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mercredi, 24 mai 2006

Affectivité sociale associative

Plusieurs dérangements affectifs ont été compris et isolés du comportement humain, et on a proposé des moyens médicamenteux dans le cadre de la psychiatrie (hélas ! car il s'agit d'affectivité et l'affectif ne se peut guérir que socialement) ou parcimonieusement des aides psychologiques individuelles. Aujourd'hui, il suffit à ces comportements de se grouper, de former un nombre, par association, et de demander une reconnaissance sociale autonome pour se voir trouver une légitimité : mais cette affectivité n'en est pas devenue plus saine, je suis désolé.
Le cas extrême, mais ici cette affectivité malade aura vraiment du mal à se surseoir pour s'associer de sorte à obtenir un succès, serait, par exemple, une association de « batteurs d'enfants ou de femmes dans le cadre familial » ou de « petites chefs merdeux au travail » : du coup, car ils sont nombreux, on passerait des lois qui leur donneraient la possibilité de pratiquer leur déficience affective et même de la perfectionner, de faire des conférences, d'en donner des cours, comme si on n'en était déjà pas en reste.
De fait, chacun est sollicité à revendiquer sa place individuellement par un « il faut que j'm'en sorte : pous' toi d'là », puisque le corps social n'en est plus un mais un assemblage de cellules autonomes qui n'ont plus conscience de leur corps. Et ce seront les plus acerbes qui émergeront d'un tel contexte à côté de plus nombreux associés, en sachant que les êtres sociaux n'existeront plus comme ensemble de personnes mais comme addition d'individualités.
Cette société génère des graves problèmes affectifs, très graves, et comme la seule méthode qu'elle entende est le nombre, puisqu'elle est quantitative (1% de la richesse cumulée des plus riches correspond à 55% de la richesse cumulée des plus pauvres), le nombre suffit à renforcer les graves problèmes affectifs qu'elle génère, au lieu d'en cesser les conditions de production, ce dont elle est incapable. C'est aussi le seul moyen au nombre des brimés de trouver une reconnaissance de leur brimade, mais pas des moyens de s'en défaire.
Je veux dire que l'essor de ces associations sera toujours très loin d'une optique de changement radical à la fois des conditions sociales qui leur ont donné une existence et à la fois les conditions qui cesseront de pourvoir à leur existence puisqu'elles n'existent que par le mode affectif produit et admis par le nombre de cette société quantitative.

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