vendredi, 07 avril 2006
Le tain des OGM
On dit « OGM » par politesse, c'est à dire comme argument commercial, car il ne s'agit que de COMMERCIALISATION DE CHIMÈRES, un assemblage hétéroclite d'éléments disparates maintenu en "vie" (encore que, puisque le but en est un produit finalement stérile).
Il n'y a qu'une pensée chimérique qui puisse admettre de se nourrir de tels aliments, une pensée chimérique qui puisse inventer de nourrir avec de tels aliments, une pensée chimérique qui puisse affirmer que de telles CHIMÈRES puissent sauver le monde, elle qui, à cause des effets de sa pensée chimérique, le pollue tant. Vous comprenez ?
Il ne s'agit plus de savoir, si oui ou non, ces chimères sont profitables à l'humanité, mais de savoir ce qui les a produites et permet qu'on puisse les imaginer. Les arguments que ses représentants commerciaux nous annoncent n’ont rien à voir avec le problème de la chimère rendue commercialisable, mais avec la chimère même, le tain qui a produit cette chimère commerciale et veut l’imposer au monde, avec la CHIMÈRE qui est dans leur tête et stimule leur arguments commerciaux.
Lorsqu'on conteste d'en faire notre quotidien, c'est plus par culture que par nécessité : IL N'EST PAS BESOIN DE CES CHIMÈRES POUR QUE LE MONDE VIVE, sinon il serait DÉJA mort. C'est un État d’esprit qui produit de telles chimères, pas les nécessités du monde ; et c’est un autre état d’esprit qui n’en veut pas.
Ces chimères commercialisables dénoncent donc l'incapacité de cet État d'esprit à résoudre par d'autres moyens les problèmes qu'il impose de résoudre par ce moyen (moyens autres qui ne seraient pas économiques, donc), et du même temps, la volonté réalisée de ne pas résoudre ces problèmes d'une autre manière. Voila ce qu'est une CHIMÈRE, un Organisme Génétiquement Mercantilisé : un organisme transformé en marchandise jusque dans ses gènes.
10:05 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Politique
Commentaires
"On dit « OGM » par politesse..."
De fait, le vrai nom devrait être "organismes génétiquement améliorés".
"...il n'y a qu'une pensée chimérique qui puisse admettre de se nourrir de tels aliments..."
Cela fait des dizaines d'années que la plupart des Américains mangent des produits biotechnologiques. Aujourd'hui, 70% de la nourriture présente sur les étagères des magasins contiennent des matières génétiquement améliorées. La chimère c'est bien plutôt de rêver de s'alimenter comme dans la préhistoire, de chasse et de cueillette, avant la découverte de l'agriculture. Car, figure-toi que TOUS les produits agricoles existants sont des aliments génétiquement améliorés.
"...une pensée chimérique qui puisse affirmer que ce telles CHIMERES puissent sauver le monde..."
Nulle chimère : it's a fact. Seuls les progrès technologiques permirent d'augmenter la productivité agricole et empêcher les famines. Ainsi, en Inde, dans les années '70, avec la fameuse Révolution verte - un des plus grands succès de la biotechnologie appliquée à l'agriculture - grâce à l'usage de riz génétiquement amélioré. Ou encore ces chercheurs indiens qui ont créé une variété de riz qui peut se développer dans de l'eau salée. Ces chercheurs sont parvenus à transférer au riz - la céréale la plus consommée dans les pays pauvres - les gènes de plantes poussant dans les mangroves et qui tolèrent aisément la salinité. Cette découverte devrait permettre de réhabiliter des terres peu productives à cause de leur haute salinité. Il est réconfortant de voir que le chien écolo peut toujours aboyer, la caravane scientifique n'en continue pas moins d'avancer. Même si les médias ne rendent que très rarement compte des choses positives, mais peu spectaculaires, qui sont celles qui, justement, améliorent la vie de millions et de millions d'être humains.
"Il ne s'agit pas de savoir, si oui ou non, ces chimères sont profitables à l'humanité..."
Non ! Bien sûr ! Périsse le monde plutôt que l'utopie génocidaire écologiste. À l'instar de ce digne représentant de l'écologisme cohérent, Eric Pianka, qui plaide en faveur de l'extermination de 90% de l'espèce humaine, de la manière la plus horrible et la plus douloureuse : par la dispersion par voie aérienne du virus d'Ebola.
http://www.sas.org/tcs/weeklyIssues_2006/2006-04-07/feature1p/index.html
Ce que les écologistes ne voient pas ou ne veulent pas voir, c’est que l’existence du génie humain donne à l’homme une place à part dans la nature. L’homme est le seul être capable, lorsqu’on le laisse faire, de tirer partie de façon créative de la nature au profit de son espèce, tout en la gérant de façon prudentielle et avisée. Plus généralement, comme nous l’apprend une saine philosophie, étant le seul être intelligent, il est aussi le seul et unique être moral, véritablement titulaire de droits (et de devoirs). Les écologistes politiques, obsédés par la protection d’une nature dont ils font une déesse, finissent par conclure que les animaux, l’écosystème et Gaïa (!) ont les mêmes droits que l’homme. Dans la lutte des droits de la nature contre l’oppression exercée par son excroissance malade que l’on appelle humanité, la classe saine et éclairée des écologistes politiques a choisi son camp : la nature (sans l’humanité). Elle mettra donc toute la puissance totalitaire de l’État pour réduire les atteintes que les individus font subir à la nature. Ce n’est pas qu’une vue de l’esprit ; les propositions politiques des écologistes en témoignent (limitation arbitraire des naissances, destruction de la propriété privée, etc.).
"Ces chimères commercialisables..."
Vraiment n'importe quoi. Les organismes génétiquement améliorés sont d'abord et avant tout des progrès scientifiques qui dépassent les clivages économiques. Ainsi, la Révolution verte en Inde fut conduite sous l'autorité de l'État, sous l'impulsion du gouvernement de la très socialiste et étatique Indira Gandhi.
Écrit par : Lucilio | vendredi, 07 avril 2006
(ce commentaire a été aussi posté ici :
http://chroniquespatagones.blogspirit.com/archive/2006/04/07/defendre-les-ogm-contre-la-culture-de-la-precaution.html)
Il y a encore beaucoup de personnes qui croient en la virginité de la Vierge, d'autre en celle du Capital, c'est à dire en cet Etat d'esprit qui consiste à affirmer que le bien de tous passe par le bien de chacun, considérant que chacun peut avoir plus de biens que tous.
C'est légitime, puisque ces croyants sont plus intelligents (ce qui leur permet d'aider à leur manière ceux qui le sont moins), plus débrouillard (ce qui leur permet de mieux s'en sortir dans cette misère générale, mais en la maintenant, ma foi, parce qu'on ne peut pas s'occuper de tout), moins gourds, plus éveillés, qu'ils détiennent une plus grande part d'humanité (ce qui les met un peu plus au dessus des autres), d'avoir des rêves plus réalisables, encore que celle du miséreux n'est que de l'être moins, tout au plus.
Mais je conçois parfaitement que le riche, comme le miséreux, ne soit pas affectivement plus sain l'un que l'autre : l'un du fait que la misère l'indiffère ou qu'il la regarde par le petit trou dela lognette, l'autre que la misère ne lui permet plus de pouvoir s'en sortir car il s'est vu dépouillé de ses moyens par cette misère.
Il n'y a que CE problème qui m'intéresse. "L'écologie" se retrouve dans ce rapport affectif au monde, qui est d'abord le monde humain.
Les OGMercantilisés ont un rapport affectif au monde qui est plutôt froid, à mon goût, justement de cette froideur de ces croyants en la virginité du Capital.
Écrit par : kristaristeau | vendredi, 07 avril 2006
C’est vrai que je n’ai pas grand’chose à vendre, heu... que le bon-sens n’a pas beaucoup d’intérêt (à peine 0% d’usure) pour un commerçant.
Ce sont les mêmes firmes qui affament les gens, qui affirment que les gens ne sont pas capables par eux-même de s’en sortir dans la vie, en leur retirant les moyens de vivre par une obligation à l’échange selon des modalités dont elles sont les seules à pouvoir imposer, qui se disent les salvatrices de ces gens. Ces firmes n’ont rien inventer, sinon que la misère. Les chimères végétales qu’elles vendent n’existent que pour résister à des produits phyto-sanitaires, des poisons, qu’elles seules peuvent vendre, à la myria-tonnes, et qui sont, je le répète, des poisons phyto-sanitaires.
On passe sous silence les manières dont les gens s’en sortent, et bien, trop souvent. Ce que vous sembler abhorer, le « bio », qui a pourtant plus de goût et moins de pesticides que le conventionnel, est là pour le montrer. Mais là encore, les restrictions qu’on y apporte, par l’intermédiaire de nos gouvernements, font que cette production, certainement plus sage que celle des OGM qui est stérile, est spoliée des « aides » que le conventionnel reçoit de ces gouvernements.
C’est parce qu’on a imposé la culture du coton, de la cacahouette (arachide) qu’on a pu imposer aux femmes des pays lointains qui n’avaient plus rien à manger, à moindre coût pour elle, du lait en poudre qui malnutrissait leurs enfants, et des poulets tchèques pour vider les stocks de l’Europe.
Effectivement on voit la main de l’humain dans l’adaptation d’un mouton ou d’un cochon qui est différente en Ecosse qu’au Maroc : l’herbe n’y est pas la même. On n’a pas attendu les ingénieurs des grandes firmes chimiques de l’agro-alimentaire, c’est ancestral. Et ces fimes n’apportent pas grand’chose à ces gens. J’ai travaillé, personnellement, à l’Inra, sur le colza sans acide érucique. Cette variété de colza a été très bien maîtrisée par l’Inra, mais une firme semencière avait acheté le brevet public, et avait commandé à l’Inra de lui trouver un hybride, c’est à dire, une plante qu’elle serait la seule à produire à partir des deux plans produits par l’Inra. Et le colza sans acide érucique, rustique, est restée dans les banques de semences parce que protégé par ce brevet public acheté par ce semencier. Vous comprenez ? On ne trouve sur le marché de la semence que ces graines hybrides, pas le colza rustique, objet d’un brevet public. Mettez ce colza rustique ouvert sur le marché, et que deviendra le semencier ? Comme il a l’argent pour acheter le brevet public, et l’argent pour offrir des repas et avoir des relations clicales, ce colza rustique restera encore longtemps dans les banques de semences, puisqu’il suffit encore d’un peu plus d’argent, gagner avec la vente des semences hybrides, pour bloquer 10 ou 20 ans de plus le colza rustique.
Il en est exactement de même avec les organismes génétiquement mercantisés : ce que je viens de décrire n’est qu’un résumé de cette mascarade.
Un paysan du Sahel a trouvé un moyen très simple de produire suffisamment des céréales adaptées de longue date au milieu : creuser un entonoir, y déposer une poignée de compost sur deux trois grains : la pluie arrive, de toutes façons, humidifie le compost, qui retient l’eau, et permet aux grains de se déveloper sans souci de manque d’eau, d’une part parce que la graine est adaptée, de longue date au milieu, et ensuite parce que le compost l’aide à croître à sa mesure. Ce n’est pas un ingénieur de l’Inra, ou des grandes firmes céréalière qui ont trouvé cette méthode simple, et qui fonctionne : c’est un paysan, tout con, avec sa paysanerie de pensée.
Ces spécialistes ne sont spécialistes qu’en chimères, en rien qui regarde la vie autonome, vivante qu’ils veulent à tout prix vendre, en petit morceaux.
Il y a pas mal de variétés de céréales, dans les banques de semences, qui contiennent PLUS d'acides aminés, en variété et en quantité (c'est à dire besoin de manger moins de viande, c'est à dire d'en produire moins), que celles qui sont proposées aux paysans. Mais les paysans choisissent celles qui sont plus productives quantitativement, car on les payent sur cette seule quantité, pas sur la qualité de leur production.
De plus, avec la nouvelle loi sur la protection des semences (soit disant pour protéger le consommateur) ces céréales doivent recevoir une approbation d'un Comité pour pouvoir être utilisées commercialement. Cette certification coûte de l'argent, bien sûr.
Il y a donc au moins deux raisons, correspondant à cette société de quantité, pour qu'on ne trouve pas de pain plus nourrissant et de meilleur goût sur nos tables, à un prix abordable : le prix de conservation de la céréale auprès de ce Comité en question et son prix, par la négative, de sa rentabilité. C'est cela une société de quantité.
"... Il est réconfortant de voir que le chien écolo peut toujours aboyer, la caravane scientifique n'en continue pas moins d'avancer.... ""
Il est vrai que les pères roquets sont bien bruyants en ce monde.
Écrit par : Kristaristeau | vendredi, 07 avril 2006
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