dimanche, 12 février 2006
Blessure révocable
Depuis le jour où sa mère (ou son père), dans une crise de colère, lui a dit « Je vais te tuer ! » cet enfant est poursuivi par le cauchemar qui consiste à éviter à tout prix cette malédiction. Car sans qu’il ne connaisse ni les moyens ni le moment de son exécution, il est persuadé de son inéluctable détermination. Arrivé à l’âge adulte, il n’y pense plus, mais se comporte encore comme étant cet enfant pour une bonne part, qui a survécu jusque là.
On en arrive alors à ne concevoir de la vie qu’un aspect utilitaire : l’important est de survivre, c’est à dire que l’on doit en premier lieu subvenir à des besoins matériels, puisque protecteurs. On ne peut admettre que l’amour, qui vous a tant fait défaut dans cette malédiction, est justement ce qui vous manque le plus, et qui, par nature, résoudrait le problème de cette misère.
C’est que le sens même de ce mot « amour » contient cette malédiction : c'est un des aspects du sacré que de ne plus être accessible.
09:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Blog
Les commentaires sont fermés.