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jeudi, 19 octobre 2006

Autoperception en défaillance

L'interprétation du monde par l'humain ne sert à rien, de rien, de rien de rien... sinon qu'à lui-même. On dirait qu'il cherche quelque chose qu'il ne trouvera jamais, car l'objet de cette recherche n'est jamais lui-même qu'il évite sans cesse : l'humain fuit sa profondeur et tout ce qu'il fait tend à fuir sa propre profondeur.

Je pense à cette interprétation grecque qui comptait 3 phases lunaires, alors que nous en comptons 4 (PL, DQ, NL, PQ) : pour eux il y avait l'absence de lune, la pleine lune et la lune en croissant ; qu'il soit d'un bord ou de l'autre cela n'avait pas de signification particulière ! Et l'une comme l'autre de ces interprétations de la forme de la lune (qui n'est que le passage du temps) n'a aucune signification pour ce temps, la lune, la planète, le moineau, l'herbe, le vent, le chat, etc. ! Seulement pour l'humain, rien que pour l'humain et tout pour l'humain.

Et l'une comme l'autre de ces interprétations n'est pas plus juste sinon que suivant un certain contexte social qui donne valeur à cette interprétation en particulier. Tout le monde croit en ce contexte social particulier sans pour autant pouvoir connaître et reconnaître qui il est : qui est le monde humain ? Qu'est-ce que le monde humain ? Nul ne le sait et toutes les philosophies du monde ne le précisent pas davantage car elle ne répondent qu'à un contexte particulier qui donne forme à une interprétation particulière du temps que passe l'humain à vivre.

Et l'une ou l'autre de ces interprétations, je me répète, n'a pas plus de sens que l'autre ; il arrive même qu'elles se disputent jusqu'à se faire la guerre, sans que l'humain découvre qui il est, sache comment il agit et réagit, quelles sont ses interprétations du monde et sur quoi elles se basent ici ou là, en ce temps-ci ou en ce temps-là.

C'est que nous vivons tous, individuellement et collectivement, avec des choses auxquelles nous attribuons une partie de notre interprétation du monde ("mais, bordel de merde ! il n'a pas fini de me faire chier ce putain de morceau de bois ?"). Malgré nous, les choses inertes (qui ne sont pas douées d'un mouvement propre) sont entachées d'une forme de vie qui est mystérieuse car nous ne nous connaissons pas nous-même et rien n'est fait pour qu'on y procède et que nous y réussissions, bien au contraire !

Et il y a un stade véritablement mécanique où les choses sont sensées ne pas (ou plus) avoir de vie, où la vie n'est plus une globalité mais une somme d'éléments épars, dissociés et distants les uns des autres, comme dotés d'une autonomie de solitude : où l'humain n'est plus intégré aux choses (qui existent !), est dissocié de la vie qui l'entoure et traite le monde et son propre monde en objet et non plus en chose, comme un être mécanique le ferait.

Serait-ce cette mécanique qui l'empêcherait de se reconnaître, de se reconnaître un élément de la vie, de la nature des choses ? Je n'en doute pas !

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