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dimanche, 21 mai 2006

L'épine du voile

On dit que les femmes à qui on demanderait d'ôter de force leur voile s'en rebelleraient : a-t-on penser à enlever une épine depuis longtemps fichée dans une partie du corps (le coeur fait partie du corps) sans douleur ? C'est sur cette douleur que l'attention, dans le cas du voile, doit se pencher, pas sur le fait d'enlever le voile : tant que cette douleur sera présente, la personne ne pourra pas l'ôter.
Le voile des femmes est une protection à la fois contre le désir des hommes (vrai ou imaginaire), contre une conception (vraie ou imaginaire) du désir et des femmes et des hommes, et à la fois une protection contre une conception de soi réfléchie par les autres. Le port du voile est donc la dénonciation d'une ambiance sociale dans lequel il lui est possible d'être porté, où on doit (suivant un mode de pensée) le porter, où on se doit de le porter.
Et cette ambiance sociale est l'exacte mesure de l'affectivité sociale des êtres qui composent cette société : la manière dont ils tolèrent les uns aux autres de vivre librement ce qu'ils considèrent de l'ordre de l'intime : la relation amoureuse, qui est devenue un rapport sexué, une mécanique (avec toutes les apparences dont elle est capable : pub, show et le reste) imposée à la femme qui y demeure un objet.
C'est peut-être cet esprit français qui le tolère peu car pour lui la "chose" est encore de l'ordre du naturel, peu comprise ailleurs car aussi peu athé que lui.

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