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vendredi, 20 octobre 2006

La mort des vivants

Combien sont pénibles les gens sans orgasme ! Combien ils sont teigneux avec les gens qui bougent comme les vers de terre (les enfants aussi, par exemple). En fait ils détestent tout ce qui bouge librement : c'est insupportable pour eux, intolérable. Allez, hop ! un règlement, et plus vite que ça !

Ces gens sont si peu à même de se prendre en main qu'il leur faut se montrer prêts à prendre en main les autres pour leur interdire ce qu'ils s'interdisent : bouger, et bouger librement. Il y a une conscience qui leur fait défaut, celle du raisonnable, de la juste mesure, de l'auto-responsabilité : ces trois qualités d'une personne à même de se prendre en main amoureusement, ils ne peuvent les concevoir, en imaginer le fonctionnement, en délimiter les caractéristiques.

Et cela, c'est pour les plus actifs car plus pénibles encore sont les passifs, ceux qui maintiennent par leur inaction le statu quo, ceux qui font en sorte que la prise de conscience de cet étrange aspect de la vie (vivre sans orgasme) soit le plus éloigné possible de leur esprit, de leur corps. Ce sont eux qui maintiendront mordicus des inepties corroborant celles de leur leader (des Sarkozicatures, des Ségoduvent, des Outretombiens, des Revenants, des Repris de justice, et le reste) en leur suggérant la petite idée dévoyeuse qui jette une question cruciale dans le purin de leur vie quotidienne ; ce sont eux qui aiment le travail car ils ne savent pas quoi faire de leur dix doigts et n'en demande qu'une obligation d'usage pour ne pas se prendre en main, eux-mêmes !

Et il faut à tout prix que cette prise de conscience ne se fasse pas, que le besoin d'amour (le donner et le recevoir) ne parvienne pas à la conscience en élevant ses enfants de sorte à les s'éloigner de ce besoin (par la crainte instillée dans les corps et dans les coeurs sous des prétextes stupides, futiles, dérisoires, ridicules, à la mesure de leur propre peur, de leur propre angoisse que soulève dans leur être la vie en mouvement) ; que ne soit jamais abordé de face le problème de la sexuation, le fait d'être sexué : que le besoin de fondre d'amour ne soit jamais abordé sous l’angle de la sexuation, et encore plus pornographiquement.

Il n’est pas tolérable que la sexuation apparaisse au grand jour, au temps présent, comme un PROBLÈME irrésolu, dont on languit sans fin de la solution, caché derrière sa misère intime, sa pauvreté sociale, son désir fou d’être fou d’amour (amour dont on ne sait rien et dont on ne doute pas, dès lors, qu’il ne peut être que fou !). On voit presque partout du cul mais jamais de la sexuation, du phénomène de la vie en tant que complément de l’un(e) à l’autre, de l’un(e) pour l’autre ; et ce partout transforme la vie en rêve où elle perd sa réalité.

Il est préférable de rester béat devant sa propre irresponsabilité, en octroyant à d’autres le pouvoir de régenter une vie dont on ne sait que faire (sinon qu’à trouver dans le rêve mauvais que l’on a devant soi un sujet d’imitation) et de s’en déculpabiliser en se disant que ce que l’on a devant soi, et que l’on crée de sa propre passivité, vaut d’être rêvé et réalisé et qu’il est bon qu’il en soit ainsi même si on est si loin de ce qu’on désire intimement : la passivité se paye et on se la fait rembourser par la mort des vivants.

jeudi, 19 octobre 2006

Autoperception en défaillance

L'interprétation du monde par l'humain ne sert à rien, de rien, de rien de rien... sinon qu'à lui-même. On dirait qu'il cherche quelque chose qu'il ne trouvera jamais, car l'objet de cette recherche n'est jamais lui-même qu'il évite sans cesse : l'humain fuit sa profondeur et tout ce qu'il fait tend à fuir sa propre profondeur.

Je pense à cette interprétation grecque qui comptait 3 phases lunaires, alors que nous en comptons 4 (PL, DQ, NL, PQ) : pour eux il y avait l'absence de lune, la pleine lune et la lune en croissant ; qu'il soit d'un bord ou de l'autre cela n'avait pas de signification particulière ! Et l'une comme l'autre de ces interprétations de la forme de la lune (qui n'est que le passage du temps) n'a aucune signification pour ce temps, la lune, la planète, le moineau, l'herbe, le vent, le chat, etc. ! Seulement pour l'humain, rien que pour l'humain et tout pour l'humain.

Et l'une comme l'autre de ces interprétations n'est pas plus juste sinon que suivant un certain contexte social qui donne valeur à cette interprétation en particulier. Tout le monde croit en ce contexte social particulier sans pour autant pouvoir connaître et reconnaître qui il est : qui est le monde humain ? Qu'est-ce que le monde humain ? Nul ne le sait et toutes les philosophies du monde ne le précisent pas davantage car elle ne répondent qu'à un contexte particulier qui donne forme à une interprétation particulière du temps que passe l'humain à vivre.

Et l'une ou l'autre de ces interprétations, je me répète, n'a pas plus de sens que l'autre ; il arrive même qu'elles se disputent jusqu'à se faire la guerre, sans que l'humain découvre qui il est, sache comment il agit et réagit, quelles sont ses interprétations du monde et sur quoi elles se basent ici ou là, en ce temps-ci ou en ce temps-là.

C'est que nous vivons tous, individuellement et collectivement, avec des choses auxquelles nous attribuons une partie de notre interprétation du monde ("mais, bordel de merde ! il n'a pas fini de me faire chier ce putain de morceau de bois ?"). Malgré nous, les choses inertes (qui ne sont pas douées d'un mouvement propre) sont entachées d'une forme de vie qui est mystérieuse car nous ne nous connaissons pas nous-même et rien n'est fait pour qu'on y procède et que nous y réussissions, bien au contraire !

Et il y a un stade véritablement mécanique où les choses sont sensées ne pas (ou plus) avoir de vie, où la vie n'est plus une globalité mais une somme d'éléments épars, dissociés et distants les uns des autres, comme dotés d'une autonomie de solitude : où l'humain n'est plus intégré aux choses (qui existent !), est dissocié de la vie qui l'entoure et traite le monde et son propre monde en objet et non plus en chose, comme un être mécanique le ferait.

Serait-ce cette mécanique qui l'empêcherait de se reconnaître, de se reconnaître un élément de la vie, de la nature des choses ? Je n'en doute pas !