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lundi, 06 avril 2009

Y faire taire plus de mille

La réintégration de la France dans l'Otan va servir à l'intégration de la Turquie dans le périmètre de la communauté européenne. C'est une manière détournée d'en rendre indispensable, pour cause de cohésion territoriale militaire, l'effectivité de cette cohésion. Bien sûr, cela va correspondre directement avec les désirs des industriels et leurs magouilles de main d'oeuvre peu "coûteuses".

Pour cela, militairement, il devient légitime de balancer sur des manifestants des grenades et autres engins militaires, à partir d'hélicoptères en vol stationnaire. Bien sûr, ces lâchages seront ciblés : on évitera dans la meilleure mesure, les personnes qu'on ne peut pas reconnaître sous leur cagoule et leur foulard pour affoler les autres gens qui vivent à découvert. Je ne prône pas la non-violence, mais je dis que la violence est évitée par les gouvernants pour justifier l'effectivité des dispositions prises à l'encontre de cette violence, dispositions qui s'avèrent sans effectivité pour le cas de ces cagouleux.

Il devient aussi légitime de faire le blocus de toute une mégapole, en instaurant des zones suivant des procédés militaires et non pas "policiers".

Et c'est dans une société militaire que l'on va chercher des poux à des informateurs sous des prétextes farfelus qui n'ont rien à voir avec ce que la Justice se devrait de défendre d'abord : l'expression des gens selon la loi et non pas selon l'affectivité que contiendrait une loi.

C'est dans une telle organisation sociale, militaire, qu'un Parlement peut édicter des lois qui ne trouvent plus d'interprétation qu'affective permettant d'outrepasser le sens de la loi : le vivre ensemble ; et d'outrepasser le fondement de ce vivre ensemble : la Constitution qui régit sans affectivité, sinon que sa garantie de liberté, notre relation sociale. Les gens trouveront toujours des contournements à ce que ces législateurs ne comprennent pas de la vie sociale ou veulent l'ignorer pour les gains d'une partie infime de la société.

C'est suivant une organisation militaire de la société qu'il est possible d'outrepasser sans vergogne le droit des gens.

Seule une organisation militaire de la société permet de circonscrire le malaise des gens par l'emprisonnement, la matraque et les gaz, c'est-à-dire d'opposer une indifférence, un mépris, sinon même une arrogance quant à leur revendication, en les considérant ouvertement comme des incapables, des irresponsables et des ignorants, publiquement devant ces gens-mêmes.

Les militaires aiment à recevoir des ordres qu'ils aiment à ne pas discuter, car ils ne sont pas discutables, dont ils renvoient la responsabilité d'exécution sur ceux qui les leur donnent et les exécutent avec cette joie que peut procurer, pour cette engeance, la notion du TRAVAIL bien fait, puisqu'il leur correspond. Et vous n'avez aucune possibilité de discuter de ces ordres avec eux, de leur faire rendre compte de ce qu'ils font en les exécutant, puisqu'ils les exécutent pour avoir le plaisir de les exécuter, précisément, sinon ils ne seraient pas à les exécuter. Et ils veulent voir la société leur ressembler, à leur image d'une vie réalisée selon leur ordre.

Même si tout ce qu'a dit Julien Coupat pour sa défense était faux, il n'y a absolument aucune raison de lui appliquer les lois liberticides relatives au terrorisme, par exemple qui est une conception militaire de la société. Il n'y a pas, non plus, de raison qu'une procureure de la République usurpe le droit en prenant la direction des débats d'une cour, débats qu'il revient au Président de cette cour de mener : c'est ici une conception militaire de la Justice. Et le fait que le président de cette cour laisse une telle chose avoir lieu, montre sa lâcheté vis-à-vis de cette conception militaire de la Justice. Dans ce cas, nous l'aurons toujours dans le bab.

Les journapisseux, au lieu de parler de ce qui est effectif, nous noient dans des catastrophismes face auxquels on aurait pu faire quelque chose : ils nous informent de leur propre frayeur dont on sait qu'elle a pour origine la peur que ceux qui les payent ont du monde qui s'ébroue sur sa base. Ils n'ont ainsi plus le temps de parler de ce qui leur arrivent, à eux-mêmes, de subir dans une société qui se militarise dans leur silence. Ils nous racontent bientôt qu'il est possible de fabriquer une BOMBE avec du chlorate de soude et de l'hydrate de carbone parce que le ministère de l'Intérieur leur aura expliqué la manière d'en constituer une avec de tels ingrédients ! Une usine, à Toulouse, a explosé, ne leur a-t-on pas asséné, avec des ingrédients peut-être plus simplissime encore ?

Quand une société dite "démocratique" en vient à être régentée par des dispositions militaires, le rêve "démocratique" (qui ne vole pas pourtant bien haut) est attaché par des menottes au glacial calcul égoïste du Capital, comme d'autres à des radiateurs, qui se sont vu entravés les mains dans le dos pour de simples délits mineurs et dérisoires.

Les mots ont sensiblement la même signification pour tous, mais ne sont pas dotés de la même charge affective pour tous : chez les peureux, en cette matière, cette affectivité submerge sans faillir leur entendement sans qu'ils veuillent comprendre leur effarouchement enfantin à l'âge adulte. L'aspect militaires d'une société trahit sa rigidité, la rigidité qui envahit les pensées face à ce monde étrange et incertain qui émerge dans nos pensées.

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