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lundi, 24 juillet 2006

Bagnolisme passif et favoritisme manifeste

Imaginez qu'on fasse la même anti-pub pour la bagnole que pour la clope : la bagnole, de par sa pollution diminue de 15 mois la vie du bagnoleur moyen ET des autres ! Flagrant délit de bagnolisme passif. Quelle serait la réaction des industriels de la voiture ???

Et celle des bagnoleurs : selon l'article 1 de la loi du 24 juillet 2006, promulguée par le Président de la République le même jour en procédure d'urgence pour la protection de la Santé publique, il y a "Interdiction de bagnoler dans les lieux publics" ??? Il ne leur resterait plus que le bagnolage privé, dans leur résidence, leur garage, leur salle à manger. Quelques uns même se mettraient à bagnoler en cachette dans les toilettes : ce qui est très dangereux dans les avions, bien sûr. Il y aura une formation spéciale des hôtesses et des stewards.

Non, vraiment, je pense que ce ne serait pas possible : comment aller au boulot sans bagnole ? Comment aller en vacances sans bagnole ? Il y aurait une révolution pour le maintien de la bagnole dans la vie courante, des millions de personnes dans les rues pour sauvegarder l'usage de la bagnole dans la vie quotidienne. Des bombes seraient posées aux pieds des préfectures et des palais de justice, les journalistes seraient flagellés pour leur collusion avec le pouvoir en place, des députés seraient conspués pour avoir voté cette loi ingrate, au favoritisme manifeste, dans l'ignorance totale (et douteuse) de ses conséquences pour la vie sociale en générale.

Des enquêtes, entreprises sur la demande de souteneurs de cette nouvelle loi, ont montré avec certitude que les colleurs d'affiche la dénigrant n'ont reçu aucun subside de la part des constructeurs automobiles.

On a calculé : 15 mois de vie en moins sur les années que l'on passe assis dans sa bagnole, ne serait-ce que dans les embouteillages : quelle validité ???

Un opposant a suggéré : "Pense-t-on à ceux qui n'ont pas de bagnole, qui ne sont pas dans les embouteillages, qui ne dépensent pas d'argent pour acheter de l'essence ou du gasoil, pour la confection et l'entretien des routes et de leurs goudrons, de leurs platanes (même si ces platanes sont dangereux pour les bagnoleurs) etc., qui ne peuvent pas aller à l'hypermarché du coin tous les samedis de l'année, ont-ils le droit de ne pas mourir 15 mois plus tôt ? Tous ces enfants, ces nouveau-nés, ces femmes au foyer, ces pauvres... ???" il a immédiatement été taxé de faire dans l'extrémisme matérialismo-sentimental et de ne pas voir les réalités sociales en face, de ne pas vouloir voir les avantages de la bagnole, non seulement pour les bagnoleurs eux-même (des études en cours, menées par le Pr Sargolène montrent bien qu'il n'y a aucune addiction - qu'elle soit physique, psychique ou sociale - à la bagnole), pour son Economie personnelle mais aussi pour celle de sa société : quel illusoire point de vue que de ne voir que l'aspect pratique des choses, que ce qui cherche la rentabilité à cours terme, quelle bassesse d'esprit que de refuser d'admettre que la bagnole est indispensable à la vie de cette société !!! et de vouloir pousser les gens, par une propagande manifeste en faveur du bagnolisme passif à en refuser l'usage pour se permettre le temps de trouver d'autres moyens de vivre !

Vive le bagnolage (ou bagnolisme, comme on veut : ne commençons pas à jouer avec les mots ; j'aurais pu dire aussi : bagnoolisme, je ne sais pas si j'aurais été plus crédible) passif ! Et qu'on en parle plus. D'ailleurs la loi a été retirée face au tollé général qu'elle a soulevé : 15 mois c'est 15 mois, faudra faire avec. Promulguée mais suspendue (les journalistes s'en sont arrangés, car il y a eu déjà des antécédents, heureusement !). On a eu chaud.

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