vendredi, 27 février 2009
La colle de la crise
Je vais essayer, ce soir, de ne pas être trop embêtant. Il faudra admettre, tout de même, accepter une certaine forme de réflexion, sinon ce ne sera pas intéressant pour vous de continuer à lire ce message.
La crise fait que le chômage augmente. Déjà, il faut dire tout de suite que la forme d'organisation sociale qui régit les êtres humains d'hier (deux cents cinquante ans, environ) et d'aujourd'hui, est toujours en crise : ça ne fonctionne pas : pauvres, dilapidés, dilacérés, esclavagisés, putaciérisées, etc. Bon. Mais…
Disons que la crise est plus importante. LA crise crée plus de chômage. Mais que cela signifie-t-il ?
Lors de son fonctionnement normal le mode d'organisation des êtres humains passé et présent présente déjà du chômage et en est SA forme courante. Il y en a plus ? Humm ?!?
Pensons autrement, si vous le voulez bien. Pensons que le chômage est l'IMPOSSIBILITÉ pour la capital d'employer des personnes à SON ouvrage : je rappelle, chers lect-eur-trice-s, que c'est l'argent qui mène à la nourriture et non le manque de nourriture qui mène à la famine, de nos jours.
Bien. Pensons maintenant comme un poivrot (vous savez, ce genre d'ivrogne qui se met, de temps à autre, selon ses délires éthanolisés, à poser quelques jalons de philosophie qui suivent souvent la boisson qu'il ingère : ce soir ce sera du "Coteaux du Layon", pour moi) : lorsque la bouteille est vidée, il en faut une autre, bien évidemment. S'il n'y en pas d'autres, on va voir un autre poivrot, qui, comme vous être un peu bavard — cela donne soif — sera tout content de disputer ou discuter avec vous d'une chose ou d'une autre : "qu'importe la bouteille pourvu qu'on ait l'ivresse", dit-on très poliment et comme il ne se renie pas tel, le poivrot aime à boire dans le calme assez souvent, surtout entre deux seins.
Mettez une crise : un manque d'éthanol, soudain, du fait que quelques ploucs ont supputé qu'il y en avait plus qu'il n'y en a. Cela veut dire : il AURAIT existé plus d'alcool qu'il en EST en ce monde ? Humm !?! Est--ce que le nombre de gens qui travaillaient à l'élaboration de cet éthanol influerait sur la quantité possiblement ingérable ? Non, bien sûr, car les éthanolisés, tout de suite, prendrait des dispositions efficaces pour pouvoir pourvoir sensiblement rationaliser leur besoin de boire. Tout fermente, en ce monde de vie, et c'est tant mieux, sinon souhaitable !
Seraient les non-buvants plus bêtes que les éthanolisés ? Il semble que oui. Et pourtant ils ne daignent pas de leur moral leur casser les oreilles.
Le chômage n'est que la forme IMPOSSIBLE au capital de S'employer entièrement à VOTRE exploitation.
Je veux dire que lorsque la crise apparaît sous une de ses formes aiguës, que les gens sont foutus à la rue (alors qu'ils devaient la foutre tous les jours, femelles et mâles, à leur libre accointante) et se mettent à ne plus savoir ce qu'ils sont - des suppôts du capital - se mettent à mourir de faim alors que tout regorge de nourriture (même pourrie par les OGM et les intrants d'agriculture modernes pour les seuls rendements du capital) c'est qu'ils sont vraiment CONS. Et c'est PRÉCISÉMENT cette connerie qui soutient de ses jambes frêles la structure métaphysique de CE capital.
Voudrais-je dire que cette crise qui met tant de gens au chômage, ne correspond qu'à ce ce que ce capitalisme NE peut PAS exploiter, ici et maintenant, de la force qu'il use à s'en repaître autrement ? Me comprenez-vous bien ? Vous êtes au chômage car vous n'être PLUS DU TOUT exploitables. Est-ce là une condition proprement HUMAINE ?
Serions-nous, sobres, qu'une simple bande de ploucs ! Prenons-vous en mains, que diable : soyons ivrognes de NOTRE vie ! Cette condition, intériorisée, vous correspondrait-elle ?
Non ? Bien. Alors arrangeons-nous autrement
21:08 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, poésie
dimanche, 22 février 2009
Substantifique image
Quoi qu'on en fasse, ou presque, dès le moment où une /e quidam/e a décidé de reposer son angoisse (qui DOIT se détendre) sur une image-idée etc., il 'y a plus rien à faire pour lui faire entendre "raison" ou bien lui faire comprendre SA démarche : c'est cette démarche qui lui permet cette détente !
Alors, avec ces vieux mots rabat-joie de la rationalité, qu'allons-nous pouvoir RÉSOUDRE de cette angoisse ?!? Hum ???
Nous nous trouvons donc devant un cul de sac et derrière un cul de sac : comment initier une démarche amenant à une reconnaissance du mondé délesté d'images le rendant flou tandis que ces images sont un appui et un poids affectif permettant d'être adapté à ce monde d'angoisse, au monde ? Il faut détenir une curiosité dite "intellectuelle" pour admettre — ne serait-ce ! — que la préemption du monde sans image qui le défocalisent, est bien plus prégnant à vivre dans ce plaisir de vivre souvent sans images.
De fait, les diverses propositions qui induisent (comme une lumière sous un pas de porte) la possibilité d'entrevoir en correspondance avec la réalité - qui est dépourvue d'image en SOI) - se présentent encore et encore comme des avatars (des images d'images) de nos désirs de réalisation de nos désirs, jusqu'au moment où on s'aperçoit que le monde est bien plus simple (et sans aucun doute plus riche) que toutes les complications qui induisent ces images du mondes des angoisses coagulées.
Ici ou là, cela tient à une perception du vivant qui vous apporte une satisfaction vis-à-vis de laquelle chacun est accoutumé à l'intensité émotionnelle. Il pourrait ne s'agir que des bornes des limites au-delà desquelles l'angoisse vous astreint tant dans ses modalités que vous ne pouvez en admettre le franchissement. Voyons cela du point de vue de celui/celle pour qui ces bornes sont plutôt lâches dans leur géographie.
D'abord, la superficie de l'espace des plaisirs possibles est notablement agrandie, élargie ; ou bien l'orientation donné à un plaisir praticable – ce qui implique le don de soi à ce plaisir, ce qui veut dire, finalement, la perte de soi dans cette nature acceptée de ce plaisir pour praticable… ce qui est le schéma de tout un chacun, normal et universel de tout un chacun ; mais ici, il n'y a, en fait, que les seules bornes à ne pas transgresser du non-respect du plaisir comme la forme inadmissible [et là encore on retrouve un universel cuirassé ou non] car l'expérience reconnue vous en fait le dénigrer – est corroborée par le plaisir qu'on éprouve au cours de son parcours qui ne peut être que plaisant, c'est-à-dire, exempt d'angoisse, de celle qui vous empêche de vous adonner plus encore à ce que vous ressentez, que vous vivez sans… angoisse.
Je comprends pourquoi je gêne parfois, pourquoi je ne me sens pas intégré, socialement : je n'éprouve pas identiquement au même moment les angoisses de mes contemporains ; et cela d'autant plus que j'ai dûment identifié les miennes comme étant d'origine amoureuses, sexuellement amoureuses… on comprend tout !
Là où mon contemporain se tient comme à une main courante à une image qui stabilise son angoisse, moi je vague appuyé sur une ancre flottante, celle dont je suis sûr qu'elle n'est que ce qu'elle est : une angoisse lorsqu'elle se présente sous une forme de la vie, cette vie dont je n'ai rien à craindre sinon que la mort. Je suis, en somme, comme ces animaux : j'ai plus peur de la prédation que de toute autre chose et, chez cette sorte de chose qu'est l'animal qui se dit humain, j'ai immensément plus peur de LUI que de la vie en général. Et c'est l'objet de mes recherche que de comprendre cette absurdité.
De fait, l'énergie que j'attend de la vie en retour de la mienne n'a présentement pas de résonance et je reste trop souvent à plat. Les prétentions des rêves de cette société n'arrivent pas à ses propres chevilles qu'elle a très sales (pesticides, radio-activités, ce CO2 qui n'est qu'une partie de l'iceberg de la pollution générale de l'existence,etc.) tout juste à peine (de travail) du haut de ses sandales qui sont dans un état déplorable. C'est partout visible, mais le flou des images du rêve en obstrue la réelle vision, tout comme la satisfaction réelle qui est obtenue de sa sexuation pourtant indispensable, n'a pas le retour qu'on peut attendre de la satisfaction du plaisir de vivre !
23:08 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, poésie, image
mercredi, 04 février 2009
Des gouttes du sens
Fuir sans cesse ce qui court devant soi
aux portes de l'indicible perte
à mes baisers et à mon sexe d'amour,
À l'accueil de la douceur de tes lèvres du bas
Fuir sans cesse ce qu'on redoute
dans le doute de la redoute du doute
de ce que l'on craint pour ne l'avoir atteint jamais
Et qui pleure sur le seuil de n'avoir pas encore été emporté.
Fuir sans cesse ce qu'on ne connaît pas
n'a jamais connu, entrevu pourtant
dans le brouillard de la crainte
Et qui est si lâche alors qu'on s'y laisse si peu atteindre
Fuir sans cesse, sans cesse,
sans cesse fuir devant ce qui fuit devant vous
à votre allure, juste à votre mesure juste devant vous
Qu'on voudrait bien voir trébucher pour pouvoir y sombrer.
23:11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie
lundi, 02 février 2009
Camaïeu lexical du pâle travail
En regardant les définitions qui sont données au mot "travailler" ou “travail”, on se sert de ce mot comme si on refusait d'admettre la réalité de ce qui est en train d'être fait ou de ce qui se passe. Quelques exemples : au lieu de dire — on dit, non sans intention(s) :
* Faire jour et nuit un effort soutenu pour obtenir un résultat — Travailler jour et nuit.
* Réaliser une production, produire à perte — Travailler à perte.
* Avoir une profession, exercer un métier — Travailler dans les assurances.
* Étudier, apprendre — Arrête de jouer, va travailler dans ta chambre.
* Servir ou desservir quelqu'un, quelque chose — Le temps travaille pour ou contre nous.
* L’acrobate effectue sans filet un exercice — L'acrobate travaille sans filet.
* Dans tel sport, les muscles fonctionnent activement — Dans tel sport, tous les muscles travaillent.
* Mon imagination déploie une grande activité autour de ce projet — Son imagination travaille sur ce projet.
* Ce meuble s’est déformé sous l'action de l'humidité, de la chaleur, du temps — Ce meuble a travaillé.
* Cette maçonnerie ou cette charpente se déforme sous l'effet des charges, des poussées ou des tractions subies — Cette maçonnerie ou cette charpente travaille.
* Ce vin subit l'effet de la fermentation — Ce vin travaille.
* Mon argent produit un revenu — Mon argent travaille.
Voici deux dernières expressions présentant les mots pour vrais : Travailler comme un cheval, travailler comme un forçat : travailler beaucoup, travailler durement.
Lorsqu'on travaille une technique, on ne travaille pas, on s'exerce à cette technique pour se la rendre facile. Lorsqu'on travaille la terre on ne travaille pas, on laboure la terre afin de la rendre plus accueillante pour la graine ou le plant. On a tort de dire, par simplification, que du bois ou de la pierre travaille pour dire qu'il ou elle se déplace, bouge, se fendille, se tord, diminue ou augmente de dimensions, gonfle, rétrécit, etc. Cette simplification ne profite qu'au labeur, par confusion des genres puisqu'une matière ne saurait travailler : seul un animal travaille, par définition.
Lorsqu'un animal travaille, il travaille, certes, mais parce qu'on le fait travailler. D'autre part, lorsqu'il effectue un travail, il s'agit essentiellement d'un labeur : le travail contient, en soi, la capacité consciente d'exécuter une tâche et l'animal n'a pas cette conscience lorsqu'il exécute une tâche autre que celle pour laquelle la nature l'a conçu. Aussi il faudrait inventer un nouveau verbe, uniquement transitif : laborir : exécuter un labeur.
Lorsqu'un animal travaille par lui-même, il ne travaille pas, il s'active, il se réalise.
L'activité consiste, du point de vue du travail, à exécuter une tâche, à la tuer. Ce n'est pas une raison pour se tuer au travail et d'ailleurs aucun animal sauvage ne se tue au travail, sinon que par déboire ou piège.
Que peut-on comprendre lorsqu'on entend dire d'un politique qu'il travaille ?
Tuer une tâche n'implique pas qu'on s'y tue, soi, qu'on s'exécute à la tâche. Rien n'y oblige sinon que le travail devenu labeur. On peut parler du labeur comme de l'activité des sportifs, des bœufs ou des chevaux de trait, à ceci près qu'il est impossible de faire travailler ces deux derniers animaux, eux, plus de trois heures d'affilée et plus de six heures en tout par jour : il n'est pas concevable d'avoir pour but de les tuer à la tâche, de les exécuter par le travail qu’ils effectuent. Il est vrai que les sportifs sont un peu plus bornés et fournissent des efforts plus conséquents pour atteindre cette idée qu'ils ont d'aboutir à un résultat physique par le travail, le labeur, par l'idée qu'ils ont d'une vie de labeur. Des muscles ont pris chez eux la place de l'intelligence de la paresse.
Rien ne sert de travailler, il faut s'activer à point.
« Les chercheurs, ils travaillent sans relâche » entend-on à la radio, à propos de leur recherche sur une maladie grave dont ce « travail » ne leur permet pas d’y comprendre grand-chose.
On voit que le mot « travailler » dissimule quelque chose de complexe, qu’il résume. Est-ce par paresse seulement qu’on l’emploie à tant de sauces ? Ce serait étrange car précisément ce sont ceux qui « travaillent » le plus qui emploient le plus ce mot ; les plus paresseux éprouvant un dédain certain pour sa signification — le labeur.
Lorsque le poète “travaille”, je dirais plutôt que quelque chose le travaille — ce quelque chose étant le besoin de créer — et qu’il travaille finalement ce qui le travaille. Plutôt de dire qu’il travaille, on dira qu’il est habité par son œuvre ou son ouvrage qu’il réalise.
L’amour du travail :
Il en est ainsi que le JEU et le travail ne peuvent pas faire ménage ; ni l’amour des corps et des âmes. Le travailleur et plus souvent celui qui aime à faire travailler, parle de « l’amour du travail » qui résume le fait d’éprouver une forte satisfaction à se réaliser dans l’exécution d’une tâche à travers une aptitude acquise de longue main et la puissance sur la matière que l’on utilise que cette pratique procure. À bien y regarder, il n’y a là rien d’ « amour », puisque je m’imagine pas avoir une telle maîtrise sur mon amante et que je ne souhaiterais pas que mon amoureuse me traite dans ce genre d’amour. À moins que le mot « amour » possède plusieurs acceptions, ce qu’on veut dire, donc par cette expression sans sens — l’amour du travail — ne correspond pas à ce qu’elle veut décrire. L’amour du travail est autre chose que de l’amour.
Le verbe relatif au travail — travailler — possède toutes les actions possibles qu’on attribue aux verbes : il est transitif (il agit directement sur quelque chose, quelqu’un), intransitif (il agit indirectement sur quelque chose, quelqu’un), réflexif (quelque chose SE travaille, soi et quelque chose SE travaille par l’intermédiaire de quelqu’un). C’est le mot fourre-tout, imprécis, indirect, confus et vague.
C’est un peu comme si du fait que toutes ces expressions ne contenant plus la notion d'activité satisfaisante, affectivement enrichissante, gratifiante socialement car on est une partie de ce social et qu'il ne peut en être autrement à moins d'être fadingue, elles deviennent insuffisantes à décrire ce qui se passe, qu’elles deviennent exsangues d’une vitalité qui tend à s’exprimer avec plus de force ; que cette force est dans le travail, dans le labeur, le fait qu’on en « chie », comme on dit, c'est-à-dire exactement le contraire de ce que l'on vourait faire de son existence, de son activité vitale !!! Éprouver des difficultés au cours de l'exécution d'une tâche n'est pas du déplaisant, mais qu'on vous y force, qu'on vous y oblige car vous n'éprouvez aucune satisfaction sociale, affective à son aboutissement, oui cela est du TRAVAIL, du labeur.
On trouve, en ce moment, des recommandations du gouvernement de l'arrêt publique disant que « l’arrêt de travail est abusif » en présentant un adolescent au lit en ajoutant : « maintenant vous êtes grand ». Amusant, non ? C’est justement quand on prend la responsabilité de ne pas travailler qu’on redeviendrait un enfant !
C’est que le travail est la valeur indirecte de cette société (puisque c’est un être qui l’effectue, ou une chose, c’est indirect), ce dont cette société a le plus besoin pour exister, il faut donc le cacher dans cette imprécision, ce vague du ravage ou ce confus des formes. D’une part il en est la source de gain essentielle, puisque c’est par le seul “travail” (l’activité qui change les formes des choses et des êtres) valorisé, source de gain et d’espoir de gain, que sont établis tous ses rapports sociaux. Les plus démunis en sont dépourvus, les moins éveillés ont les mains les moins propres, les plus maniaques les mains les moins sales. À ceci près que la valorisation du travail exécuté ne passe plus que par la dévalorisation du travail, de cette activité de transformation, c’est-à-dire son perpétuel renouvellement par la renaissance sans fin des mêmes choses qui n’ont plus besoin d’être refaites à moins de déterminer, dans le travail exécuté, la prévision de son renouvellement ; et ceci au moindre prix.
On ne gagne pas sa vie : on la valorise par le travail, par la vente de son activité sociale, sa force d'activité devenue strandardisée, découpée, monayée, achetée. Le temps vivant de la vie est devenue une chose.
Il est évident qu’environ 95% du travail exécuté aujourd’hui est absolument inutile sinon qu’en tant que valeur, qu’espoir de gain pour les uns et pour d’autres ; et au moindre prix puisque 95% du "travail" est effectué par l’argent, la spéculation. 95% du travail effectué aujourd’hui est inutile, nocif et rébarbatif, meurtrier, affameur (on ne meurt pas de faim pour cause d'abscence de nourriture, mais pour cause d'abscence d'argent pour POUVOIR l'acheter !), infâmant.
On voit que le mot « travail » enlève à 95% toute poésie à la description de la vie et on constate que ceux qui l’ont le plus à la bouche sont ceux qui en sont le plus dépourvus… de poésie, veux-je dire ! Ils ne reconnaissent de leur propre activité que ce qu’en reconnaissent d’autres à une image d’activité, un reflet de travail, car s’ils en connaissaient quelque chose de tangible, ils ne l’imposeraient pas aux autres, ou comprendrait qu’on ne peut avoir d’affection pour une telle activité. Peut-on dire de l’activité du soleil qui, elle, crée réellement tout de notre monde, qu’elle travaille ? Et qui, et quoi, et comment ? Non, bien sûr, on n’ose pas employer une telle expression parce qu’elle rendrait ridicule le labeur qu’ils décrivent comme « travail » que les petits bouts de chair pullulant après s’être nommés « humains » — et voudraient donc s’en arroger des prérogatives— exécutent au cours de leur vie, en commençant parfois dès peu après le berceau.
Il vaudrait mieux pour lui “travailler” son orgueil incommensurable qui se manifeste par sa propension à imposer à d’autre ce qu’il s’impose à lui-même par peur de la liberté du vivre du fait de ne pouvoir supporter cette liberté du vivre en dehors de lui-même, c’est-à-dire en dehors de cette liberté qui le travaille, lui et qui ne vit pas en vie, qu’il ne fait pas vivre en lui. À bas l'travail !
En somme « travailler » cache toujours une autre activité sous-jacente et silencieuse. Hegel l’a ciblée comme étant l’angoisse présente chez l’être humain, en la prenant pour naturelle telle qu’elle se manifeste. Reich a montré que cette activité, ce « travail » est la manifestation de l’angoisse, effectivement, mais dont l’origine n’est pas naturelle, mais culturelle et il l’a ciblée comme étant un fruit de l’angoisse d’orgasme. L’activité est naturelle, l’activité orientée est naturelle et évidente, l’activité obligée n’a pas de raison d’être sinon que le travail et l’espoir de gain qui l’accompagne, la spéculation sur cette activité.
Lorsque, donc, je parle de « travail », je parle de quelque chose de passionnant, etc., qui n’a rien à voir, sinon que sous une forme de résultat qui en pâtit, avec ce qu’en entend la société de labeur, celle dans laquelle je vis présentement. Voilà qui est bien étrange : la vie devrait être un espace de vie où on en « chie », pénible mais dont on requiert tout de même des satisfactions, une satisfaction mesurée à l’effort produit pour l’obtenir. On trouve de semblables poussifs en de multiples endroits et non des plus crus (sans accent circonflexe) : c’est qu’on ne peut leur en vouloir à ces creux poussifs puisque la tâche qu’ils se sont donnée d’accomplir et les moyens qu’ils utilisent pour la réaliser ne correspond pas à ce qu’ils désirent obtenir ! À Perdre le but, on ne peut l’atteindre et comme le but est la perte…
17:01 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, poésie