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mercredi, 13 février 2008

Retournement de la déviation

Une affiche de cinoch, en ce moment, dans les rues, montre un petit garçon face à un grand monstre. Décriptage psychologique : Papa, maman interdisent à leur petit garçon de se toucher ses parties génitales. Le « désir » (en fait : la force irrépringible de la vie encore non-domptée présente dans l’organisme, en mouvement dans le corps de cet enfant) grossit de plus en plus à tel point qu’il ne sait plus quoi en faire et qu’il s’en dissocie, qu’elle devient autre que lui par un rejet vers l’extérieur : elle se présente alors devant lui dans toute sa puissance plus ou moins monstrueuse. L’affiche fait percevoir et espérer qu’il réussit à maîtriser l’affluence de sa génitalité.

Et les gens, eux, qui vont voir ce film, vont voir quelle est la solution adoptée par ce petit garçon pour réussir à dompter cette énergie que leurs parents leur avaient interdite de résoudre par la manière naturelle : de simplement se toucher les organes génitaux et d’en satisfaire le besoin de satisfaction, qui sont une affaire intime, personnelle.

On montre principalement la résolution de ce problème dans la personne d’un petit garçon : c’est que le sexe masculin est, lui (et si on veut !) visible lorsqu’il est en érection : c’est plus facile. Mais il arrive aussi qu’on montre cette solution (en image) du problème de la génitalité chez l’enfant par des grottes, des images sombres et gluantes, etc. Le problème n’en est pour autant jamais résolu, car la solution proposée est extérieure, extériorisée sans plus de relation physique qu’une relation psychique, en image, avec la personnalité.

C’est qu’il est difficile d’admettre, pour de telles personnes, que le seul fait de montrer de telles images montre à la fois A — le problème ; B — la manière de le résoudre qui est à l’image de cette image (c’est-à-dire impossible de cette manière !) ; C — le désir que l’on a à la fois de le résoudre et de ne pas le résoudre (et comment donc, puisqu’on a séparé la racine devenue problème de ses feuilles ?) et D — la satisfaction que l’on a de le voir perdurer, puisque c’est ce mode de vie qui vous permet, maintenant, de retirer de cette manière encore de la satisfaction de la vie (en tenant éloignés le problème et sa solution pratique, radicale). On est pas sorti de l’auberge, les garcs, pas sortis du tout.

J’ai nommé l’ensemble de ces quatre éléments indissossiables une « préoccupation », je veux dire que, dès qu’un et un seul des éléments précités, précisément, de ce problème (la satisfaction génitale interdite au cours de la prime enfance et plus tard) est effleuré, c’est l’ensemble qui se manifeste et obnubile l’ensemble de la personnalité.

L’être qui a réussi le plus à se civiliser est celui qui a réussi à mieux montrer que ce problème ne le préoccupe en aucune manière (y’a qu’à regarder sa cravatte ou la manière qu’il a adopter d'emberlificoter les gens). Et celui qui aura le plus de succès sera celui qui, non seulement, réussira à démontrer que c’est là le moindre de ses soucis, mais encore qu’il peut vous apprendre à en faire le moindre des soucis pour vous, c’est-à-dire à vous faire miroiter que sa méthode (et il en existe un grand nombre, plus ou moins populistes) est la meilleure pour vous : vous n’avez, finalement, que l’embarras du choix, mais élisez bien !

Car réussir avec grand succès, vous-même, à faire une moindre de vos préoccupations de ce problème, vous devenez par là-même un meneur, une vedette, célèbre ! Il y aurait d’ailleurs de quoi en faire un film avec des images montrant des gros trucs sortant de l’eau, plus ou moins succeptible d’être votre « ami », par exemple, ou une balade bien angoissante dans une caverne humide, au plus proche de vous faire bouffer par un « alien ».

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