mercredi, 01 mars 2006
Retour aux sources : Abraham
Ce personnage est le pilier sur l'action duquel se fondent quatre religions monodéistes : l'hébraïque, la catholique (et l'orthodoxe), la protestante, et la mahométane. On situe son apparition vers 2000 avJC, sans chipotage à 1000 ans près, ça n'a pas d'importance.
Ce qui a de l'importance est sa symbolique : c'est, dit-on, Abraham qui a instauré la circoncision comme acte physique certifiant son asservissement au dieu patriarcal, cautionné par cette mutilation.
L’instauration de la circoncision par Abraham est l'histoire de la symbolique de cette mutilation. On ne trouvera pas exactement la solution de cette symbolique dans le comment elle a été instaurée (le sacrifice d'un fils changé par le sacrifice d'un mouton en échange de cette circoncision faite sur un autre, toujours : on ne connaît sans doute que des gens rendus fous qui se soient auto-mutilés, n'est-il pas ?) mais on trouvera le contexte dans lequel ceci est advenu : déjà l'élevage était systématisé en tant qu'institution sociale (et donc l'apparition des maladies qui y sont liées : la tuberculose et la peste) ; et tout son bardât patriarcal (chef de famille, chef de fratrie donc : hiérarchie des individus et répartition correspondante des richesses du monde ; amoindrissement de l'importance sociale de la femme, la prostitution, c'est à dire : séparation de la sexuation féminine en maternité d'une part et objet de plaisir d'autre part) avait recouvert de ses ailes la société humaine.
La fonction de cet acte fondamental n’est que la certification d'un état que l'on voudrait de fait pour asseoir physiquement son pouvoir (qui commence toujours par le pouvoir sur la femme qui en retransmettra la forme à leur progéniture) : la fonction de cet acte fondamental est le rejet physiquement matérialisé de toute volupté commune avec sa compagne, la femme, en prenant un dieu qu'on a auparavant inventé pour une telle justification.
Cette « symbolique » est essentiellement une réalité violente, d’une tristesse immense que l'on l’impose dès le plus jeune âge à l’enfant et mâle et femelle. C’est l’acte volontaire mâle (qui utilise donc sa force physique, musculaire) du vouloir perdre toute connivence avec la femme pour co-vivre le monde. La Genèse, le récit mythique de la création de l’humanité, correspond à cette époque, et on y raconte précisément que la femme est l’origine du malheur du monde. Un peu plus tard, ce reproche sera si prégnant qu’elle devra subir à son tour l’infibulation et l’excision, pour la même raison : le rejet, le refus physiquement marqué de la volupté de l’étreinte amoureuse ; d’êtres égaux devant cette étreinte, et au cours de cette étreinte.
Là réside l’importance de ce personnage, ou d’autres, prophètes à leurs heures d'une identique inégalité devant la vie qui va son cours.
09:20 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Politique
Commentaires
La prochaine fois j'essayerai de la faire plus simple !
Le sujet en vaut vraiment la peine.
Écrit par : kristaristeau | jeudi, 02 mars 2006
l'art de faire simple avec du complexe, c'est ce qu'il y a de plus difficile, si on ne veut pas tomber dans la provoc pure et dure! Merci pour ta note très savante. Mais, il me semble qu'avec l'avènement du capitalisme, les religions n'ont plus exactement la place qu'elles avaient dans les sociétés traditionnelles???
Écrit par : arlequin | jeudi, 02 mars 2006
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