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dimanche, 05 septembre 2010

Multitudes d'identiques uniformes

Ce mec, c'est un plouc. Je n'oublie pas que son objectif est de protéger le capital de ses copains, je le sais. Je suis heureux que cela mène à sa perte, car il nous pense selon des critères complètement délirants ; et ses potes pareil. Une amie hier soir de s'alarmer parce qu'il a gagné 4 points aux sondages. Je lui réponds : … mais à partir de quel stade, de 30% ? Cela ne fait que 34, c'est ridicule... Et qui sont ces 4 points ? Ses derniers ? C'est pas très fort... tout juste de quoi exciter un journaliste...

C'est sa manière de se cacher (kascher ou kärscher ?) derrière le scandale politique dont il est le représentant suprême. On veut nous faire travailler encore et encore, alors qu'il faut, pour le moins répartir ce « travail » entre tous pour travailler « tous et moins ». Je n'ai jamais entendu, dans mon pays, autant de gens parler de politique dans la rue, entre eux, au marché : la rue gronde, les gens ne sont pas d'accord, nous sommes touchés dans ce qui fait notre identité, notre multitude multicolore et polyglotte et nous n'avons pas la mémoire aussi courte que les jambes de ce géant de l'entourloupe, de la poudre de perlimpinpin qu'il jette à qui veut aux yeux ouverts avec trop peu de discrimination pour ce qui est de l'usage du mot « race ».

Nous avons donc un personnage de l'Etat, à demi-français par son père, époux d'une femme naturalisée par mariage, qui voudrait faire une sorte de propre dans notre pays qui a accueilli les mocos, les bicos, les ritals, les portos, les polichs, les grecs et les métèques, les bougnouls, les négros, les porto-ricos, les usonniens, les mexicos, les bochs, les suédois, les spanichs, les teutons, les gens des Îles et ceux du voyage, les bataves, les berbères, les arabes du pourtour méditerranéen, les proches et lointains orientaux, les chintocs, les vièts, les ruskovs, les soviétiques, les roms, les gens du Laos, de Birmanie, les Noirs d'Afrique, qui a été traversé par les Burgondes, les Vandales, les Arabes, les Visigoths, et j'en passe : ce sont toujours ceux qui ont à se reprocher le plus un supposé manque de pureté quant à la légitimité de leurs prétentions sociales, qui vont vous chercher chez les autres ce qu'ils ont fait leur proche tâche et leur paraît, à eux, peu légitime. Il y a eu le même topo il y a 80 ans par un plouc pour soit-disant tenter de résoudre une organisation des gens déplorables par un manque de générosité des nantis de l'époque, du vouloir accaparant de pôvres riches à réduire à la misère leurs congénères.

Ce personnage de l'Etat touche ici à quelque chose qui fait notre identité : précisément ce « sang multicolore et polyglotte » qui est une de nos caractéristiques et qui, lui, s'assimile avec suffisamment de plaisir pour adopter les modalités de notre langue. Selon moi, sans que j'en fasse une règle, pour se dire natif d'un pays de sorte à prétendre en connaître les entournures, il faut être de la seconde génération né dans ce pays : les grands parents peuvent alors instruire leurs petits-enfants de ses us et coutumes qui sont acquis sur le tas comme adaptation et les bercer des chansons d'une époque qui contiennent une langue d'une époque et sa syntaxe. Notre personnage de l'Etat n'est que d'une première génération. Il ne sait pas ce que ce que d'être français, il organise des colloques, des forums, pour reconnaître que ce qu'il pense nous correspondre à ce que nous sommes, sans rien vouloir en reconnaître, parce qu'il, lui, ne sait pas qui nous sommes.

Ce mec qui a la nationalité française parce que sa mère est française, veut déchoir de la leur ceux qui sont des délinquants : en quoi donc cela peut-il intéresser un brigand d'avoir ou non la nationalité française ? Pour aller pointer au commissariat ? Et pour combien de personnes ? Des pets de mouches. Toutes ses « grandes mesures » sont de cet acabit, toutes : des pets de moustiques armées de l'« Assemblée » nationale, de la justice, de la police et des gendarmes et quand ça n'ira plus du tout, de l'armée.

Je me demande parfois s'il parle notre langue, tant est étrange sa manière d'en tordre la syntaxe. La syntaxe est la marque de l'intention d'un auteur : lorsqu'elle est mauvaise, celui qui l'exprime n'a pas des intentions très clairs. L'ensemble de l'organisation de la société s'oriente vers l'obligation de l'achat, de sorte à être coincé par l'obligation au travail. Le loyer ? Ca vous bouffe plus de la moité de ce que l'on touche en allant au travail. Et pourquoi ? Parce qu'un gonze a eu du pognon pour acheter un appart tout fini en plus du sien et qu'il le loue parce qu'il n'en a pas besoin, lui ou ses proches. Et comme les gens sont dans la misère, ils prennent ce qui se présente, au prix fort : allez dormir dans des cartons, pour voir. Pour la viande, c'est pareil (il faut être étourdi pour manger du boeuf qui n'est pas nourri à l'herbe : il a besoin 8 parts de protéines végétales pour produire 1 part de protéine, alors qu'il en faut 2,5 pour la volaille et 3 pour le porc et autres petits bétails) : la meilleure est la moins accessible, le reste est pollué pour vous polluer la vie.

Ceux que l'on vire ailleurs sont précisément ceux qui sont soupçonnés de ne pouvoir pas procéder à l'achat ritualisé par le salariat. Quel est l'intérêt d'un slogan tel que « travaillez plus : vous achèterez plus » (travaillez plus pour gagner plus) ? Acheter quoi ? Des grosses bêtises fabriquées à Usine-Péter-où-Chnoque ; ces petites choses devant lesquelles on espère vous faire baver dans une télé avec plein de couleurs vives et fugaces et des femmes à demi à poil aux grands sourires. C'est par la syntaxe que l'on évoque la peur de paraître ridicule de ne pas posséder ceci ou cela qui est à la mode de l'achat du moment : le blanc lave plus blanc que le plus blanc des plus blancs, la 3G vous pousse au firmament des étoiles par l'accès cosmique qu'elle donne au temps qui passe comme une flèche propulsée au méga-herz, accédez au plaisir de la télévision en hyper-petit écran partout transportable pour ne rien perdre de ce qui vous perd. L'amélioration de notre sort, acquis de haute lutte par nos plus immédiats ancêtres, est détruite, saccagée, piétinée par la haine de ces nantis chapardeurs et leur manière de vivre.

Ne serait-ce que nous ne savons plus la manière dont sont tués, pour nous, les animaux que nous mangeons, montre la transformation insidieuse de la société qui s'opère : les batailles pour plus d'humanité dans cette mort, qui commençaient à porter un peu de fruit, se sont rompues contre les contreforts des religions circoncisantes. Le chef de l'Etat le sait et y concoure : il en connait les effets séparateurs où les uns qui mangent du cochon, et des autres qui veulent en empêcher les uns, ces derniers justifiant moins de cruauté pour une naguère même prétention religieuse sur la vie. Former des armées virtuelles qui s'affrontent sur des broutilles lorsque c'est l'ensemble de la vie qui porte le voile de la soumission est la plus dérisoire des prisons. Nos relations sociales y sont réduites à poussière. Ce pourquoi je vis, la société des humains, est délité par cette organisation gouvernementale de la société. J'ai trop de choses à dire pour être cohérent.

 

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