui est très gênant. Et c’est là que c’est prenant de contrôler les rêves car on sait qu’il y demeurera toujours un aspect érotique à ceci près qu’on le voudrait plus sage.

Le rêve a une fonction, le rêve est une fonction en fonctionnement dont l’intérêt est précisément de rester sans contrôle. Au cours de la veille, une quantité d’événements se passent hors du champ de la conscience (soit qu’elle n’en ai rien à faire, soit qu’ils la gênent, soit autre chose) qui sont pourtant imprimés dans la vie qui passe ce cours du temps et qui sont plus ou moins contradictoires, sinon sources de déplaisir. Ces événements sont imprimés dans le systèmes nerveux neurovégétatif. Le sommeil est la résolution de ces contradictions et leur digestion. C’est un phénomène indispensable, même lorsqu’on dit ne rien vivre ou ne faisons rien vivre, comme dans ces prisons aux murs blancs et insonorisés. Le rêve est la régulation autonome de la vie pour le maintien en vie correct de la vie, pour le maintien fonctionnel de la vie. Penser contrôler le rêve revient à dire qu’il y a du progrès dans l'ITER et son petit frère d'EPR, par exemple, qu’on serait susceptible de pouvoir contrôler, déjà qu’on en maîtrise pas les coûts de construction.

Cette régulation du système neurovégétatif se formule sous forme de faits du jour ou des deux jours précédents le sommeil, parfois de plus loin lorsque la tension impliquée à ce système neurovégétatif est très dure, tenace ou inavouable. Ces reviviscences de moments se manifestent sous forme d’images associées aux sens, de celles vécues ou assez proches d’un vécu contradictoire. L’association de sens (ouïe, odorat, tact, goût, vue, équilibre, etc.) permet à l’organisme de résoudre plusieurs facteurs en lot, car l’objectif est l’homogénéité du système vivant, la conservation de son intégrité. Et tout cela se passe en fonction de l’animal en question, bien sûr et je suis quasiment sûr que les insectes rêves, ceux qui vivent plus de une journée.

Et le rêve se manifeste par des décharges énergétiques (ou hormonales, c’est kif-kif). On voit un chien courir, un chèvre bondir, etc. et on voit parfois de la souffrance.

Je pense que les animaux qui ont dissocié le coït du rut (la crème des primates), doivent avoir une relation avec la mémoire des rêves. Et j’en suis arrivé à penser que la pensée est une émanation sophistiquée du rêve, une fille du rêve. Vouloir le contrôler, revient à contrôler la vie, vieux rêve débile d’un humain désaffectionné. La pensée est un rêve conscient, un rêve qui se constate rêver et comprend son rêve. C’est ce que je pense. La pensée, loin d’être cet attribut mirifique des dieux n’est que le résultat du rêve arrivé au stade d’une mémoire particulière. La pensée peut être autre chose que ce qu’on en connaît, à un autre stade de la mémoire d’être elle-même. Comme les dieux, Dieu est un rêve.

C’est parce qu’on ne sait pas ce qu’est le rêve qu’on rêve d’une machine à rêver, ou de dispositifs, de drogues qui permettraient de maîtriser le rêve, de l’orienter dans un sens qui vous soit absolument propice, bénéfique, etc. On oublie que c’est la réalité vécue qui génère le rêve et que si on a de mauvais rêves, c’est la réalité vécue antérieurement qu’il faut changer, car la fonction du rêve est de résoudre et non de construire, de dissoudre et non pas de souder, de ressouder et non pas de bâtir.

Lorsque la réparation est heureuse ou malheureuse, on peut en avoir la mémoire, en cherchant un peu et cela se fait par association d’idées, terme qui exprime mal le fait qu’une idée va ou saute à une autre dans le cours du temps (il s’agit plus d’une succession d’idées dont on ne maîtrise pas l’association sinon qu’a posteriori). Mais généralement, la réparation se passe au nez du vécu somnifère et ne laisse pas de traces inutiles, encombrantes ou incommodes.

La mode est, en ce moment, de penser que le rêve est manipulable. Oui, il est manipulable, par le son, l’odeur, la teneur en vapeur d’eau de l’air, des idées suggérées à l’oreille. Mais dans quelle mesure et pour quel effet ? J’y reviendrai. Mais la première manipulation est celle du vécu antérieur au rêve, de la réalité à travers laquelle le vécu a dû passé et comment il s’en est sorti. On sait très bien que les rêves d’un riche ne sont pas les mêmes que ceux des pauvres, que les rêves d’un ouvrier ne sont pas ceux d’un patron, que ceux d’un croupier ne sont pas les mêmes que ceux d’un cambiste qui sont différents de ceux d’un chauffeur de taxi eux-mêmes différents de ceux d’un chauffeur de premier sinistre. Et chacun de ces protagonistes assument à sa manière une soumission à cette réalité avec plus ou moins de malheur. La manipulation première du rêve est ce qu’on vous impose de vivre, ce qui vous est imposé de vie et ce que vous en faites, dans une réalité située hors du sommeil, à l'état de veille. Et qu’on vous susurre des mots doux ou des langues étrangères durant votre sommeil, ne changera rien à cette soumission à la réalité, au système neurovégétatif qui est déterminé à résoudre les problèmes énergétiques que cause cette réalité, cet éveil. Et les tensions sont parfois si fortes et si diffuses, si confuses et si rétives qu’il arrive qu’on ne puisse s’endormir. Pourtant, le sommeil est bien là pour vous rendre heureux, n’est-il pas ?

Je vais expliquer comment la pensée est fille du rêve. A l’origine, il n’y a pas de nerf. Ce n’est que lorsqu’un organisme s’est formé de plus d’une cellule que cet organisme a eu besoin d’une système de communication entre les cellules qui le composent. Le nerf est né de la nécessité d’un pluricellulaire d’avoir une coordination entre les cellules qui le composent. De ce fait, certaines cellules se sont permises de prendre un rôle plus particulier dans l’organisation de cet organisme. Le nerf a suivi et il a dû, lui aussi, s'organiser pour faire communiquer l’ensemble de ces diversitudes, en un nœud. Nous appelons ce nœud central. Sinon, il est absolument intégré à l’ensemble de l’organisme. Ce système nerveux nous le nommons à ce stade « système végétatif » car sa fonction est de réguler, comme un « végétal » (c’est dire combien, académiquement on l’aime, ce fonctionnement !) l’ensemble de l’organisme en question. Cette distinction du "végétal" est due au fait qu’il a été nommé un autre système nerveux présent chez quelques-uns des animaux, comme central et plus particulièrement « conscient » ou volontaire chez l’humain. Physiologiquement, rien ne distingue foncièrement l’un de l’autre, sinon que la disposition géographique de l’un et de l’autre, encore qu’on ne peut soustraire la présence de nerfs communs à ces deux systèmes. L’un, le central, prend le chemin de la colonne vertébrale interne, tandis que l’autre prend un chemin externe à cette colonne vertébrale, d’une part et d’autre part que l’un commande principalement le muscle strié tandis que l’autre régule les muscles lisses et le fonctionnement végétatif des organes, leur vie à eux, tout seuls.

Ainsi, lorsqu’on voit une image terrifiante qui fait battre le cœur et vous met en sueur, est-ce le système végétatif qui est en marche, ou alors cela provient-il de la conscience que vous avez de cette image, qui est dite venir du système central, de la volonté. C’est confus, tout cela. Alors je vais faire un peu de biologie. Le cerveau, ce nœud nerveux, est composé de nerfs, et d’une substance de soutien, la glie elle-même composée de trois sortes de cellules, au moins, et qui ont un comportement très particulier. Elles sont là pour réparer, nourrir, soulager, alléger, joindre, soutenir, isoler, et on n’en trouve que trois ou quatre pages dans les manuels d’anatomie. Il y en a une aussi qui voyage dans le cerveau. Bien sûr, c’est par millions qu’elles sont. Et puis, en cherchant bien et longtemps, j’ai lu que la proportion entre la glie et le reste des cellules cérébrales est différent chez la souris, chez l’éléphant, le singe et l’humain. Et c’est énorme ! Chez la souris, ce rapport est de 20% ; chez l’humain, la présence de la glie par rapport au « cerveau » est de 80%. Et cela, dans une échelle croissante en fonction de l’animal dans l’arbre généalogie du temps. C’est là, tout à coup, que j’ai compris ce qu’est une « idée » : c’est la jonction entre deux parties du cerveau réalisée par cette cellule voyageuse qui a pris une charge ici pour la mener là-bas. Et que la pensée est cette circulation train-train de ces charges-décharges, liée à la charge vitale global de l’organisme et cela en fonction de la nécessité d’adaptation de l’organisme à son environnement. Si la pensée humaine est devenue si complexe, ce n’est pas à cause d’une complexité accrue de sa cervelle, mais simplement dû à la complexité accrue de son environnement qui oblige à des associations « d’idées » plus variées. Et plus tard, il n’a fallu qu’un saut pour comprendre que la pensée est une extension du rêve à l’état de veille.

Mais ce n’est pas venu aussi facilement. J’ai dû d’abord passer par la compréhension de la « cuirasse caractérielle » de Wilhelm Reich. Le caractère selon Reich, est l’adaptation plus ou moins heureuse de l’individu à un environnement qui devient le sien obligé. Le dressage, par exemple, est l’adaptation d’un animal à un environnement qu’on lui impose et auquel on lui donne les meilleures adaptations possibles pour son bonheur meilleur. Pour l’humain ce n’est pas pareil : ses rêves ont une telle mémoire sur sa réalité, que chez lui, cette rémanence devient une fonction qui bouleverse tout. L’humain a des plaisirs (il s’agit bien de plaisir et non de désir, car le support du désir se dérobe continûment sous les pas de l’irrésolu et pour le combler il faut produire de la tension et de l’indécis ; le plaisir est le soluble de la tension, c’est ce qui nourrit la vie). Le bambin a faim ; il doit attendre ; sa faim, c’est organique, se fait de plus en plus présente et donc pressente ; il attend encore sa tétée ou son bib ; rien ne vient ; pour ne pas souffrir davantage, le bambin « cuirasse » sa faim en l’enfermant dans un non-ressenti. Lorsque sa nourricière vient, le bambin n’a plus faim, enfin… elle est cachée et la nourrice doit la réveiller pour la satisfaire sinon le bambin ne mangera rien. L’amour de l’enfant, c’est la nourriture qui nourrit son corps ; ensuite elle nourrit son âme par l’amour qu’il reçoit d'elle. C’est là le schéma de la naissance de la cuirasse caractérielle : ne PLUS souffrir davantage à ce vis-à-vis de quoi on est ORGANIQUEMENT tributaire, à ce que ses propres organes ont besoin pour respirer ; et cela se passe de telle sorte que ce non-ressenti est lui-même non-ressenti : il n'y a pas même de manque. Il faut opérer toute une démarche d'esprit (psychanalyse, etc.) ou bio-psychique (analyse reichienne) pour qu'apparaisse d'abord le manque - ce qui est douloureux - et ensuite la raison du manque - ce qui est douloureux - et pour finir abolir cette raison, si tant faire se peut et est opportun.

L’apport de Ryke G. Hamer a été de découvrir, par le biais de l'amnésie de la maladie, que la cuirasse caractérielle se « voit » dans le cerveau : c’est une gangue de substance gliale qui « isole » le point de réception de la douleur correspondant à l’organe ou la région musculaire douloureuse, du reste de la vie et de sa perception. C’est-à-dire que la partie nerveusement « centrale » devient une partie nerveusement « végétative » de l’organisme. Car, si le système nerveux « central » est une spécialisation du système nerveux « végétatif », le premier peut à tout moment revenir à l’état du second à travers des processus tels que le cuirassement caractériel. De toutes les façons, un organisme DOIT se cuirasser, mais les conditions de cette cuirasse correspondent à une adaptation matérielle, visible, tangible et logique : irréfutable : mets ta main au feu, et ça brûle, fait attention où tu mets les pieds, cette plante est dangereuse, ne la mange pas, etc. Mais une cuirasse qui s’est faite sur une souffrance psychique n’a pas de tangibilité qu’elle-même. Interdisez à un enfant de toucher, alors qu'il n'en fait pas une affaire publique, ses organes génitaux ou d’embrasser sa/son petit/e camarade et vous n’avez aucune raison tangible de répondre à cette interdiction sinon qu’une cuirasse psychique et la cuirasse psychique, chez l’humain correspond au retour au végétatif de ce qui est central. On comprend ainsi le retour du refoulé à travers des symptômes musculaires.

Le rêve reprend ici son droit qui est de résoudre l’incompréhensible pour l’organisme donné à s’adapter à son environnement et lorsqu’on sait ce que l’humain fait de son environnement – une poubelle – on comprend le désarroi de certains organismes, la révolte d’autres, le suicide d’autres et la prise de neuroleptique pour la généralité.

Ce que signifient donc des films comme Inception ou Paprika, ce n’est pas que quelqu’un puisse rentrer volontairement dans le rêve d’un autre ou qu’une personne puisse vous emporter contre votre gré dans son rêve, ce qui est faux, mais qu’on puisse vous le laisser imaginer. Vous ne pourrez pas trouvez de solution en rêve à une telle contradiction ! La manipulation durant VOTRE réparation, ce que vous avez de plus intime, en somme, ce qui fait que vous êtes vous et comment vous l’êtes, de vous laisser croire qu’il est possible à votre insu d’en faire ce que bon semble à un autre, correspond d’abord à ce qu’on aimerait que vous fassiez – une adaptation parfaite à une société à laquelle vous ne vous adaptez que mal – en vous laissant ainsi manipulés par impuissance, tel que vous l’êtes aujourd’hui devant la vie de vos rêves qui est tributaire de vos états en veille. Cela signifie, bien sûr, le point de la connaissance du rêve et de ce qu’en imagine cette société de l’absurde, et les moyens qu'elle utilise pour vous amener à croire à de telles absurdités.

Les rêves collectifs se construisent ensemble, par la conscience de chacun de l’autre à l’état de veille, éveillé et non pas endormis, conscient et non pas inconscient.

L’immixtion dans le rêve d’une pensée étrangère est un processus policier, tyrannique et ne peut se faire que par la douleur physique. Philip K. Dick a beaucoup travaillé le rêve sous drogue et il n’est pas d’un avis dissemblable lorsqu’il fait usage de la logique protectrice à l’état de veille et non pas endormi, car la logique du système végétatif, d’abord est totalement incomprise par la cuirasse caractérielle, sinon qu’indirectement à travers des compilations statistiques, et ensuite n’a rien à voir avec la logique de l’éveil, sinon que la folie parfois douce. Les rêves éveillés d’un écran noir manipulent votre réalité endormie. Cette folie, on veut réellement la rendre douce, sans révolte contre ce qu’on lui fait endurer la veille.

Lorsqu’on dit qu’on rentre dans la folie de quelqu’un d’autre, cela signifie qu’on entre dans son irrésolution de sommeil qui déborde sur l'état de veille, irrésolution à laquelle nous sommes tous sujets, car tous à peu près sommes soumis aux même contradictions de soumission. Dans Loving Annabelle, c’est le combat de l’amour contre la cuirasse ; l’amour est vainqueur et le résultat aboutit à la prison. Vous saisissez ? Dans Inception ou Paprika, on vous propose d’admettre que vous entrez dans le rêve d’une autre personne ; dans le dernier clip de Eminem et Rihanna, la révolte de la jeune fille est finalement, à la dernière image, un rêve. Mais quel est donc le plaisir irrésolu de tous, ici bas, dans ce monde d’exploitation répondant au slogan « faire du fric » de la vie, et dont on rêve éveillé ? L’amour et tout ce qu’on nous montre est une copie de ce monde en pire ! La première des choses que vous rencontreriez si vous entriez dans le rêve d’une autre personne, est son amour et la manière dont cette personne a résolu cet amour, rien d’autre ; et c’est bien ce qu’on veut faire oublier en vous faisant, éveillé, rêver à autres choses.

Commentaires

Marrant comme on peut penser avoir compris un phénomène et être complètement à coté de la plaque :)

Je vous recommande l'essai de molécules enthéogènes pour mieux comprendre la nature de la réalité.

Écrit par : Tryptamine | mercredi, 11 avril 2012

Les commentaires sont fermés.