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vendredi, 18 janvier 2008

Le commerce ? : la merdification du monde

C’est pourtant simple, non d’une pipe, le commerce c’est la merdification du monde. Pourquoi ?

Le commerce DOIT vendre : c’est son objectif, sa raison d’être, son existence qui nécessite son auto-existence et son auto-reproduction (aller, je n’y manque pas : sa bagnole-existence et sa bagnole-production). Pour vendre, il doit faire fabriquer des choses À VENDRE. Pour être vendues, ces choses doivent être achetables, c’est-à-dire qu’elles doivent contenir une utilité, un peu comme on est obligé de manger parce qu’on a faim et on a faim parce que l’on vit.

Mais on ne mange que ce qu’on a dans son assiette, c’est-à-dire ce qu’on a trouvé sur le marché des choses à manger, ce que le commerce vous donne à acheter (et oui : donne à acheter) ; à moins d’avoir des circuits différents que ceux de la marchandise — qui produite dans le but d’être de la marchandise et seulement cela (LeDoux produits 43 milliards de poulets tous identiques les uns aux autres au cours d’une année), non pas pour nourrir, mais pour être achetée parce que vous avez tout bonnement faim du fait d’être en vie. Ainsi, le commerce vous fait acheter n’importe quoi du fait que vous avez besoin de vous nourrir, sinon vous avez encore plus faim et parfois vous en mourez. Exactement comme les animaux d’élevage qui ne peuvent manger que ce qu’ils trouvent dans l’auge : PAREIL.

En dehors donc de la nourriture et de quelques autres trucs, on pourrait attendre de la production humaine des choses qui durent car leur renouvellement ne contient pas directement un caractère d’urgence, caractère que contient la marchandise. On pourrait attendre de la production humaine des choses une pérénité dans leur usage.

Or cette utilité qui perdure la vie avec le moindre heurt car « parcimonieuse » du temps, de la matière première et de l’énergie, est la contradiction même du commerce qui doit TOUJOURS et SANS FIN vendre en plus grand nombre. Pour cela il doit faire des choses qui ont l’APPARENCE de l’usage de l’utilité, sinon il ne vendra plus ! Dans ce but « VENDRE », le commerce concevra donc des choses, non pas d’utilité se rencontrant dans un usage, mais d’utilité se rencontrant dans le commerce pour lui-même, des marchandises. Et c’est ce qui se passe. Il s’agit de choses dont doit D’ABORD se débarrasser le commerce sous couvert d’une utilité d’usage et non pas de choses possédant une utilité, un usage utile destinés par leur judicieuse conception à une « économie » du temps, des efforts, des matières.

Nous n’achetons pas un interrupteur, par exemple, nous achetons un interrupteur à venir, car celui qu’on nous vend c’est de la daube : il ne VAUT rien en USAGE, sinon que notre argent pour l’acquérir. Lorsqu’on affirme que la panne est programmée dans l’usage d’une utilité, cela revient à dire que son utilité contient le « prochain » achat de la même chose. Vous saisissez ? Vous n’achetez pas seulement la choses que vous êtes en train d’acheter — et que vous acquerrez pour en avoir l’usage immédiat — mais vous achetez aussi la pérennité du commerce, la même chose à venir (ou une autre approchante) que vous êtes, présentement, OBLIGÉS d’acheter. Il est tout de même étonnant que, doué de la grande expérience de l’usage des choses, on ne crée JAMAIS de choses pérennes. Quand on démonte une chose tombée en panne, on s’aperçoit de la stupidité de la panne et on ne peut que constater que cette panne était, dès l’achat, prévue, qu’il est prévu que vous en achèteriez une autre incessamment !

L’ail rose de Lautrec est brûlé aux racines avant sa mise en vente pour qu’on ne puisse pas le replanter : qu’on ne me parle pas des produits issus de l’ingénierie biologique ici, où le grain récolté est rendu stérile afin de ne pouvoir pas s’en servir comme semence ! Les paysans français, ici en France, sans ingénierie biologique, font de même pour conserver leur prérogatives sur leur produit, tout comme ! pour conserver les prérogatives de leur commerce. Le commerce merdifie le monde.

« Ha mais… de toutes façons, le cœur de l’ail est indigeste », me dit-on. Tu parles, bouffi, dans de telles conditions, comment veux-tu qu’il soit mangeable. Car, c’est une manière de pensée qui envahit le monde : pour se prémunir de quelques pertes de prérogatives de commerce, on pourrit le reste du monde, qui est en proportion égal à ce que ne cache pas un écran de télévision, même grand format, par rapport au milieu où il déverse ses images ! Pour se protéger d’infimes (comparés à l’ensemble du monde) inconvénients, on va merdifier l’ensemble du monde.

Alors on va me dire qu’il faut bien CRÉER du TRAVAIL, une occupation de leur temps aux générations présentes et futures. Si tant est qu'on soit d'accord, d’accord, mais pas du travail destiné au commerce qui merdifie le monde : on en a le résultat devant les yeux dès lors qu’on les sort de l’espace ridiculement (tant dans l’étroitesse de surface que d’esprit que de ce qui y est montré qui corrobore sans fin le commerce) petit d’un écran de télévision que vous serez bientôt obligés de remplacer !

D’ailleurs, chers amis, le travail est toujours lié au commerce, et inversement : le commerce est toujours lié au travail d’un autre.

Commentaires

Je vous félicite pour votre éditorial. c'est un vrai œuvre d'écriture. Développez .

Écrit par : MichelB | mercredi, 13 août 2014

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