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jeudi, 23 février 2006

Le bogue du virus

L’excellence de la vie c’est le mouvement, qui se manifeste, par la traversée du temps, dans la transformation, le passage vers une autre combinaison composant un ensemble précis d’éléments interagissant dans un ensemble plus vaste d’éléments selon un cadre, lui aussi précis.

La vie c’est la transformation. Elle transforme et tout se transforme. La mort est une fonction de la vie qui se transforme, car chaque chose (du minéral, du végétal, de l’animal) est un phénomène de transformation de l’unité particulière qu’elle manifeste, intégrée dans un ensemble sans lequel elle ne pourrait exister et dans lequel elle puise pour vivre ; et cette particularité ne puit pas se transformer en utilisant les éléments dans et par lesquels elle est intégrée dans un plus vaste ensemble, sans permettre aux autres particularités d'elles, aussi, se transformer : bien qu’infinie, la vie est limité, bornée.

Dans son mouvement, tout un chacun a remarqué que les choses naissent, croissent et meurent après un paroxisme de vitalité plus ou moins long, suivant un terme global qui lui est dévolu.

Dans cette extraordinaire vivacité, l’être humain est la vie qui transforme, c’est la transformation qui transforme. C’est l’évolution de la transformation arrivée à un tel état de transformation qu’elle transforme à son tour. Cela l’être humain doit le comprendre, car si c’est encore infini, c’est aussi borné ; outre que ce soit une mirifique responsabilité.

Il comprendra alors que ce qu’il nomme la maladie est l’action et la réaction d’un être particulier à l’ensemble des autres vies dans et par lesquelles il vit. Ce n’est pas qu’il n’a plus de force pour lutter pour "survivre", mais plus assez de force pour harmonieusement correspondre avec le contexte dans lequel il vit, en tant que particularité.

Dans la maladie il se protège donc contre sa propre désintégration, et non pas « lutte » contre un élément qui utilise cette désintégration pour vivre. Ce que présentement on nomme « maladie » est le stade achevé d’un phénomène de la vie qui est depuis longtemps en marche dans l’être, c’est à dire soit un dernier recours vers la guérison, soit l’ultime recours par la mort.

Comprendre la maladie n’est pas seulement comprendre les symptômes de telle ou telle maladie, c’est comprendre comment on en arrive à se protéger d’une désintégration de son être, c’est comprendre ce qui se passe de beaucoup plus loin en amont que les seuls symptômes. Car la désintégration, comme l’harmonie, de toute particularité est partie intégrante du mouvement de la vie.

L‘humain qui transforme donc la transformation infinie mais bornée, doit donc aussi comprendre que son ultime transformation passera par la mort, tout simplement, pour comprendre que cette mort est aussi une harmonie dans le mouvement de la vie, et qu’il vit pour vivre harmonieusement, qu’un virus n’« attaque » pas, mais profite.

La maladie, pour l’être qui transforme la transformation, devrait être pour lui l’occasion de reconnaître en quoi sa transformation est débilisante, qu’il emplâtre ses erreurs. Il ne le fera jamais, ou trop peu : il moura, donc, et non plus seulement comme particularité, mais comme genre ; et au lieu d’une mort paisible, harmonieuse, dans les souffrances qu’il sait si bien générer dans la pensée mécanique, ou mystique, qu'il a du mouvement de la vie, qui l'effraie tant.

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